Après mon bref passage à Santiago, direction Valparaiso. La fin de mon voyage en Amérique du Sud se rapproche... je quitte le Chili samedi 27 avril. Au programme une escale de 3 jours à Rio de Janeiro pour voir Gaëlle et Hadrien et retour à Paris le 1er mai pour quelques jours avant d'entamer un nouveau périple, décarboné cette fois !
J'attendais de passer chez Sophie pour voir comment j'organisais la fin de mon périple... il va de soi qu'il me faudra faire des choix pour les deux semaines restantes. Au final, je décide de me cantonner à Valparaiso, Mendoza en Argentine et La Serena au Chili pour ces deux dernières semaines et de faire une croix sur le nord (Iquique et San Pedro de Atacama au Chili ou Salta en Argentine...) Même si je sens la fin du périple arriver, je préfère rester sur un rythme de voyage "à la cool", en restant plusieurs jours dans chaque ville plutôt que d'oublier de prendre le temps en essayant de voir un maximum de choses...
Il me faudra donc revenir ! Mais, à chaque voyage, j'aime passer à côté de choses, simplement pour pouvoir me dire, je reviendrai !
Lundi matin, je suis donc partie pour Valparaiso, à deux heures de bus de Santiago, sur la côte. C'est la capitale artistique du Chili, réputée notamment pour le street art.
A peine arrivée, je découvre en effet les premiers graffitis ! Il fait soleil, très doux, bien agréable ! Je vais poser mes affaires à l'auberge et en profite pour changer les chaussures de rando que je mets toujours à mes pieds quand je voyage pour des nu-pieds et le pantalon pour un short... un air d'été ! Pas mal de flyers à l'hôtel, en particulier sur les free tour. J'apprends qu'il y en a un sur le street art à 15h30. Il est 12h30, ça me laisse le temps d'aller me balader un peu et chercher un endroit où déjeuner avant d'y aller !
Comme souvent quand j'arrive dans une nouvelle ville, je me laisse simplement guider par mes pas... j'ai démarré par longer la mer vers le sud... pas forcément le meilleur choix, plus que la mer ce sont les rails (il y a le train ici !) et les containers du port que je longe... je me décide donc à bifurquer vers l'intérieur au bout d'une petite demi-heure de marche. Je débouche alors sur la place Sotomayor où on peut découvrir le Monumento a los Heroes de Iquique (guerre avec le Pérou) et la Comandancia en Jefe de l'armée du Chili.
Il y a un petit marché d'artisanat sur la place, j'y fais un petit tour. Je continue, par les rues intérieures cette fois, vers le sud. Je n'aurai pas le temps de monter jusque Playa Ancha avant le free tour. Je prends cependant quelques photos de graffitis au passage. Une femme m'interpelle et me dit de faire attention à mon appareil photo (que j'avais à la main, comme j'étais en train de prendre une photo) dans ce quartier. Certes le quartier avait l'air populaire mais avec pas mal de passage et je ne me sentais pas particulièrement en insécurité. Je remets l'appareil dans la pochette et reste vigilante. Je dégote un petit café à l'air sympa qui propose des salades. J'opte pour un mélange étonnant épinards frais, avocat, fraises et fromage... plutôt réussi !
Direction ensuite la place Anibal Pinto pour le free tour.
Notre guide commence par resituer l'histoire du street art qui est né dans les années 60s à Philadelphie avec les oeuvres de l'artiste Corn Bread. Il est ensuite arrivé à Santiago en 1994. A Valparaiso, les premières oeuvres datent de 2004 et mélangent le style new yorkais et le style brésilien. Ci-dessous, les exemples des différents styles. Au centre-haut, on identifie le style brésilien, la signature TIP en violet, en bas à droite est du style new-yorkais.
Si j'ai bien compris, on distingue en fait deux courants : le muralisme comme la peinture murale Lamento Latino Americano, plus réaliste et figuratif.
Lamento Latino Americano Et le graffiti qui peint plutôt des lettres. Seul notre guide a réussi à déchiffrer ce mot... et j'ai oublié !
Ce n'est pas en une visite que je suis devenue experte du street art... mais j'ai apprécié me balader dans les rues de Valparaiso à la découverte de ces oeuvres. Quelques illustrations...
Une oeuvre qui doit parler à nombre d'entre-nous, réalisée par des artistes français.
De nombreuses oeuvres véhiculent aussi des messages. Notamment d'égalité...
Plusieurs artistes sont aussi engagés sur le plan social et utilisent le street art comme activité pour sortir les jeunes de la rue.
Pendant le tour, j'ai sympathisé avec Wiebke de Belgique. On continuera à se balader sur les hauteurs à l'issue du tour pour voir le coucher de soleil depuis un mirador. On empruntera plusieurs ruelles-escaliers, qui sont extrêmement nombreuses à Valparaiso et constituent souvent de bons raccourcis dans cette ville posée sur une colline.
Coucher de soleil depuis les hauteurs de ValparaisoPhoto souvenir de notre guide...
Enfin, deux peintures qui m'ont rappelé mon voyage. La première, qui illustre pour moi la Patagonie avec ses baleines, ses fushias Magallanes 💜, pour laquelle j'ai eu un coup de coeur. Et la seconde, avec cette femme sur laquelle on reconnaît la représentation des bardeaux de bois, caractéristiques de Chiloé notamment.
Avec Wibeke, on se retrouvera le soir pour dîner dehors et boire une bière. Sur ma route, je croise cette échoppe qui je trouve, traduit bien l'atmosphère très (trop ?) fêtarde de Valparaiso. On peut y acheter de l'alcool, les bouteilles passent à travers le petit espace libre. Une française que j'ai croisée plus tard me dira que c'est en fait très courant, y compris à Santiago.
Le lendemain matin, je débute à 10h30, place Sotomayor, par un nouveau free tour, plus centré sur les moments et l'histoire de la ville cette fois. De nombreux monuments sont l'oeuvre de l'architecte Harrington qui a notamment introduit les règles de construction anti-sismiques.
Passage Harrigton à Playa Ancha On remarque plusieurs bâtiments partiellement détruits dans le centre-ville (explosion de gaz, tremblement de terre...) Cela vient du fait que la reconstruction doit conserver le style d'origine qui requiert souvent des matériaux coûteux... d'où, bien souvent et malheureusement, le choix de l'abandon du bâtiment.
L'église de la Matriz, correspond, dans sa première version, au bâtiment le plus ancien de Valparaiso et date du 17e siècle. Après avoir subi un incendie par des pirates, un bombardement espagnol et un tremblement de terre, elle en est aujourd'hui à sa quatrième version, qui date du 19e siècle. L'illustration qu'une église, peut, comme un phénix, renaître de ses cendres...
Eglise de la MatrizLe quartier Marquez, avec ses immeubles réhabilités et colorés, qui fait parti des quartiers typiques classés de Valparaiso. Au moment où je prends cette photo, une femme m'interpelle en me disant que je ne devrais pas sortir mon appareil ici. La guide qui vit dans ce quartier nuance ce propos... je range tout de même mon appareil. On était pas très loin du coin où une première dame m'avait déjà interpellée la veille.
Nous avons ensuite pris l'ascenseur Cordillera pour nous rendre sur la colline Playa Ancha. Valparaiso a compté environ 30 ascenseurs dont 15 existent encore, avec 7 en fonctionnement.
L'ascenseur CordilleraPlaya Ancha est un charmant quartier de Valparaiso qui date du début du 20e siècle. Il se caractérise par ses nombreuses maisons de style colonial. Un quartier assez cher, qui abrite aussi de nombreux logements étudiants et se sent un peu en-dehors de Valparaiso.
Petite maison étonnante sur Playa Ancha avec le garage entre deux niveaux... Après, vu la configuration du terrain, il y a comme une certaine optimisation !
La visite s'est finie sur Playa Ancha. Après un échange avec la guide, j'ai décidé de me rendre au mirador Piedra Feliz pour voir la mer et marcher un peu le long de la côte pour revenir en centre-ville. Ce mirador est malheureusement réputé pour être celui d'où les gens se jettent pour mettre fin à leur jours... la vue sur la mer et Playa Ancha reste cependant très agréable.
Le long de la grève, entre pêcheurs et oiseaux marins J'ai bien aimé me balader le long de cette grève jusqu'à ce qu'un policier s'arrête à ma hauteur avec sa moto... Il se présente et me demande si je prenais des photos. Je réponds que oui, lui demande si c'est interdit... En fait il voulait juste me prévenir que c'était dangereux de prendre des photos ici car il pouvait y avoir de jeunes pickpockets. Il insiste bien sur le fait que je ne dois pas sortir mes objets de valeur, les garder dans le sac... Je veux bien mais comment je fais pour prendre des photos sans sortir l'appareil ?? En plus le coin avait l'air plutôt tranquille ! J'y ai croisé essentiellement des familles en balade et des joggueurs. Cette troisième remarque sur le fait de ne pas sortir mon appareil photo me conforte dans l'idée d'aller passer l'après-midi à Viña del Mar ! Je marche encore un peu et avant d'arriver au port, je prends un collectivo pour revenir dans le centre. Pour finir ma visite de Valparaiso, j'irai faire un tour au cimetière, sur les hauteurs. Je retrouve pas mal de similitudes avec celui de Punta Arenas. De grand tombeaux assez monumentaux et les petits emplacements alignés.
Valparaiso et Viña del Mar forment une même continuité urbaine bien qu'elles soient on ne peut plus différentes l'une de l'autre ! Valparaiso est une ville populaire, haute en couleurs. Viña del Mar est beaucoup "aseptisée", une jolie sation balnéaire, assez verte, avec de nombreux parcs. Pas mal de touristes. Donc après l'ambiance un peu chaotique de Valparaiso, je suis allée me balader dans le parcs de Viña del Mar et j'ai pu admirer le coucher de soleil en fin d'après-midi. La configuration de la baie de Valparaiso fait que c'est moins facile d'en profiter. C'était assez intéressant de voir la différence entre ces deux villes. Peut-être un reflet des inégalités de la société chilienne ?
Le château Wulff dont la construction a été initiée en 1905 par l'industriel allemand Gustavo Adolfo Wulff. La municipalité de Viña del Mar en a fait l'acquisition en 1959 et il a été déclaré monument de l'histoire nationale le 20 septembre 1995. Très joli avec le coucher de soleil en arrière plan.
Castillo WulffPetite anecdote pour finir : les fils électriques et de télécommunications... combien de fois, je me suis dit : quelle jolie maison, quelle belle église... que j'aimerai prendre une photo s'il n'y avait pas ces fils en plein devant ! Mais bon, c'est comme les jolies paraboles, on veut avoir internet et c'est souvent le revers de la médaille ! Par certains côtés, ça m'a rappelé le Népal ! Et je me demande comment ils s'y retrouvent dans cet amas de fils !