Aller toucher le bout du monde... du froid, du vent et de magnifiques paysages !
Février 2019
15 jours
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Après un voyage au long cours... environ 24h et 4 vols (Arequipa->Lima->Santiago->Temuco->Punta Arenas)... c'est ça d'avoir pris le billet complètement à l'arrache à l'aéroport sans regarder les escales ! Me voici arrivée à Punta Arenas...

J'ai profité de mon escale de 7 h à Temuco pour aller voir la ville, pas grand chose à voir dans la ville en elle même. Très bétonnée avec beaucoup de grands immeubles. Par contre pas mal de cyclistes et de belles pistes cyclables !

Je pense que ce sont surtout les alentours qui valent le coup : la montagne Ñielol qui domine la ville (parc naturel géré par le CONAF et payant, environ 8 €), les autres sites naturels d'Araucanie accessibles en bus, de nombreux parcs naturels. C'était tout de même plus sympa de sortir que d'attendre 7 h à l'aéroport !

J'ai mieux géré que mon premier vol. J'ai bien récupéré mon sac à chaque escale, j'ai donc tout avec moi ! J'avais prévu un billet de bus pour l'Argentine pour prouver ma sortie du territoire... forcément, cette fois on m'a rien demandé ! Mais mieux vaut prévenir !

Un taxi partagé avec des Chiliens pour aller de l'aéroport à la ville.

L'auberge où je suis est sympa (Hospedaje Costanera). Ça permet de faire pas mal de rencontres, de toutes nationalités ! (Québecois, Australiens, Danois, Allemands et bien sûr Chiliens, il ne faut pas oublier que c'est les vacances ici !)

Forcément, un changement du tout au tout par rapport au Pérou...

Déjà le climat... certes c'est l'été mais j'ai quasiment les mêmes habits que pour les sports d'hiver !!

Puis le niveau de vie, le Chili est bien plus développé que le Pérou.

Le style architectural...

Quelques photos de Punta Arenas pour vous faire une idée !

Hier petite rando dans la réserve Magallanes avec Betty, une Chilienne rencontrée sur la route pour y aller. J'ai donc pu rentrer en tant que Chilienne avec elle (moitié prix, 3€ au lieu de 6€). Retour en taxi partagé avec un couple de Chiliens. Et pour y aller bus, marche et stop avec des Chiliens qui ont fait un petit demi-tour pour me déposer au croisement vers la réserve ! Tellement gentils les Chiliens ! Bref du low cost. Et une très chouette randonnée ! Quelques photos !

Punta Arenas, sa cathédrale, ses cormorans et gaviotas 
Vue depuis le mirador Zapador Austral 
L'étrange forêt qui vaut bien celle de Brocéliande 
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Un peu (beaucoup ?) de vent sur le mirador ?

Un peu (beaucoup ?) de vent sur le mirador ! 

Et ce soir une petite bière locale !

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Hier je suis allée voir les pingouins de Magallanes. Un peu cher comme excursion (80€) mais bon... c'est quand même sympa d'aller voir ces petites bêtes même si on n'a qu'une heure montre en main pour faire le tour de l'île avec les guides. Quelques photos... (j'ai un peu mitraillé... 150 environs ! Mais pas si simple d'avoir un beau rendu).

En plus des pingouins, j'ai pu voir des gaviotas communs et salteadoras.


Quelques photos de l'île, ses oiseaux et son phare.

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Les gaviotas communs et salteadoras.


Et puis les pingouins...

 La maison et la maman (ou le papa, il y a la parité chez les pingouins !) qui couve
 Et un peu d'amour pour finir !
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Hier et ce dimanche je suis allée à Porvenir, un petit village à 2h de bateau de Punta Arenas. La plupart des gens font l'aller-retour dans la journée pour visiter le village et aller voir les pingouins Rey. Comme j'avais quelques jours devant moi avant de pouvoir prendre le bateau pour Puerto Williams (le bout du bout) le 14 février, je me suis dit que j'allais y rester 2-3 jours, soit jusqu'à mardi comme il n'y avait pas de bateau lundi.

Mauvaise surprise en arrivant... auberge pas top, cuisine très sale et pas beaucoup de gens avec qui échanger. Un bon accueil du gérant cependant et une chambre correcte. Deuxième douche froide en allant à l'office du tourisme... pas grand chose à faire (accessible sans voiture) depuis Porvenir, à part les pingouins Rey mais comme j'ai déjà vu ceux de Magdalena et que c'est aussi cher et aussi bref, ça me tente moyennement... Pas de quoi m'occuper 3 jours...

Je me décide donc à changer mon billet de retour, il restait heureusement de la place dans le bateau de ce dimanche soir. Le gérant de l'auberge a été cool et a accepté de me rembourser intégralement les deux autres nuits... pas de perte donc ! Et puis pour un jour et demi, il y avait quand même de quoi faire !

Samedi après-midi, location d'un vélo pour être autonome et pouvoir me balader ici et là... petite balade au phare puis dans la soirée au mirador.

Le phare 
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Du phare, j'ai pu observer les nombreux oiseaux marins se laissant porter par le vent...

 Les bateaux de pêche sur le port, sur le retour du phare
Porvenir et sa baie en soirée

Et puis aujourd'hui, 50 km de vélo pour aller voir les lacs... 6h de vélo !! 2h pour l'aller, rythme tranquille, vent dans le dos et poses photos... 4h pour le retour... le vent de face... dur !! En descente, sans pédaler, impossible d'avancer... un petit 8 km/h de moyenne et en appuyant bien sur les pédales ! Pas simple ! J'admire les cyclos voyageurs qui se hasardent dans cette région !

Par contre, des paysages splendides, le matin, quasiment aucune voiture. Une impression d'être seule au milieu de rien ! Un peu plus de monde (une dizaine de voitures) en fin de matinée, suite à l'arrivée du bateau de Punta Arenas. Des lacs aux couleurs magnifiques ! Le beau soleil aidant !

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Quelques photos !

Vélo au milieu de rien...
 Enfin si, des moutons et des guanacos (élevés pour la laine)
 Le lac Verde et ses magnifiques couleurs (avec mes limites pour le retranscrire en photos...)

Pas sûre que ça ait été très autorisé d'y entrer mais j'ai suivi un car de touristes... puis des Chiliens m'ont suivie...

 La laguna de los Cisnes

Et pour finir, balade dans le village. Un village aux multiples couleurs, l'inhomogénéité de ses maisons en fait, au final, son homogénéité... Pour ceux qui sont allés en Islande, je trouve un air de ressemblance dans le style architectural avec les murs en tôle.

Les maisons aux multiples couleurs
 Des différences de standing cependant...
 Le street art
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Un retour chahuté en bateau... pas le droit de rester sur le pont avant avec les vagues qui l'arrosaient ! Pas de photos sur ce coup là ! 😉

Et puis dans le voyage, ce ne sont pas que les paysages, les attractions qui comptent mais aussi et surtout le voyage en lui-même et les rencontres... pour économiser, je tente souvent le stop... les Chiliens étant très gentils ici ! Et ça permet de faire des rencontres ! Comme ce soir Sylvana, une trentenaire de Porvenir super sympa qui m'a emmenée au port et voir depuis le phare le ferry arriver. Ou ce "uber" local qui m'a offert la course après que je suis montée un peu à l'arrache avec une dame à un arrêt de bus dans l'idée de partager la course... Que de gentillesse ! Tant de barrières à faire tomber chez nous pour retrouver des relations aussi simples qu'ici !

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Deux nouvelles étapes rédigées pendant mes 35 heures de bateau et postées seulement maintenant faute d'accès internet ces derniers jours à Puerto Williams.

Je profite de mes (à venir je l'espère, car depuis 1h30 nous n'avons pas bougé de la baie en attendant l'autorisation de partir... faute au vent..., on partira finalement avec près de 3h de retard...) 30 heures de bateau à travers le détroit de Magellan vous donner quelques nouvelles.

Lundi, je me suis lancée pour tenter de faire la rando qui mène phare San Isidro, le phare le plus austral du continent Américain. Un Français de l'auberge avec qui j'avais discuté m'avait dit que c'était jouable d'y aller en stop. Il faut dire que le trajet est relativement simple... le phare se situe tout au bout de la route qui longe la côte de Punta Arenas vers le sud, à environ 70 km de Punta Arenas. Donc les voitures que je vais croiser sur la route ne peuvent que me rapprocher de mon but !

Eh bien, il m'aura également fallu 3 voitures ! La première m'a permis de sortir de la ville. Plutôt pratique car en ville c'était assez galère de faire s'arrêter les voitures et de savoir si elles allaient poursuivre leur route vers le sud. Le gars allait à son boulot mais a fait quelques kilomètres de plus pour m'avancer. Sympa !

J'ai un peu attendu, ensuite, pas tant de voitures que ça. Quelques 4x4 sont passés sans s'arrêter... des touristes ? Voyant un camion arriver, je me dis que je n'ai aucune chance... je baisse le pouce, le gars s'arrête pour me prendre. Il a bien dû m'avancer de 30 km. On s'est arrêté à son boulot, un peu au milieu de rien (ce qui était d'ailleurs le cas à peu près tout le long de la route depuis Punta Arenas). Il me dit qu'il rentre sur Punta Arenas ce soir à 8h, que je peux rentrer avec lui et passer avant prendre un café, je lui réponds que je ne sais pas, que ça dépend de la randonnée. Au moins, ça m'assure le retour si je n'arrive pas au bout de la route.

Mais la troisième voiture sera la bonne avec un gentil Chilien qui m'emmènera au bout de la route et au début de la randonnée... Certainement pas sa destination finale mais c'est un exemple de plus de la gentillesse des Chiliens ! On s'arrêtera en chemin pour que je prenne une photo de la route et il en profitera pour faire un selfie souvenir !

On se quittera, comme classiquement, sur un "que te vaya bien". J'aime tellement cette façon qu'ils ont de se dire au revoir ici : "que te vaya bien" ou "suerte" (chance) tellement plus chaleureux et porteur de sens que notre "au revoir".

J'ai donc pu randonner jusqu'au phare avec pas mal de soleil et peu de vent... ça change de Porvenir ! De très belles criques sur la fin ! Au retour, en attendant des gens pour toper une voiture pour rentrer à Punta Arenas, je discute avec des Chiliens qui font du camping et des randos dans le coin car il y a pas mal de randos à partir de ce point dont certaines, sur plusieurs jours, assez difficiles (traversées de ruisseaux, sentier de plage avec galets, algues, rappel...) Je ne le sais pas encore mais j'aurai l'occasion de revenir en faire une autre.

Pour le retour, j'ai squatté la voiture d'une famille Française qui venait de Toulouse. On ne s'en est aperçus que le soir mais on était dans la même auberge...

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Quelques photos de cette jolie petite rando.

Le sentier côtier, du galet du début jusqu'à la fin... ça m'évoquait un peu l'Estran, au fond, l'île Dawson 


Comme dans la réserve Magallanes, les arbres témoignent de la force du vent !

 Faro San Isidro
 Les petites criques de l'autre côté du phare, au top pour le déjeuner !
 Je ne le savais pas mais il y a pas mal de moules dans cette région mais attention aux toxines !

Un peu étonnée de retrouver, au bout de cette île, une végétation beaucoup plus luxuriante qu'à Porvenir. En discutant avec des Chiliens, je comprends que Porvenir a en fait subit une déforestation de la main de l'homme...

C'est spartiate le camping ici...plus une aire de bivouac que de camping

Et pour finir...

 Plus au sud que le phare le plus austral du continent Américain, l'île Dawson en arrière plan...
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Mardi, journée tranquille comme j'ai pas mal enchainé entre le vélo dimanche et le phare lundi. Je me suis un peu baladée en ville, renseignée sur des destinations où j'envisageais d'aller (tout n'est pas faisable dans cette région du bout du monde...) Et puis je me suis rachetée un t-shirt technique comme je me suis aperçue que j'avais perdu mon t-shirt de randonnée et avec mon jeu de fringue limité... pas jouable de faire sans.

Mercredi, je voulais tenter une dernière petite balade au lac Parrillar qui alimente en eau potable Punta Arenas et où il y a un parc naturel. C'est sur la route de San Juan. Je prends donc le bus à 7h30 le matin (je sais maintenant qu'il y en a un !) pour qu'il me dépose au croisement entre la route côtière et la piste qui va au lac. Le croisement est à 20 km du lac. J'attends donc patiemment une voiture avec ma liseuse... au bout de 2h, une seule voiture était passée, sans aucune place...

Il est environ 10h30 et, après 2h d'attente vaine, je commence à me dire que je vais lâcher l'affaire. Une jeep arrive, se gare, les passagers vont au poste de police à côté du croisement. Quand ils ressortent, je leur demande s'ils vont au lac Parrillar. Ils me disent que non mais qu'ils vont au Monte Tarn. Qui ne tente rien n'a rien... Je leur demande alors si je peux venir avec eux comme cela fait 2h que j'attends pour aller au lac et que je n'ai vu passer qu'une voiture sans place. Ils sont OK, changement de plan donc et direction le Monte Tarn, après m'être également déclarée au poste de police. Comme la rando est réputée difficile et qu'il y a eu des morts (perdus dans la brume), il faut se déclarer au début et au retour. La police nous appelant si on a plus d'une heure de retard sur l'horaire de retour indiqué.

Les Chiliens étaient super sympas! (Comme toujours !) On a pas mal discuté. Une super rando de 7h environ pour ma dernière journée à Punta Arenas. Certainement bien plus sympa que la petite balade au lac. La belle méteo nous a permis d'aller au sommet d'où on a une super vue sur toute l'île Magallanes, ses montagnes et les îles aux alentours ! Les Chiliens m'ont déposée à mon auberge... vraiment au top ces Chiliens !

Et pour conclure cette journée, je suis allée boire un verre avec Sylvana, la Chilienne qui m'avait prise en stop à Porvenir. Un bar qui produisait sa propre bière et essentiellement rempli de Chiliens. Et Sylvana m'a gentiment invitée !

J'espère donc rapporter avec moi toute cette générosité emmagasinée ici pour pouvoir la retransmettre à mon retour !

Quelques photos de cette belle rando !

 Samuel, Viviana et Patricio ! Merci pour cette magnifique journée !
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Un début de rando pas facile... pas mal de boue et d'arbres couchés dans la forêt. On aura de la boue ou de l'humus tout au long de la rando. Au sommet la caillasse remplace la terre et le vent caractéristique de l'île se fait bien sentir ! Plus de forêt pour s'abriter sur la dernière heure de montée...

 El Monte Tarn
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 Quelques vues le long de la rando (Faro San Isidro, Ile Dawson et les montagnes de l'île Magallanes)
Le sommet et le V 
 Un peu de vent au sommet !
 Et sur le retour, petite escale à la moitié du Chili... et oui, ils comptent l'Antarctique !

Et bientôt le récit de ma rando de 3 jours au bout du monde, "Los Dientes de Navarino" ! Certainement la rando la plus difficile que j'ai faite à ce jour... je digère un peu avant de vous la raconter !

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 Le Yaghan

Et voilà, après 35 h environ sur le Yaghan (le nom provient de celui du peuple Amérindien originaire de l'île Navarino), nous sommes arrivés à Puerto Williams samedi 16 février vers 5h du matin. Ca y est, je suis au bout du monde ! Le village le plus austral de la planète !

L'équipage nous a gentiment permis de finir notre nuit jusque vers 8-9h... Pas de trop avant de débuter la rando !

Je ne regrette en rien le choix, un peu coûteux et long certes, de ce moyen de transport pour venir ici. L'autre moyen de transport aurait été l'avion. Environ 3 fois moins cher mais je n'aurais pas vu de baleine (à une centaine de mètres mais sympa quand même!), de pingouins, d'otaries, les magnifiques fjords et glaciers du canal de Beagle... et je n'aurais pas rencontré Maxime, Alexandre (Français) et Antonio (Chilien) avec qui nous avons formé une équipe pour se lancer dans la rando de Los Dientes de Navarino. La rando est réputée difficile et dure généralement 4 jours, je ne me serais donc pas lancée seule dans cette aventure ! Sur le bateau, les repas permettent de vite tisser des liens comme il faut partager les tables faute de places pour tout le monde.


Quelques photos de ce périple qui sont loin de rendre la beauté des paysages que j'ai vus !

Voyage au milieu des fjords...
... et des glaciers 


Après avoir débarqué, direction le refuge El Padrino et l'accueil chaleureux de Cécilia. Je pourrai y prendre une douche, bienvenue après ces 35 h de bateau ! C'est ici, que nous pourrons laisser les affaires que nous ne prendrons pas pour la rando. J'allège mon sac au maximum. Pas de locker mais je laisse quand même la tablette, la liseuse... pour ne pas me charger de trop ! (Je les retrouve effectivement au retour). Pendant que je prends ma douche, les gars vont nous déclarer au poste de police (même formalité administrative que pour le Monte Tarn, on s'y déclare à l'aller et au retour comme la rando est réputée difficile). Après des courses rapides pour acheter de quoi manger pour 4 jours (pain, fromage, soupes et vermicelle) et du gaz. Et c'est parti ! Cécilia aura la gentillesse de nous emmener au départ de la rando à 4 km.


J1 : il est 11h30, on débute dans la forêt, le chemin est très bien balisé. La boue et les arbres couchés me rappellent le Monte Tarn. Plusieurs miradors se succéderont avec de belles vues sur Puerto Williams, le canal de Beagle et la Terre de Feu. Un premier sommet avec une très belle vue mais on ne s'y attarde pas vu le vent ! C'est à peu près là que les chemins se séparent entre ceux qui se lancent dans Los Dientes et ceux qui redescendent. On a d'ailleurs croisé plusieurs passagers du bateau sur le chemin. On continuera sur du pierrier jusqu'au premier campement (Laguna del Salto). Quelques passages assez vertigineux et pas toujours évidents avec le vent ! Mais de belles vues sur des lacs bleus azur ! On arrive au campement vers 15h30. Il y a un autre campement plus haut à environ 1h30 de marche mais on fait le choix de rester là comme on a trouvé des emplacements permettant de s'abriter (relativement) du vent. Je me balade un peu aux alentours, discute avec un couple d'Allemands qu'on recroisera plusieurs fois le long de la rando. Vers 18h30, dîner puis direction le duvet pour essayer de se réchauffer ! Je dormirai assez bien la première partie de la nuit mais une vague d'humidité me réveillera vers 1h30. J'ai remis la polaire mais tout de même un peu froid !

 Début du trek, c'est la partie "facile", on nous aide donc à passer la boue et les arbres
Première vue sur la grande île de la Terre de Feu
 On retrouve les arbres tordus par le vent


Premier sommet avec vue sur la grande île de la Terre de Feu et le canal de Beagle
 Les magnifiques lacs aux eaux limpides et incroyables couleurs
 Notre premier campement, beau mais humide !

J2 : Réveillée vers 5h... j'attendrai que les gars se lèvent. Le début de matinée c'est le plus dur ! Il fait super froid en attendant que le soleil arrive ! On part vers 8h30-9h. Une très belle montée, à travers un ruisseau, pour se mettre en jambe. Encore de la boue ! En haut, on découvre le campement 2 sans regrets comme il a l'air plus exposé au vent. Un peu plus haut, encore une très belle vue sur les lacs. Dans la matinée, on passera deux cols. Encore pas mal de pierriers, avec des pentes toujours aussi impressionnantes ! Il faut souvent mettre les mains ! On verra des traces de pumas (mais pas les pumas ! 😔) Du col de Los Dientes, une très belle vue sur l'extrémité sud de l'île. On devine le cap Horn à travers la brume. On déjeunera au bord du lac Los Dientes. A partir de là, la fin de la journée se fera essentiellement le long des lacs. Marche plus tranquille. Pour arriver aux campements entre les lacs Hermosa et Martillo, on devra franchir encore un col (Ventarron)... Et qui dit col, dit pierrier ! Il est environ 16h. Pas facile cette dernière montée avec la fatigue qui commence à se faire sentir... mais la perspective de finir la rando en 3 jours et de ne refaire qu'une nuit avec ce froid nous motive ! On arrive au lac Martillo vers 18h30. Pas facile de trouver un bon emplacement pour 2 tentes. On séparera donc les tentes pour cette seconde nuit. Les gars font un feu. Malheureusement après 30 min, la pluie arrive. On finit donc rapidement le repas pour filer sous les tentes. Les fringues auront le temps de bien se mouiller. De mon côté, la bâche extérieure au sol prend l'eau. On la roule en boudin pour éviter que l'eau ne s'infiltre dans la tente. Le fait d'avoir roulé la bâche ne me permet pas de laisser mon sac dans l'auvent, je le laisse donc dehors sous sa bâche, contre des arbustes, en croisant les doigts pour qu'il passe la nuit ! J'avoue que ce soir là, le moral est en baisse avec l'humidité et le froid dans la tente. Dur de se réchauffer... cette seconde nuit sera assez courte !

Petite montée matinale pour se mettre en jambe
 Encore des lacs aux magnifiques couleurs...
 Et les forêts ravagées
 On aurait bien dormi dans cet hôtel 4🌟... mais il est 14h quand on passe devant...

J3 : Réveillée vers 6h30. On visait un départ vers 7h30 comme 9h de marche nous attendent encore ! Bonne et mauvaise surprises quand je sors de la tente : un ciel dégagé (c'est la bonne !) mais un froid mordant (c'est la mauvaise !) ! La tente est couverte de givre. Mon sac a bien tenu mais est également givré. Pas facile de remettre les fringues encore humides. Mes gants sont inutilisables, trempés de la veille et gelés... J'attends (difficilement) que les gars s'activent ! De mon côté, avec le froid, je suis au taquet !! On part vers 8h. Se mettre à marcher fait du bien ! Mes pieds se réchauffent ! Après une petite heure de marche, pause soleil ! Ça permet de faire sécher les gants et de grignoter un peu au soleil. Si on avait réfléchi la veille, si on avait été moins fatigués, on aurait mis la tente de ce côté là du lac pour bénéficier du soleil le matin ! Pas mal de passages en forêt ou à travers des marécages sur la matinée... le GPS et Maps.me nous seront bien utiles pour trouver le chemin, un peu moins bien indiqué que les deux jours précédents. Le début de la montée au dernier col n'est pas des plus faciles, à travers la forêt, beaucoup de boue, des arbres couchés et une montée bien raide ! La fin sur le pierrier sera plus facile... mais on essuiera une petite tempête de neige au col. Pas moyen de profiter de la vue sur le lac Los Guanacos. Et un début de descente difficile sur le pierrier avec la neige et le vent. Par chance la tempête ne dure pas et le ciel se dégagera vite, nous permettant de découvrir le lac. La descente se simplifiera aussi avec le pierrier qui se transforme des grosses pierres du début en gravier permettant une descente plus sûre et rapide ("comme dans du beurre !"). On déjeunera vers 14h au bout du lac avec le soleil qui nous permettra de faire sécher les tentes. Nous rencontrerons des difficultés jusqu'à la fin de la rando. Après le lac, 2h de marche en forêt le long d'une rivière avec beaucoup d'arbres couchés... après 2 jours et demi de rando, ça devient dur de les enjamber ! On hésite pas mal comme le chemin est décalé d'une centaine de mètres par rapport à Maps.me. Mais il est bien tracé donc on continue ! On trouvera finalement une dernière balise 7/1 avec un point de vue et on finira la rando (comme beaucoup d'autres) à travers champs en filant droit vers la route qu'on a en ligne de mire. Pour clôturer cette rando, un plouf rapide dans le canal de Beagle, quand on rejoint la route, avec des baleines ou orques en vue (à quelques centaines de mètres).

Quand on s'apprête à prendre une photo de groupe, une jeep passe et s'arrête. On se serrera à 4 à l'arrière pour les 8 km de route qui nous séparent de Puerto Williams. Arrivés au refuge il reste 3 lits. Les gars auront la gentillesse de m'en laisser un et s'orienteront vers le camping. Après la douche, on ira se faire un resto pizza. Le resto faisant aussi hôtel, les gars prendront finalement une chambre à 3 plutôt que le camping.

 Le lac Martillo au petit matin, l'occasion d'une pause soleil !
 Los Dientes
 La tempête de neige qui arrive !
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Sélection des "petites" difficultés de cette dernière journée...

 Vue d'en bas de la descente du col Virginia
Le lac de los Guanacos sous le soleil ! 
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Avec tout ça, couchée vers minuit... le lendemain, je dormirai sans problème jusque 10h malgré le bruit du dortoir... ce mardi sera une journée plus que tranquille. Météo assez bof, je ferai un petit tour dehors vers 15h pour aller au musée (histoire des Yaghans et des premiers colons) puis petit tour dans le village jusqu'à la place de la Vierge et goûter au café en face du refuge. Puis je ferai mon sac car le lendemain, départ à 9h pour aller prendre le bateau pour Ushuïa que Cécilia m'a réservé dans la matinée. Vers 13h, il n'y avait déjà plus de place ! Le bateau circule tous les jours sauf le dimanche et mauvaises conditions météos mais ne propose que 14 places, ça part vite !

 La place de la Vierge

Ces deux jours au refuge El Padrino auront été très chouettes ! L'occasion d'échanger nos impressions sur la rando avec ceux qui en reviennent, de donner des conseils à ceux qui vont la faire autour de repas partagés. J'aurai eu droit à un couscous de Jonathan d'Israël. Petit bémol, je m'aperçois le mardi matin qu'il me manque 150 dollars... je vais redoubler de vigilance avec mon argent mais ça fait partie des aléas du voyage... et je prends ces pertes avec de plus en plus de philosophie !

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Après plus de 15 jours au bout du monde, je pense que j'ai besoin de changer d'air et de paysages... Ushuaïa marquera donc le terme de mon périple dans ces contrées lointaines ! Est-ce dû à un début de lassitude ou de fatigue suite à toutes ces randos, pas toujours faciles ? Mais Ushuaïa ne m'aura pas convaincue...

J'avais prévu d'y rester deux jours avant d'aller à Puerto Natales avec le bus qui ne circule pas tous les jours.

Une météo assez catastrophique le mercredi mais la traversée depuis Puerto Williams se fera quand même. En arrivant je passe acheter mon billet de bus avant de me rendre à mon Airbnb, un peu excentré mais pas cher !

Ushuaïa est une ville coincée entre le canal de Beagle et les montagnes. Et mon Airbnb est plutôt côté montagne, donc sur les hauteurs de la ville... petite montée avec mes sacs, sous la pluie !

Un accueil très chaleureux avec un maté le temps que la préparation de la chambre se finisse. Le Airbnb se situe dans une grande maison où vivent 4 sœurs. Il y a 3 chambres. Je partagerai une chambre double avec Rob, un Américain de New York très sympa !

La famille nous invitera à un super repas le jeudi soir. L'occasion de découvrir la fameuse viande Argentine ! Extra !


Par rapport à Punta Arenas, Porvenir et Puerto Williams, je trouve à Ushuaïa un côté très commercial... Les boutiques et les soldes me permettront néanmoins d'acheter un sous-pantalon thermique et un sous pull thermique plus chaud que le mien... Un besoin après l'expérience difficile de Los Dientes, que je ne veux pas renouveler lors de mes prochaines randos ! Il me faut donc quelques épaisseurs de plus !

 Ushuïa et son port

Les Yaghans et le feu qui donnèrent son nom à cette île.

Street art 

Jamais vu autant de pingouins qu'ici...

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Je ferai deux randos pendant mes deux jours ici... avec encore beaucoup de chance côté météo ! Il fera beau jeudi et vendredi !

Le Cierra del Medio, une rando de 5 heures, qui démarre à à peine 15 min de marche de mon logement et permet par temps clair d'avoir une vue sur la ville et le canal de Beagle.

 Un peu de neige sur la fin... mais le chemin est très bien indiqué
 La laguna Margot

Quelques autres vues, je n'irai pas au bout du bout avec la neige et mon vertige, mais j'aurai tout de même profité d'une belle vue sur Ushuaïa et le canal de Beagle !

Le lendemain, vu les conditions météo, l'enneigement et la fatigue qui s'accumule après toutes ces randos, j'opte pour la sécurité et pour un tour au parc de la Tierra del Fuego (30 € bus et entrée). Un peu déçue du rapport qualité prix... des paysages assez similaires à ceux déjà entrevus gratuitement lors de mes précédentes randonnées. Des paysages un peu plus sympas dans les tourbières à l'ouest de la rivière Lapataia l'après-midi mais beaucoup de cars de touristes qui vont de mirador en mirador et pas autant de faune que j'espérais !

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A part un lapin, je n'aurai vu que des oiseaux marins...

 La laguna Verde
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De belles couleurs dans la forêt vers la laguna Negra.

La baie Lapataia 
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Après 18 jours au bout du monde entre la presqu'île Magallanes, la grande île de la Terre de Feu et l'île Navarino, voici le bilan que je tire... j'espère que de futurs voyageurs pourront y trouver des conseils utiles !


La plupart des gens vous diront que Punta Arenas n'est qu'une ville de transit et n'y restent qu'un jour ou deux... J'y ai passé près d'une semaine et à mon avis, c'est une ville bien plus riche qu'on ne le croit !

Pour les amoureux de la rando, de nombreux itinéraires sont disponibles dans les environs de Punta Arenas et pour tous les niveaux !

Au plus proche, la réserve nationale Magallanes, gérée par le CONAF, qui offre des itinéraires variés, pour tous les niveaux, pour un droit d'entrée de 4000 pesos Chiliens.

A environ 70 km au sud, les nombreuses randonnées depuis San Juan à l'extrémité de la ruta 9S. 4h de marche le long de l'océan pour le phare San Isidro, le plus austral du continent Américain. Des randonnées plus ambitieuses sur un ou plusieurs jours pour les plus téméraires (Monte Tarn, Cabo Froward...)


RECOMMANDATIONS D'HEBERGEMENTS : Hospedaje Costanera, Romulo Correa. Hôtes très sympas, 20€ avec petit déjeuner à volonté, possibilité de cuisiner le soir. Logement très propre. Dortoirs et chambres privatives. A 20 min à pied du centre, côté est.

 Randonnée vers le phare San Isidro
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A l'est, le magnifique village de Porvenir (mon coup de coeur pour l'instant !). Environ 2 h de bateau depuis Punta Arenas pour environ 20 € aller-retour... il est parfois possible de faire l'aller-retour dans la journée. Outre le village, depuis Porvenir, il est possible d'aller voir les lacs Verde et Serrano aux magnifiques couleurs sous le soleil et les Pingouins Rey (chose que je n'ai pas faite).

RECOMMANDATION D'HEBERGEMENT : Éviter Backpacker 644... aucun entretien de la cuisine commune. Chambres privatives correctes.

RECOMMANDATIONS DIVERSES : Un goûter au Café al Paso dans le bas de la rue Bernardo Philippi.

 Port de Porvenir

Pour les amoureux de randos qui ont du temps, je ne saurais que trop leur recommander d'aller toucher le bout du monde en se rendant à Puerto Williams. Les plus téméraires pourront tenter sur 3-4 jours la rando de Los Dientes. Pour les autres, il y a aussi des petites randos sur la journée. Le meilleur moyen de s'y rendre quand on a le temps est sans aucun doute le ferry Yaghan (150 €) qui vous permettra de voir des glaciers et avec un peu de chance, baleines et otaries au milieu des fjords !

RECOMMANDATION D'HEBERGEMENT : Sans aucune hésitation le refuge El Padrino pour sa chaleur, en face de l'embarcadère.


 Randonnée de Los Dientes

Pour ce qui est de Ushuaïa, à vous de voir... quand on est aussi proche de cette ville mythique, on a forcément envie de s'y rendre. Mais de mon côté j'ai été très déçue du côté commercial de la ville... Il y a cependant aussi de belles randos à y faire mais les paysages ne diffèrent pas beaucoup de ceux du côté de Punta Arenas ou Puerto Williams qui me semblent être des villages et villes plus authentiques... selon le temps disponible, il vaut donc mieux faire des choix ! Après plusieurs échanges avec des touristes, le parc national de la Tierra del Fuego est aussi assez décevant... pas beaucoup de plus value par rapport aux randonnées accessibles gratuitement depuis Ushuaïa.

RECOMMANDATION D'HEBERGEMENT : Las Violetas 125, Airbnb. +5492901615251. Plusieurs chambres disponibles dans une maison on ne peut plus chaleureuse ! Sur les hauteurs, à 20 min à pied du centre.

RECOMMANDATIONS DIVERSES : Un goûter au Café Tante Sarah rue San Martin.

 Laguna Margot (Cerro del Medio)