Kalaw
5h45 du matin, nous voilà à Kalaw. La nuit a été longue et froide, la température dans le bus est descendue jusqu'à 11°, vive la clim 😠.
On se fait alpaguer par un guide nommé Dance (très loufoque et déjà bourré... ) qui nous indique le seul café ouvert à cette heure. En sirotant des thés brûlants, on admire le soleil se lever sur le village, puis, on tente notre chance dans la guesthouse réservée pour ce soir. Après un peu d’attente on a notre chambre de bon matin et on s'écroule.
Au réveil dans l'après midi, on cherche un hôtel pour une nuit supplémentaire et on part à la recherche d’une compagnie de trek pour le surlendemain. On se décide finalement pour la compagnie Jungle King et un trek de 3j/2nuits jusqu’au lac Inle. Comme souvent on va déambuler dans le marché pour grignoter un petit bout.
Le coucher de soleil approchant on se dépêche de monter les centaines de marches vers un monastère en hauteur de la route principale. On profite du spectacle puis retour au bercail.
L'hôtel étant excentré on se dit peu avant d’y être qu’on n'a pas du tout envie de revenir au centre ville manger un bout… heureusement il y a toujours des micro-boutiques même au milieu de nulle part et on trouve des échoppes vendant des noodles, merci à Mylène pour le bol pliant !
Le lendemain on visite les environs de Kalaw notamment les pagodes et grottes Shwe Oo Min abritant des milliers de bouddhas. On cherche notre chemin à travers les cavités à la lueur des lampes de poche panne d’électricité oblige… comme souvent Maëlle fera son intéressante en se fracassant le crâne à la paroi: ouf pas de bouddhas endommagés 😅
On continue notre boucle à pied au hasard des chemins surplombant la ville jusqu'à un café bio produit localement qu’on déguste en admirant la vue.
Un Noël pas comme les autres
24 décembre oblige on décide de faire une entorse à notre régime street food en s’offrant un resto népalais, miam ça change !
En sirotant notre bière dehors, on fait la rencontre d’un super couple de français (Audrey et Remy) et après une bonne discussion genre “Et toi les voyages ? et tu fais quoi dans la vie ? Le sud (de la France) c’est top…" ils nous invitent à boire un verre de vodka à leur hôtel, cool !!
🎆🍻🍾
À force de rencontres, on se retrouve une quinzaine de Français, Belges, suisses et même un Galois sur l’immense toit d’un autre hôtel à boire des coups et tchatcher joyeusement, bref un réveillon de Noël super original !
2h du matin on se sépare avec le projet de se recroiser a la fin du trek, car on part tous demain matin.
Trek J1
Départ à 9h dans la bonne humeur et découverte des autres personnes de notre groupe: que des couples ! Deux couples d’espagnols, une néerlandaise avec un colombien et même notre guide est accompagné de sa femme “Mimi” (guide elle aussi).
On gagne progressivement les hauteurs à travers des forêts de pins, pour un peu on se croirait dans le sud de la France !
Eh oui ce sont les Anglais qui avaient planté ces pinèdes afin de revendre les plus beaux spécimens au Japon ou en Chine…
Ça grimpe pas mal, mais entre les nombreuses pauses, l’arrêt déjeuner gargantuesque et les cours de botanique tout au long du chemin on arrive tranquille à la ligne de crête où les pins se raréfient. La vue est splendide sur les champs environnants: entre le rouge profond du chili sur pieds ou à sécher, le vert tendre de l’ail et les taches de couleur des coiffes des femmes de l’ethnie Pa O.
On apprend que l’ail remplace le riz en saison hivernale, et oui pour les rizières inondées ce n'est pas la bonne saison !
De nombreux travailleurs nous saluent le long du chemin ainsi que des jeunes garçons gardant les troupeaux de buffles.
Beaucoup d'enfants travaillent avec leurs parents car l'école n’est obligatoire qu’en primaire, après c’est selon la volonté et les moyens financiers de la famille (les écoles secondaires sont souvent plus loin en ville)...
Après avoir traversé de nombreux villages, nous voilà en vue de celui où nous allons passer la nuit chez l’habitant. Excepté les Birmans qui possèdent un permis gouvernemental pour recevoir des étrangers pour tous les autres c’est strictement interdit...
Après un dîner copieux (on n'aura jamais aussi bien mangé que pendant le trek😄), on se retrouve au coin du feu sous les étoiles à baragouiner avec les enfants du village de musique et surtout de football ! Ils sont fous de foot ici aussi ! Un des Espagnols nous jouera même quelques chansons à la guitare pendant qu’on teste le cigare local en feuille de bananier.
Après un rincage sommaire sous les étoiles, au lit en mode colonie de vacances !
Trek J2
Réveil à 6h30 pour admirer le lever de soleil, il ne fait pas chaud, comme cette nuit... La tête enfarinée on admire la vallée sous nos pieds recouverte de brume, spectacle magnifique qu’on traversera une bonne partie de la matinée en descendant de notre nid d’aigle.
On observe les paysans récolter de la canne à sucre ou encore du sésame et labourer les champs. Notre guide en profite pour nous faire goûter des baies et fruits directement sur l’arbre ou même déterrer gingembre ou pommes de terre !
La brume se dissipant le soleil tape sur des étendues de chili mis à sécher devant les maisons ou en bordure des champs. L’odeur est tellement forte qu’elle vient chatouiller nos narines.
Non loin, une musique forte se fait entendre, c’est encore un mariage ! Ils utilisent des hauts parleurs qui ressemblent à des cornes de brume pour que tout le voisinage soit au courant, on en entendra à plusieurs reprises pendant le trek. On se fait même inviter à aller féliciter les jeunes mariés ! Puis on nous offre des échantillons de shampoing…. 😂
La chaleur se fait plus intense alors qu’on traverse des étendues de rizières bien dessinées. C’est avec joie qu’on accepte la proposition de nos guides d’aller se baigner dans une rivière bien fraîche 😆 des jeunes gens des champs avoisinants viennent nous regarder en rigolant. Aymeric en profite pour donner son échantillon de shampoing à des jeunes femmes en train de laver du linge à côté de nous, il faut dire qu’il en a peu besoin ...
Après une rude montée sableuse sous le soleil brûlant on fait une pause bière et guitare au bord de piste en regardant les attelages de buffles peiner dans l’ascension… comme souvent un jeune chiot vient nous tenir compagnie. Les animaux domestiques sont légions en Birmanie, on croise des groupes de chiens placides étendus sur la route, les bancs et même dans les monastère ou pagodes.
Avant de gagner le monastère où nous allons passer la nuit, on passe un beau moment à admirer le soleil se dissiper sur les champs.
Arrivés au monastère on est accueillis par des jeunes moines en train de jouer au foot et ils prennent ça au sérieux !
Au Myanmar, la plupart des personnes sont obligées d’être moine ou nonne à deux reprises dans leur vie pour un minimum d’une semaine (ou pour beaucoup plus longtemps…) et donc suivre les 272 règles régissant la vie de moine boudhiste, apprendre la langue sacrée, ne plus manger à partir de 12h…. Cela permet aussi aux jeunes enfants de bénéficier d'un toit, d'une instruction et de repas réguliers...
Après avoir écouté la litanie des mantras, un bon repas à la bougie et un brossage de dents sous les étoiles à la lampe de poche, c’est parti pour une petite nuit dans la grande salle du monastère. Comme souvent on dort sur une paillasse sur le sol en compagnie de tous les autres étrangers mais c’est marrant !
Trek J3
Réveil matinal au son des pas des moines s’affairant juste à côté de nous pour leur prières. On engloutit un petit déjeuner et c’est reparti pour une journée de marche plus courte. Ça commence fort par une montée pour passer un col et changer une dernière fois de vallée. La brume est toujours de la partie et dévoile par petites touches de magnifiques paysages vallonnés s'étendant à nos pieds.
Arrivés au col on s’acquitte du droit d’entrée dans la région du lac Inle et c’est le début de la descente. Le paysage est très sec par endroits et peu arboré à l’exceptions d’immenses banyans jalonnant le parcours et permettant une bonne pause fraîcheur. La majeure partie de la matinée sera en descente.
Puis enfin voilà le lac Inle ! Étendue scintillante bordée d’arbres luxuriants et de champs verdoyants. On longe les canaux en suivant les bananiers et papayiers.
Avant de déjeuner on croise une embarcation qui arrive à toute vitesse et avec musique hurlante… à son bord un futur jeune moine qui, à la veille de son entrée au monastère est célébré en prince et ne doit pas fouler le sol. On les reverra à plusieurs reprises !
Après avoir fait nos adieux à notre super cuisinier qui nous aura suivi tout le long du trek, tout le monde à bord de la pirogue au raz de l’eau !
On avait négocié de ne pas traverser directement le lac inle mais de faire quelques arrêts touristiques qui nous auront un peu déçus finalement… entre le stop dans une boutique de bijoux en argent où on est pressés d’acheter et la visite des femmes girafes où on se sent mal à l’aise comme des voyeurs….
On décide d’arrêter là pour les pauses touristiques et on profite tout simplement de la traversée entre slalom au milieu des villages sur pilotis, proximité des mouettes fleurtant avec l’écume du bateau et pêcheurs en action.
On arrive finalement à nyaung shwe bourgade de l’autre côté du lac, c’est l’heure des adieux et de retrouver un bon lit 😉
On profitera peu des abords d’Inle, Aymeric un peu patraque a besoin de repos puis son côté trop touristique nous a moins séduit…. Le lendemain, on se perdra tout de même en vélo dans la campagne environnante et on aura le plaisir de tomber sur notre couple de français sudistes pour partager un dernier verre en leur compagnie.
Puis ce sera un coup de suzuki ouvert et bus de jour pour continuer vers le nord à Hsipaw où un autre trek nous attend !
- Trek par agence jungle king 3J/2N: 37 000 kyats/p (25€) tout compris sauf boissons.
- Nature land hotel à Kalaw: bungalow privatif dans la nature et bon PDJ compris: 20€
- Palace Nyaung shwe au lac inle (Nyaung shwe): super accueil et PDJ, belle chambre où se reposer après le trek: 20€
- Bus normal du Lac inle à Hsipaw: 16 000 kyats/p (11€)