Carnet de voyage

Voyage en Thaïlande

10 étapes
3 commentaires
30
Par Manuel
9 jours en Thaïlande, de la bouillonnante Bangkok aux plages paradisiaques de Ko Samui en passant par l’antique Ayuthaya.
Mars 2016
9 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Après un vol de nuit, nous sommes arrivés tôt à Bangkok. Nous avions réservé au Lamphu Treehouse, à Banglamphu (le quartier juste au nord de Ko Ratanakosin qui abrite les deux principaux palais de la capitale). Une charmante bâtisse au bord du canal avec piscine, terrasse et bar sur le toit.

Hôtel Lamphu Treehouse, à Banglamphu  

Petite balade à Banglamphu pour se rendre au Wat Pho, vaste temple. Des Wat, on en trouve partout, à Bangkok et ailleurs, c’est le nom donné aux monastères thaïlandais. Le Wat Pho est le plus vaste et le plus ancien de la ville, fondé au XVIème siècle, à l’époque d’Ayuttaya. Les deux traditions du Wat Pho sont l’enseignement et la médecine, ce qui explique qu’on y croise des gamins et un centre de massage traditionnel (où l’on peut au choix apprendre la technique ou se faire masser). Le point de départ est le wi-hatn, le sanctuaire principal, qui abrite un immense bouddha couché de 46 mètres de long et 15 mètres de haut. La structure est faite de briques, recouverte de plâtre puis de feuilles d’or. Il évoque le passage du Bouddha au nirvana (sa mort en somme). Il n’y a pas grand-chose à voir hormis la plante des pieds incrustée de nacre. Manque de chance, les divins petons étaient en travaux. On circule donc autour du bouddha en ayant bien pris soin de poser ses chaussures à l’entrée. Le long d’une des parois, 108 bols à aumônes en bronze sont disposés et pour 20 bahts vous pouvez acheter 108 pièces et prendre part à la procession de touristes et de fidèles qui déposent une pièce dans chaque bol…

Wat Pho 
Wat Pho 

Autour de l’autre grand bâtiment du Wat pho se trouvent deux galeries abritant 394 buddhas dorés. A noter, les fidèles peuvent acheter tout un tas de choses pour leurs dévotions, dont des feuilles d’or qu’ils collent sur les statues prévues à cet effet. Nous avons beaucoup aimé les chédi royaux, des sortes de pyramides colorées. Les 4 principaux, en porcelaine, symbolisent les 4 premiers rois de la dynastie Chakri. A noter aussi, ces deux géants de pierre en granit qui ressemblent à des savants fous tout droit sortis de l’imagine de Lewis Carrol.

Buddhas dorés, Wat Pho

ATTENTION TAXI ! Il faut s’armer de patience. Les chauffeurs parlent pas (ou mal) anglais, ils ont donc du mal à comprendre où vous souhaitez aller (le plus simple étant de leur montrer votre destination écrite en thaï. Il faut insister pour qu’ils allument le compteur. Et ajouter les frais d’autoroute (à votre charge, entre 25 et 50 bahts) lorsqu’ils l’empruntent. Dans l’un d’eux, nous nous étonnons de cet autocollant interdisant de manger, de boire dans le véhicule, de fumer aussi et plus insolite, de faire l’amour (oui oui, il y a un autocollant pour dire qu’il est interdit de faire l’amour dans le taxi !!).

2

Petite baignade l’après midi et sortie le soir à China Town, l’incontournable quartier chinois de Bangkok. Une ambiance délirante dès le coucher du soleil. Des dizaines de vendeurs de rue s’installent. Brochettes en tous genres, plats de nouilles, fruits frais découpés et mis en sachets (mangue, ananas, durian, mangoustan, goyave, pastèque), jus de fruits pressés (fruits de la passion, citron, orange, etc.), dim sum chinois, crêpes fourrées… Une profusion incroyable et des saveurs venues de toute l’Asie.

Nous nous installons à l’angle de Th Phadungdao et Th Yaowarat où 4 échoppes de fruits de mer se font face avec des enfilades de barbecues et des tables installées pêle-mêle sur le trottoir. Au menu : sardines grillées et crabe sauté aux nouilles. Un régal ! En dessert, j’ai retrouvé ce met dont je raffole dans les restaurants thaïlandais en : des tranches de mangue fraîche accompagnées de riz gluant et d’une sauce sucrée à la noix de coco.

3

Direction le Grand palais et le Wat Phra Kaew. Les hommes doivent porter des pantalons et les femmes couvrir leurs épaules. Pour les étourdis et ceux qui ont avalé un bout de la consigne, on peut se faire prêter (moyennant une caution) pantalons, chemises et jupe longue dit sarong (les mini-jupes sont interdites) à l’entrée. Le temple le plus prestigieux du pays, historiquement lié à la fondation de Bangkok. Temple royal utilisé seulement pour certaines cérémonies, il fait figure de véritable ville religieuse avec ses multiples cours, chedis et statues de créatures mythologiques. Il fut construit pour abriter dignement le bouddha d’émeraude, statuette investie de pouvoirs occultes (et oui !). En réalité, cette petite statue de 66 cm de haut est en néphrite, une sorte de jade. Ca brille et ça éblouit ! La foule est dense et compacte. On se réfugie un moment dans les galeries aux superbes fresques murales.

Wat Phra Kaew 

On enchaîne avec le marché des amulettes, bien caché. Un dédale de venelles où chacun vend quelques amulettes ou des centaines. Assurances contre tous les risques de la vie, les Thaïlandais en raffolent. Chacune est dotée de pouvoirs particuliers, ce qui explique que certaines personnes en portent des douzaines (ou les fond pendre dans leur voiture). Pour être efficace, l’amulette doit avoir été bénie par un bonze ou un chaman. Formes, tailles et matières variées (à noter, la présence importante de phallus, ce qui donne une idée des vœux formulés…). Tout au fond de ce labyrinthe, nous dégotons un petit restau de quelques tables, qui donne sur le canal. Un repas délicieux à deux pour moins de 4 euros.

Marché des amulettes 

Partout en Thaïlande, nous sommes impressionnés de voir devant chaque hôtel, restaurant, presque chaque habitation une « maison d’esprits ». Certaines très modestes, de petites tailles, d’autres plus ostentatoires. Ces constructions miniatures sont destinées à abriter l’esprit du terrain (Phra Phum) et à recevoir les hommages des personnes qui ne veulent pas d’ennuis et souhaitent voir exaucer leurs prières. Fleurs, encens mais aussi nourriture (qui pourrit) et boissons s’accumulent devant de petits personnages, serviteurs ou animaux tenant compagnie au maître des lieux, le Phra Phum. Au bord d’une route (près d’une plage mais loin de toute habitation !) à Koh Samui, nous avons vu des dizaines de bouteilles d’eau et de boissons sucrées accumulées près de l’un d’eux.

4

L’après-midi, c’est notre moment luxe calme et volupté du séjour. Nous avons réservé un massage, gommage et soin du visage au Spa 1930. Pas de luxe clinquant. Une petite maison toute simple, en bois, dans le style British des années 1930 (comme son nom l’indique). Les produits de soins et les huiles de massage sont à base de remèdes traditionnels thaïlandais. Pour le gommage (celui que nous avons choisi), noix de coco et orange, pour le visage, yaourt et concombre (entre autres). Une parenthèse de détente et de bien être. Pas donné mais on en ressort revigoré (et épuisé comme après un bon massage). Petite pause pour le diner à 16 mètres de là (c’est le bâtiment d’à côté), restaurant chic avec patio à la végétation luxuriante. Comme partout, nous n’hésitons pas à demander à ce que les plats soient moins épicés que ce qui est prévu.

Notre salle de massage au SPA 1930
5

Après une matinée de repos-baignade à notre hôtel, nous partons pour Ayuthaya, à 1h30 de Bangkok. Capitale du Siam du 14ème au 18ème siècle, Ayuthaya était un port de commerce. A une époque, le royaume gouvernait un territoire plus vaste que l’Angleterre et la France réunies. Des dizaines de rois s’y succédèrent et engagèrent plus de 70 guerres en 400 ans. Le dernier combat eut lieu en 1767 quand l’armée birmane envahit la ville et pilla la plupart de ses trésors, détruisant les temples au passage. On peut aujourd’hui visiter les vestiges de ces temples. Ils sont nombreux. Nous en visitons 4.

Wat Maha That

Le Viharn Phra Mongkol Bopitr, un sanctuaire abritant le plus grand bouddha de Thaïlande : une statue de bronze de 17 mètres datant de la fin du XVème siècle. Toutes les heures, la tenue du Bouddha (une sorte de pagne de couleur orange) est changée. Les visiteurs assis devant lui (attention, lorsqu’on s’assoit face à Bouddha, il faut toujours veiller à ne pas pointer ses pieds dans sa direction ; le mieux étant de s’asseoir sur ses genoux) répètent des psaumes avec des carrés de tissus pliés dans les mains puis les lancent aux employés du temples situés sur les genoux de bouddha. Ces derniers les nouent les uns aux autres puis renvoient l’immense tissu sur l’assistance afin de déplier l’ensemble. Le spectacle est impressionnant et émouvant, y compris pour les agnostiques que nous sommes.

Le plus grand bouddha de Thaïlande 
Changement de la tenue du bouddha 

Wat Phra Mahathat. On y trouve le Bouddha le plus photographié d’Ayuthaya : une tête en grès mystérieusement enchevêtrée dans les racines d’un arbre. Les touristes défilent pour se faire photographier (accroupis, en signe de respect) devant. Le Wat possède un prang (c’est le nom donné aux chedis de style khmer) central et des rangées de bouddhas décapités.


Wat Phra Mahathat 

En Thaïlande, il est du devoir de tout homme de passer une brève période de sa vie comme moine, de préférence à la fin de ses études, avant d’entamer une carrière et de se marier. La famille acquiert beaucoup de mérite lorsqu’un de ses fils prend la robe. Traditionnellement, les novices passaient 3 mois au wat. Aujourd’hui, certains y restent seulement une semaine.

Wat Yai Chai Mongkhon abrite un bouddha couché de 7 mètres de long. Le roi U Thong fit construire ce monastère en 1357 pour héberger des moines du Sri Lanka.

Wat Yai Chai Mongkhon 

L’ancienne Ayuthaya est construire sur une île, elle est sillonnée de 140 km de canaux. Pour nous rendre au dernier temple, nous prenons le bateau. La ballade permet de voir les habitations de tous genres qui bordent les rivières.

Balade en bateau sur les canaux  

Nous arrivons au Wat Chaiwatthanaram quelques minutes avant le coucher du soleil. La vue est superbe. Nous croisons des moines qui se font photographier devant les ruines, comme les touristes. La journée s’achève dans un petit restaurant au bord de l’eau.


Au passage, notre guide pour la journée nous emmène nourrir de « baby banane » (appelée aussi « bananes naines ») les éléphants. Une attraction pour les touristes mais on se laisse prendre au jeu. L’éléphant est très agile de sa trompe et saisit parfaitement bien chaque banane (il peut aussi si on le laisse faire s’emparer du régime et l’engloutir d’un seul coup). Je ne suis pas très rassurée mais finis par le caresser. Pour finir, on lui tend un billet qu’il remet délicatement à son cornac.

6

C’est l’un des plus grands marchés au monde. Ouvert le samedi et le dimanche seulement, nous avions calé notre voyage en faisant en sorte de ne pas le rater. C’est immense. Et on y trouve de tout, des foulards en soie et en coton en passant par les guirlandes d’éléphants en tissus colorés, des bijoux en tous genres (perles, argent, tissage, etc), des « antiquités » (statuettes de bouddhas de toutes tailles et de toutes couleurs, éléphants en bois sculpté), des savons promis 100 % naturel (la Thaïlande n’a pas échappé à la mode du bio !), des vêtements, des semences, du mobilier, de la vaisselle… L’occasion de rapporter de quoi faire de petits cadeaux pour toute la famille. Il y a aussi de quoi boire et manger, soupe en tous genres, nouilles, fruits. De quoi reprendre des forces. Contrairement à ce que ce qu’on pourrait penser, les stands sont organisés (même si ce n’est pas toujours respecté) par secteur d’activité. La plupart des prix sont fixes. Lorsqu’ils ne sont pas indiqués, on peut marchander un peu mais les tarifs étant quand même très raisonnables, il ne faut pas compter sur de trop grosses ristournes.

L’après-midi, nous nous envolons pour Ko Samui, à une heure de vol de Bangkok.

7

Nous avons réservé une chambre dans un petit coin de paradis, au Prana ressort, sur la côte nord de l’île de Ko Samui, entre Bophut et la Big Bouddha Beach. Un magnifique et petit ressort où tout est décoré avec goût dans un style très épuré. L’hôtel dispose de 2 piscines, l’une au pied des chambres, avec un bar attenant. La seconde, à débordement, en face de la plage (il suffit de traverser la route pour y être). L’endroit est idyllique, dans une zone peu fréquentée. La plage est impeccable et la mer très calme (presque une mer d’huile mais avec néanmoins des marées), contrairement à la côte est de l’île, plus agitée.

Prana resort 

Fisherman’s village est le Saint-Trop’ de Koh Samui. Ce « village de pêcheurs » est un petit ensemble de petites boutiques-hôtels-restaurants ultra branché mais chic (enfin, à l’échelle de l’île, qui est loin d’être la destination la plus touristique de Thaïlande). La plage est très étroite (nous n’avons vu personne s’y baigner) et dès la tombée de la nuit, les restaurants s’y étalent avec force bougies et guirlandes lumineuses. L’endroit est vraiment très chouette, bien moins fréquenté en journée. On y dine un soir dans un petit restau japonais tenu par un couple de Français et installé en étage. Les tables sont face à la mer et les poissons excellents.

Fisherman's village 

Autre destination pour une baignade ou une balade en bord de mer, la plage de Chaweng, sur la côte est de l’île. Une immense plage de sable clair où se côtoient villas futuristes (comme la Librairy avec ses écrans plats et ses Mac présents partout) et repaires de retard.

Plage de Chaweng 
8

Nous louons un scooter pour être indépendants (en fait, il n’y a pas vraiment le choix car il y a peu de taxi et aucun taxi doté de compteur. Les courses étant à prix fixes et très chères). Nous partons le matin en direction de Nam Tok Na Muang, la plus haute cascade de Samui (30 m), à une heure de route. On se baigne dans les bassins à l’eau très fraîche après une bonne grimpette où je croise un serpent…

Nam Tok Na Muang 

Sur le trajet retour, nous nous arrêtons à Hin-Ta et Hin-Yai. Au sud de la plage de Lamai, ces deux formations rocheuses, baptisées « grand-père » et « grand-mère » ressemblent à des sexes d’homme et de femme. Si le premier paraît évident, nous avons du mal à distinguer le second. Nous y parviendrons ultérieurement en comparant nos photos avec celle d’une affiche indiquant le site! Le long du chemin pour y accéder, au milieu des nombreux petits stands de sucrerie, nous nous arrêtons pour goûter une des spécialités de l’île : la glace à la noix de coco maison servie dans une vraie coque, crémeuse sans être trop sucrée. Un régal !

Hin-Ta et Hin-Yai 

Nous poursuivons ensuite jusqu’à Lamai et nous arrêtons pour déjeuner au Samui Health shop de Lamphu, une boutique de produits bio qui fait aussi restaurant. Nous déjeunons à l’intérieur pour une pause fraîcheur. Le lieu fait un peu « bobo » mais le repas est un délice et change de la cuisine thaï traditionnelle. Nous testons le « baked rice with kim chi », un plat végétarien complet et vraiment excellent accompagné d’un cocktail de fruits maison. Nous en profitons pour acheter de la Pad Thai, un pot de sauce préparée qui accompagne les nouilles locales et du sucre roux avec de la noix de coco.

Samui Health shop de Lamphu

Nous enchaînons avec un petit massage au Golden hands massage situé à deux rues de là, une petite échoppe de massage qui ressemble aux autres mais mérite sa réputation. Le massage aux huiles d’une heure est à 300 bahts (ce qui est le prix à peu près partout sur l’île, soit moins de 10 euros…). Je tente de mon côté le « foot massage » d’une heure dont je sors complètement délassée… Nous filons ensuite sur la plage. Manque de bol, une tempête quelques jours plus tôt charrie les déchets. La plage est le lieu de résidence privilégié des touristes russes et allemands. De manière étonnante, les nationalités se répartissent sur l’île par zones… peut-être suite aux recommandations des guides de chacun ou au bouche à oreille.

Après notre baignade, nous déambulons sur le marché, le « walking street market », qui s’installe ce dimanche après midi pour la soirée à Ban Lamai. Ce marché change de village chaque jour de la semaine et démarre vers 16 heure pour fermer vers minuit. On peut y goûter les spécialités locales et acheter tout un tas de babioles.

9


Notre séjour sur place étant trop court pour envisager d’aller dormir à Koh Tao (l’aller-retour nous aurait pris plus d’une journée). Nous optons donc pour un tour d’une journée organisée par l’une des agences de voyage locales. Nous partons tôt le matin en « speed boat » pour Koh Nang Yuan, en longeant Ko Pha-Ngan, célèbre pour ses « full moon parties », ses fêtes de la pleine lune qui ne durent qu’une semaine dans l’année. Koh Nang Yuan est une île privée (il faut payer pour y mettre un pied et les bouteilles en plastiques y sont interdites) paradisiaque, qui s’étend sur deux cailloux à la végétation luxuriante reliés par un mince chemin de sable aussi blanc que sur les cartes postales. On y fait un peu de snorkeling en veillant à nous éloigner de la foule (le lieu est ultra prisé) et on croise de jolis poissons colorés, poissons clowns et des tas d’autres dont j’ignore le nom. Les fonds sont un peu décevants, avec peu de coraux…

Les bateaux ultra-rapides pour se rendre sur Koh Tao 

Nous filons ensuite pour Sairee Beach sur Koh Tao, une île couvert de jungle (et réputée pour ses sites de plongée situés à proximité de ses côtes) pour le déjeuner avant de replonger du côté de Tortle Bay (qui doit son nom à un rocher en forme de… tortue). Comme nous plongeons directement depuis le bateau, nous croisons cette fois davantage de poissons.

Tortle Bay 

Le lendemain, après une matinée tranquille, nous repartons pour Bangkok.

10

De retour dans la capitale, nous nous installons dans le quartier moderne de Sukhumvit, situé à l’est de la vieille ville. Nous partons sur les traces de Jim Thompson. Un architecte américain né en 1906 qui, après avoir servi dans l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, se passionna pour la soie thaïe tissée à la main et se consacra à la renaissance de cet artisanat tombé dans l’oubli. On peut visiter sa maison (avec une guide francophone, visite inclue dans le prix du billet d’entrée), située au nord du klong (la rivière) Saen Saep, cernée de tours et de centres commerciaux. Pour la construire, en 1959, Jim Thompson fit venir de différents endroits du pays six maisons en teck, vieilles de 50 à 180 ans, pour les remonter et les agencer en une seule et même habitation dédiée à la beauté et à la douceur de vivre. Les maisons (on trouve aussi la maison de son jardinier et celle de sa femme de ménage) sont construites sur pilotis, une technique en Thaïlande pour se prémunir des inondations en saison des pluies, les tuiles de la toiture proviennent d’Ayuthaya. L’architecte respecta les cérémonies religieuses traditionnelles locales pour la construction de sa maison. Comme tout le monde, il consulta un astrologue pour savoir quand la construire… Ce dernier lui prédit qu’il devrait se montrer méfiant l’année de ses 61 ans. Et le 26 mars 1967, l’année de ses 61 ans, Jim Thompson, en week-end chez des amis dans les Cameron Highlands, en Malaisie, disparut mystérieusement. On ne sut jamais ce qui lui était arrivé. Mais dans sa biographie « The Ideal Man », le journaliste américain Joshua Kurlantzick, suggère que son anti-américanisme, à la fin de sa vie aurait pu pousser la CIA à l’éliminer… On trouve dans sa maison de nombreux articles d’artisanat thaïlandais traditionnel ainsi qu’une belle collection de sculpture bouddhiques et de tissus anciens. La végétation du jardin est luxuriante. Un écrin de verdure dans ce quartier si pollué. On trouve à la sortie de la maison une des boutiques Jim Thompson, aux foulards et aux étoles splendides (qui font mieux réaliser que la plupart de ceux du marché de Chatuchak, pourtant garantie « thaïland silk » ne sont que des contrefaçons).

Maison de Jim Thompson 

Nous poursuivons en longeant l’artère Rama I, bordée de gigantesques « mall center » dont le célèbre Siam Paragon avec ses boutiques de marques de luxe, ses restaurants (au rez-de-chaussée), ses cinémas, etc… Un peu plus loin encore, au pied de l’hôtel Erawan, nous nous arrêtons longuement à la maison d’Esprit de l’Erawan. Un sanctuaire hindouiste dédié au dieu Indra et à sa monture, l’éléphant Erawan, construit puis reconstruit –il fut mal construit la première fois ce qui entraîna une succession de malheurs. C’est donc un temple hindou mais ça n’empêche pas les Thaïlandais, pourtant bouddhistes, de s’y précipiter. Sur le trottoir, les fidèles achètent des colliers de fleurs (oranges, blanches ou violettes), des boutons de lotus aux pétales soigneusement repliés (dont les feuilles ont été retirées), de l’encens, de petits éléphants de bois pour faire leur dévotion. Les plus croyants font la queue pour s’offrir quelques minutes de danse des gracieuses danseuses en costumes traditionnels. Pendant que le fidèle s’agenouille pour prier, ces dernières (plus on paie plus elles sont nombreuses, de 2 à 10 ??) dansent pour le dieu et intercèdent en faveur du donateur. Bref, ce n’est absolument pas une attraction pour les touristes !

Nous rejoignons notre hôtel en bateau. Les bateaux-bus, faciles à utiliser, permettent de voir la ville sous un autre jour. On paie le ticket une fois assis. Le bateau s’arrête très brièvement à chaque embarcadère, il faut donc bien avoir repéré où s’arrêter. C’est une bonne façon aussi de narguer les légendaires embouteillages de Bangkok.

Balade en bateau pour rejoindre notre hôtel 
Dernière soirée sur le toit de notre hôtel avec la piscine qui côtoie les gratte-ciels...