Aujourd'hui, j'ai envie d'écrire pour partager avec vous mes réflexions sur le fait de voyager lorsqu'on a atteint un certain âge et surtout un âge certain 😄
Ceux qui me connaissent savent que je devais partir non pas parce que je suis recherchée par la police 😂 mais pour m'aider à vivre.
Cela peut surprendre mais la raison principale de mes voyages a un rapport avec le sentiment de se sentir seule, sans appartenance. On peut y rajouter sans utilité.
Bien entendu, je ne suis pas seule au monde puisque j'ai l'immense bonheur d'avoir mis au monde 2 adorables filles qui ont perpétué la lignée avec 4 petits enfants tout aussi adorables 😍.
Le partage de quelques moments avec des locaux et d'autres voyageurs n'a pas de prix pour moi. Ils me permettent d'exister. Les rapports sont complétement différents en raison notamment d'une curiosité, d'une envie et du temps qui ne nous est pas décompté. Ce sont ces petites parcelles de bonheur associées à des plaisirs sensoriels qui rendent la vie digne d'intérêt. D'où mon refus catégorique de vieillir avec des handicaps car cela m'empêchera d'être stimulée. Le jour où je ne serai plus en capacité intellectuellement et physiquement d'être libre de faire ce que je veux, je ne pourrai pas survivre.
La liberté d'agir sans contraintes, uniquement pour soi sans préoccupations des autres, est une richesse dont je suis bien consciente.
L'indépendance permet d'être en accord avec moi-meme. Si je ne suis pas intégrée à un groupe, je n'ai pas à suivre ses règles.
Les personnes rencontrées sur ma route m'apportent un minimum d'attention et je m'en contente car, pour plus, mes filles sont présentes🥰
Aucun effort à fournir, le contact se fait naturellement et il est sincère. La qualité prime sur la quantité.
Le voyage sans date de retour se révèle être la meilleure option pour les personnes vieillissantes et qui ne trouvent pas leur place dans cette société de surconsommation, narcissisme, stress, angoisses face à un monde qui n'est pas en mesure d'apporter a minima l'équité, et j'en passe. Voyager est une forme de protection. Par ailleurs, on se sent valorisé.
Cependant, tout n'est pas réglé mais les souffrances sont atténuées. On acquiert une philosophie de vie qui peut se résumer par «Carpe Diem quam minumum credula postero», ce que l'on peut traduire par: «Cueille le jour (littéralement, le verbe carpo signifie «brouter») et sois un minimum préoccupée (credula: le mot est au féminin car le poème s'adresse à une femme, une certaine Leuconoe) par le lendemain (par le jour qui suit)». (Explication par Luc Ferry) Habiter le présent, c'est ce que je m'efforce de faire mais parfois le présent me joue de vilains tours.
En voici une illustration : 48 heures avant de prendre l'avion, mon vol San José - San Salvador a été annulé. Les alternatives étant de 200€ et plus pour prendre un autre vol qui aurait sûrement été annulé également puisque les risques sont majorés en temps de Covid, j'ai dû me rabattre sur un billet de bus. Je ne vais pas tout raconter dans les détails. En utilisant des mots clefs, vous allez comprendre la galère et le Carpe Diem a été difficilement respecté 😂
Mes résultats PCR non reçus. Pas pu monter dans le bus du lundi. Second test dépassé de 2 heures à l'arrivée à la frontière du Salvador mais autorisée à entrer. Pas réussi à retirer des dollars le dimanche. Voyage très long avec 3 frontières. Très pointilleux. Contôles narcotiques fréquents. Partie à 6h du matin le mercredi. Normalement bus complet mais j'ai eu une place. Arrêt de 9 heures à l'hôtel de la compagnie de bus à Managua. Pas entendu le réveil. Un employé a tambouriné à ma porte. Ouf. Arrivée à San Salvador à 9h30 le jeudi.
Pour info, je ne peux plus poster de photos. Il faut que j'attende le feu vert du site. L'incendie du site hébergeur à d'importantes conséquences. Je ne peux plus voir mes photos 😭