Ce soir je passe dire au revoir aux commerçant avec qui j'ai sympathisé. J'en profite pour regarder un dernier couché de soleil puis me faire faire également un massage suédois qui me remet le dos en place. Le jeune gérant s'amuse à me faire goûter un plat pimenté, j'essaie de faire abstraction de mes problèmes intestinaux à fin de vivre l'expérience pleinement. Je dépose le vélo que j'ai loué et marche le long du littoral.
Je ne sais pas si ce sont les massages qui ont libéré mes chakras, ou si c'est la musique du concert live au restaurant à côté qui me rend melencolique, mais pendant que je suis assise au bord de la plage, sous la lumière de la pleine lune, pensant que c'est la fin de ce voyage, mes émotions débordent de mon œil.
Je vais dire une phrase très cliché, mais ce voyage m'a permis de me retrouver et de retrouver un apaisement que je ne me connaissais plus.
Ici je me suis réveillée instinctivement à 6h tous les matins. Tous les jours j'ai eu envie de faire un footing ou d'escalader une montagne. J'ai eu envie de changer mon alimentation une fois de retour en France. D'être plus détendue. Plus souriante.
Mais il fait être pragmatique :je ne vis pas sur une île. Si je le réveille à 6h,je verrais ma rue en travaux depuis pas fenêtre, mon lit sera l'unique endroit où j'ai envie d'être. Le quotidien nous ratrappe toujours, quelque soit la vitesse à laquelle on essaie de s'en éloigner.
Ici j'ai eu l'impression que mes tracas en France, quelqu'en soient l'ordre, n'avaient pas pris l'avion avec moi, qu'ils étaient restés à la douane française.
J'ai beaucoup pensé à mon fils évidement, j'ai parlé de lui et montré sa photos à tous les indonésiens que j'ai croisé. Quand je regardais les petits jouer dans l'eau, se laver dans une bassine, jouer avec des branches,courir pieds nus, je comparais avec le mode de vie proposé à nos enfants.
La solitude ne m'as pas pesé, bien au contraire,elle a été salutaire. Elle m'a permise de m'écouter, d'aller à mon rythme, de ne pas avoir à faire de compromis,alors que ma vie n'est faite que de ça.
Pendant plusieurs jours, rencontrer des gens qui vous sourient et apprécient votre présence, dans un cadre où vos yeux se régalent et nourrissent vos futurs souvenirs, vous sentir accueilli et accepté,croiser différents animaux,...
La vie des Indonesiens que j'ai rencontré n'est sans doutes pas facile tous les jours, ils n'ont pas le confort auquel nous avons accès, ils travaillent avec acharnement, font tout pour parler anglais alors qu'ils ne l'apprennent pas à l'école, mais ils sont heureux.
Depuis longtemps j'essaie de changer petit à petit mon mode de vie ou de consommation, tout ça m'a encore plus donné envie de vivre simplement. Mais encore une fois, je ne vis pas sur une île, au milieu des palmiers et des bananiers.
Les immeubles, le goudron, la circulation,... constituent (à mon sens) une pollution en premier lieu oculaire, mais surtout cérébrale. Et pour survivre à ce bordel que sont nos villes, que nous aimons la plupart du temps, ben notre cerveau s'occupe l'esprit avec des tracas et beaucoup de futilités.
J'ai écrit ce petit texte hier soir, assise sur un morceau de bambou, je le finis ce matin dans un hamac, en regardant le levé du soleil.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant écrit lors d'un voyage. Merci d'avoir été présents à travers vos lectures, commentaires, messages... Vous m'avez accompagné tout au long de ce périple.
Je vais manger mon dernier pancake banane, prendre le bateau puis l'avion, à très bientôt en France
Prenez soin de vous 🙏🇮🇩