Après une longue nuit dans un vrai lit, on prend des forces. On profite de la cuisine de l'auberge pour se faire à manger nous même. Puis, on part en expédition au delà de notre bourgade Göreme. Les bus semblent inexistants aujourd'hui, sûrement parce que la Turquie a un confienement le week-end. Donc on fait du stop jusqu'à Avanos, un village a 10km au nord. À l'entrée du village, ça paraît complètement mort et un peu kitsch en temps normal. Mais finalement, la balade le long du fleuve Rouge (le plus long de Turquie : 1100 km) est agréable. Et en s'enfonçant dans les petites rues, on découvre que le confinement n'est pas toujours extrême. Les artisans espèrent faire vivre les traditions de la région malgré ces conditions compliquées. Ici, c'est la poterie pour les hommes et le tissage pour les femmes. Comme dans tout le pays, sauf que chaque région a ses spécificités en termes de pots et de tapis. On rencontre Hassan, un potier qui nous montre son atelier et nous fait une démonstration avec la machine traditionnelle.
En grimpant dans les hauteurs du village, on découvre les maisons traditionnelles grecques, blanchies à la chaux. Et tout en haut, le panorama. On voit toute la région : Göreme, le Mont Saint-Michel d'hier Uçhisar, le volcan Ercyes de 4000 mètres. En sortant du village, on se rend dans une fabrique de tapis ouverte aux visiteurs, sur les conseils d'Hassan. Il y a deux salles d'ateliers où des femmes de tous les âges se concentrent sur leur travail de tissage. C'est assez intimidant de déambuler au milieu de tout ça. Heureusement, il y a le maître des lieux qui parle français et nous guide. Il nous emmène dans la réserve pour nous expliquer les différents types de tapis, selon les époques, les régions de Turquie, les matières et les méthodes utilisées. Gabriel est toujours aussi fan de l'époque ottomane. Moi, j'adore les patchworks. On nous offre un thé à la pomme délicieux. Décidément, on est très bien accueilli dans cette belle région.
Prochaine étape : rejoindre Çavusin pour découvrir son église troglodytique (ça veut dire dans la pierre) classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Elle est immense ! C'est fou ces pierres rougeâtres, marrons, qui ont été modelé en bâtiments. En fait, les formes allongées appelées ''cheminées de fées'' sont l’agglomération de cendres et de boues rejetées des anciens volcans. Et siècle après siècle, l’érosion a sillonné ces vallées autrefois habitées. C’est tout simplement incroyable de découvrir tout ce patrimoine et s’imaginer des gens vivant là. Justement, après l'église de Çavusin, on se rend au village voisin, Zelve. Il y a un panorama super sur les cheminées, puis un musée en plein air s'apparentant à un village de roches : dans les cheminées il y a des habitations, des églises, des mosquées, des écoles, etc.
Le temps est très changeant : ce matin, grand soleil qui fait fondre la neige, en ce milieu d'après midi, petite pluie. Donc on se réfugie en stop dans une voiture qui nous mène au début du chemin de randonnée de la Vallée des Roses. C'est entre Çavusin et Göreme. Elle porte ce nom car la pierre, la montagne, les cheminées sont rougeâtres voir roses. Les chemins sont très mal indiqués donc on s'aventure un peu au hasard avec google Maps... On crapahute bien deux heures avec à la fin comme seul point de repère notre Mont Saint-Michel au loin. On a même dû escaladé à certains moments mais, à chaque fois, la vue obtenue une fois là haut était très satisfaisante : panorama à 360° sur toute la vallée. C'est complètement différent de notre rando d'hier, tout en ayant ce cachet ''Cappadoce''. En arrivant à Göreme, c'est la folie. On a jamais vu autant de monde d'un coup : il y a une trentaine de quads qui nous passent sous le nez sur un chemin. Quelle drôle d'idée...ça fait du bruit, ça pue et ça ne va même pas très vite. Il commence à vraiment pleuvoir donc on rentre se réfugier à l'auberge, épuisés.