26 jours d'aventures et de découvertes le long de la célèbre RN7 qui traverse le pays, de la capitale jusqu'à la côte ouest.
Du 3 au 28 novembre 2019
26 jours
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3
nov

Grand départ vers Madagascar aujourd'hui. Nous arrivons 4h30 à l'avance (stress ou trop de prévoyance?...), et le check-in pour Tananarive n'a pas encore commencé. Nous embarquons quelques heures plus tard dans un gros avion, vieillot, il y a même encore des cendriers incrustés dans les accoudoirs. L'avion atterrit vers 17h45, direction les visas, 30 euros et le tour est joué. J'attrape nos sacs sur le tapis roulant et nous voilà sortis de la zone des arrivées. À peine un pied posé dans le hall de l'aéroport que plusieurs Malgaches nous accostent déjà pour nous proposer des taxis. Ils nous suivent partout malgré nos refus. Il fait déjà nuit, et avec toutes les histoires entendues sur Madagascar, les arnaques et le danger le soir, je ne suis pas à l'aise. Je ne sais pas très bien comment, mais Quentin trouve un taximan agréé qui nous demande un prix correct (60.000).

1 euros = +/- 4 000 ariary

Dehors c'est le bazar. Il y a du monde partout, le long de la route, à marcher, discuter, travailler, devant des bouis-bouis. Des enfants font du vélo ou tirent des zébus, d'autres sont assis par terre, le visage éclairé par leur écran de téléphone. Il y a un monde bien différent sous nos yeux, mais dans la pénombre, on le distingue à peine. L'hôtel dans lequel nous arrivons est super sympa, et après une pizza et une bière (de 65cl!), direction notre cocon pour une bonne nuit de sommeil. Qui aura la turista premier?

Bambou Lodge and Spa

Josette, la tortue de l'hôtel! 
4
nov

Premier réveil à Tana. Après une douche (à l'eau froide), et un petit-déjeuner, nous nous aventurons dans les rues le temps que le gérant trouve notre réservation qui a été supprimée (certainement par le gars qui a fait flamber notre pizza hier soir!). De jour, la pauvreté et la saleté dans les rues sont saisissantes. Les maisons, les immeubles, les façades, les routes, les gens,... La foule de personnes qui courent dans tous les sens, nous interpellent, nous bousculent et mendient est oppressante. Dans les rues, des étales sont déployées, garnies de tout et de rien. Au détour des rues, on croise de belles maisons, de grands immeubles modernes, entourés de barbelés, contrastant tristement avec la pauvreté dans les rues.

Vers 11 heures, notre taxi arrive et c'est parti pour 4 heures sur une route goudronnée en bon état. Je profite du confort de ce 4x4, la suite du parcours en taxi-brousse ne sera pas aussi facile! La vie autour de la route est fascinante. Des charrettes à zébu, des vélos, des poulets, des pousse-pousse, des cyclo-pousses, des écoliers en uniforme, des agriculteurs dans les rizières ... Il y a plein de gens partout. Le 4x4 traverse des dizaines de petits villages, tous semblables. La route est bordée de maisons en terre et de maisons en brique. Des briques il y en a partout d'ailleurs, dans les champs, sur le bord de la route, sur la tête de petites filles qui les transportent. Certaines femmes lavent des vêtements dans les rivières et les étalent tous à même le sol pour les faire sécher. Les hommes ont descendu des taxis-brousses et des 4x4 pour les laver dans la rivière (mais comment ont-ils fait?). Les montagnes se dessinent, tantôt hautes, tantôt presque inexistantes, souvent rouges ou ocrées.

Nous arrivons finalement à Antsirabe et un guide nous aborde aussitôt, Patrick, et nous demande si nous sommes intéressés par la descende du fleuve. Ben justement oui. Après quelques négociations et un temps de réflexion, affaire conclue! Dans deux jours, direction la Tsiribihina.

Lovasoa Hotel

5
nov

Aujourd’hui au programme, location de vélos pour une découverte des environs. Départ difficile sur la route principale de la ville, cabossée. La périphérie de la ville est grouillante d'animation. Il y a des gens partout, en train de faire tout et n'importe quoi. La configuration est la même que sur la route depuis Tana; des garages (Vulca) et des petites échoppes longent la route et les Malgaches y vendent de tout, des pièces de voitures, de la viande (pas très fraîche en plein cagnard), de l'eau, de la nourriture, des vêtements de seconde main, ... Les pousse-pousse, les camions, les taxis-brousse, les charrettes à zébus, les vélos et les piétons se bousculent dans la rue. Notre itinéraire nous fait bifurquer sur une piste, et après une heure à chercher notre chemin, le premier lac apparaît. Il y a de l'animation, des femmes qui lavent le linge, des enfants dans l'eau et des pêcheurs dans des pirogues.

Le long de la piste, la plupart des maisons sont en terre rouge avec des toits en chaume. Certains villages sont très propres, ce qui leur donne un charme incroyable, tandis que d'autres sont sales et mal entretenus, laissant deviner la pauvreté. Les gamins sur notre route nous crient des "Bonjour vazah", "Ca va vazah?" à tout va. Ils rient tous de nos casques de vélo bleu flash, mais on reste forts et on les garde sur nos têtes.

Vazah, c'est le nom donné par les Malgaches aux étrangers blancs!

L'objectif de notre journée apparaît enfin ; le lac Tritiva. Le cratère dans lequel il s'est formé est un ancien volcan.

À midi, nous prenons le repas chez Rémi. L’accueil est royal, le repas délicieux et la vue super. La maison est pleine de charme. À la fin du repas, Remi discute avec nous et nous donne les bonnes adresses pour la suite de notre séjour.

Après le déjeuner, il est temps de reprendre la route. La piste devient vite très mauvaise, rendant la descente en VTT sportive et ralentie, mais le paysage est à couper le souffle. La vallée offre une vue imprenable sur les plantations d'orge, de choux, de patates douces et de riz. Les paysages sont rouges, jaunes et verts. Au détour d'un virage, le chemin surplombe une vallée avec, en contre bas, les travailleurs à l'oeuvre dans les champs, les enfants qui jouent et les zébus, nonchalants.

6
nov

Nous profitons de la matinée avant le départ organisé pour aller faire le tour de l'artisanat local. Le quartier des artisans ne paye pas de mine de l'extérieur, mais il est varié et le travail est très beau, entre les broderies, les peintures, les objets recyclés, le travail de la corne de zébu, ...

À 14 heures, comme prévu , notre guide Laza vient nous chercher à l'hôtel. Élodie et Amélie, deux copines, feront le voyage avec nous. Royalement installés dans un taxi-brousse de 10 places pour nous 4, le paysage défile sous nos yeux jusque Miandrivazo, la ville où nous dormirons ce soir. Laza donne quelques bakchichs au passage, billets discrètement glissés sous les papiers qui sont tendus aux policiers qui contrôlent les voitures.

Les bungalows sont adorables, mais ce sont des fours géants. La nuit se finit dans la sueur quand l'électricité se coupe et éteint le ventilateur.

Hôtel La Pirogue

7
nov

Ce matin, notre groupe est rejoint par 2 amis, Alex et Jeanne, qui feront le voyage avec nous. Départ pour 2-3 heures de taxi-brousse jusqu'à un petit village, suivi par 20 minutes de marche pour arriver au point d'embarcation où nos pirogues nous attendent. Il y a plein d'enfants qui nous suivent et qui nous demandent des bonbons, des stylos, des bouteilles d'eau, et tout ce qu'ils peuvent apercevoir dans nos sacs.

Nos pirogues sont très étroites, longues et rasent l'eau de près. C'est paisible et on contemple la vie autour de la rivière, qui se fait de plus en plus rare. Beaucoup de forêts sont brûlées, pour permettre les cultures sur brulis. Une grande partie de la végétation a disparu.

L'après-midi, après un repas sur la plage (et une indigestion), les pirogues longent des forêts et nous pouvons apercevoir des familles de lémuriens. L'objectif final de la journée ; une cascade. Justement, après cette journée passée dans notre embarcation sous 40°, la douche s'impose!

8
nov

Réveil à 5h30, pour démarrer tôt avant que le vent ne se lève. Il fait déjà chaud et humide. La petite brise sur la pirogue fait du bien. Aujourd'hui ce sont des crocodiles qu'on aperçoit sur les rives.

On s'arrête à midi dans un petit village pour manger. Tout le monde en profite pour se rafraîchir dans le fleuve, sous le regard des crocos, sur l'autre rive.

Le vent se lève avant qu'on ait pu atteindre la plage de campement et nos piroguiers s'arrêtent avant, sur une langue de sable où se trouve un petit bar. On a droit à de la bière fraîche et ça, c'est le paradis! Le vent est si fort ce soir que le sable nous fouette et bientôt nous sommes recouverts d'une couche de poussière camouflage.

Péripétie du soir, Quentin marche sur un scorpion. Il se retrouve vite avec 7 Malgaches autour de lui et un garrot autour de son petit orteil. Ils sortent un couteau et Quentin manque de tourner de l’œil! Heureusement le projet n'est pas de l’amputer de son détecteur de coins, mais de faire une incision au niveau de la piqûre y mette le scorpion écrasé. Ils ramènent ensuite des feuilles de manioc écrasées et en font un pansement. Quentin survivra pour aujourd'hui.

9
nov

Encore un réveil aux aurores pour une dernière matinée sur le fleuve. Il fait mourant de chaud. Nous arrivons vers midi au village de débarquement. Ici, baignade interdite, ça pullule de crocos! 4 ou 5 habitants (selon les versions) se sont déjà fait manger cette année.

Nous prenons le taxi-brousse pour 2-3 heures. Des pirogues aménagées, soudées entre elles et alimentées par un moteur de tracteur, nous transportent avec la voiture pour traverser le fleuve jusqu'à Belo-sur-Tsiribihina.

10
nov

Réveil tôt à cause de la chaleur (encore une nuit baignée dans la sueur). Nous démarrons pour l'étape suivante, vers les Tsingy. À cause des problèmes survenus au cours des derniers mois, les 4x4 sont obligés de voyager en convoi. C'est donc à 15 ou 20 voitures que nous démarrons. Après un pneu crevé, 2 heures passées à taper au marteau dessus pour faire sortir un essieu, 4 heures de piste, un beau coucher de soleil sur la savane et une nouvelle traversée en pirogue, enfin nous arrivons au lieu de bivouac pour ce soir.

11
nov


Debout au petit matin pour ne pas changer et départ avec Nono, notre chauffeur, pour les Tsingy. Arrêt rapide au bureau des guides pour payer les droits d'entrée et prendre un guide (Jean-Baptiste, un peu mou du genou). Notre 4x4 nous dépose au tsingy, et du parking on ne les devine même pas. L'excursion commence dans la brousse, en plein soleil, puis dans la jungle. Dans toutes ces végétations, Jean-Baptiste nous déniche des lémuriens et des oiseaux gobe- mouche, ainsi que leurs oisillons.

Au fur et à mesure de la marche, des pierres commencent à émerger du sol, et bientôt les grands Tsingy s'élèvent devant nous. Nous nous retrouvons à les escalader et à traverser des grottes sombres aux passages parfois exigus et oppressants. Bien attaché avec des baudriers, nous finissons par atteindre le point de vue au sommet des Tsingy, incroyable.

Les Tsingy sont des massifs calcaires façonnés par l'empilement de coraux et de coquillages, attestant de la présence anciennement de l'océan sur le site. Ensuite, pendant des millions d'années, les pluies acides ont fini de tailler ces reliefs étonnants.

Après les 4-5 heures de rando, retour dans le 4x4. Tout le monde s'endort dans la voiture, nous, le guide et même Nono au volant...! L'après-midi, c'est visite des petits Tsingy au programme, bien moins hauts, mais aussi beaux.

On passe la soirée avec les jeunes du village, qui jouent de la musique, dansent et nous font goûter leur rhum arrangé.

12
nov

Debout tôt, comme toujours, pour un départ à 7 heures avec le convoi de 4x4. Une grosse journée de transport s'annonce. Heureusement, Nono est plus en forme qu'hier. Au bout de quelques kilomètres à peine, la voiture surchauffe et tombe en panne. Dans la joie et la bonne humeur, l'équipe est divisée et répartie dans d'autres voitures, et je redécouvre la clim. Le lux! Au bout de quelques kilomètres déjà, la voiture devant nous crève un pneu. Nouveau pneu, et on redémarre. Pour 5 kilomètres. Puis un deuxième pneu crève. Atteindrons-nous l'allée des baobabs avant la nuit? Suspense.

Sur la route, notre petit convoi s'arrête pour nous laisser admirer le baobab sacré et le baobab amoureux. La voiture aux pneus crevés tombe définitivement en panne. Les occupants de la voiture sont à leur tour réparti dans les autres voitures, on garde la pêche. Je me retrouve dans le coffre du 4x4, à me taper la tête au plafond au moindre trou dans la piste. Et c'est un champ de mines. Quelques kilomètres plus loin, c'est la direction de notre 4x4 qui rend l'âme. Cette fois-ci les rires commencent à être nerveux, je songe même à finir la route à pied. J'arrive presque à convaincre une de nos compagnes de route qu'en trottinant, on arrivera plus vite. Finalement, après quelques épisodes dans le fossé et une allure de caméléon, on finit par atteindre la célèbre avenue des baobabs avant la nuit! C'est un peu comme les Champs-Élysées, magnifique, plein de monde et pas mal d'arnaques.

13
nov

Après ce -petit- écart de notre parcours initial, retour sur la RN7. Debout à 2h30 pour prendre le taxi brousse jusqu'à Antsirabe, ça pique. Le taxi arrive, avec des néons qui clignotent et la musique à fond. La route va être reposante. Le midi, le taxi-brousse fait une halte dans un hotely (petit restaurant malgache), et pour à peine 50 cents par personne, nous avons un repas complet (les poumons de poulet ce n'est pas très cher).

Après une dizaine d'heures de taxi-brousse plus ou moins confortable avec de la plus ou moins bonne musique et une belle arnaque sur le prix du transport, nous arrivons à Ambositra (à prononcer Ambouchhhh) avec Alex, notre compagnon de voyage pour les prochains jours.

14
nov

Petite journée de repos à Ambositra, capitale du bois, bien méritée après cette semaine de voyage et de bivouac. L'hôtel Anjara, légèrement décentré, est très joli et très calme. Petit tour des artisans du bois au village et visite d'un atelier. Les marqueteries, les tableaux gravés et les statues sont vraiment magnifiques.

15
nov

Aujourd'hui départ aux aurores (ha bon?), direction les villages Zafiraminia avec notre guide pour les deux prochains jours, Dona. Les villages Zafiraminia sont des villages traditionnels d’artisans du bois, isolés dans les montagnes, accessibles uniquement à pied, par des randos pouvant prendre de 2 heures à 9 jours. La randonnée commence au village relais des Zafiraminia, accessible en voiture.

Ça monte, ça descend, les paysages de montagne sont magnifiques. Quelques caméléons croisent nos chemins. Dona nous explique la tradition des cultures sur brulis, qui est en train de modifier le paysage et de créer des problèmes comme le manque de bois pour construire les maisons.

Nous traversons un premier village. Beaucoup de nouvelles maisons sont faites en torchis ou en brique, ce qui gâche un peu l'harmonie du village. Il fait brumeux et les rues, un peu sales, ne nous font pas grande impression. Notre route continue, serpentant dans les montagnes, jusqu'au village suivant. Les maisons en bois traditionnelles sont pleines de charme. Elles sont constituées d'une seule pièce, assez petite, avec un coin cuisine et un coin chambre. L'étage est utilisé pour faire sécher le bois et le riz. Le feu enfume la petite maison, et le bois est noir de suie.

Une famille nous accueille chez eux, le temps de laisser passer une grosse averse. Nous échangeons quelques mots avec eux, via notre guide qui fait office de traducteur. Le feu au milieu de la pièce enfume tout, et les murs sont noirs de suie. La pièce est petite, avec un seul lit dans un coin, et pourtant on compte autour de nous 6 enfants.

Arrivée au troisième village, qui nous accueille pour la nuit, nous posons nos affaires dans les chambres, bien plus luxes que ce qu'on imaginait. Il y a même un vrai lit. Mais pas de douche ni de toilettes, ne rêvons pas.

Afin de pouvoir séjourner dans le village, il est nécessaire d'aller se présenter au chef du village et la tradition veut qu'on lui offre un cadeau (nous avons tous les trois opté pour du café et du sucre). Il vient d'y avoir un décès dans les villages, la vie est donc un peu chamboulée par les préparatifs de l'enterrement. Le chef du village est un petit homme bienveillant, vieux, mince, enroulé dans une couverture avec un chapeau sur la tête. Il n'a presque plus de dents. Sa maison est propre et très peu décorée. Il nous accueille en malgache et Dona fait la traduction. Il nous souhaite la bienvenue et nous explique l'intérieur de sa maison traditionnelle. Chaque coin est dédié à une chose, l'un est le coin des ancêtres, où l'on peut les invoquer, l'un est le coin pour le matériel de cuisine, l'autre est un coin où il est interdit de manger et où les outils sont entreposés et le dernier est le coin des volailles. La porte se trouve à l'ouest car c'est dans cette direction que sont enterrés les gens. Leur esprit peut donc ainsi facilement entrer dans la maison. Il y a un étage qui ne sert qu'à faire sécher le bois et les grains, le riz, pendant la saison des pluies. L'unique pièce du rez-de-chaussé est divisée en deux par un poteau central, un côté cuisine et un côté salon chambre à coucher. Il nous explique aussi que le chef du village est élu par les anciens, entre eux. Il n'y a pas de vrais votes, ils choisissent celui qui a été travailleur, honnête et de confiance pendant toute sa vie.

16
nov

Après une nuit calme et reposante dans la petite maison en bois, nous commençons la journée rapidement pour éviter la pluie du début d'après-midi. Dona nous promène dans le village et nous explique les significations des gravures en bois sur les maisons (le soleil, pour tous, riche ou pauvre ; le riz ; la famille ; ...).

Dernier regard sur le village et nous prenons la route du retour, c'est parti pour des escaliers interminables. Seul réconfort durant cette ascension, l'enchaînement des vues magnifiques sur le village, les vallées et les montagnes qui suent. De retour au village principal et accessible par la route, les habitants insistent tous pour que nous venions dans leur boutique admirer leur travail du bois (et leur acheter!).

Nouveau taxi-brousse et nous décollons tous les trois vers Fianarantsoa. Quentin et moi, nous restons sur place tandis qu'Alex continue son chemin. La gare routière de Fiana est noir de monde, malgré l'heure tardive. Nous logeons dans un hôtel tout proche, car nous partons tôt demain en direction de la côte. Les rues sont sales et l'hôtel, au fond d'une impasse, n'est pas très engageant. Pourtant l'accueil est adorable, même si les chambres ne sont plus de première fraîcheur. C'est sans doute l'hôtel le moins cher dans lequel nous aurons logé!

Arinofy

17
nov

Une nouvelle journée de transport commence. Le patron de notre hôtel nous met en garde contre les pickpockets et les arnaques à la gare routière. Après plusieurs tentatives des Malgaches pour nous faire prendre un taxi-brousse beaucoup trop cher, nous finissons par trouver un bureau qui nous vend des billets au prix réel et nous embarquons après deux heures d'attente, le temps de charger les poulets, les meubles, les valises ...

Mora mora signifie "doucement" ou "pas trop vite", beau synonyme de Madagascar

Les paysages qui défilent derrière la vitre sont encore une fois à couper le souffle. Nous passons des rizières au décor de Far West. Il s'agit du massif d'Isalo, incontournable parc naturel. Question de temps et d'argent, c'est avec regret que nous sautons cette étape.

Arrivés à Tuléar de nuit, nous prenons directement un pousse-pousse pour notre hôtel. La chambre est grande mais défraîchie, il n'y a pas d'eau et le personnel est plutôt désagréable.

Al-Shame Hôtel

18
nov

Nous profitons de la matinée pour visiter Tuléar, ville pleine de vie. Les plages sont polluées et peu propices à la baignade. Plusieurs petites rues sont dédiées à l'artisanat.

Dans la matinée, nous prenons un taxi-brousse vers Mangily, où se trouvent Amélie et Élodie, nos compagnes de voyage sur la Tsiribihina. Le van est tellement chargé de marchandises et de personnes (avec une moyenne de 3 Malgaches par siège) que les roues arrière touchent presque la route et il avance à la vitesse d'un escargot. Pour nous ralentir encore un peu et pimenter le voyage, nous nous embourbons dans de grosses flaques de boue, la marche arrière ne répond plus et le moteur surchauffe, nous devons nous arrêter à chaque puits pour remplir des bidons d'eau afin de refroidir l'engin.

Heureusement le chemin en valait la peine. Nous découvrons nos petits bungalows le long de la mer, sur une plage paradisiaque, bercée par une chaleur enfin respirable.

Chez Cécile

Nous embarquons à nouveau avec Amélie et Élodie à bord d'une pirogue, de mer cette fois. Au programme, snorkeling dans le massif des roses, des coraux aux formes surprenantes et pique-nique dans un village de pêcheur

Le jour suivant, nous profitons de la journée pour louer des scooters, plus proches du vélo qu'autre chose. Les passants sont pliés de rire en nous voyant sur nos engins. La gendarmerie elle, est moins sympathique et nous devrons payer un bakchich pour passer ("un petit coup?").

La vie est si douce à Mangily, entre la mer, le soleil, les coquillages et les palmiers, que nous restons là jusqu'au samedi 23 novembre. Le temps également de faire une plongée. Quentin gère malheureusement mal sa respiration et écope d'un emphysème sous-cutanée (emphyquoi?). En bloquant sa respiration lors de la remontée, quelques alvéoles pulmonaires se sont rompues. Heureusement pour lui, il n'aura pas de complications, mais les moniteurs du club prennent le problème très à la légère.

Sur les plages, il y a beaucoup de Malgaches, adultes et enfants, qui vendent toutes sortes d'objets et proposent des massages. L'endroit est touristique et l'ambiance s'en fait parfois ressentir.

23
nov

Le moment est venu de laisser Mangily derrière nous pour descendre dans le sud, direction Saint-Augustin. Le voyage en taxis-brousse, attrapés les longs des routes, se fait plus facilement qu'à l'allée. Il nous faudra quand même la journée pour relier le petit village de pêcheur, accessible par une très mauvaise piste.

Chez Espérance

Saint-Augustin est un village plus petit et plus tranquille, les seuls touristes dans les parages sont les parapentistes. Le village est connu pour ses flamands roses, qu'on aperçoit bientôt à côté de notre hôtel.

24
nov

J'avais presque le mal de terre... Donc sans attendre, nous remontons à bord d'une pirogue pour explorer les environs. Nous passons par la petite île de Nosy Ve, réserve naturelle qui abrite des centaines d'oiseaux. L'eau est d'un bleu turquoise hallucinant et les plages de sable blanc ressemblent à des cartes postales.

Nous quittons la petite île pour mettre la cap sur Anakao. L'ambiance de ce petit village, accessible uniquement par la mer, est paisible. Il n'y a pas beaucoup de monde, peu de touristes, et pour la première fois, on a l'impression de se fondre dans la masse, personne ne nous dévisage!

La journée se finit sur une belle envolée de flamands roses.

24
nov

J'avais presque le mal de terre... Donc sans attendre, nous remontons à bord d'une pirogue pour explorer les environs. Nous passons par la petite île de Nosy Ve, réserve naturelle qui abrite des centaines d'oiseaux. L'eau est d'un bleu turquoise hallucinant et les plages de sable blanc ressemblent à des cartes postales.

On quitte la petite île pour mettre la cap sur Anakao. L'ambiance de ce petit village accessible uniquement par la mer est paisible. Il n'y a pas beaucoup de monde, peu de touristes, et pour la première fois, on a l'impression de se fondre dans la masse et personne ne nous dévisage!

La journée se finit sur des flamands roses.

25
nov

C'est reparti pour une énorme journée de transport. Debout à 5 heures pour un transfert vers l'aéroport dans un 4x4 loué par la patronne. Elle me fait peur, dans le style brute de décoffrage, mais elle est en réalité plutôt sympa. La route est vraiment mauvaise. En traversant le village pour partir, on croise les taxis-brousse. Ce sont d'énormes camions militaires, les Malgaches doivent certainement s'entasser à 100 à l'intérieur! Le chauffeur nous dépose vers 7 heures dans un aéroport complètement vide. Il n'y a personne, aucun contrôle, aucune barrière. On pourrait se balader dans tout le bâtiment jusqu'aux pistes!

Pas de tapis roulant pour emmener les bagages ici, tout est fait à la main. Nos sacs sont fouillés sur des tables. Evidemment il n'y a pas de détecteur magnétiques et on nous fouille grossièrement (la garde me demande de sortir un vieux mouchoir de ma poche mais passe à côté de quelques coquillages oubliés, oups).

A Tana, les transports s'enchaînent vers la gare de taxis-brousse, vers Moramanga, une ville à l'est de l capitale et finalement vers Andasibe. Les arnaques sur les prix des transports viennent à nous comme des mouches . Le dernier taxi-brousse de la journée est un énorme bus où l'on se serre à 5 ou 6 sur les rangées de 4. On a même droit à des clips de musique malgaches sur la route.

Après plusieurs heures serrés comme des sardines, le taxi-brousse nous dépose devant notre camping. Le guide du routard indiquait des "abris-tentes", quelle déception de constater que ce ne sont pas de petites tentes mais des abris ... pour les tentes. De simple petits toits de paille, sans murs, sans sol... Le patron est super sympa et nous propose même de dormir dans son magasin, mais après cette journée je sens que Quentin rêve d'un matelas et d'une douche. Nous voilà donc sur la route, à pied, jusqu'à l'hôtel le plus proche qu'on avait repéré sur la route. Nous nous retrouvons dans une jolie petite chambre, en haut d'une immense volée de marches, au milieu d'une forêt secondaire.

Feonny Hôtel

26
nov

Ce matin, nous partons à pied pour le parc national en face duquel nous devions camper. Une guide, Julienne, se propose directement pour nous accompagner pour une randonnée de 4 heures. Julienne est au top, elle nous fait sortir du chemin rapidement et, à travers la forêt, nous trouve plein de lémuriens. Au total, nous pouvons apercevoir 4 espèces différentes (lémur marron ou lémur Fauve, lémur de bambou, Indri-Indri et propithèque à diadème) pendant la visite.

La forêt secondaire est dense et super belle. On aperçoit aussi quelques espèces d'oiseaux, dont un bleu, visiblement rare à trouver vu l'engouement de Julienne.

L'après-midi c'est repos, mais à 18 heures, nous retrouvons Julienne pour une aventure nocturne à la recherche des lémuriens et des caméléons. Les lémus qui vivent la nuit sont minuscules, comme des rats, et Julienne est douée pour les trouver dans les arbres. Elle repère également tous les caméléons au bout des feuille, alors que même avec une lampe braquée dessus, nous, on a du mal à les trouver...

27
nov

Ce matin, nous profitons de nos derniers instants au milieu de la forêt avant de retrouver la folie de la capitale. Quentin court après un taxi-brousse qui passe devant notre hôtel et nous voilà parti dans la seconde.

L'hôtel que nous avons choisi à Tana est bien plus confortable que tous ceux que nous avons testés jusque là, avec une vue imprenable sur la ville.

Niaouly Hotel

28
nov

Dernière matinée à Tana avant de repartir vers l'île de la Réunion. On en profite pour faire les marchés et pour revoir Jeanne, une autre de nos partenaire sur la Tsiribihina avant de prendre l'avion et de laisser derrière nous l'île rouge.