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Lyme : Témoignages

Voici quelques témoignages (dont le mien) qui me touchent le + ou ceux des personnes que j'ai rencontrées. Des personnes et leurs maux avec leur force de vivre.
Dernière étape postée il y a 1389 jours
Juin 2020
365 semaines
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Publié le 27 novembre 2020

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Publié le 18 décembre 2019

Mon blog complet sur www.marie74.com, avec des articles sur Lyme et la possibilité de vous y abonner.

Découvrez ci-dessous mon témoignage publié sur SociaLyme, la plateforme des malades chroniques.


Pourrais-tu nous raconter ton parcours de malade de Lyme ?

Je m’appelle Marie et j’ai 40 ans. Tout a commencé il y a bien longtemps sans que je puisse définir une date. Vivant à l’époque dans une région française touchée par Lyme et voyageant à travers le monde, j’ai toujours eu beaucoup de piqûres, sans savoir identifier de quelle bestiole exactement.

Depuis mes 20-22 ans, j’ai par moment eu des périodes de petits soucis (vertiges, fatigues, diarrhées) sans que les examens médicaux ne montrent quoi que ce soit… mis sur le compte du stress.

A partir de 28-30 ans, mon état physique a commencé à se dégrader, mais tellement doucement qu’il était difficile de le voir sur quelques mois à « l’œil nu »: un-peu plus difficile de suivre les autres en randonnée, un-peu plus difficile de récupérer d’une soirée (même pas arrosée), …. A 30 ans, tout le monde me disait : « C’est normal, tu n’as plus 20 ans, on vieillit tous ».

En 2010, j’ai déclenché une maladie de Basedow : hyperthyroïdie (je sais maintenant que c’est souvent associé à Lyme). En même temps, les anticorps anti-nucléaires étaient positifs ainsi que le test Elisa pour Lyme (mais pas Western Blot). Personne ne s’en est soucié. J’ai suivi 1 an ½ de traitement pour le thyroïde et après, cela allait mieux.

L’hiver 2014-2015, pendant 5 mois, j’ai enchaîné non-stop rhume, bronchite, sinusite, angine. J’avais aussi des « crises » les nuits avec des douleurs au thorax avec impossibilité de respirer. Je gardais mon calme, mais parfois j’ai vraiment cru mourir dans mon lit. A la même période, suite à des malaises répétés, mon médecin m’a envoyée aux urgences… 12h sans rien manger pour qu’on me dise le soir : « Madame, vous pouvez rentrer, il n’y a rien à vos examens, cela doit être le stress ». A ce moment-là, les médecins en ont conclu à un burn-out. J'ai eu aussi de la cortisone à grosse dose pour calmer les allergies et douleurs; ce qui n'a fait qu'empirer encore plus mon état. J'ai mis 6 mois à récupérer mon souffle suite à ces épisodes.

En mai 2016, j’ai fait une mononucléose aigüe avec 4 mois pour récupérer. C’était le début de la fin.

En mai 2017 et suite à un gros souci familial, j’ai commencé à subir une pléthore de symptômes : problèmes intestinaux, cardiaques et urinaires, maux de tête, grosses douleurs musculaires et articulaires, suées, insomnies, hypoglycémie, problèmes cognitifs, vision double, sensibilité au bruit, perte de 10 kg en 1 an, nombreux troubles neurologiques,… Sur la grille de Richard Horowitz (le grand spécialiste américain de Lyme), j'avais alors 68 symptômes... L'épuisement ressenti avec cette maladie est juste indescriptible tellement il est accablant et handicapant.

J’ai encore réussi à tenir 9 mois en allant travailler, mais c’était un vrai calvaire avec des débuts de malaises quasi-quotidiens. La descente aux enfers avait vraiment commencé.

En avril 2018, lors de vacances dans le Sud de la France avec des amis, j’étais tellement épuisée que je voyais le sol s’ouvrir sous mes pieds pour m’engloutir. A partir de là a commencé un arrêt maladie de presque un an. La chute a été spectaculaire et les symptômes se sont aggravés fortement. Un calvaire que je ne souhaite à personne. Par moment, je ne pouvais même plus me lever du lit. En juin 2018, j’ai fait 2 très grosses crises nocturnes où mon côté droit se paralysait avec des douleurs terribles. Ma jambe droite ne me tenait plus. Le lendemain, le médecin a testé mes réflexes ; tout était normal. J’ai mis une semaine à retrouver un peu de force dans ma main droite. Depuis, j’ai perdu une partie des sensations de mon côté droit (thorax, bras, jambe, pied) et je sais que cela ne reviendra plus comme avant.

Depuis 3 ans, mes virus présents dans le corps se réactivent régulièrement : mononucléose, cytomégalovirus, herpès. En avril 2018, au vue des prises de sang, j’ai réactivé en même temps ces 3 virus ainsi qu’un retour de varicelle. Je vous laisse imaginer l’état d’épuisement quand on a tout d’un coup.

 Et tes examens médicaux dans tout cela ?

A partir de 2017, j’ai commencé une errance médicale avec un enchainement de spécialistes par dizaine (opthalmo, urologue, ORL, gastro-entérologue, spécialistes en médecine interne, allergologue, pneumologue, nutritionniste, etc) ainsi que des examens médicaux (scanners, écographies, IRM, radios, coloscopie, gastroscopies, manométrie, ECG, EFR, prises de sang par dizaine, etc). Quasi tous ces examens revenaient normaux, à part des carences en oligo-éléments.

Personne n’a pris mes symptômes d’une façon holistique.

De là ont commencé les remarques des médecins sur mon état psychologique. Pour eux, tout était dans ma tête et il fallait que je prenne des antidépresseurs. Le déni et surtout le rejet des médecins détruit psychologiquement : « Mais vous le faites exprès, à chaque fois qu’on se voit, vous dites que ça ne va pas mieux. Faites un petit effort, sinon, on ne va pas y arriver ».

J’ai vu des services de médecine interne d’abord dans ma ville puis à Grenoble et à Lyon. Avec certains anticorps positifs, j’ai eu le droit à divers diagnostics de maladies auto-immunes (sclérodermie, SEP, Gougerot, ...), sans preuves formelles. De plus, comme j’avais perdu 10 kg, les médecins me pensaient anorexique, alors que je mangeais bien (voir parfois bien plus que les autres) sans trouble de comportement alimentaire.

J’ai la chance d’avoir une psychiatre formidable. Malgré tous les examens négatifs, elle m’encourageait sans relâche à continuer à chercher et à faire confiance à mon ressenti et à mon corps, car pour elle, je n’avais pas de symptômes dépressifs. C'est en parti grâce à elle si je suis encore là aujourd'hui.

La vie a d’abord mis sur ma route une bonne naturopathe qui a commencé à me donner de nombreux compléments alimentaires pour combler toutes mes carences. Cela a permis de stabiliser mon état (même très bas). Un nutrithéapeute m’a aussi diagnostiqué une candidose intestinale. Parallèlement, un régime sans gluten, sans lactose et sans sucre m’a énormément aidé.

J’ai ensuite fait des examens par moi-même comme le test des intolérances alimentaires, le test des neuro-transmetteurs ou encore l’immuno-phénotypage lymphocytaire qui a montré que mon système immunitaire était dans le même état qu’un malade du VIH. Les tests de Lyme étaient quant à eux négatifs. Je sais maintenant que la maladie était tellement avancée qu’aucun test ne pouvait ressortir positif.

 Comment en es-tu venue à Lyme ?

Ma voisine, aide-soignante, m’a un jour parlé de Lyme. J’étais comme une partie de la population : je pensais que c’était un fourre-tout qui n’avait pas vraiment de signification. Mais j’ai décidé d’explorer cette piste qui était au final ma dernière. Mon nutrithérapeute m’a conseillé d’aller consulter chez une médecin en Suisse, spécialiste sur le sujet et des infections froides. En avril 2019, elle a été la première à considérer l’ensemble de mes symptômes. Elle m’a tout de suite proposé un protocole à base d’antiparasitaires et d’antibiotiques car elle soupçonnait Lyme et d'autres co-infections. Je dirais aujourd'hui qu'elle a été ma survie. Et enfin un médecin qui me croyait... vous n'imaginez pas le ressenti !

Elle m’a aussi prescrit divers examens (tous à ma charge) via la Suisse et le Luxembourg dont des tests Lyme via une fondation à Genève (qui travaille depuis des années sur la recherche expérimentale de tests de dépistage Lyme, en lien avec les Etats-Unis).

Et quand on cible, on trouve ! Les premiers examens ont montré divers problèmes dont un diagnostic d’histaminose, une maladie non connue en France mais dépistée classiquement en Suisse. Grâce à un régime alimentaire sans histamine et à des antihistaminiques quotidiens, j’ai quasiment réglé mes problèmes digestifs ainsi que quelques autres symptômes. Cette histaminose est sûrement provoquée par l’inflammation dûe à Lyme.

Et en juin 2019, après plusieurs essais de tests de dépistage Lyme avec la Fondation, plusieurs sont revenus positifs ! J’ai beaucoup pleuré… pleuré sur les dernières années de combat pour comprendre, chercher, me faire reconnaitre, aller au-delà des remarques blessantes ; heureuse de m’être faite confiance et de n’avoir rien lâché, envers et contre tous les médecins. C’était une libération. A partir de là, je suis devenue plus calme. J’étais apaisée qu’on ait enfin trouvé. Je savais au fond de moi que c’était le bon diagnostic et que je pouvais passer à autre chose.

Quelles ont été les réactions de ton entourage ?

Jusqu’au diagnostic de Lyme, mon entourage pensait comme les médecins, mais en étant moins cinglant toutefois : j’étais surmenée et il fallait que je me change les idées. Quand je parlais de tous mes symptômes, personne ne m’écoutait vraiment. C'est vrai, est-ce possible qu'une seule personne puisse en subit autant et aussi longtemps? A partir du diagnostic, tout le monde est devenu plus attentif. Contrairement à d’autres malades, quasi personne de mon entourage ne m’a lâché.

Ma moitié rencontrée alors que j’étais en arrêt me soutient depuis le début.

Enfin, au travail, j’ai la chance d’avoir une chef compréhensive qui a adapté mon poste.

Mais il est vrai que l’entourage ne se rend pas compte du calvaire qu’on vit, ni de l’ampleur des symptômes. Je suis au maximum de mes possibilités chaque jour et cela, c’est usant. En plus des symptômes de la maladie, nous connaissons l’errance médicale, le dénigrement. Le fait de ne pas avoir été prise au sérieux renforce la douleur. Tous les symptômes sont invisibles. La seule chose palpable pour les gens, c’est mon poids, cela en devient presque une obsession pour certains. Nous vivons dans une société où on ne dit rien à celui qui a des kilos en trop, mais on ne se gêne pas pour faire des remarques à celui qui n’en a pas assez.

Et puis quand on commence à être traitée, certains ne comprennent pas qu’on ne va pas mieux au bout de 2 mois. Il faut sans cesse expliquer qu'il n'y a pas encore de traitements types, qu'il faut tout essayer et voir... D'ailleurs mon médecin suisse adapte les traitements et les posologies à chaque fois qu'on se voit suivant mon état et mon ressenti. La recherche en est tellement aux balbutiements pour Lyme chronique !

Où en es-tu actuellement ?

Depuis avril 2019, j’enchaîne les protocoles entre antiparasitaires et antibiotiques (polyantibiothérapie à double dose). Mon médecin suisse me traite aussi par méthodes naturelles (Artemesia, Renouée, Ginseng Biloba…). C'est env. 50/50 entre chimique et naturel et la réussite de traitements ne marcherait pas uniquement avec les antibiotiques. J’ai de nombreux compléments alimentaires, tout en continuant mon régime sans gluten, sans lactose, sans sucre et sans histamine ainsi que les antihistaminiques. Chaque jour, j’ai plus d’une vingtaine de pilules à prendre.

J’ai eu beaucoup de réactions d’Herx (bacterie qui libère des toxines quand elle est attaquée, ce qui entraine une exacerbation des symptômes) qui s’estompent au fur et à mesure des mois.

Au bout de 9 mois de traitement, en janvier 2020, le test Elisa français est aussi revenu positif... enfin !

De plus, en juin 2020, mon médecin suisse m'a fait faire un test de dépistage aux métaux lourds via l'Allemagne. Résultat : intoxication au plomb, au mercure et à l'arsenic. Cela n'est pas étonnant, car les malades de Lyme, avec l'inflammation, ont dû mal à évacuer les métaux lourds. En plus, je vais donc devoir faire des chélations pendant plusieurs mois.

Presque 1 an 1/2 après le début des traitements, de nombreux symptômes sont partis (il ne m'en reste que 26 sur 68!) et depuis 1 an, je peux retravailler à 50% malgré des périodes de rechute. Je peux parfois réécouter un peu de musique, je peux conduire 2h dans la journée, je peux aller à un concert près de chez moi ou au cinéma, je peux refaire une soirée (calmes) avec des amis ou de petites visites.

Mais je conserve toujours une énorme fatigue et le moindre effort supérieur à celui de mon quotidien m’handicape et m’épuise. La neuroborréliose est tenace et c'est la plus difficile à faire partir. Contrairement aux gens "normaux" qui peuvent prendre un Doliprane pour un mal de tête ou un antiinflammatoire pour une douleur, avec la neuroborréliose, rien n'aide. Un médecin connu a dit que c'était comme vivre avec une méningite en permanence.

Le plus difficile avec cette maladie est qu'on ne peut rien prévoir. On peut être bien un moment et 1h après, être couchée car trop mal. Ca ne prévient pas et on est parfois soi-même surpris de la rapidité du changement. Et bien souvent, quand on dépasse légèrement le quota d'energie de la journée, on le paye ensuite pendant 3 ou 4 jours.

Si je considère que j’étais tombé à 15% de mon énergie avant les traitements, je dirais que j’en suis aujourd’hui (en septembre 2020) à 50%, ce qui énorme et déjà une sacrée victoire !

J’essaye aussi des « médecines » parallèles comme le neurofeedback qui aide pour mes problèmes cognitifs. La cohérence cardiaque, le yoga et la méditation au quotidien sont aussi des outils indispensables.

Quel impact cela a-t-il eu sur ta vie ?

Pour le côté négatif, la maladie m’a isolée socialement. En dehors du travail, je n’avais quasiment plus de lien social car tout m’épuisait, même une conversation de 5 min. Heureusement que les réseaux sociaux existent pour conserver des nouvelles facilement et quotidiennement. Plus le temps passe avec les traitements et plus je peux refaire des petites activités avec les amis et cela fait du bien.

La maladie m’a aussi ruinée. Avant, je voyageais et vivais correctement. J’avais quelques milliers d’économies, qui sont toutes parties pour me soigner. J’ai aussi perdu énormément en salaire avec ma mise en invalidité. Aujourd’hui, j’ai l’aide de mon entourage pour payer toutes mes charges quotidiennes et mes médicaments.

Il faut aussi dépenser beaucoup d’énergie pour rester positive, garder le moral, sans savoir si on sera un jour « guérie » ou pas. Il faut faire face aux périodes de rechute et de grosse baisse de moral.

Pour le côté positif, je dirais que je ne suis plus la même personne. J’ai l’impression de m’être pris un mur en pleine course, ce qui m’a obligé à me stopper, à me poser et à réfléchir. J’essaye de profiter du présent, de m’offrir du temps pour penser à moi et pour m’ouvrir sur les autres ; même si ce n’est pas toujours facile quand la fatigue est là depuis des mois, usante.

Par moment, j’arrive presque à remercier la maladie de m’avoir fait prendre conscience de nombreuses choses ; les plus essentiels de la vie. J’aime à me répéter cette citation : « Comme un appareil photo, je développe le positif à partir du négatif ».

As-tu mis des actions en place pour t’aider ?

Sur le plan financier et devant l’état désastreux de mon compte bancaire, en juin 2019, j’ai écrit une tribune sur le ton de l’humour pour informer et collecter de l’argent pour continuer à me soigner. J’ai été surprise par la générosité de l’entourage qui a répondu présent. Il y a bien-sûr eu les proches, mais aussi les autres: des connaissances éloignées, des collègues, ma masseuse, des amis de collège sans nouvelles depuis des années, un prestataire de travail, … et même des gens qui ne me connaissaient que de bouche à oreille mais qui ont été touchés par ce que j’avais écrit. Cet argent me permet aujourd’hui de payer mes consultations en Suisse et des médicaments et compléments alimentaires sans lesquels la rechute serait assurée.

Avec cette maladie, je rencontre des gens supers et un soutien important. Par exemple, une personne suisse a trouvé mon blog et m’a écrit. Elle a comme moi Lyme et une histaminose. Depuis, on s’écrit presque quotidiennement pour se partager nos difficultés, nos symptômes. Quand l’une ne va pas bien, l’autre lui remonte le moral. On est vraiment liées. C’est important aussi de côtoyer des personnes qui vivent la même chose et qui peuvent tout comprendre.

Que pourrais-tu conseiller à un malade de Lyme ou à une personne suspectant cette maladie ?

Mon conseil est de ne jamais lâcher, avancer envers et contre tout pour avoir un diagnostic et accès ensuite à des traitements ; pousser toutes les portes possibles, tout tenter sans relâche ; ne pas avoir peur d’aller voir ailleurs. Il faut avoir de l’obstination et surtout, se faire confiance.

Le mot de la fin ?

Le chemin de la guérison est encore long pour moi, sans garantie, mais je ferais tout pour et jusqu’au bout.

Merci à ceux qui ont eu le courage et la patience de me lire jusqu’au bout !

Merci à Greg et SociaLyme de nous permettre de nous exprimer.

Publié le 5 janvier 2020

Julien a trouvé mon blog suite à mon témoignage sur la plateforme SociaLyme. Il m'a alors contacté pour me demander les coordonnées de mon médecin en Suisse.

Il m'a gentiment proposer de raconter son histoire pour que je la publie et que cela puisse servir à ceux qui sont encore en souffrance. Merci à toi Julien pour ta bienveillance !

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Mon calvaire a commencé en Avril 2012 alors que je suis à Stockholm depuis Août 2011 pour mes études d'ingénieur. A l'époque je fais 8 à 10 heures de sport par semaine (musculation, sports collectifs, et ne pouvant pas pratiquer mon sport de prédilection le VTT, je cours plusieurs fois par semaine dans la forêt autour de la résidence étudiante) et tout va pour le mieux. Vers la mi-avril je commence à avoir mal à l'épaule gauche, ce que je prends pour une bête blessure de type tendinite. J'arrête la musculation en me disant que je serais de retour dans un mois et j'augmente la course. Très vite je commence à avoir mal au mollet droit suite à un footing. Encore une blessure ?! Décidément c'est pas de chance. C'est pas mon premier claquage mais celui-ci est vraiment bizarre : parfois je le sens pas du tout même en forçant sur le mollet et parfois il me fait un mal de chien alors que je suis allongé dans mon lit. Pas grave, ça passera bien.

Mai 2012 : Toujours ces deux blessures qui ne s'améliorent pas auxquelles vient s'ajouter une grande fatigue sans raison apparente. Je commence à me dire que quelque chose ne tourne pas rond. De plus j'ai l'impression d'être tout de travers comme si j'avais une jambe plus courte que l'autre ou un truc comme ça. Mes parents viennent me rendre visite fin Mai en Suède et sont très surpris de voir leur fils tout mou, sans énergie et sans envie.

Juin 2012 : Retour en France pour les vacances. J'ai déjà perdu 3 kilos depuis le début et aucune amélioration des symptômes. Je vais consulter un premier médecin qui me diagnostic une tendinite à l'épaule. J'aurais 5 séances de kiné mais celui-ci m'assure que mon épaule n'a rien du tout. Aucune amélioration à la fin des séances. Pour mon mollet, j'obtiens une échographie : RAS mon mollet est en pleine forme pourtant il me fait toujours autant souffrir.

Juillet 2012 : Voyage de promo avec mon école d'ingénieur. J'y vais mais alors que tout le monde fait la fête tous les soirs, je vais me coucher à 21h30 car trop fatigué. D'ailleurs je ne supporte plus l'alcool, un verre et je suis couché. A mon retour tout s'accélère, je commence à avoir des fasciculations sur tout le corps et brusquement, en l'espace de quelques jours une douleur s'installe au niveau des testicules. En gros c'est comme si mes parties génitales avaient été anesthésiées. Je commence à vraiment déprimer à cause de tout ça (et non pas l'inverse !!!!). Je retourne voir mon médecin qui me prescrit enfin une prise de sang. Résultat: A part une baisse des globules blancs, surtout neutrophiles je suis en pleine santé.

Août 2012 : Je retourne en suède pour continuer mes études avec le moral dans les chaussettes. Et là c'est le summum ! Je commence à avoir les jambes en coton, je ne peux plus marcher 5 minutes sans éprouver le besoin de m'assoir sans parler des autres symptômes que je traine toujours. Je décide d'aller à l’hôpital où je vois une neurologue qui me fait un examen clinique qui apparaît normal mais coup de chance, elle me croit et remarque les fasciculations donc elle décide de m'hospitaliser. Là bas, j'ai le droit à 2 IRM, une ponction lombaire, un EMG et un tas de prise de sang. Résultat : rien de spécial, je suis en pleine forme . Pourtant les symptômes continus. Je remarque également des ganglions dans l'aine, un dans le cou et une boule sous le pied. Ca fait beaucoup quand même !

Septembre-Octobre 2012 : Je prends mon mal en patience, mon retour en France est prévu pour la mi-octobre et je me dis qu'à l'hopital, ils ne seraient pas passés à côté de quelque chose de grave. Tous les symptômes sont là avec des douleurs musculaires et articulaires légères en plus et je continue à perdre du poids, 5 kilos depuis le début. Cependant, mon périmètre de marche s'est considérablement amélioré et l'épisode "jambe en coton" semble terminé

Octobre 2012 : Retour en France. Je vois un nouveau médecin qui s'alarme enfin et me parle de Lyme. Il me prescrit une pds avec séro de Lyme, radio des poumons et échographie de la boule sous le pied. La radio est OK, l'échographie n'apporte rien, je devrais montrer la boule à un chirurgien, et la prise de sang montre que les globules blancs sont remontés, la séro Lyme est négative par contre j'ai une infection récente au CMV. Eurêka ! On a trouvé ! Seulement je vais voir sur internet, et le CMV est un petit virus de rien du tout sauf chez les immuno-déprimés. Au pire, il donne des symptômes semblables à la mononucléose mais hormis la fatigue, ça ne colle pas bien. A tout hasard, je regarde la maladie de Lyme et, oh miracle !, je retrouve beaucoup de mes symptômes et en plus le CMV est une co-infection fréquente de Lyme. Mais mon médecin est formel : Sérologie négative, pas de lyme !

Novembre 2012 : Nouvel prise de sang pour suivre l'évolution du CMV et surprise, mes neutrophiles (globules blancs) ont de nouveau dégringolé assez bas. Mon médecin, dépassé par ce résultat, m'oriente vers un infectiologue. Par ailleurs il me prescrit une échographie pelvienne et testiculaire et un dosage d'hormone et de testostérone : Résultats parfaits ! Sur le papier je suis plein de vitalité, autant que peut l'être un jeune homme sportif de mon âge. Dans les faits, c'est loin d'être le cas.

Décembre 2012 : Rendez vous chez l'infectiologue. Pour lui je n'ai rien d'autre que le CMV sur le plan infectieux. Il admet cependant que le virus n'explique pas tout mes symptômes et parle de coïncidences. Il me prescrit une prise de sang pour vérifier les mst mais tout est ok de ce côté là. Le chirurgien qui a vu ma boule sous le pied me diagnostique après IRM un nodule de ledderhose bénin mais qui pourrait être le premier signe d'une maladie de Ledderhose classée maladie rare. Moi qui n'ai jamais eu un problème de santé plus sérieux que la gastro, me voilà donc avec une maladie rare du pied, une infection au CMV asymptomatique chez 95 % des gens et très symptomatique chez moi, des troubles musculo-squelettiques (sérieux, à 23 ans ?!!), des problèmes génitaux idiopathiques (sérieux, à 23 ans ?!!).

Avril 2013: Je suis hospitalisé au service endocrinologie de l'hopital près de chez moi. J'ai la chance de tomber sur une médecin très humaine et réellement déterminée à trouver l'origine de mes problèmes. Je suis inspecté sous toutes les coutures mais tout les examens reviennent négatifs mis à part : une leucopénie mixte avec neutropénie et lymphopénie, une sérologie CMV positive à IgG et IgM (mais charge virale négative, bien que je ne sache pas très bien ce que cela signifie), une carence sévère en vitamine D et modérée en vitamine B12. La docteur transmet mes sérologies Borreliose au centre de référence à Strasbourg mais celle-ci reviennent négatives. A partir de là, cette piste est définitivement écartée par la médecin et, malgré toute sa bonne volonté, je ressort de l'hopital guère plus avancé que quand j'y suis entré.

C'est à partir de ce moment que je perds tout espoir dans la médecine "officielle" et décide de prendre le taureau par les cornes. S'en suit une longue période où je passe mes journées sur internet, à lire des forums, des publications scientifiques (en français et en anglais), des powerpoint de cours de médecine, bref une petite formation accélérée en médecine infectieuse. Bien sûr, on ne devient pas médecin en 2 mois d'internet et il faut impérativement garder cela à l'esprit, mais l'incompétence de la médecine officielle sur la thématique des infections chroniques ne nous laisse malheureusement pas d'autres choix. Après cette période de recherche, je finis par être convaincu que je souffre de Lyme chronique (au sens large, c'est à dire Borrellia et/ou des co-infections) et décide d'envoyer mon sang dans une clinique spécialisée (privée et très chère ! Certains savent voir le profit dans la souffrance des malades mais passons ...) en Allemagne. La sérologie revient positive à Borrelia et tout un tas d'autres bactéries et virus.

A partir de là, je contacte l'association France Lyme qui me donne le nom d'un médecin français compétent persécuté par la sécu sociale pour donner des traitements antibiotiques longs à ses patients. Je vais le consulter et c'est parti pour une antibiothérapie de 4/6 mois (je ne me souviens plus trop) entièrement à mes frais (enfin à ceux de mes parents en vrai). En effet, comme ce médecin est menacé par la sécu parce qu'il coûte trop cher en prescrivant des traitements pour soigner une maladie qui, officiellement, n'existe pas, il fait ses prescriptions hors AMM (autorisation de mise sur le marché) et donc à la charge du patient. A partir de là, démarre une période faite de doutes et d'espoir. Contrairement à beaucoup de malade, ma prise d'antibiotique n'a pas eu d'effet fulgurant (certains voient une amélioration immédiate, d'autres une aggravation due à la libération de toxines faisant suite à la destruction des bactéries). Pour moi rien de tout ça, les progrès sont lents et il faut regarder loin en arrière pour remarquer l'amélioration. Alors, on doute : est-ce que la prise de sang faite en Allemagne est fiable ? Est-ce qu'ils n'ont pas tendance à voir des maladie de Lyme partout étant donné que c'est leur gagne-pain ? Est-ce que le docteur qui me soigne ne serait pas un charlatan comme ne cesse de le seriner les instances officielles ? Est-ce que les wagons d'antibio que j'avale ne feront pas plus de mal que de bien sur le long terme ? Pourtant, semaine après semaine mon état s'améliore imperceptiblement et, après plusieurs mois de traitement, je me sens (quasi) normal. A partir de là, je décide de laisser ce cauchemar derrière moi. J'arrête les médicaments du jour au lendemain, je quitte les forums et tout ce qui pourrait me ramener au mauvais souvenir de la maladie. Peut-être que c'était un peu trop brutal. Finalement, début 2014, je commence une thèse dans un labo de sciences de l'environnement et je reprends la montagne à fond. Je débute l'escalade et me mets à l'alpinisme. Aujourd'hui, 6 ans plus tard, j'ai obtenu ma thèse et suis chercheur dans mon domaine, et j'ai quelques belles courses d'alpinisme dans mon carnet. Ma vie personnelle est très épanouie et je pense que ma malheureuse expérience avec Lyme y est pour quelque chose. Je pense qu'elle m'a permis de me recentrer sur ce dont j'avais vraiment envie et besoin en laissant de côté le superflu. Je m'en suis donc très bien tiré et souhaite encourager les autres malades en leur montrant qu'il y a une voie pour sortir de ce cauchemar. Cependant, ne faites pas la même erreur que moi en arrêtant brutalement tout traitement. Aujourd'hui il m'arrive en effet de faire de légères rechutes (qui restent largement gérables) dans les périodes de grand stress ou lorsque je choppe un virus de passage. Je suis donc entrain de chercher un médecin compétent plus proche de chez moi pour me guider sur un traitement de fond moins agressif (éventuellement en phytothérapie), afin de me permettre de parcourir la dernière petite marche qu'il me manque avant la pleine santé.

Bon courage à tous et bonne santé !

Publié le 20 novembre 2019

J'ai connu Vincent par l'intermédiaire d'une amie Suisse qui a une co-infection de Lyme. Vincent a été soigné par la médecin suisse où je vais actuellement.

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Bonjour Marie, je ne dirais pas que je suis guéri car j'ai toujours des rechutes, mais j'ai appris à vivre avec... ce qui me permet d'anticiper et de prendre des compléments alimentaires avant que je ne touche le fond. L'avantage de la doctoresse S. est qu'elle est bien au courant des derniers protocoles de test et de traitement. Je suis traité chez elle depuis 2016, actuellement je ne la vois plus que pour un bilan annuel. La dernière prise d'antibiotiques était en alternance, avec un bon résultat en regard des prises continues qui me mettaient sur les rotules. Pour la suite, j'aimerais arriver à me passer d'antibiotiques. En ce qui concerne la fatigue, elle est encore présente, mais j'ai remarqué que plus je me reposais, plus j'étais fatigué. Alors que quand je reprend le sport de manière régulière ça va mieux, il faut se faire violence au début et ensuite c'est top.

J'ai commencé le traitement antibiotiques en mai 2016, et ma dernière prise a été en août 2018. Donc un peu plus de 2 ans. Depuis je me contente de prendre des compléments alimentaires et huiles essentielles.

Bon courage pour la suite ! Vincent

Publié le 6 novembre 2019

Une amie m'a partagé ce témoignage trouvé sur Instagram. Je m'y suis beaucoup reconnue et il est porteur d'espoir. Je n'ai pas réussi à retrouver Julie, alors si elle passe sur cette page un jour, elle peut me contacter en message privé !

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Je m’appelle Julie, j’ai 29 ans cette année en 2019. En 2007, j’ai 16 ans1/2, je rentre d’un concours hippique dans le Sud de la France avec des boutons semblables à de l’acné sur le visage. Ces boutons se transforment quelques jours plus tard en plaques d’impétigo (à Staphylocoque doré) qui seront soignées par antibiotiques. Deux mois plus tard, je souffre d’une 1ère grosse trachéite purulente, avec fièvre et douleurs si intenses dans tout le corps qu’il m’est presque impossible de me déplacer chez le médecin. Ceci sera une nouvelle fois « soigné » par antibiotiques. Tout pile, une année plus tard, des signes de mononucléose apparaissent un mois avant les épreuves du BAC. Ceci est confirmé par les analyses. Il n’y a malheureusement rien à faire, juste à attendre. C’est ici que débute réellement l’enfer puisque rien ne rentrera jamais dans l’ordre. J’enchaine des cycles de trachéites-laryngites qui mettent 2 mois à être « soignées ». A chaque fois, des antibiotiques couplés à de la cortisone me sont prescrits.

Puis les années suivantes, s’en suit l’apparition d’une multitude de symptômes tous plus fous les uns que les autres : troubles digestifs ; maux de ventre ; maux de tête ; problèmes de peau ; douleurs de genoux ; vertiges ; sensations que le sol se dérobe sous mes pieds ; fasciculations des muscles ; chatouillements sous la peau ; perte de cheveux +++ ; acouphènes ; fièvre par intermittence ; asthme à l’effort ; fréquence cardiaque anarchique ; douleurs thoraciques…

Je suis toujours cavalière à ce moment-là ; je dois sortir et travailler mon cheval chaque jour, mais cela devient une bataille quotidienne, car il est pour moi de plus en plus compliqué de trouver force et motivation pour me déplacer jusqu’aux écuries qui sont à 100m de la maison. Il m’est encore plus compliqué de faire avancer mon cheval, pendant mes parcours de sauts d’obstacles puisque j’ai de moins en moins de force dans les jambes avec la présence fréquente de paresthésies. Ma vie est rythmée de voyages et de sport puisque je suis 3 weekends sur 4 en concours hippique. Je fais la saison hivernale, en station, sur les skis. Mais cela devient de plus en plus compliqué d’enchaîner le tout. La folie m’envahit au point que je réclame fréquemment que l’on m’enferme et que l’on me fasse dormir… Certainement le résultat d’une grande fatigue de l’organisme qui ne sait plus où donner de la tête. Je ne pense pas vraiment à consulter spécifiquement un médecin pour tous ces symptômes qui vont et qui viennent en permanence. J’en parle très rapidement à mon docteur lorsque je le consulte pour mon certificat médical une fois par année. Elle pense que c’est un manque de « si ou de ça ». Je repars avec quelques vitamines à avaler et c’est reparti pour un tour. Pour moi, il est impossible et invraisemblable que je sois malade de quoi que ce soit. Ma tête doit me jouer des tours et je continue encore et encore à me « forcer » de monter à cheval dans la souffrance et à faire de la montagne sans jamais pouvoir acquérir plus de conditions physiques. J’apprendrai plus tard que tout ce sport m’aura sauvé de la paralysie.

Je ne prends pas conscience que mon cas s’aggrave. J’ai besoin de faire des siestes tout le temps. Je commence à organiser mes journées en fonction des siestes que j’aurais à faire, matin et après-midi. Je ne peux clairement plus me trainer… Même brosser, préparer ou sortir un cheval au pré devient une lourde mission chaque jour. Je finis par prendre la décision d’arrêter l’équitation, pour pouvoir me consacrer pleinement à m’occuper des chevaux de mon frère en concours (ce qui est déjà une grande mission pour moi).

Juin 2016, je me réveille un matin avec une petite piqûre sur la cheville gauche, semblable à une piqûre d’araignée. Jour après jour, la tâche ne part pas, elle augmente jusqu’à atteindre mon pied et le bout de mes orteils lorsque je fais du sport. Je consulte alors mon médecin, qui écrit à un dermato -> à première vue, c’est un érythème de Lyme. Mais les résultats sortent négatifs lors des tests sanguins français. Étant un peu au fait de cette maladie et de la présence d’une clinique spécialisée en Allemagne ; j’obtiens un RDV là-bas en Octobre 2016 pour aller passer une batterie d’examens et essayer de trouver réponses à mes questions. Le verdict est violent : Borréliose de Lyme stade 2 + co-infections à : Chlamydia pneumoniae + Mycoplasma pneumoniae + Yersinia. Sans compter que la mononucléose est toujours là et active ; mon système immunitaire lui, est encore un peu là, mais en plein combat. Le professeur a rarement vu une photo d’un érythème aussi « beau » que le mien. Deux solutions : soit j’ai été repiquée récemment, soit l’érythème apparaît après 10 ans. Je suis internée début Décembre 2016 dans cette clinique pour un mois d’antibiothérapie par les veines (+ différents soins parallèles + sport pour aider le corps à éliminer tout ça plus rapidement). Dans ma tête, un mois et demi après je devrai remonter sur les skis de rando.

A partir du moment où j’ai été prise en charge à la clinique, le moral est revenu petit à petit : on m’écoutait et on me comprenait enfin. J’ai pu enfin dormir. Et cela n’avait pas de prix. Le protocole d’association de 2 antibiotiques mis en place pour mon cas a tout de suite fonctionné et les premiers effets se sont fait ressentir rapidement. Je suis rentrée à la maison pour Noël avec le protocole antibio + compléments alimentaires à continuer par voie peros. Le 18 Janvier j’étais sur les skis, et mon état s’est arrangé au fil des mois. Bien-sûr j’ai suivi un régime alimentaire très strict durant tout le traitement : pas de lactose, pas d’alcool, pas de sucre et un maximum d’heures de sommeil.

Me sentant mieux, j’ai décidé par moi-même d’arrêter tout traitement en Août 2017. J’ai passé l’hiver suivant « tranquille » avant que les symptômes ne réapparaissent rapidement au Printemps 2018. La fatigue, toujours la fatigue… En Juillet 2018, sur mon vélo, je participe tant bien que mal à cette mythique Étape du Tour à la maison. Puis une semaine après, exterminée, je fonce de nouveau en Allemagne, suppliant les médecins de faire de nouveau quelque chose pour moi. Leur consigne est simple : il faut recommencer le protocole à zéro, j’avais stressé mon organisme trop rapidement et la bactérie a de nouveau pris le dessus. J’ai eu la chance cette fois-ci de pouvoir suivre le traitement intraveineux à la maison pendant 3 semaines. Puis ensuite de le continuer par voie peros. J’ai compris à ce moment-là que les traitements chimiques avaient leurs limites et je me suis mise en quête de médecines parallèles pour compléter le tout.

La vie a mis sur mon chemin un bio-magnétiseur ayant déjà vu et traité de nombreux cas de Lyme. C’est ainsi que j’ai commencé cette thérapie à raison d’une séance par semaine et en stoppant petit à petit le traitement antibiotique. L’hiver 2019 a été difficile, car les séances m’affaiblissaient en tuant les bactéries ; et, en parallèle, je me suis accrochée pour pouvoir prendre le départ sur quelques courses de ski alpi. Ça n’a pas été sans peine. Mais mon corps a repris le dessus petit à petit. J’ai pu arrêter les séances de biomagnétisme à la mi-mars 2019.

Depuis le mois d’Avril 2019, je reprends vraiment « VIE ». J’ai toujours vécu POUR et AVEC le sport. J’ai dans un coin de ma tête, certains objectifs de compétitions assez exigeantes.C’est pourquoi j’ai tenu à faire les choses correctement et dans le plus grand respect de mon corps. Je suis, pour une année, suivie de très près par un préparateur sportif, afin de pouvoir installer petit à petit un gros volume d’entrainement, tout en surveillant la rémission de la maladie. On sait que les milieux avec une diminution d’apport d’O² (altitude >2500m) ainsi que la pratique du sport à une fréquence cardiaque >140, avantagent grandement cette bactérie, qui en profitera pour avancer et se multiplier beaucoup plus rapidement dans le corps. Il sera donc intéressant de faire le bilan d’une année de sport en montagne et à haute intensité, afin d’en tirer des conclusions.

Même les médecins les plus expérimentés sur le sujet ne savent pas grand-chose sur la Borréliose de Lyme. La maladie est différente pour chacun. Toute « expérience » quelle qu’elle soit intéresse les spécialistes de Lyme. La souffrance physique mais surtout psychologique qui résulte de cette maladie est difficilement explicable. Et encore, je ne me suis pas attardée sur le fait que pendant toutes ces années, je me suis fait traiter de trop nombreuses fois de fainéante et d’hypocondriaque… Quand vous rampez à plat ventre pour vous déplacer, ce sont des paroles qui vous démontent… Il me faudrait écrire des pages et des pages pour décrire à quel point « Lyme » est une longue traversée du désert. C’est en quelque sorte, « l’invisible » et « l’inquantifiable » qui vous font vivre l’enfer.

Cette maladie nous apprend à : essayer, persévérer, se tromper et recommencer. Vous allez perdre quelques batailles, c’est certain ; mais ne perdez pas la guerre ! Il n’y a pas de traitement miracle ou de bon exemple. Bien garder en tête que le principal est de bouger et d’oxygéner son corps. La bactérie déteste ça ! Et si vous avez fort caractère, vous en viendrez à bout. J’avais pendant un moment cette amertume d’avoir perdu 10 ans de ma vie à cause d’une errance médicale. Je vois aujourd’hui les choses différemment en me disant que cette période de traitements et de guérison m’a énormément apporté. Je reviens de très loin, plus forte, plus mature : c’est une immense satisfaction. Il y a un an, je vivais mes dernières perfusions. Aujourd’hui, j’ai des projets en tout genre, plein la tête. Je peux ENFIN envisager des choses que je n’aurai jamais pu songer avant. J’ai appris à me détacher du regard des autres et de ce qu’ils peuvent bien penser. J’ai appris à « profiter » tout simplement. Lyme m’a aussi fait prendre énormément de recul sur le monde et les personnes qui m’entourent.

Cette maladie n’est pas « reconnue » et se fond dans le décor. Les gens ne vous croient pas lorsque vous racontez tous vos maux. À partir de ce moment-là, j’ai pu observer qui étaient réellement mes vrais amis pour rester à mes côtés tout le temps, et aussi, lesquels sont encore là maintenant que je suis en pleine possession de mes moyens. Je me rends compte que la « combativité » et la « persévérance » d’une personne dérange énormément le monde extérieur… Beaucoup de gens préfèreraient vous voir HS pour la vie… On me « reproche » souvent d’être trop exigeante avec moi-même… si je ne l’étais pas, je ne serais pas là aujourd’hui ; 6 mois après mes derniers traitements, debout, vivante, en grande forme, avec la perspective ; entre autres : d’une belle saison de ski devant moi. En quelque sorte, la vie peut enfin commencer… et il n’est jamais trop tard. Faites que vos rêves deviennent réalité et travaillez pour ça.

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont été là pour moi pendant cette longue période. En particulier ma famille, et les médecins. Mon amie et IDE : Marion, sans laquelle je n’aurai pas pu suivre mon dernier traitement IV à la maison ; et mon amie et coéquipière de ski alpinisme qui a été bien patiente avec moi, et guerrière pour deux, pendant les courses de la saison dernière. Si comme moi, dans les moments difficiles, la folie vous prend à vouloir « dormir et vous reposer », alors dormez un peux, reposez-vous ; mais relevez-vous rapidement et avancez. Ce n’est pas encore le moment de vous coucher pour toujours … Don’t stop believin … Julie