Aujourd'hui, nous allons parler fantômes. En effet hier j'ai fait un ghost tour. C'est le premier que je faisais et j'étais très impatiente. Je vais donc vous raconter mes histoires qui m'ont le plus marqué. Pour ceux qui sont sensibles, il y a une histoire qui parle de torture, la dernière. Pour ceux qui ont peur du paranormal, je vous conseille bien évidemment de ne pas lire ce qui va suivre. Pour les autres, laissez moi vous emmener dans le passé.
Ballarat, anciennement Balla Arrat, est une ville minière qui s'est construite grâce aux nombreuses mines d'or et à la ruée vers l'or australienne. Cette ville a donc une grand histoire. En dessous du centre ville se trouve d'anciennes rues, que l'on peut encore voir à travers les grilles d'aération. On peut y apercevoir les fenêtres de ce qui était l'étage 0 et qui est maintenant l'étage -1, les trottoirs, les rues pavées, les anciennes rigoles. Tout y est encore intacte, comme une ville secrète sous la ville. Et pour apporter de la lumière à cet étage -1, des briques en verre sont présentés sur les trottoirs de Ballarat, vestiges d'un ancien temps où les fenêtres sous terre étaient encore des fenêtres dont les habitants se servaient. Non loin de ces anciennes rues se trouve un cimetière. Dans les années 1850, une bataille entre catholiques irlandais et protestants anglais a éclaté au centre de la ville. Des centaines de morts, enterrés sous la rue que prennent des centaines de personnes tous les jours pour aller travailler ou à l'école.
Prochaine arrêt, dans une petit ruelle qui longe un cabinet d'avocats, l'un des plus réputés de la ville. Une fenêtre de ce cabinet d'avocat mène sur la ruelle où nous nous trouvions. Cette fenêtre est celle d'un bureau, qui était anciennement un salon d'un petit hôtel. Un soir, dans les années 1990, un des avocats travaillait dur dans son bureau. C'était en plein hiver, et les hivers sont rudes à Ballarat. Le feu crépitait doucement dans la cheminée mais l'homme ne sentait pas la chaleur. Il se leva, attisa les flammes et dû s'en écarter quelques minutes après tant il avait chaud. Il retourna derrière son bureau, où il faisait toujours aussi froid. Il retourna près de l'âtre, se réchauffa un instant, et lorsqu'il retourna à son bureau, trébucha sur quelque chose. Il baissa les yeux, mais rien ne se trouvait à ses pieds. Il mit sa main sur le tapis, et toucha quelque chose de glacé. Il retira rapidement sa main, mais il n'y avait rien. Il mit de nouveau sa main à l'endroit mais il n'y avait plus rien. Il tâtonna alors le tapis et la forme froide se trouva à environ un mètre devant sa précédente position. Quelques secondes plus tard, la forme froide invisible se retrouva à sa position initiale. Puis un mètre devant, un mètre derrière, un mètre devant, un mètre derrière inlassablement. Il raconta cette histoire à sa secrétaire, une passionnée d'histoire et de paranormal, et celle-ci fit des recherches. Elle découvra qu'avant d'être un cabinet d'avocat, le bâtiment était un vieux hôtel en bois. Dans ce vieux hôtel, il y avait des salons où les hommes d'affaires aimaient se retrouver pour boire et parler affaires ou jouer à des jeux d'argent. Cent an auparavant, des hommes et des femmes étaient dans cette pièce, rigolant autour d'un bon gin. Une des femmes dans une robe volumineuse se tenait près de la cheminée. Une braise sauta hors de l'âtre et atterrit sur sa robe. Elle tapota la petite flamme qui venait d'être créée avec son gant, mais son gant pris feu. Elle tapota son gant contre son torse, mais le haut de sa robe prit feu. Prise de panique, elle se renversa son verre sur elle... Mais c'était du gin. Les hommes, autour d'elle, ceux qui n'avait pas fuit, lui jetèrent le contenu d'une carafe pour éteindre ce feu... Mais c'était ça aussi du gin. Ils partirent tous, la laissant à son désarroi et à son triste sort. Le dernier homme qui est sorti de la pièce à raconté que la dernière image qu'il avait eut était cette jeune femme, roulant par terre d'avant en arrière pour tenter d'éteindre le feu qui la tuait petit à petit.
Le tour se poursuivit dans une autre rue. En face de nous, un restaurant avec un aigle doré sur la façade. C'est là où est apparu le premier cas de poltergeist connu à Ballarat. Poltergeist, vient de l'allemand "le fantôme qui toque". Ces fantômes sont attirés par les jeunes femmes et cherchent à leurs faire du mal. Dans ce restaurant travaillait une jeune femme. Un soir, alors qu'elle s'occupait de la fermeture, elle se trouvait au sous-sol pour ranger des choses et d'autres. Elle sortit de la pièce et éteignit la lumière. Mais elle n'eut pas le temps de fermer la porte que la lumière se ralluma. Pensant que l'interrupteur était défectueux, elle appuya de nouveau dessus. Mais cette fois-ci, il se ralluma plus rapidement. Elle éteint une troisième fois, mais ce coup-ci elle n'a pas pu fermer la porte. La porte s'ouvrit violemment pour claquer contre le mur. Elle prit peur et monte quatre à quatre les escaliers pour sortir de là. Elle jura à son patron qu'elle a entendu des pas derrière elle, dans les escaliers, qui allaient aussi vite qu'elle. Mais quand elle s'est retournée, il n'y avait personne. Quelques jours après, au milieu d'un service bondé et chargé, elle a dû descendre au sous-sol pour chercher quelque chose. Son collègue ne la voyant pas revenir au bout de vingt minutes, décida d'aller voir ce qu'il se passait. Il vit aux pieds des marches la jeune femme, recroquevillée sur elle-même en positon fœtale, des griffures sur le visage, sur le corps, des bleus partout. Quand elle reparti conscience, elle n'avait aucune idée de ce qu'il s'était passé les vingt dernières minutes. Mais c'en etait trop pour elle. Elle discuta longuement avec son patron à une table du restaurant. Puis elle partit en faisant tinter la clochette à l'entrée du restaurant. Quelques secondes après, la clochette tinte de nouveau. Le patron leva la tête, mais personne n'était là.
Prochain arrêt, la banque minière de Ballarat. C'est une banque très vieille, construite ici afin de placer l'or de ceux qui réussissaient à en trouver. Cette banque était tenue par un homme riche, et cet homme avait un fils à marier. À côté se trouve le Craig's hotel et dans cet hôtel travaillait la douce Annie. Annie croisa un jour le regard du fils du banquier et tomba follement amoureuse de lui. Elle attendit tous les jours devant la banque pour le voir et lorsque enfin elle le vit, il la vit aussi. Des regards devinrent des mots, des mots des phrases, et ils tombèrent éperdument amoureux l'un de l'autre. Mais le père ne voulait pas voir son fils marier à une femme de ménage pauvre. Alors il fit tout pour les faire rompre et convoca Annie dans son bureau pour lui expliquer, d'une manière tendre ou non, les choses. Le cœur brisé, elle s'ouvrit les veines devant la fenêtre du bureau. L'objet tranchant tomba dans un bruit aigu. Certains banquiers au fil des années ont reporté avoir entendu le bruit d'une lame tomber, alors qu'aucune l'âme n'était tombée, ou avoir vu un voile blanc courir dans les couloirs de la banque.
Comme dit précédemment, à côté de la banque se trouve le Craig's hotel. Il a été construit à la fin des années 1800 par un certain Walter Craig. Cet homme aimait les paris hippiques et il les aimait tellement qu'il a acheté un cheval. Mais ce cheval n'était pas si bon et ce, malgré les nombreuses heures d'entraînement et les nombreux jockeys. Une nuit, Walter rêva. Il se vit à la Melbourne Cup, célèbre course australienne. Son cheval était sur la ligne de départ. Le coup de départ retentit et tous les chevaux s'élancèrent. Celui de Walter était dernier mais il remonta tous les autres dans le dernier tournant et remporta la course. Walter courru vers le jockey, le félicita et remarqua qu'il avait un brassard noir. Lorsque Walter lui demanda, il était expliqua que c'était en hommage au propriétaire du cheval qui était mort. Walter se réveilla en sursaut, et se dit que c'était une vision. Il n'avait retenu que le fait qu'il allait gagner la course et il en était sûr. Environ un an après, la Melbourne cup était sur le point de commencer. Tout se passait comme dans le rêve de Walter. Le coup de départ retentit, son cheval était bel et bien dernier. Le dernier virage approcha et le cheval remonta tous ses concurrents pour finir premier. Tout était pareil, le jockey portait un brassard noir et... Walter Craig était mort trois mois auparavant.
Sauf que l'histoire ne s'arrête pas là. Cent ans après, un homme d'affaire dormait dans la chambre 203 qui était celle de Walter. Il vit une nuit, au pied de son lit, une ombre se mouvoir, cherchat frénétiquement quelque chose des yeux. Il se leva, en titubant car il avait bu, et étant encore guilleret à cause de l'alcool, voulu serrer la main à l'homme devant lui qui était maintenant plus net. En tendant la main, la vision disparut. Quelques jours plus tard, toujours dans cette même chambre, l'homme vit les yeux du portrait au pied de son lit bouger. Il alla se plaindre à la réception et ils vinrent retirer le portrait pour le disposer sur un des murs à l'accueil de l'hôtel. Et si vous vous questionnez sur la véracité de cette histoire, je vous présente monsieur Walter Craig.
Dernière histoire et certainement la plus horrible. Jadis, il y avait une prison à Ballarat. Et un des quartiers de cette prison était particulier. Un des dirigeants était fasciné par les machines et il s'était dit "pourquoi ne pas faire en sorte que ma prison soit comme une machine qui transforme les gens méchants en gens gentils ?" il créa alors cet idéal. L'idée était que lorsque le prisonnier entrait, il laissait son ancien lui dehors. Alors un numéro lui était attribué. Plus de prénom, plus de nom. Puis on lui couvrit la tête pour qu'il n'ait plus de visage. Ainsi, le prisonnier ne pouvait plus se reconnaître. Il passait ensuite vingt-deux heures dans une cellule, avant de sortir deux heures pour aller à une messe puis pour faire de l'exercice dans la cour. Sauf qu'il ne courrait pas librement, non non. Il était pieds et mains liés, et pieds et mains attachés à ceux de celui devant lui. Si l'un tombait, l'effet domino s'appliquait.
Sauf que le peuple n'était pas content de ne plus assister aux exécutions publiques. Alors une fois par mois un, ou plusieurs, prisonnier était tué. Mais ce n'était pas une simple exécution, il fallait faire plaisir au peuple qui demandait justice et plaisir de regarder. Le bourreau commençait par pendre le prisonnier par le cou pour l'attacher à un arbre. Juste avant qu'il ne perde connaissance, le bourreau faisait retomber le prisonnier pour qu'il reprenne son souffle. Puis il le pendait de nouveau et le faisait retomber. Ensuite, quand la foule en avait assez de la pendaison, le bourreau installait le prisonnier sur la table et ouvrait son ventre pour en sortir ses intestins et ses viscères. Puis, alors que le prisonnier était à deux doigts de mourir, le bourreau attacha ses quatre membres à quatre chevaux différents, qu'il fit partir au galop dans quatre directions opposées.
Treize prisonniers sont morts ainsi à Ballarat. Et tous ont été enterrés sous la cour de la prison. Leurs âmes ne devaient jamais se reposer alors, ils étaient enterrés debout. Aussi, ils étaient enterrés vers l'est afin de toujours voir le soleil se lever mais de ne jamais le voir se coucher.
La prison a fermé et est devenu un campus où grouille des milliers d'étudiants. La ville avait alors pris la décision de déterrer les corps pour les remettre ailleurs. Cinq prisonniers reposent maintenant au cimetière de Ballarat. Mais qu'en est-il des huit autres restants ?