Dimanche 30 avril, 8h, décollage de l'hôtel pour notre trek 3 jours/2 nuits, qui doit nous permettre de rejoindre le lac Inle depuis Kalaw.
Nous découvrons notre guide Koko, 32 ans, qui a l'air sympathique et qui se débrouille plutôt bien en anglais. Bonus, il a de l'humour puisqu'il surnomme Lolo "Hulk" (son t-shirt vert n'est pas pour rien dans cette histoire). A côté de lui, nous avons l'impression d'être des géants : il doit bien faire 3 têtes de moins que Geoffrey et peser deux fois moins lourd que Céline.
Le programme des hostilités est le suivant : 23 kms le premier jour, 18 le deuxième et 11 le dernier. Le soir, nous dormons chez l'habitant, dans des villages situés sur notre trajet.
Le relief est peu marqué, alors pour les 3 grands sportifs (du dimanche ?) que nous sommes, il n'y a pas de difficulté particulière.
Les paysages sont jolis mais très secs et de ce fait, pas aussi époustouflants que dans notre imaginaire. La saison des pluies à venir ne sera pas de trop ! Malgré cela, à plusieurs reprises, Céline et Lolo ont l'impression d'être chez eux : on aperçoit des collines et des petits sommets ressemblant à des terrils, puis des paysages de garrigue.
Nous croisons vraiment très peu de touristes le long du chemin, merci la basse saison !
Basse saison = températures élevées mais moins de monde, la vie est faite de choix.
Nous croisons par contre au gré des villages traversés des locaux, qui nous disent Mingalaba (bonjour en birman) et nous sourient. Les enfants nous font de grands signes de la main. Mélange d'étonnement et de bienveillance, nous ressentons alors la gentillesse birmane tant décrite dans les guides. Une famille nous propose même de rentrer chez elle pour boire du thé, ce que nous acceptons avec plaisir.
Gros point fort du trek, nous avons notre propre chef qui cuisine pour nous matin, midi, et soir. Nous nous régalons à chaque repas de spécialités birmanes et de fruits frais. Les quantités prévues sont telles qu'on n'arrive pas une seule fois à tout finir.
Point qui a du faire appel à notre capacité d'adaptation (surtout pour Céline), le confort et l'hygiène assez sommaires. Pas d'eau courante donc toilette (à la turque) avec seau d'eau faisant office de chasse d'eau dans une cabane au fond du jardin, et douche dans le jardin à l'aide d'une bassine. Pas d'électricité non plus, alors on bénit la batterie solaire qui se recharge en même temps que l'on marche.
Pour le dodo, on est sur le même standard, paillasse à même le sol dans ce qui semble être le salon des gens. Plusieurs petites bébêtes se prennent d'affection pour nous durant la nuit, et même une énorme araignée tente un rapprochement avec Geoffrey. Mais rien de tout cela ne peut nous atteindre car, depuis son mini-temple trônant dans notre "chambre", Bouddha veille sur nous.
Le rapport aux gens de la maison est un peu étrange. Malgré la proximité physique avec eux, ils ne donnent pas l'impression de s'intéresser à nous. Le guide nous dit qu'ils sont timides, c'est une explication. Mais cela ne les empêche pas de regarder des séries sur un ordinateur (qui doit être alimenté par un groupe électrogène) juste à côté de nous lorsque l'on dîne ou que l'on est déjà sur nos paillasses prêts à (essayer de) dormir, ni à venir prier à 6h du matin à 50 cm de la tête de Geoffrey. Quoiqu'il en soit, leur attention est davantage captée par les écrans que par ces européens blancs et grands.
Comme cela avait déjà été le cas l'année dernière au Vietnam et au Laos, nous sommes étonnés de l'anachronisme entre leur accès aux nouvelles technologies, et la grande pauvreté matérialisée par l'absence d'eau courante.
Toujours est-il qu'au bout de cette cinquantaine de kms de marche, ponctuée de passages épiques, nous arrivons (enfin ?) au sud du lac Inle.
Un Coca (ou Sprite selon les goûts) et nous repartons pour la visite d'une pagode. Nous sommes en avance sur le timing (à croire que l'on marche vite...) alors il faut bien combler les blancs. Les centaines de marche à gravir pour y accéder en valent la peine car la pagode est intéressante, avec des stupas (=monuments bouddhiques) anciens et plus récents, un mélange que nous n'avions pas vu auparavant.
Il est alors temps de dire aurevoir à Koko et d'embarquer dans un speedboat pour 1h30 de croisière sur le lac Inle. Le paysage est magnifique, ponctué de pêcheurs, de bufles en train de se baigner, et de maisons sur pilotis, ce qui nous fait immédiatement oublier les petites galères des derniers jours.
Le speedboat nous dépose non loin de notre hôtel, situé à Nyaug Shwe au nord du lac Inle, sales, fatigués mais heureux.
Nous passons la fin de la journée à profiter de l'hôtel et de la douche, et à nettoyer nos pieds, nos sacs et nos chaussures.
Le lendemain, mercredi 1er mai, nous nous relaxons avec un massage bien mérité. 1h10 payé 1h avec en plus du thé et des petits gâteaux, on n'est pas à Paris !
Puis, nous partons à vélo découvrir Nyaug Shwe et le lac Inle sous un autre angle.
En milieu d'après-midi, les garçons larguent Céline à l'hôtel pour une seconde session vélo, en direction des sources chaudes de Khaung Daing. Relaxation le retour, avec baignade seuls au monde dans des sources d'eau chaude.
C'est déjà la fin de la journée et on se projette maintenant sur la prochaine étape de notre périple birman, qui s'annonce caniculaire.
Pour celles et ceux qui envisageraient de réaliser un trek au Myanmar, voici quelques informations :
Pour un trek 3j/2 nuits, il faut compter entre 25 et 80 dollars par personne selon les agences (hors frais d'entrée sur le lac). Pour notre part, nous avons opté pour l'agence Ko Kyaw proposant une prestation à 75 dollars par personne. A ce prix-là, nous avons eu un guide privé (nous assurant de ne pas être dans un groupe de 10 personnes et d'emprunter des chemins moins touristiques) et un chef cuisinier attitré. Avec le recul, on se dit qu'en basse saison, une prestation moins onéreuse aurait pu faire l'affaire.