J1
Ce matin on décolle tôt, il nous faudra 3 heures pour arriver en vue de l'immense pont nous conduisant à l'île de Penang. Alors non, ce n'est pas une île paradisiaque et déserte bordée de cocotiers (ce sera le prochain post...) elle est plutôt dynamique, qualifiée de "Silicon valley de l'orient " et densément peuplée avec ses 1,5 millions d'habitants !
Néanmoins, sa capitale Georgetown, dont le classement au patrimoine mondial de l'Unesco en 2008 a permis le sauvetage du centre historique, est juste splendide !
Déposés au terminal situé au Sud de la ville, on galère avec d'autres touristes, à trouver le bon bus nous menant au centre ville. Des locaux adorables s'empressent de nous aider et c'est parti vers Georgetown. Une fois sur place, rien de plus simple pour se promener, des navettes effectuent gratuitement le tour du centre ville.
Puis, on gagne avec délice la fraîcheur de notre charmante guesthouse... oui dès le matin, il fait un bon 35° sans compter une humidité étouffante qui décuple la chaleur...
Ancien comptoir Britanique situé dans le détroit de Malacca, Penang était une étape majeure sur la route entre l'Europe et la Chine. Elle fut prise d'assaut par des négociants du monde entier (Thaïs, Birmans, Sumatranais, Indiens,...) mais majoritairement d'origine Chinoise. Ici, on en compte plus que de Malais ! Cela donne une explosion de couleur et un métissage magnifique d'architecture coloniale et Chinoise.
En se rendant au bord de l'eau, on part à l'assaut des jettées ou "clan jetties". Au nombre de 8, elles sont chacunes le lieu de vie d'un clan Chinois différent depuis le 19e siècle.
Plus qu'un simple ponton, ce sont donc de véritables villages sur pilotis. On se ballade notamment sur celles des Chew et des Lim très colorées et fleuries, il y a bien quelques échoppes à souvenirs (et les touristes qui vont avec) dans les allées principales, mais il suffit de s'aventurer entre deux habitations pour retrouver le calme.
De loin on aperçoit même le Hean boo temple posé sur l'eau. Vu la fournaise en ce début d'après-midi, de nombreux locaux sont en mode sieste dans des endroits improbables, alors qu'on se traîne... 😰
Retournant vers le centre ville, on recherche désespérément à se rafraîchir avec un cendol (spécialité goûtée à Kuala lumpur). Malheureusement l'échoppe de rue n'en vend plus et on se rabat sur un jus de fruit bizarre agrémenté de glace pilée et vendu dans un sac en plastique...
Il commence à faire faim ! Découvrant le quartier Indien de Little India, sa musique Bollywood s'échappant des vendeurs de vidéo, ses bonnes odeurs d'épices et d'encens et ses nombreuses échoppes fleuries, on ne peut résister... On se trouve une cantine délicieuse où on pourra déguster notre repas (à nouveau) sur des feuilles de bananier et je vous parle même pas du choix de dessert !
Plein d'énergie, on part à la découverte d'une autre spécificité originale de la ville... La municipalité a eu la belle idée de faire appel à des street-artistes pour mettre en valeur les murs inoccupés du centre ville. Après avoir téléchargé la carte fournie par l'office du tourisme, (ou sur maps.me), tu pars pour une vraie chasse au trésor dans la ville, ce qui permet de la découvrir par la même occasion... Fans de street art, on est aux anges !
Les oeuvres les plus connues sont celles du Lituanien Ernest Zacharevic. Ce sont des fresques en trompe l'oeil représentant des enfants peints associés à des objets bien réels. Voici quelques unes de ses oeuvres.
Après en avoir admiré une bonne partie (on s'en garde un peu pour demain !), on découvre de magnifiques temples chinois et demeures de clans ou "Kongsi", aux alentours de Armenian street.
On adore l'ambiance de ces rues décorées de lampions et encore une fois de nombreuses oeuvres de street art !
Puis, on remonte vers notre hôtel par Pitt street. Cette rue est un parfait exemple du brassage culturel de Malaisie. Surnommée "rue de l’harmonie" on y retrouve une mosquée du début 19e s, l'église anglicane de St George (la plus vieille d'asie), le temple hindou tamoul Sri Mahamariamman ainsi que le temple chinois Kuan Yin Teng !
On dinera au fameux El capitan, des énormes naan au fromage, très copieux mais pas les meilleurs qu'on ai testé...
J2
Le lendemain, le temps est à l'orage... on se réfugie à la maison Peranakan muséum. La visite effectuée par un guide est formidable.
"Avec Singapour et Malacca, Penang est l'un des piliers de la culture peranakan (métisse en malais) ou baba-nyonya, propre aux Chinois du détroit de Malacca. Elle se caractérise par l’adoption de coutumes et traditions malaises. S’y ajoutent des influences thaïes et birmanes, et une fascination pour les Anglo-Saxons qui leur valut le surnom de « Chinois du Roi »."
Merci le routard pour cette explication...😄
Ce musée installé dans une résidence d'époque recrée l'opulence d'une maison traditionnelle d'un riche Chinois Peranakan d'il y a un siècle.
L'artisanat peranakan est plein de finesse et de couleurs. La maison à étage et dizaines de pièces comprend notamment son propre temple, sa pharmacie et galerie d'art.
On est impressionnés par la beauté du mobilier mais aussi des blouses et pantoufles brodées de perle, des broches en or,...
Toutes les pièces brodées en perles étaient réalisées par les épouses des riches marchands, ben oui fallait qu'elles s'occupent car elles n'avaient le droit de sortir de la maison qu'une fois par an lors du nouvel an Chinois ! (Charmante époque... ).
En sortant on retourne vers le bord de l'eau, cette fois-ci à l'est du centre. Le long de la promenade s'aligne de nombreux bâtiments coloniaux comme l’Assemblée et la Cour Suprême, le fort Cornwallis et le City hall d'un blanc immaculé.
On grignote quelques cakang (pois chiches) sur le pouce avant de se rendre au Food court de plein air de Old gurney.
Se dirigeant vers le Nord, on passe devant la fameuse Blue Mansion (utilisée dans le film Indochine) ancienne résidence de Cheong Fatt Tze, surnommé le "Rockfeller de l'Orient". Seulement une petite partie se visite mais on est en dehors des horaires...
On continue au hasard et avec délice la découverte de petites rues, de l'art mural et des anciennes maisons chinoises colorées. Ces maisons s'appelent des shophouses et sont véritablement un des trésors de Georgetown.
Ce mode d'habitation adopté dans de nombreuses cités coloniales d'Asie est assez simple et pratique. On retrouve des rangées de maisons mitoyennes avec commerce au rez-de-chaussée, galerie à arcade et le logement à l'étage.
La ville de George Town possède parmis les plus belles d'Asie et on en est tombé sous le charme ! Jamais très élevées, elles dépassent rarement deux étages et on une façade étroite, la profondeur elle, varie selon le nombre de cours intérieures.
On termine notre journée par quelques achats de street food, effectués chez des vendeurs ambulants ou "hawkers", qu'on dégustera tranquille sur la terrasse de notre guesthouse.
En Malaisie, et à Penang encore davantage, la street food est une institution, les vendeurs se regroupent le soir et vous pouvez goûter de nombreuses spécialités (d'origine diverses) délicieuses et pour pas cher !
Apparté: pour les végétariens/vegans la Malaisie est un paradis !
J3
C'est le dernier jour, et au réveil il tombe une bonne pluie tropicale... Dès que l'averse se calme, on enfourche le scooter loué dans notre guesthouse et direction le Penang national park (à 18km à l'Ouest du centre).
La moitié occidentale de l'île de Penang est restée très verte, comprenant un jardin botanique en plus du parc national.
Après quelques kilomètres au bord de mer la circulation devient moins dense et c'est agréable de sortir de la moiteur de la ville.
Malheureusement le ciel redevient menaçant et à peine arrivés devant l'entrée du parc, il se met de nouveau à dracher. Initialement on devait faire quelque petites heures de marche pour rejoindre la plus belle plage de l'île et la seule baignable de Monkey beach.
On fait donc demi tour en s'arrêtant au bord de plage entre les averses. On croise une mosquée sur pilotis entourée de petits bateaux de pêcheurs en bois. Tout ça avec comme toile de fond les premiers immeubles de la banlieue de Penang... encore une fois ici la tradition et la modernité ne sont jamais éloignées.
Après avoir hésité à se réfugier au cinéma d'un grand centre commercial, le soleil est de retour !
On file donc au temple bouddhiste de Kek lok si à 10 km à l’ouest de George Town. C'est une pagode impressionnante de 7 étages, à 10 000 Bouddhas et une statue de 30m ! (Tiens ça faisait longtemps depuis la Birmanie !). On l'admire de loin car il commence à se faire tard...
On souhaite clôturer la journée en accédant au sommet de Penang Hill. C'est une station climatique située à 735 m et qui permet, il paraît, un panorama incroyable sur la ville, la péninsule et la mer... On y va !
Notre erreur: au lieu de prendre le funiculaire situé à 5mn, on voit sur notre carte, un chemin d'accès sur l'autre versant où on espère pouvoir monter en scooter... Il y a des bouchons et après une petite demi heure de route on arrive devant une belle barrière... ils refusent de nous laisser passer, c'est uniquement pour les 4X4 et en payant un tour organisé bien entendu !
Un peu énervés on fait donc demi-tour et c'est retour au point de départ pour prendre le funiculaire.
L' après midi est bien entamé, alors on est soulagés de voir qu'il n'y a pas foule pour prendre nos billets (pas donnés d'ailleurs). Mais là, on se fait avoir comme des bleus, une queue interminable nous attend... Elle était bien cachée à l'intérieur du bâtiment. Comme dans les parcs d'attractions, on croit en arriver au bout, pour s'apercevoir qu'il y a encore foule dans une autre pièce...
On commence sérieusement a stresser car on doit prendre un bus de nuit dans la foulée... Finalement arrivés en haut on se dit qu'on aura le temps de voir le coucher du soleil. Mais c'était sans compter sur la queue pour redescendre !!!! Maëlle profite à peine de la vue pour prendre une place dans la file pendant qu'Aymeric reste pour prendre des photos grrr les boulets 😲
Une fois redescendu, le timing est serré, en panique on fonce en scooter vers notre guesthouse à travers la circulation dense. Arrivés sur place, on est enfermés dehors et personne ne répond @#!/^&'¤%¡!!!!
Coup de chance, un couple à l'intérieur qui attendait aussi après les proprio nous ouvre.
On refait nos sacs (laissés a l'auberge ) en quatrième vitesse tout en commandant un Uber pour la station de bus. Chance, il arrive en moins de 5 minutes et nous dépose en trombe. Une fois les billets récupérés on file acheter notre repas du soir: des noodles instantanées et quelques biscuits. On fonce dans le bus avec nos noodles bouillantes. Une fois en route on les déguste au premier étage (et premières places) avec vue panoramique sur les lumières de la ville qui se reflètent dans l'eau, c'est du grand luxe 😁.
Direction l'autre côté de la péninsule vers les îles perenthians !