De retour dans la capitale, nous nous installons dans le quartier moderne de Sukhumvit, situé à l’est de la vieille ville. Nous partons sur les traces de Jim Thompson. Un architecte américain né en 1906 qui, après avoir servi dans l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, se passionna pour la soie thaïe tissée à la main et se consacra à la renaissance de cet artisanat tombé dans l’oubli. On peut visiter sa maison (avec une guide francophone, visite inclue dans le prix du billet d’entrée), située au nord du klong (la rivière) Saen Saep, cernée de tours et de centres commerciaux. Pour la construire, en 1959, Jim Thompson fit venir de différents endroits du pays six maisons en teck, vieilles de 50 à 180 ans, pour les remonter et les agencer en une seule et même habitation dédiée à la beauté et à la douceur de vivre. Les maisons (on trouve aussi la maison de son jardinier et celle de sa femme de ménage) sont construites sur pilotis, une technique en Thaïlande pour se prémunir des inondations en saison des pluies, les tuiles de la toiture proviennent d’Ayuthaya. L’architecte respecta les cérémonies religieuses traditionnelles locales pour la construction de sa maison. Comme tout le monde, il consulta un astrologue pour savoir quand la construire… Ce dernier lui prédit qu’il devrait se montrer méfiant l’année de ses 61 ans. Et le 26 mars 1967, l’année de ses 61 ans, Jim Thompson, en week-end chez des amis dans les Cameron Highlands, en Malaisie, disparut mystérieusement. On ne sut jamais ce qui lui était arrivé. Mais dans sa biographie « The Ideal Man », le journaliste américain Joshua Kurlantzick, suggère que son anti-américanisme, à la fin de sa vie aurait pu pousser la CIA à l’éliminer… On trouve dans sa maison de nombreux articles d’artisanat thaïlandais traditionnel ainsi qu’une belle collection de sculpture bouddhiques et de tissus anciens. La végétation du jardin est luxuriante. Un écrin de verdure dans ce quartier si pollué. On trouve à la sortie de la maison une des boutiques Jim Thompson, aux foulards et aux étoles splendides (qui font mieux réaliser que la plupart de ceux du marché de Chatuchak, pourtant garantie « thaïland silk » ne sont que des contrefaçons).
Maison de Jim Thompson Nous poursuivons en longeant l’artère Rama I, bordée de gigantesques « mall center » dont le célèbre Siam Paragon avec ses boutiques de marques de luxe, ses restaurants (au rez-de-chaussée), ses cinémas, etc… Un peu plus loin encore, au pied de l’hôtel Erawan, nous nous arrêtons longuement à la maison d’Esprit de l’Erawan. Un sanctuaire hindouiste dédié au dieu Indra et à sa monture, l’éléphant Erawan, construit puis reconstruit –il fut mal construit la première fois ce qui entraîna une succession de malheurs. C’est donc un temple hindou mais ça n’empêche pas les Thaïlandais, pourtant bouddhistes, de s’y précipiter. Sur le trottoir, les fidèles achètent des colliers de fleurs (oranges, blanches ou violettes), des boutons de lotus aux pétales soigneusement repliés (dont les feuilles ont été retirées), de l’encens, de petits éléphants de bois pour faire leur dévotion. Les plus croyants font la queue pour s’offrir quelques minutes de danse des gracieuses danseuses en costumes traditionnels. Pendant que le fidèle s’agenouille pour prier, ces dernières (plus on paie plus elles sont nombreuses, de 2 à 10 ??) dansent pour le dieu et intercèdent en faveur du donateur. Bref, ce n’est absolument pas une attraction pour les touristes !
Nous rejoignons notre hôtel en bateau. Les bateaux-bus, faciles à utiliser, permettent de voir la ville sous un autre jour. On paie le ticket une fois assis. Le bateau s’arrête très brièvement à chaque embarcadère, il faut donc bien avoir repéré où s’arrêter. C’est une bonne façon aussi de narguer les légendaires embouteillages de Bangkok.
Balade en bateau pour rejoindre notre hôtel Dernière soirée sur le toit de notre hôtel avec la piscine qui côtoie les gratte-ciels...