Le VVDM a participé au MICI Tour organisé par l'AFA Crohn RCH à Toulouse, ce samedi 12 mars ! Au programme, des conférences notamment sur l'alimentation et les traitements ! En voici un résumé !
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C'est près d'une centaine de personnes qui été accueillies, ce 12 mars, à l'Hôtel Palladia à Toulouse, pour assister à une série de conférences sur des thèmes aussi variés qu'intéressants. Au programme de l'après-midi, l'Association AFA Crohn RCH nous avait concocté au menu :

  • un amuse-bouche pour entrée en matière par le Directeur de l'association, Alain Olympie.
  • en entrée, une présentation sur les manifestations articulaires orchestrée par le Dr Ruyssen-Witrand, Rhumatologue à l'Hôpital de Purpan, CHU de Toulouse,
  • en plat de résistance, "L'alimentation, quel impact dans les MICI ?" par le Dr Cyrielle Gilletta, Gastro-entérologue à l'Hôpital Rangueil, CHU de Toulouse,
  • et enfin pour le dessert, "les traitements d'aujourd'hui et de demain" par le Dr Patrick Faure, Gastro-entérologue à la Clinique Pasteur de Toulouse.

La moitié de l'équipe du Voyage vert de MICI (😅) est venue participer aux conférences sur l'alimentation et les traitements. En voici un petit retour, avec des infos scientifiques très récentes qui font avancer la prise en soins des patients et même la prévention face à la maladie pour TOUS !

Bonne lecture.

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Le Dr Gilletta a présenté son propos, de façon très accessible par trois interrogations pragmatiques :

Le rôle de l'alimentation dans la survenue de MICI ?

(donc avant même d'être concerné par le Crohn ou la RCH !, Ca concerne tout le monde !)

Grâce à des études scientifiques, principalement américaines, on sait aujourd'hui de façon certaine que "l'environnement" (au sens mode de vie) joue un rôle indubitable dans la survenue d'une MICI et que le risque de déclarer une MICI est accru par le tabagisme, la forte consommation de viandes rouges et la faible part alimentaire de fibres tels que les fruits et légumes.

Le point clé à retenir c'est que les grands "responsables" au niveau alimentaire qui augmentent le risque de déclencher une MICI sont les produits ultra-transformés ! Le pain industriel, les plats surgelés et/ou préparés, les pâtes à tartiner et autres fromages industriels sont en première ligne sur le banc des accusés.

La conservation des aliments et particulièrement la congélation ainsi que les additifs sont les principaux facteurs à prendre en compte. Concernant les additifs, un accent a été mis sur les émulsifiants et en particulier le carraghénane aussi appelé par son petit nom "E 407" ! C'est un épaississant souvent retrouvé dans les cordons bleus industriels, crèmes glacés, laits végétaux et autres produits à tartiner. A savoir que cet additif est autorisé, même en agriculture biologique, et le pallier est fixé à un taux compris entre 0 et 75mg/kg/jour par l'Union Européenne. A haute dose, le E407 majore significativement le risque de développer une MICI.

On sait aujourd'hui que l'alimentation modifie le microbiote (l'ensemble des micro-organismes) de l'intestin est que les produits d'origines végétales et les graisses insaturées sont plutôt favorables au développement de BONNES bactéries pour l'organisme contrairement aux produits d'origines animales et les graisses saturées (retrouvées dans les produits ultra-transformés !) peuvent causer des dommages, des inflammations et sont responsables du développement de mauvaises bactéries pour l'intestin.

Que manger avec une MICI ?

Lorsque l'on est atteint d'une MICI, l'important est d'adapter son alimentation à son niveau de symptômes. En cas de poussées, il est préférable d'éviter de manger ce qui crée des gaz et ballonnements pour laisser ses intestins au repos. En poussée sévère, un régime sans résidu est souvent conseillé (sans fibres végétales) mais est à limiter dans le temps. En effet, il est préconisé de réélargir son alimentation dès que possible pour éviter les carences. Cela est également valable pour les régimes spéciaux qui peuvent soulager les symptômes (FODMAPS, Sans gluten, sans lactose, etc.) pendant quelques semaines.

Une alimentation diversifiée et équilibrée est à rechercher sur le long terme.

A l'heure actuelle, la communauté scientifique n'a pas démontré de lien évident entre alimentation biologique et rémission même si on sait qu'une alimentation issue de l'agriculture biologique est plus riche en magnésium, en zinc et en oméga 3 et 6 favorables au microbiote.

Par contre, des études scientifiques récentes montrent un lien entre la consommation importante de viandes rouges et transformées, d'œufs et d'alcool ET des rechutes / apparitions de nouvelles poussées.

La nutrition peut-elle être considérée comme un traitement ?

Alors que les scientifiques ne se penchaient pas du tout sur cette question et que les médecins ne parlaient que très peu alimentation pendant les consultations de gastroentérologie encore récemment, aujourd'hui SCOOP !! NEWS !!!

L'alimentation commence à être considérée comme un traitement à part entière !

En effet, une étude israélienne (Levine A. et al., 2019) (!) publie des résultats plus qu'encourageants sur un régime le Crohn Disease Exclusion Diet (CDED) qui consiste à exclure certains aliments ( matières grasses animales, blé, produits laitiers, viande rouge ou transformée, émulsifiants, édulcorants) et à en privilégier (fruits et légumes), d'autres avec des aliments obligatoires journaliers à consommer : du blanc de poulet frais 150 à 200g, 2 œufs, 2 bananes, 1 pomme crue, 2 pommes de terre cuites vapeurs et réfrigérées avant ingestion.

Un indice inflammatoire alimentaire (IIA) a même été crée pour identifier les aliments à risque inflammatoire.

Lors d'un échange dans la salle, la question de la température de cuisson a également été soulevé, le Dr Gilletta a effectivement précisé qu'elle avait un rôle délétère à haute température comme les fritures contrairement au cuisson vapeur qu'on peut d'ailleurs retrouver dans le régime / traitement CDED !

Côté local, l'AFA forme des diététiciennes sur ces questions et mets à jour des informations sur MICI Connect.

Vive l'alimentation saine, équilibrée et de saison !

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Lors de son intervention, le Dr Faure a mis l'accent sur les objectifs thérapeutiques de la communauté scientifique et médicale aujourd'hui, à savoir

- sur le court terme, que les traitements répondent favorablement sur les symptômes des patients,

- sur le moyen terme, que les traitements permettent des rémissions de la maladie et que les marqueurs inflammatoires tels que la calprotectine fécale diminue,

- sur le long terme, que les traitements puissent aboutir à une cicatrisation des lésions digestives et une amélioration de la qualité de vie des patients.

Nous apprenons à travers sa présentation que les stratégies thérapeutiques individuelles ont évolué, plutôt traités par paliers progressifs allant du traitement le plus léger vers le plus lourd auparavant, aujourd'hui des traitements d'attaque précoces sont privilégiés.

L'utilisation des classes de traitements a également changé en fonction de leurs efficacité et de leurs effets indésirables notamment les corticoïdes qui sont de moins en moins utilisés au profit de traitements récents type anti-TNF ou mêmes des nouveautés type bio-thérapie.

Une évolution est aussi constatée dans les "formats" de traitements notamment Infliximab connu sous Remicade® qui existait uniquement en voie intra-veineuse et aujourd'hui disponible en sous cutané ! Un confort pour les patients qui ne sont plus contraints d'aller à l'hôpital toutes les 8 semaines !

Il faut savoir que les résultats des études récentes montrent une évolution individuelle de la maladie avec une augmentation des complications avec 60% de patients concernés par des fistules ou sténoses.

En conclusion, les traitements utilisés aujourd'hui présentent peu d'effets indésirables même sur le long terme, avec des formes plus confortables pour les patients, une liste prometteuse de nouveaux traitements sont en cours d'essais cliniques avant une mise sur le marché et l'avenir tendrait vers la combinaison de traitements à prendre simultanément pour majorer l'efficacité. Des recherches sont en cours pour mieux prendre en soin les complications telles les fistules. Quant à la transplantation trans-fécale, elle reste à l'état d'expérimentation, de protocole avec une extrême vigilance car cette technique serait susceptible de provoquer d'autres maladies et de déstabiliser le microbiote ...

Affaires à suivre....

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Ce RDV était aussi l'occasion :

  • de rencontrer les bénévoles de l'AFA et notamment la coordonnatrice régionale, Any-Claude ! et de faire savoir notre envie de nous engager localement !
  • de découvrir le programme locale de l'AFA ci-dessous
  • et enfin de pouvoir feuilleter le guide de voyage pour lequel Jérôme a contribué avec ses témoignages de voyages vélo, randos, etc. commandable sur le site de l'AFA, ici https://www.afa.asso.fr/mediatheque/boutique/brochures-et-carnets/guide-voyage/

C'est tout pour le moment ! Bisous ! et manger des fruits !

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