J'arrive en ville aux alentours de 6h du matin. Je prends un nouveau bus pour me rendre du terminal jusqu'au centre.
L’ancienne capitale, appelée Rangoun jusqu’en 1989, émerge de décennies d’une domination militaire violente et négligente pour entrer dans une ère de nouvelles possibilités. Des exilés reviennent, des investisseurs étrangers et des aventuriers affluent, provoquant la création de restaurants, de bars et de boutiques, au milieu des chantiers de construction et des embouteillages. Les rues vivantes, bordées d’échoppes, de marchés hauts en couleur et d’une architecture coloniale particulièrement évocatrice, invitent à flâner.
Je me balade tranquillement dans le centre jusqu'à ce qu'un local m'interpelle et me demande de m'occuper d'un finlandais complètement bourré (et peut être un petit supplément drogue).
Je conduis tant bien que mal ce dernier dans ce que j'ai cru être son auberge de jeunesse. Il s'arrête tous les deux mètres demander des taxis et raconter n'importe quoi aux locaux.
Une fois arrivés, l'auberge me dit qu'ils ne l'ont jamais vus et refusent de l'héberger.
Je le fais s'asseoir et lui donne à boire pendant que je chercher des informations sur son téléphone portable.
J'appelle un hôtel que je crois être son hébergement et ces derniers acceptent de le recevoir. Malheureusement, le finlandais a décidé de ne plus obéir et est devenu incontrôlable. De plus, tout le monde regarde sans faire quoi que ce soit pour m'aider.
Ne pouvant plus rien faire pour lui, je prends mes affaires et je le laisse seul dans son monde. Direction mon auberge de jeunesse.
Après mon petit déjeuner, je retrouve Justine (une des deux françaises rencontrées à Hpa-an) et nous partons en direction de la gare centrale afin de faire un tour dans le train circulaire de Yangon.
Le train circulaire est un train qui fait une énorme boucle autour de Yangon. C'est le moyen de locomotion utilisé par des milliers de birmans tous les jours.
Nous montons dans un train qui ne devrait pas tarder à partir à la retraite et c'est parti pour une expérience très authentique.
Les vendeurs ambulants qui sont un peu partout, un moine est assis juste en face d’un jeune habillé à l’occidental et encore à quelques mètres une fille avec un longyi absolument impeccable.
Nous passons également à côté de quelques villages très pauvres et très sales.
Nous ne faisons pas toute la boucle et faisons demi tour à Insein pour retourner à la gare centrale de Yangon.
Une fois de retour, nous partons nous balader dans un parc d'attractions désormais abandonné.
Le parc d'attractions a été ouvert en 1997 par la dictature birmane. C'était probablement une distraction pour les actes pervers qu'ils menaient dans d'autres régions du pays. Plusieurs grandes figures birmanes, dont le général Khin Nyunt, alors secrétaire général du Conseil de la restauration de l'ordre public, assistaient à la cérémonie d'ouverture. Les militaires étaient fiers du parc et l'ont salué comme un parc d'attractions de «classe mondiale» avec des attractions «modernes».
Plusieurs articles relatifs au parc d'attractions font état d'incertitude quant à la cause de la fermeture du parc et aucun ne mentionne la date ou l'année en question.
Nous trouvons l'entrée du parc assez facilement, bien qu'il s'agisse d'un petit trou dans les grillages situé dans une sorte de parking à bus au milieu de la forêt.
Nous ne sommes que tous les deux dans ce lieu très surprenant : on passe des immenses montagnes russes aux auto-tamponneuses, en passant par le carrousel et le bateau viking.
La nature reprend ses droits et les chiens ainsi que les moustiques sont omniprésents.
Nous arrivons tout de même à marcher sur les rails de certaines attractions en espérant que ces derniers soient solides...