Carnet de voyage

Promenade le long de la Loire

6 étapes
2 commentaires
5
De nombreux châteaux se sont construits aux fils des années le long de la Loire et pourtant peu de gens les connaissent (moi la première). C'est donc équipé d'une carte que je pars à leur découverte.
Septembre 2016
5 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Cette escapade le long de la Loire commence avec l'ancienne demeure du célèbre humoriste Louis de Funès. Même si celle-ci n'est pas visitable, arrêtez-vous un instant pour admirer de loin cette façade style Louis XIII caractéristique avec cette alternance de briques et de pierres .

2

Comme un phare dominant la mer, le château d'Oudon surplombe la Loire avec sa tour, haute de presque 8 mètres. Elle avait pour but de contrôler le trafic fluvial vers Nantes avec le château d'Ancenis, mais peu à peu les Hommes vont le délaisser et le temps s'en emparer. De récent travaux lui ont permis de retrouver toute sa splendeur.

Au sommet de son éperon rocheux, je pénètre dans l'ancienne cour du château. Juste en face de moi, je découvre cette tour qui semble tout droit sortie de terre et vouloir toucher les nuages, ainsi que ses fortifications.

L'entrée du Château 
La tour du Château 

J'entre maintenant au cœur de la tour où hélas il ne subsiste plus que ses imposantes cheminées. Mais une très belle exposition permanente, vous transporte au fil des étages dans l'histoire de la Loire grâce à une magnifique scénographie. Autrefois, cette tour avait deux fonctions car en plus d'être une forteresse, elle servait aussi de lieu d'habitation pour le seigneur.

Un grand escalier à vis, dessert chaque étage. Pour ma part plus que quelques marches et me voilà au sommet de la tour. Une vue panoramique sur la Loire et sur la château s'offre à moi. Ce magnifique paysage me fait prendre rapidement conscience de l'importance stratégique de cette tour.

Vue sur le château du haut de la Tour 
Vue sur La Loire  
Vue sur Le Havre 

Un dernier coup d’œil sur cette magnifique vue et je repars vers de nouvelles aventures.

3

Avant découvrir ma prochaine étape, je fais une halte à Ancenis. Un petit tour à l'office de tourisme et me voilà prête à découvrir la ville, carte en main.

Classé Monument Historique en 1977, il ne reste aujourd'hui plus que les deux tours d'entrée et le logis Renaissance du château d'Ancenis. Ce dernier héberge régulièrement des expositions temporaires, hélas pour moi ce n'est pas aujourd'hui que je pourrais découvrir l'intérieur. J'entre dans la cour intérieure et jette un rapide coup d’œil avant de repartir.

Les deux tours d'entrée 

J'arrive maintenant dans le quartier Rohan, à lui seul il raconte l'histoire de la ville. A partir de 1642, il fut occupé par les Ursulines, des religieuses. Elles firent construire un couvent et la chapelle qui porte le même nom. A la Révolution ce quartier fut transformé en hôpital militaire puis de nombreux régiments d’infanterie s'y installèrent à partir de 1808 et de 1930 à 1982, il accueille un escadron de gendarmerie. Aujourd'hui, vous pourrez y voir des habitations et des bureaux.

L'ancien couvent des Ursulines 
La chapelle des Ursulines 

Je me trouve maintenant au 120 rue du Général Leclerc, devant l'ancien relais de Poste à chevaux facilement repérable avec sa grande porte cochère.

L'ancien relais de Poste 
La grande porte de l'ancien relais de Poste 

Comme beaucoup de villes, Ancenis possède ses halles qui ont la caractéristique d'être "dos à dos" avec la mairie de la ville.

Les halles 
La mairie 

Juste en face, j’aperçois l'église Saint-Pierre et je ne peux m'empêcher d'aller y jeter un œil.

Eglise Saint-Pierre 

Un magnifique vitrail m'accueille, l'intérieur plutôt classique vaut quand même la peine d'être admiré rien que pour les deux autels et les autres vitraux tous aussi jolis que celui du chœur.

Le chœur de l'église et le vitrail 
Un retable 
Un retable 

En sortant de l'église un monument juste à côté m'interpelle. C'est en fait un bas-relief sculpté sur la façade extérieure de la chapelle.

Avant de repartir, je traverse le pont afin de me rendre au château de la Turmelière, je devrais plutôt dire aux châteaux de la Turmelière car en effet vous trouverez 2 châteaux sur ce lieu-dit. Le premier datant du XIV autrefois demeure des seigneurs de Liré et maison d’enfance de Joachim du Bellay n'est aujourd'hui plus que vestige. Brûlé en 1794 lors des guerres de Vendée, on devine encore la muraille, certains corps de logis et la chapelle avec son fronton et ses deux colonnes.

Le plus récent des châteaux est de style baroque, le logis central avec ses deux ailes s'élève sur quatre niveaux qu'on ne peut hélas pas visiter. Je ne peux m'empêcher de l’admirer tellement je le trouve beau mais il me faut maintenant quitter la commune de Liré et d'Ancenis pour rejoindre le château de Vair.

4

Accueillie par ces deux pavillons d'entrée, j’aperçois au loin caché par d'imposants marronniers, le château de Vair. Je découvre peu à peu cet édifice aux pierres blanches et à la symétrie parfaite. Entouré par des douves, il nous rappelle ainsi l’existence d'un château fort.

J'avance doucement vers le château quand un chaton vient m'accueillir. Je le suis et découvre ainsi l'intérieur de cette imposante demeure dans laquelle seul le rez-de-chaussée est accessible. Les étages étant occupés par les propriétaires des lieux et les tours par des chambres hôtes. Quand à la douve de droite, elle héberge magnifiquement bien une piscine des plus moderne. Je continue ma visite des lieux avec la chapelle, accolée à la tour du colombier. Ce qui m'a le plus surpris en y entrant, fut la hauteur du plafond. Cette hauteur aussi vertigineuse est due à la suppression des planchers pour pouvoir aménager une voûte en pierre de tuffeau au plafond et ainsi créer une forme octogonale à l'intérieur.

Hall d'entrée 
Un salon du château 
L'intérieur de la chapelle 

Je m'approche de l'orangerie située derrière le château, j'aperçois au travers des fenêtres deux chiens qui gardent le bâtiment dont-il ne reste plus que les vestiges. Cependant, on peut imaginer à quoi elle ressemblait autrefois. Tout d'abord on aperçoit de chaque côté des murs présents pour protéger les arbustes en caisse dehors dés l'arrivée du printemps. Non loin de l'orangerie, d'autres bâtiments à l'abandon m'appellent. Ce sont les dépendances du château. Elles comprenaient : les écuries, au nombre de trois se succédaient de part et d'autre de l'entrée monumentale. Au-dessus, se trouvaient les greniers et la chambre du cocher. Les communs et les basses-cours se trouvaient également à cet endroit mais aujourd'hui, ils ont soit disparus ou été transformés en maison.

Le château vu de l'arrière 
L'orangerie 
Les dépendances 

C'est sur ces dépendances que ma découverte du château de Vair se finit. J'ai vraiment aimé visiter ce lieu qui malgré de nombreux abandons et une succession variés d'occupants a su grâce à ses nouveaux propriétaires retrouver ses lettres de noblesse. J’espère revenir dans quelques années et avoir la chance de découvrir l'orangerie et les dépendances aussi belles qu'au premier jour de leur construction.

5

A l'occasion des Journées du Patrimoine, j'ai continué ma découverte du département de la Loire Atlantique en choisissant d'aller visiter : Le Palais Briau. Ce domaine est également connu sous le nom de château de la Madeleine. Mais pourquoi ? Tout simplement car le Palais Briau (1854) à été construit sur les vestiges du château fort de la Madeleine (1120) dont on peut encore voir des restes lors de la visite du parc.

Le Palais Briau 

A mon arrivée au sein de ce site, je m'attendais seulement à découvrir un palais et son intérieur. Mais à ma plus grande surprise, ce domaine dispose également de nombreux témoins de l'histoire de se son histoire dans son parc. Avec ses allures de petit temple, le chenil démarre ma visite. On peut y découvrir deux types d'entrée : des entrées dites "basses" pour les chiens et des entrées dites "hautes" pour les hommes.

Le chenil 

Je découvre maintenant, les communs autrefois installés dans ce grand bâtiment aux nombreuses ouvertures. Il fut bien abîmé par un avion allemand qui à cause d'un problème technique est venu s'y écraser lors de la seconde guerre mondiale. Juste en face, avec sa grande cheminée se trouve la buanderie pour nettoyer le linge et de l'autre côté le fournil avec le four à pain.

Les communs 
La buanderie et le fournil  

J’aborde maintenant le palais Briau où l'actuel propriétaire, nous fait une visite de l'intérieur. J'apprends ainsi qu'à l'achat du domaine le mobilier d'origine était encore présent, ce qui rajoute à la visite un vrai retour dans le passé de l'ancien propriétaire et commanditaire du lieu : Monsieur Briau. Hélas, les photos étant interdites, je ne peux que vous inviter à venir un jour visiter ce magnifique palais. Cachée au bout d'une allée bordée d'arbres dissimulant la lumière du jour, j’aperçois la conciergerie accompagnée de l'adorable niche pour le chien.

La conciergerie et la niche 

Marchant sur ce tapis de feuilles mortes, je remarque tout au fond d'un terrain derrière des sapins la chapelle funéraire de la famille de François Briau où trois générations y reposent. Je continue de m'aventurer dans ce labyrinthe et arrive au niveau de l'orangerie du domaine que le temps n'a là non plus pas épargnée. A l'intérieur vous pourrez admirer les bacs à oranger d'origine. Cette construction est la plus grande orangerie de Loire Atlantique et elle fut construite en béton armée ce qui pour l'époque était avant-gardiste.

La chapelle funéraire de François Briau  
L'orangerie 
L'intérieur de l'orangerie  

J'emprunte maintenant un souterrain. Celui me mène sur les traces des nombreux vestiges encore présents du château de la Madeleine ainsi qu'a "la pompe". Cette dernière que vous pouvez apercevoir à l'intérieur du site pompait l'eau de la Loire, qui borde le chemin. Elle était ensuite stockée dans des citernes et permettait ainsi d'irriguer l'ensemble du parc.

Vestige du château de la Madeleine 
 La pompe 

C'est ici que se finit ma visite de ce grand et beau domaine. Rempli de mystère au travers de ses allées, vous ne savez jamais ce que vous allez découvrir et c'est ce qui fait le charme et la magie de ce lieu si fabuleux.

6

Mon voyage le long de la Loire se finit avec le château de Goulaine, propriété de la famille qui porte le même nom depuis plus de mille ans. Construit par Christophe II, c'est un lieu stratégique avec sa domination sur les marais de Goulaine.

L'entrée du château de Goulaine 

Situé dans les anciennes écuries du château, vous trouverez aujourd'hui un musée sur la biscuiterie LU. Des affiches publicitaires aux boites de gâteaux, vous serez émerveillé par la richesse de cette collection qui retrace l'histoire de la marque de 1846 à aujourd'hui.

Anciennes écuries aujourd'hui devenu le musée LU 
 Affiches publicitaires
Affiches publicitaires 
Boites de biscuits 
Boite de biscuits 

Après cette visite croustillante, je commence la découverte du château avec les extérieurs remplis de détails. Comme bon nombre de châteaux de la vallée de la Loire, sa façade est en tuffeau permettant ainsi d'avoir des décors sculptés cela montre par la même occasion l'aisance de la famille qui y vit. De chaque côté du logis on peut apercevoir des tours qui abritent les escaliers permettant de se rendre dans les étages.

Le corps de logis 
Les deux tours du château 

Après avoir monté quelques marches me voilà dans le salon gris, qui à mon sens n'a vraiment rien de gris avec tous ces tableaux dont certains représentent des membres de la famille comme celui de René de Goulaine, fondateur de Fort Caroline première citadelle construite aux Etats Unis par la 1ère colonie française, situé près de la porte côté cour ou encore la reproduction de Anne-Marie de Goulaine religieuse bénédictine. Vous pourrez également admirer l'arbre généalogique des Goulaine.

Le salon gris 

Juste à suivre, je découvre le salon bleu réalisé par des artistes italiens au XVIIe, c'est un vrai bonheur pour les yeux avec ces dorures et ce parquet. N'oubliez pas de lever le nez pour admirer le plafond à caissons.

Dans la seconde aile du château, le grand salon ou salon des tapisseries est une pièce très grande qui offre une vue sur le jardin à la Française ainsi que sur la Goulaine qu'il surplombe. Même si peu de meubles l'occupe, mon œil curieux se tourne vers la cheminée.

Le grand salon 

Monumentale, elle fut sculptée au XVIe. Commençons par le haut avec ce petit phœnix symbole de la Renaissance, au centre ces 3 femmes représentent : la Foi, la Charité et l'Espérance et pour finir le blason de la famille : le bleu symbolise la France avec ses fleurs de Lys et le fond rouge avec les léopards l'Angleterre.

La cheminée monumentale 

Comme dans l'aile précédente la pièce suivante : le salon rouge est en enfilade du grand salon. La décoration de ce salon est quasiment d'époque. Pour la petite histoire, la tenture murale de cette pièce est en cuir Cordoue mais il fut arraché pendant que le château fut inhabité et comme toutes les histoires se finissent bien c'est en 1960 que 2 bandes sont retrouvées dans le grenier d'une autre propriété de la famille.

Le salon rouge 
Le salon rouge 

Non, non, non, la visite ne se finit pas là, en bas se trouve les anciennes cuisines du château et ses 2 grandes cheminées. Encore plus bas, vous pouvez visitez la cave et pas de panique pour les personnes qui comme moi ont peur des caves humides, sombres et remplient d’araignées celle-ci est fraîche, éclairée et sans toiles d'araignées, alors aucune excuse pour ne pas y jeter un coup d’œil.

Les anciennes cuisines 
Les anciennes cuisines 
La cave 

Je retrouve la lumière du jour en découvrant le jardin à la française et je reste surtout émerveillée devant cette façade à l'antipode de celle que l'on découvre en entrant dans la cour du château. On a l'impression d'avoir devant soi un château comme ceux qu'on peut voir en Bretagne et non comme ceux que j'ai pu découvrir le long de la Loire.

Château côté jardin 
Le jardin à la Française 

C'est sur cette stupéfiante façade que se finit mes quelques jours à la découverte de ces châteaux méconnus de la Loire.