C'est en fait à 3h du matin que j'arrive à Mae Sot, et plus précisément au terminal Greenbus, se trouvant à 4 kilomètres du "pont de l'amitié" faisant office de frontière entre la Thaïlande et le Myanmar en surmontant la rivière Moei.
J'attends un peu plus d'une heure au terminal puis je me décide à franchir en marchant la frontière et les 4 kilomètres me séparant de cette dernière.
J'arrive sur place à 5h, soit trente minutes avant l'ouverture des postes de contrôle.
Je me mets en file et attends mon tour jusqu'à ce qu'un agent de sécurité m'informe qu'il existe un bureau spécial pour les étrangers. C'est donc seul que je vais finir devant le bureau numéro 9 en attendant que le douanier finisse ses préparatifs.
Malheureusement, je n'arrive plus à mettre la main sur mon document de sortie (fournit à l'arrivée) qui était pourtant censé se trouver dans mon passeport. Direction le bureau numéro 1 afin d'en obtenir un nouveau que je remplis avant de retourner au bureau 9 où je trouve 2/3 touristes asiatiques se battant en duel.
Je sors finalement de Thaïlande avant de rentrer au Myanmar de l'autre côté du pont.
A peine la frontière passée, je suis totalement dépaysé. Les visages sont complètement différents de ce que j'ai pu voir auparavant. Les traits sont marqués, une crème jaunâtre (dont j'apprends le lendemain qu'il s'agit d'une sorte de crème solaire qui dure toute une journée) se trouve sur quasiment tous les visages et les 3/4 des hommes crachent ce que je crois être du sang avant de découvrir qu'il s'agit finalement d'une sorte de fruit venant d'inde laissant des traces marrons partout sur les trottoirs. Cela rends leur dentition jaunâtre voir marron et est apparemment addictif car énergétique. Bref, la pauvreté se lit sur leur visage.
Je n'arrive pas à me débarrasser des locaux surveillants mes moindres faits et gestes, puis je pars finalement dans une voiture en compagnie de trois autres locaux en direction de Myawlamyine.
Deux autres locaux montent également, ce qui fait que nous sommes 7 dans une voiture faite pour 5 (4 à l'arrière et 1 dans le coffre).
Étant à l'arrière, le trajet est tout sauf confortable, surtout que la route est probablement la pire route de mon voyage (c'est dire...) tant elle est constante dans sa piêtreté au cours des 125 kilomètres que nous effectuons en environ 5 heures.
C'est sûr, le Myanmar est différent... Et je dois dire qu'au fond j'adore ça !
Je me fais déposer devant mon auberge, je fais une courte sieste puis je pars à la découverte de la ville de Myawlamyine.
Avec des collines couronnées de stupas d’un côté, la Thanlwin de l’autre et des rues bordées d’édifices coloniaux délabrés, d’églises et de mosquées, l’ancienne Moulmein dégage une beauté mélancolique. Ce cadre splendide a inspiré deux grands écrivains britanniques, Rudyard Kipling et George Orwell.
Je visite donc un grand nombre de temples durant ma balade et notamment la Paya Kyaikthanlan : la visite de Kipling au Myanmar n’aurait duré que trois jours, mais elle lui inspira le poème Mandalay, qui fit de la Birmanie un rêve oriental : “À Moulmein près de la vieille pagode, regardant la mer à l’est”… La “vieille pagode” en question correspond sans doute à la Paya Kyaikthanlan, le stupa de la ville le plus haut et le plus visible. Endroit prisé pour contempler le coucher du soleil, l’édifice est accessible par une longue passerelle.
Je finis ma balade par un par un dîner dans le night market, en face de la Thanlwin, avant de rentrer à l'auberge des milliers de sourires dans les yeux.