Aujourd'hui je pars à la découverte de la ville et de son histoire avec Ronnie, un singapourien d'origine qui est né et qui habite toujours dans le quartier historique de Chinatown.
Temple de "la dent de Bouddha" à Chinatown
Petit cours d'histoire et de culture donc !
Singapour compte 75% d'habitants d'origine chinoise, des malais - population autochtone - à seulement 13%, des indiens à hauteur de 9% et le reste provenant de divers pays, notamment d’Occident (3,3 %).
Les langues officielles sont l'anglais, le malais, le mandarin et le tamoul. Le malais est aussi symboliquement la langue nationale, utilisée pour l'hymne national (un bon moyen à l'époque pour rester copain avec les deux puissants voisins que sont la Malaisie et l'Indonésie 😉).
Berceau de la culture Peranakan. Mais qui sont-ils ?
Parmi les nombreuses communautés qui ont contribué à façonner la ville de Singapour, les Chinois Peranakan occupent une part spéciale dans l’histoire de la région. Les Peranakan, appelés aussi Baba-Nyonya, sont issues des populations migrantes de Chine du XVe au XVIIe siècles. Arrivés dans la péninsule malaise et ses détroits, ces immigrés chinois ont souvent choisit de prendre pour épouse une locale. Et ce faisant, ils adoptèrent une partie des coutumes de la région, afin de faciliter leur assimilation. Mais ils gardèrent également une grande partie des traditions chinoises. De ce mélange est née une culture haute en couleur et très riche. La cuisine Peranakan est particulièrement réputée. A savoir que la majorité de cette population ne parle pas chinois, et constitue une élite à Singapour (coucou le Premier ministre 😉) car ils ont su mieux s'intégrer et prospérer grâce au commerce.
Lors de la première vague d'immigration chinoise vers le XVe siècle, les immigrés venant des provinces chinoises de hokkien, hakka et canton ne parlaient que chinois (et souvent que leur dialecte !) et avaient du mal à communiquer avec le reste de la population. C'est pourquoi on leur assignat entre autres les travaux de construction de la ville, mais aussi les travaux agricoles. Dur labeur, conditions de travail horribles pour ces "coolies" - le nom donné à ces immigrés chinois - et hébergements insalubres dans le quartier de Ngiù-Chhâ-Súi (littéralement boeuf tireur de chariot à eau) , appelé à tord Chinatown.
Ce quartier, anciennement théâtre de rixe de gangs, prostitution et bars à opium, et aujourd'hui un must-see à Singapour pour sa richesse culturelle et gastronomique. D'ailleurs en parlant de gastronomie...
La deuxième vague d'immigration chinoise - provenant surtout de la province du Hainan - de 1920 quant à elle apporta de la main d'oeuvre bon marché aux britanniques sur place, surtout en tant de personnel de maison. Résultat aujourd'hui ? Une incroyable cuisine fusion entre les goûts occidentaux et la richesse de la cuisine chinoise ! Vous aurez surement reconnu l'origine du fameux "Hainanese Chicken Rice" 😉
D'ailleurs c'est un hainanais d'origine, Ngiam Tong Boon, bartender au grand Raffles Hotel qui inventa le fameux cocktail "Singapore Sling" en 1915.
La population indienne est quant à elle arrivée à Singapour avec la colonisation anglaise (à partir de 1819). Les Britanniques firent venir dans la région des travailleurs indiens pour développer le commerce et travailler dans les plantations d'hévéas. On trouve donc un quartier "Little India", de nombreux temples hindous et de la cuisine du Sud de l'Inde à Singapour 😀
Ronnie m'a raconté l'histoire de Singapour et de ses habitants, mais m'a aussi fait goûter toutes les spécialités locales : Le Hainanese Chicken Rice, des oyster cakes tout chauds, des Hokkien fried noodles, des Prata avec un curry indien, de la viande séchée consommée pour le nouvel an chinois, des toasts à la confiture de coco avec un Yuan Yang (moitié thé/moitié café) et en dessert une Cendol.
Food tour avec Ronnie
Le quartier comporte aussi plusieurs fresques assez sympa retraçant les coutumes et l'histoire de Chinatown.
On s'amuse comme on peut 😉
Avec Vanessa, nous avons aussi fait un petit tour dans le ("nouveau") restaurant étoilé le moins cher du monde. Il s'agit d'un stand de hawker center qui a reçu il y a quelques années une étoile Michelin pour son chicken rice ! 5$ le plat, j'avoue qu'on peut pas faire mieux 😉
Chicken rice étoilé !