Carnet de voyage

1 mois en Asie Centrale

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Loison migrateur, le retour
Avril 2025
4 semaines
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Arrivée à 3h du matin à l'aéroport de Bishkek, capitala du Kirghizistan, après 8h de vol et 2h d'escale. Presque pas de repos puisque le bébé le rang devant moi avait décidé de pleurer durant l'entièreté du trajet...

Malgré tout, je passe le temps à l'aéroport en attendant que le jour se lève. C'est donc un peu après 6h que le voyage commence. Direction le minibus raliant le centre-ville de Bishkek, malgré les sollicitations habituelles des taxi (qui sont ici très respectueux et peu insistants). C'est à peine arrivé à destination (proche du centre de Bishkek), que je découvre pour la première fois l'incroyable générosité et sympathie de ce peuple, puisqu'une personne semblant assez/très pauvre (d'après ses habits usés) m'adresse la parole en Kirghize, ce à quoi je réponds en souriant et en faisant un signe de la main. Le monsieur me rattrape ensuite sans que je m'en aperçoive puis traduit sur son téléphone la phrase suivante : "as-tu déjà pris ton petit déjeuner ?" avant de s'empresser de sortir de son sac deux morceaux de pain ronds qu'il m'oblige d'accepter.


Suite à ça, je partage un taxi afin de me rendre à 12km de l'entrée du parc national d'Ala Archa. Je marche quelques minutes avant qu'un premier véhicule, une camionnette, s'arrête à ma hauteur et me propose de me rapprocher de ma destination. 5 kilomètres plus tard je me fais décharger de la voiture, et, à peine 2 minutes plus tard, une voiture s'arrête à ma hauteur et me dépose à l'entrée du parc. Que de belles rencontres après seulement quelques heures passées dans ce pays...

Et ce n'est pas fini puisque, hormis les paysages montagneux magnifique, le cours d'eaux, la cascade gelée, la marmotte et les écureuils que j'ai découvert pendant ma très longue marche au parc national, j'ai également rencontré un anglais et un russe avec lesquels j'ai partagé une partie de ma randonnée ainsi qu'un trajet de retour vers Bishkek !

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Publié le 13 avril 2025

Après une longue nuit de repos bien méritée, je pars aujourd'hui explorer Bichkek, la capitale du Kirghizistan. La ville, située non loin des montagnes, offre depuis certains de ses parcs des vues vraiment magnifiques, où l'urbain côtoie le naturel.


Contrairement à ce que j'imaginais, Bichkek apparaît plutôt moderne, avec de nombreuses constructions en cours. Pourtant, l'atmosphère y reste étonnamment paisible. Les gens se montrent respectueux et discrets, créant une ambiance agréable pour se balader.


Après cette longue journée de découverte, place à l'un des moments clés de mon voyage : mon premier match de foot ! Une équipe de Bichkek (l'Alga) reçoit l'Alay Osh, venu de la deuxième ville du pays.


Le stade, bien que récent et correctement équipé, surprend par sa petite taille - moins de 1000 places je dirais. Les tribunes sont presque pleines. Quelques chants s'élèvent timidement ici et là, mais l'ambiance reste calme. C'est alors que la soirée prend un tour inattendu...


En discutant avec mes voisins, j'apprends que les supporters devant moi font partie du Yellow-Blue Crew, le seul vrai groupe ultras du pays. Leur équipe ne joue même pas ce soir - ils sont venus observer les supporters d'Osh. Les échanges s'enchaînent, et bientôt leur leader me propose de les rejoindre pour boire des bières après le match.


Comment refuser ?


Nous voilà partis à six, enchaînant les taxis et les bars. Un premier, puis un deuxième, puis un troisième... Au fil des bières, ils me racontent tout sur la culture ultras locale, les rivalités, et même des anecdotes sur les pays voisins.


Il est 3h du matin quand je rentre enfin, la tête pleine de ces rencontres improbables. Bichkek m'aura offert bien plus qu'une simple visite : une véritable immersion dans sa passion footballistique, et des souvenirs qui resteront.


Rendez-vous demain à 17h avec l'ensemble du crew pour boire des bières et apprendre un chant en kirghize avant le match de leur équipe ayant lieu à 20h. "On" se déplace chez une autre équipe de Bichkek.

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Publié le 13 avril 2025

Je devais quitter Bichkek aujourd’hui, mais finalement, je reste. Une soirée avec les Yellow-Blue, les ultras du Dordoi, ça ne se refuse pas. Comme j’ai un jour de plus, je décide d’aller voir les gorges d’Alamedin, à une trentaine de kilomètres au sud de la ville.


Je prends un taxi pour gagner du temps. La route est sympa, on longe la rivière Alamedin et je vois déjà plein de monde qui profite du beau temps. Des familles, des groupes d’amis, certains font des barbecues, d’autres chantent ou jouent au volley. L’ambiance est cool, même si y a pas mal de déchets par terre.


Je commence à marcher vers la cascade. Plus je m’éloigne, moins il y a de monde. Le paysage est vraiment beau, avec la rivière qui coule entre les rochers et les montagnes tout autour. La cascade est encore à moitié gelée, c’est impressionnant. Je reste un moment à la regarder avant de redescendre.


Pour rentrer, j’essaie de faire du stop, mais y a peu de voitures. Comme je dois être de retour pour 17h, je finis par prendre un taxi.


Je retrouve les Yellow-Blue dans un bar. On boit quelques bières, puis direction le stade. Le match commence à 20h30, on est une cinquantaine à chanter pendant 90 minutes. Et le scénario est parfait : menés 1-0 et à 10 contre 11, le Dordoi marque à la dernière minute et gagne ! Une soirée folle pour clôturer ce séjour à Bichkek.

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Publié le 14 avril 2025

Après une longue attente devant la boutique du Dordoi (qui, censée ouvrir à 10h, n’a finalement ouvert ses portes qu’à 11h30) et quelques difficultés à trouver le terminal de bus, me voilà enfin en route vers le lac Issyk-Kul (deuxième plus grand lac alpin au monde) ! Le minibus démarre aux alentours de 13h, cap vers Bokonbaïevo, un village pittoresque de la rive sud.


À mon arrivée, il est déjà plus de 17h – plus aucun bus en circulation. Je saute dans un taxi pour parcourir les derniers kilomètres qui me séparent du canyon Skazka. J’y arrive un peu après 18h, juste à temps pour un coucher de soleil… malheureusement peu spectaculaire aujourd’hui.


Je profite des dernières lueurs pour monter ma tente : ce sera ma première nuit sous les étoiles kirghizes, au cœur d’une nature préservée. Une expérience inoubliable, malgré les péripéties de la journée !

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Publié le 14 avril 2025

Après une nuit paisible sous ma tente au cœur du canyon, je me lève tôt pour profiter du paysage, encore immaculé de toute présence humaine. Certains points de vue sont à couper le souffle, avec le lac en toile de fond.


Je redescends vers la route principale, une piste de sable et de cailloux où je commence à faire du stop tout en marchant. Les véhicules sont rares : essentiellement des camions et des ouvriers locaux. Après un moment, une voiture accepte de me prendre et me dépose quelques kilomètres plus loin. Je reprends alors mon pouce levé, jusqu’à ce que le bus finisse par passer.


À peine installé à bord, une femme accompagnée de ses deux enfants engage la conversation avec moi. Nous discutons durant tout le trajet, et à notre arrivée à Karakol, elle m’emmène dans le meilleur endroit de la ville pour déguster des Ashlan-fu, le plat typique de la région.


Je profite ensuite de l’après-midi pour explorer la ville avant de m’accorder une courte sieste. Une fois requinqué, je pars me balader le long de la rivière Karakol, sous le regard des montagnes enneigées qui se découpent à l’horizon.


Au retour de cette mini-randonnée, je tente à nouveau le stop… et me retrouve à bord d’un véhicule militaire soviétique des années 70 ! Une expérience totalement inattendue, et un moment absolument mémorable.


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En sortant de mon hébergement, je me dirige vers l’hippodrome voisin, visiblement à l’abandon depuis longtemps. Pourtant, la balade en vaut la peine : un berger à cheval guide tranquillement son troupeau sur les restes de la piste, avec les montagnes en toile de fond. Une scène paisible, presque hors du temps.


Je me rends ensuite à la « gare routière » – un terme bien généreux pour décrire ce modeste arrêt près du bazar. Après une vaine tentative pour obtenir des informations sur un trajet vers le Kazakhstan, je saute dans un minibus en direction de Tüp, un village situé à 30 km au nord de Karakol.


Arrivé au croisement entre la route nord du lac et celle que j’avais suivie depuis le départ, je tente ma chance pour l’autostop. Deux véhicules s’arrêtent, mais les prix demandés sont exorbitants. Je préfère patienter… et j’ai bien fait !

Quelques minutes plus tard, une voiture s’arrête : à bord, une femme de 72 ans et sa fille de 52 ans. Cette dernière parle un peu anglais et facilite les échanges. Elles sont adorables et me déposent 15 km plus loin. Alors que j’essaie de les remercier avec un peu d’argent, la fille refuse, et la grand-mère m’invite dans ce qui semble être son restaurant.

Elle m’offre un café et un repas, refusant toute compensation. Les clients qui entrent viennent l’embrasser et lui murmurer quelques mots. Je comprends alors qu’elle vient de perdre son mari et l’une de ses filles. Touché par sa générosité malgré son chagrin, je repars le cœur serré, infiniment reconnaissant.

Un nouveau véhicule me prend en charge pour une trentaine de kilomètres avant de me déposer devant leur village. Là, un militaire interpelle un conducteur parlant un excellent anglais, qui accepte de m’emmener jusqu’à la frontière kazakhe.

La route traverse le Kirghizistan profond : petits villages, chevaux galopant librement, troupeaux bloquant la chaussée… Un dépaysement total.


Je franchis la frontière à pied, sur une petite route de montagne à peine goudronnée. Je suis le seul voyageur présent. Un militaire kirghize vérifie mon passeport avec méfiance.

Un véhicule approche alors, et je profite de l’intervalle entre les deux postes-frontières pour demander au conducteur s’il peut me prendre une fois la douane kazakhe passée. Il accepte avec bienveillance.

Lui et sa femme ne parlent pas anglais, mais ils sont d’une grande gentillesse. Ils me déposent dans leur village, le premier après la frontière, et négocient pour moi un taxi vers la prochaine étape. Problème : pas de distributeur de billets ! Alors que le conducteur propose de payer pour moi, je refuse catégoriquement. Ils convainquent alors le taxi de m’emmener jusqu’à un ATM dans le village suivant.

Une fois le taxi réglé, je cherche un minibus pour Almaty afin de poursuivre mon plan initial étant de rejoindre le Canyon de Charyn à pied, situé à 12km au bord de la route principale puis de camper sur place.

Le temps manque, mais la chance me sourit : un conducteur s’arrête et me propose, après négociation, de m’emmener au canyon, m’y attendre 2 heures, puis de me conduire à Almaty (à 300 km !) pour un prix raisonnable. J’accepte.

Malgré la barrière de la langue, nous discutons via nos traducteurs. La visite du canyon est magnifique : paysages grandioses, falaises rougeoyantes, et même quelques rencontres animales (spermophiles, aigles, outardes…).

Sur le reste de la route, nous évitons de justesse un accident, mais j’arrive finalement sain et sauf à Almaty, marqué par cette journée riche en émotions et en paysages.


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Publié le 16 avril 2025

La matinée s’annonce paisible dans Almaty, cette grande métropole d’Asie centrale et ancienne capitale du Kazakhstan. Je profite de ces heures calmes pour faire laver mes vêtements, avant que la pluie ne vienne tout doucement s’inviter. L’occasion idéale pour m’abriter dans un restaurant typique et découvrir quelques spécialités locales : le beshbarmak (plat national à base de viande de cheval bouillie, servie avec des nouilles et des oignons), accompagné de baursaks (ces délicieux beignets en boule) et d’un thé kazakh aussi chaud que parfumé.


À ma sortie, le ciel s’est éclairci, et me voilà parti pour une longue exploration de la ville. La différence avec Bichkek saute aux yeux : Almaty semble bien plus américanisée, et l’authenticité qui m’avait tant charmé au Kirghizistan se fait ici plus discrète. Malgré tout, la balade reste des plus agréables.


En fin de journée, direction le stade central pour assister au match opposant le Kairat d’Almaty à **Atyrau. L’ambiance est plutôt bonne, portée par environ deux cents supporters du Kairat, tandis qu’une centaine de fans d’Atyrau tentent difficilement de rivaliser.


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Après avoir visité la plupart des choses que je voulais voir à Almaty, j’ai eu envie de prendre un peu de hauteur. J’ai sauté dans un bus pour Medeu, à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville.


Là-bas, deux choses m’attendaient : la plus haute patinoire naturelle du monde, et surtout, le téléphérique qui monte d’abord à Shymbulak, puis jusqu’au Talgar Pass à 3 200 mètres d’altitude.


Le trajet en téléphérique vaut vraiment le détour. Les paysages sont à couper le souffle, avec des montagnes enneigées à perte de vue. Même en dehors de l’hiver, l’ambiance est magique.


En redescendant, j’ai fait un tour au jardin botanique, toujours dans le sud d’Almaty. C’est un endroit calme, avec une superbe vue sur les montagnes. Puis j’ai repris un bus vers le nord, en direction d'un centre commerciale proche de la gare Almaty-1, dans lequel je vais me restaurer.

Un détail à noter : la circulation à Almaty est vraiment chaotique, et les bus sont toujours pleins à craquer. Malgré tout, les locaux sont toujours aussi gentils : dès qu'ils comprennent que je suis un touriste ils me soutient et le souhaitent la bienvenue au Kazakhstan.

C'est ensuite à pied que je me rends à la gare d'Almaty-1 pour vivre une nouvelle expérience typique : un train de nuit. C'est dans un train assez ancien que je prends place, dans une cabine de 3/4 mètres carrés à côté de gens qui empilent toutes leurs bagages. C'est dans cette cabine que nous serons 4 à passer la nuit. Je suis à côté d'un enfant, tandis qu'en dessous de nous se trouvent deux dames.

Très vite, le père du petit garçon engage la conversation. Quand il apprend que je viens de France, ses yeux s’illuminent. Il me lance quelques mots en français, puis appelle sa femme, qui entonne "Gentille Alouette" avec un sourire malicieux. Pendant qu’elle chante, j’aide leur fils à préparer son lit, un moment aussi insolite que touchant.


Grâce à nos téléphones et aux traducteurs automatiques, nous échangeons encore quelques minutes, entre rires et hochements de tête complices. Mais au milieu des sacs entassés et des couchettes grinçantes, une chose est sûre : la nuit s’annonce très courte…


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Publié le 18 avril 2025

À 5h30, un employé du train passe dans les wagons pour réveiller les voyageurs descendant à Taraz. Une heure plus tard, nous arrivons en gare. Après avoir plié les draps et préparé mes affaires, je discute avec le père de l’enfant qui partageait ma cabine. Acteur et militaire, il me montre des photos de lui aux côtés de personnalités locales… que je ne reconnais malheureusement pas !

En descendant du train, je me dirige vers le centre-ville, encore désert à cette heure matinale. L’espace est aéré, mais le centre historique est petit : la visite est rapide. Avant de partir pour le mausolée d’Aisha Bibi, je m’arrête dans une épicerie ouverte tôt pour grignoter un morceau et demander mon chemin.

À la sortie du magasin, deux hommes m’abordent pour me réclamer de l’argent. Soudain, la vendeuse surgit, les interpelle violemment et se met à les chasser… avec sa chaussure ! Elle m’explique ensuite qu’il s’agissait de pickpockets. Un grand merci à cette femme courageuse – l’hospitalité kazakhe sous son jour le plus combatif !

Selon la légende, Aisha Bibi, amoureuse d’un prince local, mourut piquée par un serpent en fuyant son père qui refusait leur union. En son honneur, son bien-aimé fit construire ce mausolée du XIIe siècle, souvent comparé à un "Taj Mahal kazakh". L’édifice, orné de motifs en terre cuite, vaut vraiment le détour.

Après la visite, je prends un bus pour Chimkent. Enfin une bonne douche à l’arrivée ! La ville n’est pas très esthétique, mais son bazar est fascinant : étals de viande à l’air libre, têtes de mouton exposées… Une ambiance unique !

Pour finir la journée, je me rends dans le nord de la ville pour assister à un match de D2 kazakhe entre le FK Akademiya Ontustik et le FK Taraz.


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Publié le 20 avril 2025

Je prends les bus locaux pour rejoindre Sayram, un petit village historique situé à une dizaine de kilomètres de Chimkent. À mesure que nous approchons, je sens peser sur moi les regards curieux mais timides des enfants, qui doivent se demander ce qu’un étranger fait dans leur coin perdu.


Sayram se révèle être un petit écrin d’histoire, parsemé de mausolées anciens, de cimetières paisibles et de mosquées.

Le retour vers Shymkent s’avère encore plus authentique que l’aller : cette fois, le bus emprunte des routes de terre, et nous voilà secoués à chaque bosse. La vraie pampa kazakhe.


Arrivé en avance près du stade – lieu de rendez-vous avec les Texas Fans, ultras de l’Ordabasy Shymkent –, je m’arrête dans un petit café. Une mère et son enfant m’accueillent avec un sourire et, sans que je ne demande rien, me servent un samsa pour accompagner mon café. Quand je tente de payer, ils refusent : "Tout est gratuit". Une fois de plus, je suis ébloui par la générosité des Kazakhs. Touché, je glisse discrètement quelques pièces à l’enfant avant de partir.


Au stade, je retrouve deux personnes avec qui j’avais échangé sur les réseaux. Rapidement, d’autres supporters viennent me saluer, ravis qu’un Français se joigne à eux pour le match. Leur accueil est d’une chaleur incroyable.


Ensemble, nous entrons gratuitement en cortège – alors que les billets sont normalement payants. Dans la tribune, je me poste au premier rang et chante pendant 90 minutes avec les 200 ultras présents. L’ambiance est joyeuse, même si le volume sonore reste un peu timide.

L'Ordabasy Shymkent l'emporte 1 à 0.

À la fin du match, séance photo avec les South Side Shymkent, puis je retrouve un petit groupe à l’extérieur. Les poignées de main s’enchaînent, au point qu’une bande d’enfants me réclament un autographe, me prenant pour un joueur professionnel !


Nous partons ensuite à quatre dans la voiture d’un des membres, bien décidés à me faire goûter deux spécialités locales : le bishbarmak (un plat traditionnel) et le koumis (lait de jument fermenté). Ce dernier, légèrement pétillant, surprend au premier abord… mais on s’y fait ! Évidemment, ils refuseront que je paie quoi que ce soit.


La soirée se poursuit dans un parc d’attractions, où nous enchaînons les manèges entre rires et discussions. La femme d’un des supporters, professeure d’anglais, nous rejoint et facilite grandement les échanges en jouant la traductrice.


Puis, cap sur le lac voisin pour un tour de bateau, musique kazakhe à fond ! L’hymne français retentit même à bord, suivi d’un pogo improvisé sur Freed from Desire.


Ils insistent enfin pour me raccompagner à mon hôtel. Une nouvelle journée intense, marquée par des rencontres aussi spontanées que chaleureuses – la beauté du voyage, finalement.


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Publié le 21 avril 2025

Je me rends à la station de bus pour attraper un minibus en direction de Turkestan, l’une des plus anciennes villes d’Asie centrale, habitée depuis plus de 2 000 ans. Ancienne halte incontournable sur la Route de la Soie, elle conserve encore aujourd’hui un parfum d’histoire et de spiritualité.

Dans le minibus, un peu à l’étroit, je me retrouve assis à côté d’un professeur de droit, ravi de faire la route avec un Français. Enthousiaste, il appelle aussitôt sa famille en visio pour me présenter, et enchaîne les selfies avec moi, sourire aux lèvres.

À l’arrivée, je plonge directement dans l’ambiance locale en visitant le bazar animé de la ville, où couleurs, senteurs et voix s’entremêlent. Je poursuis ensuite vers le mausolée de Khoja Ahmed Yasawi, chef-d’œuvre du XIVe siècle édifié par Tamerlan. Ce lieu sacré, classé à l’UNESCO, est au cœur du complexe historique de Turkestan, véritable centre spirituel du Kazakhstan.

Je termine l’après-midi par la découverte du Caravansérail, un complexe moderne inspiré des anciennes haltes de la Route de la Soie. Architecture traditionnelle, boutiques d’artisanat et ambiance orientale : une belle immersion.

Le soir, je retrouve deux amis rencontrés la veille, accompagnés d’un de leurs potes, pour assister à un match de football opposant l’équipe de Turkestan à celle d’Astana. Score final : 1-1.

Après le match, retour au Caravansérail pour admirer sa magnifique mise en lumière. À 20h, un spectacle son et lumière illumine la façade dans une ambiance féérique.

C’est ensuite en voiture, sous les étoiles, que mon nouvel ami me ramène à Chimkent, puis m'invite une nouvelle fois à dîner, clôturant cette belle escapade.


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Publié le 22 avril 2025

Depuis Chimkent, j’opte pour un taxi partagé – une expérience locale typique. À sept passagers celà fait presque minibus. Les gens sont curieux de ce que je fais ici, malheureusement aucun ne parler anglais et les discussions se font une nouvelle fois par traducteurs interposés.

Je suis le premier à descendre, à quelques dizaines de mètres seulement de la frontière ouzbèke. Une fois de plus, je franchis la ligne à pied, mais l’ambiance contraste avec ma précédente traversée : ici, c’est l’effervescence. La majorité des voyageurs se déplacent dans le sens inverse, et le poste-frontière grouille d’activité. Changeurs de monnaie, chauffeurs de taxi et rabatteurs rivalisent d’énergie pour interpeller les clients. Malgré ce petit chaos, je passe relativement vite.

De l’autre côté, même scène : une nuée de conducteurs me proposent leurs services. Je décline et préfère marcher un kilomètre pour rejoindre un arrêt de bus en direction de Tachkent. La pauvreté alentour est palpable – un enfant s’accroche même à ma jambe sur plusieurs mètres, implorant quelques pièces.

Le bus arrive rapidement, mais se remplit à vue d’œil, surtout d'écoliers en uniforme.

Je descends à Chorsu, le terminus, pour explorer son célèbre bazar et la mosquée adjacente. Une plongée immédiate dans l’Ouzbékistan authentique : étals colorés, odeurs d’épices et ruelles animées.

Après avoir déposé mon sac à l’hôtel, cap sur Magic City – le "Disneyland local". Ce parc d’attractions surprend par son concept : des quartiers entiers reproduisent l’architecture de grandes villes européennes. Paris, Londres, Rome ou Barcelone défilent sous mes yeux en version miniature, entre lampadaires haussmanniens et gondoles vénitiennes. Une balade insolite, où le kitsch le dispute à l’ambition.

Je passe ma soirée à flâner dans ces "capitales imaginaires", avant de regagner mon hébergement, impatient de poursuivre ma découverte de Tachkent demain.


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Publié le 23 avril 2025

La journée commence par une visite matinale des derniers joyaux de Tachkent. Entre ses parcs verdoyants, ses mausolées chargés d’histoire et ses bâtiments ultramodernes, la capitale ouzbèke dévoile un mélange fascinant de tradition et de modernité.

L’après-midi, je monte à bord du train pour Samarcande. À ma grande surprise, les sièges spacieux et le goûter offert rappellent le confort des voyages haut de gamme – un luxe bien éloigné de mes transports habituels !

Dès mon arrivée, je dépose mes bagages et pars explorer la ville sous la lumière dorée de fin de journée. Première étape : le mausolée Gur-e-Amir, chef-d’œuvre de l’architecture timouride où repose Tamerlan. Puis, direction l’incontournable Régistan, l’un des plus beaux sites d’Asie centrale.

Le Régistan, cœur historique de Samarcande, est une place majestueuse encadrée par trois médersas (écoles coraniques) aux mosaïques bleutées et aux dômes imposants. Ces édifices du XVe et XVIIe siècle témoignent de la grandeur de l’empire timouride. Au coucher du soleil, les façades s’embrasent dans des tons orangés, créant une atmosphère presque irréelle. La nuit tombée, un spectacle son et lumière vient raviver l’histoire des lieux.