Aujourd'hui départ aux aurores (ha bon?), direction les villages Zafiraminia avec notre guide pour les deux prochains jours, Dona. Les villages Zafiraminia sont des villages traditionnels d’artisans du bois, isolés dans les montagnes, accessibles uniquement à pied, par des randos pouvant prendre de 2 heures à 9 jours. La randonnée commence au village relais des Zafiraminia, accessible en voiture.
Ça monte, ça descend, les paysages de montagne sont magnifiques. Quelques caméléons croisent nos chemins. Dona nous explique la tradition des cultures sur brulis, qui est en train de modifier le paysage et de créer des problèmes comme le manque de bois pour construire les maisons.
Nous traversons un premier village. Beaucoup de nouvelles maisons sont faites en torchis ou en brique, ce qui gâche un peu l'harmonie du village. Il fait brumeux et les rues, un peu sales, ne nous font pas grande impression. Notre route continue, serpentant dans les montagnes, jusqu'au village suivant. Les maisons en bois traditionnelles sont pleines de charme. Elles sont constituées d'une seule pièce, assez petite, avec un coin cuisine et un coin chambre. L'étage est utilisé pour faire sécher le bois et le riz. Le feu enfume la petite maison, et le bois est noir de suie.
Une famille nous accueille chez eux, le temps de laisser passer une grosse averse. Nous échangeons quelques mots avec eux, via notre guide qui fait office de traducteur. Le feu au milieu de la pièce enfume tout, et les murs sont noirs de suie. La pièce est petite, avec un seul lit dans un coin, et pourtant on compte autour de nous 6 enfants.
Arrivée au troisième village, qui nous accueille pour la nuit, nous posons nos affaires dans les chambres, bien plus luxes que ce qu'on imaginait. Il y a même un vrai lit. Mais pas de douche ni de toilettes, ne rêvons pas.
Afin de pouvoir séjourner dans le village, il est nécessaire d'aller se présenter au chef du village et la tradition veut qu'on lui offre un cadeau (nous avons tous les trois opté pour du café et du sucre). Il vient d'y avoir un décès dans les villages, la vie est donc un peu chamboulée par les préparatifs de l'enterrement. Le chef du village est un petit homme bienveillant, vieux, mince, enroulé dans une couverture avec un chapeau sur la tête. Il n'a presque plus de dents. Sa maison est propre et très peu décorée. Il nous accueille en malgache et Dona fait la traduction. Il nous souhaite la bienvenue et nous explique l'intérieur de sa maison traditionnelle. Chaque coin est dédié à une chose, l'un est le coin des ancêtres, où l'on peut les invoquer, l'un est le coin pour le matériel de cuisine, l'autre est un coin où il est interdit de manger et où les outils sont entreposés et le dernier est le coin des volailles. La porte se trouve à l'ouest car c'est dans cette direction que sont enterrés les gens. Leur esprit peut donc ainsi facilement entrer dans la maison. Il y a un étage qui ne sert qu'à faire sécher le bois et les grains, le riz, pendant la saison des pluies. L'unique pièce du rez-de-chaussé est divisée en deux par un poteau central, un côté cuisine et un côté salon chambre à coucher. Il nous explique aussi que le chef du village est élu par les anciens, entre eux. Il n'y a pas de vrais votes, ils choisissent celui qui a été travailleur, honnête et de confiance pendant toute sa vie.