Depuis quelques années, j'attendais ce moment pour assouvir ma curiosité grandissante au fil des ans aiguisée par les articles de presse et reportages télévisés critiques, généralement pas très positifs à l'égard de ce pays devenu frontalier de l'Union Européenne. Je voulais aller voir sur place.
L'avion se pose , nous sommes au Bélarus. Pendant le roulage ,à travers le hublot j'aperçois une série d'Antonov garés moteurs couverts. Première impression sur le passé soviétique du pays.L'avion stoppe ,puis c'est avec une certaine émotion mais aussi appréhension que je descends les dernières marches de la passerelle et pose les pieds sur le sol du Belarus.J'arpente le tarmac ,je regarde autour de moi comme un enfant qui découvre un monde nouveau. Entrée dans l'aéroport ,à gauche comme expliqué dans les guides le guichet pour prendre son assurance .Moins de 5 minutes après, me voici face au contrôle des passeports : 5 minutes d'auscultation précise et minutieuse et me voilà maintenant libre de mes mouvements dans l'aéroport, surpris de la rapidité des formalités.Je cherche mon chemin, mes yeux s'écarquillent: les panneaux d'information sont en trois langues le biélorusse et l'anglais rien de surprenant mais la troisième le chinois !!!
J'apprendrai plus tard que le pays depuis son indépendance développe de fortes relations économiques et culturelles avec la Chine. On se met en quête du bus navette vers Minsk. Rapidement trouvé, ticket pas cher du tout. Vieux bus avec un chauffeur qui pratique encore cette vieille habitude qui permet d'économiser le gas-oil : on se met en roue libre dans les descentes. Environ 1 heure après ,arrivée à l'imposante gare centrale ferroviaire.
Nous voilà en recherche de notre appartement.On apprécie l'extrême gentillesse des gens toujours prêts à vous rendre service.
Notre appartement est situé en face du KGB immeuble monumental dont la façade s'agrémente de colonnes et d'une immense porte d'entrée où nous n'avons jamais vu se présenter quelqu'un. Il doit y avoir des entrées plus discrètes. Le Belarus a gardé sa police secrète héritage du passé.
Les jours suivants : découverte de Minsk l'impression première est l'absence d'anciens monuments. La réponse est simple: Minsk a été pratiquement entièrement détruite pendant la deuxième guerre mondiale et donc reconstruite avec une architecture stalinienne un peu austère.Vous ne verrez donc pas de centre ville aux rues étroites mais de grandes avenues bordées d'arbres. La ville est très propre: pas de tags sur les immeubles ,pas de mégots de cigarette ou de papier parterre peut être parce qu'ils ont gardé les vieux métiers de balayeur pas seulement c'est surtout une question d'état d'esprit nous ont dit les Biélorusses avec qui nous avons discuté.Dans le métro c'est « nickel » mais là surprise: deux Policiers sont postés à chaque entrée : un pour surveiller si vous mettez bien le jeton avant d'entrer et l'autre qui ouvre les gros sacs des voyageurs. Les stations sont décorées et très plaisantes un peu comme dans d'autres villes des pays de l'Est.
De nombreux monuments rappellent la guerre patriotique. Au bout de l'Avenue de l'Indépendance au milieu de la place de la victoire (Pieramohi) se dresse un obélisque, près du centre le majestueux nouveau Musée de la Grande guerre patriotique. Rappelons que 2 300 000 civils et soldats biélorusses sont morts durant cette guerre et ce souvenir est très présent dans les mémoires.Il y a aussi sur l'île aux larmes un mémorial aux soldats biélorusses morts en Afghanistan .
Les souvenirs de l'époque soviétique sont toujours présents. En face de la Maison du Gouvernement sur la place de l'Indépendance (Niezalieznasci) se dresse depuis 1933 ,la statue de Lénine. Par contre la statue de Staline érigée en 1952 sur la place Kastrycnickaja a disparu rapidement en 1961.
Le bar du magasin Centralny mérite un arrêt.Vous y verrez des décorations et des bas reliefs représentant des gens au travail durant l'époque soviétique. Entrez aussi dans le fameux « Gum » magasin d'Etat où vous pourrez trouver tout ce que vous souhaitez.
Le Musée d'art national rue Lénine vous présentera des œuvres du réalisme soviétique.
Mais la modernité éclate quand vous découvrez le joyau qu'est la Bibliothèque nationale octogone de 73 m de haut.
Nous sommes aussi allés au marché Komarovka dont une grande partie est sous un dôme de 26 m de haut.
Nous ne pouvons pas citer ici tous les lieux visités mais nous pouvons dire que Minsk se visite facilement ,en marchant et en utilisant les transports en commun : bus, métro. Elle a l'apparence d'une ville paisible, tranquille où les habitants vaquent à leurs occupations sans stress. Il n'y a pas de débordements , il est vrai que les manifestations sont interdites. Difficile de dire si les personnes se réalisent dans leur vie de tous les jours, si elles sont freinées dans leur désir de liberté. Il m'aurait fallu y séjourner plus longuement pour mieux appréhender leur façon de vivre.
J'ai beaucoup apprécié Minsk mais je n'ai pas encore découvert la Biélorussie. Ma curiosité reste entière.Même si plus de 20% de la population vit à Minsk, il faudrait sillonner le pays tout entier pour avoir une idée précise de ce qu'est la Biélorussie.
Peut être , à l'occasion d'un prochain voyage.