Carnet de voyage

Oz : le sentier du Rayon

40 étapes
3 commentaires
14 abonnés
Dernière étape postée il y a 1125 jours
Crapahutages en terres australiennes, entre faune foisonnante, végétation sauvage et couleurs chatoyantes.
Mars 2020
365 jours
Partager ce carnet de voyage
1
1
Publié le 2 juillet 2020

Inutile de tergiverser : vous comme moi savons très bien que j'ai complétement failli à ma tâche de publications régulières depuis mon départ de France il y a six mois.

C'est une honte, c'est un scandale.

Mais c'est comme ça.

Et je ne vais évidemment pas me mettre à rattraper ce retard maintenant sinon je vais vous perdre dans la chronologie de mes aventures avant même d'avoir réussi à captiver votre attention ! (oui, j'ai la prétention de vouloir vous captiver, paf) Néanmoins, peut-être aurez-vous l'occasion de lire ici ou là dans les prochaines publications quelques références aux événements passés afin que ceux-ci ne soient pas totalement occultés de mes notes.

"Un jour peut-être, peut-être un jour..." comme disait Rouletabille.


Comme il faut tout de même contextualiser les choses, voici une liste de brèves :

- Arrivée à Brisbane début mars, j'ai échoué à l'auberge de jeunesse "Somewhere to Stay", un repaire de bonne humeur idéalement situé avec piscine et vue sur la ville ;

Vue depuis la terrasse de Somewhere to Stay

- J'y ai rencontré des gens tip-top avec qui j'ai construit une bonne pelletée de souvenirs oufzouf entre escapades dans la nature, farniente et boeufs musicaux (mention spéciale pour Thomas, Idir et Émilie, coeur-coeur sur vous si vous lisez ça) ;


Du fun, t'as vu !

- À cause du Corona (ici, personne ne dit Covid-19) il était évidemment impossible de voyager et quasiment impossible de trouver du travail, j'ai heureusement eu la chance d'avoir une réponse positive à une demande d'HelpX (site de volontariat en échange du gîte et du couvert) dans une petite ferme familiale à une centaine de kilomètres de Brisbane ;

- Je suis restée trois mois à Naughty Goat Farm (littéralement 'la chèvre coquine') en compagnie de Nicole, Hamish, leur jeune fils de deux ans Flynn, un couple de jeunes allemands également volontaires, le chien Diesel, le chat (aveugle) Aladdin, six chèvres et une floppée de poules, d'oies et de canards ;

Quelques membres de la famille !

- Le confinement est passé pour moi comme une lettre à la poste car j'étais bien occupée à fabriquer du savon, m'occuper des animaux, construire une annexe quasiment de A à Z pour accueillir les futurs volontaires et rénover la cuisine et la salle à manger de leur maison ;


Avant... après !

- Cette dernière semaine a été majoritairement consacrée à la préparation de mon départ et notamment à l'aménagement de ma voiture : j'ai déniché un coffre de toit et un super auvent d'occasion et Hamish a été fantastique en construisant un support pour que je puisse transporter des bidons d'eau et un jerrican d'essence de secours sur le toit !

Ça bosse !

Voilà, les bases sont posées.


Je suis partie de la ferme cet après-midi, après avoir passé un temps monstrueux à ranger mes affaires (c'est fou ce qu'on accumule en peu de temps quand on est sédentaire !). Quitter ma chère famille d'accueil fut difficile mais je suis quasiment sûre que je repasserais les voir d'ici quelques mois donc ce n'était pas non plus de terribles adieux...

Dîner d'au-revoir

J'ai simplement roulé deux heures vers le Nord jusqu'à un camping gratuit pas très loin d'un parc naturel que je souhaite aller découvrir demain matin. Quel plaisir de se retrouver à nouveau derrière son volant et voir défiler la nature au coucher du soleil ! J'aurai bien aimé prendre quelques photos au passage mais malheureusement je suis partie un peu trop tard et il était vraiment impératif que je ne perde pas de temps pour réduire mes (mal)chances de heurter un kangourou sur la route (apparemment ils se pointent tous au crépuscule).

Parée !

À demain pour une première randonnée qui s'annonce magnifique !

2
2
Publié le 3 juillet 2020

On ne m'y prendra plus !

Moi qui m'étais levée tôt afin de profiter de la belle lumière du matin pour partir à l'aventure, je me suis retrouvée comme deux ronds de flan en constatant que mon auvent était complètement trempé par la rosée ! Il a donc fallu que j'attende patiemment que le soleil daigne le sécher de ses rayons bienveillants... Ce qui est bête, c'est que je n'avais pas du tout besoin de le déplier hier soir ; c'était juste pour m'entraîner !

Mais comme à quelque chose malheur est bon, j'ai mis ce temps à profit pour souscrire une assurance avec option dépannage pour ma voiture. Quand tu vois le nombre de kangourous/wallabies et de morceaux de véhicules sur les bas-côtés, mieux vaut prévoir tes arrières !

Petit déjeuner en attendant que ça sèche !

Il était déjà onze heure quand j'ai enfin pu mettre les voiles et vu que je voulais éviter de marcher en plein cagnard, j'ai décidé d'aller faire le plein d'essence et de nourriture dans le village le plus proche. Je me suis aussi offert un super déjeuner dans un petit café très sympathique au jardin coloré.

Les burgers vécues, c'est la vie !

À deux heure, direction les Glass House Mountains ; nommées ainsi par James Cook car elles lui rappelaient les fourneaux des verreries de sa région. Il s'agit d'un groupe de treize collines qui surgissent abruptement de la plaine côtière de la Sunshine Coast. Elles sont les restes de bouchons volcaniques datant de plus de 26 millions d'années !

Ma petite randonnée a consisté à grimper jusqu'au sommet du Mont Ngungun : seulement 253 mètres de dénivelé, mais ça montait sec ! Surtout que ça faisait un bail que je n'avais pas marché...

Vert et haut !

La montée se faisait à l'ombre d'une végétation dense et flamboyante de verdure - et ce malgré la sécheresse apparente du sol - et au bout d'une bonne demie-heure de marche le chemin débouchait sur une crête de roche polie par le temps, offrant une superbe vue à 360° sur les autres collines et sur la Sunshine Coast.

Pas trop mal, hein ?

Le soleil couchant dégageait une belle lumière sur la mer et les plantations de la plaine et on voyait même les buildings de Brisbane au loin.

Avez-vous vu le tronc vert de cet arbuste ?!

Je suis restée profiter du paysage un bon bout de temps mais je n'ai pas attendu que le soleil disparaisse pour redescendre car je ne voulais pas conduire de nuit. Ce qui est finalement quand même arrivé vu que j'ai passé la route du retour à m'arrêter toutes les cinq minutes pour prendre des photos, ahah ! Je ne vous raconte pas le stress d'avoir à conduire sur une route non goudronnée en pleine forêt avec la brume montante. Mais c'était beauuu !

Crépuscule...

Quand je dis 'route du retour', c'est parce que je suis retournée camper au même endroit qu'hier soir. Il se trouve qu'il n'y a pas beaucoup de campings gratuits autour de la Sunshine Coast et comme il était un peu tard, j'ai préféré éviter de risquer de me retrouver sur le carreau à la dernière minute. En plus, j'ai repéré un autre endroit dans le coin avec de belles formations géologiques à observer donc c'est une bonne excuse pour m'y rendre demain !

3
3
Publié le 4 juillet 2020

Comme je vous le disais hier, j'avais en tête d'aller mirer quelques belles formations rocheuses dans la matinée. Je me suis donc rendue au pied du Mont Beerwah pour constater la beauté de la bête et je n'ai pas été déçue !

Regardez-moi ces orgues :

Bébé inaccessible...

Et là, je tombe sur un panneau indiquant qu'une randonnée est possible jusqu'à son sommet ! Cette dernière n'était pas indiqué sur la carte que j'avais consulté et pour cause : il s'agit quasiment d'une session d'escalade et il est conseillé d'être en super forme pour la faire. J'ai un peu hésité, difficile de résister à l'appel des rochers - mais il faut bien avouer que je ne suis pour l'instant pas du tout en état de faire quatre heures de semi-varape... J'ai donc rebroussé chemin à contrecoeur en me jurant bien de repasser par là à mon retour du Nord !


La route que j'ai emprunté passait sur la crête d'un petit massif montagneux qui offrait quasiment tout du long une très belle vue sur la Sunshine Coast. Difficile de rester concentré sur le volant !

Un exemple de vue...

Je me suis arrêtée au parc national de Kondalilla pour faire un petit circuit de randonnée à travers la forêt tropicale jusqu'à une cascade supposée grandiose (80 m) mais quasiment à sec, ce qui était un peu décevant (j'aurais du m'en douter en voyant l'état de la rivière sur le chemin, ahah).

La super cascade !

Heureusement, la forêt m'en a mis plein les yeux avec ses immenses eucalyptus 'blackbutt' (du fait de sa base couverte d'écorce sombre), ses fins palmiers et ses différentes espèces de lianes emberlificotées dans tous les sens !

Du veeeeeert ! ♥️

Je n'ai pas vu d'animaux en deux heures en dehors d'un petit oiseau et de deux grosses araignées mais cela n'empêchait pas l'atmosphère de grouiller de bruits divers et variés.

Oui, c'est flou, mais je n'ai pas osé l'approcher de plus près... 😅

J'ai repris ma route jusqu'à mon lieu de repos pour la nuit : le Ross Creek Store. Un roadside stop typique au milieu de nulle part qui fait à la fois magasin, restaurant, bar, station service et camping gratuit. C'est un peu loin de l'endroit où je veux aller vadrouiller demain mais malheureusement comme c'est à la fois le weekend et les vacances scolaires tous les autres endroits plus près sont complets !

Des bougies pour un peu de chaleur

Il fait un froid de canard mais je suis bien emmitouflée dans ma couverture de laine ! Par contre, je ne vous raconte pas le mal de dos...

4
4
Publié le 6 juillet 2020

Quelle journée mes aïeux !


Ce matin, départ pour le parc national de Great Sandy après avoir petit déjeuner tranquillement au soleil et relaxé mon dos maltraité par le matelas tout pourri de ma voiture (c'est de ma faute, je n'avais qu'à le changer avant de partir).

La route était une unique longue ligne de bitume qui épousait le relief à travers une succession de forêts de pins et d'eucalyptus jusqu'à la côte. Parfait pour l'esprit roadtrip avec un petit air de country en fond sonore !

C'est marrant de voir tous les panneaux typiques annonçant la possibilité qu'un kangourou, un koala, un porc-épic ou un cheval sauvage traverse la route : on est à la fois excité de peut-être en croiser un et stressé à l'idée qu'il puisse se retrouver sur son parechoc !


Une fois arrivée sur la côte, j'ai commencé par me rendre au centre d'information pour vérifier si à tout hasard une place de camping se serait libérée pour la nuit mais malheureusement on m'a bien confirmé que tout était complet pour les trois prochains jours...


J'ai ensuite roulé jusqu'à l'extrémité de la péninsule, nommée Inskip Point, pour avoir une vue de la fameuse Fraser Island. Cette dernière est large île de sable du monde, un paradis pour les passionnés de tout-terrain et de robinsonade ! Mais comme elle n'est accessible qu'aux 4x4, il me faut la mettre de côté pour l'instant...

Je me suis donc contentée de me balader sur la plage à marée basse, ce qui était déjà très agréable.

À pic !

La côte ouest de la péninsule était une jolie mangrove dont le sable grouillait de milliers d'adorables petits crabes à la carapace bleu turquoise qui se déplaçaient en groupe telles des armées en campagne. C'était à la fois drôle et impressionnant à voir !

Le désert ?

J'ai marché jusqu'à un petit banc de sable découvert par la marée qui abritait un groupe de grands cormorans et de mouettes qui se prélassaient au soleil. Mes expériences d'agression aviaires en Nouvelle-Zélande m'ont vaccinées contre l'envie de m'en approcher de trop prêt (dinosaures !), aussi ais-je pris soin de les observer seulement aux jumelles et de ne pas les déranger. De toute façon, l'endroit offrait un point de vue sur la péninsule et la baie qui méritait bien un détour d'attention !

Beaucoup de sable !

Après avoir marché pendant deux bonnes heures, j'ai repris la voiture pour aller me poser un peu plus loin sur la plage côté océan afin de déjeuner tout en admirant au loin les superbes falaises de la plage de Rainbow Beach ('Arc-en-ciel') qui doit son nom à la diversité de couleur de son sable déposé, sculpté et érodé par les vents depuis des millénaires.

J'avais oublié mon couteau dans la voiture...

Mon prochain stop était d'ailleurs à l'un de leurs sommets : la dune de Carlo Sandblow. Une masse de sable de 127 mètres de haut couvrant une quinzaine d'hectares à elle seule, mêlée au reste de cette partie de la côte qui est majoritairement constituée de dunes de ce genre - d'où le nom de 'Great Sandy' pour le parc.


Je m'y suis ensuite rendue via un petit chemin qui montait gentiment à travers une forêt de vieux eucalyptus pour déboucher pile au milieu du col sur un paysage lunaire ahurissant. L'immense étendue de sable offrait un panorama impressionnant et saisissant de beauté dans la lumière chaude de la fin de journée.

Encore du sable !

Côté Ouest, la verdoyante péninsule d'Inskip et la baie de Tin Can :

Vue sur la canopée !

Côté Est, l'océan Pacifique bordé des falaises arc-en-ciel qui s'étiraient jusqu'à la belle péninsule de Double Island Point :

Cap sur le Pacifique !

Un régal pour les yeux !


En premier bonus, j'ai pu m'extasier sur les merveilleuses formes et couleurs du sable et des roches de sables qui jonchaient la bordure de la falaise.

Petit aperçu de mes cailloux chéris !

En deuxième bonus, j'ai traversé le col pour escalader la dune plus haut encore en crachant mes poumons afin avoir une vue sur Fraser Island et la baie sous un coucher de soleil flamboyant.

Je cherche les baleines...

Et en troisième bonus, je suis descendue admirer les derniers rayons à l'Est du col où la forêt s'éveillait à la nuit en une multitude de chants d'oiseaux subjugants. Avec les jumelles, j'ai même pu voir quelques cockatoos perchés en haut des branches !

Si tu zoomes tu peux voir les cockatoos !
5
5
Publié le 7 juillet 2020

Premier stop de la journée : Tin Can Bay.


Située à l'opposé de la péninsule d'Inskip visitée la veille, c'est une petite baie paisible bordée de mangrove et un vrai paradis pour les oiseaux !


Armée de mes fidèles jumelles, je suis partie arpenter les rives pendant quelques heures pour observer la faune et le paysage, bercée par le clapotis de l'eau et le chant des centaines d'oiseaux alentours. Enfin, quand je dis 'bercée' j'exagère un peu car on peut dire que les piaillements incessants auraient pu réveiller un mort ! Le zoom de mon appareil n'est pas assez bon pour prendre des oiseaux de loin mais si ça vous intéresse de chercher à quoi ils ressemblent, voici une petite liste non exhaustive : des Loris (les plus bavard s !), des méliphage à oreillons bleus, des méliphages des mangroves, des cassicans à gorge noire, des vanneaux soldats, des huitriers pie, des ibis blanc australiens, des pélicans et bien sûr des hérons (blancs et cendrés), des cormorans et des mouettes à foison.

Paisible...

Arrivée à la pointe de la baie, j'ai marché dans l'eau sur un banc de sable à demi submergé (nulle crainte, la marée descendait) pour atteindre une bouée de balisage et avoir une vie d'ensemble sur la baie. Au loin, on pouvait même voir la bande de sable de Carlo Sandblow qui se détachait dans la verdure de la côte.

Les pélicans sont de sortie !

J'ai fait un stop dans la jolie petite ville de Maryborough dont le vieux centre avait encore quelques anciens bâtiments traditionnels ainsi qu'un chouette parc avec de vieux arbres noueux comme je les aime. Il y avait aussi des instruments de musique (percussions, carillons...) en guise de jeux pour enfants (?) et j'ai trouvé que c'était une super idée !

Pour finir, j'ai roulé jusqu'à Hervey Bay afin d'admirer le coucher de soleil depuis la plage avec vue sur gigantesque ponton de bois Urangan construit au début du XXe siècle et faisant 868 mètres de long ! C'est normalement un bon endroit pour voir passer les baleines mais malheureusement la marée n'était pas du tout propice...

Vers l'infini !
6
6
Publié le 8 juillet 2020

Hier je me suis rendue à Bundaberg pour quérir le Saint-Graal : un matelas digne de ce nom. J'ai vendu un de mes reins mais honnêtement c'était indispensable à la survie de mon petit dos déglingué ! Par contre, je ne savais pas qu'il fallait payer pour jeter des affaires à la déchetterie. Ça explique probablement pourquoi tant de gens abandonnent leurs choses encombrantes aux quatre coins du bush...


Après test, il s'avère que les 30 litres d'eau que je stocke sur mon toit de voiture ne peuvent plus être utilisés pour m'hydrater le gosier. Je pensais que le fait que les bidons soient résistant aux UV serait suffisant mais l'eau à pris un goût plus vite que prévue et je ne préfère pas insister donc je garde ces réserves là pour tout ce qui touche à la toilette, la cuisine et le nettoyage de mon pare-brise (la pompe ne marche plus donc c'est système D avec du produit et une raclette, ahah).


Il faut aussi que je m'attèle à mieux fixer les moustiquaires que j'ai fabriqué autour de mes fenêtres parce que la colle du pistolet que j'ai utilisé n'était clairement pas assez forte et tout se décolle avec la chaleur... Du bricolage en perspective !


Après mes achats en ville, j'ai roulé dans la pampa jusqu'aux petits villages accolés d'Agnes Water et de 1770 (oui, le bled s'appelle comme ça). Ça a été l'occasion de traverser mes premières forêts brûlées par les feux de l'été dernier. C'était impressionnant de voir toutes ces étendues de troncs noirs mais ce qui l'était plus encore était la vitesse avec laquelle la végétation avait déjà pris le dessus ! Le sol était tapissé de hautes herbes vertes et la plupart des arbres avait de petites feuilles à leurs branches et du lierre sur leur tronc. Bon, par contre je me demande si les plantes qui repoussent sont les mêmes espèces que celles qui ont été brûlées...

Ça repousse !

Une fois arrivée à destination, je suis vite allée réserver ma place dans un adorable petit camping perché au sommet d'une colline avec vue sur la mer qui est également un sanctuaire de kangourous. Ils récupèrent surtout les bébés abandonnés et s'en occupent jusqu'à ce qu'ils décident de partir vivre leur vie sauvage (le parc/jardin n'est jamais fermé, ils ne sont donc pas captif).

Vues du camping...

J'ai ensuite filé admirer le coucher de soleil en me rendant à différents points vue sur la côte via de petites balades sympathiques entre les arbres et les rochers.

Très chouette ambiance au camping dans la soirée : feu de camp et papotages avec d'autres voyageurs de tous horizons !

Flou, mais l'idée est là

Ce matin je suis partie pour une randonnée qui m'a donné un aperçu de la signalétique désastreuse des australiens ainsi que du manque de réalisme dans le descriptif de leur balades. Ce qui devait être une marche "fatiguante" nécessitant d'emporter "beaucoup d'eau" et de prévoir presque cinq heures aller-retour s'est en fait avérée être une balade d'à peine deux heures sur un sentier similaire à celui des douaniers en Bretagne.

La blague.

À tel point que je n'ai pas compris que j'étais arrivée au bout de la randonnée et que j'ai continué à marcher pendant presque une heure sur la plage avant de me retrouver dans une zone sans aucun sentier tracé qui m'a fait douté et rebroussé chemin par prudence.

Red Rock Trail

Le point positif de mon égarement, c'est que l'endroit où je me suis arrêtée offrait une belle vue sur le parc national de Deepwater qui n'est accessible qu'en 4x4 et que je n'aurai pas pu voir autrement !

Deepwater National Park

Sur le chemin du retour j'ai croisé Anaïs, une française rencontrée la veille autour du feu. Nous sommes allées ensemble faire une mini balade dans une magnifique forêt d'arbres à thé ('paperbark' en anglais qui signifie 'écorce de papier' (laquelle écorce est effectivement toute douce !)). Ils étaient immenses et noyés dans une végétation verdoyante, le tout dans une atmosphère qui donnait l'impression d'être perdues dans un conte de fée !

Les oiseaux chantent !

Nous avons ensuite pique-niqué au soleil dans un parc, puis je suis retournée au camping pour aller faire des câlins aux kangourous qui se préparaient à aller faire leurs escapades nocturnes.

La mignonnerie est présente !
7
7
Publié le 12 juillet 2020


J'ai mis un temps fou à décoller de mon petit camping et ses kangourous le deuxième jour ! Il n'y avait quasiment personne dedans pendant la journée, ce qui m'a permis de profiter pleinement du lieu en explorant tous ses recoins (le jardin est magnifique !) sous les piaillements des oiseaux et l'oeil endormi des marsupiaux. J'ai même pu m'entraîner à la guitare depuis l'un des points de vue face à la mer et la forêt, quelle chance !

Lumière matinale !

Ah, et j'ai aussi passé un bon bout de temps à décoller et recoller ma moustiquaire maison qui ne tenait pas assez bien au plastique de la voiture...


Quand j'ai enfin pris la route, il était évidemment trop tard pour faire le trajet que j'avais initialement prévu alors je me suis arrêtée seulement une centaine de kilomètres plus loin à un camping gratuit installé le long de la Calliope River et de l'ancienne autoroute qui la traversait.

L'eau de mer remonte la rivière jusqu'ici !

J'ai trouvé un spot sous un arbre un peu en hauteur avec une jolie vue sur la rivière et je m'y suis tout de suite sentie bien. À tel point que je n'en suis partie que le surlendemain !

C'est l'heure de la douche !

J'en ai profité pour potasser mon plan de roadtrip qui était un peu bancal -- et l'est toujours d'ailleurs ! Difficile de choisir quoi faire quand on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre. Surtout que quand on voit les distances à parcourir, on a pas vraiment envie de faire un choix décevant... J'ai pris la dure décision de zapper les îles pour l'instant mais j'espère qu'il ne sera pas trop tard quand j'y passerai au retour ! (trop tard, ça sous-entend pendant la saison des ouragans et des 'stingers', des méduses au venin extrêmement douloureux et si puissant qu'il peut arrêter les battements du cœur...)

Petit exemple des panneaux de prévention... #croco #medusesà25kmdelamer
Colocataire invasive... (mais jolie)

Aujourd'hui je me suis rendue à Rockhampton et j'ai galéré à trouver un endroit pour remplir bidons d'eau ce qui m'a fait stresser et perdre du temps. En plus, je me suis rendue compte que j'avais oublié au camping le marchepied improvisé que m'avait donné Nicole (un caisson en plastique)... Finalement, j'ai réussi à trouver mon bonheur dans une station service et même à négocier pour leur prendre un de leurs caisson s de livraison de lait pour remplacer le mien.


Hors de question de conduire pendant cinq heures après ça ! J'ai donc coupé la poire en deux et suis actuellement sur une petite aire au bord de la route entre Rockhampton et Mackay. Mais ce n'est pas comme en France, ici, dormir sur une aire de repos c'est totalement normal et même recommandé quand on fait de long trajets ! À l'heure où je vous parle l'endroit est plein de vans, de camping-cars et de caravanes savamment organisés pour la nuit. Et ça va de la famille nombreuse en vacance, au simple voyageur comme moi, en passant par le travailleur qui a eu la flemme de faire le chemin jusque chez lui !


Il faut savoir que le nombre de bleds entre ces deux villes situées à 300 kilomètres l'une de l'autre se compte sur les doigts d'une main et qu'il ne sont même pas tous dotés d'une station service ou d'un lieu de restauration. Et puis il n'y a guère plus personne sur la route à la nuit tombée : personne n'a envie de faire un strike de kangourous ou de se retrouver face à un roadtrain dans le noir !

Donc mieux vaut partir préparé !


Ça me permet d'avoir un petit aperçu des no man's land australiens et de découvrir ces immenses étendues d'herbes hautes allant de l'ocre au blanc rosé qui se reflètent dans les rayons du soleil et ondulent avec le vent, parsemées ça et là d'arbres secs semblables à des îlots abandonnés. Et puis, soudain, on traverse une forêt verdoyante d'eucalyptus élancés ou une plaine quasiment rase des broutements de ses locataires bovins qui viennent briser la régularité du paysage.

Dur de trouver où s'arrêter en route pour les photos de paysage !

Le tout toujours avec une chaîne de vieux puys dans le lointain, quelle que soit la direction prise. Certains ressemblent même beaucoup à mes chers volcans auvergnats -- en un peu moins vert !

8
8
Publié le 16 juillet 2020

12 Juillet

(je mets les dates vu que MyAtlas ne permet pas de changer et que je publie en décalé par manque de connexion)


Reposée, j'ai repris la route tôt le matin pour espérer arriver à ma prochaine destination, les Finch Hatton Gorges, en début d'après-midi.


Contrairement à la veille, la végétation est devenue verdoyante et je me suis retrouvée au milieu de centaines d'hectares de champs de cannes à sucre aux cimes blanches et cotonneuses ondulant sous la brise. Les champs et ranchs étaient reliés entre eux par un réseau de voies de chemin de fer qui traversaient la route dans tous les sens et donnait la sensation d'être dans un gigantesque labyrinthe ! De petites locomotive tiraient des dizaines et des dizaines de wagons semblables à ceux que l'on voit dans les mines pour les amener jusqu'à des raffineries fumantes aux rouages titanesques.

C'était impressionnant à voir !

Quelques exemples typiques

Après quelques kilomètres dans la vallée à rejoindre le pied des montagnes du parc national d'Eungella, j'ai suivi un bras de rivière qui s'enfonçait étroitement dans la forêt tropicale jusqu'à mon lieu de villégiature pour les deux prochains jour : le Platypus Bush Camp.

L'arrivée dans la jungle

Comment décrire ce paradis ?

C'est un peu comme si tous tes rêves de robinsonades avaient élu domicile au milieu de la jungle à la place d'une île déserte.

Tout y est : cabanes en bois de bric et de brocs, cuisine et douches ouvertes face à la forêt, piscine naturelle dans l'eau translucide de la rivière, oiseaux et papillons multicolores, végétation luxuriante au camaïeu de vert presque fluorescent...

Robinson Crusoe je vous dis !

Et en guise de Robinson ? Wazza, un vieux bushman australien typique qui a créé ce lieu de toute pièce l'année de ma naissance (gage évident de qualité !).

Wazza et son chien 'Dog'

Il a même un chien et un perroquet en liberté (cockatoo), comme l'original, ahah !

Rocky le cockatoo (en réference au Horror Picture Show (de la qualité je vous dis !))

Un véritable bijou caché !

La piscine naturelle top moumoute

J'ai fait une brève et fraîche baignade dans la lumière déjà baissante de l'après-midi dans l'espoir de croiser les tortues locataires du lieu mais je n'ai vu que quelques poissons. Je suis ensuite allée me préparer pour une longue leçon de patience à un autre coin de la rivière, face au domaine sacré des ornithorynques (platypus en anglais, c'est quand même plus joli) !

À l'affût du platypus...

En effet, le lieu ayant à cœur se fondre dans la faune et la flore le plus naturellement possible, certains recoins de sa rivière ont la chance d'avoir été choisis comme demeure par plusieurs de ces adorables mammifères. Et pour être sûr de ne pas les déranger, leur 'piscine' personnelle en amont du camp est strictement interdite à la baignade et au bruit. Si on veut venir, il faut savoir se faire discret... Et s'armer de patience car les platypus ne se montrent souvent que quelques minutes après le lever et le coucher du soleil ! Un bon tremplin à la méditation et à la contemplation si vous voulez mon avis...


Quand l'ornithorynque a enfin pointé le bout de son bec, je peux vous dire que l'excitation était au rendez-vous !

C'est tellement mignon !

(malheureusement je ne peux pas vous produire de cliché lui rendant hommage donc je vous conseille d'aller chercher des photos sur votre moteur de recherche favori pour compenser)

9
9
Publié le 16 juillet 2020

13 juillet


Le lendemain, je suis partie tôt pour aller explorer les cascades des gorges de Finch Hatton que j'ai eu le plaisir d'avoir pour moi seule ! La première partie de la randonnée se faisait dans la jungle qui n'était pas encore totalement éclairée par la lumière du soleil ce qui lui donnait un aspect un peu inquiétant dans un silence ponctué de temps à autre par le cri perçant d'un oiseau dans les hauteurs.

Un Totoro sauvage apparaît !

Les cascades - Araluen et Wheel of Fire - étaient jolies et rafraîchissantes. C'était agréable de regarder l'eau bouillonner et rebondir sur les rochers entre les lianes et les troncs noueux.

Bucolique

Mais vous me connaissez, la partie que j'ai préféré fut évidemment la traversée nécessaire à pieds de la rivière pour poursuivre la balade : bondir d'un rocher à l'autre, laisser barboter ses petits pieds dans le courant, toussa-toussa...

Suivez le chemin !

Je ne m'étais pas baignée dans les vasques des cascades car le soleil ne les éclairait pas encore et je ne voyais pas tellement l'intérêt de me mouiller dans l'ombre. Par contre, j'ai trouvé un endroit magique au milieu du plateau rocheux qui ralentissait le courant juste avant la cascade d'Araluen. La rivière se séparait en plusieurs ruissellements qui remplissaient de petites vasques naturelles, dont l'une en pleine lumière sous une plus petite cascade cachée derrière un arbre. Le tout avec une belle vue sur l'un des sommets des montagnes d'Eungella !

Piscine privée

Je m'y suis baignée mais avouons clairement que c'était plus pour la beauté du lieu et du moment que pour la température de l'eau qui était glaciale ! En plus, comme une débile, j'ai eu la mauvaise idée de vouloir me sécher au soleil sur les rochers et je me suis retrouvée avec les pieds tellement frigorifiés que j'ai à peine réussi à les réchauffer, même en rentrant en trottinant jusqu'à ma voiture pour les stimuler.

Je souris mais j'ai froid !

De retour au camp, j'ai déjeuné et fait une petite sieste avant de me motiver à nouveau pour aller explorer la rivière à la recherche des tortues. Je n'en ai malheureusement pas vu - il faut dire que je faisais un boucan du diable avec mes palmes à essayer de lutter contre le courant, ahah - mais je me suis bien amusée à jouer les naufragée sur les berges sablonneuses. Je me suis même fait une petite session de remontée de la rivière comme au bon vieux temps avec mes sœurs et mes cousins en Auvergne ! (spéciale dédicace, coeur-coeur-love)

Vue d'ensemble

Après une petite douche bien méritée face à la jungle avec de l'eau chauffée par le feu de bois, il était temps pour une nouvelle heure de contemplation à la piscine de l'ornithorynque ! Lequel a montré son joli minois quasiment à la même heure que la veille et m'a même fait la surprise d'être rejoint par sa conjointe (ou l'inverse, hein, je ne suis pas experte) juste avant le noir complet.

Douche : recto-verso !

Pour finir la journée en beauté, nous avons allumé le feu de camp avec quelques autres campeurs et dîner en papotant tout autour sous un magnifique ciel étoilé !

10
10
Publié le 16 juillet 2020

14 juillet


J'étais sensée partir tôt du campement mais j'ai passé à nouveau deux bonnes heures au bord de la rivière à observer les poissons et guetter les tortues tout en buvant mon café.

Ma tour de guet !

Et la longue et sympathique session de papotage avec Wazza au moment du départ n'a pas arrangée les choses !

Quelques autres locataires...

Je suis ensuite partie à l'assaut du parc national d'Eungella avec ma voiture qui a vaillamment gravi la route particulièrement raide pour arriver à son sommet aux beaux points de vue sur la vallée verdoyante.

Verte vallée

J'avais prévu de faire une randonnée le long de la crête qui s'annonçait plutôt chouette, sauf qu'encore une fois les mauvaises indications sur Internet m'ont induit en erreur : il ne s'agissait pas d'un trajet de 8 kms aller-retour mais de 8 kms aller, sans compter le retour ! Il était trop tard dans la journée pour me lancer dans une randonnée de 16 kms, aussi ais-je du renoncer avec déception...


Déception que j'ai noyé dans un petit lac le long de la Broken River où j'ai eu le plaisir d'observer trois ornithorynques et quelques tortues s'ébattre joyeusement dans l'eau pendant deux heures ! (encore, oui, je sais, j'apprends à apprécier les choses simples)

Le lac en question

J'ai ensuite repris la route à travers les champs de cannes à sucre jusqu'à un pub au bord de la route où j'ai passé la nuit (gelée !).

Wagons remplis de cannes à sucre...
11
11
Publié le 17 juillet 2020

15 juillet


Une belle longue matinée à explorer un bout du cap Hillsborough à une cinquantaine de kilomètres au nord de Mackay.


L'endroit est surtout connu pour ses fameuses photos de wallabies en train de manger sur la plage au lever du soleil. Sauf qu'il se trouve que le phénomène n'est pas du tout naturel et que ce sont les rangers qui les appâtent ainsi chaque matin ! Je ne suis pas partisane du feeding, surtout dans le seul but de faire plaisir aux touristes, donc j'ai boycotté.


Mais en dehors de ça, il s'agit d'un joli bout de côte aux baies bordées de palmiers et parsemées d'un florilège de superbes rochers. Ces dernières datent d'il y a 'seulement' 30 millions d'années : il s'agit de la zone volcanique la plus jeune de toute l'Australie !


J'ai fait une petite randonnée autour de la pointe qui s'arrêtait à différents points de vues sur l'océan et les îles environnantes, dont la plus proche Wedge Island.

Vue à l'ouest et vue à l'est

Il y avait tout un groupe d'oiseaux qui se relayaient pour se nourrir aux fleurs des impressionnants xanthorrhoea (ou 'arbres aux herbes') et une multitude de beaux papillons tigres bleus qui voletaient dans tous les sens sur le chemin.


Le top du top a été de voir une vingtaine de grosses tortues de mer nager en contrebas et plonger dans les vagues par intermittence !

Quelles beautés !

On ne les voit pas sur la photo mais elles étaient là !

Je suis allée me balader sur Wedge Island qui était accessible à marée basse et avait vraiment des airs du Grand Bé et de l'île du Guesclin ! De là, la vue sur la plage était superbe et j'ai même eu la chance de voir deux énormes poissons sauter dans l'eau non loin de moi (des thons peut-être ?).

Du beau !

J'ai pris la voiture pour me rendre de l'autre côté du cap et faire un petit tour dans la mangrove qui était elle aussi complètement envahie par les papillons : magique !

Au moins un que j'ai réussi à capter !

Pour finir, j'ai conduit jusqu'au camping gratuit du barrage du lac Proserpine. Un endroit superbe, calme et reposant face à la montagne avec plein d'espèces d'oiseaux différentes à observer.

Je vous présente Proserpine, ma rose du désert !

Regardez-moi ce coucher de soleil !

Respire

Ah, et regardez-moi aussi ce ciel étoilé !

Je tiens à remercier mon portable qui a surpassé mes attentes qualitativement parlant...
12
12
Publié le 18 juillet 2020

16 et 17 juillet


La nuit fut gelée et je me suis réveillée dans une mer de brume, ma voiture comme une île perdue au milieu de nulle part. J'ai pris mon petit déjeuner dans cette atmosphère mystérieuse d'où s'échappaient des cris d'oiseaux qui surgissaient de temps à autre de cette nappe humide et cotonneuse.

Voyez-vous la barque et son pêcheur ?

J'ai ensuite roulé jusqu'à Airlie Beach où j'ai commencé par récupérer une connexion Internet - face à la mer ! - pour planifier un peu ma journée. Je me suis vite rendue compte qu'il allait falloir que je reste plus longtemps que prévu pour profiter du lieu et ça m'a un peu paniqué vu que je n'avais pas du tout prévu la partie hébergement, assez onéreuse dans le coin. J'ai fini par opter pour une auberge de jeunesse qui avait l'air plutôt sympa et était bien située, même si ça sentait les fêtards à plein nez...


À peine installée, je suis partie en randonnée dans la montagne juste au dessus de la ville. Une ascension assez éreintante à travers la forêt sans grand chose à voir mais beaucoup à entendre ! Notamment quelques bruissements de dinde des broussailles ('bush turkey') et de serpents fuyants les vibrations de mes bâtons de marche (je savais bien que c'était un bon investissement, ahah !). L'achèvement de cette ascension était un beau point du vue sur toute la baie d'Airlie Beach.

Vue sur Airlie Beach depuis Honeyeater

J'ai grignoté un peu en admirant la vue et suis entrée en grande conversation avec de chouettes personnes : Kerry et Darrell, un couple d'australiens sextagénaires, et Alice, une géologue néo-zélandaise d'à peu près mon âge.


De retour en ville, j'ai filé me baigner dans la piscine publique paradisiaque face à la mer avant que le soleil ne se couche totalement afin de délasser mes petites gambettes !

La piscine

Le lendemain, rebelote pour une randonnée mais cette fois de l'autre côté de la ville jusqu'au sommet du Mont Rooper qui offrait une vue superbe sur une partie des fameuses îles Whitsundays entourées d'eau turquoise.

Notez les xanthorrhoea dont je parlais dans ma précédente publications

Je suis restée quelques temps à scruter la mer avec mes jumelles dans l'espoir d'y voir un mammifère pointer sa queue mais sans succès. Ce n'est pas pour autant que j'ai été déçue vu la qualité du moment !

L'oeil aux aguets !

Le chemin descendait de l'autre côté de la montagne et permettait d'accéder à une petite baie cachée à la plage constellée de cailloux et de coraux (morts).

La mangrove se meurt...

Je n'aurais jamais du m'asseoir pour profiter de la vue car cela m'a aussi rapproché des cailloux en question qui se sont mis à me faire de l'œil tant et si bien que trois quarts d'heure plus tard j'étais toujours à quatre pattes à retourner chacun d'entre eux à la recherche de fossiles et de jolies fractures ! Évidemment, certains ont fini dans mon sac...

Regardez-moi cette beauté !

C'est l'arrivée impromptue d'Alice qui m'a sauvé, le hasard voulant quelle fasse la même balade en sens inverse ! Nous avons fait un bout de chemin ensemble jusqu'à la bifurcation de la route en papotant, puis je suis retournée à ma voiture en m'arrêtant plusieurs fois pour ramasser d'autres jolies pierres (encombrantes) constellées de fossiles.

Rien à voir, mais ceci est une araignée...

Autre coup du hasard, j'ai rencontré Kerry et Darrell sur le parking de la promenade suivante ! Nous avons donc écrit à Alice pour lui dire de nous rejoindre sur la plage où nous nous rendons, histoire de réunir encore une fois notre quatuor par le destin.


Une courte marche d'un kilomètre menait à une autre baie, elle aussi constellée de pierres et de coraux (au secours, je vais enterrer ma voiture de l'intérieur avant la fin de ce voyage !!!) avec une vue sur deux îles des Whitsundays.

La marée monte !

La marée était basse donc ça n'a pas été facile de franchir la barrière de corail sans les toucher mais nous avons réussi et nous sommes retrouvés à barboter dans une eau claire et agréable -- bien que plus fraîche que je le pensais !


En résumé, deux bonnes et belles journées avec de sympathiques rencontres !

13
13
Publié le 20 juillet 2020

18 juillet


Ouuuh la journée de fouuus !

... qui a pourtant vraiment failli tomber à l'eau !


Que je vous explique :


Après moult hésitations, je m'étais enfin décidée à faire un tour entre les îles Whitsundays pour en avoir un aperçu, vu qu'apparemment c'est un des must de la côte Est. Comme c'était du dernier moment, j'ai réservé la veille au soir sur BookMe avec une agence qui proposait des réductions sur les sorties à la journée. J'ai préparé toutes mes affaires à la lampe torche pour être prête le lendemain matin vu qu'il fallait que j'aille à la marina à pieds. Motivée !


Je me suis réveillée un peu groggy à cause d'une bande d'allemands qui avait trouvé de bon goût de faire leur pré-soirée dans le dortoir et de rentrer en braillant à leur retour à l'aube... Heureusement, la vision de dauphins dans la baie sur le chemin m'a tout de suite mis dans l'ambiance !

En route pour la marina !

Sauf qu'en arrivant au lieu indiqué sur mon GPS je n'ai pas trouvé d'agence, ni de bateau ressemblant de près ou de loin à celui des photos. J'ai un peu tourné, cherché, rien. Et puis je trouvais méga louche qu'il n'y ai personne d'autre à attendre dans le coin. Prise d'un gros doute, je suis allée regarder mon email de confirmation... pour découvrir que ma réservation était en fait pour le 1er août ! Pire : l'agence était fermée pour le mois, donc impossible de rectifier mon erreur de date pour le jour même !

Le bide. Total.


Complètement dégoûtée et furieuse contre moi, j'ai rebroussé chemin en traînant des pieds. Mais alors que je longeait la marina, j'ai vu un groupe de personnes en train d'attendre pour récupérer des combinaisons de snorkeling sous le panneau d'une autre agence de tours que j'avais repéré dans mes comparatifs de la veille. Ni une, ni deux, j'ai foncé à l'accueil et les ai supplié de me prendre avec eux au dernier moment. Heureusement, avec le Covid il n'y a pas trop de monde en ce moment donc ça na pas été un problème et j'ai enfin pu embarquer pour la journée ! Ouf !


(c'était une longue histoire pour pas grand chose mais je voulais quand même la partager avec vous)


Il s'agissait d'un tour sur un bateau qui faisait du rafting sur les vagues et j'ai eu une place de choix (que personne ne voulais prendre !) sur l'un des côtés où je pouvais me pencher au dessus de l'eau en me tenant uniquement à une sangle, j'avais l'impression de voler ! En plus, ils avaient mis une musique d'ambiance épique qui allait parfaitement avec le paysage et la vitesse.


Le trajet jusqu'à l'île Whitsunday, la plus grosse de l'archipel, nous a pris une petite heure et nous avons pu admirer quelques unes des autres îles en chemin.

Vue d'Airlie Beach

Pour la petite histoire (non, la grosse Histoire !), les Whitsundays sont composées d'environ 90 îles continentales (je dis 'environ' parce qu'ils ne sont pas tous d'accord, ahah). En effet, ces îles n'ont pas été créés pas des points chauds mais par la montée des eaux entre les diverses périodes glaciaires - la dernière datant de 10 000 ans - qui a fini par recouvrir une large chaîne de montagnes formée il y a 110 millions d'années (à l'époque du Gondwana), lorsque la zone était volcaniquement très active !


J'ai aperçu deux raies mantas mais nous ne nous sommes pas arrêtés pour les voir car le temps que je les signale et nous étions déjà loin. Par contre, nous avons vu le souffle et la queue d'une baleine au large de l'île Hook ! Elle n'est pas restée dans les parages mais c'était déjà pas mal.


Le bateau nous a finalement déposé dans une petite baie pour une balade jusqu'à l'époustouflant point de vue de Hill Inlet sur l'intégralité de la baie et l'immense plage de Whitehaven (7 kms). Franchement, je ne m'attendais pas du ce que ce soit aussi oufzouf de beauté !

La mer, confrontée à la blancheur du sable et aux bancs de différentes épaisseurs qu'il formait, s'étalait en un camaïeu de bleu presque irréel qui se mêlait à celui du ciel. Ces teintes pastels dignes d'une aquarelle contrastaient encore plus avec la riche végétation verdoyante des îles. On avait l'impression d'être figé dans le temps et l'espace...


Je vous laisse admirer par vous même...

Méandres bleus !

Si le sable et si blanc et si fin, c'est parce qu'il est composé à 98,9 % de silice ! Et cette pureté quasiment totale le rend insensible à la chaleur car les rayons du soleil réfléchissent dessus donc pas de risques de pieds brûlés, quelle que soit la température extérieure ! Par contre, aucune chance de voir les tortues pondre sur cette plage car leurs oeufs ne pourraient pas incuber... Ce qui est dommage pour elles vu qu'elles pullulent dans le coin !


Un mystère plane quant à la provenance de ce sable car on ne le trouve bizarrement que sur cette plage de l'île Whitsunday. Aucune des autres îles alentour n'en est pourvue ! Les spéculations vont bon train entre une source lointaine portée par les courants marins et l'érosion sur place d'une roche volcanique gigantesque, sachant que les composition des roches environnantes ne comporte pas assez de quartz pour en être la source directe.

Palpitant !


Ah, et une rumeur circule comme quoi la NASA aurait utilisé le sable de cette plage pour la lentille du satellite Hubble !


Après en avoir pris plein les mirettes, nous sommes descendus sur la grande langue de sable au bas du mirador pour rejoindre notre bateau qui nous y attendait. J'avoue que j'aurai bien aimé profiter un peu plus de cette plage et sa vue idyllique mais nous avions un planning à respecter.

Le sable faisait 'squitch' sous les pieds !

L'étape suivante fut une session de snorkeling sur le tombant corallien de la petite île de Teague. 45 minutes de pur bonheur à admirer les superbes coraux aux multiples formes, textures (je ne crois pas que j'avais déjà vu des coraux mous !) et couleurs entre lesquelles s'ébattaient des milliers de poissons ! L'eau était beaucoup plus froide que je ne le pensais et sans la combinaison je ne pense pas que j'aurai tenu aussi longtemps. D'ailleurs j'étais même frissonnante mais pas question de rater une miette du spectacle : première dans l'eau, dernière sortie, ahah !

Florilège de coraux

J'ai trouvé les poissons plus craintifs que lors de mes snorkelings en Polynésie ou en Thaïlande mais peut-être était-ce juste une impression. Et puis c'était la première fois que je snorklais sur un tombant et j'ai trouvé difficile de résister à l'envie de suivre la pente jusqu'au fond pour voir quels autres trésors il abritait ! (ah, si seulement j'avais pu faire cette formation d'apnée ! dammit!) Mais rien qu'avec le nombre de coraux il y avait tant à observer !

Ça bulle !

Une fois remonté à bord, nous nous sommes rendus à l'extrémité sud de la plage de Whitehaven pour déjeuner et profiter du lieu sous le soleil et les battements d'ailes des milliers de papillons tigres bleus qui sortaient de la forêt.

Déjeuner tranquillou

Je suis allée explorer un peu plus au sud sur les rochers pour admirer la vue et prendre des photos loin de la populace qui cultivait son bronzage. J'en ai aussi profité pour me baigner à nouveau car ça aurait été dommage de ne pas piquer une tête dans un tel cadre !

Toujours sur les rochers !
Spot parfait !

Il a ensuite fallu regagner le bateau pour prendre la route du retour via un autre itinéraire qu'à l'aller pour effectuer un tour complet de l'île Whitsunday. Une fois encore, un vrai plaisir de se laisser rebondir sur les vagues en regardant le paysage défiler !

Avec le soleil couchant !

Le clou de la journée ?

Une baleine à bosse à littéralement surgit devant nous, pile dans la lumière du soleil !

Bim !


Et quand elle a vu que nous avions coupé les moteurs, elle s'est approchée à quelques mètres à peine du bateau et nous a salué en roulant sur le dos et nous montrant ses nageoires ! Quel spectacle ! Je ne vous raconte pas l'état d'excitation dans lequel nous étions...

C'était un d'jeuns curieux !

Après quelques minutes, elle a lentement repris son chemin vers le large avant de plonger vers les profondeurs et nous avons repris le nôtre jusqu'au port, heureux comme des rois.


Note 1 : Si vous vous demandez pourquoi mes photos de snorkeling ne sont pas top, c'est parce que je croyais filmer alors que la caméra était éteinte... du coup, ce que j'ai, c'est quand je l'allumais en croyant l'éteindre !


Note 2 : Je suis déçue de mes photos de ma baleine mais je n'étais pas du tout bien placée et comme je ne suis pas grande c'était assez frustrant...

14
14
Publié le 21 juillet 2020

J'ai quitté Airlie Beach bien contente d'avoir décidé de rester quelques jours de plus !


Je suis restée dans les environs en roulant une trentaine de minutes au Sud du parc national de Conway pour aller voir la cascade de Cedar Creek. Comme la saison est sèche en ce moment il n'y avait pas beaucoup de debit mais l'endroit valait tout de même le coup ; perdu au milieu de la forêt avec ses hautes roches dramatiquement inclinées et sa belle vasque d'eau bleutée.

Encore un lieu propice à la contemplation !

Il y avait un chemin qui permettait de grimper jusqu'en haut avec une belle vue et surtout un chouette parcours entre les rochers et les ruissellements de la rivière.

Je voulais escalader le gros rocher à gauche mais c'était un peu trop scabreux...
Encore de la belle pierre !
Vue sur le bush du parc national de Conway

Quand je suis descendue, quelle ne fut pas ma surprise de tomber nez à nez avec Kerry et Darrell ! Décidément !

Nous avons papoté un bon bout de temps en échangeant sur nos expériences de la veille car ils avaient fait une demi-journée de kayak pendant que je faisais mon tour dans les Whitsundays.


Je n'ai ensuite pas résisté à l'envie de faire un plongeon dans l'eau. Elle était fraîche mais on s'y habituait et comme le débit des chutes était très faible j'ai pu m'approcher jusqu'à aller en dessous !

Pas beaucoup de monde dans l'eau !

Après cette escapade j'ai repris ma route vers le Nord en écoutant une station de radio country qui allait parfaitement avec le paysage et l'esprit roadtrip !


En parlant de paysage, je suis passé plusieurs fois sur de long pont au dessus d'oueds et de larges fleuves quasiment à sec. C'est assez impressionnant d'imaginer la quantité d'eau qui doit passer par là pendant la saison des pluies alors que tout n'est que sable et hautes herbes en ce moment... On voyait même de nombreuses traces de 4x4 s'entrecroiser, preuve qu'il doit s'agir d'un bon terrain de jeu pour qui est bien équipé !

On ne voit pas super bien mais je n'allais pas m'arrêter au milieu du pont sur l'autoroute non plus...

J'ai roulé pendant trois heures jusqu'à atteindre Townsville que j'ai dépassé de quelques kilomètres pour aller passer la nuit dans un camping gratuit qui était tellement bondé que j'ai du me garer à un mètre d'un groupe de jeunes allemands qui m'ont gentiment laisser m'incruster.

15
15
Publié le 23 juillet 2020

20 juillet


J'ai passé la journée à Townsville que j'ai vraiment trouvé chouette malgré la presse mitigée qu'on m'en avait fait. Enfin je parle de l'aspect esthétique bien sûr, vu que je ne reste pas assez longtemps pour en goûter l'atmosphère interne...


J'ai commencé par faire l'ascension de Castle Hill, un monolithe de granite rose de près de 300 mètres de haut qui domine la ville et mérite bien son nom car on imagine aisément un château médiéval siégeant à son sommet !

Il ne manque que le château fort, non ?

Rude grimpette via un chemin faussement appelé 'goat track' ('chemin des chèvres') vu qu'il avait été aménagé avec des escaliers tout du long ! Je ne sais pas pour vous mais pour ma part je déteste randonner comme ça. Surtout que souvent les marches sont trop hautes pour mes jambes et je me retrouve à faire deux fois plus d'efforts que sur un sol normal...


Anyway, ça valait le coup de suer comme une mule vu ce qui m'attendait en haut : un panorama de 360° sur les environs !


Côté mer, on voyait la ville border la côte frangée de palmiers avec l'île de Magnetic Island en second plan, quelques autres îles dans le lointain, le cap Pallarenda au Nord et la baie marécageuse de Cleveland au Sud.

Vue sur mer !

Côté terre, la ville s'étendait jusqu'à la chaîne de montagnes du parc national des Pinnacles. On pouvait voir la base de l'armée, le petit aéroport et le grand cimetière qui ressortaient au milieu de des lotissements et de la verdure.

Vue sur terre !

La colline comportait trois sommets que j'ai activement arpenté pour admirer la vue et le beau granite rose et orangé.

Les sommets roses !

Je suis ensuite descendue pour rejoindre la côte et aller me baigner dans la Rock Pool, une piscine d'eau salée jouxtant la mer. Bien moins jolie que la notre à Saint-Malo mais agréable tout de même !

Plages artificielles...

Pour déjeuner, j'ai fait la bêtise de vouloir commander des frites à emporter pour manger face à la mer. J'aurai du plutôt m'installer à l'intérieur car le temps qu'elles arrivent le soleil avait disparu derrière une horde de nuages et le vent s'était levé. Du coup ce fut loin d'être un plaisir car j'avais froid et je n'avais qu'une envie c'était de me changer et me mettre à l'abri...


J'ai passé le reste de la journée à faire le plein de nourriture pour les prochains jours et à bouquiner dans mon lit.

16
16
Publié le 24 juillet 2020

21 juillet


Au réveil, direction le port pour prendre le ferry à destination de Magnetic Island située à environ 8 kilomètres au large de Townsville.


Petite frayeur sur le ferry car le frein à main de ma voiture n'a pas été assez efficace contre le tangage et elle a commencé à partir en arrière sur la barge ! J'ai tout de suite passé la première et ça l'a stoppée mais heureusement qu'il n'y avait pas de voiture derrière moi sinon j'étais bonne pour faire marcher l'assurance...

En plus, le trajet n'a pas été agréable du tout car on devait rester dans nos véhicules et on n'avait pas de vue sur l'horizon donc je ne vous raconte pas le mal de mer !


Arrivée sur l'île, je me suis tout de suite rendue à l'auberge de jeunesse que j'avais réservé histoire de sécuriser un espace de camping sympa pour ma voiture. L'endroit est vraiment chouette, partiellement incrusté dans une forêt d'eucalyptus et de palmiers avec de petites huttes éparpillées un peu partout. C'est tellement verdoyant et accueillant que même les animaux sauvages y viennent sans stress n'importe quand ! D'ailleurs, il y a des panneaux un peu partout pour rappeler de faire attention lorsqu'on roule ou qu'on se promène dans l'enceinte. J'ai même aperçu un koala roupiller en haut d'un arbre à quelques mètres de ma voiture !

Le voyez-vous ?

J'ai commencé par faire une courte balade le long du 'Butterfly Track' dans la forêt à deux pas de l'auberge. Un chemin qui porte bien son nom puisqu'il suffisait de secouer une branche pour se retrouver littéralement entourée par des milliers de papillons virevoltant entre la végétation ! De quoi faire tourner la tête !

Il y avait des piaillements assourdissants dans les cimes et j'étais persuadée qu'il s'agissait d'oiseaux jusqu'à ce qu'en observant un peu plus attentivement entre les branches je réalise que c'était en fait une colonie de roussettes ! (ou 'renard-volants', flying foxes en anglais) Je n'en avais encore jamais vu d'aussi grandes de ma vie ! Elles devaient faire près d'un mètre d'envergure et leurs ailes produisaient des claquements sourds inquiétants. J'avais l'impression d'être toisé par des centaines de bébés dragons, ahah !

Regardez-moi le nombre qu'elles sont dans un seul arbre ! Vive la collocation !

Je suis ensuite allée faire une randonnée dans les sommets de l'île appelée 'Forts Walk' qui traverse les ruines d'un ancien camp militaire basé ici pendant la Seconde Guerre Mondiale pour protéger la côte du Queensland entre 1942 et 1945.


Au bout d'à peine une vingtaine de minutes de marche j'ai eu la chance de tomber sur un koala juste à côté du chemin qui dormait tranquillement sur la branche basse d'un arbre. Adorable ! Et ma chance ne s'est pas arrêtée là car un autre koala s'est mis à grogner bruyamment de l'autre côté du chemin ce qui a eu pour effet de réveiller le dormeur et de le mettre en alerte ! (si vous voulez mon avis, je pense que l'autre koala prévenait son pote qu'il n'était pas sur une branche assez haute) On s'est regardé dans les yeux et c'était magique... même si je le soupçonne de m'avoir pris pour une demeurée vu que je gatouillais totalement !

Sans zoom !

Les ruines du camp n'avaient pas grand intérêt vu qu'il s'agissait surtout de plaques de béton qui n'avaient pas pu être démontées. En revanche j'ai vu plusieurs wallabies s'enfuir en sautillant en m'entendant arriver donc ça valait tout de même le coup de fouiner !

Le premier fort, trônant sur son rocher !

La partie la plus intéressante fut après avoir grimpé pour atteindre les fortifications qui, placées stratégiquement, offraient de superbes vues sur l'île et l'océan !

Vue sur Florence Bay
La tour de signalement

Parlons justement un peu de l'île :

Pour mon plus grand plaisir, sa surface est couverte de superbes champs de granites de différentes formes et tailles, polis par le temps et les éléments. Un paysage saupoudré d'une végétation dense et variée - notamment de pins d'eucalyptus et de pins de Hoop (une espèce déjà présente au Jurassique il y a 200 millions d'années !) - ainsi que de plages de sable épais frangées de quelques récifs coralliens. Un florilège de formes et de couleurs !

Du rocher partout !

Alors que je m'en mettais plein les mirettes, les nuages ont soudain décidés de se mettre à pleurer : ma première pluie en trois semaines ! Heureusement, j'étais en haut de l'ancienne tour de signalement qui comportait encore quelques pièces couvertes ce qui m'a permis de rester abritée le temps que le temps se calme un peu.

Vue pas trop mal, coincée dans mon fort !

En descendant j'ai ardemment scruté la forêt de mes jumelles et ai été récompensée par la vision de deux koalas dans les feuillages ! Ce qui m'a amené à me paumer un peu en dehors du chemin du retour pour essayer d'en trouver d'autres mais je n'ai vu que quelques wallabies détaller à mon approche...

Saurez-vous repérer les koalas ? Ahah !

En parlant de wallabies, je suis ensuite allée à Bremner Point pour observer les wallabies des rochers (rock wallabies) qui y vivent. Une espèce toute petite avec une bouille adorable qui m'a fait là encore gatouiller à n'en plus finir ! Certains d'entre eux ne sont pas farouche du tout, et pour cause : ils ont l'habitude d'être nourris par les touristes...

Brenner Point

L'avantage c'est que même sans nourriture j'ai réussi à avoir un chouette contact avec un jeune qui n'avait pas encore appris à reconnaître que je n'avais rien sur moi. Enfin, si, comme je venais de manger un sandwich j'avais tout de même l'odeur sur les mains, ahah !

Regardez-moi cette bouille d'amour !

Après cette session de mignonnerie intense je suis rentrée au camp finir ma journée bien remplie. Et figurez-vous que je me suis rendue compte que j'étais voisine avec un couple que j'avais rencontré au Platypus Bush Camp. Le monde est petit !


Note : Quand je me rends à la cuisine où à la salle de bain pendant la nuit, je croise des wallabies dans les campings qui grignottent et gambadent joyeusement et des courlis cendrés en mode furtif !

Attention, passage de koalas !
17
17
Publié le 27 juillet 2020

22 juillet


Réveillée par le chant des oiseaux, j'ai commencé la journée par une visite chez mes copains les papillons et les renards volants, plus déchaînés que jamais. Quel plaisir de s'enfoncer dans la jungle entre les battements d'ailes !

La jungle aux papillons

Je suis ressortie sur la plage de Horseshoe Bay ('baie du fer à cheval') que j'ai longé sur la droite pour rejoindre le chemin de randonnée que je voulais prendre. Le problème c'est que la marée n'était pas encore suffisamment descendue pour assécher un des cours d'eau qui s'échappaient de la mangrove. Il fallait donc soit le traverser, soit emprunter un chemin sec un peu plus haut dans les terres. J'avais la flemme de faire demi-tour mais également d'enlever mes chaussures du coup j'ai voulu trouver un compris en guettant le retrait de la vague dans la bailline pour traverser à sec. Chose que j'ai fait avec assurance... avant de réaliser qu'il n'y avait pas de chemin à l'endroit où j'avais traversé et que je me retrouvais au milieu des palétuviers ! Résultat des courses, je me suis retrouvée à quatre pattes dans le sable à slalomer entre les arbres pour rejoindre la plage. Zéro !

Horseshoe Bay

Enfin arrivée sur le chemin pour démarrer ma rando, je me suis à nouveau arrêtée une bonne demi-heure pour observer un groupe de fourmis vertes en pleine activité. Cette espèce de petites travailleuses fascinantes est endémique à l'Australie et on l'a trouve plus particulièrement dans le Nord car elles aiment vivent dans les forêts tropicales. Outre leur belle couleur verte, elles ont la particularité de fabriquer leurs nids en tissant des feuilles entre elles en des sortes de gros globes hermétiques. Certaines colonies peuvent atteindre jusqu'à 500 000 travailleuses dominant plusieurs arbres à elles seules ! Ce sont de fières combattantes, prêtes à tout pour défendre leur territoire. D'ailleurs, je pense que la scène à laquelle j'ai assisté était un retour de bataille car plusieurs d'entre elles portaient les cadavres de leur congénères...

Les bosseuses phénoménales !

Cette fois, plus de distraction ! J'ai tracé ma route vers l'Est en grimpant dans les collines, entourées de beaux blocs de granite et d'une végétation plutôt sèche et sporadique qui, brûlées par endroits, dégageait une bonne odeur de pin et d'eucalyptus.


J'ai fini par arriver à Radical Bay qui n'était pas plus palpitante que ça aussi n'y suis-je restée que quelques minutes pour regarder l'océan et le ciel menaçant.

Il va pleuvoir...

Je suis rentrée en revenant sur mes pas mais je me suis arrêtée au passage à Balding Bay et j'ai bien fait car celle-ci était bien plus jolie que sa voisine : un petit croissant de sable encerclé d'énormes blocs de granite aux allures dramatiques entre lesquels poussaient de majestueux pins de Hoop dans des directions un peu aléatoires !

Petit passage dans la mangrove avant d'arriver...

J'ai même fait un peu d'escalade pour admirer la vue dans son ensemble en prenant un peu de hauteur !

Encore du beau pour moi toute seule !

De retour au camp, j'ai pris la voiture jusqu'au sud-est de l'île au départ de la randonnée de la veille afin de rejoindre les deux autres baies de cette zone via un chemin qui descendait vers la côte.

Allez, je vous mets une carte pour que ça soit plus clair :

Pour chercher le nom des baies plus facilement (credit: Bungalow Village)

Arthur Bay était vraiment agréable avec un petit coin de mangrove et tout un pan de côte couvert de gros rochers de granite rose que je n'ai évidemment pas pu résister à escalader.

Vue du bout du bout !

Alors que je profitais du paysage, il a commencé à pleuvoir des cordes et je me suis abritée sous un énorme bloc de roche pour grignoter mon sandwich en attendant que ça se calme un peu.

Cachée dans les rochers !
Côté mangrove et côté mer

J'ai ensuite repris ma marche jusqu'à Florence Bay qui n'était franchement pas folichon et mais il faut dire aussi que le mauvais temps y était probablement pour beaucoup dans mon jugement. Surtout qu'il s'agit en général d'un bon endroit pour snorkeler et ce n'était évidemment pas le bon moment pour le faire...

Une route un chouia cabossée !

Sur le chemin du retour, j'ai voulu pousser la balade un peu plus en faisant un écart d'une demie-heure jusqu'à un point de vue situé à l'emplacement d'un ancien projecteur de l'armée (yep, ceux pour repérer les avions). J'aurais probablement du m'abstenir car la pluie a alors redoublée d'intensité et je me suis retrouvée complètement trempée en quelques minutes ! J'ai bien essayé de m'abriter sous les arbres mais l'efficacité n'était pas au rendez-vous aussi ais-je plutôt pris le parti de rentrer à la voiture le plus vite possible.

Les cockatoos n'ont pas l'air d'être embêtés par la pluie !

L'avantage d'avoir ma maison avec moi est que j'ai pu troquer mes affaires mouillées pour un pull bien chaud directement sur le parking, histoire d'être sûr de ne pas attraper la crève avant d'atteindre la douche chaude du camping !


Le point galère de la soirée fut quand j'ai essayé de monter mon auvent sous la pluie afin d'étendre mes affaires en dessous et de ne pas me retrouver avec une voiture qui sent le chien mouillé. Ce n'est pas aussi pratique que je l'espérais ! À deux, c'est probablement un jeu d'enfant à installer mais seule (et petite !) je ne vous raconte pas la bataille...

18
18
Publié le 29 juillet 2020

23 juillet


Le rituel du matin ?

Aller voir les papillons bien sûr !


Bon, en réalité, cette fois j'y suis plutôt allée pour voir les renards volants qui me fascinent complètement. J'ai passé un bon bout de temps à les observer avec mes jumelles, même si la majorité d'entre eux étaient déjà en train de roupiller.

Une idée de leur envergure sur la photo de droite !

Je me suis laissée guidée par un petit chemin à travers la jungle qui passait derrière de beaux jardins aux fleurs colorées (le Bougainvillier est l'un des number one sous cette l'attitude).

Flore colorée !

J'ai fini par arriver au bord d'un joli lagon caché au beau milieu d'une forêt d'eucalyptus dont les pieds pateaugeaient dans l'eau. Un ponton qui le traversait et permettait de s'imprégner totalement de l'atmosphère mystérieuse du lieu avec les rayons du soleil qui perçaient entre les troncs. Il y avait aussi un grand nombre d'oiseaux à observer, notamment des poules d'eau et des sortes de gros canards noirs et blancs hauts sur pattes dont je n'arrive pas à trouver le nom.

On dirait qu'ils cherchent à s'échapper de l'eau !

Je suis ensuite retournée au camping pour voir si mon auvent avait un peu sécher avec la pluie de la nuit passée. Ce n'était pas complétement le cas mais je n'avais pas envie d'attendre la Saint Glinglin alors je l'ai replié et suis partie avec ma voiture jusqu'à Picnic Bay, au Sud-Ouest de l'île (je vous invite à consulter la carte de l'île dans la publication précédente).

L'endroit était paisible et comportait un long ponton qui s'avançait dans la mer pour le plus grand plaisir des pêcheurs. Il permettait également de guetter les tortues de mer, faute de les voir sous l'eau, et j'ai eu la chance d'en voir deux en patientant sagement pendant un long moment !

Picnic Bay : encore un beau ponton !

Totalement par hasard en regardant la carte de l'île sur Maps.me, j'ai découvert un point de vue indiqué qui ne l'était pas sur les guides et cartes que j'avais vu jusqu'ici. Comme ce n'était pas loin, je me suis motivée pour aller y jeter un œil et je peux vous dire que je n'ai pas été déçue d'avoir craché les poumons jusqu'en haut !

La vue sur la baie jusqu'à Townsville était belle et dégagée mais elle s'étendait surtout sur une bonne partie de la côte ouest de l'île que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir.

Grandiose !

Le contraste entre la surface plane de la mangrove et les montagnes surgissantes était superbe, le tout évidemment dans une explosion de verdure ! Et le top : l'épave d'un long bateau à environ 300 mètres de la rive, figé dans la vase en bordure du récif corallien.

La côte ouest mangrovesque et son épave !

Après avoir repéré le navire, il était évidemment hors de question pour moi de rentrer sans être allé le voir de plus près. J'ai donc consulté les horaires de s marées et vérifié en ligne qu'il était bien possible de rejoindre l'épave à marée basse puis je me suis rendue à Cockle Bay - très jolie soit-dit en passant - seul endroit à partir duquel on peut accéder au récif sans passer au milieu de la mangrove.

Cockle Bay

J'avais calculé d'arriver à l'épave à peu près trois-quarts d'heure avant la complète marée basse afin d'être sûre d'avoir le temps d'en profiter et de revenir sans risques. D'ailleurs, j'avais aussi envoyé un message à l'auberge pour les prévenir de mon escapade et je m'étais préparée au maximum avec mon chapeau, mes chaussures d'eau, mon bâton de randonnée et mon sac étanche : toute une panoplie !


Il faut dire que ce n'était pas de trop car le bâton m'a bien servi pour tester la vase au fur et à mesure que j'avançais. C'était patouilleux à souhait ! J'ai fini par trouver la limite du récif qui était encore submergée et me faisait avancer avec de l'eau au niveau des mollets ce qui m'a valu de combattre un ou deux gros crabes insistants qui prenaient mon bâton pour un bec d'oiseau. Je vous avoue que ce n'était pas très rassurant de se retrouver à découvert entre terre et mer ! Mais la vue était sublime de tous les côtés avec les côtes de l'île toute proche et celles de la terre ferme qui se dessinaient dans le lointain, notamment les beaux flancs roses de Castle Hill au milieu de Townsville. Et bien sûr, l'épave qui se rapprochait de plus en plus dans les rayons du soleil qui commençait déjà à descendre...

Mystère sur le récif !

Petit topo sur le bateau donc l'histoire est plutôt chouette :

Il s'agit du SS City of Adelaide, un bateau à vapeur de 77 mètres de long lancé de Glasgow en 1863. Spécialisé dans le transport de passagers entre l'Australie, les États-Unis et Hawaï, il fut vendu et reconverti en trois-mâts en 1890 pour être désarmé en 1902 afin d'y stocker du charbon. Complètement hors service en 1912 après un feu dévastateur, un habitant de Magnetic Island le racheta dans l'optique d'en faire un brise-lames pour la jetée de Picnic Bay mais le bateau s'échoua dans Cockle Bay durant le transport, lieu où il git actuellement. Après avoir été utilisée comme cible d'entraînement pour la RAAF pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle fait désormais partie intégrante du paysage côtier de l'île, surtout depuis que des arbres ont décidé de clamer les lieux et de pousser à l'intérieur !


J'ai fini par arriver tout prêt et, excitée comme une puce, j'ai commencé à en faire le tour côté mer pour examiner sa coque rouillée. Je peux vous dire que j'ai vite calmer mon ardeur lorsque j'ai vu un serpent de mer figé à quelques mètres de moi ! Vu que je ne pouvais pas partir en courant comme une affolée, j'ai fait la seule chose à faire : beaucoup de bruit et d'éclaboussures avec les pieds en bougeant fort mon bâton autour de moi. Il a hésité le fourbe mais il est quand même parti sans demander son reste ! L'avantage c'est qu'il y avait peu de chance qu'il revienne tout de suite dans le coin du coup j'ai quand même décidé de continuer mon exploration mais en revenant côté terre pour être dans une zone moins immergée et en faisant un tel boucan à chaque pas que même les algues devaient probablement chercher à se planquer sur mon passage, ahah. Ça a tout de même eu le mérite de m'éviter la témérité de chercher à monter fouiner dans le bateau, je me suis contentée de scruter à travers les trous et les fissures de la coque. C'était bien suffisant !

La star de ma journée : le City of Adelaide

Sur le chemin du retour j'ai croisé quelques personnes qui, m'ayant vu de loin, se rendaient eux aussi curieusement vers l'épave. Je me suis permise de les mettre en garde quant à la marée et aux serpents parce que l'eau commençait déjà à nouveau doucement à recouvrir le récif...

Après un bonne douche, je suis allée regarder la fin du coucher de soleil en buvant un petit cidre sur la plage de Horseshoe Bay. J'ai entendu des cris aigus s'échapper de la jungle je me suis mise à courir en direction de la jungle juste à temps pour voir la fin de l'envol des renards volants vers leurs activités nocturnes ! Je suis restée une bonne demie-heure la tête en l'air à les regarder passer...

À droite, un aperçu de l'envol...
19
19
Publié le 31 juillet 2020

24 juillet


J'ai quitté l'auberge dans la matinée après avoir rangé tout mon attirail de campeuse - c'était agréable de se poser plusieurs jours sans avoir à faire et défaire ses affaires à chaque fois ! - et siroté mon café sous le soleil et l'oeil narquois des Kookaburras.

Ces oiseaux tout mignons et duveteux ont un chant qui ressemble à s'y méprendre à des rires et des cris de singes ! C'est à la fois drôle et parfaitement dérangeant quand un groupe d'entre eux s'égosillent au dessus de ta voiture pendant la nuit...


J'ai roulé jusqu'à West Point qui, comme son nom l'indique, se situe à l'ouest de l'île. Il s'agit d'ailleurs d'un des seuls endroits accessibles de cette côte majoritairement recouverte de mangrove et de jungle. Pour y accéder il fallait emprunter un chemin de terre cabossé sur une dizaine de kilomètres qui traversait le bush et plusieurs cours d'eau quasiment à sec.

Bon, ici la route est droite mais je n'allais pas photographier en plein passage difficile à manœuvrer !

En parlant d'être à sec, c'est le moment que j'ai choisi pour réaliser que je n'avais quasiment plus d'essence dans mon réservoir, youhouuu !

Bon, en réalité je savais que j'avais assez pour revenir jusqu'au port vu la petite distance à parcourir. Mais ce qui m'inquiétait c'était que je n'étais pas certaine qu'il y ait une station service sur l'île !


West Point est une jolie plage bordée par le bush et quelques maisons isolées qui fait face au Cap Pallarenda sur la terre ferme. Elle est située quasiment à la limite du début du récif corallien et de la mangrove ; et les énormes baillines et bancs de sables qui la composent comparés à la profondeur presque instantanée de sa rive témoignent que des courants forts entrants et sortants doivent être à l'œuvre à chaque marée. Pas question de se baigner par ici !

Palmiers au vent !
Vue de terre
Vue de mer

Je me suis promenée un peu le long de la plage et de la mangrove en profitant du soleil, puis je suis retournée à Picnic Bay dans l'espoir d'y revoir des tortues pointer leur tête.

Ironie, oh, ironie !

J'ai failli aller snorkeler mais un groupe de personnes qui sortait de l'eau m'a dit qu'il n'y avait pas grand chose à voir alors j'ai plutôt décidé d'aller à Alma Bay que je n'avais pas encore visité.

Pas mal comme coin baignade, non ?

Cette petite plage encaissée fut parfaite pour une session baignade entre le vagues suivie d'un peu de bronzette sur les rochers en regardant les cockatoos avec mes jumelles. Parfait pour terminer ces quelques jours d'exploration de cette île merveilleuse !

20
20
Publié le 31 juillet 2020

25 juillet


Ce samedi : retrouvailles avec Manja et Jonas, mes compagnons de confinement à Naughty Goat Farm !


Ils travaillent actuellement à Townsville pour un allemand qui possède la moitié de la ville. Jonas aide à retaper une vieille maison traditionnelle (on les appelle les 'Queenslanders') et Manja fait du jardinage entre les deux villas de la famille.


Nous étions sensés faire une randonnée sur la journée mais malheureusement Jonas a été appelé pour bosser du coup nous avons reporté notre projet au lendemain et Manja et moi sommes allées faire une petite balade au Cap Pallarenda situé au nord de la ville. Il comportait quelques restes de fortifications de la Seconde Guerre Mondiale et offrait une superbe vue sur la ville du haut d'une colline. Nous avons bien papoté tout du long en échangeant nos nouvelles respectives !

Et il faisait chauuud !
Encore une vue sur Townsville d'un autre angle !

Nous sommes ensuite allées nous baigner à la piscine d'eau de mer où j'étais allée la dernière fois puis Jonas nous a rejoint et nous avons déjeuné ensemble dans un café.


Après une autre baignade - cette fois en mer ! - nous sommes allés faire des provisions pour notre journée du lendemain et nous sommes rentrés là où ils logeaient (à Crocodile Creek, un peu au sud de Townsville) car leur employeur avait gentiment accepté que je campe sur leur terrain.


L'endroit est superbe, juste en bordure de la forêt tropicale et de la rivière, avec un potager et pleins d'arbres fruitiers. Il y a deux propriétés : une que leur employeur a acheté il y a une trentaine d'année et l'autre qu'il a construit lui-même pour sa fille et son mari quelques centaines de mètres plus loin. C'est immense et c'est un autre monde, on n'est clairement pas sur un budget de backpacker, ahah !

21
21
Alligator Creek Falls

Alligator Creek Falls

Publié le 1er août 2020

26 juillet


Cette fois c'était la bonne : départ dans la matinée pour une longue randonnée de 17 kilomètres à destination de la cascade d'Alligator Creek !

Manja et Jonas y avaient déjà été la semaine précédente mais ils souhaitaient y retourner pour faire quelques plans avec leur drone (crédit : les photos vues du ciel publiées ici sont de lui) et m'avaient gentiment proposé de les accompagner vu que j'étais dans le coin.


Ça faisait un bail que je n'avais pas aussi longtemps marché en une journée !


La randonnée démarrait à un endroit un peu encaissé de l'Alligator Creek (creek signifie 'rivière') qui formait des gorges et de jolis bassins naturels idéals pour la baignade mais nous ne nous sommes pas attardés car notre route ne faisait que commencer !

Alligator Creek

En réalité, bien que qualifiée de difficile, le chemin était assez plat et morne, alternant forêt et hautes herbes, parfois même côtoyant la ligne à haute tension qui traversait entre les montagnes. Il remontait gentiment le cours de l'Alligator Creek (creek signifie 'rivière') à travers le parc national de Bowling Green Bay.

Ça va, pas trop compliqué !

Les moments les plus chouettes ont consisté à devoir traverser plusieurs fois la rivière en sautillant d'un rocher affleurant à l'autre ou même carrément les pieds dans l'eau, notamment une fois où elle m'arrivait jusqu'à la taille !

Traversées de la rivière

Vers la fin la route se rétrécissait pour devenir un vrai chemin de randonnée qui montait progressivement au milieu d'une forêt plus dense et de gros rochers polis. On entendait le bruit de la cascade au loin qui se rapprochait ce qui nous motivait à avancer plus vite !


Et soudain, elle a surgit d'entre les arbres, nous surplombant royalement en une série de chutes le long d'un mur de granite légèrement orangé !

Bien arrivé s en bas de la cascade !

Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là car notre objectif était de grimper jusqu'à son sommet ! Un parcours additionnel peu connu et rarement emprunté en pente raide à travers le bush, simplement balisé par quelques rubans de couleur accrochés aux arbres pour ne pas risquer de (trop) s'égarer. Quelle montée mes amis ! J'ai sué comme un poney et respiré comme une loutre asthmatique...

Mais encore tout ça à monter ! C'est raide...
Première vue sympathique

Après quelques derniers mètres proche de l'escalade pour accéder à l'énorme bloc de granite, nous avons enfin atteint notre but en poussant littéralement des cris de joie et d'émerveillement face à la vue qui s'offrait à nous : la cascade dégringolait encore plus haut au dessus de nous en formant une succession de petits bassins naturels d'eau frémissante, le tout face aux montagnes et la vallée verdoyantes avec au loin les plaines marécageuses du parc national.

Apothéose !

Magique.


Nous avons continué à explorer un peu en nous ébahissant à chaque pause, sourire aux lèvres, puis Manja et moi sommes allées nous baigner dans un des bassins. Curieusement, l'eau n'était pas aussi froide qu'on aurait pu le penser en provenant d'une cascade. C'était même très agréable, surtout après notre ascension éreintante !

C'est un chouille pentu, mais c'est oufzouf !
Baignade bien méritée !

Pendant ce temps, Jonas faisait de superbes plans du paysage avec son drone que je vous laisse admirer par vous même :

De plus en plus petits !

Déjeuner, contemplation et rebaignade, certes, mais il a aussi fallu penser à redescendre ! Heureusement, ce ne fut pas aussi difficile qu'à l'aller, même s'il fallait tout de même faire attention à ne pas glisser où faire tomber des pierres sur le voisin du dessous.

Difficile de quitter cet endroit paradisiaque !

En bas de la cascade, nous n'avons pas résisté à faire un saut dans le grand bassin d'eau bleutée qui nous tendait les bras.

Un dernier plouf !

Il fallait bien ça pour nous donner du cœur au ventre car le retour fut proprement interminable. En revanche nous avons croisé le chemin d'un serpent et surtout eu la chance de voir un vrai cheval sauvage brouter au bord du chemin !

Et on en entendait un autre, caché dans le bush !
22
22
Publié le 3 août 2020

27, 28 et 29 juillet


Après la longue randonnée de la veille, j'avais programmé de passer ma journée à me reposer dans un camping gratuit à une heure au Nord de Townsville. Le problème, c'est que je suis passé en ville juste avant pour faire quelques courses nécessaires... et que je suis traîtreusement tombée dans le piège de l'achat compulsif. J'ai du rester au moins deux heures dans un magasin de fournitures d'art à essayer tous les stylos et crayons qui me passait sous la main juste pour le plaisir ! Ah, et j'ai aussi acheté une robe dont je n'ai aucune idée de quand je porterai vu que je porte les mêmes habits depuis un mois sans me préoccuper de mon style le moins du monde.

Compulsif je vous dis !


Par contre j'ai trouvé du bon pain et ça, ça n'a pas de prix !


Je suis finalement arrivée à mon camping en fin d'après-midi bec jute assez de temps pour installer mon hamac et bouquiner un peu avant la tombée de la nuit. Heureusement que les jours commencent enfin à rallonger !

Tranquille Émile !

Apparemment, il y a le crocodile local qui se balade dans le coin et qu'on peut parfois voir sur la cale au bord de l'eau mais je n'ai pas eu ce privilège...


Le lendemain, j'avais prévu de traîner un peu dans mon hamac mais le vent soufflait tellement fort que quelques branches mortes ont commencé à tomber sur ma voiture. J'ai entendu assez d'histoire et vu assez de photos des ravages que peuvent faire les Widow Makers - le surnom donné aux eucalyptus et gommiers en général qui signifie 'Faiseurs de veuves' (une photo qui donne un peu le ton) - pour savoir qu'il valait mieux partir rapidement et ne pas tenter le diable !


J'ai gagné au change en roulant jusqu'à la Paradise Pool dans le parc national de Paluma Range : un bassin naturel formé par la rivière Crystal Creek qui, comme son nom l'indique, est composée d'une superbe eau cristalline. J'y ai passé une bonne partie de la journée à me baigner en observant les poissons avec mon masque et mon tuba et à bronzouiller sur les rochers face à la forêt.

Même pas froide !

J'ai même réussi à dénicher une famille de tortues qui se cachait entre les racines et la roche le long de la berge ! Je me suis bien amusée à voir les jeunes sortir prudemment pour respirer et détaller au moindre mouvement suspect.

Les choupinettes !

J'ai passé la nuit dans un camping en pleine forêt au nord du parc national afin d'être prête pour ma balade le jour suivant aux Jourama Falls.

Les dindes des bois m'ont piqué mon savon ces sales bêtes !

Le chemin pour s'y rendre passait au milieu de la rivière sur un petit ponton de bois et de béton (oui, les australiens adorent mettre du béton au milieu de la forêt...) entre d'énormes blocs de roches polis par le temps et quelques arbres aux racines noueuses. Ambiance un peu mystérieuse dans la lumière matinale !

Suivez le chemin !

Il a ensuite fallu grimper un peu pour atteindre le point de vue face à la cascade qui était en fait constituée d'une succession d'au moins six petites chutes dégringolant d'une centaine de mètres de haut le long d'une roche en paliers abrupts. C'était beau mais je pense qu'après la pluie le spectacle doit être encore plus impressionnant !

Difficile de se rendre compte avec une photo mais ça en imposait !

J'ai voulu monter un peu plus haut dans le bush jusqu'à l'ancien point de vue dont j'avais entendu parler sur un site Internet mais au bout d'à peine vingt mètres j'ai vu la queue d'un gros serpent s'éloigner entre les herbes et ça a eu le mérite d'être assez radical pour me faire retourner sur le chemin, ahah !


À la place, je suis redescendue entre les rochers pour essayer de me rapprocher de la cascade par le bas. Je suis passée par une série de jolis bassins d'eau claire reposant au bas de longs pans de granite plats et inclinés striés d'une belle roche noire inclusive.

J'ai fini par me mettre à l'eau dans un des derniers bassins accessibles sans risquer de glisser dans l'espoir d'avoir une belle vue en contre-plongée mais malheureusement l'angle n'était pas terrible. Comme l'eau était vraiment fraîche et que je ne voulais pas y être allé pour rien, je suis revenue en arrière à un bassin plus proche du chemin pour nager proprement quelques brasses.

J'ai ensuite quitté le parc national de Paluma Range pour rouler plus au nord jusqu'à la bibliothèque municipale de la petite ville d'Ingham où je me suis posée le reste de l'après-midi pour sauvegarder des photos et profiter un peu du wifi.


Il m'a ensuite fallu reprendre la route pour rejoindre le camping du parc national de Girringun avant la nuit car il fallait traverser des zones où le bétail pouvait circuler librement sur la route - ce qui m'a d'ailleurs valu plusieurs arrêts intéressants - et rouler dans la montagne avec de nombreux virages bien serrés ! Mais j'ai eu le loisir de contempler un beau paysage, de croiser un cochon sauvage et même deux kangourous-rats musqués donc ça valait bien le coup de rouler un peu tard !

Elles profitaient de la chaleur du bitume les Marguerites !
23
23
Wallaman Falls

Wallaman Falls

Publié le 4 août 2020

30 juillet


Petit déjeuner avalé, chaussures lacées : en avant pour la Wallaman Fall !


Il s'agit de la plus haute chute d'eau permanente d'Australie qui plonge dramatiquement de 268 mètres de haut dans les gorges de la Stony Creek jusqu'à rejoindre la vallée de la Herbert River quelques dizaine de kilomètres plus loin.


Dès le parking, un point de vue offrait un panorama incroyable sur la chute et les falaises de Seaview Range, on l'aurait dit sorti tout droit de Là-Haut !

Quel spectacle !

Une petite randonnée appelée Jinda Walk ( jinda signifie 'chute d'eau' en Warrgamamaygan, le peuple aborigène de cette région) permettait de descendre jusqu'au bas de la chute en une longue pente abrupte à travers la forêt tropicale. On en sortait pour se prendre une vague de vapeur d'eau dans le museau sous un bruit assourdissant et un spectacle qui valait le détour !

Descente dans les gorges
Contemplation...

La chute crachait sans discontinuer de lourds rideaux blancs comme neige hypnotisants qui s'écrasaient en bouillonnant dans un large bassin tumultueux. Le brouillard d'eau qui s'en échappait créait de jolis arc-en-ciels dans la lumière du soleil et retombait sur les parois de la falaise en des dizaines de petites cascades qui changeaient en fonction de l'orientation du vent sur la chute. Une fois dans le bassin, l'eau s'échappait en hurlant entre d'énormes blocs de roche tombés de la falaise et désormais ancrés au milieu de la rivière pour aller disparaitre plus loin dans les méandres des gorges.


Un vrai petit monde perdu !

Parfait arc-en-ciel !

Je me suis posée sur un pan de roche pour admirer le paysage - chose difficile sans se tordre le cou entre l'étroitesse des gorges et la hauteur de la falaise ! - et déjeuner, puis je suis partie explorer un peu entre les rochers pour essayer de me rapprocher de la bête.

Entre les rochers...

Bon, c'était une idée moyennement bonne qui s'est plus rapproché d'une session de blocs d'escalade façon patins à glace ! En effet, les rochers perpétuellement humides étaient glissant comme des icebergs et il fallait faire attention à bien assurer chaque pas pour ne pas se retrouver les quatre fers en l'air. Mais avec un peu de patience et beaucoup d'efforts j'ai fini par atteindre mon but !

Une eau bruyante !

En toute honnêteté, cela ne m'a pas apporté grand chose de me rapprocher du bas de la chute car tout était beaucoup trop démesuré et mouillé pour que je sois totalement à l'aise. En revanche, en m'éloignant un peu plus le long de la rivière j'ai pu me poser sur une petite avancée rocheuse avec un nouveau bel angle de vue sur la chute et l'autre partie de la falaise par laquelle j'étais descendue.

Au milieu de la rivière...

L'ascension pour retourner en haut de la falaise fut fatiguante mais moins longue que je le pensais. Et pour le petit côté pimenté sauvage : j'ai croisé mon premier serpent agressif sur le chemin ! C'était l'espèce qui a la meilleure vue des serpents d'Australie et qui est aussi une des plus rapide et nerveuse. Pas trop dangereux mais tout de même venimeux, youhou... J'ai réussi a passé en bondissant comme une biche aux abois mais les deux filles qui étaient quelques mètres derrière moi se sont retrouvées avec le serpent au milieu du chemin, dressé, et bien décidé à défendre son coin au soleil. Heureusement, nous avons réussi à le forcer à partir en faisant du bruit sur le côté mais franchement nous ne faisions pas les fières !


De retour au belvédère, j'ai repris tranquillement mon souffle en admirant une fois encore le superbe paysage sous un soleil brûlant.

La belle falaise !

J'étais sensée redescendre dans la vallée dans la journée mais j'ai pris le parti de retourner une nuit de plus dans le camping de la veille. J'ai fait une courte balade dans la forêt qui menait au bord de la rivière quelques kilomètres en amont de la cascade puis j'ai passé le reste de l'après-midi à bouquiner à l'ombre.

Broderie sur arbre
24
24
TYTO Wetlands

TYTO Wetlands

Publié le 5 août 2020

31 juillet


J'ai mis plus de temps à quitter mon camping que prévu ce qui m'a valu d'arriver seulement en fin de matinée à Ingham. Mauvais timing pour aller visiter les TYTO Wetlands réputés pour être un superbe endroit pour observer les oiseaux le matin et le soir.


Il s'agit d'une zone humide de 90 hectares épargnée par la frénésie de champs de cannes à sucre du XIXe siècle qui abrite de nombreuses espèces de plantes et d'oiseaux que l'on peut observer au cours de plusieurs chemins aménagés entre les marais.


J'ai décidé d'y aller malgré la chaleur et l'heure tardive. À l'atmosphère pesante et quasi silencieuse je ne pensais vraiment pas voir grand chose et j'ai surtout profité du paysage radicalement différent de la forêt tropicale dont je venais de sortir.

Les 'Wetlands'

Au final, j'ai été surprise de tout de même arriver à voir les trois-quarts des oiseaux indiqués sur la liste de ceux qui valent le détour ! Et j'ai même réussi à en photographier quelques uns en collant mes jumelles sur mon portable : objectif en système D, ahah.

Le rouge et le noir

Il y avait aussi le 'crocodile local' qui se dorait la pilule sur les rives d'une des mares, entouré de hérons et d'ibis qui ne semblaient pas le moins du monde inquiets !

Le croco 'posaaay' !

De vous à moi, je suis persuadée d'avoir eu l'aide d'un guide ailé pendant ma balade ! Un superbe fée-roitelet ('superbe' fait parti de son nom) a été a mes côtés littéralement du début à la fin et, à chaque fois, il apparaissait auprès d'une des espèces d'oiseaux que je n'avais pas encore vue ! Je l'avais baptisé Rosemary mais en cherchant sur Internet je me suis rendue compte qu'il s'agissait d'un mâle...

Le beau Rosemary

Je me suis ensuite à nouveau rendue à la bibliothèque de la ville pour profiter d'un ordinateur connecté jusqu'à sa fermeture, puis j'ai repris ma voiture en direction du nord, m'arrêtant brièvement à un magnifique point de vue sur l'immense île Hinchinbrook. Il s'agit de la plus grande des îles de la Grande Barrière de Corail ainsi que de la plus grande île ayant de status de parc national avec ses 39 900 hectares. J'aurais bien aimé la visiter mais il n'est pas recommandé de s'y rendre seule vu qu'il n'y a pas de réseau ni d'infrastructures et que les crocodiles et les serpents y sont légions.

Hinchinbrook Island

J'ai passé la nuit sur une aire au bord de la route et de la voie ferrée (ça va, c'est la ligne de chemin de fer principale du coin et il y a eu un train à passer en douze heures de temps !) entourée d'arbres tropicaux. Il y avait un vieil australien qui jouait de la guitare en chantant devant son feu de camp : parfaite ambiance pour bouquiner !

25
25
Mission Beach

Mission Beach

Publié le 8 août 2020

1, 2 et 3 août


Réveillée sous un temps maussade, j'ai roulé jusqu'à Mission Beach où j'avais un chouette petit planning de prévu pour les deux jours à suivre. Planning qui est tombé à l'eau (c'est le cas de le dire) à partir du moment où il s'est mis à pleuvoir comme une outre percée...


Mais j'ai eu la bonne surprise de croiser mon premier casoar sauvage sur le bord de la route et ça, ça valait bien tous les soleils de la Galaxy (j'exagère, oui, mais à peine) !


J'ai commencé par aller à un point de vue sur une petite péninsule mais il y avait tellement de vent, de brouillard et de nuages qu'il était impossible de percevoir quoi que ce soit d'agréable. Et la mer, d'ordinaire bleue turquoise dans le coin, était marron et déchaînée.


Je suis ensuite allée au bas de la randonnée que je souhaitais faire à Bicton Hill et j'ai hésité à me lancer sous la pluie avant de me convaincre qu'il s'agissait d'une idée stupide, surtout qu'avec les nuages je n'aurais pas vu grand chose !


À la place, je me suis directement rendue au Jackaroo Hostel, l'auberge de jeunesse où j'avais prévu de passer la nuit. Une décision parfaite vu la qualité de l'endroit ! Il s'agissait d'une grande maison de bois sur pilotis au milieu de la jungle avec une piscine entourée de palmiers, des hamacs un peu partout dans le jardin et une immense pièce à vivre ouverte sur l'extérieur au deuxième étage avec vue sur la jungle et la mer au loin. En plus il n'y avait quasiment pas de voyageurs ce jour là et j'ai eu un dortoir pour moi toute seule : le top !

Vue imprenable sur la jungle malgré le mauvais temps !

Je me suis posée pour bouquiner et me reposer un peu car le changement de climat et de mauvais temps m'avaient complètement assommés. En me préparant à déjeuner j'ai rencontré Rachel, une chouette canadienne avec qui je me suis tout de suite très bien entendue, et dès que la pluie s'est calmée nous sommes partis nous balader avec Otto, un marocain avec qui elle faisait le voyage.

Attention aux casoars !

Nous avons tout d'abord marchés jusqu'à la plage de Mission Beach joliment bordée de végétation luxuriante puis nous avons marché le long de la côte jusqu'à... rejoindre la randonnée que je voulais faire dans la matinée ! Il s'agissait de grimper au sommet de Bicton Hill à travers la forêt pour avoir une vue sur la côte. Otto marchait plus vite que nous est a tracé sa route mais Rachel et moi avons mis plus de temps, surtout que nous papotions sec ! Le point de vue était sympa mais j'avoue que je m'attendais à un peu mieux...

Balade à Bicton Hill

J'étais sensée partir de l'auberge le lendemain pour faire une randonnée à la journée sur Dunk Island, une petite île située à une dizaine de minutes de la côte mais le temps était tellement mauvais que le bateau pour s'y rendre ne naviguait pas et de toute manière le rideau de pluie qui tombait ne donnait pas du tout envie de randonner !

On ne voit pas bien mais il y a un rideau de pluie ! (vue de ma chambre)

Résultat : journée cocooning à l'auberge à base de lecture, de discussions avec les autres backpackers et de sieste. Nous sommes sortis en meute pour déjeuner dans le petit café du coin, super atmosphère joviale et décontractée ! Le soir, quelques uns d'entre nous ont vaillamment été se baigner dans la piscine sous la pluie, puis nous avons fait un quizz général en équipe dans le bar de l'auberge.

Quand il fait moche, on se fait des copains !

Le seul hic, je me suis rendue compte dans la journée que j'avais perdu ma carte bancaire... Je l'ai cherché partout mais sans succès et je suis quasiment certaine qu'elle est tombée de la poche pendant ma randonnée du jour précédent (non, je ne me balade pas d'habitude avec ma carte dans ma poche, je l'ai juste oublié après une transaction).

Stupide !


Le jour suivant il faisait un peu meilleur mais l'atmosphère était tellement chouette que je n'avais pas vraiment envie de partir. Finalement, Otto m'a proposé de les accompagner en roadtrip pour la journée voir quelques cascades et j'ai sauté sur l'occasion de prolonger une nuit de plus dans ce petit paradis !


Nous sommes donc partis avec Rachel et Denis, un sympathique allemand un peu plus jeune que nous, en direction des Atherton Tablelands à environ une heure de route. Otto a mis une playlist de chansons françaises et je peux vous dire que je me suis bien lâchée sur le chant, ahah. Le paysage était superbe et ça faisait plaisir de pouvoir l'apprécier d'un point de vue de passager pour une fois. J'ai d'ailleurs été surprise de sa ressemblance avec certaines parties du nord de la Nouvelle-Zélande ! Une succession de collines verdoyantes à l'herbe rase comblées ça et là par de petits bois et des lacs. Il ne manquait que les moutons ! Ici, ce sont plutôt les vaches...

Pas encore de photos des Tablelands, ça viendra !

Milaa Milaa, la première cascade où nous nous sommes arrêtés et aussi la plus connue était très belle avec ses orgues basaltiques entourées de lianes et d'arbres tropicaux. Mais nous avons trouvé l'endroit un peu 'faux' avec son terre-plein aménagé vers l'intérieur du bassin pour permettre aux touristes de prendre des photos plus près.

Idyllique mais un peu surfait !

La deuxième, Zillie, nous a beaucoup plus plu car il y avait un chemin à demi caché dans la forêt qui permettait de descendre au pied de la cascade pour l'admirer. Elle n'était pas particulièrement éblouissante mais le fait qu'il ait plu récemment avait rendu le terrain glissant et plus difficile d'accès ce qui donnait un petit coté 'aventure' au trajet.

Plus sauvage !

Ellinjaa, la troisième, était jolie et avait également un petit chemin qui descendait jusqu'en bas à travers la jungle. Mais malheureusement ce dernier était en bitume ce qui enlevait beaucoup de charme au lieu... Par contre nous avons croisé un coq qui se prenait pour un bush-turkey ce qui était franchement drôle !

Hésitation pour la baignade !

Sur le chemin du retour, nous avons eu la chance de voir un beau casoar de près au bord de la route ! Quel animal grandiose et gracieux ! Terrifiant aussi quand on voit son regard et la taille de ses pattes ! Un vrai dinosaure...

Nous l'avons filmé et admirer depuis nos fenêtres jusqu'à ce qu'il disparaisse dans le bush en quelques pas de danseuse.

Quelle élégance !

Pour finir cette belle journée, nous avons fait l'erreur de nous arrêter au supermarché alors que nous étions tous affamés. Résultat des courses : nous avons tous acheté mille fois trop de choses à manger !

26
26
Publié le 9 août 2020

4 août


Après trois jours de relaxation à l'auberge de jeunesse Jackaroo, il était temps de mettre les voiles vers d'autres horizons. Le beau temps m'a tout de même poussé à aller faire un peu de natation dans la piscine avant de partir.

Un dernier plouf ?

J'ai ensuite essayé de ranger mes affaires dans ma voiture le mieux possible et de l'aérer un peu car avec la pluie des jours précédents et l'humidité ambiante on peut dire que ça sentait bien le poney mariné là dedans !


En mettant ma crème hydratante, je me suis rendue compte avec effroi que mon pendentif tortue n'était plus autour de mon cou ! Il s'agit du cadeau de mes soeurettes avant mon départ en Nouvelle-Zélande et il ne m'a quasiment pas quitté depuis donc vous imaginez bien que j'étais plutôt chamboulée. Je l'ai cherché partout mais sans succès... J'avais toujours ma chaine autour du cou donc ça voulait dire que le pendentif avait cassé et, vu sa taille, difficile d'espérer le retrouver.


Tristoune, j'ai dit au revoir à Rachel, Otto et Denis qui partaient pour Cairns et je suis allée me préparer un sandwich pour le midi. Juste avant de partir, je suis tout de même allée vérifier pour la troisième fois le fond de la piscine à tout hasard et j'ai eu la joie d'y voir ma petite tortue briller dans un rayon de soleil ! Il a fallu que je replonge alors que j'étais sèche et évidemment le pendentif n'est plus portable mais au moins j'étais rassurée.


J'ai enfin repris ma route vers le nord et me suis arrêtée au bout d'une quarantaine de minutes pour aller voir les Josephine Falls, une cascade que je n'avais pas noté sur mon plan de route mais qui a attiré mon attention.

Josephine Falls

Au début, je m'y suis rendue simplement pour la regarder depuis ses différents points de vue mais quand j'ai vu des gens s'amuser à faire du toboggan sur les rochers je n'ai pas résisté à aller me changer pour faire de même. Une bonne partie de rigolade à escalader les énormes pans de roche pour se laisser glisser le long de la cascade dans une belle eau couleur émeraude !

Le toboggan parfait !

J'ai ensuite roulé jusqu'aux Babinda Boulders où la rivière Babinda s'écoule en rugissant et bouillonnant entre un amas d'énormes blocs de granite sculptés par la force des eaux à travers le temps. De larges et profonds bassins naturels invitants se succèdent entre les rochers mais il est interdit de s'y baigner pour des raisons de sécurité car le courant est fort et peu facilement entraîner n'importe qui sous l'eau entre les blocs ! C'était un peu frustrant mais la vue était superbe et suffisante, surtout avec la végétation luxuriante quasiment verte fluo qui entourait la rivière.

Des trous partout dans le granite !

De retour au parking, je suis allée chercher mon sandwich pour aller déjeuner au bord de l'eau en amont des rochers. L'endroit était suffisamment calme et stable pour se baigner donc j'en ai également profité un peu avant de reprendre le route !


J'ai fini ma journée en roulant jusqu'à un camping gratuit près de Gordonvale, quasiment au pied de la montagne que je voulais gravir le lendemain.

27
27
Walsh's Pyramid

Walsh's Pyramid

Publié le 12 août 2020

5 août


Levée tôt pour éviter de randonnée en pleine chaleur, je suis partie faire l'ascension de la Walsh's Pyramid ; une petite montagne de 922 mètres à la forme éponyme caractéristique située à une vingtaine de kilomètres de Cairns entre plusieurs parc nationaux montagneux.

D'en bas ça n'a pas l'air si difficile !

Il s'agissait de grimper sec entre les arbres et les rochers pendant trois kilomètres sur un chemin pas toujours bien tracé couvert de racines noueuses et de larges pans de roche lisse. Par endroits, la pente était si inclinée qu'il fallait même carrément escalader !


Ce n'était pas une partie de rigolade !

Portions de chemin...

J'étais bien contente que le ciel soit couvert car la végétation n'était pas assez dense pour être ombrageuse et je n'ose imaginer la galère de faire cette randonnée sous le soleil...

Un peu d'escalade ?

Après avoir suer toute l'eau de mon corps pendant deux heures et m'être à moitié perdue entre les rochers, je suis enfin arrivée au sommet où plusieurs pans de roche en surplomb permettaient d'admirer différents points de vue à quasiment 360° sur les alentours.


Un côté donnait sur la vallée et les montagnes du parc national de Gadgarra.

Les personnes sur le rocher donnent un peu de perspective n'est-ce pas ?

Et l'autre sur la côte et les montagnes du parc national de Grey Peaks. On pouvait même voir un bout de Cairns se dessiner dans le lointain.

Voyez-vous la mer ?

Je suis restée là-haut une bonne heure le temps de déjeuner et de profiter du lieu. J'ai aussi papoté avec deux australiens et un petit groupe de français et exploré un peu entre les roches et la végétation pour trouver d'autres angles de vue.

Shooting face au vide !

Le retour fut beaucoup plus rapide que l'aller (j'ai mis un peu plus d'une heure) et j'ai réussi à garder un bon rythme grâce à mes bâtons de randonnée qui me permettaient d'être plus stable entre les rochers sans nécessairement avoir à ralentir. Ça faisait plaisir de reprendre mes habitudes de randonneuse ! Même si j'ai encore besoin de pas mal d'entraînement...

Granite et forêt

Je suis ensuite retournée au camping gratuit juste à côté pour prendre une bonne douche et me reposer un peu avant de reprendre ma route. Mais alors que je rêvassais tranquillement dans mon coffre, j'ai entendu des voix familières m'appeler de l'extérieur : c'était Franck et Tuncay, un couple franco-allemand que j'avais déjà croisé plusieurs fois dans les campings de Rainbow Beach et d'Agnes Water et avec qui je m'étais bien entendu. On avait gardé contact et je savais qu'ils étaient dans le coin mais je ne m'attendais pas du tout à les retrouver là !


J'ai finalement décidé de rester une nuit de plus sur place car il était un peu tard pour conduire jusqu'à ma prochaine étape sans risquer d'arriver à la nuit tombée dans un endroit probablement saturé de monde.


Ça m'a permis de passer une chouette soirée avec les garçons à papoter et jouer aux cartes sous un vieil arbre noueux ! Une bonne occasion aussi de reposer mes jambes après cette journée sportive !

28
28
Publié le 13 août 2020

6 août


Alors que les garçons sont partis tôt en quête d'un travail en ville, j'ai profité d'un petit déjeuner tranquillou avant de reprendre ma route, toujours vers le Nord.


J'ai traversé Cairns assez rapidement en me promettant d'y repasser plus tard -- après tout, c'était sensé être la destination finale initiale de ce roadtrip !


Je suis arrivée à Palm Cove en fin de matinée, une jolie et longue plage bordée de palmiers et de collines envahies par la forêt tropicale.

Une plage qui porte bien son nom !

Attirée par la potentielle vue de l'une de ces dernières, je suis revenue en arrière jusqu'à Trinity Beach que j'ai parcourue de bout en bout à la recherche d'un chemin pour monter. Sans succès, mais ça m'a permis d'apprécier de chouettes vues !

Trinity Beach

Il y avait bien un chemin pour atteindre le haut de la colline - nommée Earl Hill - mais l'entrée était de l'autre côté de la baie, en pleine zone résidentielle car il s'agissait d'une balade peu touristique connue surtout des locaux. Rien de bien palpitant pendant l'ascension mais effectivement deux belles vue sur Trinity Beach et Half-Moon Bay à l'arrivée ! Même si les arbres mériterait d'être mieux taillés...

Où sont passés les élagueurs ?

J'ai ensuite roulé le long de la côte sur une jolie petite route étroite et sinueuse quasiment au même niveau que la mer jusqu'à la Daintree River, le seul accès au parc national de Daintree et au Cap Tribulation à moins de faire un détour de 400 kilomètres par les terres !

Une des vues de la côte sur la route...

C'est une zone de forêt tropicale quasiment intacte et très peu habitée, du sauvage comme il faut ! On y trouve une grosse concentration de crocodiles, de casoars, de pythons et d'araignées. Je parle de la catégorie des trucs flippant, il y a évidemment aussi des animaux très sympathiques... mais curieusement on les repères beaucoup moins facilement, ahah !


J'ai donc pris le ferry pour traverser le fleuve (enfin 'ferry', il s'agissait plutôt d'une barge !). Le trajet ne durait que quelques minutes mais on avait vraiment l'impression d'entrer dans un autre monde !


Ambiance très Jurassic Parkienne.

D'autres photos de la rivière viendront dans une prochaine publication !

Sur le chemin, je me suis arrêtée au point de vue Waly Wugirriga pour admirer un superbe panorama verdoyant sur l'embouchure du fleuve dans la lumière de la fin de journée.

Tropique, tropique !

J'ai fini par arriver devant deux larges champs de thé au pied d'une montagne où m'attendait Jack, mon hôte HelpX apiculteur pour les prochains jours. Sa maison est située à flanc de montagne, juste au dessus de la petite usine de thé familiale de ses voisins, avec une vue incroyable sur Cow Bay la jungle, et la mangrove.


Nous avons dîné en faisant connaissance, puis nous nous sommes couchés tôt car le réveil du lendemain était prévu avant l'aube !

29
29
Publié le 21 août 2020

7, 8 et 9 août


Dans la publication précédente, j'avais complétement oublié de dire que nous étions allés travailler au crépuscule pour charger une vingtaine de ruches à l'arrière du pick-up (le fait de le faire pile entre le jour et la nuit permet d'éviter qu'elles soient trop énervées).


Le lendemain, nous sommes partis de la maison à 5 h afin de prendre le premier ferry sans trop de monde à bord et faire la majorité des trois heures de route avant qu'il ne fasse trop chaud pour les abeilles.

Traversée à l'aube !

Nous avons déposés les ruches dans une immense plantation d'avocatiers au bord d'un des lacs réservoirs de Cairns. L'entrée de la propriété était flanquée de deux hauts troncs d'arbres surmontés d'un troisième à l'horizontale, agencement typique des ranchs traditionnels.

Ça en jetait pas mal !

Démesure...

Alors que nous pensions être en weekend anticipé, Jack a reçu deux coups de fils impromptus de clients qui avaient besoin que l'on déplace nos ruches en 'urgence' dans certaines de leurs plantations où les arbres entraient en floraison. Une nouvelle charge de travail inattendue mais difficile de refuser de bosser pour des clients que l'on souhaite fidéliser !


Nous avons donc passé le reste de la journée à faire des allers-retours entre deux fermes située à une quarantaine de kilomètres l'une de l'autre pour déplacer les ruches au milieu des avocatiers en passant par des champs de bananiers qui semblaient s'étendre à l'infini et de large canaux d'eau permettant l'irrigation de toutes ces plantations.

Un des canaux d'irrigation interminables

Nous nous sommes ensuite rendus près de Malanda dans les Atherton Tablelands pour passer le weekend chez le frère de Jack, Morgan, sa femme Trisha et leur fils Loki. Ils habitent une chouette maison entre les collines et la forêt avec une belle vue et beaucoup d'espace.

Vues de la maison...

Nous avons passé un très bon moment entre travaux le matin - les garçons réparaient la terrasse en bois de l'étage et Trisha et moi nettoyons les murs de la maison et la cuisine - et balade l'après-midi.

Ça bosse dur !

Trisha m'a emmené me baigner avec Loki au joli lac de cratère Eacham entouré de végétation et le jour suivant nous sommes tous allés prendre un café au bord du lac Barrine, son voisin. Ce dernier cachait aussi sur ses rives deux grands kauris, résistants de l'époque de l'abattage systématique des arbres au bois de qualité...

La petite famille !

Au cas où vous ne vous souveniez pas : le kauri est un arbre du Nord de la Nouvelle-Zélande connu pour être l'un des arbres les plus grands du monde (jusqu'à 50 mètres de haut et 5 mètres de circonférence !) et avoir l'une des plus grande longévité (plus de 1 000 ans !). Je vous mets un petit lien vers ma publication néo-zélandaise avec quelques belles photos : cliquez ici.


Pour continuer dans la lignée des arbres, nous nous sommes arrêtés au Cathedral Fig Tree sur le chemin du retour. Il s'agit d'un impressionnant figuier étrangleur de 500 ans qui culmine à près de 50 mètres dans un enchevêtrement de racines et de branches noueuses ponctuées de superbes fougères en forme de nids d'oiseaux (je ne trouve pas le nom exact sur Internet...). La particularité de ces arbres est de pousser du haut vers le bas ! En effet, leurs graines souvent disséminées par les oiseaux ou les chauve-souris germent uniquement dans le creux du haut des arbres, laissant leurs racines descendent vers le sol en entourant l'arbre hôte jusqu'à le faire disparaitre avec le temps...

Tout ce que j'aime dans un arbre !
30
30
Publié le 25 août 2020

10 et 11 août


Le lundi fut une longue journée de boulot intensive et instructive !


Nous avons à nouveau quitté la maison à 5 h du matin pour un long trajet de trois heures mais cette fois vers le Nord à destination de Lakeland où Jack à des ruches dans une des plus grosses plantations de pastèques et de potimarrons de la région.

C'est parti !

Le paysage sur la route était sec et poussiéreux, contrastant fortement avec la jungle luxuriante du Daintree et finalement nous sommes arrivés dans une zone quasiment désertique à la terre rougeoyante sur laquelle s'étendaient de larges plants verdoyants aux multiples fruits à différents stades de croissances.

Terranga !

Il y avait 155 ruches réparties en petits groupes au milieu des plantations et le but de la journée était de vérifier l'état de chacune d'entre elles et de nourrir les abeilles avec un mélange concentré d'eau sucrée afin de les renforcer car l'endroit ne propose malheureusement pas assez de nectar naturel à cette époque de l'année. Il s'agissait donc d'ouvrir chaque ruche, d'observer ses habitantes et de remplir les récipients vides avec un tuyau relié à un gros bidon à l'arrière du pick-up contenant le mélange préparé par Jack avant notre départ. Entre chaque groupe de ruches, je devais également noter dans un carnet combien d'entre elles étaient bien portantes, en voie d'expansion où bien mal en point. C'était un travail titanesque et sportif qui obligeait à garder un bon rythme pour ne pas perdre de temps et ne pas embêter les abeilles trop longtemps -- le tout sous une chaleur de plomb !

Et nous avons eu des pastèques gratuites !

Petite parenthèse factuelle doublée de mon opinion sur l'activité :

Les abeilles 'employées' ici - et plus généralement pour la pollinisation (je viens d'apprendre comment écrire ce mot, j'étais persuadée que c'était 'pollenisation') des plantations du pays - sont des abeilles européennes, considérées plus résistantes et plus travailleuses que les abeilles natives. L'atmosphère et le climat de la région du Queensland font qu'elles n'ont pas de trève hivernale et peuvent être efficaces en continu durant l'année moyennant quelques coups de pouces comme ce nourrissement régulier. Bien que cette expérience m'ait appris beaucoup de choses intéressantes, je tiens à dire que je suis assez dérangée par l'exploitation intensive du travail naturel ces petites bêtes fascinantes. Sans parler du fait qu'elles n'ont à la base rien à faire dans ce pays et qu'elles empêchent probablement en partie le développement des espèces natives...


Une fois notre mission menée à bien, nous avons pris le chemin du retour en passant par une autre route afin d'opérer une large boucle autour de la forêt de Daintree. Jack s'est gentiment arrêté plusieurs fois pour me montrer des endroits sympas, notamment la Black Mountain ('Kalkajaka' en aborigène, ou Montagne Noire), une montagne composée entièrement d'énormes blocs de granite sculptés par le temps et les éléments. Imaginez un tas de graviers : pareil mais en gigantesque ! Elle a la particularité d'être encore en plein processus d'érosion, produisant de nombreux bruits sourds et créant sans cesse de nouvelles cavités mystérieuses qui ne manquent pas d'être une source intarissable de légendes dans le folklore local : esprits, fantômes, disparitions, etc. En bonus, elle abrite également quelques espèces de lézards uniques à ce lieu !

On dirait un terril...

Nous avons ensuite fait un stop près de Rossville pour saluer son père qui y vit dans une maison incroyable qu'il a bâti lui-même. Elle a une forme hexagonale, montée sur des troncs d'arbres en guise de pilotis et entièrement ouverte sur l'extérieur (en dehors des murs autour de la salle de bain), offrant une vue perpétuelle sur la jungle et sa faune abondante ! Chaque côté de l'hexagone a son utilité : cuisine, chambre, salon, terrasse... Et le tout avec home cinéma, guitare et connexion Internet ! Ou comment réunir un mode de vie basique sans pour autant renier la technologie...

Aperçu de la maison du padre...

Le reste de la route pour rentrer à la maison était constitué d'une route de terre cabossée qui tournicotait entre la côte et la forêt tropicale en traversant quelques rivières (les roues dans l'eau !). Ce fut une belle aventure mais malheureusement la nuit tombante m'a empêché de profiter pleinement du paysage qui défilait devant les yeux...

Fin de journée

Le lendemain, nous nous sommes âpretés pour une matinée de loisirs avec pour objectif de chercher des crocodiles et de pêcher (pas des crocodiles, je précise).


Il faut savoir que la pêche ici, c'est sacré. Les australiens ont quasiment tous un ou deux bateaux, parfois plus en comptant les annexes, les canoës et les kayaks ! Et en général, au moins un de ces derniers a été acquis dans le but exclusif de rapporter du poisson et des crustacés, que ce soit en mer, en rivière ou en lac. Bref, ça fait fait partie de l'expérience du pays !

Mise à l'eau !

Nous avons mis le bateau à l'eau depuis la plage de Thornton et Jack a traversé l'embouchure de la rivière Copper (assez sportif entre les vagues !) pour remonter les méandres de la mangrove. Une superbe mini-croisière entre les palétuviers avec les montagnes en arrière plan ! Paisible.

À la recherche des crocos...

Au final, nous n'avons pas vu de crocos car la marée n'était pas encore assez basse pour leur permettre de venir se bronzer l'écaille au soleil. En revanche, alors que je m'extasiais sur la quantité de poissons (la zone est interdite à la pêche) et plus particulièrement sur la taille de l'un d'entre eux qui se frayait un passage dans les eaux jaune-vert peu profondes, Jack m'a signalé en riant que ce dernier n'était pas un poisson mais un requin ! J'ai donc appris que dans la mangrove, en plus des crocodiles et des moustiques, il y a de nombreux requins qui remontent les rivières pour chasser la chair fraîche... Surprise !

Le repaire des requins !

Nous sommes ensuite retournés en mer pour une petite session de pêche dans la baie et nous avons eu la chance de tomber sur un groupe de dauphins qui batifolaient dans le coin !


Jack m'a expliqué comment diriger et conduire le bateau à moteur pour que je puisse gérer les manœuvres pendant qu'il s'occupait des cannes à pêche. J'étais toute fière, cheveux au vent et regard vers le lointain, ahah !

Quasi professionnelle !

Notre retour fut triomphal puisque nous avons réussi à ramener un beau thon à la maison ! Quoi de mieux qu'un sashimi tout frais pour le déjeuner ?

Belle prise !
31
31
Publié le 2 septembre 2020

12, 13 et 14 août


Après la tranquille journée de pêche de la veille, il était temps de se remettre au boulot !


Nous sommes repartis à l'aube en direction des Atherton Tablelands pour apporter de nouvelles ruches dans une des plantations d'avocats et de faire le tour d'une partie de celles dispersées dans les environs afin de vérifier leur état.

Joyeux travailleurs !

La majorité était en bien meilleure santé que celles que nous avions nourri deux jours auparavant dans le Nord ! La plupart allait d'ailleurs bientôt nécessiter une troisième boîte pour favoriser l'expansion des abeilles et leur stockage de miel pour leur immense famille (chaque ruche peut contenir jusqu'à 60 mille abeilles en pleine saison !). Un bon signe, à la fois pour les plantations et pour ces travailleuses acharnées !

Ça bosse dur !

Jack m'a expliqué plein de choses palpitantes sur le développement d'une ruche et j'ai même pu observer les différents états menant à la naissance d'une ouvrière en direct ! Le tout en réussissant à ne pas me faire piquer !

Dans l'ordre on peut voir dans les alvéoles : les œufs, les larves et la naissance d'une abeille !

Sur le chemin du retour nous nous sommes arrêtés à la Barron Falls, une belle cascade située dans une étroite gorge entourée de forêt tropicale. Malheureusement, son débit n'était pas très élevé car elle est en partie régulée par le barrage du lac Tinaroo plusieurs centaines de kilomètres en amonts et celui-ci n'ouvre ses vannes que pendant la saison des pluies...

Le train passe dans la jungle le long de la falaise !

Le lendemain matin, nous sommes repartis pour une session pêche, cette fois autour de la petite Snapper Island à l'embouchure de la Daintree River. Nous avons mis du temps avant qu'un poisson ne daigne mordre à l'hameçon mais lorsque ce fut le cas - et après un combat un peu sportif avec ma canne à pêche - j'ai pu remonter ma première prise : un beau macro tacheté !

Vues de Snapper Island

Satisfaits, nous avons ensuite fait une superbe balade en bateau sur la Daintree River, remontant quasiment jusqu'à Daintree Village dans un paysage époustouflant de mangrove et de bancs de sables avec les montagnes du parc national en arrière plan.

Sur la Daintree River

Nous avons aussi vu deux jeunes crocodiles d'environ deux mètres qui se prélassaient au soleil et un beaucoup plus gros qui nageait près de l'embarcadère. Ma caméra a bien évidemment choisi ce moment pour refuser de s'allumer, pas de bol !

Hello croc !

De retour à la maison, j'ai passé une partie de la fin d'après-midi à plonger des rayons artificiel dans de la cire d'abeille bouillante afin de préparer de nouveaux cadres pour les ruches en expansion car Jack fabrique lui-même l'intégralité ses ruches. Au début, je n'étais pas très à l'aise mais j'ai fini par prendre le coup de main et je dois dire que j'ai été plutôt efficace ! Je garde un petit souvenir de ce moment avec les chaussures couvertes de perles de cire séchées, ahah.

Ouch, ça brûle !

Pour finir, nous avons bu une bière bien méritée en compagnie de Greg, l'associé et ami de Jack. Il possède la seule plantation de thé vert du coin 'Daintree Tea Company' qu'il gère seul avec sa femme et seulement deux employés. J'en ai profité pour jeter un œil à l'usine - déserte car ce n'était pas encore le moment de la récolte - sous le regard sournois d'une énorme araignée 'Golden-Orb' à la fois superbe et terrifiante...

Araignée du soir... espoir ?

Le vendredi nous sommes partis tôt travailler avec Jack et Greg dans les ruchers situés sur sa propriété entre les plantations de thé. Ce fut encore l'occasion de profiter d'un magnifique panorama verdoyant : les montagnes, la jungle et les plants de thé illuminés par les rayons du soleil matinal !

Pas mal comme lieu de travail, non ?

Nous avons ajouté de nouvelles hausses (les boîtes que l'on ajoute au dessus du corps de la ruche pour que les abeilles puissent y stocker leur nourriture) aux ruches en pleine expansion et créé quelques nouvelles ruches orphelines (c'est à dire sans reine) le temps d'aller chercher des larves de reines dans un autre champ que Jack utilise comme nurserie.

Busy bees!

Pour ma dernière soirée, nous avons été invités à un barbecue chez Greg et sa famille. Ils habitent dans une jolie maison à une centaine de mètres en dessous de la notre avec une belle terrasse en bois et une piscine faite maison dans un large réservoir d'eau coupé en deux, le tout offrant une vue magnifique sur la baie (bon, il faisait noir donc on ne voyait rien mais ça faisait rêver, ahah). Un très bon moment à papoter avec de la nourriture délicieuse ! Mais je n'ai pas fait long feu car j'étais crevée...

L'entrée de la propriété
32
32
Grande Barrière de Corail

Grande Barrière de Corail

Publié le 18 septembre 2020

Note : Yep, plus d'un mois de retard, je sais...

Pour ma défense, il n'y avait quasiment pas de connexion sur la route ; et encore moins pour charger des photos ! En plus, ma GoPro bugue complètement et je galère à télécharger mes photos sur mon téléphone.

Malgré le nombre de publications qu'il va me falloir rattraper, j'ai décidé de ne pas les passer aux oubliettes car je pense clairement avoir vécu un des meilleurs moments de ma vie durant ce mois de crapahutage.

Et les photos vont valoir le coup.


15 août


Ce samedi matin, j'ai fait mes adieux à Jack autour d'un bon petit déjeuner avant de prendre la route pour le Cap Tribulation quelques kilomètres plus au Nord dans le Daintree. La journée commençait bien puisque j'ai croisé un papa casoar et ses deux petits sur le bord de la route, choubidou comme tout !


Je suis arrivée au camping Safari Lodge où j'ai retrouvé ma copine Rachel que j'avais rencontré à Mission Beach, accompagnée cette fois d'un autre canadien, John, et d'une américaine, Jackie. Nous sommes partis pour un tour à la demi-journée sur la Grande Barrière de Corail à bord d'un bateau similaire à celui que j'avais pris pour aller dans les Whitsundays : parfait pour quelques bonds sur l'eau avec vue sur la côte verdoyante !


Au bout d'une trentaine de minutes nous sommes arrivés sur le récif Undine au milieu duquel trônait un adorable petit banc de sable blanc, le seul relief visible au dessus de l'océan. Notre guide nous a expliqué la meilleure route à emprunter à travers le jardin de corail et décrit les différentes espèces de poissons que l'on pouvait y trouver, puis chacun a enfilé son attirail de snorkeleur avant de partir en exploration dans les eaux turquoises...

Le récif et son banc de sable improbable au milieu de l'océan

J'ai passé 45 minutes de pur bonheur à palmer entre des centaines de coraux et de poissons multicolores . La plupart n'avait pas l'air d'être dérangés par ma présence et m'ont permis de les observer de près vaquer à leurs occupations aquatiques. J'ai notamment vu de gros mérous, des balistes, des diodons, des poissons anges, chirurgiens, papillons et cochers et même une jolie petite raie passer devant moi en ondulant gracieusement.

Petit aperçu des coraux, difficile de prendre les poissons en photo !

Le clou de ma balade fut de croiser deux tortues vertes au détour d'une patate de corail, dont une qui m'a laissé l'accompagner pendant une bonne dizaine de minutes. Un tête à tête incroyable avec cet animal fascinant aux mouvements lents et détendus en apesanteur...

Beauté, Ô beauté !

Par contre, j'ai été assez surprise par la fraîcheur de l'eau que j'espérais plus chaude à cette latitude. La combinaison étanche était la bienvenue car je claquais littéralement des dents à mon retour sur le bateau !


Nous avons ensuite bougé le bateau de l'autre côté du banc de sable pour pouvoir explorer une autre partie du récif aux coraux plus jeunes et parsemés sur une étendue de sable qui descendait peu à peu vers les profondeurs. L'eau y était un peu moins fraîche et la marée descendante ne laissait parfois qu'un passage très étroit pour se glisser entre les coraux et la surface.

Patate de corail gigantesque et coraux en forme d'arbre ! (les couleurs sont moins intense en photo car je n'avais pas mon filtre)

De retour sur la terre ferme, nous avons décidé de déjeuner ensemble au restaurant du camping. C'était cher pour la qualité de la nourriture mais ça nous a permis de reprendre des forces sans avoir à cuisiner, ahah ! Nous avons bien papoté et j'ai rencontré Chloé qui était venue avec les autres pour le weekend mais qui n'avait malheureusement pas réussi à obtenir de place sur le bateau pour le tour.


Nous avons ensuite pris la voiture pour quelques kilomètres vers le Nord sur une route de terre sinueuse jusqu'à la jolie rivière Emmagen qui possédait un trou d'eau suffisamment profond pour se baigner et même se balancer au bout d'une corde façon Tarzan pour s'y jeter ! Le tout au milieu d'une jungle épaisse et verdoyante, un tableau parfait. Il y avait un peu de monde mais ça valait le coup car l'eau était bonne et nous avons bien rigolé.

Tarzaaaan !

Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés sur la plage du Cap Tribulation pour une petite balade. Rien de bien palpitant mais très agréable sous le soleil de la fin d'après-midi.

La fine équipe sous le soleil

Nous avons loupé le coucher du soleil mais nous nous sommes tout de même rendu au point de vue qui permettait de l'observer pour apprécier les couleurs de la nuit tombante en prenant l'apéro. J'en ai profité pour scruter la mer avec mes jumelles et j'ai réussi à voir une tortue pointer la tête pour respirer plusieurs fois mais j'avoue que j'espérais secrètement voir un crocodile onduler entre les eaux sombres...

Fin de journée paisible ?

Le tableau que nous avons du offrir en retournant à nos voitures dans le noir devait être assez hilarant : serrés les uns derrière les autres à la queue-leuleu en sursautant et en criant au moindre bruit suspect dans les parages. ! Pas d'inquiétude, nous n'avons croisé que des crapauds.

33
33
Publié le 19 septembre 2020

16 août


Le lendemain, Rachel, Jackie, Chloé et moi nous sommes levées pour assister au lever du soleil sur la plage. Il faisait encore nuit noire quand nous nous sommes retrouvées sur le bord de la route, soudainement hésitantes devant les quelques dizaines de mètres de jungle marécageuse à franchir avant d'atteindre l'océan : et si un crocodile nous y attendait, tapis dans l'ombre ? Nous avons donc prudemment patienté quelques minutes, laissant les premières lueurs de l'aube nous rassurer et éclairer un peu plus notre chemin. Mais au final, vu le nombre de personnes qui étaient déjà sur la plage, nous nous sommes vraisemblablement inquiétées pour rien, ahah !


Le lever du soleil fut beau et paisible, accompagné du faible clapotis de l'eau et du gazouillis des oiseaux.

Le soleil se réveille !

Après le petit déjeuner, les copains sont partis pour le marché de Port Douglas et je me suis rendue de mon côté sur la jolie plage de Cow Bay que je n'avais pas encore visité. En chemin, je me suis arrêtée pour saluer Jack et Greg qui bossaient dans un des champ non loin de la route, avec une belle gueule de bois de leur soirée de la veille, ahah.

Cow Bay

J'ai ensuite quitté le Daintree pour de bon, un peu triste de traverser pour la dernière fois la rivière et ses mystères.

L'embouchure de la Daintree River

Je me suis rendue brièvement à Port Douglas pour admirer le point de vue sur la fameuse '4 Miles Beach' mais l'endroit m'est apparu trop touristique pour m'y attarder.

Vue de la côte au Sud du Daintree

À la place, j'ai roulé jusqu'aux gorges de Mossman un peu plus dans les terres, situées sur le territoire aborigène des Kuku Yalanji. L'endroit n'est accessible qu'en navette, moyennant une petite somme à verser à la tribu afin de préserver leur environnement.


J'ai fait la petite randonnée circulaire de 4 kilomètres qui longeait en partie la rivière à travers la jungle parsemées de vieux arbres magnifiques couverts de vignes et de lianes noueuses. C'était vraiment beau et il n'y avait apparemment pas de risque particulier mais j'avoue que je n'ai pas réussi à être totalement à l'aise de me balader toute seule...

Into the wild !

J'ai croisé les copains qui commençaient la balade alors juste que je la terminais et on s'est donné rendez-vous à la navette pour faire le retour ensemble. En attendant, je suis allée folâtrer au bord de la rivière remplie de gros blocs de granite polis qui offrait une belle perspective sur les montagnes dans le lointain. J'en ai évidemment aussi profité pour me baigner et faisant bien attention de ne pas me faire emporter par le courant qui était assez fort à certains endroits !

Baignade sous le soleil couchant

Alors que je prenais le chemin du retour vers la navette, j'ai croisé Jackie qui venait de finir la randonnée et nous avons profité que les autres tardent un peu pour aller admirer quelques points de vues supplémentaires sur la rivière.

Petit coin de rivière

Finalement, nous ne sommes pas restés longtemps ensemble car ils voulaient dormir dans un camping au bord de la mer et j'ai préféré me rendre au camping gratuit situé dans les terres un peu moins loin. Besoin de passer une soirée un peu tranquille après plus d'une semaine de compagnie permanente !

Belle Vue de fin de journée sur la route...
34
34
Publié le 24 septembre 2020

17 août


Je me suis réveillée avec un message de Rachel me proposant de me joindre à nouveau à leur petit groupe pour une randonnée à la cascade de Windin Falls dans les Tablelands.


Motivée à l'idée de découvrir un lieu que je n'avais pas prévu de visiter, j'ai préparé mon sac et conduit quelques heures vers le Sud-Est pour rejoindre un petit chemin de terre sinueux dans les hauteurs assez cabossé sur la fin menant au départ de la randonnée. L'endroit n'avait pas l'air très touristique ce qui me convenait parfaitement !


Rachel, Jackie, Chloé et John m'ont rejoint quelques minutes plus tard et nous sommes partis pour une petite heure et demie de marche sur une voie de tout-terrain parsemée d'ornières énormes et de flaques d'eau boueuse qu'il fallait contourner avec agilité en évitant de glisser malencontreusement.

Balade en forêt

Au bout d'un moment, la route s'arrêtait subitement pour laisser place à un petit chemin de randonnée à demi recouvert par la végétation qui descendait assez abruptement le long de la montagne. Nous l'avons suivi sur quelques centaines de mètres avant de réaliser qu'il ne s'agissait probablement pas de la bonne route vu la technicité et le peu de marque de passage... Nous avons définitivement du rebrousser chemin lorsque nous avons aperçu la cascade entre les branches complètement à l'opposé d'où nous étions ! Au final, le véritable passage se trouvait un peu plus haut, bien en évidence entre deux arbres marqués d'une large flèche. Il semblait qu'aucun d'entre nous ne soit très observateur...


Nous avons fini par arriver en haut de la cascade qui s'échappait fièrement d'une jolie petite rivière à l'eau claire et peu profonde. L'endroit offrait une superbe vue sur la vallée encaissée aux montagnes verdoyantes et l'on pouvait même se baigner dans le petit bassin naturel au bord de la chute !

Oh non, encore une cascade !

Nous avons passé un bon moment à barboter en papotant et bien sûr en prenant bon nombre de photos avantageuses ! J'ai été assez téméraire pour me glisser juste à côté de la chute en voulant copier deux autres touristes mais je n'ai pas fait ma fière car une fois arrivée la lumière masquait les rochers auxquels je m'étais agrippée dans l'eau ce qui rendait risqué le retour en sens inverse vu que le courant était tout de même un peu fort pour ma taille. J'ai donc préféré la jouer plus raisonnable en escaladant la rive opposée et en faisant le tour par la rivière un peu plus en amont...

Un groupe de personnes très malheureuses

Le retour fut comme d'habitude assez interminable, surtout qu'il nous fallait emprunter le même chemin un peu monotone. Mais une fois nos voitures récupérées nous avons eu droit à un rebondissement assez épicé car le van de mes coéquipiers s'est retrouvé coincé dans une montée ! Malgré plusieurs tentatives, rien n'y a fait : leurs pneus étaient visiblement trop lisses pour l'inclinaison de la pente sur un revêtement de terre battue... Par chance, un australien a débarqué derrière nous avec un énorme véhicule tout terrain qui semblait tout droit sorti de Mad Max et il les a remorqué jusqu'à un endroit plus praticable en deux temps trois mouvements !

Van en rade dans la montée !

Cette mésaventure nous a tout de même permis de profiter d'un beau coucher de soleil sur les Tablelands depuis la colline où nous nous trouvions. Une vue et une atmosphère quasiment néo-zélandaise qui m'a rappelé des souvenirs de hobbits, ahah !

Jolie lumière sur les collines

Mais pas question de traîner car nous ne voulions pas être en retard pour notre prochaine activité insolite : un sortie en canoë de nuit sur le lac Tinaroo !


Il s'agit d'un large lac artificiel dans les hauteurs des Tablelands permettant d'alimenter en eau la majeure partie des environs de Cairns. Il est réputé pour abriter une large faune aquatique - en particulier certains des plus gros barramundis du pays - et de nombreux autres animaux sur ses berges. En plus, pour mon plus grand plaisir, il comporte une forêt fantôme à demi engloutie par les eaux !


Nous avons ramé pendant près de deux heures sous la voie lactée dans un silence paisible ponctué du glissement régulier de nos pagaies dans les eaux noires et immobiles. Il s'en échappait une légère brume qui rendait l'atmosphère complètement irréelle et mystérieuse, surtout avec les arbres morts dont les troncs et les branches surgissaient par surprise tels de terribles monstres aquatiques !


Il y avait énormément de wallabies et de petits rongeurs sur les rives que nous avons pu observer grâce aux puissantes lampes torches qu'on nous avait fourni. Nous espérions surtout voir des kangourous arboricoles, une espèce unique au monde que l'on trouve uniquement dans cette région d'Australie, mais malheureusement nous n'avons pas été très chanceux... Nous en avons seulement vu un, masqué par les branches d'un arbre et peu décidé à nous faire grâce d'une entrevue spéciale. Pour ma part, je n'ai aperçu que ses pattes...

Difficile de voir quelque chose sur la caméra !

Après cette belle expérience, nous nous sommes rendus à 'On the Wallabie', une jolie éco-lodge tout en bois et décorée de vieilleries diverses et variées qui n'ont évidemment pas manqué de me plaire. Mais entre l'heure tardive et la fatigue de notre journée bien chargée nous n'avons pas fait long feu avant d'aller roupiller.

35
35
Publié le 1er octobre 2020

18 août


Je me suis à nouveau séparée du petit groupe dans la matinée car nous n'avions pas envie de voir les mêmes choses et ils avaient un timing serré pour rendre leur van de location.

L'éco-lodge On the Wallabie

J'ai fait une brève pause non loin de l'éco-lodge au 'Curtain Fig Tree', un immense et majestueux figuier dont les racines et l'inclinaison de l'arbre porteur offraient l'image d'un large rideau végétal.

Le figuier 'rideau'

Je me suis ensuite rendue au Mont Hypipamee dont le cratère de 60 mètres de diamètre et de plus de 80 mètres de profondeur a la particularité d'avoir été formé par une large explosion de gas (on appelle ça un diatrème). Il s'agit du seul exemple de ce type de géologie dans la région du Nord du Queensland.

Cratère d'Hypipamee

Je pensais que ce serait plus spectaculaire que ça à voir, mais c'était tout de même intéressant. Il y avait aussi de jolies petites cascades à voir mais je ne me suis pas attardée car je me sentais un peu fatiguée.

Eau chantante

Je suis descendue un peu plus dans le sud des Tablelands spécialement pour jeter un coup d'œil au point de vue de Millaa Millaa où je ne m'étais pas arrêtée la première fois que j'étais venue dans le coin avec les copains de Mission Beach. Cela offrait un beau panorama sur la région, et notamment le Mont Bartle Frere qui est le plus haut sommet du Queensland (1 611 mètres).

Point de vue sur les Tablelands

Comme j'étais toujours un peu patraque, j'ai décidé de faire une croix sur la petite randonnée que j'avais prévu de faire ensuite et j'ai à la place envoyé un message à Trisha (la belle-sœur de Jack chez qui nous avions passé le weekend quand je faisais mon volontariat d'apiculture) pour m'inviter à prendre le thé.


La route qui menait à chez eux serpentait sur la crête des collines puis descendait raide dans la forêt avant de remonter sur un petit sommet où s'élevait la maison ; le tout sur un chemin de terre et de cailloux un peu acrobatique. J'étais hyper contente de pouvoir l'emprunter moi-même car j'avais vraiment eu envie de conduire dessus lorsqu'on était venus avec Jack dix jours auparavant !

Sur la crête...

J'ai passé un bon moment à papoter avec Trisha et lui partager mes projets (en jouant au bac à sable avec son fils Loki), puis j'ai repris la route pour enfin me rendre à la destination finale de ce mois et demi de roadtrip : la ville de Cairns. Où j'ai failli ne pas arriver d'ailleurs, vu que j'ai traversé une chaîne de montagnes sur la réserve en priant pour qu'il y ait une station de l'autre côté...

Marécage en haut des collines et Pyramide de Walsh
36
36
Publié le 11 octobre 2020

19 au 26 août


Arrivée à Cairns, j'avoue ne pas avoir fait beaucoup d'efforts pour visiter la ville et ses alentours. Il faut dire qu'après près de deux mois entiers à vadrouiller, j'avais un peu envie de me poser et ne rien programmer pendant quelque temps !


J'ai passé un peu plus d'une semaine à l'auberge de jeunesse 'Mad Monkey' dans une ambiance décontractée et festive qui m'a permis de me rappeler un peu les bienfaits d'une vie sociale, ahah ! J'ai eu le plaisir d'y retrouver les copains que je m'étais fait à Mission Beach et au Cap Tribulation, et de rencontrer un bon nombre de chouettes personnes.

Ça glandouille !

Pas mal de farniente dans la journée, notamment au bord du 'lagon', une piscine d'eau salée située juste au bord de la mer, laquelle étant trop peu profonde et boueuse pour pouvoir s'y baigner à cet endroit de la baie (sans parler des risques de méduses et de crocos...).

Vue de la piscine sur la baie

L'endroit était super joli et parfait pour bronzer en bouquinant... où en dégustant une glace ! Nous y avons même organisé un délicieux barbecue avec une trentaine de copains de l'auberge sur fond de musique pour pouvoir danser un peu dans l'herbe.

Barbecue collectif !

Par contre, interdiction de danser dans les bars par précaution covidienne : complètement débile à partir du moment où tu peux quand t'asseoir n'importe où et avec n'importe qui. Mais ça ne nous a pas empêché de passer de sympathiques soirées à papoter en remuant en rythme sur nos sièges .

Sortie bar à petit prix !

Dans un tout autre registre, quelques uns d'entre nous sommes vaillamment allés passer une journée ensoleillée sur la plage nudiste du coin histoire d'égaliser nos bronzages et resserrer nos liens d'amitiés naissantes, ahah !

Libérez-vous ! (si vous êtes choqués, c'est triste et je ne peux rien faire pour vous...)

Durant cette semaine, l'idée que j'avais depuis quelque temps de partir dans la région du Northern Territory avant la saison des pluies s'est transformée en véritable projet grâce à Rachel et Chloe qui étaient motivées pour m'accompagner dans cette grande aventure ! Nous avons donc également passé pas mal de temps à planifier notre roadtrip pour être sûres de partir dans le désert australien dans les meilleures conditions possibles : choix du trajet et des lieux pour dormir, calcul des distances entre les stations essence, achat de matériel et de provision, etc.

Les filles en plein travail !

Tout un programme !

37
37
Fitzroy Island

Fitzroy Island

Publié le 15 octobre 2020

24 août


Avant de démarrer les festivités roadtripiennes, petite parenthèse pour revenir sur une des journées de ma semaine à Cairns : l'exploration de Fitzroy Island.


Il s'agit d'une petite île continentale située à une trentaine de kilomètres de Cairns et entourée de récifs coralliens faisant partie de la Grande Barrière. Elle est majoritairement recouverte de forêt tropicale et peut être parcourue aisément à pieds en quelques heures.

Plutôt paradisiaque, non ?

Nous avons quitté l'auberge de bon matin à une petite dizaine pour prendre le ferry mais arrivés sur place nous nous sommes séparés en deux groupes en fonction de la façon dont chacun souhaitait profiter de sa journée. Et pour Rachel, Chloe, Tim, Olivier et moi, il s'agissait pour commencer de monter jusqu'au sommet de l'île ! Nous formions une équipe de joyeux drilles, prompts au chant et à la rigolade entre deux reprises de souffle...

Hakuna Matata !

Bon, qu'on ne s'emballe pas trop : l'ascension ne dépassait pas les 270 mètres donc ça n'a pas été un exploit sportif hors du commun, ahah. Mais il faut avouer que la montée fut tout de même raide, surtout après plusieurs jours sans avoir fait beaucoup d'efforts !

Du bleu et du vert je vous dis !

La vue du sommet valait le détour avec un panorama à 360° sur l'île, la côte et l'océan -- une belle palette de bleu et de vert ! Nous y sommes restés un bon bout de temps, cheveux au vent, pour profiter et faire quelques photos. Je me suis d'ailleurs bien éraflée les bras et les jambes en essayant d'escalader un rocher trop haut pour moi!

Photoshoot !

Nous sommes descendus en passant par l'autre côté de l'île et avons marché jusqu'au phare dont l'édifice n'était pas exceptionnel mais offrait une jolie vue sur l'océan et une toute petite île adjacente. En quittant le chemin pour nous rapprocher de la falaise et faire d'autres photos débiles, Oli et moi sommes tombés sur la tombe d'un chien à demi ensevelie datant des années 40 !

Le phare à Hon,..

Après cette bonne marche sous le soleil, nous avons déniché un petit recoin de plage à l'ombre des arbres pour pique-niquer. L'endroit était idyllique et l'on voyait même les tortues de mer sortir la tête de l'eau par intermittence pour respirer à quelques mètres du rivage !

Pause déjeuner !

Une telle vue était un appel au snorkeling inevitable, aussi avons nous chaussé nos palmes à tour de rôle pour un aller arpenter le fond marin à la recherche de ces merveilleuses créatures...

J'en ai vu trois, dont une énorme et probablement assez âgées vu les marques sur sa carapace et la placidité avec laquelle elle broutait l'herbe marine alors que nous tournions autour d'elle !

En belle compagnie...

Comme pour les baleines, je trouve qu'il y a quelque chose d'incroyablement reposant et intemporel à observer les tortues évoluer dans l'océan. Je pourrais très certainement rester des heures à les suivre si mon corps n'était pas si terriblement humain, ahah ! D'ailleurs, même si l'eau était assez bonne, c'est en claquant des dents que j'ai fini par sortir de l'eau, bénissant les rayons du soleil brûlant et accueillant.

Dur de sortir de l'eau !

Pour finir, nous avons eu juste eu le temps de faire un aller-retour en courant (littéralement !) jusqu'à la plage de Nudey au Sud-Ouest de l'île avant de prendre le ferry du retour. Nous avions entendu dire qu'il s'agissait d'une des plus belles plages du Queensland mais quiconque a lancé cette rumeur ne doit pas en avoir visité beaucoup car même si elle était très jolie ce n'était pas époustouflant au point de choper un point de côté, ahah ! Pour ne pas y être venue pour rien, j'ai tout de même fait grâce à l'océan d'un petit plongeon...

Fin d'une superbe journée !
38
38
Publié le 23 octobre 2020

Roadtrip dans le Red Center

J1 - 27 août : De Cairns à Cloncurry

Note : Le vrai de nom de cette aventure est 'Three Beauties and a Roadtrip' (Trois Beautés et un Roadtrip) mais j'ai décidé de le remplacer ici pour des raisons évidentes de modestie, ahahah !

Parées pour l'aventure ?

Le matin du jeudi 27 août, Rachel, Chloe et moi avons enfin pris la route vers l'inconnu ! Il faisait encore nuit noire quand nous avons chargé la voiture et quitté Cairns à 5 h du matin, les yeux encore embués de sommeil avec une longue journée devant nous. Au programme : 1 000 kilomètres dans les terres du Queensland à destination de Cloncurry, notre lieu de camping. Pas question de traîner car le timing était très serré pour y arriver avant la tombée de la nuit et éviter de multiplier par dix le risques d'une rencontre funeste avec un kangourou ou un roadtrain ! ('train routier' pouvant faire plus d'une soixantaine de mètres, je vous laisse imaginer une session de doublage !)

Le trajet... vu de très haut !

Les trois premières heures ont consisté à traverser quelques terrains connus. Tout d'abord, le massif montagneux du Great Dividing sur une route étroite et sinueuse pas du tout agréable à emprunter à une heure si matinale mais qui nous a permis d'assister à un chaleureux lever de soleil sur la vallée ! Puis les Atherton Tablelands et leurs petites collines verdoyantes paisibles à l'air néo-zélandais.


Comme j'ai ensuite passé le volant à Rachel pour roupiller comme une bienheureuse (photo à l'appui !), je ne peux pas vous décrire le changement progressif qui s'est opéré dans le paysage. J'ai apparemment aussi loupé un cochon sauvage et énorme python écrasé en travers de la route ! Quand je me suis réveillée, nous roulions sur une route de terre chaotique et poussiéreuse dans un décor aride et plat : bienvenue dans l'outback australien !

Posay dans le carrosse !

Nous avons roulé près de 350 kilomètres sur cette route à la vitesse d'un escargot sous amphétamines afin de limiter les risques de crevaison étant donné que la voiture était très chargée. De toute façon l'habitacle vibrait tellement qu'il aurait été difficile d'être plus rapide, même en étant téméraire ! Cela nous a permis de profiter du paysage et d'apercevoir de nombreux oiseaux magnifiques, notamment l'aigle d'Australie qui est le plus grand rapace d'Océanie et peut atteindre jusqu'à 2 mètres 50 d'envergure ! (je n'ai pas de photo de ce bijou, je vous laisse faire les curieux via votre moteur de recherche)

Vers l'infini et au-delà !

La belle surprise de la journée fut de tomber sur un point de vue absolument superbe sur les Porcupine Gorge (la 'gorge du porc-épic'). Le monotone plateau rocailleux s'ouvrait brusquement sur une large faille d'une quarantaine de mètres de profondeur au fond de laquelle coulait une mignonne petite rivière à l'eau émeraude. Les parois verticales permettaient de voir clairement la multitude de strates de roches sédimentaires déposées au fil de centaines de millions d'années dans un enchevêtrement de lignes et d'ondulations tout simplement fascinantes semblables à des frises en bas reliefs ! (je vous laisse zoomer sur les photos, ça vaut le coup d'oeil !)

Porcupine Gorge

Minute topographie : saviez-vous que la région du Queensland est majoritairement située au dessus du plus grand bassin artésien du monde ?Ce dernier s'étend sur plus de 1 700 000 kilomètres carrés avec une profondeur pouvant aller jusqu'à 3 kilomètres ! Il couvre 22 % du continent et constitue sa seule source d'eau douce, estimée à 64 900 kilomètres cubes.

Paf.


Après plus de cinq heures de route sans avoir croisé une seule habitation, nous avons fait une pause dans le village de Hughenden où nous avons pu faire un plein d'essence indispensable et déguster un traditionnelle tourte à la viande dans la minuscule boulangerie du village.


À partir de là, nous sommes reparties pour 400 kilomètres de route, heureusement à nouveau sur du bitume lisse et silencieux - béni soit-il ! Le paysage de savane était magnifique avec une étendue infinie d'herbe dorée ponctuée d'arbres sec et isolés, mais il faut avouer qu'à ce stade de conduite nous n'étions plus vraiment ébahies par quoi que ce soit en dehors de la perspective d'arriver à destination.

La route ne s'appelle pas 'Savannah Way' pour rien !

D'ailleurs, petit coup de stress, car nos pauses impromptues et la longue route de terre nous avaient fait perdre beaucoup de temps et nous sommes arrivées à Cloncurry beaucoup plus tard que prévu... dans le noir ! J'aime autant vous dire qu'on ne faisait pas les fières pendant les derniers kilomètres, guettant le moindre mouvement suspect de chaque côté de la route en espérant ne pas croiser de camions...


Une fois arrivée, nous avons quand même pris le temps de cuisiner un bon curry pour nous requinquer avant d'aller rejoindre notre oreiller sans tambour ni trompette !

Constitution d'un plat élaboré après 12 heures de route !
39
39
Publié le 28 octobre 2020

Roadtrip dans le Red Center

J2 - 28 août : De Cloncurry à Devil's Marbles


Le lendemain, rebelote pour un long trajet de 880 kilomètres à travers la savane australienne !

Carte du trajet

Nous avons fait un arrêt dans la ville minière de Mount Isa pour faire quelques courses et jeter un coup d'œil du haut d'un point de vue. Honnêtement rien de bien folichon, surtout si on compare ses terrils avec ceux de notre bon vieux Ch'Nord !

Mount Isa

De là, il ne nous a fallu que deux heures pour arriver à la frontière avec le Northern Territory (la région du 'Territoire du Nord'). En temps normal, cette dernière n'est pas matérielle, mais avec le Rona l'armée veille au grain pour être sûre que chaque véhicule qui passe ne provienne pas d'une région/zone à risque. Obligation de remplir un formulaire retraçant scrupuleusement chaque endroit visité durant la dernière quinzaine, contacts à l'appui, et de présenter tous ses papiers en bonne et due forme... Heureusement, nous avions bien tout préparé en amont et il ne nous a fallu que quelques minutes pour passer de l'autre côté : nouvelle région, nouvelles aventures !

La frontière ! (on aurait bien aimé un petit panneau de bienvenue !)

Après ce bref moment d'excitation, nous avons repris notre trajet pour plus de quatre heures de savane désertique. C'était assez bizarre d'évoluer sur cette ligne droite et grise entourée d'herbe dorée s'étendant à perte de vue avec quasiment aucun arbre à l'horizon. Difficile de garder la notion du temps et de l'espace !

Le désert...

La végétation a tout de même fini par revenir peu à peu et nous avons vu l'apparition de centaines de termitières de terre ocre de chaque côté de la route. Un spectacle d'autant plus impressionnant que certaines d'entre elles étaient parées de vêtements ! Au début nous avons pensé qu'il s'agissait d'un type de tradition aborigène mais en fait pas du tout : les australiens s'éclatent juste à prendre les termitières pour des bonhommes de neige ! Il faut dire qu'après des heures de conduite dans le désert, tout prétexte d'activité hors de l'habitacle est une bénédiction, ahah.


Nous avons ensuite franchi notre première (vrai) intersection depuis Mount Isa. Ça n'a l'air de rien comme ça, mais imaginez rouler plus de 600 kilomètres sans une seule bifurcation ! En plus, celle-ci avait quelque chose de symbolique puisqu'elle marquait le croisement entre les trois directions de notre roadtrip : Cairns, dernière nous, Alice Springs, au Sud et Darwin, au Nord.

Le Passé, le Présent et le Futur !

Intersection des Threeways ('trois directions')

Nous avons emprunté la route du Sud et il nous a encore fallu une bonne heure - et la traversée de la ville peu rassurante de Tennant Creek - avant d'enfin atteindre notre destination pour la nuit : Devil's Marbles (les 'billes du Diable'), un lieu fascinant qui a eu tôt fait de nous faire oublier la fatigue de la conduite ! Nous nous sommes garées dans le camping situé juste au pied au site mais nous n'avons pas perdu de temps à nous installer car nous ne voulions pas rater le coucher du soleil.


Devil's Marbles, ou 'Karlu Karlu' de son nom d'origine (qui signifie 'gros rochers ronds'), est un site spirituel et culturel aborigène important depuis des milliers d'années ! Il est situé au dessus d'une large formation granitique dont la surface, altérée par le temps et les éléments dans un processus d'érosion physique et chimique complexe, expose des centaines de blocs aux formes arrondies diverses et extravagantes.

Petite montée ?

Un petit chemin balisé menait à un large pan de roche surélevé, offrant un point de vue sur ces formations étranges qui s'élevaient au milieu du paysage plat et désertique. Nous nous sommes posées là avec un petit cidre à partager en guise d'apéritif et nous avons profité pleinement de ce spectacle magnifique dans la lumière du soleil couchant qui teintait la roche ocre d'un rouge presque flamboyant !

Quelle lumière !

Seule une partie du lieu était autorisé à l'ascension et à être pris en photo par respect pour les croyances spirituelles des premiers occupants. Nous n'avons malheureusement eu connaissance de ce deuxième point qu'après avoir copieusement photographier la-dite partie 'tabou' (la plus belle, évidemment !) et il nous a fallu un bon bout de temps pour supprimer toutes nos oeuvres de nos appareils... Les photos que vous voyez donc ici ne représentent qu'une partie de ce beau site qui mérite le détour !

Un petit côté 'Roi Lion' n'est-ce pas ?
40
40
Publié le 6 novembre 2020

Roadtrip dans le Red Center

J3 - 29 août : De Devil's Marbles à Alice Springs

Sous-titre : Où l'on découvre la nécessité de vérifier que tout le monde à bien son matériel électronique avant de démarrer la voiture...


Après le coucher de soleil de la veille, difficile de résister à l'appel du lever le lendemain matin ! Nous nous sommes levées dans le noir complet, lampe torche au front et emmitouflées de la tête au pied car il faisait un véritable froid de canard, propre aux nuits dans le désert. Nous sommes retournées au point de vue de la veille et nous sommes confortablement installées dans l'autre sens pour admirer de nouveau les rayons chatoyants colorer petit à petit le paysage.

C'est ce qu'on appelle un réveil chaleureux !

Nous avons ensuite englouti notre traditionnel petit déjeuner équilibré - porridge, müesli, fruits frais et... beurre de cacahuète - avant de reprendre le volant à destination de Alice Springs située "seulement" à quatre heures de route !

Camping et petit déjeuner

Il s'agissait de la première vraie ville que nous croisions depuis Mount Isa. Un oasis au milieu du désert pas joli pour un sou, mais contenant pile ce dont nous avions besoin pour recharger nos batteries : un café digne de ce nom ! Nous avons également fait un tour à l'office du tourisme pour glaner toute information nécessaire à la suite de notre voyage, ainsi qu'un peu de lèche vitrine devant les magasins d'Art exposant de superbes œuvres aborigènes (complètement hors budget).

Jolie petite rue couverte menant au café

Nous nous sommes ensuite réparties les tâches de ravitaillement : les filles se sont occupées de la nourriture pendant que je me chargeais de faire le plein d'essence et d'eau ; une activité qui fut bien plus galère que je ne le pensais ! En effet, jusqu'à présent j'avais toujours eu accès à des robinets d'eau potable dans les stations service où j'avais eu besoin de remplir mes bidons. Mais je n'avais pas pensé au fait que l'eau étant bien plus rare dans le désert, elle ne serait pas mise si facilement à disposition de n'importe qui gratuitement. J'ai donc littéralement du faire toutes les stations de la ville avant d'en trouver une qui ait un robinet en libre service. Sachant qu'entre temps je m'étais rendue dans un Burger King en désespoir de cause pour quémander cinq litres au cas où il n'y ait pas d'autres solutions pour la nuit, et qu'une dame m'avait proposé de me servir à la pompe de son jardin à une vingtaine de kilomètres de la ville en cas de force majeure -- parfois on tombe sur des gens vraiment chouettes !

Vue sur l'ouest de la ville

Après ce petit imprévu stressant, nous avons quitté la ville en direction de l'Ouest sur une route à couper le souffle. Le plateau qui nous avait semblé infini jusqu'alors laissait place à de longues chaînes de montagnes millionnaires aux crêtes arides et abruptes colorées d'ocre et de rouge. Difficile de ne pas vouloir s'arrêter toutes les dix minutes pour contempler tout ça de plus près ! D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait au bout d'un moment, ne résistant plus à l'appel de mon appareil photo...

Sur la route...

Nous avons roulé une quarantaine de minutes dans ce superbe paysage jusqu'à entrer sur une portion des terres aborigènes du peuple des Arrernte de l'Ouest, située au pied de l'une des montagnes. De là, nous avons garé la voiture et sommes parties pour une petite marche à travers une gorge étroite et silencieuse, envahie par des oiseaux curieux et de nombreuses plantes impressionnantes ; notamment une espèce de cycadale datant du jurassique !

J'étais excitée comme une puce au milieu de cette atmosphère qui semblait tirée d'un roman de Crichton. Et l'apothéose fut évidemment de voir surgir la faille de Standley Chasm devant nous au détour de la falaise !

Si beau...

Angkerle Atwatye de son vrai nom (qui signifie "espace d'eau") mesure entre 3 et 9 mètres de large pour 80 mètres de haut. Il s'agit d'un ancien petit affluent de la rivière Finke dont les siècles d'écoulements dues aux crues et aux pluies persistantes ont fini par sculpter le grès rouge de la montagne. On se sentait toutes petites au milieu de cette beauté !

Pour nous seules !

Malgré notre envie d'explorer un peu plus les alentours, il nous a fallu faire demi-tour car nous avions encore du chemin à faire pour arriver à notre destination suivante avant que la nuit ne tombe. Mais au moment de démarrer, le drame : Chloe ne retrouvait plus son portable ! Nous avons eu beau retourner la voiture de fond en comble et chercher aux alentours, nulle trace de la bête...


C'est finalement inspecteur Rachel qui a eu l'idée de regarder dans nos photos pour voir si le téléphone y apparaissait au cours des dernières heures, et bingo : lorsque je m'étais arrêtée à l'aller pour photographier la montagne Rachel avait pris Chloe en modèle, appuyée nonchalamment sur le toit de la voiture. Sur une première photo on voyait bien le téléphone dans sa main et sur une autre... il était posé sur le toit !

Sur. Le. Toit.

Voilà-voilà.

La photo en question...

Nous sommes retournées sur le lieux du crime dans l'espoir que le téléphone soit tombé juste à la sortie du bas-côté. Rien. Nous avons ensuite passé une bonne heure à scruter la route en imaginant tous les scénarios de chute possible en fonction de la vitesse et de l'angle de la voiture mais sans résultat.


La nuit tombante a sonné la fin de nos recherches. Dépitées, nous nous sommes également rendues compte que nous n'avions plus le temps de nous rendre au camping initialement prévu. Nous en avons heureusement trouvé un non loin du lieu où nous nous trouvions, à une dizaine de kilomètres d'Alice Springs, perdu entre les eucalyptus et les méandres de rivières asséchées.


Comme il y avait du réseau pile à cet endroit, nous avons enfin pu essayer d'appeler le portable de Chloe en dernier recours. Et là, incroyable : une jeune femme a répondu ! Elle avait trouvé le portable au beau milieu de la route en rentrant chez elle avec son frère et nous a proposé de passer le chercher directement vu qu'elle n'habitait pas très loin... Youpi !

Un feu de bush (contrôlé) près du village aborigène où habitait notre sauveuse

Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la chance incroyable que nous avons eu sur cet épisode mais je trouvais que ça valait le coup de le raconter parce que ce n'est pas tous les jours que quelqu'un paume son téléphone au milieu d'une route limitée à 130 kilomètres/heure dans le désert et réussi à le récupérer sans une seule égratignure grâce à une bonnet et honnête âme !


Ça valait donc bien le coup d'ouvrir une bouteille de vin et de chanter à tue-tête autour d'un délicieux plat de pâtes pour fêter ça, guitare à la main !