Balades Jordaniennes

Voyage itinérant à deux, alternant randonnées, visites culturelles, plages, déserts, montagnes et belles rencontres...
Octobre 2018
15 jours
12

C'est au début de l'été que l'idée nous est venue d'aller en Jordanie pendant une semaine à l'automne.

Bien sûr, nous avions en tête Petra... Mais très vite, nous avons compris que ce pays recelait d'innombrables richesses, naturelles, culturelles, historiques... et qu'un voyage de deux semaines serait mieux adapté.

Malgré son emplacement coincé entre Syrie, Irak, Arabie Saoudite, Israël, dédramatisons : la Jordanie est un pays sûr, les Jordaniens sont accueillants et on se fait comprendre facilement en anglais.

Préparation 

Comme les autres voyages ! En lisant guides, sites internet de l'office de tourisme et blogs.

Et en réservant avion, voiture, hôtels, excursions ou activités via le net.

Guides papier classiques : Routard récent (pour les adresses), Guide Bleu emprunté en bibliothèque (pour les détails culturels et historiques) et le Guide Gallimard de la Bibliothèque du Voyageur, à lire avant et après.

Pas mal de blogs ou carnets de voyages. Celui-ci nous a bien aidé : https://familyinjordan.com/

Pour diverses raisons, nous avons fait nos réservations début septembre pour fin octobre : un peu tard !

Pour garder des tarifs abordables, nous avons dû prendre des vols de nuit avec escale à Istanbul. Et certains hébergements étaient complets 😦...

ATTENTION : 

octobre (comme avril) est la haute saison en Jordanie. Le climat y est agréable, mais les touristes nombreux et les prix plus élevés...

Idéalement, pour un voyage à ce moment de l'année, il faudrait réserver vols et hôtels 2 à 3 mois à l'avance.

Acheter sur le net le Jordan Pass 👍:

il comprend un bon nombre d'entrées dans les monuments ou sites naturels, ainsi que les frais de visa. Le prix dépend du nombre de jours que l'on veut consacrer à Petra et le pass est rentabilisé dès lors que l'on visite ce site incontournable.

Alors, prêts ?

Partons ! 

20
oct


Notre vol est à 18h, ce qui laisse le temps de fignoler les valises dans la journée et faire des recommandations à notre fils qui va garder la maison après nous avoir conduit à l’aéroport.

Le vol est à l’heure. Nous survolons les Alpes avec une belle lumière du soir sur le Mont Blanc et atterrissons 3h30 plus tard à Istanbul pour une escale de 3 heures. La foule est impressionnante dans cet aéroport en plein milieu de la nuit ! Ça grouille, ça fourmille, ça bouffe, ça déambule… Nous trouvons enfin des sièges libres dans un "coin" à peu près tranquille pour dormir un peu avant de rejoindre la porte d’embarquement de notre 2ème vol… à l’autre bout de l’aéroport.

Nous décollons à l’heure (2h du matin), parvenons à dormir une heure dans l’avion avant le "petit déjeuner" servi vers 3h30 du matin et atterrissons comme convenu à 4h30 à Amman.

21
oct

Il est 5 heures, Amman s’éveille et le loueur de voitures est crevé : nous sommes ses derniers clients de la nuit. Nous récupérons une Chevrolet pas toute neuve et bien cabossée… ce qui nous convient assez bien étant donné ce qu’on a lu sur la conduite en Jordanie. La suite nous donnera raison !

Pour la location de voiture, nous avons fait appel à une agence locale "bien notée" :

Monte Carlo Rent A Car 

ils sont situés à quelques kilomètres de l'aéroport où ils viennent vous chercher et vous ramènent (gratuitement et 24/24). Tarif compétitif, pas d'acompte à verser, 2ème conducteur gratuit, contacts par mail faciles (en anglais) .

Une fois la paperasserie terminée, nous prenons la route vers le nord aux premières lueurs du jour, contournons Amman avant les bouchons de l’heure de pointe et arrivons à Jerash peu avant l’ouverture du site archéologique. Sur le parking : une famille de Français, arrivés par le même avion que nous… et à peu près aussi "frais".

Le site ouvre, nous présentons notre Jordan Pass, un coup de tampon et hop, c’est parti ! Nous sommes tout seuls (avec les autres Français) et l'arc de triomphe marquant l'entrée du site apparaît déjà magnifique dans le petit matin .

Gerasa est donc une cité romaine, faisant partie de l’ancienne Décapole, ensemble de 10 villes de la région. Des ruines romaines, disons qu’on en a déjà vu quelques unes ! Mais celles-ci sont somptueuses et différentes de ce qu’on connaît.

D’abord, cette magnifique place, bordée de colonnades, ovale mais asymétrique, pour raccorder le Cardo Maximus, artère principale de la ville avec le temple de Zeus qui n’est pas tout à fait dans l’axe.

la place ovale 

Nous nous engageons sur le Cardo Maximus : long de 800 m il était bordé d’échoppes et donnait accès aux monuments principaux de la ville. On observe des dalles rondes : elles permettaient l’accès à un égout collecteur d’eaux, passant sous la voie !

Cardo Maximus
Cardo maximus 

Sur le côté, un escalier conduit à un petit musée. L’endroit est ombragé et deux bancs nous tendent les bras : fatigués nous nous y allongeons 😴… et faisons un petit somme de 3/4 d’heure dans ce cadre idyllique...

Nous reprenons notre visite le long du Cardo : nous admirons successivement l'ancien marché, une fontaine consacrée aux nymphes, magnifique, un escalier monumental menant au temple d’Artémis : c’est gigantesque. Ensuite, la voie se rétrécit et son extrémité est marquée par la porte nord.

Nous revenons en grimpant progressivement sur la colline : les pentes de celle-ci furent utilisées pour y adosser le théâtre nord.

De là, nous grimpons encore sur les hauteurs du site pour passer derrière le temple d’Artemis, admirer les restes d’églises byzantines, construites un peu plus tardivement et surtout, l'ensemble du site.

De là, nous rejoignons le théâtre sud, plus ancien et plus grand que le précédent ainsi que les vestiges du temple de Zeus, d’où l’on a une vue magnifique sur la place ovale, si belle et si atypique.

Après 3 heures de déambulations, nous quittons ce site magnifique et désormais bondé (il y a au moins 15 cars sur le parking !) alors que nous l’avons parcouru dans d’excellentes conditions ! Une terrasse n’attend que nous pour une pause et nous sirotons notre premier verre de la boisson locale : un jus de citron à la menthe avec glace pilée.

Nous profitons ensuite de la ville pour retirer de l’argent et faire quelques courses au supermarché : packs d’eau, bananes et quelques ingrédients pour les pique-niques. Et nous reprenons la route vers l’ouest, en direction d’Ajloun : il y a là un parc naturel, mais aussi une forteresse que nous décidons de visiter.

Deuxième coup de tampon sur notre Jordan Pass et nous gravissons les marches de cette forteresse construite pour contrer l’avancée des Croisés. L’architecture est massive, mais impressionnante.

Du haut de la terrasse, nous espérons voir le Jourdain et le lac de Tibériade : hélas, le temps est très brumeux et nous nous contenterons des collines environnantes, boisées, mais un peu "sèches" en ce début d’automne : il paraît qu’au printemps, c’est tout vert et fleuri.

Fatigués, nous décidons de ne pas randonner dans le parc naturel et de filer vers la mer morte où se trouve notre hôtel. Nous longeons la vallée du Jourdain : le "fleuve" est quasiment asséché, intégralement pompé par les pays riverains pour l’irrigation de leurs cultures, Israël d’un côté et la Jordanie et la Syrie de l’autre. C’est désolant 😦 ...

Nous arrivons en milieu d’après-midi au Dead Sea Hotel and Spa où nous avons réservé une chambre pour la nuit.

Dead Sea Hotel and Spa

C’est le plus ancien complexe hôtelier du secteur, et l’un des moins chers aussi. Cela nous convient amplement : la chambre est aux standards internationaux, il y a 3 piscines dont une réservée aux adultes et un accès à la mer morte avec plage et boue.

Pour les repas, un buffet à un prix raisonnable ou un bar servant quelques en-cas.

Après une nouveau petit somme de 3/4 d’heure, nous enfilons les maillots de bains et nous dirigeons vers la plage. Nous sommes à – 400 m d’altitude (ben oui... la mer morte est sous le niveau de la mer… ce n’est pas une mer, mais un lac salé), il est environ 16h, le soleil se couche dans moins de 2 heures et il fait un bon 35° ! 😀

Nous entrons dans l’eau… enfin, disons plutôt dans la "saumure". Elle est chaude. Et, pas de doute, salée. Très salée. Et en effet, ça flotte.

Nous ressortons assez vite, nous rinçons et, soyons fous, je teste la boue : M. est mort de rire, mais finalement, cette boue toute douce après l’irritation du sel, ce n’est pas désagréable 👍. Nous nous baladons un peu le long du rivage (moi toujours tartinée de boue, on ne rigole pas), admirant les couches de sel entre celles de terre…

Comme je ne vais pas enlever toute cette boue sous le très mince filet d’eau douce de la douche, je retourne dans la mer, pour me "rincer"… Nous admirons le coucher du soleil sur la mer morte (ou plutôt derrière les montagnes de Cisjordanie en face), nageons quelques longueurs dans la piscine avant la tombée de la nuit et rejoignons notre chambre pour encore un peu de repos.

Nous prendrons le repas du soir au buffet de l’hôtel, et tomberons vers 21h dans les bras de Morphée, sans qu’il soit besoin de nous bercer !


Bilan de la journée :

Bien remplie !

Coup de cœur pour Gerasa 💗 et dépaysement immédiat avec une ambiance très "vacances" au bord de la mer !

J’avais prévu cette première nuit à la mer morte pour pouvoir se reposer dès la fin d’après-midi après notre nuit blanche : objectif pleinement atteint ! 👍 Nous serons en pleine forme dès le lendemain… et heureusement vu l’activité du matin !

22
oct

Nous nous réveillons naturellement assez tôt, prenons un solide petit déjeuner au buffet de l’hôtel, faisons le check-out et partons vers le sud, le long de la mer morte.

À 20 km, se trouve l’embouchure d’une rivière ayant creusé son lit dans la montagne : le Wadi Mujib. Tous les alentours de la rivière sont désormais une réserve naturelle où il est possible de randonner avec un guide. Nous avons choisi la seule randonnée faisable en autonomie : le "Sîq Trail", remontée du Wadi Mujib depuis le bas, jusqu’à une belle cascade. Celle-ci se fait les pieds dans l’eau… voire plus selon les pluies des jours précédents.

Vers 9h30, nous nous présentons au Vistor Center. Le "ranger" nous explique que le niveau d’eau est très haut, qu’il faudra nager, qu’il y a beaucoup de courant et nous suggère de prendre un guide. Nous déclinons.

Nous nous acquittons du droit d’entrée et déposons toutes nos affaires dans la voiture (heu... passeports ? argent ? cartes bancaires ? téléphones ? appareil photo ? : "yes; it’s safe, it’s safe"… soit… pas le choix : à l’accueil ils ne gardent que les clés de voiture dans un petit casier). Nous ne prenons qu’une petite caméra dans son boîtier étanche, enfilons un gilet de sauvetage et hop, c’est parti.

On descend par une échelle dans le lit de la rivière et on commence les pieds dans l’eau. Très vite, en effet, il faut nager. Nous nous attendions à ce qu’elle soit un peu froide : pas du tout. Nous sommes entre deux hautes parois de grès, c’est magnifique.

l'entrée dans le Wadi Mujib 

Le premier "obstacle" arrive : une corde à nœuds, quelques échelons et c’est bon. C’est de plus en plus étroit, il y a de plus en plus de courant. Des cordes installées à demeure permettent d’avancer sans se laisser emporter à contresens.

Les ressauts se succèdent, franchissables grâces à des cordes ou des échelles, toujours entre ces falaises vertigineuses.

Au bout, une cascade est infranchissable et marque la fin de la randonnée. Un couple suit son guide qui les fait passer derrière ou plutôt sous la cascade : nous suivons. La puissance de la chute est impressionnante.

Le retour se fait "au fil de l’eau" : on glisse sur les toboggans de roche, on saute les ressauts, on se laisse porter par le courant, mais attention, il est puissant aujourd’hui.

Siq Trail, dans le Wadi Mujib 

Après deux bonnes heures, nous sommes revenus de cette chouette et sportive randonnée aquatique. Les mini-bus des hôtels du secteur déversent leurs clients : il va y avoir du monde dans la gorge !

Nous retrouvons nos affaires dans la voiture (c’était safe ! ), enfilons des vêtements secs et reprenons la route vers le nord.

Wadi Mujib

À faire ! Mais c’est assez sportif s’il y a beaucoup d’eau. C’est ouvert d’avril au 31 octobre, fermé dès qu’il y a risque de flash flood et interdit aux moins de 18 ans.

Nous montons sur les hauts plateaux, passant de – 425 m à + 600 m environ. En bordure de falaise, se trouve un fort joli endroit : le Dead Sea Panoramic Complex. L’entrée est payante (2JD / personne) car on y trouve un petit musée. Nous commençons par pique-niquer face à la mer, juste au bord de la falaise, d’où la vue est superbe.

vue vertigineuse sur la mer morte 

Puis nous visitons le petit musée qui explique les problématiques de la mer morte. On mesure à quel point l’eau est un vrai gros problème dans cette région du monde…

Nous repartons par une belle route vers un wadi que j’avais repéré pour y faire une rando : le Wadi Zarqasupérieur. Nous garons la voiture, nous sommes tout seuls, mis à part un troupeau de chèvres, bien gardé par ses chiens.

Le wadi est joli, avec son ruisseau bordé de lauriers roses encore un peu en fleurs. Hélas, comme partout, il est aussi parsemé de déchets divers et variés 😦. Au bout du wadi, une jolie cascade se déverse dans une petite vasque.

Wadi Zarqa inférieur 

Ce qui nous aura le plus choqués et la seule chose qui nous aura déplu en Jordanie, c'est la négligence concernant les déchets : partout au bord des routes, on voit du plastique (bouteilles d’eau, sacs de courses, plastiques noirs ayant servi pour les cultures…), des boites de conserve, des semelles de chaussures, etc... Quel dommage, dans ce si beau pays 😥…

Après la balade, nous poursuivons notre route en direction du Mont Nebo: nous "coupons" à travers les hauts plateaux, traversant des villages (toujours avec les déchets le long de la route ou volant à travers champs).

C’est au Mont Nebo que Moïse serait mort après avoir contemplé la Terre Promise. De ce point haut, par temps clair, on voit donc la mer morte, la vallée du Jourdain, l’oasis de Jericho et parfois même Jérusalem au loin... hélas, le temps est trop brumeux pour nous.

panorama depuis le Mont Nebo 

Un monastère et une églises avaient été construits là, en mémoire du prophète : il en reste quelques ruines, mais surtout de belles mosaïques datant du VIème siècle, bien conservées.

Après cette visite, nous rejoignons notre ville étape du soir : Madaba.

Notre hôtel est en plein centre-ville, juste en face... de l’église Saint Georges… Eh oui ! Madaba est l’une des villes de Jordanie où vit la plus grande communauté chrétienne. Les églises y côtoient les mosquées.

La nuit va vite tomber : nous admirons le coucher du soleil depuis la terrasse de l’hôtel (pas très net, vu la brume, mais joli quand même), prenons un peu de repos et ressortons dîner dans un bon restaurant servant de la cuisine jordanienne.

Après quelques mezze, je goûterai la spécialité locale, le mansaf : de l’agneau servi dans une espèce de sauce au yaourt de brebis, assez aigre. Spécial... et surprenant au début, mais finalement bon. Les serveurs étaient tout contents de me servir ce plat typique.

Moab Land Hotel à Madaba.

Très bon rapport qualité prix : simple et vraiment pas cher, mais bien tenu et avec une terrasse sur le toit où l'on prend le petit déjeuner. En plein centre-ville avec parking (payant) à proximité.

Bilan de la journée

Superbe, très variée et assez dense ! Bien que la nuit tombe assez tôt en cette saison (vers 18h), nous avons eu le temps de faire deux randos et deux visites : pas mal 👍

23
oct

Après un petit déjeuner jordanien pris sur la terrasse de l’hôtel, nous partons à la visite de la ville.

vue du toit-terrasse de l'hôtel  : une mosquée et l'église Latine sur la hauteur 

Nous commençons par l’église Saint Georges, située juste de l’autre côté de la rue : beaucoup beaucoup de monde, mais il faut dire que ce qu’elle recèle est assez exceptionnel : il s’agit d’une mosaïque représentant la plus ancienne carte de la région connue à ce jour.

l'église Saint Georges 

Celle-ci n’est pas en très bon état, mais vraiment impressionnante : elle est orientée vers l'est (direction d'un visiteur arrivant de la Méditerranée), donc le nord est à gauche ; les noms des villes sont écrits en grec et on y voit la mer morte, le Jourdain , l’oasis de Jericho, Jérusalem…

la mosaïque  et sa reproduction avec la légende

Nous repartons en direction d’une autre église de Madaba, connue sous le nom de Latin Church.

Celle-ci est assez récente (XIXème), située sur le point haut de la ville, dans une petite rue non accessible aux cars... Nous sommes tout seuls ! Le monsieur qui nous accueille est très sympathique, nous donne des explications et un descriptif en français. Nous commençons la visite par une salle où est reproduite (à plus petite échelle) la superbe mosaïque d’Umm-er-Rasas (que nous visiterons cet après-midi) ; sur les murs, une exposition très intéressante de photos de Madaba au début du XXème siècle.

Ensuite, on descend dans une crypte, sanctuaire à la mémoire de la décollation de Saint Jean Baptiste. On peut observer un puits datant de l'époque moabite, puis on déambule dans des tunnels entre d’anciennes salles d'un château d'époque byzantine, ayant servi de fondations à l'église actuelle : on adore !

du sous-sol au clocher 

Des sous-sols, nous prenons de la hauteur en montant au sommet du clocher, d’où l'on peut contempler une vue à 360° sur la ville.

vues de Madaba : actuellement et au début du siècle dernier ; on reconnaît l'église St Georges 

Nous avons vraiment beaucoup aimé cette visite !

Troisième incontournable de Madaba : le site archéologique. On y découvre encore de belles mosaïques byzantines. À la fin de notre visite, c'est l'heure de la sortie des cours de l’école de mosaïque qui se trouve à proximité.

Plus loin, une autre partie du site archéologique laisse penser que tout n’a pas été fouillé ou mis en valeur.

Après une pause "intendance" à Carrefour (oui, oui ! Carrefour, avec le même logo, comme chez nous!) et un plein d’essence en prévision du désert, nous quittons Madaba.

Notre étape suivante est un site archéologique classé au patrimoine mondial de l’Unesco : Umm-er-Rasas. Nous sommes encore une fois tout seuls, le site n’étant pas sur le trajet des tour-opérateurs qui filent direct à Petra après Madaba.

Nous pique-niquons rapidement, faisons tamponner notre Jordan Pass au "Visitor Center" quasi désert, pas très accueillant et d’apparence un peu délabrée, traversons une route au milieu du désert et nous voilà au milieu d’un champ de ruines.

Oui, mais quelles ruines !

Le site fût d’abord un camp militaire romain (délimité par les remparts) avant de devenir une ville au Vème siècle, qui s’est étendue au nord des remparts par la suite : bien que l’ensemble ait été peu fouillé, on a pu y dénombrer plus d’une dizaine d’églises byzantines...

Nous commençons par la halle qui abrite le chef d’œuvre local : au sol des restes de l’église Saint Étienne, une mosaïque datant du VIIIème siècle, immense et exceptionnelle : elle représente symboliquement la région d’un fleuve (le Nil ?), en noir, avec bateaux, et poissons. Au milieu, les images de personnages ont été "remplacées" (comme floutées !) par les iconoclastes qui interdisaient les représentations humaines voire animales dans l’art religieux, et tout autour du fleuve, des vignettes représentent les principales villes de la région : par exemple, sur la gauche de notre photo, on peut lire en grec, Hagia Polis (= Jerusalem) ou Nea Polis (= Naplouse) ; sur la droite, Philadelphia (= Amman) ou Madaba.

Nous restons là un bon moment, à observer tous les superbes détails de cette œuvre tellement originale !

Nous ressortons et commençons à déambuler entre les ruines. C’est immense. On voit émerger des arcs de pierre, vestiges d’églises. Il y en a partout, et quand on peut accéder à certains espaces un peu dégagés, en "balayant" un peu la poussière, on trouve des toiles blanches protégeant… des mosaïques !)

Nous rejoignons d’anciens remparts (bien visibles sur la photo aérienne de maps) et en faisons le tour.

agrandissez la photo de droite et comptez les arches : il y en a au moins 10 !

Après une bonne heure, nous retournons à la voiture et quittons ce lieu avec un sentiment partagé : c’est exceptionnel, mais si peu mis en valeur malgré le classement Unesco… Et il y aurait tant à fouiller !

Notre route se poursuit jusqu’à un magnifique et impressionnant canyon : le Wadi Mujib. Oui, encore lui, mais en haut ! Impressionnant !

barrage sur le Wadi Mujib 

Une fois remontés de l’autre côté, c’est là que commence une série de "ratés" 😦, rien de bien grave néanmoins :

Il y a très peu d’hébergements dans le coin. Je croyais avoir trouvé quelque chose au niveau du Wadi Mujib, mais à notre arrivée, une seule personne ne parlant pas anglais nous "reçoit" pour nous faire comprendre qu’on ne pouvait manger qu’à midi. Ah, ben oui, mais nous, nous voulons manger ce soir et dormir… Nous avons clairement le sentiment de déranger : allez hop, on s’en va 👎.

Sur la route vers Karak, soudain, on entend un drôle de bruit à l’arrière de la voiture et on voit un gamin nous observer depuis le bord de la route de l’autre côté d’un fossé : il vient ni plus ni moins de nous "caillasser" 😡. M. s’arrête (je ne suis pas d’accord), le gamin esquisse un mouvement de recul ; M. sort de la voiture (je suis encore moins d’accord), le môme déguerpit. On voit l’impact sur la carrosserie, mais notre voiture était déjà tellement cabossée, que ça ne change pas grand-chose. Nous repartons un peu déconfits… Je tiens quand même à dire que c’est le seul endroit et la seule fois où nous ne nous pas sommes sentis les bienvenus.

Arrivés à Karak, ça continue : le guide du Routard indiquait un hôtel "en dépannage" mais il est complet 😦. Nous en trouvons un autre, immense et tout pimpant à l’extérieur : nous réalisons que nous sommes les seuls clients. La chambre est propre, mais tout "tombe en ruine"… et la douche est froide. Le gars à l’accueil, soudain, ne parle plus l’anglais et ne comprend pas ; pas grave ! Merci "google traduction" : on écrit "la douche est froide" sur le téléphone et on lui a fait lire la traduction en arabe ! Imparable ! Il se fend d’un immense sourire et nous fait comprendre qu’il faut attendre que l’eau chaude descende du toit !... 😇… Sur ce, il nous indique une cafétéria locale où manger. Hélas, ils sont en travaux et il y a un bruit d’enfer. Nous prenons des plats à emporter (très bons), que nous mangerons dans la chambre qui est immense. Entre temps, l’eau chaude a eu le temps de descendre du toit (heu… de chauffer !) et nous pouvons nous doucher avant d’aller dormir.

Bon, bref, je ne vous donnerai pas le nom de l’hôtel, même s'il nous a bien dépannés. Et je conseillerai comme le guide du R. d’éviter de faire étape dans ce secteur.

Bilan de la journée :

À part le "flop" de la soirée, nous avons adoré cette journée grâce à une richesse culturelle variée et qu’on ne soupçonnait pas 👍.

24
oct

Après un bon petit déjeuner, nous commençons la journée par la visite de ce qui fait l’intérêt de Karak : une forteresse construite là par les Croisés au XIIème siècle.

Avantage d’avoir dormi sur place : nous sommes les premiers visiteurs et donc quasiment seuls.

La forteresse est immense et construite sur un éperon rocheux ! Nous parcourons de grandes galeries souterraines, parfois superposées. À l’extrémité nord, on reconnaît les lieux de vie et une chapelle.

À l’opposé, les parties extérieures ont disparu, mais la vue est superbe sur les alentours, jusqu’à la Mer Morte.

vues d'en haut 

Nous reprenons la route vers le sud, traversant de nombreux villages, ce qui nous permet d’observer la vie quotidienne (bon depuis notre voiture, ok, mais quand même, c’est intéressant) : les rues sont très animées, aussi bien fréquentées par des femmes que des hommes, dont les tenues vestimentaires sont traditionnelles ou plus occidentales.

Elles sont aussi très encombrées de voitures de tous âges et toutes catégories... et c’est le moment de parler de la conduite à la jordanienne.

Alors c’est simple : si vous souhaitez faire quelque chose, vous le faites, quitte à donner un p’tit coup de klaxon pour avertir. Comme par exemple, s’arrêter sans se garer sur le côté, en double voire triple file, ouvrir sa portière sans regarder, s’accouder à la fenêtre d’une autre voiture pour discuter, les fesses au milieu de la rue, traverser la rue sans regarder. Aux croisements ? Il suffit de faire voir qu’on veut passer... et passer ! C’est le premier et le plus sûr de lui qui a "raison". Rien d’agressif, mais un joyeux b… !…

À l’entrée ou à la sortie des villages, souvent, nous voyons les enfants qui vont ou reviennent de l’école à pied, les filles séparément des garçons, mais dans les deux cas, l’uniforme semble de mise.

La route des Rois traverse à nouveau un grand et beau canyon : le Wadi El-Hasa, dans lequel un promontoire de roche noire témoigne de l’existence d’un ancien volcan.

Sur le coup de midi, nous arrivons à l’entrée "Tower" de la Réserve Naturelle de Dana.

La Réserve Naturelle de Dana 

est gérée par la RSCN (Société Royale de Conservation de la Nature) ; son entrée est donc payante (non comprise dans le Jordan Pass). Elle s’étend de la zone montagneuse où nous sommes (1700 m d’altitude) à la mer morte (– 50 m). Plusieurs trails permettent de la découvrir, la plupart obligatoirement accompagnés par un guide. Elle compte aussi quelques hébergements, écolos, mais chers. Il est interdit d’y circuler en voiture.

J’avais repéré l’une des rares randonnées faisables sans guide : le départ se fait du Rummana Camp où l’on accède en navette. Une fois payés nos droits d’entrée, nous pique-niquons sur la petite terrasse du petit "visitor center", d’où la vue est déjà très belle. En face de nous, la montagne où nous allons monter. On y voit des pistes, et nous nous interrogeons sur l’intérêt du trail… La suite nous donnera tort.

vue de Tower Entrance

Arrivés au camping, un ranger nous présente les deux parcours que nous pouvons faire et nous demande celui que nous prévoyons… Ben, les deux ! 😀

Nous commençons par le Rummana Trail qui grimpe sur la colline (l’un des points les plus hauts de la réserve) et en 5 minutes, nous sommes sous le charme : le chemin évite la piste, mais surtout passe auprès de roches striées de rouge, orange, jaune… et aux formes originales.

à 5 minutes de marche du camping !  

On s’élève ensuite à flanc de falaise et la vue se dégage sur l’immensité de la vallée, laissant voir en dessous de nous une mer de rochers rebondis. C’est magnifique !

M. ne lit pas ses messages, il regarde la carte ! 

Arrivés au sommet, nous faisons une petite boucle avant de rejoindre l’itinéraire de montée pour revenir au camp.

quelques gros plans sur la faune, la flore et les cailloux !  

Nous enchaînons alors avec la boucle qui fait le tour du camp : cette fois, nous descendons dans la mer de rochers rebondis que nous avons admirée d’en haut : c’est tout aussi beau, et en plus, ludique.

Nous trouvons des cairns et élargissons le tour vers un plateau aux formes géologiques encore différentes et au bout duquel nous avons vue sur le village de Dana où nous dormirons ce soir.

le village est en haut du chemin en lacets, légèrement sur la droite 

J’avais hésité à réserver au Rummana Camp que je trouvais cher pour du "camping"… Vu le cadre enchanteur du lieu, je regrette vraiment. Et cette fois la suite me donnera raison.

Nous reprenons la navette pour remonter au parking et rejoignons le village de Dana. Ce village un temps déserté par ses habitants est en cours de rénovation et s’il reste encore beaucoup de ruines, ce qui est rénové est bien joli et semble plutôt de qualité.

Pour la nuit, avec nos réservations tardives, à part le camping, tout était complet sauf le Dana Tower Hôtel, bien noté sur les sites de réservation pour "son accueil et son originalité", mais qui, en lisant entre les lignes me chiffonnait tout de même...

Et en effet : alors que nous avions une réservation, on nous fait choisir entre une chambre avec salle de bains mais sans fenêtre 😦 et une autre avec fenêtre et superbe vue sur la vallée mais minuscule et avec salle de bain partagée. Bon, on choisit ça… sauf que les portes des sanitaires partagés ne ferment pas et que, heureusement, nous avions des frontales pour nous y rendre. Le "mobilier" est de bric et de broc, l’isolation inexistante. Donc, oui, c’est original… mais pas terrible, quand même ! 😦

À la nuit tombante, nous faisons un petit tour dans le village : alors que celui-ci plonge peu à peu dans la pénombre au dessus de la vallée, les néons criards de notre hôtel s’allument… Hummm...

Néons et toits en tôle : le Tower Hotel... Dommage dans un si joli cadre.

Nous y prenons le repas du soir, buffet servi à heure fixe… par des employées asiatiques, main d’œuvre (très) bon marché (et exploitée ?) en Jordanie… Dans un village qui s'efforce de revivre en créant des coopératives et en donnant du travail à ses habitants, hummm…

Après le repas, le patron réunit ses clients pour proposer des randonnées accompagnées dans les alentours : nous nous éclipsons et allons nous coucher.


Bilan de la journée :

Le château de Karak est parfois décrit comme "non indispensable" : nous l’avons bien aimé 👍.

Notre gros coup de cœur va à la Dana Reserve et la randonnée que nous y avons faite ! 💗

👎 Évidemment, nous déconseillons le Tower Hotel : tant pis, il vaut mieux payer plus cher les hébergements du RSCN ; en plus, c’est pour la bonne cause !

25
oct

On s’en doutait, c’était annoncé, c'est arrivé : le ciel est noir ce matin et le temps est à la pluie.

Flûte et zut ! 😦 on avait prévu une rando dans l’un des parait-il plus beaux wadis de Jordanie : le Wadi Ghuweir… . M. veut y aller quand même ; moi pas : trop peur d’un flash flood !

Après le petit déjeuner, en payant l’hôtel, le patron me demande ce qu’on a prévu aujourd’hui. Quand je le lui dis, il nous dissuade très fermement d’y aller : risque de flash flood, mais aussi, il y a un petit ressaut à un endroit, pas difficile, mais infranchissable si la roche est mouillée. Il devait y emmener un client, mais a annulé. Cela nous convainc…

Du coup, nous avons le temps et nous refaisons une balade dans le village.

La vallée de Dana vue du village 
 Le ciel noircit. 

Nous reprenons la route vers le sud, jusqu’à une nouvelle forteresse des Croisés : la citadelle de Shobak. Celle-ci est bien plus petite que Karak, et bien en ruine aussi.

Des terrasses, la vue sur les alentours est superbe malgré le ciel gris.

Après avoir déambulé dans la partie à l’air libre, nous descendons un petit escalier dans un coin… qui conduit à un souterrain. Nous sortons les frontales et commençons une descente abrupte sur des marches complètement érodées et sablonneuses. C’est très impressionnant et très long (200 m) ! Après un bon quart d’heure, M. voit de la lumière : nous arrivons au pied d’une échelle, la gravissons, et débouchons par une trappe au bord de la route en contrebas du château. Ce souterrain permettait aux assiégés d’aller chercher de l’eau la nuit…

le petit point lumineux tout au fond est ma frontale 

château de Shobak

Compris dans le Jordan Pass. Mérite un arrêt sur la Route des Rois. Prévoir une frontale ou une lampe pour le souterrain !

Nous remontons à pied le long de la route jusqu’au parking… où nous sommes rejoints par la pluie.

Nous apprendrons le lendemain que les pluies ont été très violentes dans la région, accompagnées de flash-floods dans les canyons du secteur. L’un d’entre eux a provoqué l'effondrement d'un pont : un bus scolaire a été emporté faisant une vingtaine de morts... surtout des enfants 😥... On le répète : si le temps est menaçant, il faut renoncer aux randos dans les wadis !

Nous prenons notre temps pour parcourir les quelques kilomètres qui nous séparent de notre visite suivante : Beidha, appelée aussi Little Petra. Nous nous arrêtons sur un parking / aire de repos sur les hauteurs et pique-niquons face à un paysage superbe, mais dans la voiture à cause de la pluie (et des détritus habituels).

Quelque part, là, en face, entre les rochers, au bout de la route, l’un des sîqs abrite des monuments creusés dans la roche…

Nous arrivons sur le parking en début d’après-midi : il est quasi désert ; pourtant, ici, la pluie n’est pas bien forte.

Nous passons les boutiques et entrons dans la gorge. Et rapidement, voilà qu’on découvre les premiers monuments ou escaliers, sculptés et taillés dans le rocher.

Sur la gauche, un bédouin se tient à l’entrée de l’un d’entre eux, en hauteur. Nous y allons : les couleurs de la roche sont fascinantes, mais surtout, le plafond de l’alcôve du fond est peint ! C’est assez abîmé, mais superbe.

Nous continuons vers l’extrémité du sîq qui semble s’arrêter là. En grimpant par de mauvais escaliers, on arrive à une plateforme occupée par une tente bédouine, avec vue sur une vallée transversale.

La pluie s’est arrêtée, on a le temps : nous décidons d’aller voir ! Nous descendons donc de l’autre côté et marchons dans le wadi, où pousse un peu de végétation.

Au bout, il faut escalader un peu dans les pierriers pour déboucher sur un vaste plateau. Un berger appelle ses chèvres et vient vers nous, nous indiquant la direction du Djebel Garun. Hélas, le ciel est vraiment menaçant maintenant ; nous préférons faire demi-tour. C’est sous la pluie que nous finissons cette chouette visite de Little Petra, où avec notre petite randonnée, nous serons restés finalement plus de 2 heures.

Little Petra

Entrée gratuite ; il paraît que des bédouins essayaient de faire payer l’entrée moyennant une visite guidée : cela ne fût pas le cas pour nous... et d’ailleurs, un guide n’est pas utile (impossible de se perdre !). À visiter de préférence avant Petra…

Nous repartons en direction de notre étape du soir, toute proche : Wadi Musa. Nous trouvons immédiatement l’hôtel dans la ville basse.

Sun Set Hotel

L’un des plus anciens de la ville basse, idéalement situé, entièrement rénové. Nous y avons une chambre pas très grande, mais confortable avec, fait rare, du wifi (pas seulement dans les parties communes). Le rapport qualité prix est excellent, en tout cas en réservant directement sur le site de l’hôtel ou par mail.

On peut y prendre le repas du soir en prévenant au plus tard le matin et l’accueil est très sympathique. Nous conseillons vivement !

Nous trouvons une épicerie à proximité pour refaire le plein d’eau et de denrées pour nos pique-niques à venir. Puis nous nous installons pour trois nuits et profitons du confort de notre chambre en attendant l’heure du repas du soir que nous avions réservé.

Celui-ci est servi sous forme de buffet, avec soupe, salades et cuisine locale : simple et bon.

Demain : à nous Petra !

Bilan de la journée :

Bon, soyons honnêtes, un peu déçus par la pluie qui nous a privés du Wadi Ghuweir…

Mais ravis de la petite rando à l’arrière de Little Petra.💗

Et le château de Shobak est sympa à visiter, surtout en empruntant le souterrain !

26
oct

Pour ce premier jour à Petra, la météo s’annonçait maussade le matin et meilleure l’après-midi : la veille au soir, nous avons changé nos plans. Inutile de se lever tôt pour être sur le site avant les Tour Operateurs : il pleut jusqu’à 8 heures 😥.

Nous prenons donc tranquillement le petit-déjeuner à l’hôtel et parcourons les 600 m de l’accès au site en compagnie des groupes de Chinois .

Nous avons décidé de faire comme Burckhardt, le découvreur Suisse de Petra en 1812 : converti à l’Islam, persuadé que les vestiges d’une cité Nabatéenne se cachait dans un canyon aux alentours du Djebel Harun, il prétexta vouloir sacrifier une chèvre au prophète Aaron, dont le tombeau se trouve au sommet de la montagne, afin de convaincre les locaux de le guider dans cette région. Il traversa donc Petra sans doute émerveillé, mais sans le montrer, sans s’y arrêter, sans prendre de notes, sans dessiner pour ne pas éveiller les soupçons de ses guides. Au retour, ils se doutèrent des vraies intentions de Burckhardt, qui dût s’enfuir et ne jamais revenir.

La chèvre en moins, nous avions donc prévu de traverser Petra sans s’attarder, et de gravir nous aussi le Djebel Harun dans la matinée, pour une vue panoramique depuis le sommet, point culminant de la région, lorsque le ciel se dégagerait.

• • •

C’était sans compter sur l’attrait qu’exerce un lieu aussi extraordinaire, même sous la pluie, même avec une cohue de touristes…

Ça commence avant le barrage qui marque l’entrée du site : déjà, des temples sont sculptés dans les rochers. Ah ouais… quand même...

Ça continue avec le sîq : la gorge est étroite, sinueuse, longue (presque 2 km), majestueuse.

Et soudain,

même si l’on s’y attend (parce qu’on a tous vu Indiana Jones),

entre les parois du sîq,

il apparaît :

le Khazneh (= le Trésor). 

Nous restons plantés là, devant cette merveille de sculpture dans la roche rouge.

Au bout d’un moment, on se dit qu’on reviendra demain et après-demain (c’est le seul accès) et nous continuons à descendre le canyon. Nos yeux ne savent plus où regarder : des temples ou tombeaux sont sculptés tout du long dans les falaises de grès rouge. Puis nous découvrons le théâtre et sur la droite, les tombes royales, monumentales.

Nous ne pouvons pas résister : nous grimpons les escaliers entre les boutiques des bédouins jusqu’au gigantesque tombeau à l’urne. Nous y entrons, les couleurs de la roche sont magnifiques. Et de cette hauteur, pourtant modeste, la vue sur le site est superbe.

Bon, l’heure tourne, qu’est-ce qu’on fait ? Il y a vraiment trop de monde en bas : on fait comme on a dit, mais cette fois, on ne arrête plus en route. On visitera les "classiques" demain !

Nous redescendons donc, marchons vers l’extrémité du site et trouvons le chemin qui part vers la montagne. Après une petite et courte grimpette, nous rejoignons une piste, que nous empruntons : elle passe près d’habitations bédouines, plus ou moins creusées dans les rochers.

Comme on est vendredi, les enfants ne sont pas à l’école et nous saluent au passage : "Hello ! Welcome ! ". La piste est longue, mais l’environnement très beau. Nous voyons notre destination sur la droite, avec le mausolée au sommet, mais il faut contourner la montagne pour en faire l'ascension.

le Djebel Harun ; au sommet : le présumé tombeau d'Aaron 

Des 4X4 nous dépassent. Après 4 ou 5 km, la piste s’arrête et le chemin s’élève sur le flanc de la montagne.

Nous dépassons à notre tour les groupes venus en 4X4 et atteignons la cabane d’un bédouin qui garde le lieu : il veut nous accompagner jusqu’en haut avec sa mule. Nous déclinons, mais il tient à ce que nous visitions le tombeau d’Aaron, frère de Moïse : comprenant que nous préférions être indépendants, il insiste pour nous confier les clés du tombeau. Comprenant à notre tour que ce serait lui faire affront de ne pas visiter ce lieu, nous acceptons. Nous poursuivons donc la montée, qui se finit par un petit raidillon dans les rochers.

Au sommet du Djebel Harun 

En haut, nous ouvrons le cadenas pour entrer dans le tombeau, mais nous ne nous y attardons pas. Dehors, le ciel se dégage et la vue est superbe sur tout le massif montagneux, mais aussi sur la plaine en direction de la mer morte. Nous pique-niquons à l’abri du vent, et redescendons tranquillement.

Nous rendons les clés (accompagnées d’1JD) au bédouin, qui entre temps, a accueilli le groupe venu en 4X4. De retour sur la piste, les chauffeurs de 4X4 nous demandent où en est leur groupe : ils s’ennuient ferme et nous proposent de nous ramener à Petra, mais sans insister ; ils nous ont vu descendre par le chemin escarpé et, nous qualifiant de "sportifs", comprennent que nous préférions continuer à pied. Au retour, nous coupons souvent les virages de la piste, traversant des étendues rocheuses toutes plus belles les unes que les autres.

Arrivés sur les hauteurs de la cité antique, il n’est "que" 15h30, mais passés à l’heure d’hiver, le soleil va se coucher à 16h50 et, le ciel s'étant dégagé, la lumière est superbe !

la ville romaine     ;       les tombes royales

Nous regardons la carte et décidons de rentrer par le chemin des écoliers : parallèlement au canyon principal nous empruntons un autre canyon, le Wadi el Farasah, lui aussi bordé de tombes sculptées dans les parois. La lumière chaude de la fin de journée, éclaire magnifiquement la roche aux couleurs orangées.

La balade est assez longue et nous sommes quasiment seuls. Au bout du wadi, après le charmant Triclinium du Jardin et son grand réservoir d’eau, un escalier assez raide monte en haut de la falaise vers le Haut Lieu du Sacrifice. Toute la montagne était aménagée pour relier les différents "quartiers" de la Cité !

le fond du Wadi El Farasah : notre endroit préféré 

De là, nous voyons une partie de la ville en contrebas, mais aussi le Djebel Harun d’où nous venons.

Un nouvel escalier redescend de l’autre côté, jusqu’aux abords du théâtre. Le soleil a disparu derrière les montagnes, la lumière décline, les bédouins ferment leurs petites boutiques et redescendent eux aussi pour rentrer chez eux.

Nous remontons le sîq quasiment seuls, fatigués mais contents de cette première journée !

En récapitulant notre parcours grâce à la trace GPS, nous réalisons que nous avons marché environ 30 km avec 900 m de dénivelé en cumulé.

Après une bonne douche, un peu de repos dans la chambre et un bon repas au resto de l’hôtel, nous nous endormons comme des bébés !

Bilan de cette première journée à Petra

Finalement, nous ne regrettons pas d'avoir commencé par cette longue rando au Djebel Harun : nous l'avons vraiment beaucoup aimée 💗, mais en la faisant au début, cela nous a permis d'avoir une vue d'ensemble, de prendre des repères et de mesurer l'ampleur du site. Et n'ayant pas "tout vu tout de suite", l'envie de revenir le lendemain est intacte ! 👍

27
oct

Ce matin, le temps s’annonce beau, donc nous sommes dès 6h30 au petit déjeuner et à 7h, nous voilà partis vers le Visitor Center et l’entrée du site, avant la cohue cette fois. Deuxième coup de tampon sur notre Jordan Pass et c'est parti !

Nous apprécions pour la deuxième fois le passage du Sîq, prenant davantage le temps de l’observer, avec ses rigoles taillées dans la roche pour acheminer l'eau.

Le Sîq se déroule sur 1,2 km

Nous nous émerveillons encore devant le Kazneh bien que le soleil ne l’éclaire pas encore complètement car il est encore un peu tôt.

le Khazneh 

La veille, nous avions repéré un escalier qui grimpe à gauche du Khazneh et qui sur notre carte, permet de rejoindre le Haut Lieu du Sacrifice. Au départ, un jeune bédouin nous accoste pour nous servir de guide. Nous n’en voulons pas et parlementons longtemps, jusqu’à ce qu’il nous avoue que s’il nous laisse passer, on casse son business… Nous comprenons et lui demandons son prix. 10JD. Hein ? Non ! Nous faisons demi-tour. Du coup, il propose de nous accompagner seulement jusqu’au sommet des escaliers, jusqu’à une petite terrasse face au Khazneh, moyennant 5JD. OK. Peut-être pour se venger un peu, le voilà parti à toute vitesse, escaladant l’escalier un peu défoncé et les rochers comme une chèvre. Sauf qu’on le suit de près ; à un passage délicat, il veut nous aider : trop tard, on est là. Arrivés en haut, il reconnaît qu’on est des "good climbers" et nous nous séparons. De la petite terrasse, la vue est plongeante sur le Khazneh !

encore le Khazneh, dans son écrin, avec le Sîq qui se poursuit vers le reste du site 

Après une pause contemplative, nous repartons vers le Haut Lieu. Auparavant, nous longeons le sommet de la falaise jusqu’à une tente bédouine qui fait face au site. L’endroit est calme, le temps clair, la vue superbe : c’est parfait pour un thé à la sauge matinal servi par un vieux bédouin !

Le Haut Lieu du Sacrifice 

Nous rejoignons bientôt le Haut Lieu du Sacrifice et nous redescendons vers le Wadi el Farasah que nous avions tant aimé la veille. Nouvelle pause contemplative…

Pause au dessus du Wadi El Farasah, face au  Triclinium du Jardin

À la lumière du matin, ce ne sont pas les même temples qui sont éclairés. Les couleurs sont toujours aussi chatoyantes, le lieu est toujours aussi calme et quasi désert, on aime toujours autant !

       Lion sculpté dans la roche     -     Triclinium du Jardin avec sa citerne     -     Au débouché du Wadi  el Farasah 

Après avoir longé tout le wadi, nous redescendons sur le site et revenons vers le théâtre et en face, la rue des façades avec ses tombes monumentales, que nous retournons explorer un peu plus longuement que la veille.

Rue des façades : balade à mi-hauteur  pour visiter les tombes royales ; vues sur le théâtre et sur le débouché du Sîq

Nous redescendons et nous dirigeons vers l'extrémité du site, où les vestiges sont ceux de la ville Romaine. Nous admirons la porte et la colonnade, allons jusqu’au pied du Qsar El Bint, l’un des plus imposants monuments non taillés dans le rocher, encore debout, mais très endommagé.

De là, nous entamons la longue montée vers le Deir, le monastère. Celle-ci s’effectue par environ 900 marches taillées dans le rocher. C’est à l’ombre, mais ça monte raide ! Nous ne sommes pas seuls et les bédouins proposent de monter à dos de mule : pauvres bêtes… elles glissent sur le rocher et la plupart du temps, ploient sous le poids de touristes obèses… C’est donc dans l’odeur entêtante de crotte de mules que nous effectuons cette montée.

En haut, le spectacle est encore au rendez-vous : le Deir est magnifique et déjà bien éclairé par le soleil.

Le Deir (le Monastère) 
 vers 14h : le soleil illumine la façade de couleurs chaudes

Nous grimpons sur les différents promontoires aux alentours et en choisissons un situé un peu à l’écart pour pique-niquer. De là, la vue est encore grandiose, y compris sur notre cher Djebel Harun avec la coupole blanche de son tombeau au sommet.

Vues d'ensemble 

Nous redescendons sans traîner entre les mules. Nous avons le temps de nous élever sur un petit promontoire bien aménagé (mais délaissé de la masse des touristes) en direction d’autres vestiges romains et byzantins. De là, la vue d'ensemble est superbe.

Temple aux Lions Ailés au premier plan ; Grand Temple sur la droite ; rue des façades au fond 

Ces vestiges sont moins bien conservés car la région a subi de nombreux tremblements de terre et tout ce qui n'était pas creusé dans le rocher était bien plus vulnérable... Nous nous baladons longuement sur cette petite colline, du Temple aux Lions Ailés vers le Temple aux colonnes de granit bleu, puis, jusqu'au musée qui abrite les restes d’une église byzantine, avec son baptistère et de belles mosaïques, non détruites par les iconoclastes.

baptistère et mosaïques de l'église Byzantine ; temple aux colonnes de granit bleu, Grand Temple

Il est maintenant 15h30, le soleil décline et éclaire magnifiquement les Tombes Royales. Elles sont sur le chemin du retour, donc nous ne résistons pas à nous approcher de celles non encore visitées.

Le Tombeau à Étages éclairé par le soleil du soir 

Vers 16h, nous remontons le canyon vers le Khazneh et quittons tranquillement le site avant le coucher du soleil. À la sortie du Sîq, le long du chemin d'accès, les tombeaux de la Nécropole de Gaïa sont magnifiquement éclairés par le soleil.

 Tombeau aux Obélisques et Triclinium Corinthien

Ce soir est notre dernier à Petra et nous avons quelques courses à faire. Nous prenons la voiture pour la ville haute de Wadi Musa afin de trouver une banque pour retirer du liquide et un supermarché pour refaire le plein d’eau et prévoir le pique-nique du lendemain. Wadi Musa la haute est excessivement encombrée et bruyante, très vivante, mais pas forcément "agréable"... Dire que nous avons failli y dormir !...

Choisir son hébergement dans la ville basse si possible !

J’avais hésité à prendre un hôtel dans la ville haute, ce qui était possible puisque nous étions motorisés : je ne regrette pas notre choix de la ville basse au calme et à proximité du site !

Nous dînons dans un restau de la ville basse recommandé par les guides, où l’ambiance est très agréable et les grillades sont bonnes.

Bilan de cette journée

Extraordinaire ! 💗

Petra est décidément immense avec des beautés bien cachées un peu partout, mais de savoir que nous pourrions encore y retourner nous a permis de prendre le temps, de savourer, d'en profiter !

28
oct

Ce matin, nous ré-organisons un peu les valises, prévoyant le sac qui nous accompagnera trois jours dans le désert (duvets, draps de sac, trousse toilette allégée et pharmacie, juste un peu de change, polaires et coupe-vent). Après le petit déjeuner et le check-out, nous chargeons la voiture que l’on peut laisser sur le parking de l’hôtel jusqu’au soir (it’s safe, comme partout en Jordanie, finalement !). Nous arrivons au Visitor Center vers 8-9 heures, juste avant les TO.

Nous apprécions pour la troisième fois le passage du Sîq et nous émerveillons encore devant le Khazneh, bien éclairé par le soleil cette fois.

Comme le premier jour, nous descendons le canyon en direction du théâtre romain dont nous ne nous sommes pas encore approchés : il est encore partiellement dans l’ombre.

Nous traversons et, en face, grimpons à nouveau en direction des tombes royales afin de mieux les explorer que le premier jour.

Nous crapahutons un peu, redescendons par un escalier un peu caché et nous revoilà dans le canyon. Il nous reste un Haut Lieu à arpenter : le sommet des falaises situées en face du Haut Lieu du Sacrifice, le Djebel Khubtha. L’escalier qui y monte démarre après les tombes royales. Il est très large au départ, puis s’enfonce un peu dans une faille et débouche sur les hauteurs. De là haut, la vue est encore superbe, face au côté éclairé le matin. Peu à peu, le théâtre sort de l’ombre. On entend à peine le murmure de la foule en bas.

Nous longeons plus ou moins la falaise jusqu’à un nouveau point de vue sur le Khazneh : comme à chaque fois, le bédouin qui a installé sa tente là vante "the best view of the world"… moyennant 1JD si on ne prend pas un thé. Pas grave, la vue du promontoire voisin est aussi "the best of the world" ! En tout cas, elle nous satisfait pleinement !

image de droite : on voit le débouché du Sîq  et les "escaliers" empruntés la veille

Après de longs moments de contemplation, nous revenons par le même chemin. Nous faisons le point : en deux jours et demi, nous avons emprunté quasiment tous les chemins qu’un touriste peut parcourir sans guide à Petra. Il en reste un. Qui se fait normalement guidé et dans l’autre sens. Mais qui nous tente bien. Et qui permet de rejoindre l’entrée du site sans passer par le Sîq. On fait ça ? On fait ça !

En bas de nos escaliers, nous tournons à droite en longeant les falaises. Cela nous permet déjà de passer devant un beau tombeau bien caché : le Tombeau de Sextius Florentinus, bien abîmé mais très ouvragé et taillé dans la roche marbrée de couleurs chatoyantes.

Nous continuons dans un wadi assez sablonneux. Sur notre gauche, la route qui monte vers le village où les bédouins ont été priés de s’installer quand il leur a été interdit d’habiter le site (route qu’ils utilisent pour venir travailler sur le site tous les jours). Sur notre droite, le djebel. Au bout du wadi, un petit sîq permet de s’enfoncer dans la montagne : c’est là.

La roche est plutôt blanche ou jaune, le canyon est vraiment étroit. Des débris de branches et des éboulis témoignent du passage de l’eau lors du dernier flash flood. En hauteur, on peut voir quelques vestiges sculptés dans les parois. La balade est géniale ! Évidemment, nous sommes seuls !

Au bout d’un moment, un gros éboulis bouche le canyon, mais un peu avant, sur la droite, s’ouvre un canyon plus large : le Wadi Al Mudhlim. Les parois sont toujours très hautes, mais le fond est sablonneux et il y pousse des lauriers roses.

Nous faisons une pause au soleil pour pique-niquer et reprenons notre randonnée. Bientôt, le tunnel apparaît : il permet de déboucher juste en amont du barrage, à l’entrée du site. Nous nous attendons à des remarques étant donné que ce parcours se fait en principe dans l’autre sens et surtout guidé, mais personne ne nous dit rien.

Il est encore tôt, donc nous en profitons pour nous balader dans ce secteur, où les roches sont belles.

Nous finissons par la visite du musée qu’abrite le Visitor Center.

Bilan de Petra :

C'est un des plus beaux sites archéologiques qu'il nous soit donné de voir. Par la richesse des monuments, par leurs dimensions, par les couleurs des roches dans lesquelles ils sont taillés... Mais en plus l'environnement est superbe et le tout forme un ensemble majestueux dont on ne se lasse pas.

Carnet pratique de Petra

Penser à regarder les heures de lever/coucher du soleil pour décider du nombre de jours ! Pendant la période de l’heure d’hiver, les jours sont courts : coucher du soleil vers 16h45 et nuit à 17h30 fin octobre.

Quelle que soit la saison, 2 jours pleins sont indispensables si on veut explorer un peu plus que le canyon principal jusqu’au Deir (1er jour), notamment en grimpant sur les hauteurs et en parcourant le magnifique Wadi Farasah (2ème jour).

Un 3ème jour permet l’ascension du Djebel Harun… ou de prendre son temps !

Il est à peine 16 h quand nous rejoignons notre voiture ; il y a 1h30 à 2h de route pour le Wadi Rum où nous avons rendez-vous vers 18h30, mais nous préférons rouler avant la nuit, donc c’est très bien ainsi. Dernier point de vue sur la région depuis la route qui part vers le sud.

Petra est cachée au cœur  de ces formations rocheuses...

La route s’élève sur de hauts plateaux, désertiques et ventés. Nous passons un col puis redescendons pour rejoindre l’autoroute du désert : c’est là que nous apprécions de ne pas rouler de nuit !

Il y a deux chaussées séparées (c’est bien une "autoroute"), mais le marquage au sol est inexistant, l’état du revêtement assez aléatoire et les camions sont nombreux. La conduite se fait à la Jordanienne, c’est à dire que, en vrac, celui qui veut passer passe, si on doit être 3 de front, on est 3 de front, et parfois, un piéton traverse...

Vers 17h30, nous arrivons au parking de la resthouse de Rum, le village situé à l’entrée du désert.

La soirée qui va suivre est presque une journée à part entière !...

... à suivre

28
oct

Rappel de la fin de l'étape précédente : nous venons d'arriver sur le parking de la Resthouse du village de Rum...

Un bédouin nous propose de venir dormir dans son "camp" : comme cela nous a été recommandé, nous disons que nous sommes avec Atallah. Le jeune n'insiste pas et s’en va, annonçant qu’il va le chercher. Cinq minutes après, alors que nous trouvons une place pour nous garer, un autre bédouin s’approche :

- je suis le frère d’Atallah ; on attend deux autres personnes et on vous emmène au campement

- heu, comment savez-vous que c’est nous ?

- on m’a dit M. Tu es M. ?

- oui

- tu vois, "cool Raoul"

Le tout en anglais, sauf "cool Raoul " et d’autres expressions bien de chez nous qu’il avait apprises. Les deux personnes arrivent. Nous laissons les voitures au parking pour trois jours ("it’s safe ! "), grimpons dans un 4x4 et "c’est parti mon kiki ! " (l’une des expressions favorites des frères d’Atallah... parce que oui, il y a plusieurs frères !).

Nous roulons pendant une demi-heure dans le désert, de nuit, d’une piste à l’autre : pas de doute, il connaît "la route" ! Enfin, nous voyons un feu de camp éclairant un 4X4 et quelques silhouettes assises contre la falaise d’un abri sous roche : c’est là.

Nous sommes accueillis par Metab un autre frère d’Atallah, qui sera notre guide, et Abdallah, qui sera notre chauffeur-cuisiner. Quatre autres Français sont déjà là. Nous nous installons auprès d’eux sur les matelas et sous les couvertures disposés au coin du feu et buvons un thé bien chaud. Rapidement, Abdallah apporte le dîner que nous partageons tous ensemble : poulet, légumes, riz, pain tout chaud, un festin super bien cuisiné !

Nous faisons connaissance, posant déjà plein de questions sur la vie dans le désert, mais aussi rigolant bien aux blagues de Metab. Le repas fini, celui-ci sort son oud (c’est fou tout ce qu’il y a dans le 4X4 ! Nous en reparlerons !) et la soirée se poursuit au son des chants bédouins.

Après un moment, tout le monde décide d’aller se coucher : pour le premier soir, nous installons les 8 matelas côte à cote sous l’abri, sortons nos duvets et hop au lit.

M. aurait voulu s’éloigner un peu mais bon, on n’a même pas vu le lieu de jour et il y a beaucoup de vent ! Il hésite, reste là… jusqu’à ce que les ronflements insistants de l’un de nos voisins de campement aient raison de sa patience. Au matin, je le retrouverai niché dans un trou de rocher un peu plus loin.

En attendant, le feu éteint (ou presque), nous sommes allongés sous un ciel étoilé absolument magnifique. Et bientôt, la lune se lève, face à nous, quasiment pleine.

La qualité  de nos photos de nuit va s'améliorer les jours suivants...

Un petit point sur le Wadi Rum

Alors, je ne veux pas créer de polémique, mais quand même, quelques précisions…

Le désert du Wadi Rum est encore habité par des bédouins qui y font paître leurs troupeaux de chèvres et quelques dromadaires. Ils ont en général une maison au village de Rum, où entre autres, les enfants sont scolarisés, mais ils passent de longues périodes dans le désert, où ils ont des campements et vivent de façon semi-nomade.

Parallèlement, ce désert magnifique attire de nombreux touristes, comme nous. Et du coup, quelques questions se posent :

Quel tourisme ?  Comment visiter le Wadi Rum ? 

La nature humaine étant ce qu’elle est, l’appât du gain a conduit certains à construire des "camps bédouins" un peu partout, parfois illégaux, pour promettre "l’expérience du désert", mais avec confort, douches, toilettes (alors que par définition, il n’y a pas d’eau dans un désert) et buffets repas (cuisinés et servis par une main d’œuvre pakistanaise sous payée)… Les touristes sont emmenés au pas de charge et en 4X4 sur les 3 ou 4 lieux "stars" des environs, qui n’ont plus rien de désertiques. Ai-je besoin de vous dire ce qu’on en pense ? 😡

D’autres tournent le dos à cette vision du tourisme, gérant un camp fixe légal, de taille modeste et au confort plus "rudimentaire", mais conforme à ce qu’on peut attendre dans un désert.

Et enfin, quelques familles dont celle d’Atallah, regroupées en association, proposent une expérience plus proche du nomadisme, sans camp fixe et en écotourisme. C’est cette formule que nous avons choisie. 👍

association "beduin friends" : http://wadirumbedouinfriends.com/

ou directement Atallah : https://www.wadirumjordanguide.com

On choisit son nombre de jours et de nuits ainsi que la formule avec un ou deux guides.

Deux guides permettent d’avoir un accompagnateur qui randonne avec nous et un "cuisinier-chauffeur" qui nous approche des départs de rando en 4X4 puis nous rejoint à midi et le soir.

Le prix par jour dépend du nombre de personnes dans le groupe (en haute saison, on est regroupé avec d’autres) ; il comprend tout (eau, nourriture, essence, guides, équipement pour la nuit).


Nous avons choisi 3 nuits / 3 jours avec 2 guides. Nous étions regroupés avec d’autres personnes (pas toujours les mêmes) pour un total de 8 touristes, tous Français. Ceci a substantiellement fait baisser le prix de l’excursion, sans que ce soit gênant !

29
oct

Au réveil, nous découvrons notre environnement : en grimpant sur une "bosse" on voit le camp dans son abri sous roche et de l’autre côté, l’immensité du désert. Mais pas un désert de dunes et de sable, non, un désert parsemé de rochers tourmentés aux couleurs chaudes.

Nous partons en voiture sur quelques kilomètres pour approcher de la randonnée prévue par Metab. Nous passons dans un canyon et débouchons de l’autre côté à proximité d’une source, où les bédouins viennent faire boire leurs animaux quand il y a de l’eau.

Nous repartons à travers l’immensité sablonneuse et ventée. Au détour d’un rocher, ouah ! Ces affleurements sont bleus !

Nous grimpons sur un promontoire à proximité : de là, malgré le temps très brumeux, on devine les montagnes d’Arabie Saoudite, à une vingtaine de kilomètres.

Nous repartons et au lieu de contourner le massif, Metab nous emmène crapahuter entre les rochers multicolores pour le traverser : grandes dalles, canyons, petites escalades-désescalades, mini sîqs... Lui s’assure qu’on suit "à l’aise Blaise", nous on se régale ! Et c’est magnifique !

Enchantés par notre matinée, nous rejoignons Abdallah à l’ombre d’une falaise : les matelas sont installés, le thé est chaud et le repas est prêt. Ce sera l’occasion de poser mille questions à nos guides sur leur mode de vie… Ils nous répondent volontiers et toujours avec beaucoup d’humour.

Après un temps de repos, "en voiture Simone" !

C’est le moment de vous dire comment on rentre "dans" un pick-up Toyota (un Hillux, mais pas récent récent) à 8 touristes + 2 guides + les sacs + les réserves d’eau + les cagettes de légumes (parce que oui, Abdallah cuisine des légumes frais !) + la glacière pour les produits frais + le réchaud + la théière + les ustensiles de cuisine + les couvertures + les matelas + quelques outils + un oud (on n’est plus à ça près)...

La solution est simple : 2 à 4 personnes + l’oud dedans sur les sièges, tout le matos dans la benne, les couvertures et les matelas sur le toit avec 6 à 8 personnes par dessus ! Musique à fond, chants de Metab à tue-tête et "roule ma poule" ! Autant vous dire que, une fois passés un moment de surprise et les détails pratiques (heu, on se tient comment ?) cela nous a valu de bonnes tranches de fou-rire !

Et de là haut, la vue est superbe ! Et le confort meilleur que le dos d’un dromadaire ! Avec ce nouveau concept de méharée, plus personne ne voulait aller dans la voiture !

Abdallah nous dépose à proximité du "rocher vache". De là, nous repartons à pied : dans ce secteur, le sable est orangé et les rochers ressemblent à des bougies qui auraient dégouliné. Sous le sable accumulé, des affleurements de roches sont blancs. Au loin, la palette de couleurs est splendide, la lumière de fin d’après-midi y étant pour beaucoup.

Nous arrivons au camp, installé par Abdallah dans un abri sous ces roches tarabiscotées.

Il ne fait pas froid, et il y a moins de vent que la veille et le matin. Avant que la nuit tombe (vers 17h30). M. et moi repérons une petite cavité à quelques dizaines de mètres pour poser nos matelas quand ce sera le moment de dormir : Metab l’inspecte et valide...

Nous buvons le thé pendant qu’Abdallah prépare le repas (il ne veut pas qu’on l’aide, préférant gérer sa petite cuisine). Il sort des grilles de barbecue : ce soir, c’est poulet grillé et pommes de terres aux légumes cuits à l’étouffé. On ne sait pas combien de temps ça a cuit, ni ce qu’il ajoute comme herbes, mais c’est fondant et parfumé à souhait ; un régal !


Nous nous couchons relativement tôt sous un ciel étoilé dans lequel nous ne reconnaissons rien, mais tant pis. Avant de dormir, nous aurons la chance d’admirer quelques magnifiques étoiles filantes ! Le top !

Bilan de la journée

Immersion totale au delà de nos attentes, que ce soit pour la beauté des paysages ou pour le choix et la diversité des randonnées ! 💗

Sans parler de la qualité des échanges avec nos guides et les membres du groupe. 👍

30
oct

Ce matin, 4 de nos compagnons de voyage nous quittent. Abdallah les reconduit au village et il en profitera pour faire un ravitaillement, pendant que Metab nous emmène, à pied, visiter quelques incontournables du Wadi Rum.

Une source, tout d’abord : cet endroit est improbable, avec ses fougères et palmiers. Il est tôt, il n’y a encore personne. C’est très chouette.

la végétation s’accroche aux parois "humides" 

Après une assez longue marche dans le sable, tout seuls (enfin à 5) au milieu du désert, nous rejoignons une "dune", ou plutôt un "tas de sable" adossé à un rocher. Cet endroit est très très touristique (trop de monde = peu de photos…).

photo de gauche : au loin, on voit le village de Rum

Là, nous récupérons 6 nouveaux venus dans notre groupe : nous voilà donc 10 !

Les nouveaux venus sont un peu perplexes quand on leur dit que oui, on va tous rentrer "dans" le Toyota… Ils vont vite s’apercevoir que ça fonctionne, car nous ne marcherons pas beaucoup en cette fin de matinée pour finir de visiter les "grands classiques". Dans cette grande falaise s’enfonce un très joli petit canyon, orné de pétroglyphes… mais nous y sommes à la queue leu leu (donc pas de photo du canyon)...

Après le repas, nous rendons visite à ce "berger" et son troupeau de dromadaires, puis nous repartons en 4X4 vers ce rocher champignon.

"pâturage" pour dromadaires ...  

Vers le milieu d’après-midi, nous crapahutons un peu entre des massifs de rochers blancs et arrondis et nous grimpons jusqu’à un point de vue beaucoup moins fréquenté que les autres "spots".

Au milieu de ce massif, on aperçoit une petite arche, et plus loin, une grande. Là, la foule est de nouveau nombreuse… et fait la queue pour monter au sommet. Du coup, cela ne nous fait même pas envie...

En fin d’après-midi, nous grimpons à nouveau sur un point haut pour admirer le coucher du soleil. De l’autre côté, on peut voir l’endroit choisi pour la nuit : Abdallah installe le camp.

le soleil décline doucement 

Ce soir, nous disons au-revoir aux deux personnes arrivées en même temps que nous (qui avaient choisi "2 nuits / 2 jours")… et un peu plus tard, 2 autres viendront nous rejoindre. Le groupe reste à 10.

Abdallah a installé les matelas, allumé le feu et fait chauffer le thé. M. et moi repérons un petit abri un peu plus loin pour la nuit et y installons nos petites affaires.

installation du camp pour la nuit 

Le vent est tombé, le temps est moins brumeux : après le repas, M. installe l’appareil photo sur un petit promontoire face au campement et photographie le lieu… et le ciel ! 💗

il est temps d'aller se coucher... sous ce beau ciel étoilé 

Il fera encore quelques photos vers 3h du matin, en pose longue (d’où cette impression de "jour" sous le ciel étoilé).

vue de notre "lit" ... Metab dort vraiment à la belle étoile !

Bilan de la journée

Nous avons vu un aspect différent du Wadi Rum, celui que "tout le monde" voit, plus varié, mais, beaucoup trop fréquenté à notre goût. Normalement, Metab place cette journée en premier pour un séjour "crescendo", mais là, en haute saison, avec les groupes qui se succèdent, pour nous ce ne fut pas le cas. Heureusement, on reste un troisième jour qui sera plus "sauvage".

Comme d’habitude, la soirée fut fantastique 💗

31
oct

Troisième et dernier réveil sous un abri rocheux…

Nous repartons vers le sud du désert, d’abord en voiture, puis à pied dans des canyons. Deux membres du groupe ne se sentent pas à l’aise sur le toit et s’excusent de "squatter" l’intérieur du véhicule : pas de quoi ! Tous les autres préfèrent voyager en hauteur et à l’air libre ! 👍 De la même façon, ils sont moins enclins au crapahutage… Metab s’adaptera, trouvant des parcours où l’on peut au choix, traverser les massifs par les sentiers rocailleux ou contourner en voiture avec Abdallah.

Nous revoilà sur un promontoire face au sud : le ciel est beaucoup moins brumeux et nous apprécions mieux la vue sur les montagnes de la frontière Saoudienne.

Nous repartons en crapahutage vers le lieu de rendez-vous pour midi, toujours en admirant les couleurs incroyables de roches !

Après le repas, nous aidons à ranger (l’aide de M. est bienvenue pour arrimer la dizaine de matelas sur le toit du 4X4), puis nous faisons un petit tour à proximité, entre ces drôles de plantes, dont les fruits ressemblent à de petits melons. Metab nous explique que c’est extrêmement amer et immangeable, sauf pour les dromadaires.

Nous revoilà repartis à travers le sable jaune, puis orangé, face à ces impressionnantes falaises.

Nous poursuivons à pied, entre dunes et rochers, pour grimper jusqu’à un nouveau point de vue. On redescend de l’autre côté, où le sable est rouge cette fois.

Le soleil décline, nous nous dirigeons vers le campement du soir, ça sent un peu la fin pour nous…

Nous remercions chaleureusement Metab et Abdallah pour ces 3 jours passés en leur compagnie et nous repartons vers le village de Rum avec un membre de leur "tribu" venu nous chercher en 4X4. Sur le trajet, l’heure du coucher du soleil approche : il nous propose un stop près d’une petite dune que nous gravissons juste à temps pour voir le ciel flamboyer et le soleil disparaître derrière les montagnes du désert.

Cette fois, c’est bien fini, il faut partir. Nous arrivons de nuit sur le parking où nous trouvons Atallah pour le payer. Tout se fait oralement : vous étiez 2 pour 3 jours 3 nuits ? combien de personnes dans le groupe ? Ok, ça fait tant, ça va ? Ça va ! Nous le remercions à son tour pour le beau séjour que nous avons passé et le concept de ses excursions et cette fois, nous partons pour de bon.

Nous roulons 80 km, de nuit, sur l’autoroute, vers notre hôtel un peu au sud d’Aqaba : le contraste est terrible !

Bilan du Wadi Rum

Exceptionnel. 💗

Nous redoutions un peu que notre choix de 3 nuits 3 jours soit un peu long et qu’on ne marche pas assez. Alors c’est vrai que le 3ème jour était un peu "frustrant" côté rando, mais à défaut d’une belle ascension, Metab a réussi à nous faire découvrir un aspect encore différent du désert.

En revanche, aucun regret sur la forme choisie (itinérante avec 2 guides). Les soirées, nuits et petits matins étaient des moments inoubliables et ces 3 jours pleins nous ont laissé le temps d’apprécier, avec un vrai sentiment d’immersion !

1
nov

La veille au soir nous sommes installés pour 2 nuits dans un hôtel à une dizaine de kilomètres au sud d’Aqaba, tout au bord de la Mer Rouge.

Après le petit déjeuner pris au bord de la piscine, nous allons louer un équipement pour aller admirer les poissons dans la mer rouge.

Équipés de notre néoprène fine, palmes, masque et tuba, nous traversons la route, puis la plage et hop, à l’eau. Sur les conseils de l’employé de l’hôtel, nous longeons une ligne de bouées vers le large et après quelques dizaines de mètres (allez, peut-être 100 m), ouaouh ! Nous voilà dans l’aquarium !

Nous restons ainsi une bonne heure dans l’eau à admirer les fonds marins (très peu profonds à cet endroit) et les poissons tous plus beaux les uns que les autres.

Nous sortons et nous reposons un peu sur la plage, observant pèle-mêle les touristes en maillot de bain (comme nous), les plongeurs bouteille, les locaux (dont des femmes en burkinis) : tout le monde cohabite sans souci, il n’y a pas foule et l’atmosphère est même très calme et paisible.

Nous retournons pique-niquer sur notre petite terrasse à l’hôtel, puis retour à la mer pour encore une grosse heure dans l’eau avant de rentrer.

En milieu d’après-midi, nous prenons la voiture vers Aqaba, histoire de "visiter" un peu la ville. Rien d’extra-ordinaire. Nous nous baladons un peu au hasard dans le centre animé.

vue sur la ville depuis les hauteurs ;  la plage d'Aqaba le soir

Nous dînons dans un chouette resto, sur une petite terrasse. L’accueil est formidable et le repas de poissons très bon.

Al-Shami

Dans une petite rue derrière la mosquée. Le rez-de chaussée est assez impersonnel : il faut monter au premier et demander une table sur le balcon (tout petit : nous avons attendu en sirotant un jus de fruit à l’intérieur). Très bon accueil et très bons plats de poissons ; portions généreuses comme souvent en Jordanie.

Bilan de la mer rouge et d’Aqaba :

La ville a peu d’intérêt touristique et est bruyante (parce qu’animée, ce qui n’est pas désagréable en soi !)

Choisir un hôtel au bord de la mer, à 10 km au sud de la ville pour être au calme. 👍

Bien sûr, aller voir les poissons !!! 💗 De multiples propositions existent (en bateau ou depuis la plage, en snorkeling ou en plongée bouteille…) ! Nous aimons être indépendants, donc nous avons fait "au plus simple".

À faire pour se reposer après Petra et le Wadi Rum !…

2
nov

Nous profitons encore de la terrasse ensoleillée pour un bon petit déjeuner avant de prendre la route pour une longue étape : il s’agit de remonter vers le nord, jusqu’à Amman !

Lors de la préparation, j’avais envisagé 2 possibilités, à choisir selon nos envies :

- la route dite "de la mer morte", qui permettait quelques arrêts au sud pour randonner encore dans des wadis ou sîqs (fiche rando repérée ici : https://familyinjordan.com/2018/01/24/fiche-rando-trail-le-wadi-numeira-alias-le-water-petra-magique-et-facile/)

- la route dite "du désert" (route 5, à ne pas confondre avec l’autoroute du désert empruntée par les camions, non merci 👎 ), qui part un peu vers l’est, donc plus longue, mais qui permet la visite des châteaux du désert.

Nous sommes vendredi (équivalent du dimanche), ce qui laisse prévoir pas mal de locaux dans les wadis et la route de la mer morte est coupée au nord à cause du flash flood qui a emporté un pont fin octobre. Le choix est donc vite fait : va pour le désert !

Une fois dépassée la ville de Ma’in, la route se déroule, sans fin, au milieu d’un désert plat et austère. Nous sommes seuls la plupart du temps. Parfois, nous croisons un camion. Ou un troupeau de dromadaires. On roule bien, à bonne allure.

Au bout d’une ou deux heures, apparaissent des panneaux : Iraq 300 km, Syria 150 km, OK… Ben on va pas y aller, hein ! ... Peu après la bifurcation vers la frontière saoudienne (à une trentaine de kilomètres), nous arrivons à destination.

Nous avons décidé de visiter la Réserve d’Azraq.

Celle-ci est gérée par la RSCN (donc entrée payante à 8 JD / personne) qui tente de préserver cette zone humide, réservoir important de l’alimentation en eau du nord du pays et lieu de retrouvailles des oiseaux sur le chemin des migrations.

Après la visite d’une petite expo (qui gagnerait à être mieux mise en valeur), on sort, et alors que 1/2 heure plus tôt nous avions sable et cailloux pour seul horizon, nous nous retrouvons au milieu de ça :

Le parcours sur les passerelles n’est pas bien long et quelques jeunes visiteurs locaux squattent un observatoire avec musique à fond… Nous ne verrons donc pas d’animaux hormis les poissons… dommage…

Azraq abrite aussi l’un des "châteaux du désert". Celui-ci est très en ruine, donc nous nous contenterons d’en faire le tour et nous reprenons la route, vers l’ouest cette fois.

Après quelques kilomètres, nous choisissons la route "sud" en direction d’Amman. Nous sommes régulièrement survolés par des avions militaires : proches de la frontière Syrienne on sent que la zone doit être "sensible", même si pour nous, touristes, cela ne change rien.

Notre halte suivante est pour le Qasr Amra, encore un "château du désert". Celui-ci date du 8ème siècle et renferme de superbes fresques, représentant essentiellement des scènes de chasse ou de bains. Il est agrémenté d’un puits relié au bâtiment.

Nous avons bien aimé cette visite !

Et c’est reparti vers l’ouest : je guette le château suivant, devant lequel nous passons finalement sans nous arrêter. Nous avons hâte de rejoindre Amman après cette longue journée de route.

Nous entrons dans la grande ville en fin d’après-midi et il nous faudra presque une heure pour rejoindre notre hôtel, situé sur l’une des collines de la ville tentaculaire !

Caravan Hôtel

Hôtel familial, dans un quartier résidentiel calme, proche de la mosquée King Abdullah.

Nous l’avions choisi pour son calme, la possibilité de se garer (gratuitement, dans la rue) tout en pouvant rejoindre la ville basse à pied (bon ok, il faut marcher ! mais nous aimons ça ! )

Chambre simple mais propre et pas trop petite. Accueil très chaleureux.

Le petit déjeuner se prend au dernier étage avec une jolie vue sur la ville, ce qui ne gâte rien !

Notre premier contact avec la ville, ses rues pentues et ses nombreux escaliers se fera de nuit (qui tombe vers 17h30) pour trouver un resto pour le soir.

Bilan de la journée

La réserve d'Azraq, pas encore bien mise en valeur (et bien menacée par les sécheresses à répétition) est intéressante et surprenante dans cet environnement désertique.

Si on a le temps, l'intégrer avec les châteaux du désert à un retour vers le nord par la route 5 constitue finalement une bonne journée.

Par contre, pas sûr qu'un aller-retour soit une priorité lors d'un premier séjour en Jordanie (ou un séjour court).

3
nov

Nous prenons notre temps au petit déjeuner, bien agréable au dernier étage de l’hôtel, avec vue sur la ville et la grande mosquée King Abdullah voisine. Nous plions bagage, chargeons la voiture que nous laissons garée dans la petite rue tranquille à côté de l’hôtel.

En milieu de matinée, c’est parti pour une grande balade à pied. Nous commençons par nous diriger vers la ville basse en descendant par des ruelles-escalier bien sympas.

Et nous remontons sur la colline voisine, vers la Citadelle. Là, nous pouvons admirer les vestiges romains de l’ancienne Philadelphie, mais aussi l’ancien Palais Omeyyade.

Le panorama sur la ville tentaculaire est superbe.

Après cette visite, nous redescendons d’un autre côté vers le théâtre antique, bien conservé. Nous grimpons dans les gradins et nous asseyons là un moment, à observer les allées et venues et l’animation de la rue en bas, tout en grignotant un petit en-cas.

Nous nous remettons en route vers les rues de la ville basse : le quartier est très traditionnel, vivant, grouillant de monde sur les trottoirs et embouteillé de voitures sur la chaussée. Il n’y a pas de souk à Amman, mais un marché dans des ruelles plus ou moins couvertes. Un peu plus loin, les bijouteries se succèdent par dizaines collées les unes au autres : c’est le "souk de l’or" !

Après un moment de déambulations, nous remontons vers notre colline résidentielle. Un café nous tend les bras pour un thé et une pâtisserie que nous prendrons sur une petite terrasse en bois, tout à fait moderne.

Nous rejoignons la rue de l’hôtel : ici les parkings sous abris couverts de panneaux photovoltaïques côtoient les églises orthodoxes et la très récente mosquée King Abdullah.

Notre curiosité nous conduit vers cette mosquée (où nous n’entrerons pas) et les tours modernes à proximité : nous nous retrouvons dans un centre commercial à peine terminé, où nous grimpons sur une terrasse pour une dernière vue sur la ville au coucher du soleil.

Nous récupérons notre voiture et nous dirigeons vers un resto repéré dans le guide et situé vers l’ouest de la ville. Petite balade dans le quartier avant d’aller dîner : nous avons le temps !

Vers 22h, nous quittons Amman vers le sud, rendons la voiture au loueur et sommes à 23 h à l’aéroport pour les formalités et l'enregistrement avant notre vol retour.

Bilan d'Amman

Souvent négligée lors d'un séjour en Jordanie, cette capitale n'a peut-être rien "d'exceptionnel", mais nous avons bien aimé nous y balader : pour voir les incontournables (vestiges archéologiques, ville basse "traditionnelle"), mais aussi pour flâner au hasard des rues. Y séjourner plus longtemps doit sans doute permettre de mieux connaître et appréhender le mode de vie de la majorité des Jordaniens !

4
nov

2 heures du matin : nous décollons à l’heure.

Nous atterrissons à 4h30 à Istanbul (mais 5h30 heure locale : ils ne passent pas à l’heure d’hiver en Turquie) : l’aéroport grouille donc encore plus qu’à l’aller puisque c’est le "petit matin". Après 3 heures d’escale, nous redécollons à 8h30 pour une arrivée à 10h30 à Genève après 4 heures de vol (oui, c’est à n’y rien comprendre : nous avions 2 heures de décalage horaire avec la Turquie, mais seulement 1 heure avec la Jordanie qui est plus à l’est). Notre fils vient nous chercher à l’aéroport et nous sommes rentrés pour midi à la maison.

• • •

La nuit blanche sera un peu difficile à digérer, mais tant pis : c’était le prix à payer pour ce beau voyage, dépaysant et estival en plein automne !

Bilan du voyage

Magnifique, étonnant, riche, varié, inoubliable…

Décidément, la Jordanie ne se limite pas à Petra ou au Wadi Rum. Même si ces deux lieux sont exceptionnels, la richesse historique du pays et la variété des paysages nous ont comblés.

Ajoutez un accueil chaleureux et de bonnes spécialités culinaires : l’ensemble donne un de nos plus beaux voyages.


Bref, allez-y !