Carnet de voyage

À notre Tour !

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Dernière étape postée il y a 276 jours
Six ans qu'on l'attend, et c'est enfin à notre Tour ! Afrique, Amérique et Asie sans planning, sans travail, sans école... la liberté !
Juillet 2022
54 semaines
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Publié le 3 août 2022

25 juillet 2022, après 6 ans d'attente, des heures à en discuter, des doutes, des interrogations et quelques mois de préparation, c'est enfin le jour du grand départ. Le départ d'une aventure d'un an, autour du monde.

En 2016, au terme d'un voyage d'un mois et demi en Australie, Margot, 10 ans, nous avait dis : "C'était mon rêve d'aller en Australie, donc maintenant je n ai plus de rêve !" Alors, nous avons imaginez ce projet.

Partir... loin (certains se reconnaîtront), longtemps.

Ne pas travailler, ne pas étudiez, juste en profiter. Profiter de la vie, profiter d'être ensemble et se construire des souvenirs.

Margot a fait sa part. Elle a eu son BAC à 16 ans. Elle a donc bien mérité son année de vacances, elle qui toute petite déjà se demandait pourquoi on ne commençait pas sa vie par la retraite !

Il a aussi fallu trouver un dog-sitter, merci papa, merci maman, et trouver un rabbit-sitter, merci fréro. Mais ça y est. Armés de sacs à dos beaucoup trop lourds et d'un anglais à faire pâlir Shakespeare, nous voilà parti. Première étape : un road trip ougandais en self-drive.

Le départ 
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Publié le 9 août 2022

Notre première destination est donc l'Ouganda, la perle de l'Afrique. Si nous avons choisi ce pays méconnu, et ce n'est pas les potes de Margot qui me contrediront, c'est parce qu'un de nos rêves est d'aller à la rencontre des gorilles des montagne. L'Ouganda est l'un des 4 pays où il est possible de le faire.

Mais avant de rencontrer le plus grand primate de la planète, nous devons atteindre Entebbe. Entebbe, c'est l'aéroport international, situé à quelques kilomètre de Kampala, la capitale de l'Ouganda, situé sur les rives du lac Victoia. Oui, on peut nous lire et s'instruire !

Entebbe pour "pas trop cher", c'est pour nous une escale de 11h à Doha. Pas de souci. Candice nous a trouvé une chambre dans l'hotel de l'aéroport. Un hotel avec spa. Et même à 1h du matin nous allons en profitez.

Spa à Doha 

Après une courte nuit de sommeil et 24 heures de trajet, nous voici enfin arrivés à Entebbe. À ce moment là, on n'est pas très fiers. Les e-visas ougandais ne sont valides que 90 jours à partir de la date d'émission. Candice et moi, on les a obtenus en février, autant dire que ça fait plus de 90 jours... On se présente donc à la douane avec deux e-visas périmés et celui de Margot valide, mais valable pour une durée de 90 jours alors que les nôtres ne le sont que pour 11 jours !!??

Finalement, malgré une longue attente le douanier ne bronche pas et nous laisse passer en siflottant.

Maintenant, il faut faire entrer mon drone. Il parait qu'en Ouganda, c'est impossible. Là encore, un sourire et ça passe sans encombre. Dernière étape de l'aéroport, trouvé le Shilling ougandais que nous n'avons pas trouvé en France.

Chose faite, nous pouvons enfin sortir et nous laisser guidé par notre taxi, finement négocier par mes soins avec la responsable du bureau de change. Un gentil taxi, qui va laisser un souvenir de son index sur notre première photo ougandaise. Un gentil taxi qui va bien nous conduire à Kampala, mais au mauvais hotel. Une petite erreur qui va lui coûter 45 minutes de son temps pour faire 2 kilomètres. Kampala le soir est totalement embouteillé.

Et quand enfin nous sommes au bon hotel, personne n'a trace de notre réservation. On a booké avec Hotel.com. On a payé, on a été débité, mais le réceptionniste n'a pas de chambre pour nous... Mon anglais est direct dans le game, sans échauffement. Après plus d'une heure d'échange, de contact téléphonique avec le manager, ils vont finir par nous libérer une chambre, que dis-je, un appartement en échange... de 70 dollars. Cette histoire se règlera quelques jours plus tard avec Hotel.com qui nous remboursera, mais ce fut une belle entrée en matière.

Après un bon repas, bien que tardif, dans Kampala et une bonne nuit de sommeil, il est très vite l'heure de prendre possession de l'un des principaux constituant de notre aventure : la voiture. Nous avons décidé de faire un road-trip en voiture tente, et c'est notre première fois. On ne le sais pas encore, mais notre Toyota n'ira pas au bout du voyage.

Le Golf Course appartement à Kampala 
Notre Toyota Hillux Root top tent 

Petit déjeune avalé, ravitaillement effectué et puce de téléphone achetée (heureusement), nous quittons la capitale direction Fort Portal, de l'autre côté du pays. La route est difficile, la circulation dense, et c'est parfois un grand n'importe quoi. Mais on s'habitue. On se rend également compte que le pays est très valloné. Très, très valloné.

C'est également nos première rencontres avec toutes ces chèvres et ces vaches attachées aux bords des routes, et avec les Boda boda. Ces sortes de taxis moto que nous croiseront partout, tout le temps, quelque soit les conditions météo ou l'état des routes. Les pilotes de ces engins transportent des tout : des personnes, des marchandises et des animaux. On en a croisé un avec deux cochons vivants et hurlants, ligotés à l'arrière de la selle. Nous on a fait le choix de ne pas en prendre. Peut être parce qu'on avait une voiture, ça facilite le choix, peut être aussi parce qu'on a pu constater les risque que prennent ces gars et qu'on en a vu un percuté par une voiture sur notre chemin.

Au bout de plus de 7 heures de route, ponctué de quelques rencontres animalières, nous arrivont au Kalitusi Backpackers Hostel and Campsite, sur les hauteurs de Fort Portal pour notre premier montage de tente qui va se dérouler sans encombre.

Le camp est très bien. Un bel endroit, grand, excentré par rapport au coeur de la ville, les sanitaires sont supers, les repas copieux et bons, et le personnel très gentil. Brian, le gérant, nous assure le divertissement le soir près du feu avec sa guitare. Le lieu semble paisible.

Sauf, qu'en contre bas, c'est le rendez-vous des fêtards... des fê--très tard, même. Sono à fond jusqu'a 3h du mat. Et à 3h du mat, on ne baisse pas le son ici ! Non, on remet un peu plus de décibels. L'accalmie arrive aux alentour de 5h, juste avant l'appel à la prière du muezzin, à 5h30. Ce qui qui réveil le coq. Et maintenant qu'il est réveillé, bah il fait son boulot de coq... Et ça, ça fait aboyer les chiens ! En gros, t'as dormi 30 minutes si t'es rapide à t'endormir. J'exagère à peine. Pendant ces nuits un peu compliquées, je me suis souvent demandé : quand dorment les gens qui habitent là ???

Premier montage de tente 
Kalitusi Backpackers Hostel and Campsite 

Malgré une légère dette de sommeil, nous avons quand même profité de la ville. On s'y est baladé tranquillement, malgré le fait que Margot et Candice, en short le premier jour, aient un peu attiré l'attention sur elles.

On y a mangé de la street food, sans choper la tourista, mangé du chicken stew, un ragoût de poulet, dans un petit resto et gouté nos premiers rolex, une spécialité ougandaise continué d'une omelette aux tomates, choux et oignons, enroulé dans un chapati, un pain sans levain.

Dans les boutique, Margot va faire l'affaire des ces 20 dernières années, et surement des 1O prochaines, en achetant un "véritable" petit haut Dior de toute beauté pour la somme de 9000 shilling ougandais après négociation... 2,27 euros !

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Rencontrer les chimpanzés du Kibale national park est un des moments fort de notre voyage en Ouganda. Certes ce sont les gorilles des montagnes qui nous ont fait venir, mais nous espérons bien profitez de ce moment privilégié avec d'autres de nos cousins primates. Le permis pour pouvoir les approcher à Kibalé, c'est 200 euros. Pour cela vous avez le droit à une heure de contact, avec masque, covid oblige.

On se lève donc à l'aube, car nous ne sommes à 45 minutes du lieux de rendez-vous et nous ne voulons surtout pas être en retard. Arrivé là-bas, un café, un briefing sur les consignes de sécurité et le règles à respecter, et nous reprenons le 4X4 pour allez un peu plus loin dans la forêt avant de commencer le trek. Nous sommes un groupe de 8 personnes, nous, et une famille américaine de 5. Notre guide, Jasper, monte dans notre voiture. Il nous explique que son gros fusil sert à effrayer les éléphants en cas de besoin ! Car oui, il y a des éléphants dans la forêt de Kibale. Quand il voit nos yeux pétiller, il nous précise qu'il y a vraiment très peu de chance que l'on n'en croise. Dommage, on aurait bien tenté l'expérience de cette rencontre.

Jasper notre guide 
C'est parti pour le trek 

Quelques minutes de voiture encore, et enfin nous nous enfonçons dans la forêt à la recherche des chimpanzés de la communauté Kanyantale. Le trek ne va pas durée bien longtemps. Après seulement un quart d'heure de march, ils sont là. On les aperçoit d'abord dans les arbres, loin.

Ils sont trois. Ils vont descendre et nous allons pouvoir en observer au sol. Trop peu. Ils bougent. Ils se déplacent rapidement et ils nous est difficile de les suivre. Très vite, ils remontent dans les arbres. Là, nous resteront de longue minutes à observer des formes sombres bouger à la cime des arbres et à discuter avec Jasper. Moi, je commence à ressentir la frustration d'une rencontre trop furtive.

Mais Jasper a plus d'un tour dans son sac. Il a surtout un talkie walkie dans son son sac ! Avec l'aide d'autres guide et aussi avec des petits cris d'indiens, ou dans notre cas d'Ougandais, il nous remet sur la piste de notre petit groupe chimpanzés. Ils sont dans les arbres, là encore, nous avons la chance qu'ils descendent au sol et cette fois nous les suivons. Ils sont proches et nous pouvons bien les observer.

Au bout de quelques minutes, l'un d'eux nous fait passer un message à la façon chimpanzés. Il nous fait comprendre que la récréation est terminé et qu'il va falloir les laisser tranquilles.

 "Maintenant il faut me laisser"

Message reçu. Nous les laissons disparaitre. Nous n'avons fait que quelques photos et vidéos, mais nous voulions surtout profitez du moment. Le vivre, plus que le photographier. Finalement j'en ai plus que ce que j'espérais.

"Cherry on the cake", Jasper vient nous voir discrètement et nous demande si on veut voir un éléphant. Évidement qu'on veut voir un éléphant ! Nous faisons quelques mètres et là, au fond, un éléphant nous observe. Cela va assez vite car la présence du pachyderme fait monter la tension entre les guides des trois groupes qui se sont rejoins. L'éléphant est l'animal le plus dangereux que l'on peu croisé dans cette forêt. C'est pour cela que Jasper à un fusil ! On ne s'éternise pas... lui non plus.

La famille Rolly, Jasper le guide et nous 

Difficile encore de réaliser ce que nous venons de vivre, mais il est maintenant temps de rentrer à Fort Portal, la tête déjà pleine d'émotions. Demain, nous prenons la route vers le Queen Elisabeth National Park et nous ne savons pas encore où nous allons dormir... mais c'est une autre histoire.

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Comme nous faisons un road trip, il faut bien conduire. Donc nous prenons la route du sud vers le Queen Elisabeth National Park. Le temps n'est pas avec nous, et quand il pleut, il pleut.

Une chose nous frappe, c'est que nous passons d'un paysage tropical à un paysage de savane en quelques kilomètres seulement. Faut dire qu'on a passé l'Équateur. La distance à parcourir n'est pas énorme, un peu plus de 100 km, mais nous allons apprendre qu'ici le moindre kilomètre prend des plombes à parcourir. Les routes ne sont pas toutes goudronnées et les pistes ne sont pas forcément en bon état.

On prend donc un peu de retard sur l'horaire prévu et nous arrivons à l'entrée du parc quelques minutes seulement avant le couché du soleil. L'heure est propice à l'observation d'animaux. Nous rencontrons nos premiers animaux typiques des safaris : buffles, antilopes, phacochères,... sur le chemin qui nous mène à un "camp site" public à l'intérieur du parc. Je ne sais pas du tout ce que nous allons trouver. C'est un endroit que j'ai uniquement repéré sur google map, au bord du lac Eduard. Ça été difficile de préparer en amont les lieux où garer notre voiture-tente car j'ai eu du mal à trouver des infos sur les campings. Plus tard, on nous donnera un tuyau sur une appli qui les répertorie. Nous comprendrons aussi qu'ici TOUT peut être camping, et que RIEN peu également être camping !

Pour le moment, c'est petit safari. Petit safari ?! En fait, non. La rencontre à venir vaut tous les phacochères qu'abrite la Terre !

Alors que nous sommes arrêtés pour observer je ne sais plus trop quoi (j'ai oublié), une forme se tient au bord du chemin quelques mètres plus loin. Un léopard ? Nous n'en sommes pas sûr... Je redémarre, j'avance doucement. Oui c'est un léopard. Nous n'en croyons pas nos yeux. Je continue d'avancer, va-t-il partir ? Non. il ne bouge pas. On s'arrête à sa hauteur. Il est à 2 mètres de nous.. Nous allons rester de longues minutes comme cela à l'observer. Nous mesurons notre chance, tant il est difficile d'en voir dans la nature... alors d'aussi près !

Close leopard 

Finalement, nous ne regrettons pas d'être arrivés aussi tard dans le parc. Pour y rentrer, il faut payer 50$ par personne. L'entrée n'est valable que 24h, mais ce moment avec le léopard les vaut déjà largement.

Après cet instant magique, il faut reprendre la route défoncée, indiquée par les gardes pour atteindre le Mweya camp site n°3, à l'autre extrémité du parc. Arrivés sur place, il y a bien des sanitaires très sommaires, des rangers pour nous protéger des hippopotames, mais l'endroit ne nous plait pas. On décide d'aller voir le site le Mweya camp site n°1, totalement à l'intérieur du parc, lui. Là où on a croisé notre ami le léopard. Évidement, on se perd en y allant.

La nuit tombe, impossible de faire demi-tour. Quoi qu'il arrive, ce sera le camp n°1. Nous finissons par le trouver. C'est un petit espace dégagé avec un arbre cactus au milieu et nous, seuls face au lac. Enfin seul... plutôt avec les hippos que l'on entend en contre-bas. L'endroit est exactement ce que l'on recherchait, sauvage.

Mais il faut se dépêcher : monter la tente, ramasser du bois et faire un feu pour être un minimum en sécurité. Chose faite, nous pouvons profiter d'un petit apéro et d'un plat de spaghetti sauce korma, à l'abri des hordes de moucherons attirées par les sunlight d'une lampe disposée plus loin pour les éloigner.

Mweya camp site n°1 

La nuit a été un peu perturbé par par le vent la pluie et les grognements des hippos. Le jour, lui, nous permet de découvrir les commodités mis à notre disposition 😀

Les "toilettes" du Mweya camp site n°1 
Notre camping pour la nuit 

Petit dej avalé, tente repliée, nous partons pour Kazinga, faire une balade sur le canal. Il parait que c'est bien. Heureusement pour nous, la pluie s'est arrêtée. La balade est principalement ornithologique et nous permet aussi de voir les nombreux hippopotames entendus cette nuit. En réalité, cela ne nous laissera pas un immense souvenir : c'est cher pour ce que c'est.

Balade sur la Kazinga channel 

Une fois notre 'boat cruise' terminée, on se dit qu'on pourrait retourné dans le parc, vu que notre pass est valable encore quelques heures ! Nous voilà repartis. On arrive à la barrière, une garde nous l'ouvre. Je passe la première, on fait 20 mètres et je sens la voiture glisser côté gauche et se caler gentiment contre le talus. Il a plu toute la nuit et aujourd'hui, la terre d'hier s'est muée en boue. Pas de problème, me dis-je. J'ai un 4X4 après tout ! En plus, j'ai vu faire ça plein de fois à la télé 😎. Alors J'enclenche le mode tout terrain et je tente de me dégager de ce bourbier, sous l'oeil amusé de la garde du parc.

"THIS IS AFRICA", la garde du Queen Elisabeth National Parc

Mais rien n'y fait. Je ne fais que creuser un peu plus l'ornière dans laquelle je me trouve. Candice a alors l'idée de mettre des pierres derrières les roues, comme ils font dans les reportages. Nous voilà donc à la recherche de cailloux. À cet endroit il n'y en a pas beaucoup. J'essaie encore, mais non, je n'arrive quand même pas à me dégager. Il faudra finalement l'aide experte d'un sympathique ranger qui passait par là pour sortir notre voiture de la boue. Il faut bien reconnaitre qu'il a été bien meilleur que moi sur ce coup.

Le ranger sauveur 

Après cette légère mésaventure, nous décidons de renoncer à notre balade dans le Queen Elisabeth National Parc. Hier, on a vu l'état des routes quand elles sont sèches et je n'ai donc pas envie de les tester boueuses. On ne veut pas se retrouver bloqué au milieu de rien, et entouré de bêtes sauvages !!!! Nous ressortons alors du parc sous le commentaire de la garde : "This is Africa !".

Une fois de retour sur le bitume, nous reprenonons notre progression vers le sud. Waze, nous a lâché et on s'en remet à Google map. L'erreur. Quelques kilomètres seulement après notre sortie du Queen Elisabeth National Park, un "tourner à droite" sur une route de terre va nous donner une petite sueur froide.

On arrive en haut d'une côte qui semble relativement impraticable. Même les Bodas galèrent ! Là on se fait stopper par des gamins qui nous expliquent que si on veut passer il faut leur donner un billet car ils ont aplati les ornières creusées par les camions. C'est comme dans la série documentaire "Les routes de l'impossible".

Ne sachant pas trop quoi faire, nous cédons au racket. Pour 4000 UGX, on s'engage dans cette pente qui ne semble pas très difficile sur les images, mais elles sont trompeuses. Je peux vous assurer qu'au volant je ne suis pas vraiment rassuré.

La descente se passe finalement bien. Le problème c'est qu'en avançant, la route devient très, très compliquée. On vérifie l'itinéraire, et là on se rend compte que le GPS nous envoie n'importe où. Il faut faire demi tour, et donc remonter la pente que l'on vient de de descendre. Vais-je y arriver ? Où allons nous rester bloqué jusqu'à ce que la terre sèche ? Le coeur battant, le coeur vaillant, je vais, cette fois, réussir l'épreuve du"4X4 on the wet Africa road". Ouf !

Nous reprenons la route, cette fois la bonne, la N2. Enfin la route... La National 2, c'est en réalité une piste de terre parsemée de trous et de cailloux. Le paysage est superbe, Margot reprend sa place sur la fenêtre de la voiture et le safari continu.

Paysage de savane brulée 

Comme d'habitude, c'est long et difficile. L'"african massage", ils appellent ça ! Nous mettons beaucoup de temps à rejoindre le Bullbush river camp, dans la zone d'Ishasha. Sur le chemin, une surprise nous attend. Derrière un arbre, surgit un éléphant mâle. Et oui, je ne l'avais pas vu ! Il me semble énorme, je me fais surprendre. Je fais un bon sur mon siège et je stoppe la voiture quelques mètres plus loin pour l'observer. Tout semble aller bien, mais l'éléphant montre des signes d'agacement. Il bat des oreilles, lève sa trompe... et fini par nous charger. Vite, on trace. Il nous pourchasse. Une voiture arrive en sens inverse. On les prévient mais les filles à l'intérieur décident d'avancer quand même. Elles finiront par faire demi-tour. C'est alors camion qui arrive. Sûr de lui, notre éléphant choisi alors de se mesurer au plus fort.

L'éléphant pas content 

Nous laissons cet éléphant mécontent derrière nous car nous devons rejoindre notre camps. Nous n'y arriverons finalement qu'à la nuit tombée et nous ne verrons à quoi il ressemble que le lendemain. La douche éclairée à la lampe torche est froide, mais salutaire, et les noodles du soir sont également bienvenues.

Le bullbush river camp 

Avant de me coucher, je m'aperçois que j'ai une tique sur le genou... C'est dégueulasse, mais je réussi à l'enlever.

Le lendemain, nous discutons avec deux Français, Harmony et Simba , qui traversent l'Ouganda, la Tanzanie et le Kenya à vélo. Des fous ! Leur Instagram c'est @follesescapades si vous voulez vous rendre compte.

Du coup, j'en profite pour leur demander comment ils trouvent les sites de camping dans lesquels ils s'arrêtent puisqu'ils ne savent jamais combien de kilomètres ils vont réussir à parcourir. Ils nous conseillent l'appli Ioverlander, dont nous allons nous servir dans la foulée pour trouver notre futur point de chute, le Agandi Uganda, près de la forêt de Bwindi, où nous devons voir les gorilles des montages... ça approche.

Les routes vers l'Agandi Uganda 
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Ça y est, cette fois nous y sommes. La raison principale pour laquelle nous sommes venus en Ouganda : la rencontre avec les gorilles des montagnes. Pour nous, ce sera dans la bien nommée "Bwindi impenetrable forest", dans un secteur du sud de la forêt, Rushaga.

Mais vous allez devoir patienter quelques lignes encore. Je dois d'abord vous raconter une autre histoire, celle du jour d'avant. Car pour le moment, nous sommes encore à l'Agandi Uganda, de l'autre côté de Bwindi et il nous reste une centaine de kilomètres à faire dans la journée pour atteindre notre camp de base, le Mutanda Lake resort, l'unique lodge de notre séjour.

Alors, malgré notre fraiche nuit sur le parking du lodge à 2325 m d'altitude... Bon, j'ai déjà plusieurs précisions à apporter : d'une, on dors dans une tente. Donc à 2325 m d'altitude la nuit, même en Ouganda, on se les gèle. De deux, j'avais dit précédemment que les Ougandais faisaient de "rien" des campsite. Et bien, c'est là ! Trois places de parking devant un lodge, égale 3 places pour y caler des voitures-tente. Mais passée la surprise du "oui nous avons des places, c'est là ! Garez-vous mieux et c'est là", l'accueil à été chaleureux. Nous avons eu le droit à une douche chaude, dans la chambre appartenant à des membres du staff, préalablement foutu dehors par la gérante. Une chambre, et une douche, ouvertes sur l'extérieur. Alors par 15°seulement, même brulantes, les douches n'ont pas été très longues.

L'Agandi Uganda - 2325 m d'altitude
Notre camp site 

Pour nous c'est l'aventure, on est heureux ! 

Donc malgré notre fraiche nuit sur le parking du lodge, dis ai-je, nous sommes très enthousiastes à l'idée de rejoindre nos gorilles.

Alors, on entame la descente de la montage. Le sol est boueux mais il ne pleut plus. Google Map, encore lui, nous engage sur des pistes de plus en plus étroites. Nous traversons de tout petits villages perdus dans la montagne, passons des ponts en bois qui nous paraissent fragiles mais qui tiennent. À Burambira, on s'arrête sur une petite place pour acheter des brochettes de porc. Plus loin, nous prenons deux morceaux de canne à sucre à une veille dame aux bord de la route et enfin un ananas.

Au passage de petits gués, il a parfois à peine la place pour les roues de notre fidèle 4X4. On se rend bien compte qu'on est pas sur l'itinéraire le plus évident, parfois on se fait des frayeurs, mais on a confiance. Pour nous c'est l'aventure, on est heureux.

Passage à Barambira 

Heureux, jusqu'à une petite descente... Là, on entend un énorme bruit sous la voiture. Elle cale. Le "fidèle" 4X4 n'ira pas plus loin que le bas de la côte ! La pédale d'embrayage s'enfonce à fond et ne revient pas, ce qui, malgré de médiocres connaissances en mécanique, m'amène à en déduire un problème... d'embrayage. Oui, j'suis pas mal fort en déduction.

Il est 13h15, la voiture est en rade au milieu de nulle part, et nous avec. Là, un petit vent de panique traverse la voiture. Elle ne bouge pas pour autant. Moi, je tente de rester calme, comme me l'avait suggéré Julius, le gars de l'agence de location de la voiture, Roadtrip Africa, lorsqu'il m'avait remis la carte avec son contact... en cas d'urgence. Cette carte justement, je sais que je l'ai rangée... mais où ? Impossible de remettre la main sur cette 🤬🔥🐷☠️⚡️💩 de carte ! Heureusement, un stickers est collé sur le tableau de bord, avec un numéro. J'envoie un message WhatsApp.

Ce qui va suivre est un peu long et pourtant n'est que le résumé d'une longue attente... une très longue attente... 9h d'attente !

13h30, Julius me rappelle. On trouve un gars pour lui expliquer où on est. Allez savoir si il a bien fait le job ??? Mystère. Julius nous dit qu'il va nous envoyer des "mechanics", des mécaniciens, pour s'occuper de la voiture.

Ça devient vraiment glauque 

quand les ados se mettent à lécher les vitres de la voiture

À 15h15, il me dit que je devrais bientôt voir quelqu'un. Mais personne. Juste un énorme orage qui s'abat sur nous. On a encore quand même l'impression d'être pris en main, alors on mange l'ananas des la canne à sucre achetés plus haut dans le village.

À 16h, je lui demande des nouvelles de nos "mechanics". Un certain Nichols doit m'appeler . J'attends...Rien.

L'orage s'est calmé, et je prends alors une décision qui va légèrement faire basculer l'ambiance. Je décide d'utiliser ce temps d'attente pour me raser. Oui me raser... dans le rétro de la voiture, avec mon rasoir électrique. Très mauvaise idée. Car le bruit attire des gamins intrigués. Des gamins de tous âges. Des petits, mais aussi des plus grands, très intéressés par Margot. Trop ! Au fur et à mesure que le temps passe, ils sont plus nombreux, et plus grands. Ils deviennent oppressants. Ils tentent d'ouvrir les portières, le coffre, ils bougent les rétros. Un vieux monsieur arrive, totalement défoncé. Il nous parle en Swahili. Il est apparement bien connu ici, les gamins lui jettent des cailloux, et lui les poursuit. Quand il réussi a en choper un, il le frappe avec le baton qu'il a dans la main. Ça devient vraiment glauque quand les ados qui entourent la voiture se mettent à lécher les vitres. Margot et Candice ne rigolent plus du tout.

Heureusement, nous allons faire la connaissance de Barshil, un jeune étudiant de 17 ans qui est de passage dans le village pour voir sa grand-mère. Le courant passe bien, il parle un peu anglais. On lui demande d'éloigner les petits, de calmer les plus grands. Nous parlons aussi football. Pour lui, Mbappé n'est pas le meilleur joueur du monde. Il préfère Messi, Ronaldo ou même Sala.

À 17h30, Julius nous dit que comme les premiers mécaniciens n'étaient finalement pas disponibles, il en a appelé d'autres...Ah

À 18h15, il me demande de lui envoyé un point GPS Google map car la nouvelle équipe de mécaniciens ne nous trouve pas sur la route principale !!!??? Normal mon Julius... ça fait maintenant 6h qu'on t'explique qu'on y est pas sur la route principale. Je lui envoie donc ce point GPS.

À 19h30, la nuit tombe et nous nous n'avons pas bougé d'un centimètre. Au loin, une lueur... l'espoir ? Non. Un boda. Un boda chevauché par deux "mechanics" trempés. Les sauveurs ? Non plus. Il sont armés d'un tournevis, de trois clefs plates et de deux téléphones. Alors certes, c'est un très gros tournevis, une clef de 18, une de 20 et une autre de 24, mais évidement, et ce malgré la légendaire ingéniosité africaine, cela s'avère un peu léger pour réparer l'embrayage de notre 4X4.

L'attente 

20h, il fait nuit, le verdict tombe... Il ne peuvent pas réparer. Retour à la case départ. Julius nous dit alors qu'il nous envoie un véhicule pour nous transporter jusqu'à notre lodge, que demain nous devrions avoir un nouveau 4X4 pour aller jusqu'au depart du trek des gorilles, mais que si la voiture n'arrive pas à temps, il nous organisera un transport. Là, le moral n'est au mieux. Ça fait beaucoup d'incertitudes.

Au moins, l'ambiance s'est détendue. Des gamins sont toujours là, Barshil aussi. Merci Barshil. Nous décidons alors de partager le reste de notre ananas, un avocat, des chips et des boissons que nous avions avec nous. Un mini bar s'organise à l'arrière du 4X4. On rigole, on met de la musique, tout ce passe bien jusqu'a ce qu'un des gars resté avec nous finisse par me demander de l'argent sur un ton, d'un coup, beaucoup moins sympa. Heureusement, l'orage et l'arrivé de nos deux chauffeurs vont doucher ses espoirs de nous impressionner.

Il est 21h30, sous un nouveau déluge, nous balançons toutes nos affaires dans leur petite voiture, et nous voilà parti pour les 70 km qui nous séparent du Mutanda Lake Resort.

Mais ces 70 km, ne vont pas être de tout repos. La voiture surchargée n'est pas vraiment tout terrain et pas faite pour ce genre de condition. Il pleut vraiment beaucoup, on ne voit rien à travers le pare-brise. Les routes de montage se changent en torrent (là, j'exagère un peu), la terre en boue.

Notre chauffeur-pêcheur 

Le conducteur s'arrête régulièrement, chausse ses bottes et met son chapeau de pêcheur pour jeter des pierres dans les trous d'eau. Ça passe. Il conduit comme un barge, dans les montées, la voiture chasse dans tout les sens et s'approche dangereusement des ravins... à ce moment là, j'ai vraiment flipper de mourir en Ouganda.

23h30, finalement, nous arrivons sain et sauf. L'hotel nous a attendu. Ils ont gardé les cuisines ouvertes, et nous avons même le choix de ce que nous allons manger.

L'approche est discrète puis la proximité de plus en plus grande. 

Le reste se passe de commentaire.

La nuit est très courte mais nous avons tellement eu peur de ne pas pouvoir faire ce trek à la rencontre des gorilles que notre motivation est à son max. Il va en falloir. Évidement, notre nouveau 4X4 n'est pas là, mais le lodge s'est occupé de nous trouver un chauffeur qui va nous conduire sur des "routes" encores détrempées jusqu'à notre point de rendez-vous. Cette fois nous pouvons évacué la pression... Nous y sommes. Briefing sécurité, spectacle des femmes de la communauté, répartition des groupes, attribution des porteurs terminés et sélection de notre baton de marche, nous allons enfin pouvoir y aller.

Bwindi forest 

Lamech, notre guide, nous emmène sur les traces du groupe Kutu constitué d'une vingtaine d'individus : Un dos argenté qui a donné son nom à cette famille, un dos noir, 9 femelles, des juveniles et des bébés. Selon lui, le trek pour les rejoindre 'une difficulté moyenne : entre 2 et 4 heures. Je suis ravi car je ne voulais que ce soit trop facile.

Je vais être servi : nos premier pas se font dans l'eau, histoire d'évacuer direct le problème des pieds mouillé. Nous allons marcher 3h, sous la pluie, à flanc de montagne, dans des pentes parfois ardue. On joue à Indiana Jones ! Soudain les premiers cris. là on ne joue plus. C'est bien réelle. L'approche est discrète puis la proximité de plus en plus grande. Le reste se passe de commentaire.

Notre rencontre avec les Kutu de Rushaga 

Par chance, la pluie s'est arrêtée quand nous sommes arrivés près des gorilles. Malheureusement, comme nous, ils ont froid, et ne sont pas très actifs. Le dos noir ne semble vraiment pas très content.

Après une heure passé avec cette famille, il faut partir. C'est à la fois long et tellement court. Nous faisons tout pour retarder l'inévitable échéance. La descente est aussi dure, voire plus risquée, que la montée, mais elle se fait avec dans la tête les images encore fraîches de cette intense rencontre.

Notre équipe de trekeurs
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Les Virunga en toile de fond 

Après notre visite des gorilles des montages, la redescente vers le lodge de fait sous le regard des Virunga. Il s’agit maintenant de prendre notre temps, pour bien réaliser ce que nous venons de vivre. Nous venons d’exhausser un rêve de gosse.

Mais il nous faut aussi laver nos affaires et nos chaussures car elles sont pleines de boue.

Mutanda lake resort 

Notre prochaine et dernière étape avant de quitter l’Ouganda est le Mburo National park. Nous avons décidé de poser nos roues au Leopard rest camp… Un campsite sans grand intérêt. Nous n’y passerons d’ailleurs qu’une nuit. le plus étonnant est que pour y arriver, nous devons traverser de grands élévages de zébus.

À Mburo, nous, on voulait faire un safari à vélo. Mais quand on nous a annoncé le tarif, on a renoncé : il fallait payer la location des vélos, le guide du lodge, le ranger du parc, l’entrée dans le parc, plus payer l’activité vélo… En gros près de 500 euros pour nous trois, juste pour une heure de vélo... C'est non !.

À la place, nous allons payer l’entrée dans le parc pour 24 heures, faire un petit safari comme on en a l'habitude, et dormir dans la nature.

Après avoir vu les zèbres et les girafes que nous n’avions pas observés jusqu’à maintenant, et que Candice et Margot vont approcher en descendant de la voiture malgré ma désapprobation, nous passons au premier campsite pour voir où nous allons dormir. Il est bien, il y a des douches et des toilettes, pas grand monde, mais c’est encore trop de monde. Donc, on reprend la voiture vers le second. Il est vraiment isolé, mais c’est top. On se dépêche car la nuit tombe et il nous faut un feu... les hippos sont vraiment proches.

Quel kiff, d’être ici, seul.

D’ailleurs, dans l'obscurité, mais bien à l’abri dans notre tente nous observerons ces grosses masses sombres venir sur notre site de camping. Je comprends d’ailleurs mieux la présence partout de petits abris dont je trouvais les entrées un peu étroites. Et bien ils sont faits pour pouvoir courir s’y réfugier si jamais un hippos venait à vous poursuivre. Lui, ne pourrait pas y rentrer dedans, il est trop gros !

 Le Mburo campsite 2

Notre maigre sommeil sera donc rythmé par les grognements hippopotamesques, les hurlements du chef babouin et les gémissements d’un phacochère dont le sort semble avoir été scellé cette nuit-là… mais quel kiff, d’être ici, seul.

Le Mburo camp site 1 

Au petit matin nous nous rendons sur le campsite numéro 1 pour un petit dej et une dernière douche froide. La sortie du parc est aussi notre dernier petit safari ougandais. On en profite encore un peu avant de rejoindre, non sans mal, l’aéroport d’Entebbe.

Le chemin est l’occasion de voir une dernière fois les camions surchargés, les fabriques de briques pour les maisons, les bodas, les minibus 4X4 Toyota, les sacs de charbons de bois, les fruits empilés en pyramide, les emblématiques bidons jaunes qui servent à stocker l’eau, et les non-moins emblématique dos d'âne qui ont, un peu trop, rythmés notre progression

L'Ouganda a été pour nous un condensé d’Afrique

Nous allons une fois encore nous perdre, et je vais même me faire arrêter par la police pour excès de vitesse. J’ai beau tenté d’être très gentil avec le monsieur en uniforme, j’écope d’une amende de 200 000 UGX, à payer...dans une banque ??!! What ? Moi, j’ai un avion à prendre, pas rendez-vous dans une banque ! Finalement, il a vu avec son chef, l’amende est tombée à 100 000 UGX, mais en cash… LOL

On paye, on s’en va, et on arrivera à l’aéroport vers 21h. Quelques episodes de Better call Soul plus tard, il est temps d’embarquer. Décollage prévu à 4h du matin, direction la Turquie pour un nouveau chapitre de cette histoire.

Ce road trip en Ouganda aura pour nous été beaucoup trop court. De l’aventure, des galères, des rencontres, nous avons été bluffés par la diversité et la beauté des paysages de ce pays très vallonné. Les gens ont toujours été gentils, nous ne nous sommes jamais sentis en danger. Nous avons conduit, mangé dans la rue, dormis dans la nature… Il a répondu à toutes nos attentes. Ce voyage en Ouganda a été pour nous un condensé d’Afrique.

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Nous sommes le 6 août, et après l’Ouganda, nous voilà donc à Istanbul, Constantinople ou Byzance, appelez-là comme vous voulez. C’est le point de départ de notre voyage en Turquie. Un mois et demi d’exploration de ce magnifique pays qui nous mènera en Cappadoce, à Antalia qui nous fera remonter la cote lycéeenne en passant par Pammukale, Éphèse, Izmir avant de revenir à Istanbul. Nous allons y tester tous les types d’hébergement, de l’hôtel au camping sauvage sur la plage.

Pour le moment, place à la découverte d’Istanbul. Nous logeons dans le Sultanahmet, le quartier central historique d’Istanbul, etomme nous n’avons jamais fait d’auberge de jeunesse étant jeune, on s’est dit pourquoi pas le faire étant vieux. Donc, on s’est trouvé une « pensyion », la Old town hostel, à deux pas du palais Topkapi pour ceux qui connaissent déjà, les autres devront attendre un peu pour le découvrir, dans un dortoir de 10 lits superposés, avec des gens un peu chelou parfois, des petits dej avec des olives noires... et ça c’est déjà une expérience !

La Old Town pensyion 

Premières impressions : il y faut chaud, très chaud ; mieux vaut ne pas y venir en voiture, même les taxis galèrent pour nous y amener ; il y a plein de chats partout ; et c’est beau ! Le Sultan Ahmet parki bordé par la mosquée Sainte-Sophie, la mosquée Bleue, l'hippodrome de Constantin et le palais Topkapi est un endroit tout simplement magnifique.

Le Sultan Ahmet parki 

Mais le plus gros choc pour nous à Istanbul est la découverte, sûrement dû à notre manque de culture, que cette ville, que dis-je, ce pays, est un haut-lieu de la contrefaçon. Des marques de sport aux marques de luxe, des sneakers aux sacs à main, tout se contrefait et se vend dans des magasins qui ont pignon sur rue. Ça, nous ne le savions pas.

Cette ville, que dis-je, ce pays, est un haut-lieu de la contrefaçon

C’est d’ailleurs un peu trop. L’exemple parfait c’est le Kapali Carsi, le grand bazar. C’est beau, c'est grand, mais ce n'est pas le bazar que nous imaginions. On y trouve la même chose que partout dans le Sultanameth : des boutiques de contrefaçons, des bijouteries, des magasins d’épices et de thés, des boutiques de souvenirs… des boutiques de contrefaçons, des bijouteries, des magasins d’épices et de thé, des boutiques de souvenirs… Pour tout dire, l’endroit nous a un peu déçu.

Les bazars  

Nous, nous avons préféré le Misir Çarsisi, le bazar égyptien (ou bazar aux épices) qui est beaucoup plus petit, mais surtout les rues et ruelles autour de ces bazars. Elles sont organisées par secteurs d’activité, on y trouve à peu près tout, même des sangsues, les prix sont moins chers et l’on peut négocier. C’est dans l’une de ces ruelles que nous allons faire une rencontre très touchante.

Pour comprendre, il faut faire un bon dans le futur de notre voyage : après notre passage à Antalia, nous allons faire beaucoup de camping. Et en camping, on a bien aimé se faire des œufs au plat avec du pastrami grillé où des saucisses. Quel est le rapport me direz-vous ? J’y viens. Pour décoller, les œufs de notre poêle nous n’avions que des fourchettes en plastiques. Bien sûr, elles ont fondu. On s’est alors dit qu’une petite spatule en bois nous serait bien utile. On va en chercher sans succès jusqu’à notre retour à Istanbul. Au hasard de nos déambulations, nous tombons sur une toute petite entrée de ce que l’on croit être un magasin d’objets en bois. Un monsieur nous interpelle « Come, come ! ». On s’infiltre jusqu’à ce qu’on comprend être un atelier. Un autre monsieur est là, Hassan. Il fabrique des flûtes traditionnelles. Ils nous demandent de nous assoir pour une démonstration. On s’exécute. Pendant qu’il sculpte la flûte me vient une idée. À l’entrée, j'ai vu des cuillère en bois. Ce n'est pas vraiment ce que l'on veut, alors je lui demande s'il peut nous en faire une petite spatule plate et y graver ses initiales en souvenir. Nous allons mettre un peu de temps à nous faire comprendre car ce modeste artisan ne parle pas anglais. Mais finalement, il coupe, il ponce et fait notre bonheur. Au moment de le payer, il refuse et veut nous offrir cette petite spatule en bois. Ce cadeau nous a été droit au coeur et nul doute que nous repenserons à Hassan et à ce moment à chaque fois que nous ferons des oeufs.

Hassan nous fabrique une spatule en bois 

A Istanbul, nous allons également faire la rencontre de Jamal. Jamal, c'est un designer syrien expatrié depuis 12 ans en Turquie. Nous allons passer plusieurs fois dans sa boutique pour y parler longuement de lui, de nous et de politique autour d'un ou plusieurs thés. Il nous confiera que la vie est dure, qu'il a peu d'amis car il travaille tous les jours pour subvenir aux besoins de sa famille. Margot essaiera plusieurs robes de sa collection et nous lui en achèterons une.

Jamal, le designer syrien 

Cette longue robe noire va lui servir pour la visite de deux mosquées (très nombreuses à Istanbul) qui se font face. : La mosquée Bleue et la mosquée Sainte-Sophie, une ancienne église byzantine reconvertie. Pas grand chose à signaler, si ce n'est que la visite de la mosquée bleue a été une immense déception. Elle est en cours de restauration et nous n'avons rien vu. Autant l'extérieur est magnifique, autant l'intérieur est décevant. Heureusement nous l'avions couplé à la visite des tombes des Sultans qui sont juste à coté.

En tout cas, ces deux mosquées, ou plutôt leurs muezzins, vont nous accompagnés tout au long de notre séjour stambouliote. Voilà quelque chose que nous n'avions pas anticipé : l'appel à la prière de 5h du matin ! Et comme notre pension était située entre les deux... nous en avons profiter pleinement 😀.

Les deux mosquée de la place Sultanahmet  

Notre parcours culturel dans Istanbul a continué avec la visite de la Yerebatan Sarnıcı, la citerne Basilique. En nous rendant régulièrement au petit café où nous avons nos habitudes. Nous avons été intrigué par une longue file d'attente. Naïvement, on s'est dit que cette visite devait valoir le coup. On a donc pris des billets "coupe-file" en ligne, censés nous permettre de ne pas faire cette immense queue pour en acheter. En fait, non. Pour rentrer avec ces billets, il nous faut attendre un guide... 30 minutes ! Ce guide nous sert juste à entrer, mais en faisant quand même une autre queue !!?? Après, le guide a disparu. Pas grave, on en a pas eu besoin pour visiter cette citerne qui servait à stocker de l'eau pour Constantinople. Car passée l'impression de gigantisme du début, il n'y a pas grand chose à y voir hormis quelques oeuvres d'art contemporain. La visite ne dure pas longtemps, les jeux de lumière sont sympas mais tout ça ne sert finalement qu'a faire de jolies photos Instagram. Pour le reste, l'intérêt est très limité. Et vu le prix de l'entrée, je classe la citerne assez haut dans notre Top 10 des trucs les plus éclatés au sol (comme dit Margot) qu'on a fait en ce début de tour du monde, juste derrière la visite de la mosquée bleue et le "non-safari à vélo" d'Ouganda. Candice, elle, a trouvé ça pas si mal. Comme quoi les goût et les couleurs...

La citerne Basilique 

Notre visite la plus cool, c'est le palais Topkapi, et son harem. Un palais construit par le sultan Mehmed II, qui comporte 4 cours successives, avec de nombreux pavillons... c'est grand, très grand. L'ancienne chambre privée du sultan abrite également des reliques sacrées du prophète Mahomet. C'est l'endroit où il y a le plus de monde. Un mufti y lit le Coran en continu. Seul hic, c'est la cohue, on ne peut pas faire de photos et on vous empêche de rester devant ces morceaux d'histoire. Morceaux au sens propre car il y a une dent et des poils.

Le palais Topkapi  

Mais notre visite d'Istanbul n'aura pas été que de la nourriture intellectuelle. On y a aussi bien mangé. Kebab, döner, poteries, soupes, pide, messe, balik ekmer (sandwich au poisson), café turc, thé à la pomme, ayran, une boisson à base de lait fermenté (pas terrible d'ailleurs),... Nous avons gouté pas mal de trucs. Il faut dire qu'il a le choix. Dans le Sultanahmet, des restos, c'est ce qu'il y a le plus... ! Et ils se livrent une compétition sévère. Rabatteurs à l'appui ils vous interpellent dans toutes les langues, pour vous faire venir. Forcément, ils finissent pas trouver la bonne. Nous, on nous a souvent pris pour des espagnols !!??

Même à 17h, alors qu'on avait des glaces et de l'eau dans les mains, on nous a demandé de venir manger une glace et boire un coup dans un restaurant.

Au début c'était marrant, on discutait avec eux. Mais à notre retour à Istanbul, après avoir vécu ça pendant plus d'un mois, nous étions moins patients. Même à 17h, alors qu'on avait des glaces et de l'eau dans les mains, on nous a demandé de venir manger...une glace et boire un coup dans un restaurant. Heureusement, on avait appris quelques mots en Turque qui nous ont permis de mettre gentiment et rapidement un terme à ces parfois trop nombreuses sollicitations.

La nourriture à Istanbul 

Ce qui a été sympa également, c'est que sur 8 jours passés dans la ville, nous avons pu établir quelques rituels, comme celui d'aller boire un café, un chocolat chaud et un jus d'orange pressé chez Maya, devenu rapidement notre petit rendez-vous du matin.

Le Maya's corner café 

Le Cagaloglu hamami, on aurait bien aimé qu'il devienne une habitude. C'est "le" hammam traditionnel d'Istanbul. Pour nous ça n'aura été qu'1h45, mais 1h45 de bonheur, même si les massages sont parfois vigoureux, et de détente avec hammam évidement, bubble massage de tout le corps et aromathérapie... le tout ponctué par un thé et quelques savoureuses gourmandises à déguster. Vous ne verrez pas de photos de ce moment. Ma pudeur m'empêche d'exhiber ici mon corps sculpté, pareil à une statue grec... Non, en fait on ne peut évidement pas prendre de photo à l'intérieur et c'est dommage car l'endroit est magnifique.

Le hammam Cagaloglu 

Nous avons également apprécié nos "chill sessions": la balade au parc Gulhame, situé en contre bas du palais Topkapi, ou nos petites chicha/morito party.

Cette ville est immense, et il faudrait beaucoup plus de 8 jours et plusieurs paires de chaussures pour la découvrir toute sa beauté et son histoire. Mais nous avons quand même explorer d'autres quartiers : nous avons traversé le pont Galata, jalonné de pêcheurs, qui nous a mené jusqu'à la tour du même nom ; nous nous sommes baladés dans le Karakoy ; nous avons poussé jusqu'à Besiktas et nous avons enfin flâné dans le très sympa quartier de Balat. Nous avons été impressionné par cette ville qui grouille de vie.

Les pêcheurs et plongeurs du pont Galata 

À notre retour à Istanbul après un mois de visite de la Turquie, et pour boucler notre aventure, nous avons décidé de retourner dans le restaurant où nous avions mangé la première fois, le Queb lounge. Une terrasse nous permettant d'admirer la mosquée bleue et le Bosphore une dernière fois. Un choix qui nous aura permis également de constater qu'en un mois... les prix avaient doublés 😅

La terrasse du Queb Lounge 
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Après la gigantesque Istanbul, place à la Cappadoce sans passer par la case "capitale" (comprendre : on ne va pas aller à Ankara). Notre point de chute est Göreme, qu'il faut prononcer "Goreumeu" si vous voulez faire ça à la turque.

À la sortie de l'aéroport, deux choix s'offrent à nous : prendre un taxi, du classique, ou prendre la navette gratuite qui nous dépose devant notre lieu de résidence pour la semaine !!?? Étrangement, notre choix a été rapide et l'on s'interroge toujours sur le rôle de ces pauvres taxis ??

La ville tient ses promesses : c'est très touristique, il y a beaucoup de sable dans les rues et, partout, il y a des habitations troglodytes !

Göreme 

Notre premier resto à d'ailleurs été dans l'une d'elles, au "Nazar Borek et Café", un superbe endroit très intime, avec seulement 5 tables, un peu à l'écart et avec une vue imprenable sur la ville. C'est ici que nous entendrons pour la première fois parler de gözleme, un mot que notre ami Google nous a traduit par "observation" et qui est en fait une crêpe turque. Ce gözleme va devenir le symbole de notre apprentissage de la langue durant ce voyage... et un running-gag. Dès qu'on ne comprend pas, on répond... "gözleme" !

Le Nazar Borek et café 
Göreme 

C'est une agréable petite ville, sauf aux heures de pointe car les nombreux véhicules qui la sillonnent génèrent beaucoup de poussière. Les commerçants passent d'ailleurs de longs moments à arroser les routes, mais ça n'empêche pas que ici soit recouvert d'une épaisse pellicule grisâtre. Hormis les deux voies principales, c'est un entremêlât de ruelles parfois escarpées où l'on trouve du typique, du moins typique (en vrai, un euphémisme pour désigner du souvenir chinois) et évidement beaucoup de restaurants. Mais leurs rabatteurs sont beaucoup moins oppressants qu'à Istanbul et ça... ça nous fait du bien ! On y croise aussi pas mal de voitures anciennes utilisées par les agences locales pour balader le touriste dans de vielles américaines...

Les veilles voitures américaines de Göreme 

Au milieu de l'effervescence des agences de vols en montgolfières et de la quiétude des joueurs de backgammon assis à l'ombre en terrasse à boire du thé, nous allons rapidement prendre nos marques. Nous allons au supermarché local et avons nos petits commerçants préférés. Nous allons même réussir à acheter du cacik (un mezze au yaourt et concombre qu'on adore) dans un resto alors qui n'en vend pas. Bon, il a d'abord fallu que je montre une photo au gentil monsieur qui ne comprenait rien à ce que je lui demandais. Oui, ça se prononce "chachik" et pas "cassik".

Au détour d'une de ces petites ruelles, nous allons découvrir une boutique au projet est indéfinissable, avec des vieux trucs agencés dans de multiples cavités. Le tout donne un endroit étrange et intrigant, une sorte de caverne aux trésors. On peut également y boire un coup en compagnie de "Lola la mordilleuse", le chiot de la famille.

Lola 

Les chiens, c'est un vrai sujet à Göreme. Il y en a partout ! Ils peuplent les rues. La journée, on les croise, à l'ombre, allongés sur le flanc. Ils ne sont à personne, mais tout le monde les nourrit. Certains d'entre eux peuvent décider unilatéralement de vous choisir comme maître et de nous accompagner dans vos ballades de la journée.

Les chiens de Göreme 

L'endroit où nous avons élue domicile pour ces 9 jours en Capadoce est la Kose pensyon. Une pension tenue par une australienne, où nous allons découvrir les mouches charbonneuses, une saloperie d'insecte qui ressemble en tout point aux mouches que l'ont connait mais qui mordent, et le connard de dortoir, une saloperie d'être humain qui ressemble en tous points à ceux que l'on connait mais qui possède une insoupçonnable capacité à faire chier le monde et qui pullule dans la pension. Parce qu'au début, on a fait le choix du dortoir commun... Mauvais choix ! Du moins, un choix qui nous aura servi à adopter définitivement les boules Quies pour la suite de notre voyage ! Car nous avions sous-estimé le bordel que 20 personnes pouvaient mettre à tour de rôle... et ce dès 4h du matin.

"Do you have a problem with the door ? Can you stop the noise !" 

Margot, 8h du matin

Du coup on ne va faire que deux nuits dans le dortoir commun, avant d'upgrader notre hébergement pour une chambre... puis une autre... où nous étions seul. Ça ne nous a pas empêché d'être dérangés dans notre sommeil... La conséquence : réveiller le dragon qui sommeillait en Margot ! Un matin, elle a déboulé dans le couloir et a envoyé un "Do you have a problem with the door ? Can you stop the noise ! " à des gens qui venaient de claquer leur porte de chambre pour la 73e fois depuis 6h30 du mat.

La Kose pensyon 

Au moins, les réveils très matinaux du dortoir de la Kose pensyon ont eu le bénéfice de nous permettre admirer l'envol des ballons au dessus de la ville.

L'envol des montgolfières, vu du toit de la Kose pensyon  

Tous ces gens qui faisaient du bruit très tôt, trop tôt, se levaient soit pour faire un tour en montgolfières, soit pour les observer d'un des points de vu situés autour de la ville. Alors un matin, c'est nous qui avons fait du bruit pour aller voir ce spectacle... et bim ! Un spectacle magnifique, qui mérite de se lever si tôt, mais qui ne justifie pas d'emmerder les autres 😉

Nous, nous sommes montés au point de vue "officiel". Pour y aller, il faut emprunter une rue, jusque là rien d'anormal... une rue payante... jamais vu ça ! Même à 5h du matin, il y avait un gars chargé de collecter la taxe. Ce n'est pas bien cher, mais quand même. Bon, en vrai on peut passer par ailleurs, mais c'est beaucoup plus long, et à cette heure là...

Ce ballet de montgolfières au levé du soleil est extraordinaire. Et bientôt, c'est notre tour d'être tout là haut. Enfin c'est ce qu'on croyait. Nous avions réservé depuis 6 mois notre vol avec Urgup Balloon, pour le 15 août. Mais avec nous rien est simple. Pourtant, le 15 à 4h30 du matin, nous étions debout et prêt. Lorsque le van chargé de nous amener sur le lieu de décollage est arrivé, un peu en retard, nous sommes montés et nous nous sommes assis... [musique de suspens] ... Le van a remonté la rue... [re-musique de suspens] Puis il s'est arrêté... [re-re-musique de suspens] Le chauffeur s'est retourné et nous a dit que tous les vols étaient annulés à cause du vent. On a d'abord cru à une blague, jusqu'a ce qu'il nous ramène à la pension et nous demande de descendre... [musique dramatique]. On s'est retrouvé là, comme des cons, une fois encore réveillé à 4h du mat, et il n'y avait même pas le spectacle des montgolfières à regarder pour nous consoler. Lorsque j'ai contacté l'agence, ils m'ont dit qu'on était sur liste d'attente pour les prochains jours. Ok. Sans nouvelle de leur part le lendemain, je les recontacte et ils m'annoncent qu'une demande remboursement a été faite et que mon vol est donc définitivement annulé car tout, évidement, était déjà plein à craquer 😱 !!! Après avoir enquêté, on s'est aperçu que ceux qui pouvaient espérer revoler les jours qui suivent une interdiction de vol sont ceux qui rajoutaient un peu d'argent. Comme on était un peu (beaucoup) frustré par l'expérience, on a réussi à trouver trois places avec une autre agence, mais bien plus chères ! Là encore, problème : le chauffeur du van va nous faire attendre 20 minutes devant un hôtel, pour trois personnes qui étaient déjà dans le van. Un grand n'importe quoi. Du coup, nous allons décoller dans les derniers, avec beaucoup de montgolfières déjà dans le ciel (ça c'était beau), mais nous allons rater le levé du soleil !!! De notre point de vue, ça ne vaut pas le prix que ça coûte. Nous avons passé un bon moment, mais nous avons passé un tout aussi bon moment à observer ce tableau depuis la terre ferme. Bon, c'était cool quand même.

Notre "balloon flight"

Cool également, notre rencontre avec Faruk le troglodyte. C'est en nous baladant dans Göreme que nous avons croisé sa route.

Moi, j'aime bien les pierres et les bracelets. La boutique de Faruk ce n'est ça. Intrigués, nous sommes rentrés et avons farfouillé, encouragé par notre hôte. Ils parlent quelques mots de français, nous quelques mots d'anglais et la-dessus on a commencé à discuter. Margot a trouvé un petit truc à acheter et moi aussi. Dans l'entre-fait, ils nous propose un thé pour nous aider dans notre décision. Pourquoi pas... Je le vois alors aller dans ce que je crois être une arrière boutique, mais qui est sa maison. On s'installe sur des chaises qui n'en sont pas vraiment autour d'une petite table basse. L'endroit est irréelle. Il n'y a pas de toit, des fruits en décomposition dans des paniers, des objets récupérés, cassés, entassés partout. Mais l'homme est vrai, simple, il vient d'ici. Un pure troglodyte de Cappadoce. Pas un gars de la ville venu faire de l'argent, comme il aime nous le rappeller.

Ah bah oui, hein ?

Faruk le troglodyte

Il nous raconte qu'avant il était photographe mais qu'il en avait marre de ce milieu, de ces filles qui passent leur temps à se regarder (et je peux vous dire que là-bas, on en a vu beaucoup). Qu'il préfère fabriquer lui même ses cigarettes pour être sûr de ce qu'il y a dedans. Nous buvons un thé, puis un autre. Du vrai, pas du thé en sachet. Il nous donne des conseils pour la suite de notre voyage, regrette que sa voiture soit en réparation car il aurait pu nous emmener faire des visites. Il nous propose du raisin qu'il a cueilli dans les vignes alentours. Nous comprenons que c'est son repas. Il taquine affectueusement Margot qu'il appelle "la parisienne", et ponctue chacune de ses phrases par un "Ah bah oui, hein" qui va nous marquer.

Avec Faruk 

Nous allons passer un long moment avec lui à discuter. Lui négligeant le peu de clients qui entrent dans sa boutique, nous oubliant qu'on a une région à découvrir. On veut lui acheter un bracelet, mais il ne veut pas nous donner de prix. Je dois lui faire une proposition. Si ce prix me satisfait, alors il est content

Il ne travaille pas pour l'argent, me dit-il.

Ce bracelet, Margot le trouve trop grand. Mais il ne veut rien entendre. Il veut qu'elle le porte comme ça une journée et que si ça ne va pas, on revienne. Évidement, nous allons revenir, et encore discuter longuement autour d'un thé. Le jour de notre départ, nous voulons passer luis dire au revoir et lui laisser en souvenir une photo de nous 4, imprimée avec l'imprimante de poche que nous avons avec nous. Mais il n'est pas là. Alors on laisse la photo sur sa porte et je lui envoie un message sur Whatsapps pour lui dire que l'on part. Quelques minutes plus tard, qui voit-on débarquer à l'arrêt de bus, Faruk. Il a laissé en plan ce qu'il faisait et va attendre plus d'une heure le bus avec nous (oui, il avait un peu de retard). Voilà, c'est aussi pour ce genre de rencontres que nous faisons ce voyage.

Outre la montgolfière, en Cappadoce il y aussi pas mal de truc à voir, comme par exemple Derinkuyu, qui signifie "puit profond", la plus grande cité souterraine de Turquie, datant du VIIIe siècle av. JC, mais qui a souvent servi de refuge au chrétiens persécutés. Pour y aller, on a pris le bus direction Nevsehir. Pas besoin de chercher beaucoup pour trouver l'entrée car à part la ville souterraine, pas grand chose à voir à Derinkuyu. Et même la cité souterraine... pas grand chose à voir ! Des escaliers étroits qui mènent à des cavités, qui débouchent sur d'autres cavités, le tout sous-terre, c'est sûr, mais il n'y a pas un panneau, pas une explication... et on a vite fait le tour. Candice a passé un bon moment à fureter au frais dans ces cavernes, mais moi j'ai trouvé ça très mal exploité. On apprend rien de cet endroit qui a pourtant une histoire intéressante, mais si vous voulez en savoir une plus, débrouillez-vous. Moi, j'ai largement préféré le goûter qui a suivi 😀

Derinkuyu 

Nous avons également visité le château d'Uçhisar, point culminant de la Cappadoce. Un édifice du 4e siècle av. JC, creusé dans la plus haute cheminée de fée de la région (179m). Le lieu est impressionnant, mais il a plus d'intérêt vu de l'extérieur car, une fois encore, l'intérieur est assez mal exploité. Nous, on est tombé sur sur une expo de croûtes sans aucun rapport avec le sujet et dont les auteurs avaient un talent tout relatif. Mais une fois gravi les marches qui mènent au sommet, on a une magnifique vue sur toute la Cappadoce.

Ushisar 

Le Göreme open air museum est un ensemble de 15 églises troglodytes du 11e siècle, richement décorées... ça c'est sûr. Sauf qu'une fois passé l'entrée, on a découvert qu'il était interdit de prendre des photos ??!! Dans chacune de ces églises, un garde veille. Je peux vous dire que le principe m'a un peu dérangé, et cela m'a carrément énervé quand nous avons découvert la magnifique Dark church. Là, ce n'est plus un garde qu'il y avait à l'entrée mais le cerbère. Un type rompu aux techniques d'espionnage les plus pointues. Il vérifiait que nos écrans de téléphones étaient bien éteints, suivait les gens qui s'attardaient trop... Moi ça m'a un peu saoulé. Donc je me suis mis en mode 007, et j'ai trouvé une application qui permet de prendre des photos sans que l'écran de téléphone soit allumé. Donc, on est retourné voir notre ami le cerbère. On s'est fait de grands sourires et voici donc en exclusivité mondiale (j'exagère à peine) des photos pas toujours très bien cadrées de l'intérieur de la Dark church [Satisfaction] !!!

Dark church 

Pour rester en mode agent secret, j’avais entendu parler d’une Hidden church, une église cachée. Avec le peu d’infos trouvées sur le net, on l’a cherchée une première fois sans succès. Alors, on y est retourné et cette fois nous l’avons trouvée, enfin Candice l’a trouvée. Pour y arriver, il faut traverser un ranch, grimper au sommet d’une colline, explorer un peu pour tomber sur les escaliers qui redescendent jusqu’à une petite grille. Derrière ces barreaux on peut voir les peintures qui décorent cette ancienne petite église troglodyte. Là encore, c'est cadeau, voici le fruit de nos investigations.

Hidden church 

Mais bien sûr autour de Göreme, il y a surtout les vallées à découvrir. L’occasion pour nous de quelques bons treks dont nos cuisses et nos mollets se souviennent encore. Nous avons commencé par la Pigeon valley, au sud-ouest de la ville, qui mène à Uçhisar…

Pigeon valley  

Il y a aussi la plus connue, la Love Valley avec ses cheminées de fées aux profils phalliques si caractéristiques. Pour tout dire, il n’y en a pas tant que ça de ces cheminées de fées et la vallée n’est pas très grande. Je m'attendais à plus spectaculaire même si c'est déjà très très beau. Là-bas, on y aussi dégusté le pire jus d’oranges de l’histoire de nos jus d’oranges en Turquie dans le seul petit café du fond de la vallée. Il avait pourtant un look qui donnait envie de s’y arrêter. Comme quoi l’habit ne fait pas le moine.

Love valley 


De retour de notre balade, on a pu constater l'efficacité de la DDE locale, capable de faire surgir de nulle part une route goudronnée en une après-midi !!!

Création de route à Göreme 

Nous, ce que l’on a préféré en Cappadoce, c’est notre expédition de 6 heures dans la Rose et la Red valley. Un endroit magnifique qui regorge d'habitations et des églises troglodytes. Parfois au détour d’un chemin, on trouve une cavité, on s'y introduit et on découvre un endroit spectaculaire. Seul bémol, que nous constaterons sur l’ensemble de la Turquie : il y a souvent beaucoup, mais beaucoup, de déchets dans ces lieux qui constituent pourtant un fantastique patrimoine historique (quand on sait que certains sont capables de chier dans les cavités du château d'Uçhisar, plus grand chose n'étonne !!! )

Pour découvrir les Rose et Red valley, nous, nous avions un guide. Pas n'importe quel guide, un guide avec un sacré flair. Un chien de Gorëme qui avait décidé de nous faire la visite. Souvent, il nous a amené dans des endroits où nous ne serions pas allés spontanément mais où nous avons découvert des peintures ou des ornementations sculptées dans la roche. On sentait son expérience rien qu’à sa façon de se déplacer. D’ombre en ombre. Jamais d’arrêt au soleil. Notre balade dans ces deux vallées c’est même terminée avec deux chiens ! Car lors d'une pose, nous avons croisé un couple de français qui avait eux aussi un accompagnateur canin. Mais il a préféré finir le trek avec nous.

La rose and red Valley 
Nos chiens guides

En résumé, nous avons passé un très bon moment en Cappadoce. Même si l’endroit est un peu surcôté, c’est un lieu où règne une ambiance particulière qui nous aura bien plu.

Maintenant, il est temps de prendre la route en car, vers la mer, avec tout d’abord une étape au pays des derviches tourneurs.

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Avant d’arriver sur les bords de la Méditerranée, notre trajet en car nous emmène Konya. Au départ, nous n'étions pas très chauds pour s’y arrêter mais finalement nous y avons passé deux jours et c’est une bonne surprise. L’ambiance n’est pas la même qu’à Göreme, plus traditionnaliste on va dire. Le centre de la ville est très beau et super propre. Candice nous a trouvé une petite chambre avec vue sur le musée Mevlana et la mosquée Selimiye (on ne peut pas faire beaucoup mieux), au Meva Hotel. Réveil matinal garanti, mais l’endroit est magnifique.

Mosquée Selimiye et musée Mevlana 

La première de nos visites est le Mevlevi Sofrası Restaurant, une petite cantine sans prétention, pour y déguster deux spécialités de la région : des etli ekmek (on dirait des pizzas), et du Tirit un plat de mouton avec du pain et du yaourt, sûrement un des meilleurs plats que nous allons manger en Turquie. C'est pas cher et très très bon.

Premier repas de Konya 

Si on s'est arrêté ici, c'est surtout parce que Konya est la capitale de l'ordre Mevleni, celui des célèbres derviches tourneurs. J'ai repéré que le vendredi soir il y avait des démonstrations gratuites. Un français qui fabrique des chapeaux en feutre pour les derviches nous aiguille jusqu’à l'endroit où retirer nos tickets (c’est gratuit, mais il faut réserver sa place quand même). Nous voilà occupés pour la soirée.

Le Sema des derviches tourneur 

L’expérience est un peu mystique. Autour du maitre, les disciples qui ont au préalable jeûnés plusieurs heures se mettent à tourner, paume droite vers le ciel et gauche vers la terre, au rythme d'un répertoire musical traditionnel, le ayin. Ce Sema est une chorégraphie très codifiée et empreinte de religion. Le spectacle est hypnotique.

Le lendemain, nous sommes revenus à des choses plus terre à terre avec la visite du bazar de la ville, une ballade sur Alaaddin Hill Park et Kultur Park. L'occasion de constater que l'automédication ne fait apparemment pas peur en Turquie : fièvres ou diarrhées se soignent à la sangsue, en privilégiant les filières courtes, directement du producteur au consommateur. Et comment ne pas signaler cette quasi-authentique casquette Jordan que les designers de Nike et His Airness, lui-même, doivent envier à ce magasin dont la qualité des contre-façon fera sans aucun doute, grâce à moi, le tour du monde !

Konya 

L'après-midi a été consacré à la page culture de notre journée avec la visite du musée Mevlana. C'est la loge de l'ordre Mevleni et le mausolée de Rûmî ou Mevlana (qui signifie "notre maître"), un maitre spirituel soufiste persan, fondateur de la confrérie des derviches tourneurs.

le musée Mevlana 

Pour notre prochaine destination, on continu vers le sud direction la côte turquoise avec la Riviera turque, Antalya. On a un RbnB au coeur de la vielle ville, un endroit très touristique mais super beau.

Toutes les petites rues sont piétonnes et il est agréable de s'y ballader. En plus, Antalya a trois plages et l'eau est super chaude. C'est là que pour la première fois je vais faire l'expérience des poissons mordeurs . Candice et Margot vont bien se foutre de moi quand je vais leur dire que quelque chose m'a mordu dans l'eau. Et finalement, elles vont également faire la désagréable rencontre avec ces Balistes lors de nos autres baignades [Rires]. Car la plage, c'est ce qui va principalement occuper nos journées à Antalya. On est au mois d'août et en vacances.

La porte d'Adrien d'Antalya 
La  Mermerli beach

Nous allons malgré tout aller voir les chutes de Düden. Bien encouragés par Margot, Candice et moi allons inaugurer, à cette occasion, notre première fois en trottinette électrique !

Les chutes de Düden 

Si on parle de plage, il faut évidement évoquer ce petit chien blanc hideux, ci-dessous en photo. Au départ ce n'est que le chien d'un Turc, qui gravite sur la plage. Mais de retour de notre baignade, Candice constate une petite tâche humide jaunâtre sur sa serviette. Pas besoin de beaucoup d'imagination pour comprendre ce qui s'est passé. D'ailleurs, une dame qui est avec sa famille juste à côté de nous, va confirmer que c'est bien ce chien qui est l'auteur de cette forfaiture. Candice va aller s'en plaindre à son propriétaire qui lui oppose une fin de non recevoir. Outrée, la gentille dame va nous offrir du thé, des gâteaux et va appeler la police pour dénoncer ce crime. Bon, la police, on ne la verra jamais. Et c'est rassurant qu'elle ait mieux à faire que d'interpeller un chien qui urine sur les serviettes des gens. L'histoire va donc en rester là, mais le chien va prendre une volée de cailloux à chaque nouvelles approches de nos serviettes !

Konyaalti et Lara beach 

Nous allons passer de très bons moments à Antalya, nous avons apprécié son atmosphère de ville balnéaire. Notre seul regret est de ne pas y être resté un peu plus longtemps.

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Publié le 6 décembre 2022

Après la pensyon, l'hôtel et le Rbnb, notre trip en Turquie prend une nouvelle forme, celle du road trip et du camping. Il parait que c'est très facile de camper ici, alors on a rien réservé. On a juste notre appli Ioverlander. À Antalya, nous prenons donc possession de notre compagnon de route, une Fiat Agean blanche. Dès les premières pentes de la côte turque, on comprend que nous n'avons pas à faire à un cheval de course, mais plutôt à un bourricot en fin de vie. Avec sa puissance de tondeuse à gazon, c'est voie pour véhicules lents obligatoire dans les montées. Et même là, les camions ont tout loisir de nous dépasser. Au moins, on ne va pas dépenser trop de "Lira" en essence. Et puis, l'essentiel n'est-il pas d'arriver à bon port ? Le bon port c'est Phaselis, notre premier stop sur la route. Une des plus ancienne ville de Turquie, fondé au 7e siècle av. JC par les habitants de l'ile de Rhodes, qui en comptait 3 de ports justement. Aujourd'hui, il ne reste que les ruines de sa grandeur passée : un amphithéâtre, un aqueduc et trois très belles plages. On va donc se baigner ici : eau turquoise et chaude, au milieu de ces vestiges séculaires. Le décor est époustouflant. Chez nous, tout aurait été sous cloche, mais ici ils vivent au milieu de leur patrimoine historique... pour le meilleur (comme ici) et pour le pire... car bien des fois nous constateront un léger manque de respect pour ces vieilles pierres.

Phaselis 

Pour la nuit ce sera Çirali. Une petite bourgade aux allures hippies enclavée au pied du mont Taurus. On va un peu chercher où dormir avant de poser notre tente dans un camping qui donne directement sur une immense et superbe plage. La douche est froide mais nous sommes ravis. Tout va bien jusqu'à l'arrivée d'une famille nombreuse, sûrement en vacances, installée à côté, et trop près, de nous. Ils ont amené des barbecues, des canapés (de vrais canapés !), une sono et beaucoup de boissons. Tout ce qu'il faut pour faire la fête jusque tard, très tard. Même la femme du gérant du camping est excédée. Le top, c'est quand la police va débarquer à 3h du matin pour mettre un peu d'ordre dans tout ça.

Çirali 

Dans la ville pas de mosquée, on s'était donc dit qu'on allait pouvoir rattraper un peu de sommeil en dormant le matin. Mais pas de mosquée ne veut malheureusement pas dire grâce matinée ! Car là-bas, ils ont un concept que Margot a baptisé "l'imam-mobile". En fait, un muezzin motorisé avec un mégaphone qui fait tout la route longeant la plage et qui vous rappelle qu'il est l'heure de la prière !

Évitant soigneusement d'écraser la tortue cacher sous la voiture, nous décidons de ne pas poursuivre l'expérience de Çirali et de rejoindre Fethiye. Fetiye, c'est la ville que tout le monde nous a recommandée. Pour le camping, il y a de quoi faire, mais il faut choisir ses critères. Nous c'était : camping sur la plage. Ça on en a trouvé. Il y en a tout le long de la grande plage, au nord de la ville. En revanche, il ne faut pas être trop regardant sur le reste. On a donc posé notre tente à l'Agora beach camping. Quand nous sommes arrivés, le soleil se couchait. Sur la plage, un mariage. La fête va durer. Au petit matin, réveillés par de vieux avides de baignade à la fraîche, nous prenons la pleine mesure du lieux. En fait de camping, c'est un ex-resto de plage reconverti. Les infrastructures ne sont pas très glamour. Après une petite ballade matinale, on se rend rapidement compte que l'endroit n'est pas l'exception mais bien la règle dans le coin. Tout le long de la plage, il y a des bars qui organisent des mariages et des restos qui font camping. On ne comprend pas bien, mais on va s'en accommoder. Enfin, c'est ce qu'on croit.

La ville de Fethiye, elle même, ne nous fait pas une grande impression non plus. C'est un petit port où l'on peut satisfaire à tout heure le besoin urgent d'un sachet de thon ! Pas de thon pour nous, mais beaucoup de temps. Du temps à chercher une petite cartouche de gaz pour le réchaud qui assure nos repas. Après avoir écumé, en vain, tout les supermarchés du coin et demandé dans une dizaine de boutiques, on va nous dire : "In the gaz shop, just here".

Effectivement, quelques mètres plus loin, dans la zone des magasins qui vendent du gaz, car ici tout est rangé, il ya bien une boutique de grosses bouteilles de gaz...et...et...et... une petite cartouche compatible. Nos petits dej oeufs, saucisses et pastrami ont encore quelques belles heures devant eu

Mais le soir venu, de retour dans notre ex-resto/camping, les deux bars qui nous entourent se lancent dans une battle de décibels. Après le mariage de la veille, l'ambiance sonore est de nouveau chaotique et insoutenable... Cela va durer jusqu'au petit matin sans que personne ne dise rien. Apparement, tout est normal. Donc ceci m'amène à penser que : soit nous sommes trop vieux pour supporter tout ça, soit ces gens sont fous !!! J'ai mon idée, mais est-elle totalement objective ? Au moins ça nous fera des souvenirs. Ils sont souvent une combinaison d'images, d'odeurs (compliquées à partager ici) et très souvent de musique. Je voulais donc poser ici une chanson qui à marquer cette séquence, tant elle a résonné très fort et de nombreuses fois dans ma tête. Est-ce que je l'aime de mon plein gré ou est-ce le travail des DJ du coin sur mon inconscient ? Allez savoir...

Agora beach camping 

Heureusement, aux alentours de Fethyie, il y a la plage d'Iztuzu, longue de 4 km. C'est une zone de ponte pour les tortues Caouannes. Mais de photos de tortues qui pondent, où de l'éclosion de mignons petits bébés se précipitant vers la mer pour échapper à de diaboliques volatiles désirant s'en faire un repas, il n'y aura pas. Car la plage est fermée aux touristes à certaines heures durant la période de ponte. Les heures où les tortues viennent, sinon ça n'aurait pas de sens. Donc les seules tortues que nous verrons sont celles du petit centre Dekamer non loin de la plage. C'est un centre de conservation tenu par des bénévoles qui recueillent des tortues blessées et qui a pour vocation de sensibiliser les populations.

Soleil, température avoisinant les 33°, eau transparente et chaude, plage de sable fin et propre, on comprend pourquoi les tortue ont choisi cette plage, alors nous aussi on a choisi d'en profitez au maximum.

 la plage d'Iztuzu
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Publié le 7 décembre 2022

Après le tumulte de Fethiye, nous avions besoin d'un peu de tranquillité. C'est à Dalyan que nous allons la trouver. À Dalyan, pas de plage, pas de mer. C'est une petite ville au bord de la rivière qui porte le même nom. Celle-la même dont le delta débouche sur la plage d'Iztuzu, pour ceux qui ont suivi l'étape précédente (pour les autres... ce n'est pas bien). Dalyan c'est notre ville coup de coeur en Turquie.

On s'y est trouvé un appart hôtel, à quelques rues du centre ville. Un endroit calme avec des chats, une petite piscine et pas grand monde. C'est tout ce dont nous avions besoin. Il fait chaud, la ville est charmante et on peut apercevoir sur l'autre rive les tombes lyciennes creusées dans la roche. Ça donnent à l'ensemble une atmosphère intriguante et un peu mystique.

Dalyan, c'est notre coup de coeur des villes en Turquie

Nous allons commencer par traverser la rivière pour se faire plaisir. Petit resto tranquille, boissons fraiches et... le retour des gözleme 😀 Pour ceux qui n'auraient pas suivi c'est une sorte de crêpe turque que nous avons découverte lors de notre premier resto en Capadocce. Quand nous avons voulu savoir ce que c'était, Google nous a traduit ce mot par "observation". Quelques jours plus tard, sur la carte d'un restaurant, nous avons pu comprendre le pourquoi du comment. Alors, cela soulève malgré tout deux interrogations ?

Est-ce le restaurant qui a traduit gözleme à l'aide de Google ? Où est-ce Google qui s'est appuyé sur les cartes de restaurant pour donner une traduction à gözleme ? C'est un peu l'histoire de l'oeuf et de la poule. La question reste ouverte et j'accepte tous éléments me permettant d'élucidé ce mystère. Merci de me contacter en MP car le sujet est sensible.

Nous allons profitez d'être sur l'autre rive pour visiter le site grec de Kaunos, un port du 10e siècle av. JC., aujourd'hui à 8 km de la côte. Je sais que ma passion pour ces vestiges de civilisations passées va peut-être finir par fatiguer, mais comment faire l'impasse quand on est en Turquie ? Impossible.

T'es matrixé par l'antiquité

Margot, à propos de ma passion pour les sites antiques

Bon, c'est vrai qu'on va en voir beaucoup des vieilles pierres avec dessus des écritures qu'on ne sait même pas déchifrer. Mais on va aussi boire des coups. Et pas que des mocktails...

M'enfin très vite on va quand même retourner voir des vieilles pierres. Celles des tombeaux lyciens, qui daterait du 4e siècle av. JC. En vérité, l'accès officiel est fermé. Mais nous avons trouvé un autre chemin, en faisant le tour d'une ferme qui se trouve au pied du massif rocheux. Et puis, il y a ce passage par le cimetière qui semble être largement emprunté par ceux qui connaissent l'astuce. Donc on y va. Après plusieurs minutes à grimper, certains tombeaux sont accessibles. On peut même en faire le tour. Margot est impressionnée, elle craint une malédiction, comme pour les pharaons. A priori, aucune malédiction ne nous a frappé, mais on a passé un super moment à explorer le site. Et en plus, nous étions seuls, loin des foules de touristes que nous sommes, mais comme on aime.

Les tombeaux lyciens 

Après tous ces moment à cultiver notre esprit, place à la détente du corps. A quelques kilomètres de Dalyan, j'avais repéré qu'on pouvait y faire des bains de boue. Plein d'hôtels le propose, mais moi je voulais l'endroit public, là où vont les Turcs. Ça n'a as pas été simple, mais on a fini par le trouver, à Sultaniye. Il nous a faillu payer un droit d'entrée de 50 centimes d'euros et nous y sommes restés toute la matinée. L'avantage d'être arrivé tôt c'est que nous étions seuls pendant plus d'une heure. Par la suite, quelques Turcs nous ont rejoints, avant que deux bateaux de tours operator nous déversent une trentaine de touristes en tout genre, venus polluer notre moment, mais pour un court instant seulement. Alors, que nous on peut rester là, sans qu'un guide autoritaire nous ordonne de remonter sur le bateau 40 minutes après notre arrivée. Du coup, des bains de boues nous allons en faire plusieurs. À chaque fois, on se fait sécher au soleil, puis une fois bien sec on se jette dans le lac. Ensuite, c'est passage dans les piscines d'eau chaude, très chaude. On va le faire plusieurs fois d'affilé. Une fois vaincue l'appréhension de se tartiner d'une boue grisâtre qui sent le souffre, tout ceci est très agréable. Et, si l'on en croit les nombreux écriteaux, ces bains de boue seraient en mesure de soigner tellement de maladies que je vois aucune raison de bouder notre plaisir.

Les bains de boue de  Sultaniye
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Après notre pause à Dalyan, direction Bodrum. Bodrum, parce ce que c'est le Saint-Tropez turc, parce que c'est une étape qui va nous permettre de rejoindre Pamukkale et parce qu'à Bodrum se trouve une des 7 merveilles du monde antique.

Bodrum 

Le côté Saint-Tropez, vite fait on va dire... C'est mignon, mais on y retrouve quand même la panoplie de boutiques présentent dans toutes les villes turques: magasins d'épices, restaurants, vêtements de contre-façon et maroquinerie... de contre-façon bien sûr ! Sauf qu'à Bodrum, les prix sont multipliés par dix. Et pour les hébergements aussi. Du coup ça pique... Ça pique comme cette saloperie de guêpe qui s'est insidieusement glissée dans mon short alors que je conduisais en direction de notre hébergement justement. Cette saloperie de guêpe qui, défendant sa vie, m'a transpercée la cuisse droite par deux fois, m'inoculant un poison qu'elle pensait capable de stopper mes tentatives, certes idiotes, d'écraser le truc qui me chatouillait. Elle n'a pas aimée, paix à son âme... mais moi non plus ! On a quand même été bon pour une petite frayeur car, surpris par la douleur, j'ai fait un écart sur la route. Finalement, nous sommes arrivés entiers à l'Ecofarm Camp, un camping un peu à l'extérieur de la ville.

Camping Ecofarm Camp 
Échec et mat ! 

Là, nous avons pu poser notre tente et accroché notre hamac. On s'y est même livré à un duel familiale d'échec que j'ai gagné haut la main [humilité]. C'est ici que nous avons pu voir nos premiers "raisainiers" (barbarisme illustrée par la photo ci-contre). Car ici, les pieds de vigne ne ressemblent pas à ce que je connaissais. Ce sont pour nous des "raisainiers", des arbres à raisin de 3m avec des tronc énormes !

Bodrum, c'est aussi l'endroit où nous allons manger notre meilleur doner kebab (et pourtant sur la broche, il ne nous faisait pas envie). Un traditionnel, avec des légumes. Nous allons également y profitez de beaux coucher de soleil.

Bodrum sunset

Sur la plage, il y plein de vendeurs ambulants. Mais ils ne vendent pas de beignets ni de chouchous comme chez nous. Ici, c'est barbe à papa (pourquoi pas...), maïs grillé (dégueu...), mais le plus étonnant c'est de les entendre crier "midye, midye..." (prononcer midiyé) et de découvrir qu'il propose de déguster de grosses moules accompagnées d'un petit zest de citron !

Les vendeurs ambulants 

Mais à Bodrum, il y a aussi les vestiges d'une des 7 merveilles du monde antique : le mausolée d'Halicarnasse (Halicarnasse, l'ancien nom de Bodrum). Un monument de 45m de haut, orné de sculptures et de colonnes gigantesques, dernière demeure du roi perse Mausole, mort en 353 av. JC. Alors c'est vrai que sur les photos qui suivent, on ne se rend pas bien compte de la magnificence du bâtiment 😄. Mais ça fait quand même quelque chose d'être là. Sûrement parce que, comme le dit Margot, je suis matrixé par l'Antiquité. Sur place, il y a un petit film à visionner et une reconstitution de ce que c'était à l'époque. Mais franchement, ce n'est pas très bien exploité. Beaucoup de pierres sculptées semblent à l'abandon sur le site. On peut les toucher, on pourrait même les abimer si on voulait. C'est un peu difficile à concevoir, et pourtant ce n'est rien comparé à une autre site légendaire que nous découvrirons plus tard [teasing !!].

Les vestiges du mausolée d'Halicarnasse 

La suite de notre parcours nous mène à Pamukkale. C'est une ville un peu plus dans les terres, célèbre pour sa colline de concrétions calcaires blanches

Arrivés dans l'après midi, nous avons d'abord profité de la piscine de l'hôtel, avant d'aller manger. Sur le chemin, Margot s'est fait un pote dindon. La ville n'a rien d'extraordinaire, c'est très touristique. On s'y est quand même baladés et nous sommes tombés sur un petit mariage traditionnel organisé sur un parking.

le mariage... 

Mais ce n'est pas pour le mariage que nous sommes là. Alors le lendemain matin, c'est réveil à l'aube (pas difficile vu que l'hôtel était sous les mégaphones qui diffusent l'appel à la prière), pour être prêt dès l'ouverture. On s'attend au pire. On s'attend même à être déçu tant nous avons lu d'avis contradictoires sur cet endroit. Et bien non, nous n'avons pas été déçu, sûrement parce que nous y étions très tôt. Il y avait très peu de monde. Les concrétions étaient bien blanches. Il y avait de l'eau dans les piscines et cette eau y était bien d'un bleu laiteux transparent.

Une fois nos chaussures enlevées, nous partons à la découverte du site. Ça fait un peu mal aux pieds, sauf dans les bassins où il y a une fin pellicule de boue blanche qui soulage. C'est très, très beau. Et comme il fait déjà chaud et on va même se baigner, seuls, dans l'un des bassins.

Pamukkale  

Alors évidement, tous les bassins ne sont pas remplis. Ils ne le sont jamais tous en même temps. Et puis, dès la mi-journée ce n'est plus la même ambiance: les cars sont arrivés et déversent un flot continu de touristes. L'eau des bassins n'est plus vraiment transparente, et la blancheur matinale des concrétions a progressivement virée au grisâtre. Mais nous, on s'en fou... on y était tôt le matin !

Et puis à midi, nous, on était à la piscine. Pas n'importe laquelle, la piscine de Cléopâtre. Pas sûr que Cléopâtre s'y soit jamais baignée, mais elle est le vestige exploité de bains romains à la disposition des visiteurs de l'époque. Ces sources thermales chaudes ont été une pause bien agréable avant de continuer nos explorations.

La piscine de cléopâtre 

Car le lieu est gigantesque. Outre les concrétions calcaires et la piscine, il y a aussi un musée et un immense site archéologique : Hierapolis, une cité greque puis romaine, située au sommet de la colline de Pamukkale.

Heraclion 

Amphithéâtre, temples, colonnes, tombeaux et autres latrines antiques vont donc ponctuer notre visite qui se terminera en fin de journée après avoir beaucoup, beaucoup marché... et rapporté au moins 5 centimes à Margot grâce à une application qui la rémunère quand elle valide un nombre de pas minimum par jour #onsemotivecommeonpeut 😁

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Nous continuons notre remontée de la côte vers le nord avec notre prochaine étape Selçuk. Le nom de cette ville n'a rien de familier et pourtant elle abrite une des 7 merveilles du monde antique et les vestiges d'une des plus anciennes et plus importantes cité grecque d'Asie mineure : Éphèse.

Mais avant de visiter Éphèse, nous allons passer la nuit à Selçuk. Grâce à notre application IOverlander, nous voyons qu'il est possible de faire du camping sauvage sur une des plages, celle appelée Paradise Beach... un nom plein de belles promesses. Comme à notre habitude, on y arrive en fin d'après-midi, mais ce n'est pas le paradis qui nous attendait... C'était bel et bien l'enfer qui nous était promis !! L'enfer d'un vent de ouf soufflant de la mer. Mais un vent qui n'empêche pas une armée de moustiques de nous dévorer pendant que nous essayons d'installer notre tente.

Une entreprise, bien entendu, largement contrariée par le vent. Ce vent qui va faire tomber la température et qui va nous empêcher d'utiliser le réchaud qui nous aurait apporté le réconfort d'une assiette de pâtes au cheddar. On va s'installer tant bien que mal et protéger la tente du vent avec la voiture. Au petit matin, le réveil est un peu difficile. La nuit a été quelque peu perturbée par les rafales de vent et les allers-retours de la police sur la plage (en même temps c'était plutôt rassurant).

Ce n'est pas le paradis qui nous attendais... C'était bel et bien l'enfer qui nous était promis !

À propos de Paradise beach

Mais le pire, c'est la vision d'horreur de cette immense plage de sable fin jonchée de détritus, partout, partout... partout ! Quelle tristesse de voir cette endroit magnifique, sali par les résidus de l'irrespect humain pour la nature qui l'entoure. On décide alors de partir rapidement, non sans que Candice se soit fait attaquer par trois chiens errants, histoire de boucler la boucle de notre histoire avec la "plage du paradis".

Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec Éphèse. Et même si cette cité était à la base un des principaux ports de la mer Égée, il nous faut faire quelques kilomètre depuis notre plage paradisiaque pour la rejoindre. Éphèse se trouve aujourd'hui à 7 km de la mer !!

Que dire de ce site... Il n'y a pas de mots. Mais je vais en trouver : gigantesque, magnifique, sans doute un des plus beau du monde. Il y a tant de chose à voir : temples, amphithéâtres, mosaïques, sculptures, peintures, rues, agoras et en point d'orgue, évidement, la bibliothèque de Celsus (proconsul d'Éphèse et consul de Rome) dont le sarcophage fut enterré sous la bibliothèque à laquelle il donna son nom. On peut également visiter les maisons en terrasse des habitants de l'époque, toujours ornées de leurs décorations originelles. De nombreux archéologues travaillent encore à la restauration de ce site extraordinaire, et nous allons passer la journée à le découvrir (était-ce suffisant ?), sous un soleil de plomb.

Les maisons en terrasses 
La bibliothèque Celsus  

Le lieux n'est pas seulement peuplé de mythes et de légendes séculaires. Comme partout en Turquie, il y a a des chats, et les gens les nourrissent à même les monuments.

Quand au concours de bronzage auquel se livre régulièrement Margot, les photos qui suivent prouvent sans contradiction possible que je l'ai remporté haut la main, depuis bien longtemps.

Après cela, nous ne pouvions pas partir sans voir l'autre site légendaire autour de Selçuk: celui du temple d'Artemis, l'une des sept merveilles du monde antique, la plus belle selon certains :

J’ai posé les yeux sur le rempart de la vaste Babylone surmontée d’une route pour les chars, sur la statue du Zeus de l’Alphée [à Olympie], sur les jardins suspendus [de Babylone], sur le Colosse du Soleil [à Rhodes], sur l’énorme travail des hautes pyramides [à Gizeh, en Égypte], sur le vaste tombeau de Mausole [à IIe siècle av JCHalicarnasse] ; mais quand je vis la maison d’Artémis s’élevant jusqu’aux nues, ces autres merveilles perdirent leur éclat, et je dis : “Vois, hormis l’Olympe, jamais le Soleil ne vit si grande chose.”

Antipatros de Sidon, poète du IIe siècle av. JC

Financé par Crésus, ravagé par un incendie allumé par un fou désireux de passer à la postérité, inondé, pillé par les Goths, détruit par un tremblement de terre, c'est finalement le Christianisme qui eu raison de l'édifice, le réduisant à une carrière des matériaux pour les nouvelles constructions. Aujourd'hui, plus rien ou presque ne subsiste de l'Artémision, temple dédié à la déesse Artemis (Athena), protectrice de la cité, et de ses 127 colonnes.

Mais en plus, il n'y a pas une pancarte, pas un écriteau, aucune reconstitution, rien, à part quelques tentatives maladroites de reconstruction de colonnes dont l'assemblage ne nécessite pas d'avoir fait de longues études d'archéologie pour comprendre que tout ceci ne va pas ensemble.

L'Artemision 
MarSteCan en statues grecques 

L'endroit est décevant, presque triste. Alors on a décidé de jouer les statues grecques, histoire de rendre, pour un instant, sa splendeur d'antan à ce site de légende.

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Publié le 15 janvier 2023

Avant de rejoindre Izmir, nous décidons de nous poser à l'Hippo Camp, près de Menderes. Un camping sans prétention mais qui va nous permettre de recharger nos batteries parce que les vacances, ça fatigue 😁. Sur les quelques jours passés ici, le programme n'est pas très chargé: faire les courses, faire à manger, manger, aller à la plage et se reposer. Bon, il faut aussi faire la vaisselle et se laver, mais oui, nos journées sont rythmées par nos trois repas. Si, j'oubliais, nous avons cherché partout du fil noir et des aiguilles, pour recoudre je ne sais plus trop quoi d'ailleurs. Et en cherchant ce fil, nous avons fait une découverte qui va faire basculer notre tour du monde dans une autre dimension: une mini-rape à fromage. Nous ne sommes partis que depuis un mois et demi, mais le fromage nous manque déjà.

Candice a donc eu tout loisir de tisser quelques liens avec un écureuil peu farouche. Elle s'est aussi fait une copine. Une fumeuse insomniaque qu'on a surnommée la mi-****** (rapport au magasin d'alimentation). Et comme elle, elle ne dort pas, elle avait décidé que la lumière juste au-dessus de notre tente devait rester allumée tout la nuit. Donc vers minuit Candice, est gentiment retournée éteindre cette lumière. Mais quand à 2h du matin, on a entendu son pas léger se diriger jusqu'à l'interrupteur pour rallumer l'ampoule, le second voyage de Candice n'a pas été aussi charmant que le premier. Bizarrement, à partir de cet épisode, nos relations avec ce voisinage intrusif se sont distendues... même plus le petit "merhaba" (bonjour) du matin.

Candice s'est aussi fait une copine. Une fumeuse insomniaque qu'on a surnommée la mi-****** (rapport au magasin d'alimentation). 

Izmir, nous n'allons y faire qu'un rapide passage. Le temps de se perdre dans la ville en voiture ; de voir qu'ici les moutons sont citadins ; de voir Candice excédés d'avoir un méga malabar bien mou collé sous sa tong ; le temps d'admirer la tour de l'horloge et ses vendeurs de grains à pigeons (du grain qui fait venir les pigeons près des enfants qui essaient ensuite de leur mettre des coup de pieds) ; de faire une petite ballade dans le bazar ; de contempler les vitrines de coeur de boeufs, tête de mouton,... et de constater l'excellent sens du jeu de mot à la turc.

 Izmir

Nous logeons dans ce que l'annonce RbnB déclare être une villa de luxe !

Mais ce soir nous ne dormons pas à Izmir mais à Foça, l'antique ville de Phocée, d'où sont partis les Grecs du VIe siècle avant JC pour fonder la cité Phocéenne que nous connaissons bien, Massilia, autrement dit Marseille. Donc quelque part (loin je l'avoue) on est un peu en France 🤪.

Cette petite ville de pêcheur est très mignonne et assez animée. Le soir, les habitants se rejoignent sur le port pour piquer une tête et prendre l'apéro. Nous allons y déguster une très bonne glace à 50 centimes la boule, un prix défiant toute concurrence, ce qui rajoute du plaisir au plaisir.

 Foça

Nous ne dormons pas à Foça même. Nous logeons à l'extérieur de la ville, dans ce que l'annonce RbnB déclare être une villa de luxe ! Une appellation, qui va beaucoup nous faire rire... une fois passée la galère pour trouver sa localisation. C'est en réalité une maisonnette mitoyenne dans une résidence. C'est pas mal, il y a une piscine, mais de là à lui donner le qualificatif de "de luxe"... Le seul vrai truc "de luxe" c'est le photographe qui a fait les photos de l'annonce.

Ce n'est pas très grave, on y est bien, il y a du wi-fi, du soleil et nous avons accès aux installations (un peu décrépies) de ce qui était un Club Med, sûrement génial à l'époque: transats, bar, mini-superette et resto. Un resto dans lequel nous allons manger le premier soir et où nous allons bien rire: Margot y commande un mix de trucs frits. Dans ce mix, des bâtonnet non identifiés qu'elle trouve dégueu, et qui sont dégueu. Si, si on peut dire degueu et pas seulement "je n'aime pas". Car pour s'en débarrasser, elle tente de refiler ses bâtonnets frits aux deux chiens qui gravitent autour du resto. Le premier, un chien adulte, ne veut même pas croquer dedans. Elle tente donc de le refourguer au second, un chiot, pensant abuser de la crédulité de son jeune âge. Lui, va prendre le bâtonnet dans sa gueule et aller le déposer intact... au milieu de la salle de restaurant [honte] 😂. Nous y avons vu la preuve qu'il ne fallait pas manger ce truc, et qu'on peu bien dire que c'était dégueulasse.

Sunset à Foça 

Voilà, après Foça, c'est retour à Istanbul quelques jours avant de prendre l'avion pour Addis Abeba. Nous sommes restés un mois et demi en Turquie et y avons passé du bon temps. Le patrimoine culturel de ce pays est immense, nous avons vu beaucoup de choses mais il en reste plein à découvrir. Nous y avons fait de belles rencontres aussi. Difficile de dire ce que l'on a préféré mais nous avons beaucoup aimé Dalyan, Antalya et la Cappadoce. Et puis, je ne me lasserai jamais de la beauté de la place du Sultan Ahmet park à Istanbul.

Je terminerais en disant "teşekkür ederim türkiye" (merci la Turquie) et bonjour Éthiopie, prochaine étape de notre tour du monde. Une étape qui ne va pas se dérouler comme prévue, et qui va débuter avec quelques contrariétés... mais ça, ce sera pour le prochain volet de notre blog.

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Publié le 16 janvier 2023

Nous voici donc en Éthiopie. Mais en préambule, il faut expliquer que nous n'allons pas faire ce qui était prévu. À l'origine, nous venions en Éthiopie pour voir Dallol. Un volcan géothermique situé au nord-est de l'Ethiopie, dans la dépression du Danakil. L'endroit le plus chaud de la planète. Super, oui... mais...

Le lieux est déjà dangereux en raison de sa proximité avec l'Érythrée (ancienne province éthiopienne aujourd'hui autonome). Mais en plus, 15 jours avant notre arrivée, le gouvernement a rompu la trêve avec les Tigréens, les habitants d'une région toute proche du Danakil. Pour faire court, la guerre a repris, et la zone est bombardée. Donc, nous ne pouvons pas aller à Dallol.

Lorsque notre guide m'a contacté pour m'en avertir, nous avons hésité à tout annuler, à ne pas aller du tout en Ethiopie. Je me souviens pester, assis en terrasse à Bodrum, que si nous étions restés aussi longtemps en Turquie, c'était pour attendre la bonne période pour aller à Dallol. Mais bon, mon deuil fait, et après avoir échangé pendant une semaine avec notre jeune guide local, reçu plusieurs propositions de sa part, ses suppliques de ne pas tout annuler, nous avons décidé, malgré tout, d'aller dans un pays en guerre.

Alors c'est parti. Embarquement à Istanbul direction አዲስ አበባ (Addis-Abeba) ce qui signifie "nouvelle fleur"en Amharique. Au départ d'Istanbul, des gens avec une quantité de bagages astronomique !

Ça a son importance car à notre arrivée à l'aéroport, le 17 septembre, les nôtres de bagages n'étaient pas sur la tapis roulant. Ils n'étaient même pas en Éthiopie. Ils étaient restés à Istanbul. Un classique avec les avions en provenance de Turquie, nous confirme le responsable des bagages de l'aéroport. Les gens achètent des tas de vêtements de contre-façon, et ils les ramènent en Éthiopie pour les revendre. Ils nous dit aussi, que les bagages peuvent mettre une semaine à arriver. Cool, nous on part d'Addis-Abeba dans 2 jours !

Une fois la paperasse de déclaration de perte remplie, j'peux vous dire qu'on lui a mit la pression à lui. Et comme nous ne pouvions plus faire grand chose d'autre, nous sommes allé à notre hôtel. Mais eux, ils avaient "oublié" que nous étions trois. Donc dans la chambre, il n'y avait donc qu'un seul lit double. Mais bref, ça, ça va s'arranger à l'éthiopienne (un matelas deux places posé sur un sommier une place) pendant que nous allons faire un rapide tour dans le quartier. C'est un quartier d'affaire assez riche, Bole, mais avant d'y aller, le portier de l'hôtel nous dit quand même, de ne surtout pas sortir avec nos téléphones. Rassurant. C'est donc sans nos portables que nous allons dans une petite épicerie, histoire de se concocter un apéro bien mérité.

No gun ?

Le vigil, à l'entrée d'un centre commercial

Le lendemain, on commence par un copieux petit dej. Puis, sans nos bagages, il va bien falloir trouver au moins des sous-vêtements. On sort donc de l'hôtel, sans nos téléphones bien sûr, et on se risque dans les rues d'Addis. La misère est partout, et ça ne prend pas plus de 2 minutes pour qu'un type un peu bizarre, ou carrément défoncé, nous demande de l'argent et se mette à nous suivre pendant un bon moment. On s'arrête alors devant une banque sécurisée par deux gardes armés, obligeant notre nouvelle ami à passer son chemin.

Nous trouvons finalement caleçons et culottes dans un centre commercial (peu particuliers en Éthiopie), dont le vigil m'arrête à l'entrée pour me fouiller et me pose cette question stupéfiante: "No gun ?" Comme on ne m'avait jamais vraiment posé cette question, je me suis figé un instant. Le temps de réaliser que le mec me demandait si j'étais armé, et de me demander si je n'avais pas un AK 47 planqué dans la chaussette. Mais finalement:"Euh, no... no gun".

Yesterday, i thought you gonna kill me !

Le responsable des bagages de l'aéroport d'Addis-Abeba

Forts de ces émotions, nous nous réfugions dans un café. Ce n'est pas là que nous y boirons le meilleur, mais le smoothie avocat-gingembre-miel de Margot nous a fait le plus bel effet. Il nous a aussi donné des forces pour affronter l'aéroport ! Car sur les conseils de l'hôtel, nous allons y aller tous les jours, au cas où... Donc à 14h, nous y sommes. Et au moment d'arriver au comptoir des réclamations, Margot s'est mise à courir... Le soulagement... nos trois sacs étaient là !

Face au bonheur de retrouver nos affaires, le responsable des bagages nous explique qu'il a fait en sorte de rapatrier nos sacs dans la nuit, et d'ajouter: "Yesterday, i thought you gonna kill me !" ("Hier, j'ai cru que vous alliez me tuer", pour les non-bilingues). Peut-être que si nous n'étions pas venu de notre propre initiative à l'aéroport, on attendrait toujours nos sacs ! Mais l'essentiel est qu'ils soient là.

La joie de retrouver son sac 

Du coup, le reste de la journée va être beaucoup plus détendu. On va à la salle de sport pour évacuer le stress, et on profite de la piscine chauffée de l'hôtel, avant de se faire un petit room service dont la sauce de la salade césar nous brûle encore la bouche... Ici la nourriture est très, très, très épicée !

La piscine de l'hôtel 
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Aujourd'hui, nous quittons Addis-Abeba. C'est notre première rencontre avec notre guide et notre chauffeur, Nathy et Massaï. Nous n'avions échangé que par WhatsApp, et on lui avait envoyé de l'argent en toute confiance. Nous sommes donc bien contents de le voir au rendez-vous. La journée commence bien, on a nos bagages et on se sent plus jeune. L'effet euphorisant des 2300m d'altitude d'Addis-Abeba... non. Nous sommes plus jeunes. L'Éthiopie est un pays orthodoxe et le calendrier est différent. Le 17 septembre 2022 correspond pour eux au 7 septembre 2015. Donc, et j'y tiens, durant les 20 jours de notre passage en Éthiopie, Candice et moi auront 39 ans, Margot 11 ans.

Nous voilà donc parti dans notre minibus privatif. C'est la fin de la saison des pluies, le pays est vert, l'Éthiopie ce n'est pas qu'un désert. On y voit plein de petites fleurs jaunes, symboles du nouvel an Éthiopien (le 11 septembre de notre calendrier).

La ville d'Adama marque le début du rift africain. Nous sommes chez les Oromos, c'est l'ethnie de Nathy. Massaï lui, est Amharique. En Éthiopie, il y a près de 83 ethnies qui cohabitent plus ou moins bien. À Adama, les maisons ont leur style à elles, avec un toit pointu. Mais les maisons sont rarement finies. La raison est simple: pour qu'un terrain appartienne définitivement à son propriétaire, il faut y construire une maison. Sinon, l'état peut le préempter. Alors les Éthiopiens y construisent des bâtisses sans jamais les finir. En même temps, quand on voit leurs échafaudages en bois d'Eucalyptus, je comprendrais que la main d'oeuvre se fasse rare 😁

C'est ici que nous croiseront nos premiers "bajaj". C'est comme cela qu'ils appellent leur tuk-tuk. Et que nous dégusterons notre premier café de bord de route (pour rappel, le café arabica est originaire d'Éthiopie, plus précisément de la région de Kefa, à l'ouest de l'Éthiopie.)

En Afrique, on a le temps. À la maison, boire un café peut prendre 1h30. On le torréfie, on le moue, on l'infuse et on boit 3 cafés. Le premier est très fort. Les deux suivants sont de plus en plus dilués avec de l'eau.. Donc ici, le café c'est plus que boire du café, c'est un moment d'échange.

Naty Tadese, notre guide

Après cette petite pause accompagnée de macheurs de khat, une plante légale en Éthiopie mais considérée comme une drogue dans les pays occidentaux (un peu comme la coca sud-américaine), nous partons pour le parc national d'Awash. Pas d'animaux à voir ici. Ils ont été chassés par les éleveurs qui amènent leurs troupeaux brouter dans le parc. Seule chose intéressante, les Awash falls. Pour les voir, il faut aller dans un hôtel construit par dessus. Une aberration écologique pour les guides de la région, fruit de la corruption qui règne au sommet de l'état.

les Awash falls 

L'endroit permet aussi de voir quelque crocodiles, assoupis sur les berges de la rivière Awash

Il est enfin temps de vivre notre vrai première expérience culinaire. Après avoir hésité, Naty nous arrête dans un petit resto de Matahara (qui veut dire "nouvelle tête" en Oroméen). Le choix est stratégique, car le lieu doit permettre d'aller aux toilettes dans des conditions acceptables par des Européens. Alors si là, c'est un endroit acceptable, ça pose les standards Éthiopiens ! Bon, comme on est là pour sortir de notre zone de confort... on ferme les yeux. Comme quand on est passé devant la cuisine. Je vous laisse imaginer.

Nous avons manger un "teps", à déguster avec les doigts, à l'aide du met principal éthiopien : l'injeria. Une galette fermentée au goût légèrement vinaigré, fabriquée avec de la farine de teff, la plus petite céréale du monde. Mais nous avons soigneusement évité les végétaux verts servi avec la viande. Non, ce ne sont pas des poivrons... ainsi que la poudre rouge 🌶 !!

Les estomacs remplis nous reprenons la route en direction du Doho Lodge. La route est chaotique, Les récentes pluies on rendu le chemin difficile à emprunter pour nous minibus. On a l'impression qu'on ne va jamais arriver. Heureusement, sur le trajet, une passe d'arme entre un chacal et une famille de phacochères va nous apporter un peu de distraction.

Nous arrivons au coucher de soleil et nous découvrons les piscines thermales d'eau chaude. Ces piscines à 41° donne sur un lac, la vue est magnifique.

Au petit matin, nous ne sommes pas déçus non plus. L'endroit est superbe. Il y a plein de petites et de grandes piscines d'eau chaude en cascade. Notre matinée va donc être consacrée... à la baignade.

L'après-midi, le lodge est en effervescence. Nous accueillons une invitée de marque, la ministre du tourisme en personne. Donc, il y a beaucoup de monde d'un coup. On va même me proposer 100 chameaux pour Margot. Un offre que je vais décliner... le gars m'a pris pour un débutant, elle vaut au moins le double 😄

À l'occasion de cette visite, des Afars sont venus avec leur dromadaire et ont préparé une maison traditionnelle. Ils ont également confectionné quelques petites sucreries que nous allons devoir goûter !!!

Et oui, nous sommes les seuls touristes à des kilomètres. Et en cette période un peu trouble, nous sommes l'attraction. Donc, nous allons avoir le droit à un petit entretien avec la ministre et nous allons devoir nous plier à la dégustation de lait chaud, passé de mains en mains, enfin plutôt de bouches en bouches. Nous allons également déguster un gâteau de fête préparé pour des occasions spéciales, le "mufy".Un mélange de farine de maïs et de beurre... de beurre ranse. Généralement, les Afars en préparent une grande quantité et le conservent pendant un mois. Celui-ci n'avait apparement pas été pâtissé la veille ! La deuxième tournée de "mufy" va avoir raison de Margot. Elle terminera la soirée entre son lit et les toilettes.

Mais avant cette fin de soirée, nous allons visiter un campement Afars, une des rares ethnies encore nomade. Ils vivent toujours dans les maisons traditionnelles, dont les femmes sont chargées de la fabrication. Le maitre des lieux, dont j'ai oublié le noms (j'aurais du le noter), nous présente sa petite communauté, sa famille et nous explique qu'ils ne veulent pas vivre autrement. Il nous parle aussi du "dagu", une tradition orale, sorte de téléphone arabe afar, qui leur permet d'être informés très vite de ce qui se passe de l'autre côté de la région.

Dromadaire afar 

Après une petite heure en leur compagnie, nous rejoignons notre lodge pour le diner, sans Margot donc, qui a succombé au "mufy". Mais je ne vais pas me moquer d'elle ici, car mon tour viendra, et il va venir vite !

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Cette nuit, j'ai très mal dormi. Comme Margot la veille, je ne me sens pas bien. Mais j'ai soif. Alors je bois. Une eau que je ne vais pas garder longtemps dans le corps. À peine dans le minibus, les secousses provoquées par la douce conduite de Massaï, notre chauffeur, vont la faire ressortir.

Le reste de ma journée va se passer à l'arrière du van à comater, et dans les toilettes de nos différents stop. Naty va gentiment me concocter un petit remède Éthiopiens: de l'eau gazeuse et un jus de citron. Croyez-le ou non, ça m'a fait du bien.

La journée de Candice et Margot, qui va mieux, va être différente. Elles vont pouvoir constater qu'en Éthiopie, les routes sont les principaux axes de déplacement. On y croise donc des voitures, des camions, des bajaj (ça c'est normal), mais une très grande quantité des troupeaux de moutons et de vaches, des chèvres, des chevaux, des ânes... et des babouins, ce qui me conforte dans l'idée que conduire soit même peut s'avérer être une mauvaise idée.

À ጂንዶኮሮ (Dinsho), nous rejoignons Ahmed, un guide de la région et un pote de Naty. Nous montons le campement, car ici il est prévu de bivouaquer. Candice et Margot se partage une tente. Moi, je suis seul dans la mienne. Le confort est très, très sommaire et il fait froid. Heureusement, pour nous réchauffer, nous pouvons compter sur les soupes et la cuisine toujours excellente de notre cuisinier privé, Idris. C'est d'ailleurs avec lui, que nous mangerons les meilleurs repas de tout notre séjour en Éthiopie !

Le réveil du lendemain va s'effectuer au son d'un muezzin DJ qui nous a livré, durant 1h (oui 1h !) une version tout personnelle de l'appel à la prière du matin.

Mais au moins, je me sens un peu mieux et heureusement. Car le programme du jour est une ballade à cheval dans የባሌ ተራሮች ብሔራዊ ፓርክ (le parc national du Mont Balé), et moi je ne suis pas hyper à l'aise sur un cheval. En plus ici, les selles ce sont plutôt un empilement de couvertures et il n'y a pas de rennes. Une corde, un noeud dans la bouche du cheval et débrouille toi pour dirigé tout ça. Finalement, ça la fait grave... au trot et même au galop !

Il faut dire que ces sont des chevaux de ouf, des chevaux 4X4. Boue, pierres, eau, en montée ou en descente, rien ne les arrête, ils passent partout. Seul Naty s'est retrouvé le cul par terre, et ça nous a bien fait rire.

Les paysage de Bale sont magnifiques. Difficile de rendre en photo avec nos téléphone ce que l'on a vu. Ces collines, ces ruisseaux dans ce dégradé de vert, c'est tout simplement splendide.

Nous faisons une petite pause aux Fincha Habera waterfalls. Là, nous allons croiser un petit groupe de gamins du coin. Ils sont de l'autre côté d'un petit cours d'eau. Ils vont donc utiliser leur talent de sauteurs en longueur pour nous rejoindre... avec plus ou moins de réussite 🤣🤣

Les ficha Habera waterfalls 
© Naty Tadese 

Nous poursuivons notre ballade vers les hauts plateaux et aux alentours de 3300m, nous allons croiser la route des loups d'Abyssinie, le 3e canidé le plus rare du monde. Il ne resterait que 500 individus. Nous en avons vu trois [chance]. En plus, nous l'avons vu chasser et manger un rat-taupe géant, ce qui, selon Ahmed notre guide local, est exceptionnel [double chance].

Loup d'Abyssinie 

Cette belle rencontre, dans nos mémoires, c'est l'heure du pic-nic. La lunch box d'Idris nous redonne des forces avant de redescendre dans la Web valley.

En redescendant, nous allons voir quelques maisons. L'endroit n'est pas très hospitalier. Il y a beaucoup de vent et il fait froid, mais des gens y vivent malgré tout, dans des habitation traditionnelles construite en torchis.

Éthiopie signifie : visage brulé par le soleil

Naty Tadese, notre guide

Après 8h de cheval et 30 km parcourus dans les montagnes de Bale, nous voici au camp de base... avec les fesses un peu endolories.

Bref. Le lendemain matin, au réveil, j'aperçois ma tête dans le miroir des toilettes. Aaaaaah !

Je pense que le soleil des hauteurs de Bale sans protection ne m'a pas donné un coup de jeune. C'est l'occasion pour Naty de nous apprendre l'étymologie du nom Éthiopie: il provient du grec ancien, et signifie "visage brûlé par le soleil" ! Lol

En plus, en relevant ma manche je vois que j'ai des boutons sur l'avant-bras. En m'inspectant un peu plus que constate que j'en ai des tas sur les deux avant-bras et autour des genoux. On ne voit pas très bien sur la photo, mais ce sont de gros boutons rouge tout durs. Là, j'suis pas bien rassuré... parce que je suis quand même toujours malade (je ne mange que du riz💩)

Aujourd'hui, c'est visite du Northern Wetland National Park, avec Ahmed. Bon, Ahmed n'est pas le type le plus sympa du monde. Et puis, il a une notion de "ne pas aller trop vite", surement basée sur les caractéristique des coureurs de fond du pays, mais il maîtrise bien son sujet.

Le chemin du retour, va être rythmé par les enfants bergers qui font claquer leurs fouets pour nous impressionner. Nous allons également être accompagné par une jeune fille très timide et son cheval, a qui nous allons donner les gâteaux qui nous reste de notre repas du midi.

Le ciel est menaçant et l'orage qui s'annonçait éclate dès notre arrivée sur le camp. Mais les tentes prévues par Naty, ne sont pas étanches. Il doit donc en trouver en catastrophe et les installer sous la pluie, avant la nuit.

Pour tout dire, notre voyage est le premier que Naty organise seul du début à la fin. Cela va donc laisser place à quelques approximations, mais en même temps, va rendre cette expérience tellement authentique. Nous allons tout vivre avec Naty, et ce gars est tellement attachant !

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Nous poursuivons notre découverte de l'Éthiopie en direction de ይርጋለም (Yirgalem) dans la région de ሲዳማ (Sidama). Sur la route, après être passé devant "l'éléphant bleu" local, à savoir la rivière, Naty s'arrête pour nous acheter une spécialité de la région... des pommes de terre au sel. Il n'y en a pas partout, mais ici il fait froid, et ces patates tièdes réchauffent et donne de l'énergie au gens.

Avant d'arriver à ሻሸመኔ (Shamshamane), la ville où nous allons manger, et boire un café évidement, nous allons passer 14 check-point: douane, police routière, police locale, police nationale, militaire et milice locale, à chaque fois ils vérifient "qui on n'est", "où on va", certains nous font ouvrir nos sacs. On nous a même demandé "Kalash ?" C'est déjà la deuxième fois dans ce pays que l'on me demande si j'ai une arme. Je dois avoir une tête de tueur.

Arrivés à l'Aregash Lodge, un petit lodge monté et tenu par un Italien, nous avons le droit à la cérémonie du café. Comme expliqué précédemment, le café c'est une institution en Éthiopie. Il faut le roaster, le moudre, le préparer, c'est toujours accompagné d'encens, ça prend du temps, mais quel régal.

Ce lodge est réputé pour être dans une zone où il y a des hyènes. Ça se dit "djib" en éthiopien, et c'est aussi une insulte. Alors le lendemain matin, à 5h30, nous avons rendez-vous avec un gars le l'hôtel pour aller à la recherche du célèbre charognard. Après quelques minutes, nous arrivons près d'un gros rocher. Au moment de s'en approcher, Margot en tête (derrière le type de l'hôtel quand même), une hyène surgie et bondie devant elle, avant de s'enfuir [trouille].

Au fond d'un trou, une tête, des yeux luisants et deux oreilles rondes caractéristiques de la morphologie de l'animal. Nous venons de trouver leur tanière.

La tanière des hyènes 

Après ces émotions et un petit déjeuner bien mérité, notre journée se poursuit par la découverte d'un village sidama, un groupe ethnique. Pour cette visite, nous sommes rejoint par Awgichew, une sorte d'herboriste rasta qui va nous guider aujourd'hui.

Il faut préciser que l'Éthiopie, est une terre sainte pour les Rastafariens. Dans les années 60, certains ont quitté les Caraïbes et rejoint le royaume noir de l'empereur Hailé Sélassié, descendant du roi Salomon, du royaume de Juda et des tribus d’Israël, qui leur avait mis des terres à disposition. Aujourd'hui cette communauté Rasta se concentre autour de ሻሸመኔ (Shamshamane), à côté de là où nous nous trouvons. Le look et l'amour des plantes d'Awgichew n'est donc pas très étonnant 😁.

Sur le chemin, il va nous montrer tout un tas de remèdes naturels utilisés ici. Comme des feuilles à se mettre dans le nez lorsque l'on a un rhume, où la sève d'une plante censée soigner les pustules de mes avant-bras. Autant dire que cela n'a eu aucun effet. C'est également lui qui, pour la première, va nous faire goûter des fruits de caféiers, dont la chair légèrement sucrée est très agréable.

Nous voici arrivés dans chez les Sidama. Quand elles le peuvent, les familles ont deux maisons. Une carré en torchis, la moderne, et une ronde en bois, la maison traditionnelle. Cette ethnie est principalement constituée d'agriculteurs. Ils profitent également du tourisme. Les familles du village se répartissent les visites de relous comme nous.

Après m'être fait attaqué par une vache au mauvais caractère, les femmes vont nous montrer toutes les étapes de la fabrication du "wassa". Une galette obtenue à partir des racines et du coeur des branches de l'"incet". Une plante également connue sous le nom de faux-bananier, très répandue en Éthiopie et dont les valeurs nutritives pourraient être une solution aux famines en Afrique (enfin ce n'est pas moi qui le dit...). Pour être à point, la préparation doit fermenter 21 jours, enterrée dans des feuilles de faux-bananier. Mmmmmm !

Heureusement pour nous, ils en avaient une préparation de préparation bien fermentée. Donc pas besoin d'attendre 21 jours...Lol. Il faut quand même la dessécher et la faire cuire. C'est Candice qui va s'en charger. Margot, elle va roaster le café. L'expérience est vraiment très sympa.

Place maintenant à la dégustation. Le "wassa" (où "homolecho" en sidama), comment dire... on sent bien le goût du fermenté. Ça a un peu l'odeur et le goûte du fromage, mais pas vraiment ceux d'un comté AOP de 24 mois d'affinage...

Heureusement, il y a du café. Et ce café là... ce café là... est, de très, très loin, le meilleur café ☕️ qu'on ait bu de notre vie ! Je pèse mes mots. Et je ne suis pas sûr que ce statut puisse être remis un jour remis en question. Affaire à suivre...

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La route du jour doit nous mener dans la région d'አገና (Agena). En chemin, Naty nous fait goûter de l'orge grillée. C'est très bon. Mais ce pauvre Naty va vivre une petite mésaventure. Après une pause photo, il va nous proposer de marcher un peu. Il ne pensait pas rencontrer lors de cette balade un agent du chaos: une petite vielle totalement allumée, à la force surhumaine. En vociférant je ne sais quoi, elle va m'agripper fortement avant de s'en prendre à Naty. Elle va d'abord lui coller une grosse claque de maçon en lui hurlant dessus, puis le projeter au sol. Il ne s'y attendait pas à celle-là. Sentant le danger, nous allons rapidement nous extirper des griffes de ce démon. Mais notre pauvre Naty est tombé sur le cul, et il avait son téléphone tout neuf dans la poche. En tombant, il a cassé la vitre de l'objectif de l'appareil photo. On a bien vu qu'il était dégouté, mais il a gardé le sourire.

Après un petit café pour se remettre, il est aller dans les magasins de téléphonie pour voir si ils pouvaient faire quelque chose. Sans succès. Il devra attendre de revenir à Addis-Abeba.

En attendant, nous allons voir le marché aux bestiaux. Nous sommes ici, car nous allons passer deux jours dans une famille de Gouragués (une ethnie éthiopienne) pour መሰቀል (Mesqel). Mesqel, ou fête de la Vrai Croix, est célébré le 27 septembre de notre calendrier. Depuis 1600 ans, cette fête de l'église orthodoxe Éthiopienne commémore la découverte de la vrai croix par l'impératrice romaine Hélène. À cette occasion, les familles se réunissent et font de grands banquets au cours desquels une vache est sacrifiée. D'où le marché aux bestiaux.

Il y a de la boue partout, et Margot, qui n'écoute aucun conseil, a décidé de venir en claquettes. Faute de chaussures, nous allons rester à distance, mais je peux vous dire que ça négocie dur.

La foire aux bestiaux d'Agena 

Cette ballade boueuse terminée, nous allons passer à table. On va manger... du boeuf. Un morceau de boeuf présenté sur un étale aux normes éthiopiennes, c'est à dire à l'air libre. Avec les petits oignons, l'injera qui l'accompagne, et du courage, ça passe pour moi (je n'ai pas été plus malade que ce que je ne le suis déjà). Mais la quantité de gras autour de la viande va avoir raison de l'appétit Candice et Margot. Ceci va beaucoup inquiéter Naty, car en Éthiopie ils appliquent une devise: "manger, bouger". Avant tout, on mange, et après on fait des trucs.

Dans la rue c'est la fête. Normal c'est Mesqel et les Éthiopiens sont de grands danseurs.

Nous allons ensuite poursuivre notre route jusqu'à notre destination, le petit village d'አምቤ ጎብራ (Ambe Gobra), dans les hauteurs. Mais le minibus ne passe pas les dernières ornières. Il va alors falloir faire le dernier kilomètre pieds, avec nos sacs.

Nous allons séjourner chez une famille d'Addis-Abeba qui vient passer cette fête à la campagne, dans la maison de la grand-mère. Au total nous sommes une quarantaine entre la famille, les amis, les voisins et les invités.

On avait le choix entre dormir dans l'unique pièce de la grande maison familiale avec certains des convives, ou dans les tentes dont nous nous sommes servis à Bale. Nous allons faire le choix des tentes. Mais après plusieurs tentatives, il apparait évident que nous n'avons pas les bonnes armatures. Pour une, ça va, mais l'autre s'affesse complètement. Il y a du y avoir un petit mélange lors du dernier démontage. Pas très grave, nous allons faire avec.

La cuisine et les toilettes 
Ambe Gobra 

Pour éviter que les autres campeurs se collent trop près de nous, Naty va leur mentir et leur dire qu'il y a des fourmilières tout autour 😄. Quel renard ce Naty.

La première soirée va être... étrange: Il y a des journalistes qui nous accompagnent, et leurs caméras sont un peu trop souvent braquées sur nous. Au moment du repas, on nous sert de bonnes assiettes et on nous demande de manger devant les gars qui filment. Je joue le jeu comme je peux, mais entre le fromage fermenté, les galettes d'incet, la viande et les légumes hyper épicés, il est difficile de trouver un truc que l'on puisse ingérer. D'autant que ce qui n'est pas épicé pour eux, l'est déjà beaucoup pour nous. Nous n'avons même pas un petit café pour nous réconforter. Non, parce c'est du café de fêtes... Et le café de fête, c'est du café au beurre ! C'est déjà c'est bizarre. Mais le beurre éthiopien, c'est encore plus bizarre. C'est du beurre rance. Là, rien qu'a l'odeur tu sais que c'est impossible de boire ça.

On va aussi nous demander de répondre à une interview, ce dont nous n'avons pas du tout envie... Une petit mise au point s'impose. On discute avec Naty et le chef de famille, et tout va rentrer dans l'orde. Les caméras vont s'éloigner de nous et la soirée va se poursuivre. Les anciens du village vont prendre la parole. Je mentirais si je disais que j'ai compris ce qu'ils racontaient, mais ils avaient beaucoup de choses à dire, sur l'Éthiopie, les guerres et le monde, m'a-t-on dit.

La soirée va se prolonger tard dans la nuit, dans la maison, en musique, à chanter et danser autour du feu central, bien, bien aidé par l'araké, une eau de vie de céréale, allègrement consommée lors de cette veillée (et Naty n'était pas le dernier !). Nous, nous auront à chanter un truc bien français pour eux : le célèbre "Aux champs Élysées" de Jo Dassin

Mange. On ne sait pas si demain il aura petit dej !

Naty Tadese, notre guide

Le lendemain matin, on nous sert des pâtes et du pain au petit dej. Ils ont compris que nous avions du mal avec leur nourriture, alors ils préparent des choses spécialement pour nous. Les pâtes au petit dej c'est un peu hard mais Naty nous force à manger en nous disant cette phrase désormais culte pour nous, et qu'il utilisera comme un running gag: "Mange. On ne sait pas si demain il aura petit dej". En plus, elles étaient très bonnes ces pâtes. Nous avons même le droit à un café... sans beurre ! Ouf. Ça commençait a devenir gênant de tout refuser de manger.

De retour au village après une petite balade, les gens chantent et dansent. Les femmes sont habillées de jaune, la couleur des Gouragués ( chaque ethnie a la sienne). Tous grignotent de l'orge et des petits pois grillés en buvant du café où du thé. Puis, ils bénissent un autre repas... une pauvre vache qu'il est l'heure de sacrifier. À notre arrivée, Margot voulait aller la caresser mais je lui avais bien dit de ne pas jouer avec la nourriture.

Candice et Margot ne veulent pas rester là pendant ce sacrifice. Nous allons chez un voisin qui nous accueille avec sa famille. Ils nous offrent café, orge grillée, araké et pommes de terre. Sa maison est très belle, le café est excellent, l'araké bien plus fort que celui bu la veille.

Trois jeunes filles du village à qui on a donné des gâteaux 

De retour chez nos hôtes, la vache n'est plus... il faut donc passer à table. Décidément ce matin-là, nous n'auront fait que manger. La viande est dégustée crue avec de la sauce, et du piment évidement. Dans un autre contexte, j'en aurais mangé, mais je suis toujours malade alors je n'ai pas pris le risque. Heureusement, ils avaient pensé à nous, et nous en avait gentiment fait cuire quelques morceaux.

L'après-midi et la soirée vont nous permettre de mieux faire connaissance. Nous allons être littéralement squattée par la petite fille de la famille, Amel, qui est fascinée par les cheveux lisses de Margot. Son cousin va aussi nous poser des tas de questions dans un anglais qui interroge mon niveau 😂.

À tour de rôle nous allons nous présenter. En amharique pour les Éthiopiens, en anglais approximatif pour nous, et c'est moi qui m'y colle pour tout la famille.

Puis, après le repas du soir, c'est le moment de faire brûler le bûcher spécialement préparé pour la fête. Mais comme il pleut depuis la fin d'aprem, ils sont obligés de doper les flammes à grand coups d'essence... et même d'araké. Il faut dire qu'à ce moment là, et à force d'araké justement, certains n'ont plus les idées très claires !

La nuit a été humide, le sol est trempé, et nous, nous avons les tentes utilisées précédemment à Bale. Mais pas celle qui étaient étanches. Alors Naty a improvisé une protection avec des bâches, une table (?!) et... des feuilles de bananier 🤣🤪🤣.

Naty's rain protection technical  

Il faut déjà partir. Au moment de se dire au revoir, nous prenons conscience du moment privilégié que nous venons de vivre. C'est la première fois que cette famille accueille des touristes. Ce n'était pas quelque chose de rodé, d'ultra bien organisé, de tout confort,... Non. Nous avons passé un moment vrai. Avec de vrais gens. Pas des gens qui se déguisent pour nous recevoir. Des gens comme nous, qui vivent cette fête comme ça.

Amel, Margot et ses copines 

Mais avant le départ, il reste un détail à régler. Naty est insaisissable. Il y aurait-il un problème ? Effectivement. Il a plu toute la nuit et Massaï, qui n'a pas passé ces deux jours avec nous, est bloqué avec le minibus dans la boue, depuis 6h30 du matin, à 10 km de là. Sauf qu'ici, il n'y a rien. Et Naty ne sait pas comment on va redescendre, ni comment sortir le minibus de cette galère. Finalement, nous allons profiter d'un 4X4 qui redescend en même temps que nous pour mettre nos énormes sacs sur son toit et tenter de dépanner Massaï. Nous, nous allons descendre à 5 dans un bajaj. Et la descente à cinq avec des trous et de la boue...[frayeur] 😱

Après quelques tentatives et l'aide de locaux qui passaient par là, le minibus sort enfin de la boue et nous pouvons reprendre la route. Nous allons à አርባ ምንጭ (Arba Minch) et nous embarquons Ali et Zola (en vrai Alazar et Zelamen), deux éthiopiens rencontrés lors de cette fête et qui parcourent leur pays.

Massaï a conduit comme un livreur de khat !

Candice à Naty à propos de la conduite de Massaï vers Arba Minch

Arba Minch est réputée pour sa célébration de Mesqel. Mais nous avons pris du retard. Alors Massaï va bourriné tout le chemin, évitant, parfois de peu, ânes, vaches ou enfants. Ce qui va faire dire à Candice que Massaï avait conduit comme un livreur de khat. Rapport aux explications de Naty sur le fait que le khat se consomme rapidement après avoir été récolté, et que les gars qui approvisionnent les villes roulent comme des dingues pour qu'il soit le plus frais possible.

On va quand même s'arrêter boire un café. Bah ouaie. Massaï le prend sucré avec une petite herbe infusée dedans, la Tenaadam (la santé d'Adam), connu chez nous comme la Rue, une plante tonifiante ou toxique selon la dose. J'ai testé, ce n'est pas mauvais.

Yoo mesqela

Joyeux mesqel, en Amharique

Stéphane, Candice, Naty, Zola, Massaï, Ali et Margot 
Les rue d'Arba Minch 

En tout cas ça a filé la pêche à Massaï qui nous a déposé "just in time" au stade d'Arba Minch pour voir le Demera. La cérémonie durant laquelle les religieux tournent autour d'un grand bûcher avant de l'embraser. Il fait référence au bûcher allumé par l'impératrice Hélène (suite à un rêve), dont la fumée lui indiqua le lieu où se trouvait la Vraie Croix de Jésus. Aujourd'hui, la direction de la fumée et le côté duquel s'effondre le brasier sont de bons ou mauvais présages pour l'année qui vient... Alors "Yoo mesqela" (joyeux mesqel)

Demera 

À Arba Minch, l'ethnie locale, les Gamo (qui veut dire lions) ne parlent pas bien anglais. Ce la va donner lieux des petits moments amusants. Au resto on commande du poulet rôti et on nous amène des pâtes au thon. Incompréhension, pensons-nous. Le lendemain, pour assurer le coup, Naty va commander pour nous, en amharique. Et le résultat n'a pas été meilleur. Il demande une pizza et il devra manger... un burger. On a bien rit.

Sositi buna

Margot qui commande trois cafés en Amharique

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Nous sommes toujours accompagné d'Ali et Zola. Hier, autour d'un café (que même Margot se met à boire), Candice a dit à Zola qu'elle trouvait son sweat de l'Éthiopie sympa. Aujourd'hui, Zola va offrir son sweat à Candice. Ces deux-là sont vraiment cool, et en plus ils mettent l'ambiance. Nous allons donc les suivre à une fête à laquelle nous n'étions pas vraiment conviés. Mais pour le coup, on va se la jouer greffe.

Ali et Zola 

Direction donc le village de Hayzo Dorze. Les Dorze sont une ethnie d'agriculteurs/tisseurs dont les maisons traditionnelles sont construites en bambou. Elles sont en forme d'éléphants et peuvent mesurer jusqu'à 12 mètres de haut. C'est parce dans la région il y a des thermites qui grignotent les maison par le bas. Donc plus la maison est ancienne, moins elle est haute. CQFD

Maisons Dorze 

Si tu as un chat, c'est que tu as des problèmes de souris !

Proverbe éthiopien livré par Naty

Chez les Dorze, le araké coule à flot. Après deux, trois culs secs, bien incité par Ali (qui en est lui à deux trois bouteilles), je suis près à être déguiser en roi Dorze, et à danser.

Plus tard, Naty nous emmène un peu plus loin dans le village. Là, un type très alcoolisé va nous refaire le coup de la galette d'incet, la même qu'on a déjà vu, à la différence près qu'il appelle cela "koncho" ici. Nous on connait, et on n'aime vraiment pas ça. Mais le gars est assez autoritaire, et veut nous forcer à en manger avec du miel, organique certes, et un verre d'araké. Naty est un peu gêné et sent bien que nous ne sommes pas très heureux de la situation.

Une fois partis de cet endroit, nous allons lui faire part de notre mécontentement. Nous allons alors avoir une discussion à coeur ouvert. Il va nous expliquer, pourquoi et comment nous nous sommes ici. Nous avions déjà senti qu'il y avait un truc bizarre quand il s'était caché dans le minibus pour ne pas être vu à notre arrivée.

"Écoute ton père, obéit à ta mère"... hein Margot ! 

Pas vraiment de fou non plus, mais des histoires de renvois d'ascenseur envers un gars qui l'a aidé à une époque, et qui est moins bien aujourd'hui (on a bien vu qu'il n'était pas en forme 🤭). Donc, il voulait emmener des touristes chez lui, histoire de partager les profits que cela engendre dans une période très difficile pour le tourisme en Éthiopie. Bref, après quelques explications, nous avons mieux compris. Compris surtout à quel point ce gars un peu timide à un énorme coeur.

Quoiqu'il en soit, ce Mesqel passé avec lui restera, à coup sûr, un moment unique et important de notre voyage.

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Notre découverte de l'Éthiopie se poursuit au sud d'Arba Minch, chez le Konsos. Leurs terres pauvres et arides ont été domptées par la pratique de la culture mixte en terrasse. Leurs maisons sont rondes, faites de bois et de chaume, avec une poterie sur le faîtage. Des remparts concentriques protègent les villages où serpentent d'étroits chemins délimités par des murets de pierres qui empêchent "l'ennemi" de se déplacer facilement. Dès que la communauté s'agrandie, les Konsos construisent un nouveau rempart à l'extérieur de l'ancien. Sur les places publiques, les Moras, il y a une maison communautaire où dorment les gardiens du village et les voyageurs de passage. C'est aussi là que se tiennent les conseils. Nous allons nous baladé un petit moment dans un village, explorer coins et recoins. C'est ici que nous verrons les pieds les plus dégueux de notre voyage 😀

Village Konso 

Cette ethnie possède un petit musée, financé en partie par les autorités françaises. On peut y trouver, entre-autres, des waakas, des statues funéraires scupltées dans du bois genévrier ou d'acacia. Ces sculptures commémoratives représentent des défunts, dignitaires, notables ou héros, ayant de grands faits d'armes à leur actif : si la personne a tué un lion durant sa vie, elle pourra être représentée... avec un lion ! Ces waakas, dont les hommes portent toujours une représentation phallique sur la tête, ont un rôle biographique. A travers elles, c'est la vie des anciens qui est transmise de générations en générations.

Les waakas 

Les Konsos cultivent le Moringa. C'est un arbre très important dans la région dont les feuilles sont consommées comme des épinards. Ce sont également des tisseurs. Je ne vais donc pas échapper au déguisement traditionnel. Ils ont aussi un rite de passage à l'âge adulte pour les garçons : ils doivent passer par-dessus leur tête une pierre ronde de 60 kg. Un rituel auquel les enfants se préparent avec des pierres de plus en plus lourdes. C'est l'une de cette petite pierre pour ado que Naty va soulever. Avec la vraie, il va juste se contenter de faire l'imbécile ! Quant à moi, je ne vais pas me risquer à l'humiliation publique.

Ça c'est pour les ados. Les enfants Konsos, eux, rivalisent d'ingéniosité pour essayer de vendre des trucs aux touristes. Avec de petites baguettes de bois, ils fabriquent des lunettes, des petites voitures Toyota et des télés Konsos. C'est en fait un cadre en bois, dans lequel ils ont inséré une feuille sur laquelle ils dessinent des animaux. On peut faire défiler les différents animaux grâce à un petit mécanisme.

Les ruches 
Naty, Massaï, Margot et Stéphane 

Avant notre dernière visite de la région, nous retournons vers Arba Minch. En chemin, nous profitons d'un arrêt au bord de la route pour donner le peti dej que nous n'avons pas manger à un gamin. L'image de ses yeux quand il ouvre le sac et découvre que ce sont deux gros pancakes restera à jamais gravée dans nos mémoires.

Si tu vois quelqu'un qui court la nuit, c'est qu'il est fou !

Proverbe éthiopien. Naty Tadese notre guide

Notre hôtel, le Paradise, est situé en hauteur, et donne sur une vaste plaine couverte de forêt. C'est un meilleur hôtel que lors de notre premier stop à Arba Minch. Nous avions eu le malheur de dire à Naty que dans le précédent le café était le pire qu'on avait bu en Éthiopie. Pas de problème, ou plutôt "chigiri ila" (le contraire de "chigiri ale"=il y a un problème), il nous a changé d'hôtel. Pas moyen de boire du café infame en Éthiopie ! Le matin nous sommes régulièrement visités par des singes que les gardiens du lieu s'empressent de chasser et par des familles de phacochères.

Avant de retourner sur Addis Abeba, il nous reste à faire une petite balade en barque sur le lac Chamo. Pas fou comme visite. Tout semble un peu à l'abandon, même l'entrée du parc naturel de Nech Sar. Le lac très haut a englouti une partie de la forêt avoisinante et les infrastructures qui allaient avec. Le seul intérêt de cette rapide visite sur ces eaux, ce sont les crocodiles qui peuplent le lac. Le bateau à côté de nous, car nous ne sommes pas seul à venir voir ces crocs du Nil, va se faire une petite frayeur quand un des gros reptiles dont ils vont s'approcher un peu trop près va bondir en direction de l'embarcation. Nous verrons aussi quelques aigles pêcheurs, des hippos, et le repère des braconniers qui viennent illégalement pêcher ici, mais globalement la balade présente peu d'intérêt.

le lac Chamo 

Pour rentrer sur Addis Abeba, nous allons prendre l'avion. Il est donc temps de dire au revoir à Massaï, notre chauffeur (parfois pilote), qui doit ramener le van sur la capitale. Naty va l'accompagner, mais lui, nous allons le retrouver. Tout au long de ce voyage, nous avons pu constater que Massaï était une légende du transport de touristes... il connaissait et était connu de tout le monde. Nous avons pu également voir l'importance pour lui des pratiques religieuses. Notamment lorsqu'on voulait partager crêpes ou pancakes avec lui et qu'il ne pouvait pas en manger car c'était jour de carême (c'est à dire sans protéine d'origine animale). Cela arrivait tous les mercredis et vendredis (la religion orthodoxe éthiopienne impose 180 jours obligatoires de jeûne ou carême aux fidèles).

Avant de nous quitter, nous avons évidemment remercié Massaï comme il se doit, ce qui nous a valu un "egziabher yestelegn", "dieux vous le rendra".

Massaï, notre chauffeur 
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Notre retour à Addis débute direct avec des problèmes avec l'Eliana hotel. Un problème de chambre triple qui se répétera tout au long de notre voyage. Il faut parlementer, quasiment s'embrouiller, avant d'avoir une chambre, puis finalement en changer, et obtenir un lit supplémentaire. Enfin un lit... façon de parler, car la moquette aurait été plus confortable que cet instrument de torture assurément confectionné par un fakir dans le but torturer les plus résistants des Yogis hindous. Dans ces conditions, c'est moi qui vais dormir sur cette couche quelque peu rigide [#euphémisme].

Une fois nos soucis d'intendance réglés, nous voulons visiter le Mercato, considéré comme le plus grand marché à ciel ouvert d'Afrique. C'est le beau-frère de Naty qui nous y promène. On y trouve un peu de tout, et aussi n'importe quoi, en très grande quantité, avec de nombreuses choses recyclables, ou non, mais quoi qu'il en soit recyclées.

Comme hab, Margot est en claquettes, et je vous laisse donc imaginer la tête de ses pieds après notre petite ballade dans ces ruelles humides, en particulier celles des fruits et légumes.

Le Mercato d'Addis Abeba 

Pour clôturer notre voyage, Naty nous a prévu une soirée diné/spectacle dans un resto éthiopien, le Yod Abyssinia Ethiopian Cultural Ambasader Restaurant. Au début, on n'est pas très chaud. Surtout qu'on n'est pas sûr que Naty sera là. Finalement, il nous rejoint et nous allons passer un très bon moment, épicé comme à l'accoutumé, enivré par les volutes d'encens qui accompagnent toujours le café, et rythmé par les danses traditionnelles des différentes ethnies.

Le Yod Abissyna 

À cette période en Éthiopie, c'est l'Ireechaa, une fête annuelle Oromo. Addis est donc envahi de gens vêtus en rouge et noir (les couleurs des Oromos), venus célébrer l'année écoulée. La nuit a donc été agitée, car un Ireechaa ça ne dort pas.

En plus, il pleut 💦. Heureusement, nous allons être réconfortés par quelques petits trésors débusqués au "Gâteau café", une enclave française sur Churchill avenue : baguette, pains au chocolat, croissants et conté à notre menu du jour, qui eut cru que nous trouverions ça ici ? Alors comme on dit en Éthiopie "Bet'ami ãmeseginalehu", merci beaucoup.

Le wifi de l'hôtel est une vraie galère. Pas moyen de mater une série ni de poursuivre l'écriture de cet interminable carnet de voyage dans la chambre. Les visios avec la famille et la consultation de nos réseaux sociaux se passent dans le couloir de l'hôtel. Un couloir défouloir devenu aussi lieu de rencontre.

C'est là que nous allons sympathiser avec Mohamed, un Djiboutien qui travaille à la fédération de foot, et qui peste également contre le wifi. Et puis, il a l'air d'être un peu en manque d'amis. Donc, à la place des cordons-bleus du resto de l'hôtel qui nous nourrissent depuis quelques jours, nous sommes invités à manger un burger, au frais de la fédé de foot de Djibouti. Le soir venu, nous voilà donc parti, à la recherche d'un resto de burger dans un quartier un peu glauque où la prostitution semble avoir toute sa place. Nous choisissons finalement le Wom burger. Un choix peu coûteux, mais à la viande goûtue ! On commande tous des burgers différents, et on a tous le même burger. Mais ça, on y est désormais habitué. En revanche, j'ai vu dès la première bouchée que la suite du repas allait être difficile pour Candice et Margot. Moi, je me suis forcé, c'est une invitation... et un repas gratuit. Mais Candice et Margot ont immédiatement adopté la posture des filles qui n'ont pas trop faim. On ne va pas se mentir, c'était dégueulasse. Non, c'était avarié 🤮.

Bien qu'il n'y soit plus obligé contractuellement, Naty va revenir nous voir le dernier jour de notre voyage en Éthiopie. Il veut nous montrer Lucy. Mais le musée national d'Éthiopie est en travaux, donc pas moyen pour nous de voir l'Australopithèque. Nous allons donc nous balader dans différents districts d'Addis, et parfois découvrir des lieux étranges comme cette passerelle enjambant une grande avenue et qui sert de latrines 💩.

Dernier moment avec Naty 

Avant de rentrer, Naty tient absolument à faire nettoyer les chaussures boueuses de Margot. Une expérience inhabituelle au résultat spectaculaire.

Street cleaning de chaussures 

Puis viens le temps d'un dernier café. L'occasion de dire à Naty combien nous avons aimé partager ces moments avec lui. Combien sa gentillesse, sa timidité, son abnégation, l'amour qu'il a de son pays nous a touché. Combien nous sommes tristes de le quitter.

Et de lui faire la promesse que si nous revenons un jour en Éthiopie, pour visiter Dallol par exemple, nous serions honorés de le faire en sa compagnie, car il a été plus qu'un guide.

Au revoir Ethiopie, et merci Naty.

Le dernier café 

Margot = ማርጎት   -   Candice = ካንዲስ   -   Stéphane = ስቴፋን

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Publié le 9 décembre 2023

Le cauchemar. Oui. Une de ces galères que l'on sait pouvoir arriver quand on se lance dans une aventure comme celle-ci, mais que l'on préfèrerait éviter. Avant de fouler le sol américain, il va nous falloir l'affronter.

Notre programme de base était de rejoindre Portland depuis Addis-Abeba. Là-bas, Candice avait organisé un rendez-vous avec un shoes designer qui devait nous faire visiter l'usine Nike. Pour cela, nous avions trouvé, longtemps à l'avance, un billet au départ d'Éthiopie avec 2 escales : une à Francfort, en Allemagne, et une à Vancouver, au Canada. Nous ne verrons jamais Portland.

Tout c'est joué au départ d'Éthiopie. Au comptoir, on nous demande nos billets, nos passeports - ça, c'est bon - et les papiers qui nous autorisent l'accès aux États-Unis, l'ESTA. Enfin, c'est ce qu'on croit. L'ESTA, on l'a aussi. On sent bien qu'il y a un moment de flottement et que la fille d'Ethiopian Airline ne comprend pas plus ce qu'on lui dit, que nous ce qu'elle tente de nous raconter. Au bout du compte, tout semble rentrer dans l'ordre et on nous laisse passer.

Nous sommes largement en avance et après une longue attente, nous embarquons direction Francfort, notre première escale. Là, on se balade un peu, on passe les contrôles et on se prépare à embarquer sur notre second vol sur Air Canada.

Mais non. Quarante minutes avant le décollage, on entend un appel dans l'aéroport nous demandant de nous présenter au guichet d'embarquement. Là, une femme nous explique, dans un anglais que nous comprenons cette fois, que pour aller à Vancouver, il nous faut l'ETA. Sauf que cette escale ne durant que deux heures, et que nous ne descendions pas de l'avion, nous n'avions pas fait de demande d'ETA ! Pas de problème nous dit-elle, l'ETA s'obtient en ligne en à peine 10 minutes. Il suffit de payer.

OUF, se dit-on. Sauf qu'en nous connectant sur le site officiel, impossible d'obtenir cette putain d'autorisation... le site est en maintenance. Juste deux heures, juste maintenant, juste quand on en a plus besoin que jamais. Sans ce papier, impossible d'embarquer. La rigidité allemande combinée à l'intransigeance anglo-saxonne des Canadiens, nous mettent face à un individu avec lequel il est impossible de négocier. Rien n'y fera, pas même les suppliques de Candice.

L'instant est irréel. Nous sommes contraints de regarder décoller notre avion, pour réussir à réaliser qu'il n'y a plus d'espoir de monter à bord. Il part. Sans nous. Tout ça à cause d'un manque de vigilance de notre part, d'un putain de papier que nous aurions pu obtenir quand on glandait à l'aéroport d'Addis-Abeba, du sale type du guichet avec lequel on ne transige pas, d'un site en maintenance. C'est un mélange de colère, de désespoir et frustration qui s'empare alors de nous. Ces billets pour Portland, étaient les plus coûteux de notre année de voyage. Et puis nous avions réservé 5 nuits dans un Airbnb. La perte financière est conséquente.

Heureusement, nous avons eu la présence d'esprit de leur demander de sortir nos sacs de ce maudit avion. Nous voici donc plantés dans l'aéroport de Francfort avec nos sacs, sans avoir rien à y faire. Nous décidons alors de nous poser au McDo et de prendre le temps de digérer tout ça (confirmation : le MacDo, ça ne se digère pas 😀). Après une bonne heure d'atermoiement, nous décidons d'être pragmatiques. il faut rebondir. Toute les possibilités sont envisagées. Rentrer chez nous (et oui), ne pas aller au États-Unis, prendre le prochain avion pour Portland,...

Finalement, nous arrivons à la conclusion que nous voulons aller aux USA, que si nous rentrons chez nous, même en se disant qu'on pourrait trouver un vol pour Portland par la suite, nous aurons du mal à repartir vu l'état dans lequel nous étions. Il nous faut continuer notre trip le plus rapidement possible, et que cela nous coûte le moins cher possible également. Ce sera donc Los Angeles, via Varsovie, le lendemain. Il ne nous reste plus qu'à trouver un hébergement pour la nuit, mais Francfort, c'est hors de prix. Impossible vu les circonstances.

Nous allons passer une nuit horrible dans l'aéroport avec les vagabonds du coin. Mais le lendemain, nous sommes vivants, avec toutes nos affaires et prêts à poursuivre cette aventure. Finalement, ce n'est qu'un problème d'argent.

Arrivé à Varsovie, nous ne nous faisons pas avoir par les formalités douanières un peu tatillonne. Candice et Margot ont droit à un traitement de faveur : un petit contrôle stupéfiant. Fouille générale, des chaussures et teste des sacs cabines ! Ben voyons.

Heureusement, qu'on s'y est pris en avance cette foi-ci. Toujours est-il qu'en-dehors du temps que ça prend. Normalement pas de problème. Nous ne transportons pas de sachet de cocaïne. Pas de problème pour Candice. En revanche, pour Margot, ce n'est pas la même ! La douanière passe son petit chiffon dans tout son sac puis le place dans le détecteur. Là, tout sonne et s'affiche en rouge. À ce moment, une légère angoisse nous envahit. Mais la douanière a semble-t-il l'habitude et recommence l'opération. Cette fois, le voyant est vert.

Nous pouvons donc poursuivre notre chemin, jusqu'à Los Angeles donc. Nous sommes plus léger de quelques euros, mais soulagés.