Carnet de voyage

Louise et Jimmy autour du monde

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Dernière étape postée il y a 2199 jours
Un petit carnet de voyage pour que vous puissiez suivre nos aventures à vélo !
Septembre 2017
52 semaines
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Merci à tous d'être venus pour cette dernière fête avant le départ ! Ca nous a fait super plaisir de vous voir ! Et c'est avec un peu d'émotion mais surtout beaucoup de bonheur que l'on repart sur nos bicyclettes demain matin ! En espérant que la pluie nous rende qu'une courte visite !

Que vous êtes beau ! 

Pour résumer nos premiers jours rapidement :

276 km

d+ : 4470 m

Le vrai départ de Paris lundi  18/09/17
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Nous sommes arrivés jeudi soir, comme nous le souhaitions, à Sommières après être passés par Cassagne-Begonhès, Millau et le mont Aigoual !

Petit aperçu de nos 4 derniers jours 

Nous repartons dès demain direction l'Italie après 2 jours de repos et chouchoutage par la famille de Jimmy !

Résumé au bout de 10 jours de vélo :

618 km

d+ : 9000 m

Des animaux sauvages aperçus tous les jours quasiment : vautours dans les gorges de la Jonte, biches et écureuils sur les bords de route...

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Publié le 7 octobre 2017

Nous profitons de notre première journée de repos dans la ville de Cuneo pour vous informer de nos dernières avancées autour d'un café italien !

Donc, oui nous sommes en Italie, en atteste les photos ci-dessous de notre passage de la frontière par le col de la Lombarde (4h d'ascension !)

Notre ascension par étapes ! 

Pour se faire, nous avons traversé les Alpilles, le Lubéron puis les gorges du Verdon. Ça nous a fait plaisir de grimper crescendo vers l'Italie et de quitter la France sur ces magnifiques paysages !

Les gorges du Verdon à vélo 

Nous avons commencé par faire le tour des magasins locaux pour nous ravitailler (ci-dessous un clin d’œil à papa Gallego et tous les gressins du rayon !) et nous allons doucement remonter vers la région des lacs en passant par Milan.

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Publié le 15 octobre 2017

Après la traversée de la région du Piémont, entre noisettes et vignes, nous sommes finalement arrivés à Milan mercredi. Nous avons ainsi, en une semaine de vie Italienne, pu tester le Warmshower (traduction : douche chaude) dans le Piémont - pour les incultes c'est un système d'accueil pour les cyclotouristes à travers le monde - puis nous avons eu plusieurs nuits en camping sauvages et enfin 2 nuits de grand luxe dans un airbnb à Milan ! Nous avons profité de ce petit séjour milanais pour découvrir les spécialités culinaires locales (côte de veau alla milanaise et risotto alla milanaise également !)

Nous sommes depuis vendredi retourné sur les routes, direction le lac de Côme. Après avoir découvert les rives du lac à vélo, nous avons triché (un tout petit peu !) en prenant un ferry pour rejoindre l'autre rive.

Depuis, nous sommes doucement revenus dans les Alpes - ci-dessous notre lieu de camping sauvage pour ce soir avec douche à l'eau des montagnes grand luxe (mais pas chaude du tout !)

A chaque fois nous avons été surpris par le nombre de pistes cyclables rencontrées sur notre parcours ci-dessous un exemple entre le lac de Côme et Sondrio.

Maintenant nous prenons la direction de la Slovénie avec peut être un passage par l'Autriche pour découvrir la région des Dolomites... affaire à suivre !

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Publié le 24 octobre 2017

Finalement, nous serons donc bien passés par l'Autriche !

Après avoir pris la direction de Bolzano et des Dolomites, que vous découvrez ci-dessous, la vallée que nous suivions nous a conduit en Autriche !

Nous avons vu des paysages superbes tout le long de notre traversée des Dolomites même si les températures n'ont cessées de baisser jusqu'à atteindre ce fameux matin au bord du lac de Dobbiaco où nous nous sommes réveillés sous une tente gelée ! Nous avions un peu hésité à traverser les Dolomites en raison du dénivelé assez énorme à encaisser en peu de temps (passage de 300m à 2300m en moins de 60km) mais finalement ça valait vraiment le coup !

Ce qui est assez drôle, c'est que le passage en Autriche ne s'est pas tant ressenti que ça dans notre quotidien étant donné que depuis Bolzano les Italiens parlent Allemand et les villes sont très influencées par l'architecture Autrichienne. Du coup c'est en toute simplicité que nous avons ensuite franchie la frontière italienne une deuxième fois puis la frontière slovène par une piste cyclable ! Merci l'Europe !

Après le passage de la frontière slovène, la nature nous a rappelé que l'on dépendait d'elle pour apprécier les paysages ! Il nous a plu dessus durant une journée complète, si bien que nous aurons été à Bled mais presque sans voir le lac (ce qui explique l'absence de photos !). Heureusement pour nous, cet épisode de pluie se terminait dans un appartement au sec à Ljubjana où nous avons dormi 2 nuits afin de visiter la ville et découvrir les spécialités culinaires slovènes !

Pour ce soir c'est warmshower dans une famille multilingue où les enfants parlent Slovène, Italiens, Allemand et Anglais et leurs parents Français en plus de tout ça !

Demain, on prend la direction de la côte afin de passer dans les jours qui viennent notre première vraie frontière hors espace Schengen pour entrer en Croatie ! A nos cartes d'identité !

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Publié le 29 octobre 2017

C'est avec un peu d'émotion et à grand coup de "Ahhhh" que nous avons retrouvé la mer en redescendant sur la côte slovène.

Nous avons ainsi pu découvrir l'Istrie et la mer adriatique du côté slovène avec les jolies villes d'Izola et Piran. Puis passer du côté Croate sans photos de panneau parce qu'il était au milieu des 2 douanes et qu'on a cru qu'il y en aurait un plus loin ! A la place quelques photos d'une vallée karstique slovène découverte sur les conseils de nos hôtes en Slovénie.

La Croatie que nous avons alors découverte nous a marqué par son orientation vers le tourisme. Des campings villages avec petit train à l'intérieur, des panneaux "Zimmer - Camere - Bed" tout au long des routes, mais bien sur tout ça complètement vide ! Du coup ça nous a fait des beaux lieux pour dormir au bord de mer sans être gênés par la foule, mais on n'ose pas imaginer ce que ça donne l'été...

Après un passage par l'intérieur des terres et la découverte d'une région pleine d'oliviers et de vignes, nous avons poussé pour la première fois la porte d'une maison Croate après avoir vu un panneau "Rent bike" dessus qui nous a semblé approprié pour demander un coin d'herbe pour planter la tente. C'est ainsi que nous avons été reçu dans une famille Croate où les enfants se sont avérés être des champions Croates de VTT ! Ce fut un beau moment d'échanges complètement imprévu !

Nous sommes maintenant sur l'île croate de Cres et en partance pour celle de Rab après une petite nuit au bord de l'eau avec notre premier plouf méditerranéen suivi d'une douche parfaite !

Petite parenthèse nourriture sinon ça va vous manquer ! On a découvert une super recette de pain ultra nourrissant dans une vallée italienne et du coup lors de notre séjour à Ljubljana on a profité du fait d'avoir un four pour refaire la recette : ci dessous notre première bisciola !

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Nous nous étions arrêtés sur l'île de Cres voilà quelques photos de l’île de Rab que nous avons découverte le lendemain. Par chance nous sommes tombés sur des slovènes qui faisaient du canoë et qui nous ont indiqué qu'il y avait un risque de vent très fort ce soir la. Du coup nous avons planté la tente pas loin d'eux, bien abrité du vent, plutôt que sur cette plage qui nous faisait un peu rêver le soir mais qu'on aurait moins appréciée sous les rafales de vent ! Petit plus : les slovènes nous ont offert une bière et du poisson grillée qui nous faisait saliver quand on les voyait le préparer !

Après une traversée de l'ile le lendemain et la découverte de petite plage fort sympathique, nous avons pris la direction de la côté croate afin de rejoindre les lacs de Plivitce.

Nous avons découvert les montagnes croates sur la route des lacs ainsi que les non moins fameux ours ! Bon on a un peu fait nos débutants sur ce coup la, on ne s'était pas trop renseigné sur la faune locale donc ce n'est qu'après avoir planté la tente que nous avons noté les traces de pattes d'ours et les défections autour de nous !

Vu que je vous écris c'est que la nuit n'a pas été la plus reposante de toute mais que l'on ne s'est pas fait manger (on pense que notre poubelle si par contre !).

Nous avons ensuite découvert les lacs de Plivitce, magnifique surprise au milieu des plaines. Ci-dessous une avalanche de photos pour vous laisser songeur ! En tout cas nous ça nous a plu de laisser les vélos une matinée pour découvrir ces paysages même si on avait essayer d'y aller à vélo à travers les feuilles !

Sur place nous avons logé dans un airbnb où on a cuisiné chez nos hôtes qui ne parlaient pas un mot d'anglais. C'est donc uniquement grâce aux mains, aux grimaces et aux photos que nous avons essayé de communiquer avec eux !

Nous sommes maintenant de nouveau sur la côte après une belle traversée de vallées plus ou moins désertique !

Je vous écris sous un coin abrité étant donné que la pluie nous rend une petite visite impromptue ce matin !

On espère qu'elle nous laissera un peu tranquille pour découvrir ce nouveau morceau de côte Croate et rejoindre Split dans les prochains jours !

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Deux articles en si peu de temps, impossible. C'est pourquoi celui ci est un peu différent des autres, dans le sens où il vise à vous faire partager une journée en notre compagnie avec plus de détails sur la manière dont nous vivons (Ou nous dormons, ce qu'on mange, ce genre de chose)

Tout commence par notre réveil qui en ce moment sonne à 6h00 (et oui on n'est pas non plus en vacances hein!). Avant c'était 7h mais étant donné qu'il fait jour plus tôt avec le changement d'heure nous avons dû nous adapter, sans trop de mal.

Après quelques contorsions dans notre tente pour enfiler nos vêtements tout en étant allongé, Jimmy s'atèle à la préparation du petit déjeuner pendant que Louise se charge de plier les duvets et matelas.

Notre petit déjeuner se compose de : Thé, flocons d'avoine + chocolat + noisettes ou cacahuètes + bananes. On se régale chaque matin avec tout cela, et c'est très agréable de boire et manger chaud quand la température est basse. De plus, petit déjeuner dans un endroit différent tous les matins c'est quand même sympa.

Une fois tout cela avalé, vaisselle et pliage de tente sont au programme. Tout cela nous amène à enfourcher nos vélos vers 7h30 quand nous allons vite, ou un peu plus tard parfois.

Vers 9h30 - 10h, nos estomacs crient déjà famine, nous devons donc prendre un petit encas nous permettant de tenir jusqu'à midi. La c'est en fonction de ce qu'on à dans nos sacoches (gateaux, Burek ou Strudel si on passe à coté d'une boulangerie).

Le midi notre repas est toujours froid car on ne souhaite pas trop perdre de temps à cuisiner. En général 400 à 500 gr de pain pour tous les deux avec fromage, et ce qu'on trouve qui nous fait envie. De temps en temps des légumes du style carottes, concombres, poivrons qui se mangent facilement crus.

On n'a pas des vues aussi belles tous les midis, rassurez-vous ! 

En fonction du type de journée, notre pause déjeuner dure de 45 min à 1h30 si on s'arrête sur une plage au soleil.

Reprise du travail et encore un peu de distance à parcourir avant la fin de la journée. En ce moment il fait nuit assez tôt en Croatie, il nous faut donc avoir trouvé un endroit où dormir avant 16h30, en ayant pris soin de trouver de l'eau pour faire des réserves si on n'en trouve pas sur notre lieu de camping.

Désormais, nous passons la plupart de nos nuits en camping "sauvage". Plusieurs raisons à cela : économique ; les campings ne sont plus forcement ouvert en cette saison ; on ne ressent plus le besoin d'avoir forcement une douche chaude le soir, une douche froide au robinet nous comble parfois ; on a accès à certains spots unique (voir photos ci dessous).

Quant à notre repas du soir, il est généralement conséquent. Un gros plat de pâtes avec une sauce tomate préparée par nos soin (oignons, carottes, polpa) nous va à ravir. On alterne du coup un jour sur deux les pâtes et les autres plats style légumes + riz. On essaye malgré tout d'avoir une bonne hygiène de vie, on ne vous apprend rien.

Pas beaucoup de photo de nos dîners car le soir... il fait nuit. Du coup on est dans notre tente prêt à dormir entre 19h30 et 20h30 en fonction des soirs. Vous comprendrez aisément pourquoi le réveil à 6h00 est vraiment facile...on dort 10h par nuit !

Ci dessous quelques photos d'aujourd'hui où nous attendons le bateau pour l'île de Korkula avec les avantages culinaires qu'offre une ville.

Pas très croates, mais très bon 
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Si je devais vous résumer aujourd'hui la semaine passée, je vous dirais qu'elle a été très pluvieuse et que nous avons eu notre première crevaison mais ça semblerait un tableau bien noir alors qu'on a passé une très belle semaine en Dalmatie !

Après notre fameux départ pluvieux nous avons trouvé notre plus beau spot de camping sauvage à ce jour ! En haut d'un belvédère face à la ville de Sibenik.

Puis nous avons avancé en direction de Split en passant par la petite ville de Trogir.

C'est à partir de notre traversée pour rejoindre l'île de korkula que le temps c'est gâté ! Déjà sur le ferry bondé de Croates rentrant chez eux en ce dimanche soir, les vagues ont eu raison de l'estomac d'un monsieur et nous assis dans le couloir nous ne faisions pas les fières ! Mais ce n'est que le lendemain que nous avons découvert la pluie que nous n'avons finalement pas eu depuis 1mois et demi !


Cette fois-ci ça a été le déluge donc on est resté cloîtré dans le B&B à faire la cuisine (ci-dessous notre repas du soir : aubergine parmigiana, pancakes salés et vin de l'île d'à côté !)

On en a profité pour refaire une bisciola, four oblige !




On a ensuite entamé notre découverte de l'île sous un soleil caché par quelques nuages pluvieux. Puis pris notre dernier ferry croate pour rejoindre la terre ferme.

Après une nuit orageuse, nous avons recommencé à longer la mer mais depuis le continent toujours sous un temps très mitigé ou carrément pluvieux en fonction des jours et des heures. Alors certes ça donne de belles photos mais nos pieds sont tout de même restés trempés ou humides pendant 4jours !

On avait oublié de vous le dire mais on était tombé par hasard il y a une semaine sur un supermarché croate où nous avons trouvé du chocolat nestlé (ça change des chocolats noirs croates avec 40% de cacao maximum)

Donc depuis que la pluie nous a rattrapé, on agrémente nos flocons d'avoine de bon chocolat et ça nous réchauffe le cœur et les papilles malgré les réveils pluvieux !






Aujourd'hui nous avons eu plusieurs événements marquant en plus d'avoir découvert la ville de Dubrovnik et manger au restaurant (végétarien, excellent!) tout ça sous le soleil !

Nous avons quitté la Croatie et sommes entrés (par pour très longtemps) en Bosnie Herzégovine !

De plus, un bout de verre a voulu voir de trop près ma chambre à air, du coup c'est la première crevaison en approximativement 4.000 km pour Louise !

On profite d'être au sec ce soir pour faire un peu tout sécher et surtout vous annoncer que pendant les prochaines semaines on sera moins connecté.En effet, nous sommes sortis de l'union européenne donc il faudra attendre que l'on trouve des connections Wifi pour vous parler !

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Nous revoilà après avoir traversé 2 nouvelles frontières ! Et maintenant ça se voit quand l'on change de pays : le code de la route commence à être de plus en plus approximatif, les grands magasins laissent place aux petites étales, les églises catholiques aux églises orthodoxe et aux mosquées et Jimmy utilise ses connaissances de russe pour déchiffrer les panneaux. La seule constante depuis la Slovénie : le burek !

La première chose que l'on a noté a été l'apparition d'églises orthodoxes dès la Bosnie-Herzégovine. Ci-dessous vous trouverez la première que l'on a visitée dans la ville de Trebinje.

On a ensuite passé la frontière avec le Monténégro en grimpant dans de très belles montagnes.

Puis on est redescendu vers la côte pour aller chercher un peu de chaleur et on a découvert la baie de Kotor et la côte aux environs de Budva.

Bon comme vous le voyez la pluie continue à nous suivre avec orages et rafales de vent en prime en fonction des jours et nuits ! Mais on découvre quand même de beaux paysages et notre pause après 4 jours pas forcément très cléments n'est que plus agréable !

On a ensuite pris la direction de l'Albanie en longeant le lac de Shkodra (le plus grand lac des balkans) et trouvé un petit coin tranquille à côté d'un monastère pour planter la tente qui aurait été parfait sans le vent et la pluie !

On a passé hier la frontière avec l'Albanie, sans photos en raison de la pluie et du panneau pas assez beau pour Jimmy ! Nous passons finalement 2 nuits au sec dans la ville de Shkoder en espérant ainsi laisser passer un peu la perturbation et diminuer le nombre de jours sous la pluie qu'il nous reste à affronter ! On ré-enfourche demain nos vélos direction l'est de l'Albanie afin de découvrir un peu les montagnes albanaises puis découvrir la Macédoine et redescendre sur la côté Grecque !

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Cette fois-ci c'est depuis la Grèce que l'on vous parle ! Depuis la dernière fois nous avons traversé l'Albanie et la Macédoine.

Si nous sommes partis encore une fois sous la pluie de Skoder pour rejoindre Burel, celle-ci nous a laissé tranquille pendant certains moments afin de nous laisser apprécier les paysages que vous découvrirez ci-dessous.

On a tout d'abord commencé par un passage dans les plaines albanaise qui n'a pas été d'un très grand intérêt, à part qu'il nous a permis de nous perdre officiellement et de finir, après des passages boueux, dans une base militaire sans trop savoir comment ! On a aussi pu apercevoir nos premiers bunkers. Ceux-ci jalonnant l'intégralité du territoire, ils nous ont accompagnés pendant toute notre traversé de l'Albanie, comme cette façon originale de stocker le foin !

Ce n'est qu'à partir de notre entrée dans les montagnes albanaises que les paysages se sont dégagés et que du coup des photos illustrent notre voyage !

Notre voyage en Albanie a été marqué par les nombreux klaxons encourageants, le thé offert dans un café quand on cherchait un endroit où s'abriter sous une pluie torrentielle, des chasseurs parlant anglais et nous encourageant sur une piste dans un état disons approximatif, et le nombre incroyable de bus/car/car scolaire permettant à une partie importante de la population de se déplacer dans un pays où le nombre de voitures par ménage ne doit pas être très élevé (en revanche quand ils en ont une, c'est 9 fois sur 10 une grosse Mercedes d'une quinzaine d'années!)


Côté environnement, c'est par contre depuis l'Albanie (mais ça se poursuit jusqu'en Grèce) que nous avons découvert ce que donnait les pays où le ramassage d'ordures était approximatif ou inexistant : des rivières servant de façon très naturelle de poubelle et des décharges à ciel ouvert plus ou moins organisées. Du coup nous côtoyons sur les routes et dans les villes de nombreux chiens errants toutefois beaucoup moins agressifs que les chiens des bergers grecques que nous avons découvert il y a peu !

Nous avons ensuite traversé une autre frontière, celle de la Macédoine. On a pris la direction du lac d'Ohrid que l'on a plutôt vu dans la grisaille, puis de Bitola où l'on a découvert les cimes environnantes enneigées à notre réveil !

Et finalement nous sommes passés en Grèce où le soleil nous a officiellement rejoint depuis 1 semaine ! Alors si nos nuits sont aussi devenues plus fraîches, on est surtout heureux de pédaler sous le soleil et de n'avoir aucun nuage pour assombrir nos journées ! Pour marquer notre passage en Grèce (et se réchauffer après 2 nuits sous une tente gelée), on s'est arrêté à Thessalonique et on en a profiter pour faire une machine à laver (la première depuis 1 mois, ça commençait à se sentir !) et un fondant (il y a du Nestlé dessert dans tous les supers-marchés !).

Le passage en Grèce a été marqué par le changement de nourriture (à nous la feta, le tzatziki et le pain qui retrouve du gout et de la consistance !) et la disparition des mosquées presque brutale- après le passage de la frontière plus de trace, que des églises orthodoxes partout et des panneaux sites archéologiques. Les paysages ont eux aussi beaucoup changé, plus arides et marqués par l'agriculture, on a fixé pendant 4 jours le mont olympe quand on voulait voir autre chose que des champs, des oliviers et des brebis. Ça nous a toutefois donné des beaux lieux où dormir avec des vus différentes chaque soir sur lui !

Aujourd'hui on vous écrit depuis Météora (les monastères des météores) qui est un site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et là, les paysages changent, ce sont des monastères accrochés aux montagnes.

Avec le retour du soleil et la fin de l'année qui se rapproche (s’accompagnant de nos anniversaires !) on a décidé de ralentir un peu et de rester environ un mois en Grèce afin de descendre dans le Sud, rejoindre Athènes pour le 8 décembre (anniversaire de Louise !) et de pousser jusqu'en Crête pour la fin du mois de décembre (anniversaire de Jimmy le 23 !).

Erratum : la pluie nous a retrouvé cette nuit et on ne sait pas trop combien de temps elle va rester avec nous...

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Depuis la dernière fois, nous avons pris le temps de visiter plus en profondeur Méteora et de découvrir ce lieu dont nous ignorions l'existence avant de traverser la Grèce mais que les touristes, eux, avaient l'air de connaitre. Ça nous fait toujours un peu bizarre de retrouver des cars de touristes alors que la plupart du temps on est plutôt seul mais ça nous donne aussi l'occasion de rencontrer et d'échanger avec des gens ce qui nous change de nos conversations à 2. On a cette fois-ci parlé avec une Rennaise qui terminait sa traversée de l'Europe de la Norvège à la Grèce en van avec son chat.

Du coup, vous l'aviez surement compris, on préfère chevaucher nos bicyclette loin des touristes et des vallées sans grand intérêt, donc on a repris la direction des montagnes. En plus du vent qui nous a montré qui était le plus fort sur une route de crêtes -on a découvert le plaisir de pousser les vélos quand ça ne sert à rien de forcer avec des rafales qui risquent plutôt de nous faire chuter qu'autre chose - on a également été rattrapé par la neige !

Il faut dire que fin novembre à 1 500m, on augmentait un peu nos chances de se retrouver nez à nez avec elle. Mais vu que la vie est finalement bien faite (surtout en Grèce vous allez voir !) ce soir la on est tombé sur une église/refuge qui nous a servi d'abris pour la nuit et la veille on avait pu prendre des forces dans une ville thermale déserte où la fenêtre d'accès à la piscine à 35°C était restée ouverte !

Vu que la pluie n'est jamais loin, on a quitté les montagnes pour rejoindre le Péloponnèse sous des nuages d'averses nous obstruant la vue et nous empêchant de bien profiter de la descente après 2 jours de grimpette. Heureusement on a toujours pu trouver des abris pour passer la nuit, souvent des églises orthodoxes désertées (ou non, on a eu le droit à un petit Hello matinal d'un pope !) ou des cafés de plage fermés après notre retour en bord de mer.

On a profité du soleil et de la chaleur retrouvée pour visiter une petite partie du Péloponnèse dont la ville de Nafplio, et voir quelques vieilles pierres à Epidaure (théatre datant de 400 av JC). On a ensuite longé la côte pour rejoindre l'île de Poros où nous avons finalement pris un ferry pour Athènes.

Le programme maintenant consiste à se refaire une beauté après 2 semaines en camping sauvage et à fêter mon anniversaire (25 ans à Athènes pour la Louise !) On reprend dimanche un ferry pour la Crête où l'on voulait passer 2 semaines à faire du woofing (=volontariat à la ferme) avant qu'un bout de la famille Gallego nous rejoigne pour fêter Noël. Cependant, personne n'ayant voulu de notre aide, on va en profiter pour découvrir la Crête à vélo et essayer de faire un peu plus de warmshower ! De la crête on a prévu de prendre un ferry pour l’île de Rhodes le 30 décembre (un seul bateau par semaine donc il ne faut pas le louper) où nous passerons le nouvel an avant de débarquer officiellement en Asie dans la ville turque de Marmaris.

Une petite photo de la vue depuis notre super appartement choisi par Jimmy pour mon anniversaire !

Acropole ce matin avant le levé du soleil 
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Publié le 26 décembre 2017

Avec notre petite pause à Athènes ponctuée de surprises puis notre arrivée en Crête sans trop savoir ce qu'on allait y faire, le temps a finalement filé sans que l'on prenne le temps de vous écrire. On y remédie de ce pas pour vous faire voyager une dernière fois avant 2018.

Pour vous résumer notre séjour à Athènes on pourrait aborder uniquement un sujet : la nourriture, mais ce serait lassant du coup on a pris soin de se balader et de faire un musée histoire de ponctuer notre album de photo de fesses grecques et de dieu pas vraiment identifié. Comme vous noterez peut être, on a également retrouvé un semblant de classe à Athènes avec l'arrivée surprise de Vincent et Nathan (père et frère de Louise) pour mon anniversaire (on a oublié de faire des photos dans l'euphorie !).

Nous avons ensuite pris le ferry pour Héraklion, un voyage d'une nuit dans les couloirs du bateau pas aussi reposant que dans les oliviers mais on s'est vite rattrapé. Une fois en Crête, on a ré-apprécié les églises nous offrant tables et chaises pour la nuit ainsi qu'un abris quand la pluie et le vent nous ont finalement retrouvé.

Nous avons testé une nouvelle fois le cercle des warmshowers (vous savez ce que c'est ce coup ci ? ... les personnes concernées se reconnaîtront) cette fois, c'est une famille italo-anglaise qui nous a accueilli pour la nuit à Kissamos. Grâce à celle-ci nous avons découvert qu'un couple de français effectuait le même trajet en tandem et prendrait le bateau pour Rhodes avec nous le 30 décembre. On aura du coup 14h de bateau pour échanger !

On petit moment de partage autour des bêtes rencontrés sur ou au bord des routes grecques.

Après 3jours de vent et de pluie où on était bien content d'être au chaud avec Brigitte (la maman de Jimmy), l'arrivée des grands-parents Gallego et consort a été synonyme de beau temps donc on a pu se baigner un 25 décembre !

Vu que c'était l'anniversaire de Jimmy je fais un petit pot pourri de photo de lui étant donné que j'ai enfin récupéré les photos prisent depuis mon appareil photo. D'habitude Jimmy apparaît peu car les photos ne proviennent que de son appareil (le seul où l'on peut récupérer facilement les photos) il est donc derrière.

Prochaine étape pour nous, Rhodes pour passer le nouvel an puis la Turquie !

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Publié le 1er janvier 2018

Nous vous souhaitons à toutes et à tous une merveilleuse année 2018. De notre coté elle sera riche en pédalage et en découverte de nouvelles contrées.

Ci dessous Louise que j'ai du retenir de nager jusqu'en Turquie tellement l'Asie est proche de nous. Embarquement ce jour à 15h pour Marmaris. Finalement on prend le bateau aujourd'hui car contrairement aux infos trouvées sur internet, il y a bien un bateau aujourd'hui.

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Publié le 7 janvier 2018

Après avoir découvert la ville de Marmaris à notre descente de bateau, nous avons pris la direction de Gülbahçe, une petite ville proche d'Izmir où habite une amie de Jimmy rencontrée durant son année en Australie.

Nous avons alors découvert la côte turque entre oliviers, clémentiniers, pins et arbustes qui nous ont donné pour notre première nuit dehors un beau spot de camping en bord de mer.

Comme vous pouvez le voir on a eu 2 jours un peu couverts et pluvieux mais depuis 3 jours les températures sont plutôt autour de 20 degrés et le soleil est de nouveau là.

Bon vu que la Turquie c'est aussi des routes assez grosses et qu'il n'y a plus d'églises pour nous accueillir, nous avons testé pour la première fois le camping dans une station service. Alors c'est moins sexy que la nature mais ça a le mérite d'être abrité par temps de pluie, on y trouve toilettes, électricité et même lumières dans celle-ci !

Sinon nous avons eu la chance grâce à Ayhan, un hôte warmshower, de découvrir un jour type d'un instituteur en Turquie. Après un petit déjeuner pris dans une sorte de cafette de l'école, nous avons passé la journée avec Ayhan et sa classe (CP). Au grès des cours de lecture, dictée et pauses à la salle des profs, nous avons eu un aperçu des écoles publique turques entre modernité et tradition. Ecran et micro dans chaque salle, apprentissage uniquement de l'écriture détachée et non plus cursive, et en même temps Atatürk au dessus du tableau et la fin de la semaine marquée par le chant de l'hymne nationale par l'ensemble des 600 élèves de l'école !

Un vendredi à l'école - Soke 

Petite aparté nourriture, nous avons également mangé pour la première fois au restaurant avec Ayhan. Petit boui-boui le midi avec les autres profs et restaurant de poissons excellents le soir où on ne vous dira pas le prix du poisson pour ne pas que vous vous ruiez à Soke en déguster !

De nouveau sur la route, nous avons découvert cette fois-ci la gentillesse et l'hospitalité turque. Après une journée sur la côte, nous avions en fin de journée assez de klaxons et de "Merhaba" (Hello en Turc) pour une semaine, des clémentines juste cueillies pour la journée et une invitation pour loger à Izmir que l'on honorera peut être demain !

Ce soir on cuisine en attendant Başak (l'amie de Jimmy) qui est à une formation pour le we et qui nous a laissé les clefs sous un pot de fleur.

On pense reprendre la route demain direction Istanbul en piquant plus par l'intérieur des terres.

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Publié le 17 janvier 2018

Après 2 semaines de vélo et de rencontres, nous voilà à Istanbul côté européen.

Pour vous donner une idée de ces 2 semaines, on va vous faire un résumé en chiffre de nos 13 nuits : 1 nuit en hôtel ; 5 nuits en tente ; 3 nuits en Warmshower ; 4 nuits invités par des Turcs dont 3 qui nous ont invité spontanément dans la rue.

Durant cette seconde semaine, nous avons noté le retour de l'hiver. A force de remonter dans le nord, les températures n'ont cessées de descendre, avec de la pluie par dessus le tout. On a aussi découvert d'autres paysages plus proche de la Normandie que de la Turquie.

Depuis notre passage en Asie, le dépaysement culturel est clair. Les gens sont d'un naturel beaucoup plus chaleureux qu'en Europe et ici l'accueil du voyageur (ou de l'étranger) est ancré dans les coutumes. Au même titre que la consommation excessive de thé (çay) qu'on se voit offrir un peu partout lorsque l'on s'arrête.

Arrivés dans la ville de Balikesir pour retrouver Audrey et Julien (couple de français voyageant en tandem rencontré sur le bateau Crète/Rhodes) nous nous sommes fait aborder par Yigit, professeur de sport dans un collège et amateur de vélo. Comme tout citoyen turc qui se respecte, il nous a offert un thé afin de discuter avec nous pour savoir d'où on venait et ce qu'on faisait. Il tenait absolument à nous inviter chez lui pour nous héberger et nous présenter sa femme et son fils, ainsi qu'à nous emmener dans son école pour que nous puissions échanger avec les jeunes sur notre voyage. Ne pouvant accepter son invitation car nous avions déjà un Warmshower à 4 avec Audrey et Julien, nous l'avons finalement recontacté le lendemain. On l'a alors rejoint à son école sans se douter de ce qui nous attendait. Nous avons été reçus tels des stars d'Hollywood, applaudissement, millions de selfies et échanges avec les élèves. Les photos ci-dessous parlent d'elles mêmes.

Sa femme nous avait préparé un très bon dîner pour terminer la journée et nous avons passé une soirée très sympathique en leur compagnie et celle d'amis à eux profs d'anglais.

Nous avons ensuite repris la route, à 4 cette fois-ci, plein Nord en direction d'Istanbul, ou plutôt Bandirma pour prendre un ferry traversant la mer de Marmara jusqu'à Istanbul. Cette option était inévitable en vélo car la banlieue d'Istanbul s'étend sur plus de 100 km (15 millions d'habitants) et faire du vélo dans cet environnement n'est pas ce qu'il y a de plus sympathique. Lors de ces 2 jours à 4 nous avons du affronter la pluie et le vent de face, autant dire qu'on n'était pas trop de 4 pour se remotiver dans ces conditions. Une fois n'est pas coutume, nous avons été invités à dormir chez un Turc dans un village où nous nous étions arrêtés pour sécher contre un poêle. Il s'est avéré que c'était aussi autour de ce poêle qu'allait se tenir la réunion du village avec les gens de la ville dont ils dépendaient pour faire le point sur les problèmes de Taşkesiği !

Arrivé dimanche soir en plein cœur d'Istanbul, nous sommes allés nous réfugier chez Bariş et Merve, un couple de Warmshower très sympa. Nous avons prévu de rester à Istanbul jusqu'à vendredi ou samedi. Un article sur Istanbul sera publié prochainement.

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Publié le 26 janvier 2018

Arrivés dimanche 14 au soir à Istanbul, nous sommes allés dans un premier temps chez nos hôtes warmshower, Baris et Merve, chez qui nous sommes restés 4 nuits. Très sympa, Baris est informaticien pour la police et Merve prépare l'équivalent du Capes pour devenir professeur au collège. Ils ont 27 ans et vivent dans un petit appart sympa du centre ville d'Istanbul.

Au programme pour la semaine, visa iranien et visite de la ville. Dès lundi nous sommes donc allés déposer nos passeports au consulat Iranien, ouvert uniquement de 14 à 15h, il ne faut pas louper le créneau. Une heure après nous ressortons avec des petits papiers nous permettant de récupérer nos passeport jeudi. Nous allons avoir du temps pour visiter la ville et chercher un peu d'équipement de pluie. On n'était pas très bien équipé jusqu'à maintenant, seule Louise ayant un pantalon de pluie, c'était un peu limite lors des pluies plus intenses que nous avons connues.

Nous profitons d'une journée pluvieuse afin de faire la tournée des magasins de sports et vélo. Décathlon, Kadikoy pour le quartier des magasins de vélo et Karakoy pour les boutiques Outdoors. Résultat des courses, pas de souci pour le pantalon de pluie, mais impossible de trouver des sur chaussures étanches. Tant pis on mettra des sacs plastiques ou on aura les pieds mouillés.

Coté visite, on a pu découvrir Aya Sophia, une église transformée en mosquée par les ottomans ainsi que la mosquée bleue,

le palace de Topkapi,

et différents quartiers de la ville.

On s'est même offert un repas gastronomique pour feter nos 4 mois de voyage.


Nous avons finalement quitté Istanbul après avoir récupéré nos visas Iranien ce qui nous a donné une raison de manger des baklavas en compagnie d'Audrey et Julien que nous laissons derrière nous une nouvelle fois. Cette fois-ci, ils doivent attendre leur nouveau cadre avant de reprendre la route.


Afin d'éviter le trafic stambouliote, nous avons pris un ferry qui effectue une croisière sur le Bosphore. Ainsi, en plus de profiter de la vue nous avons été déposés à l'embouchure du détroit et à l'entrée de la mer noire.

Désormais nous faisons route plein Est en suivant plus ou moins la mer noire. Comme nous ont dit les locaux, il pleut beaucoup dans cette région de la Turquie et pour l'instant ça se vérifie plutôt bien. Après avoir longé la mer noire jusque Eregli sous la pluie, nous avons piqué un peu plus dans les terres. Cependant, les températures sont bien plus froides, du coup on a découvert la conduite sur route enneigée ! Afin de limiter les nuits glacées, on va surement retrouver la côte d'ici quelques jours.

Eregli - Devrek 25/01/2018 
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Publié le 31 janvier 2018

Etant arrivé dans la ville de Sinop depuis hier soir (après une longue journée : 105km et 1600m de d+), nous sommes approximativement au milieu de notre traversée turque. Cependant le reste de la traversée va être plus rapide car nous devrions rester sur la côte et la route est plus ou moins plate jusqu'en Géorgie.

Traversée à l'intérieur des terres (Karabuk - Kastamonu) 

En revanche cette semaine a été marquée par la première grosse chute à vélo. Cela devait bien arriver à un moment ou à un autre, et comme disait Jimmy depuis le début "ça sera à tous les coups à cause de l'un que l'autre va tomber" ! Louise a donc fait une chute : beaucoup de peur et un peu de mal quand même. Résultat, un bel hématome sur le genou gauche et une belle entaille de 4-5 cm au niveau du tibia droit. On vous épargnera les photos mais la plaie se referme tranquillement en espérant qu'elle ne laissera pas une trop grosse trace de la vie à 2 sur la route !

A part cela nous avons eu un début de parcours assez pluvieux en quittant Istanbul, se transformant en neige progressivement lorsque l'on s'enfonçait dans les terres. Les chutes de neiges ont ensuite laissé place au beau temps mais accompagné de températures hivernales. Deux matins de suite notre compteur affichait -7°C lorsque l'on pointait notre bout du nez en dehors de la tente... ça pique un peu. Quoique le temps étant assez sec, nous avions presque moins froid par -7 que les premiers jours sur la cote avec 4 degrés accompagnés de vent et d'humidité.

Depuis 2 jours nous avons retrouvé la mer noire cette fois-ci sous le soleil ce qui nous a valu en 85km dont 20km de descente de passer de -5°C au petit déjeuner à 6°C pour le dîner du soir ! On a même, pour la première fois depuis une certain temps, fait tomber le pantalon et mangé en short quand le compteur affolé par le soleil indiquait 25°C (bon on vous rassure il faisait plutôt 11°C à l'ombre on n'est pas en été quand même !).

Difficile à croire qu'a 16h nous étions dans un brouillard épais (gauche), et le lendemain matin au bord de la mer Noire (droite) 

Nous repartons demain en direction de Samsun, puis Trabzon pour atteindre la frontière Géorgienne en milieu / fin de semaine prochaine en espérant continuer à voir des dauphins dans la mer noire nous indiquant la direction à suivre, plein Est !

Anchois frits de la mer Noire (à droite en photo) 
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Publié le 10 février 2018

Une semaine et 700km plus tard, nous voilà en Géorgie. La route plate, avec du trafic en continu et en bord de mer noire n'aura pas été facile pour le mental. Il faut dire que 7 jours à ne voir que la mer d'un côté, et la côte en train d'être bétonnée sauvagement avec des immeubles de plus de 10 étages de l'autre, a de quoi devenir lassant.

Par contre niveau températures et ensoleillement, on a été bien gâté. Le soleil quasi tous les jours nous a permis de varier de nouveau nos déjeuners avec des salades au soleil face à la mer (mais avec le bruit des voitures et des camions tout de même). Bref, on ne vous fera pas rêver avec cette semaine de vélo niveau paysage mais par contre on aura rencontré des gens forts sympathiques au grès de nos warmshower. La côte, comme vous l'aurez compris, n'était pas très propice au camping sauvage à part dans les stations essence en bord de route. C'est grâce à ce réseau de warmshower qu'on a pu, pour la première fois en plus de 7 000km, démonter et nettoyer nos vélos qui en avaient grand besoin. On a pour l'occasion dormi 2 nuits dans une boutique de vélo et même découvert la scène musicale de Samsun avec nos hôtes !

Énorme petit déjeuner en partant de Sinop; Dîner dans un bike shop à Samsun et photo de départ; Une transmission comme neuve

Pour notre dernière nuit en Turquie, on a trouvé un restaurant/camping toujours en bord de route. On a pu découvrir un ballet surprenant de camions en warning escortés par des voitures de polices. Le mystère n'a pas été percé mais on a vu d'où venaient ces camions le lendemain en passant la frontière. On a cru un instant être coincé en voyant la paralysie totale des voitures/camions/cars devant les barrières de poste frontière mais l'avantage du vélo c'est que l'on peut se faufiler et du coup pour nous "problem yok" comme on nous a dit (pas de problème en Turc).

On a alors fait nos premiers tours de roue en Géorgie et découvert l'alphabet géorgien ressemblant plus à du Thaïlandais qu'à tout ce qu'on avait pu imaginer. Une fois atteint Batumi, ville frontalière marquée par la proximité avec la Turquie, c'est un mini Las Vegas qui a surgi devant nous. La Turquie interdisant les jeux d'argent, Batumi est le repère des casinos et des boutiques d'alcool à bas prix où les hôtels avec leur casinos rivalisent de grandeurs.

Café à Batumi en Géorgie, pour vous faire une belle carte et un nouvel article 

On publie cet article depuis le train entre Batumi et Tbilisi où Evelyne (mère de Louise) nous rejoint pour quelques jours. Oui vous avez bien lu on prend le train pour traverser la Géorgie afin d'être à l'heure pour notre rendez-vous familial et on va donc poser nos vélos pendant une semaine.

Batumi ce matin avant de prendre le train 

Ensuite ce sera direction l’Azerbaïdjan puis l'Iran où on pense entrer début mars.

NB : vous noterez l'apparition d'une nouvelle carte que l'on espère plus lisible et avec plus de détails que l'on s'efforcera de mettre à jour le plus fréquemment possible.

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Depuis que l'on vous a quitté on suit le caucase, après l'avoir longé côté Géorgie, on a continué à le suivre de l'autre côté de la frontière en Azerbaïdjan. Ce qui est frappant en suivant le caucase c'est la différence de population qui y habite alors que les paysages et les habitations sont si ressemblantes.

Si Batumi avait tout d'une ville frontalière tout juste sortie de terre et sans histoire, Tbilisi, elle, reflète bien ce que l'on a pu découvrir ensuite à vélo de la Géorgie. Une population orthodoxe frisant la superstition (se signant à chaque fois que leurs yeux croisent une église), parlant russe plutôt qu'anglais aux étrangers, ressemblant plus à des Russes qu'à des Turcs et roulant au volant de leurs Lada plus ou moins récentes dans un décor mélangeant architecture ultra-récente et vielle rues où les immeubles branlants ne tiennent plus que grâce à des armatures métalliques. Bref on s'est plutôt senti en ex-URSS qu'entre la Turquie et l'Iran pendant ce passage géorgien.

On a profité de la venue d'Evelyne (mère de Louise) pour visiter la ville de Tbilisi et les alentours grâce à une escapade en taxi.


Nos repas du soir ont pris, pendant quelques jours (et continué pendant quelques pique-nique sur la route), des airs de repas français entre les délicieux fromages et les chocolats qui commençaient à tant nous manquer après 5 mois loin la maison. Ne vous inquiétez pas on a aussi découvert la nourriture Géorgienne beaucoup plus épicée que ce à quoi on s'attendait, son pain cuit en plaquant la pâte sur les parois d'un four cylindrique en pierre et ses tchourtchkhela (confiserie locale ).

Une fois que l'on a ré-enfourché nos vélos, on a retrouvé presque un air de Grèce en dormant à côté d'une église au bord d'une route sinueuse pour notre première nuit dehors en Géorgie. On a ensuite été rattrapé par la grisaille et la pluie une fois la frontière Azerbaïdjanaise traversée. Du coup, depuis 2 jours on dort au chaud et on fait même une halte aujourd'hui à Sheki où l'on va passer 2 nuits en raison de la neige qui a commencé à tomber hier en fin de journée et qui ne semble pas vouloir s'arrêter.

Notre arrivée en Azerbaïdjan a finalement été bien différente de ce à quoi nous nous attendions. Après avoir lu que le pays était un gros exportateur de pétrole et le premier à avoir tenté les extractions offshore, on s'attendait à voir surgir un pays riche derrière la barrière. Et finalement pas du tout, la route après la frontière ressemblait plutôt à une piste et une fois atteint un axe plus important et en meilleur état, on a remarqué que les voitures étaient toutes des ladas comme de l'autre côté de la frontière à part quelques grosses voitures allemandes. C'est du coup un pays très proche de la Géorgie en terme de maisons, agriculture et même histoire (ça et là on note la présence d'églises ressemblant à celles aperçues en Géorgie) mais très loin en terme de langue (l’azéri étant un cousin du turc) et de population (majoritairement musulmane mais moins pratiquante à ce que l'on a vu en terme de rayon d'alcool fort et de femmes voilées !).


On espère apercevoir un peu mieux les montagnes demain avant de prendre la direction du Sud pour rejoindre l'Iran d'ici une grosse semaine.

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Une frontière de plus à notre compteur, nous sommes depuis 3 jours en Iran. Notre passage de frontière s'est passé sans encombre (ça nous a pris 1h tout de même !). Pour nous c'est le début des frontières un peu plus difficile à passer où l'on a découvert ce que pouvait être l'excès de zèle de la part des douaniers côté azerbaïdjanais qui en plus de nous demander de faire passer l'intégralité de nos sacoches au rayon X, ont tenté de mettre nos vélos dedans (sans succès !). Du côté iranien, à part que j'ai du enfiler un voile (que je ne vais plus quitter pendant les 2 prochains mois...) et que l'on a du répéter plusieurs fois que non nous n'avions pas d'alcool dans nos sacoches, tout s'est bien passé !

Nos derniers jours en Azerbaïdjan ont été marqués par la grisaille qui nous aura donc suivi pendant l'intégralité de notre séjour dans ce pays. Ci-dessous un aperçu de notre visite de Sheki où on a découvert les joies des transports en commun locaux sans comprendre où prendre la ligne dans le sens retour (1h dans un minibus pour finir par rentrer à pied !), le patrimoine local (le très beau palais des Khans où, malheureusement pour vous, on ne pouvait pas faire de photo à l'intérieur) et où l'on a essayé d’apercevoir ce Caucase dont on vous a tant parlé mais qui n'a jamais voulu s'offrir entièrement à nous !

On a ensuite eu la chance de rencontrer et de passer 2 nuits chez un warmshower azerbaïdjanais et une amie à lui de passage, avec qui on a pu parler vélo mais aussi de ce pays, l’Azerbaïdjan, dont on connaissait si peu de chose. Bon on a surtout découvert que, comme en Turquie, les jeunes n'ont aucun espoir dans la politique locale et n'aspirent qu'à une seule chose, quitter leur pays pour pouvoir parler et vivre librement. Mais on nous a aussi fait écouter une petite pépite musicale nous venant de Bollywood (les jeunes ayant baigné dans la culture bollywoodienne après la chute de l'URSS) : "Jimmy Jimmy Ajaa Ajaa" qu'on vous laisse le soin de découvrir sur youtube pour les plus téméraires !

Après 2 nuits de camping sauvage et de pique-nique en bord de route marqués par la gentillesse des azerbaidjanais (ci-dessous un pique-nique où on nous a finalement installé table et chaise et offert le thé, ainsi qu'un des nombreux selfies pris avec des locaux sur le bord de la route) on a fini sur une piste bien boueuse histoire d'avoir le temps de se demander si on voulait vraiment aller en Iran !

La réponse a bien sur été oui et ça valait le coup. Après une nuit dans la ville iranienne de Bileh Savar où on a un peu eu de difficultés à trouver un endroit pour changer de l'argent et à commander à manger sans carte ni photo de nourriture. On a repris la route direction Ardebil et les montagnes qui commençaient à nous manquer après la traversée du plateau Azerbaidjanais et où le soleil nous a enfin rejoint !

Pour vous donner un aperçu de ce que c'est de pédaler en Iran, je vais vous décrire notre première journée brièvement. A peine avions nous quitté l’hôtel et commencé à faire quelques courses qu'un homme nous a offert un pain/brioche local qu'un autre homme a voulu qu'on le déguste assis avec du thé et de la crème tout en nous offrant des boissons pour la route et où un 3ème homme surgit de nul part a surenchérit avec des kebabs ! Bref on a dû insister pour qu'on arrête de nous donner à manger et à boire afin de quitter la ville. On a eu le temps de faire une trentaine de kilomètres avant que notre première voiture iranienne s'arrête à notre niveau et qu'un homme fort sympathique et parlant anglais (LE grand changement depuis le début de notre voyage, ici une partie des iraniens se débrouille assez bien en anglais pour pouvoir un peu échanger avec nous) en sorte, voulant surtout discuter et prendre un selfie. Ce n'était que le début d'une longue série d'arrêt photo que l'on a bien dû finir par refuser par moment pour avancer, de boissons offertes et de "Do you need anything" à la pelle ! Bref au bout de 2 jours sur les routes iraniennes des gens nous arrêtaient en disant que l'on était connu et qu'ils avaient vu notre photo sur instagram !

Après une nuit de camping sauvage dans les montagnes, on a atteint la ville d'Ardebil où l'on a décidé de rester 2 nuits histoire de visiter un peu et de laisser passer la pluie qui est revenue juste à notre arrivée dans la ville et qui semble en train de s'éloigner !

On prendra ensuite la direction de Téhéran en piquant vers le Sud et la côte de la mer Caspienne que l'on n'a pas encore eu l'occasion de voir. Arrivée prévue à Téhéran aux alentours du 15 mars.

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Publié le 13 mars 2018

Pas d'inquiétude ce n'est que temporaire !

Nous avons en effet atteint Téhéran dimanche par métro après avoir laissé nos vélos en sécurité chez un Warmshower à Karaj (ville en banlieue de Téhéran que l'on avait rejoint la veille à vélo cette fois-ci).

Reprenons depuis notre départ d'Ardabil. On a eu de la chance avec les nuages cette fois-ci, qui, contrairement au Caucase, se sont dissipés lorsque l'on a repris la route nous laissant découvrir le volcan qui se cachait derrière la ville. Le printemps commençant à pointer son nez c'est avec plaisir que l'on a retrouvé notre tente pour quelques campings sauvages dans les montagnes avant d'atteindre notre premier warmshower iranien dans la ville de Khalkhal.

Alors comment dire, c'était un accueil iranien et Jimmy nous a fait une overdose au bout de moins de 48h. Mais on a toutefois passé un moment très agréable dans cette famille où le père apprend le français en écoutant Lara Fabian et Stromae. Il faut dire que si la fin d'après-midi et le dîner se sont passés en petit comité avec la sœur et le beau-frère de notre hôte, pour la soirée, un concert a été organisé où nous étions plus d'une vingtaine, femmes et hommes dans 2 pièces distinctes. Le lendemain alors que l'on pensait faire un petit tour en voiture dans les environs, cela s'est transformé en road trip de plus de 100km pour finir par manger à 16h avec une dizaine de personne alors que l'on pensait repartir à 14h sur les routes. Bref on est parti en fin d'après-midi en se dépêchant de s'éloigner de la ville avant que la nuit tombe pour trouver un endroit agréable en bordure de rivière pour dormir.

Les jours suivants on a pédalé en direction de Massouleh, ville en flan de montagne entièrement en torchis. Pour l'atteindre on pensait devoir franchir un "petit" col à 2300m mais ce que l'on n'avait pas prévu c'est que les derniers kilomètres de la route n'étaient pas revêtus... On a alors découvert à notre détriment que si le printemps est synonyme de chaleur retrouvée, il est aussi synonyme à cette altitude de fonte des neiges et donc de boue... Ce fut la première fois que l'on s'est vraiment demandé ce que l'on faisait là, chaque chaussure pesant 1kg de plus en raison de la boue, le vélo ne pouvant plus avancer à cause des gardes-boues gardant la boue et le col nous semblant complètement inaccessible. Après avoir poussé, porté et surtout pesté sur nos vélos, nous avons atteint le col passant plus d'une heure pour faire moins d'un kilomètre. La, on a retrouvé la neige, finalement presque agréable après la boue, puis les graviers, un vrai bonheur ! Heureusement dans notre malheur nous étions dans un endroit splendide au milieu des montagnes et complètement seuls !

C'est avec plaisir que l'on a retrouvé une route revêtue après la ville de Massouleh et atteint les bords de la mer caspienne, grenier de l'Iran. Ici plus de paysage désertique mais des rizières, du thé et des vaches. Côté mer, rien à signaler à part qu'elle ne nous a pas paru très propre ni tentante malgré les 30 degrés qui nous sont tombés dessus pendant quelques jours !

Afin de rejoindre Téhéran nous avons décidé de nous attaquer à un autre col culminant à 3000m (ne vous inquiétez pas on avait vérifié que la route était revêtue cette fois-ci !). Le problème c'est qu'à l'inverse de notre petite route de Massouleh, celle-ci était très empruntée ne nous rendant pas très agréable la montée jusqu'au col, qui pour finir n'était pas à 3000m mais à 2600m étant donné qu'un tunnel passait dessous ! En effet, disons que la conduite des iraniens est vraiment la pire que l'on ait eu depuis le début du voyage et si sur les petites routes ceux-ci étaient respectueux des vélos et se décalaient, dans les montagnes et en ville cela devient vite un enfer. Le principe étant de ne surtout pas regarder derrière et de ne pas appuyer sur le frein cela donne lieu à toute sorte de situations bien dangereuses.

C'est donc avec plaisir que nous allons mettre les vélos de côté dans le mois qui arrive et se transformer en touriste lambda pour découvrir le pays en train/bus et sac à main (oui pas de sac à dos mais uniquement notre rackpack de vélo transformé en sac de voyage) dans un premier temps tous les 2 et dans un second temps avec Sheida (amie de Louise d'origine iranienne qui nous rejoint le 29 mars).

Le programme des prochains jours à Téhéran consiste pour nous à partager notre temps entre découverte de la vile et demande de visas avec au menu les visas turkmène, ouzbeke et chinois. Pour nous c'est le début des vraies complications, les visas ayant tous des durées limitées ou des dates d'entrées spécifique et étant très compliqués à avoir (dictature oblige, il n'y a plus aucune logique dans l'attribution des visas tout dépendant de l'humeur du représentant de l'ambassade le jour où on dépose notre dossier). On vous tiendra donc au courant de la suite du voyage après ! Pour l'instant on ne peut dire où on ira après l'Iran car aucun pays ne nous est ouvert sans visa...

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Publié le 23 mars 2018

Comme vous l'avez compris grâce à notre dernier article, on a laissé nos vélo à Téhéran pour explorer le pays en bus.

Golestan Palace - Téhéran  

Nous nous sommes cependant rapidement arrêtés car ici c'est le nouvel an (Norooz) et une grande majorité des iraniens partent en vacances à cette occasion. En effet en Iran on vient de passer de l'an 1396 à 1397 !

Nous sommes donc depuis lundi dans une guesthouse à Varzaneh où nous sommes volontaires. Cela signifie qu'en échange de quelques heures de travail par jour, nous sommes logés et nourris. Le travail n'est pas trop dur, il consiste surtout à accueillir les gens et à faire de la communication sur internet pour attirer de nouveaux clients. Nous allons donc rester ici pendant une semaine en attendant que les iraniens retournent au travail afin de pouvoir visiter le pays tranquillement ensuite !

Notre Guesthouse, et le désert 

Avant cela, nous sommes restés une bonne semaine à Téhéran, mais plus pour des raisons administratives que touristique. Vous l'aurez compris, on a plutôt fait le tour des ambassades que des sites touristiques. En effet, la plupart des pays que nous allons traverser pendant la suite de notre périple nécessitent des visas, plus ou moins faciles à obtenir. Nous allons donc vous faire un petit résumé, cela vous permettra de visualiser également la suite de nos aventures.

Louise et les transports en communs  

Nous avons commencé par déposer notre dossier à l'ambassade de l'Ouzbékistan. Pas trop de souci pour obtenir ce visa si ce n'est qu'il comporte des dates d'entrées spécifiques. Nous aurons donc l'autorisation de visiter ce pays du 22/04 au 21/05. Mais nous pensons y rester une dizaine de jours seulement.

Dans un deuxième temps, nous avons du demander un visa Chinois à l'ambassade de Chine. Là, cela s'est un peu compliqué car il nous a fallu monter un dossier faisant croire que nous nous rendions en Chine en avion. Faux billets d'avion, lettre d'invitation (merci Vincent), réservation d’hôtel annulable,(...), nous ont permit d'obtenir ce précieux laissez-passer après 5 jours d'attente. La validité de ce visa étant de 3 mois, nous devons rentrer dans le pays avant le 14 juin.

Enfin, dernier dépôt de dossier avant de quitter la ville, le Turkménistan. Ce pays qui fait tant rêver, où les femmes n'ont pas le droit de conduire, tout est blanc car le "président" élu à 95% des suffrages n'aime pas le noir. Bref, vous comprenez qu'on ne parle pas d'une démocratie. La seule raison pour laquelle nous demandons ce visa est qu'il nous est impossible de sortir par voie terrestre de l'Iran par les autres pays frontaliers (Afghanistan, Pakistan). Nous avons donc fait une demande de visa de transit (5 jours), qui nous permettra de traverser le pays un peu la tête dans le guidon mais nous n'avons pas d'autres choix car aucun autre type de visa n'est délivré. Réponse dans 2 semaines, on croise les doigts car le taux d'obtention est de 50% environ. Afin d'augmenter nos chances de l'obtenir, Jimmy a même du se raser car cela aurait peut-être un impact...

Pour la suite, nous pensons repartir lundi de la Guesthouse en direction d'Ispahan. Visiter la ville pendant 2 jours et rejoindre Sheida (amie de Louise) à Shiraz le jeudi 29 mars.

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Publié le 17 avril 2018

La bonne nouvelle a été confirmée ce matin avec un nouveau visa collé sur nos passeports. Nous prenons donc ce soir un train de nuit en direction de Masshad ville à 200km de la frontière qu'il nous faudra atteindre avant mercredi 18 avril. On vous en avait parlé, ce n'est qu'un visa de transit et nous n'avons que 5jours pour traverser le pays soit 500km. On devrait donc être dans tous les cas le 22 avril en Ouzbekistan.

Revenons maintenant sur nos dernières semaines qui, comme nous l'ont fait remarquer plusieurs d'entre vous, ont été un peu silencieuses ! Il faut dire que traverser l'Iran, même en bus, train et bateau n'est pas de tout repos voir même beaucoup plus fatiguant qu'à vélo. Et oui depuis la dernière fois, on en a parcouru des kilomètres en Iran, Ispahan, Shiraz, Yazd, Hormuz une vraie toile d'araignée sur la carte !

Après avoir arpenté les environs de notre guesthouse à pied, en stop, en car avec un groupe de jeunes de Téhéran et même en moto, on a pris la direction d'Ispahan.


La on s'est surtout rendu compte que les Iraniens, coincés dans leur pays en raison de la faible valeur du rial et de la difficulté d'obtenir des visas, étaient toujours en train de se balader en dans leurs pays pour les vacances. Alors comment dire les visites de sites touristiques où l'on ne voit même plus le monument tellement de personnes sont devants, c'est drôle une fois mais pas trop longtemps non plus ! On a donc découvert Ispahan avec des pelouses remplies de familles organisant des piques-niques sur tout coin d'herbe disponible dans la ville. Et quand on dit pique-nique c'est pas un sandwich, réchaud pour chauffer riz et plats, chicha, bref tout le salon dans le jardin !

Lorsque l'on a rejoint Sheida à Shiraz, les touristes iraniens étaient toujours dans les parages. On a donc profité d'être avec elle pour bien manger avec les différents membres de sa famille, visiter des parcs, des cafés et un lac pas loin de Shiraz. Pour les visites plus touristique de la ville on a attendu l'arrivée de Vincent (père de Louise) 2 semaines plus tard pour découvrir les lieux pas complètement vide mais beaucoup plus agréables quand même.

Après une petite semaine à Shiraz avec Sheida, on l'a finalement laissé à ses obligations familiales (oui en Iran, pas moyen pour Sheida de ne pas rester à minima 2 semaines sur Shiraz) et on est parti découvrir Yazd. Cette fois encore, on a pris le car mais la journée afin de profiter des paysages (en majorité désertique il va de soi !). A Yazd, on a retrouvé Audrey et Julien (le couple de cyclos avec qui on avait pédalé en Turquie) qui ont eux aussi troqué leur vélo contre le bus et visite actuellement l'Iran avec des amis à eux. On a bien profité de ces jours à Yazd pour découvrir cette ville typique du désert loin des villes comme Shiraz et Ispahan.

Une fois notre exploration de la ville achevée, on a pris la direction du Sud avec Hormuz et Queshm cette fois-ci en train et bateau. Le train de nuit en Iran a le confort des trains français mais la vitesse...d'un escargot ! Je profite des photos de fleurs à Shiraz et de pastèque à Yazd (oui on a appris qu'il fallait taper sur les pastèques pour bien choisir celle qui raisonne le mieux!) pour vous confirmer que le printemps est bien la en Iran avec fleurs, odeurs de fleurs d'oranger partout à Shiraz et la chaleur qui grimpe qui grimpe jusqu'à son sommet depuis 7mois, 35 degrés à l'ombre à Queshm.


Sur l'ile d'Hormuz nous avons découvert une île pleine de couleurs, très peu touristique et majoritairement déserte. On en a profité pour se baigner allégrement, se prélasser en tenue pas du tout approuvée par la république islamique, camper sur la plage et se faire transporter en touk-touk amélioré. Durant ces quelques jours dans le Sud nous avons voyagé en grande partie avec un américains/iraniens rencontré sur le bateau en direction d'Hormuz. Venu visiter comme nous cette partie du pays, nous avons profité de son point de vue d'expatrié ainsi que de sa bonne humeur (et de son farsi on doit l'avouer c'est quand même bien pratique de parler la langue dans les endroits perdus !).

On a ensuite été sur l'ile de Queshm, beaucoup plus monotone d'un point de vue paysage (complètement désertique) on n'y est resté qu'une nuit le temps de visiter l'incontournable canyon et voir passer des chameaux (oui à ce moment la la neige sur la route dans le nord de l'Iran nous a paru loin !).

Il a ensuite été l'heure pour nous de remonter sur Shiraz retrouver Vincent et profiter des 2-3jours ensemble à Shiraz et Persépolis. Grâce à une Sheida transformée en guide touristique on a pu découvrir aussi bien les meilleurs resto de la ville qu'arpenter les plus beaux lieux de Shiraz en 2jours !

Après une nuit en train pour rejoindre Téhéran, on a retrouvé cette ville immense qu'il nous a fallut parcourir une dernière fois. Une traversée du nord au sud de la ville pour se rendre à l'ambassade du Turkmenistan puis une traversée pleine ouest pour rejoindre nos vélos chez notre warmshower nous ont permis de nous rendre compte que le réseau de transport est encore plus nul que ce que l'on avait entrevu au début de notre voyage (impossible de rentrer dans le métro même en n'en laissant passer 3, du coup on a du prendre un snapp (uber local !).

Heureusement l’accueil toujours aussi chaleureux de Shirang et de sa famille (notre warmshower) nous a vite fait oublié cette matinée dans les transports et on repart en direction de la gare avec Shirang à vélo, les vélos et les habits propres prêts à l'aventure !


Note de l'auteure : cet article est publié 2jours après son écriture en raison d'un contre temps lorsque l'on a voulu prendre le train à Karaj et que l'on nous a dit que c'était impossible. On a alors du effectuer à vélo les 50km nous séparant de la gare de Téhéran où notre train pour Mashad nous attendait ! J'en profite donc pour vous confirmer que l'on a atteint la frontière du Turkménistan après 2jours intensifs de vélo avec du vent de face et de la pluie. Le printemps a disparu subitement à notre reprise du vélo !

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On l'a fait ! Notre course contre la montre en terre Turkmène s'est bien passée. On ne va pas vous cacher que comme rythme de reprise il y a mieux que 750 km en moins de 8 jours sur des routes en plus ou moins mauvaises états. Mais à part le mal de fesse qui, on l'espère, va disparaître dans les prochains jours, on est très content d'avoir retrouvé notre vie de nomade à vélo.

On avait lu quelques articles très caricaturaux au sujet du pays et surtout de son président mais on a découvert une toute autre facette en traversant les campagnes. Les turkmènes que l'on a rencontrés étaient très avenants et chaleureux. Les femmes, grandes et minces (surement à cause du travail dehors et des kilomètres qu'on les a vu parcourir à pied) sont vêtues d'habits plein de couleurs et pour certaines de foulards portés comme une coiffe. En plus de la nourriture et des boissons qu'on nous a offert sur la route, des sourires francs et emprunts de gentillesse ont marqué notre traversée. On a aussi eu le droit à beaucoup de klaxons encourageant et de mains en signe de courage des conducteurs. Il faut dire que l'on en a un peu eu besoin surtout pendant les 2 premiers jours où un vent de face nous ralentissait. Les kilomètres des 2 jours et demi suivant sont passés beaucoup plus vite grâce à un vent dans le dos bienvenu. Au niveau paysage, le Turkménistan se résume à un désert sur la partie que l'on a traversé ne nous proposant pas beaucoup de divertissement au niveau des paysage mais pleins de rencontres animalesques ! Tortues, serpent, rats des sables, grosses araignées ne sortant que la nuit pour le plus grand plaisir de Jimmy l'arachnophobe, tiques, et oiseaux bleus ont ponctué notre route.

En 5 jours nous n'avions pas le temps de visiter le pays, mais on a quand même eu la chance de traverser une ville, Mary. Là, toute la démagogie du président était visible, bâtiments entièrement blancs, avenues immenses et pas grand monde pour remplir tout cet espace.

Après un passage de frontière un peu lent pour quitter l’Iran et entrer au Turkménistan où on nous a fait ouvrir toutes les sacoches, on s'attendait aux même schéma pour la sortie. Et bien pas du tout, nous sommes sortis sans ouvrir une seule sacoche et entrer en Ouzbékistan de la même façon.

Deux jours de vélos supplémentaires dans le désert ouzbek plus ou moins irrigué pour permettre la culture des abricotiers et du blé, nous ont permis d'atteindre Boukhara où on a posé les vélos une journée pour visiter cette ville pleine d'histoire. Alors certes, au niveau architecture on n'est pas très loin de l'Iran mais au niveau de l'artisanat et des gens, on est bien en Asie centrale !

On repart ce matin direction Samarcande pour continuer à suivre la route de la soie vers l'Est.

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On en aura pris plein les yeux à Samarcande, moins sur les routes ouzbeks où le paysage s'est résumé à des champs de blés et de coton avec comme seules taches de couleurs les femmes ouzbeks travaillant dans les champs.

Heureusement il nous a fallu moins d'une journée depuis Samarcande pour se retrouver entouré de montagnes au Tadjikistan. Là, la verdure des fonds de vallées tranche avec les montagnes encore enneigées. Pour atteindre Douchanbé d'où je vous écris, on a pédalé 4 jours dans ce 17ème pays traversé depuis le début de notre voyage. Ici, pas d'eau courante dans les villages, du coup pour nous voyageurs à vélo c'est l'idéal, ça signifie qu'il y a partout des fontaines pour trouver de l'eau, pour les locaux ça signifie faire la lessive et la vaisselle dans la rue. Après un passage d'un col/tunnel à 2650m on est redescendu sur Dushanbé où l'on a tout d'un coup l'impression d'être dans une ville européenne. Un Auchan et un appartement loué au centre-ville nous ont permis de nous faire un fondant au chocolat et une ratatouille, que demander de plus ?!

Vu qu'on en est sorti vivant je vous donne un peu plus de détail sur le fameux tunnel que l'on a du emprunter 80km avant Douchambé. Celui-ci mesure 5km et est tristement célèbre pour être le tunnel le plus dangereux au monde (on ne l'a su qu'une fois à Douchanbé par d'autres cyclos). En effet, il n'y a aucune aération et il ne circule dedans que des camions transportant du charbon. Par-dessus ça il n'est pas éclairé sur certains tronçons, bref on a eu de la chance, un camion nous a gentiment escorté, nous éclairant de ses phares et indiquant notre présence aux autres camions (qui ne se gênaient pas pour nous doubler dans tous les cas). Le moins que l'on puisse dire c'est qu'on est ressorti bien noirs de ce tunnel !

Ah et information pas des moindre, on roule depuis Samarcande avec Stéphane, cyclo français parti depuis 1an et pour une durée de 5ans à travers le monde. Une petite photo qui le décrit bien ci-dessous !

On repart demain sur la fameuse Pamir Highway qui fait rêver tant de cyclistes par ses paysages et sa difficulté. Seconde route la plus haute au monde (la première étant la Karakoram Highway entre l'Inde et le Pakistan) avec plusieurs cols à plus de 4000m dont le plus haut à 4655m, les semaines qui arrivent risquent de ne pas être faciles tous les jours mais on espère que les paysages nous feront oublier tout le reste !

Infographie de la Pamir Highway 
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Et oui on a repris la route après notre pause à Douchanbé où on a rencontré d'autres cyclos dont Flo, parti depuis 5ans. C'est toujours intéressant de parler avec des cyclos au long court parce qu'ils sont pleins d'expériences et de bon conseils. Flo par exemple est passé, au fil des années, à l'ultra light, c'est à dire que son vélo pèse en tout moins de 25 kilos bagages compris quand les nôtres en pèsent 45 kilos.

La route pour quitter Douchanbé était vraiment très agréable entre plaines agricoles, montagnes et lac (artificiel certes mais jolie quand même !). On a fait le choix de ne pas prendre la M41 depuis Douchanbé mais d'emprunter la route vers Kulob et la frontière Afghane en raison de l'état de la route. On n'a pas été déçu, on a roulé sur des tronçons tout neufs pour le plus grand plaisir de Jimmy qui a pu s'envoler dans les descentes sur un asphalte bien lisse !

Dans un col nous permettant d'atteindre la frontière Afghane, pour une fois ce ne sont pas les gens qui nous ont aidé ou donné à manger mais nous qui avons aidé les enfants à regonfler les pneus dans un état si catastrophiques qu'on n'a pas pu faire grand chose pour la roue arrière... ce n'est pas grand chose mais ça nous a fait plaisir de pouvoir donner un peu de notre temps aux gens après tout ce qu'on reçoit depuis 8 mois de voyage.

Au Tadjikistan et plus encore depuis que l'on suit la frontière Afghane, les enfants accourent dès qu'ils nous voient passer pour nous taper dans la main et utiliser les rudiments d'anglais appris à l'école ou dans la rue. Alors c'est sur ce n'est pas super varié, "hello", "welcome", "what's your name" sont à peu près les seuls échanges que l'on a. Par contre ici aussi la fameuse chanson Jimmy Jimmy adja adja a fait des ravages, les enfants rigolant ou chantonnant quand Jimmy leur répond son prénom et même dans les checkpoints on a eu le droit à quelques militaires chantonnant au moment d'écrire dans leur registre nos noms. Les femmes dans les champs et quelques hommes nous gratifient souvent d'un sourire et d'un hello avec leurs dents toutes en or. On a eu la chance d'être invité dans une école tadjik pour parler anglais dans une classe. L'avantage c'est que l'on a découvert pourquoi il y avait tant d'enfants la journée dans les rues, l'école ne commence qu'à 7ans et il n'y a pas du tout assez de profs par classe donc les profs changent de classe dans la journée laissant les enfants qui soit travaillent soit sortent jouer dehors.

Notre route côté Afghanistan a été un peu sportive. A peine avions nous passé une nuit sur un spot magnifique donnant sur l’Afghanistan que je suis tombée malade, nous obligeant à rester une journée de plus sous un arbre en attendant que je me rétablisse. Pour pimenter cette journée d'attente, on a eu le droit à un tremblement de terre qui a fait un peu tanguer notre arbre et fait tomber quelques morceaux de montagnes aux alentours ! Stéphane, lui, nous a laissé sous notre arbre pour continuer sa route, cependant c'était sans compter que l'on allait tous tomber un par un malade, on l'a donc retrouvé 2 jours plus tard dans une guesthouse à Kalaikhum.

Quand nous avons repris la route vers Chorug, cette fois-ci c'est l'état de la route qui nous a ralenti, avec des portions ressemblant plus à un chemin de randonné qu'à une route.

Pour pimenter notre récit et parce que nous sommes sain et sauf à Chorug où nous allons maintenant quitter la frontière afghane, on peut vous dire que finalement suivre la frontière afghane était moins safe que ce que l'on pensait. En effet, on a été délogé une fois par une des nombreuses garnisons militaires tadjik patrouillant le long de la route lorsque l'on s'apprêtait à planter la tente trop à découvert de l’Afghanistan. Une autre fois alors que nous étions en train de ranger nos sacoches après une pause déjeuner nous avons eu la surprise d'entendre des tirs dont une balle a fini dans l'arbre derrière lequel on se cachait. On ne saura jamais si l'on était visé ou si c'était un coup de pas de chance mais on a eu un peu peur. On a donc regardé d'un autre œil les voitures et les gens de l'autre côté du Panj même si bien sur on prenait toujours autant plaisir à répondre aux enfants nous appelant de l'autre côté de la rivière pour nous dire bonjour.

Dans les prochains jours on va prendre de l'altitude, en effet dans un peu plus de 100km de route on devrait être au dessus de 4000m.

Pour la suite du voyage, on pense entrer directement en Chine après le Tadjikistan (par le col de Kulma à 4300m, c'est autre chose que la frontière France/Italie) afin de rejoindre Kachgar par la KKH longeant ainsi des pics à plus de 7500m.

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Publié le 5 juin 2018

Depuis le début du voyage quand on nous demande où on va, on dit "Chine" sachant que ne pouvant aller plus à l'est, on se posera les questions du retour après.

Et bien nous y voilà, on a traversé le continent d'Ouest en Est ! Vu la taille de la Chine, on n'a jamais imaginé rejoindre Pékin à vélo en 40 jours (4000km à vol d'oiseau c'est compliqué même dopé en globule rouge après notre séjour à plus de 4000m). Du coup après avoir hésité, on a décidé de prendre le train pour éviter la partie complètement désertique et sans grand intérêt qui s'étend sur des milliers de kilomètres à l'est de Kashgar. Nous voilà donc installer pour 30h de train couchette, et oui la Chine et sa grandeur, sur une carte ça parait ridicule mais les distances sont si monstrueuses que grâce au train on ne le perd pas de vue ! Etant donné que les vélos seront plus lents que nous à voyager (ils se baladent actuellement en train de FRET et on espère qu'ils arriveront sans trop éraflures), on fait une halte tourisme à Zhangye avant de les rejoindre à Xining où on veut rouler vers le sud direction Chengdu. On verra si on doit tricher avec du bus pour arriver dans les temps à Pékin et lancer notre demande de visa russe car on vient d'apprendre qu'il fallait 10 jours ouvrés pour obtenir ce visa à Pekin...

Train couchette chinois, 30h de train pas si horrible que ça!


Revenons maintenant là où on vous a quitté, tout excités à l'idée de découvrir les plateaux tadjiks à 4000m et tout fébriles de savoir comment nos corps allaient réagir à l'altitude. Et bien on en a pris plein les yeux. On avait finalement repris la route depuis Khorog avec un autre couple de français, Thomas et Anne, partis également de France un mois avant nous qui empruntaient la même route que nous jusqu'à Murghab. Nous prenions ensuite la direction de la Chine quand eux continuaient vers le Kirghistan.

Après 3jours à grimper tranquillement vers les 4000m en respectant la règle d'acclimatation, qui dit qu'il ne faut pas dormir plus de 300 à 500m au dessus de l'altitude de la nuit précédente, on a atteint notre premier col à 4170m. On n'a pas vraiment été bien reçu, vent et neige nous ont enveloppé au moment où la chambre à air de Jimmy a décidé de crever pour la 5ème fois en 8mois de voyage. Heureusement Thomas et Anne ont été accueillis par un couple tadjik dans leur maison autour d'un feu de bois, d'un pain tout juste cuit et de beurre fondu de mouton quelques kilomètres plus loin. On les a rejoint dès que le pneu a été regonflé pour reprendre des forces et réchauffer nos doigts qui en avaient grand besoin.


Remis de nos émotions, on a repris la route où le soleil avait décidé de repointer le bout de son nez nous laissant voir des paysages grandioses entre pics enneigés dont on s'amusait à estimer la hauteur (hmm il semble bas, 5500m, il y a pas mal de neige quand même allé 6000m) et plateaux plus ou moins jaune ou vert en fonction de l'eau qui y coulait. Le problème à cette altitude c'est les changements brutaux du ciel, il peut faire 20 degrés et grand ciel bleu puis un vent glacial vous tombe dessus.

C'est ce qui nous est arrivé tous les soirs pendant 1 semaine, à partir de 17h on montait les tentes dans le vent et le froid et on allait se réfugier dans nos duvets pour déguster des nouilles chinoises bien chaudes puis dormir en laissant la neige tomber et recouvrir la tente. Tous les matins, un soleil et un ciel d'un bleu incroyable nous réchauffaient tout en faisant sécher la tente, nous faisant oublier la soirée précédente.

On a pédalé ainsi jusqu'à Murghab où nous sommes arrivés plus vite que ce que l'on pensait. En effet, la route était finalement en assez bon état et si l'altitude nous ralentissait dans nos mouvements quotidiens (un pliage de tente et un rangement de sacoches la tête vers le bas nous obligeaient à reprendre notre souffle) ça ne nous a pas vraiment ralenti sur la route qui était finalement assez plate une fois atteint les 4000m. Du coup il a fallu que l'on fasse passer le temps étant donné que l'on est arrivé un jeudi soir et qu'il nous fallait 2 jours pour atteindre la frontière chinoise qui ferme tous les weekends. On a décidé de profiter de la compagnie d'Anne et Thomas un jour de plus et de pédaler dans la mauvaise direction. On s'était un peu dit qu'on essayerait de grimper le col à 4655m mais finalement le temps n'avait pas l'air top et notre motivation pour faire un aller retour comprenant 10km de piste n'était pas au rendez-vous. On a donc rejoint Murghab où on a enfin trouvé une douche chaude (enfin de l'eau chauffée au feu de bois pour remplir des sauts d'eau ce qui est en soi un luxe au Tadjikistan) et surtout des fruits après plusieurs semaines où les seuls produits frais étaient des oeufs, des carottes, des oignons et au folie parfois une tomate ! Pendant 4jours nous avons aussi eu la compagnie d'un chien qui a fini par continuer sa route avec Thomas et Anne.

Après 2jours de vélo et un passage de frontière à 4370m où heureusement les tadjiks toujours aussi hospitaliers, même les douaniers, nous ont installé dans une salle et fait à manger pendant que la neige avait recommencé à tomber en attendant la fin de la pause déjeuner des chinois. Côté chinois on a changé de monde, passage de tous les bagages au rayon X, scanner pour vérifier que l'on ne cachait rien sous notre peau, copie de toutes les données du téléphone et de l'ordinateur et passage en revu des photos de l'appareil. Tout ça pour ensuite mettre les vélos dans un camion pour les 12km de descente qui nous séparaient du checkpoint numéro 2 où on nous a revérifié les sacoches et enfin tamponné nos passeports. Il nous a fallu 2jours de descente pour atteindre Kashgar, la route était encore très jolie. C'est un petit bout de la karakorum highway qui relie la Chine au Pakistan et est la plus haute route du monde.

Les paysages nous ont fait oublier les checkpoints et les caméras qui marquent tous les kilomètres ou même 500m dans cette région hautement surveillée en raison de la minorité ethnique Uigur.

La ville de Kashgar, en plus de nous offrir un centre-ville très mignons, nous a surtout permis de retrouver l'usage de nos papilles après plus d'un mois en Asie central à manger du plov (riz, carotte et oignons). Vincent (père de Louise) a profité du week-end pour nous rejoindre pendant qu'il travaillait à Pékin.

A noter : veuillez excuser la longueur du texte, 30h de train ça donne du temps pour mettre à plat les dernières semaines !

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Publié le 10 juin 2018

Nouveau départ à vélo pour nous ! Comme vous pouvez le voir sur la photo ci dessous, on s'est drastiquement allégé. Étant donné qu'en Chine il est très difficile de camper et que les distances sont très grandes, nous avons décidé d'envoyer notre matériel de camping et de cuisine à Pekin. C'est donc un nouveau mode de voyage alternant vélo et bus, dormant à l'hôtel ou l'auberge le soir et mangeant dans des restaurants types "bouiboui" qui s'offre à nous.

Ci dessous un petit aperçu de nos premières étapes en Chine. Les montagnes colorées de Zhangye où l'on a découvert les "parcs naturels" chinois. En d'autres termes, DisneyLand où tout un tas d'infrastructures ont été construites pour le plus grand bonheur des touristes chinois ! Dans tous les cas, le touriste étranger est très minoritaire voir invisible devant le tourisme intérieur.

Pour la suite, nous commençons à y voir plus clair. Nous allons rentrer en Europe en passant par la Russie. Étant donné la taille du pays, il nous est impossible de le traverser à vélo. C'est donc en train que nous allons le faire (une fois n'est pas coutume!). Nous embarquerons à bord du transsibérien le 30 juin à Beijing, direction Irkutsk (2 jours et 16h de train). Nous resterons 12 jours autour du Lac Baikal pour visiter un peu puis nous prendrons un train pour Moscou le 15 juillet que nous atteindrons apres 3 jours. Ensuite direction Saint-Petersbourg pour un retour dans l'UE (Estonie) fin juillet.

Pour nos lecteurs qui envisageraient un voyage en Russie, nous vous recommandons vivement l'agence "Russie Autrement"qui nous a facilité nos démarches administratives. Vous pouvez vous rendre sur leur site pour voir ce qu'ils proposent en cliquant ici.

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Publié le 24 juin 2018

Finalement on aura plus mis nos vélos dans les bus et les trains que roulé avec. Il faut dire que si s'alléger de 25kg (à 2) nous a permis de faire de grosses journées de vélo, les distances en Chine restant tout de même importantes et les hôtels acceptant les touristes ne courant pas les villes et villages, il nous a parfois fallu prendre le bus pour nous permettre d'atteindre le prochain hôtel à 180km de là. On a toutefois eu de la chance, grâce à un guide offert par un couple d'américain à Kashgar, on avait pu bien cibler les villes avec des environs sympa à découvrir à vélo. On est devenu spécialiste de la balade de 20 à 40km l'après-midi pour découvrir la nature enfin sauvage et sans touristes ! Vous découvrirez ci-dessous les paysages autour de Langmusi et sur la route que nous avons faite à vélo jusqu'à Ruoar'gai. Toujours perché sur des plateaux entre 3000 et 4000m on n'a pas été trop dépaysé par les yaks. Par contre la taille des villes dans ces milieux arides, le nombre de fausses yourtes pour touristes et de pseudo parcs naturels payants nous rappelaient que l'on était bien en Chine.

Etant donné que nous pensions devoir être à Beijing lundi 18, nous avions décidé de filer à Chengdu en bus avant de prendre un train pour la capitale. Cependant, après avoir passé une journée à envoyer nos vélos et parcourir les malls (oui la Chine est le temple des malls toutes catégories confondues du chic au moins chic, des chinoiseries aux marques occidentales), un couple de français voyageant également à vélo et effectuant ses démarches de visa un peu avant nous, nous a appelé pour nous dire que finalement on pouvait obtenir nos visas russe en 5jours. Nous avons profité de ces quelques jours supplémentaires pour visiter les villes sur la route de Pékin et ainsi diminuer le nombre de jour à attendre notre visa et notre train dans la capitale. Nous avons décidé de visiter Xian, connue surtout pour son armée de terre cuite située à 50km que nous n'avons pas eu le courage d'aller visiter étant donné le prix et le nombre de touristes. Nous avons à la place découvert un jolie temple qui comme partout en Chine signifie une petit coin de verdure au milieu de tous les immeubles, un parc du peuple (reste du temps communiste, il existe dans chaque ville une rue du peuple, ou parc du peuple) où certains viennent danser et chanter sur des musiques traditionnelles chinoises et la cuisine locale (des supers restaurants végétariens aux boui-boui bondés du quartier musulman).

Nous avons ensuite pris un train pour Pingyao, petite ville "authentique" à la chinoise. Cela signifie que pour une fois derrière le mur d'enceinte de la ville il n'y a pas de mall mais que des petites maisons de 1 à 2 étages. Par contre pour l'authentique on reviendra, les rues sont remplies de magasins pour les touristes et tout les sites historiques sont payants. On comprend vite que les habitants du quartiers sont obligés de sortir pour acheter à manger vu l'absence d'épiceries mais il est agréable de flâner dans les petites rues moins touristiques pour voir le linge qui pend dehors, les plus vieux qui sortent leurs chaises et jouent aux cartes ou au dominos au milieu des cris des enfants tous équipés de pantalons fendus entre les jambes pour n'avoir qu'à s'accroupir dans la rue quand une envie pressente survient !

Après une dernière halte dans une ville sans intérêt d'où partait un TGV local, nous avons atteint Beijing, terminus de notre voyage en Chine. Maintenant que nous avons déposé notre demande de visa que nous récupérerons, si tout va bien, mercredi prochain, nous visitons tranquillement Pékin et prévoyons une escapade pour voir la grande muraille. Ci-dessous, non pas des photos de la ville, mais un petit best-off des bizarreries des habitants de ce grand pays qu'est la Chine ! C'est sur, ça nous dépayse plus que tout ce qu'on a vu depuis 9 mois de voyage !

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Vous l'aviez surement compris, notre découverte de la Chine ne nous a pas enchanté mais on va quand même vous raconter nos derniers jours dans cet immense pays.

Après avoir rejoint Pékin, nous avons déposé notre demande de visa russe sans trop de difficulté. On nous a confirmé que l'on pouvait l'obtenir en 5 jours ouvrés ce qui nous permettait de le récupérer à temps pour prendre le train.

On a profité de cette grosse semaine pour dans un premier temps découvrir Pékin. Alors on a dû un peu se faire violence pour aller visiter les lieux touristiques en plein cagnard, le thermomètre ne descendant pas en dessous de 35°C à l'ombre pendant tout notre séjour pékinois. Mais on a tout de même visiter LES lieux à voir de la capitale :

- le temple du Lama

- la cité interdite

- les différents quartiers Hutong, enclaves de maison à 1 ou 2 étages maxi où le nombre de toilettes publiques doit être le plus élevé du monde étant donné que personne n'a de salle de bain ou de toilette dans sa maison. Encore une fois, les murs étant complètement reconstruits ça ne fait pas très authentique de l'extérieur mais l’atmosphère est bien différente du reste de la ville.

- un parc en bord de lac très agréable pour trouver un peu de fraicheur autre que celle des malls climatisés !

Sinon on s'est surtout fait plaisir en mangeant tous les jours de la nourriture de partout, Thaïlande, Texas, Vietnam, canada mais aussi d'autres région de la Chine comme le Yunan et on a bien entendu découvert le canard laqué de Pékin. Alors autant vous le dire tout de suite ça n'a rien à voir avec le canard laqué que l'on avait goutté en France, ici il est cuit dans différents fours à différentes températures pour qu'il atteigne un niveau de croustillant de la peau inégalé et un fondant de la chair parfait ! Bon tout ça, ça reste du canard grillé mais le plus important ici c'est la façon de le déguster dans une sorte de petite crêpe à la farine de riz dans le quel on ajoute concombre, oignon, crème d'ail, sauce barbecue chinoisante, bref un régale ! On a aussi profité d'avoir un airbnb pour améliorer nos petits déjeuner de camping.

Après toutes ces découvertes culinaires, on a testé les transports en commun chinois afin de rejoindre la muraille de Chine, petit escapade hors de la capitale qui nous a fait le plus grand bien ! Trouver un arrêt de bus quand personne ne parle un mot de chinois dans une ville de province ce n'est pas facile mais on a réussi à faire notre correspondance et à atteindre la petite ville (si si elle était vraiment petite !) où on a dormi pendant 2 jours. Sur place, on en a profité pour faire une randonnée d'une journée sur la grande muraille, une partie complètement en état et une autre restaurée. Désolée pour le rendu des photos, on a pas eu un super temps ce jour la (heureusement les tours de garde nous on servit d'abris pour la pluie à 2 reprises). L'avantage c'est qu'il n'y avait quasiment personne à part un couple et un jeune anglais pour plusieurs kilomètres de murs !

On est rentré le mercredi pour récupérer nos visas russe sans encombre et permettre à Jimmy d'aller faire un aller retour pour rien dans un centre commercial spécialisé dans les appareils photos. Et oui ils ne prenaient pas la carte bleue visa ! Dans les échecs de ces derniers jours, il y a aussi eu une présentation que l'on devait faire à des CE1 de l'école française de Beijing que l'on avait hâte de faire. Le problème est que les cartes, que ce soit google où autres, sont bloquées en Chine du coup elles ne sont pas du tout à jour. C'est ainsi que l'on pensait que l'école n'était pas loin alors qu'en fait c'était en grande banlieue de Pékin du coup on n'a pas pu s'y rendre dans les temps...

Heureusement la suite s'est mieux passée, Jimmy a finalement pu acheter son nouvel appareil photo (on va attendre des jours de beau temps pour que vous lui confirmiez que c'est un bon achat et que vous voyez une différence (notable bien sur !) dans la qualité des photos !), Vincent (père de Louise) nous a amené dans son usine de préparation de fruit en banlieue de Pékin (on a surtout découvert que l'on mangeait toute sa gamme de produit depuis 1 mois en chine !) et on a profité du samedi pour visiter le palais d'été.

On a cru qu'on retombait dans notre cercle vicieux d'échec quand samedi soir, 1h30 avant le départ du transmanchourien, on nous a expliqué que l'on ne pouvait pas rentrer dans la gare avec nos vélos. Mais finalement en Chine, tout est une question de point de vu pour le respect des règles, donc ici, un vélo sans roue n'est plus un vélo. On a du faire plus d'une dizaine d'aller retour avec roues, sacoches et cadres de vélo afin d'entrer dans la gare puis la même chose pour entrer dans le train mais tout s'est bien fini, on voyage depuis 3 jours avec les vélos entre 2 wagons et nos sacoches et roues dans la cabine ! On pensait que passer 3 nuits (64 heures et 3833km pour être précis) dans un train aller nous sembler long mais ça s'est plutôt bien passé. Entre les livres, les paysages qui défilent, les autres voyageurs avides d'échanger (en majorité des touristes européens mais quelques chinois se rendant voir la coupe du monde aussi), le passage de frontière le plus lent de notre voyage (2h côté chinois et 6h côté Russe incluant le changement de bogies car l'écartement des rails n'est pas le même en Chine et en Russie) et les besoins primaires de manger, boire et dormir, le temps s'est écouler doucement mais surement au rythme du train.

Vous noterez la présence de 4 rails, les deux écartements différents Chinois et Russe à la frontière

Depuis que l'on traverse la Russie on se rend compte à quel point la Chine nous a stressé par le nombre de personnes, l'absence de notion d'espace vitale, la concentration d'immeuble et la présence de l'homme dans quasiment chaque paysage à porté d’œil. Après 2 jours dans le transmanchourien côté Russie à voir les grands espaces verts et déserts, les villages avec des maisons toutes en bois de toutes les couleurs, on a qu'une seule hâte, ré-enfourcher nos vélos, croiser les doigts pour qu'il ne pleuve pas trop (c'est bien trop vert pour que le soleil actuellement présent soit la normale ici !), planter la tente et respirer un bon coup, on est de nouveau libre de pédaler, marcher, camper où bon nous semble !

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Publié le 19 juillet 2018

Le lac Baïkal ne nous aura pas déçu, au contraire ! Nous qui voulions de la nature et de la solitude, on a été servi. Nos 10 jours "autour" du Baïkal n'auront pas été facile tout le temps. Avec 400 km en 10 jours ça vous donne une idée de notre moyenne par jour, mais le bonheur de planter la tente tous les soirs en bord de rivière nous faisait vite oublier les journées plus ou moins longues.

En effet si le lac Baïkal et ses environs sont propices au vélo en raison du peu de voitures et de villages , cela signifie également que contrairement à la Chine où toute route est revêtue, ici ce ne sont que des pistes qui parcourent le Baïkal dés qu'on s'éloigne de l'axe principal. Vous vous dites surement qu'il faut savoir ce que l'on veut, la Chine, ses 1,4 milliard d'habitants et ses routes revêtues ou la Russie, un des pays avec la plus faible densité de population et ses pistes. Et bien si les 3 premiers jours on n'avait aucun doute entre le soleil, les pins pour faire des pauses à l'ombre, les pistes où l'on croisait peu de voitures, et où on allait se rafraîchir dans les rivières. A partir du 4ème jour on a du se souvenir pourquoi on avait choisi cette piste où aucune voiture même les 4x4 ne s'aventurait.

Une piste c'est sympa tant qu'il ne pleut pas sinon ça devient vite l'enfer du cycliste. C'est ainsi que lorsque l'on s'est réveillé après une après-midi et une nuit particulièrement pluvieuse pour la première fois du voyage nous n'avons pas vu d'autre solution que de faire demi-tour tellement la boue nous empêchait d'avancer. On vous avez déjà parlé de notre 1er épisode de boue dans un col en Iran où l'on se demandait pourquoi on était dans le froid à porter nos vélos qui ne voulaient plus avancer complètement enlisés par la boue. Là, on a découvert la même chose mais sur plusieurs dizaines de kilomètres. Autant dire qu'après 10 kilomètres à lutter, pousser, glisser dans la boue et les flaques, le moral n'était pas au plus haut quand on a décidé de faire demi-tour mais on ne se voyait pas continuer ainsi sur 70km. On a alors pris la direction du lac (pas de boue mais de la tôle ondulée sur 40km) que l'on ne pensait pas voir avant 2 jours et on a cherché du wifi dans le petit village afin de savoir si la météo allait s'améliorer pour que la piste sèche assez pour nous laisser avaler les 80km de piste terreuse. Par chance il s'avérait qu'il ne devait pas trop pleuvoir les 2 jours suivants.

Nous avons donc rejoins notre route boueuse, où on a pu sans trop de difficultés effectuer 25km le lendemain matin avant qu'une pluie orageuse nous rejoigne au déjeuner. Les 25km suivant n'ont pas été très agréables, la boue nous obligeant à pousser et à gratter la boue venant se mettre non plus dans les gardes-boues (on a décidé de s'en séparer avant de reprendre la piste devant l'impossibilité de rouler avec dans la boue) mais entre la fourche du vélo et le pneu. heureusement encore une fois une rivière nous attendait, traversant la route, nous nous sommes littéralement installé sur la route, douche dans la rivière/route et camping au bord de la route. Avec une voiture en fin de journée sur les 5 derniers kilomètres, on savait qu'on n'allait pas être trop dérangé !

Les jours suivant, le soleil nous a rejoint se faisant discret au début puis de plus en plus agréable. Nous avons passé 2 jours sur l’île d'Olkhon avec des paysages très différents des pins et rivières de la première semaine. Ici les arbres ont disparu laissant place à des grands espaces désertiques recouverts de fleurs de toutes les couleurs et de falaises tombant plus ou moins abruptement dans la mer et créant par endroit de jolies petites criques où certains russes viennent passer leurs vacances. Bon avec une eau aux alentours de 10-12 degrés il faut être russe pour trouver agréable de passer plusieurs jours à dorer au soleil et pêcher sans pouvoir envisager de se baigner autrement que pour faire une rapide toilette !

Après ces 10 jours il a été temps pour nous de rentrer en minibus à Irkoutsk où on voulait cuisiner et faire quelques stock de nourriture avant de se ré-embarquer pour 3 jours de train dans le fameux transsibérien. Cette fois-ci le luxe était au rendez-vous, car nous voyageons en première classe pour ce tronçons. Cela signifie que nous avons un compartiment avec uniquement nos deux lits, cela ressemble donc à une petite chambre d'hôtel roulant sur les 5200 km qui sépare Irkoutsk de Moscou.

Nous voilà désormais à Moscou après 75h de train et 5 fuseaux horaires traversés (un peu dur de savoir quelle heure il est dans le train car on avance en continu vers l'ouest). On ne s'est jamais autant senti sur le chemin du retour qu'après ces 2 trajets consécutifs en train où on a avalé plus de 9500km plein Ouest en direction de l'Europe . C'est sur on se rapproche de vous il n'y a plus de doute !

Après, un très court séjour d'une nuit à Moscou marqué par la pluie ( on a toutefois eu assez de temps pour visiter les lieux emblématiques). Nous reprenons ce soir un train de nuit pour Saint-Petersbourg. Nous y resterons deux nuits avant de remonter sur nos vélos pour pédaler en direction de la frontière avec l'Estonie (150km à l'ouest).

Ci dessous les photos de Moscou

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Publié le 2 août 2018

Notre visite de Saint-Pétersbourg aura été un peu rapide vu la taille de la ville mais on a toutefois le sentiment d'avoir bien profité des lieux que l'on a visité. Errance dans les couloirs du musée de l'Hermitage, un ballet au Théatre Mariinsky, une balade entre les canaux et les îles qui composent Saint-Pétersbourg et de la bonne nourriture Russe ou d'ailleurs ont agrémenté notre séjour.

Nous avons ensuite repris la route direction l'Europe et plus précisément l'Estonie. Là, le bonheur des pistes cyclables fléchés, des routes en bon état et de la verdure un peu partout nous attendait (on a aussi retrouvé plein de cyclos-touristes sur les routes !). Bon ce qui nous a rattrapé et qu'on n'avait pas eu depuis la plaine du Pô en Italie, c'est la monotonie des paysages traversés. Entre pins et champs, heureusement qu'il y avait la mer ou les rivières pour nous offrir des lieux parfaits pour camper tous les soirs et oublier la chaleur écrasante qui semble avoir recouvert l'Europe. Par contre on a un conseil si vous voulez visiter l'Estonie, prenez une tente ! Des aires de campings gratuits sont présents un peu partout dans le pays et toujours plutôt bien situés avec espaces pour faire des barbecues, toilettes et robinets !

Après une étape à Tallinn que l'on a beaucoup apprécié, on a repris la route direction la Lettonie. La ça a été le retour en arrière, alors que l'on pensait quitter la route principale et passante pour suivre l'EuroVéloroute, il s'est avéré qu'en Lettonie une bonne partie du réseau secondaire est constitué de pistes aussi horribles qu'au lac Baïkal. Tôle ondulé, sables, cailloux on a fini par abandonner et reprendre la route principale qui nous a mené à Riga alors que l'on pensait prendre plus à l'Ouest avec la piste cyclable !

Les aléas du vélo nous ont fait découvrir une autre capitale des pays Baltes, avec des airs de Tallinn saupoudré d'art déco.

Le temps passant assez vite et la date de notre retour approchant (on commence à avoir des obligations fin septembre !) on va tricher une fois de plus pour traverser d'Ouest en Est la Lettonie en train. La qualité de la conduite des lettoniens étant très approximative (proche de celle des grecs pour ceux qui connaissent) on préfère éviter les 200km de route et reprendre dans les terres dans la région des lacs en espérant que la Lituanie soit plus agréable pour pédaler.

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Cette fois-ci nous vous écrivons depuis Vienne où nous séjournons chez Renate, une autrichienne qui faisait du volontariat en même temps que nous en Iran et qui habite en plein centre de Vienne dans un appartement superbe. Il va falloir qu’on se fasse violence pour quitter cet endroit !


Depuis la dernière fois, on est allé crescendo dans les pays où il fait bon de pédaler. Nous avons bien fait de prendre le train en Lettonie car nous avons ensuite recommencé à rouler sur une petite route fort agréable (même si elle s’est transformée en piste le lendemain pour le passage de frontière). Pour notre dernière nuit en Lettonie on est tombé sur un lac avec aire de pique-nique (parfait pour camper) qui annonçait la couleur de la Lituanie.

Nous avons en effet campé en bord de lacs durant toute notre traversée de la Lituanie qui nous a mené à Vilnius où nous avons découvert l’existence d’un camping en quasi centre-ville. Vu les températures, on apprécie presque plus de camper que d’être dans des auberges de jeunesse pas vraiment adaptées aux températures caniculaires (25-30°C certes mais très humide) . On y a rencontré une famille de cyclotouristes allemand voyageant avec 2 enfants pendant 1mois et demi et ayant traversé la Biélorussie. Ce pays qu’on a quasiment longé et qui ne nous attirait pas du tout n’avait pas l’air si horrible quand on entendait leur récit de voyage ! Comme quoi l’Europe est pleine de surprise. C’est aussi à Vilnius que nous avons retrouvé Jordy un cyclo français qui avait campé à côté de nous en Estonie une première fois (notre spot de camping sauvage en bord de rivière était alléchant il faut dire !) avant que nos chemins se recroisent dans un camping gratuit à la frontière avec la Lettonie. Nous avons décidé de reprendre la route ensemble après Vilnius pendant une journée avant que Jordy reprenne son envol (Jordy voyage aussi depuis 1ans mais on va dire qu’il n’a pas vraiment le même rythme que nous étant donné qu’il avale 120-140km par jour).

Deux jours après nous étions en Pologne (23ème pays traversés) et nous retrouvions sur une route bien monotone (oui les pays baltes ainsi que le Nord de la Pologne on était marqué par le luxe de camper en bord de lac mais l’ennuie au bout de quelques heures sur les routes plus ou moins vallonnées traversant des champs ou des forets). Comme nous l’avions prévu nous avons du coup pris le train pour éviter la traversée Nord-Sud du pays et après une après-midi dans un train non climatisé mais avec un espace immense pour les vélos nous avons débarqué by night à Cracovie. La chaleur accablante nous enlevant tout plaisir à la visite de la ville, on a préféré passer l’après-midi avec les locaux au bord d’un lac à quelques minutes à vélo de la ville plutôt qu’avec les touristes à visiter la ville en empruntant uniquement les rues à l’ombre ! Ne vous inquiétez pas on a quand même vu la ville et testé un restaurant polonais (la patate et la viande sont bien présents !).

On a repris la route direction la Slovaquie où nous avons retrouvé des montagnes après un mois sans on était content. Surtout que les lacs étaient aussi au rendez-vous pour nous rafraîchir des journées bien chaudes. On aura donc visité 3 stations de ski (pas très hautes non plus on n’est pas encore dans les Alpes), un grand lac barrage dans le Nord de la Slovaquie puis on a testé des lacs artificiels de montagnes creusés lors de l’exploitation minière dans le centre du pays très agréables pour se baigner. Pour finir notre traversée de la Slovaquie, on a rejoint le Danube où on a retrouvé plus de cyclotouristes surtout sur la portion Bratislava-Vienne.

Notre arrivée à Vienne est marquée par le plaisir d’entrer dans une capitale puis de circuler à l’intérieur de celle-ci uniquement sur des pistes cyclables. La chaleur étant toujours aussi présente, on a profité de la proximité du Danube pour aller se baigner (Jimmy a redécouvert que les muscles des bras existaient en faisant du wakeboard !).

Pour la suite, notre itinéraire se précise un peu, on pense traverser l’Autriche puis rejoindre l’Italie afin de traverser les Alpes un an après dans l’autre sens !

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Et oui c’est depuis l’Italie et plus précisément de Turin que nous vous écrivons.

Depuis notre dernière publication où l’on s’extasiait déjà de la qualité du réseau cyclable, l’Autriche a continué de nous impressionner. Il faut dire que l’Eurovéloroute 6 après Vienne devenait jolie en plus d’être toujours aussi bien indiquée. Alors certes on n’était pas tout seul mais finalement c’est aussi un certain confort d’être sur des routes cyclables agréables et bien pensées quitte à croiser toutes sortes de cyclistes à vélo : vélo de courses, vélo de ville pour une boucle à la journée et principalement vélo à assistance électrique permettant à des familles et des personnes de tout âge de partir en vacances à vélo pendant plusieurs jours en semi-itinérance grâce à des tours organisés.

Le Danube 

Les Alpes nous manquaient toujours un peu même si le Danube se laissait entourer de relief marqué par les vignes et les châteaux, du coup il a bien fallu quitter l’Eurovéloroute. L’avantage c’est qu’en Autriche même quand on veut traverser les Alpes on peut le faire par des pistes cyclables ! C’est ainsi que l’on a arpenté les vallées autrichiennes et qu’au grès de 2 warmshowers pleins de bons conseils sur les itinéraires cyclables on a fini par traverser la frontière italienne. On s’est quand même offert une pause dans le second warmshower, une famille avec 2 enfants où les parents tiennent un café/restaurant tellement sympathique que l’on y est resté une journée pour laisser passer la pluie qui nous retrouvait essayant de faire diminuer les températures.

L’Italie nous manquait et surtout sa bonne cuisine (oui l’Autriche c’est super pour le vélo mais les saucisses et les schnitzel c’est quand même assez lassant et ça ne fait pas très été !) du coup une fois la frontière passée par un très beau col, on a foncé jusqu’à Brixen (ou Bressanone en italien mais dans cette partie c’est plutôt l’Autriche que l’ltalie) pour prendre le train. On a ainsi atteint Vérone où nos palais en ont pris plein les papilles et nos yeux pleins les mirettes !

Depuis que l’on a passé les 15 000km et surtout que l’on est en Europe où il est beaucoup plus facile de prendre le train avec le vélo, on est devenu adepte de son utilisation lorsque les paysages ne nous enchantent pas. C’est pourquoi j’écris cet article depuis le train entre Vérone et Turin qui nous fait éviter quelques jours dans les plaines italiennes (l’itinéraire jolie consistant à reprendre à peu de chose près le même que notre itinéraire il y a 11mois).

J’en profite pour vous annoncer que cet article risque d’être le dernier écrit sur la route puisque nous pensons passer la frontière française mardi prochain et on voudrait quand même avoir des choses à vous raconter en rentrant.

Ne vous inquiétez pas on vous fera surement un article débrief de notre voyage et peut être (si on y voit plus clair) sur notre avenir. Pour l’instant les seules informations certaines sont que l’on arrête de pédaler le 21 septembre dans le sud-est et que l’on sera parisien pour un temps indéterminé à partir du 25.

Bonne reprise pour tous les vacanciers on attend que vous soyez tous rentrés pour retrouver la tranquillité sur les routes françaises haha !