SEJOUR DANS LE MASSIF DE BELLEDONNE

Lors de mon enfance, j'ai souvent séjourné à la montagne l'été avec mes parents. A cette période, je n'aimais pas marcher, c'est un plaisir que j'ai appris à comprendre et ressentir une fois adulte.

La marche, c'est l'une des nombreuses passions que je partage avec mon compagnon Paul et avec lui, j'ai après de nombreuses années retrouvé le chemin des montagnes.

Cela a commencé en 2021 lorsqu'avec ses parents nous sommes tous les quatre partis à Thollon-les-mémises, station alpine située au dessus d'Evian-les-bains et du Lac Léman. Il faut savoir que Paul partage cette passion avec sa famille depuis tout petit et que l'une des activités qu'il partage avec son père est la pratique des Ultra Trails en montagne. Ces courses sont ainsi pour eux le moyen de se dépasser, d'affronter les sommets tout en découvrant de nouvelles belles régions dans les Alpes.

Cette année 2022 était particulière, elle a été la première où nous sommes partis à deux en montagne.

Cette fois-ci, nous avons eu pour destination et objectif le trail de "l'échappée belle", Paul en tant que participant et moi-même à l'accompagner. La course a eu lieu au milieu de notre séjour, il s'est ainsi divisé en deux parties : la première semaine pour se préparer au Trail et s'acclimater, la deuxième partie pour davantage visiter et marcher avec moins de pression.

L'occasion de découvrir les massifs de Belledonne près de Grenoble en Isère, un massif réputé difficile car rocailleux mais magnifique.

Qui dit Trail, dit entrainement ! Paul a une particularité, il s'entraine toute l'année à la musculation et il a une bonne hygiène de vie, mais il fait peu de cardio. Les premiers jours en montagne sont cruciaux mais servent pour lui avant tout à réhabituer ses muscles aux dénivelés et retirer le maximum de courbatures.

C'est pourquoi, dès le lundi nous avons fait notre première randonnée, direction Val Pelouse pour atteindre le refuge de la Perrière.

Sur place, nous avons eu la mauvaise surprise de constater que la route en lacet était coupée par des arbres, nous avons donc dû commencer par faire 5km de marche sur du goudron pour pouvoir atteindre le parking de Val Pelouse et le début des sentiers, une libération après cette marche monotone.

La vue était incroyable, à couper le souffle ! Le sentier grimpant nous a mené vers les crêtes jusqu'au refuge de la Perrière qui culmine à 1832m d'altitude.

Pour moi, cette première journée de marche a duré 3h45 pour 16.4km de distance et 770m de dénivelé.

Paul a continué de marcher après le refuge pour grimper jusqu'au col de la Perrière, il a marché 21.2km et 1239m de dénivelé.

Cela a été une première randonnée sur les hauteurs qui nous a offert beauté et douleur (mais avec plaisir).

Après deux journées de randonnées, les courbatures de début de séjour étaient bien présentes, une pause s'est révélée nécessaire (il faut toujours penser au repos des muscles pour mieux repartir).

Nous en avons profité pour visiter les villages autours de notre lieu de vie.

Au programme : Allevard, Pontcharra, La Terrasse, Goncelin, etc... Une bonne virée en voiture pour découvrir les environs.

C'est notamment au dessus de Pontcharra que nous avons pu admirer la Tour d'Avalon, laquelle offre une belle vue sur les montagnes.

Le vendredi de cette première semaine, pas de randonnée mais départ direction Aiguebelle pour récupérer le dossard de Paul pour la course "la Traversée Nord", 84km et 6100m de dénivelé de l'Echappée Belle. Cet Ultra Trail est considéré comme l'un des plus durs du pays, réputé pour ses paysages de folie mais aussi ses terres de pierres difficiles à dompter !

Nous sommes restés tranquille la veille du départ de la course, car c'est un réveil à 4h45 le samedi matin qui nous a attendu pour aller à Fond-de-France, point de départ de la course qui débutait à 6h.

Après un départ sur les chapeaux de roues (sans trop m'étendre, je dirai juste que la course a d'une certaine façon débuté "avant" le top départ, de quoi faire s'emballer le palpitant de beau matin), j'ai suivi Paul le long de son parcours à l'aide du site internet de l'Echappée Belle. En effet, chaque participant est scanné aux différents points de passage, un moyen de suivre l'avancée de chacun. J'ai à plusieurs reprises parlé à Paul au téléphone, j'ai pu constater la difficulté de cette course qui aura mis ses nerfs à rude épreuve.

Mais malgré les difficultés, les doutes, Paul a tenu bon et a réussi à terminer la course.

Il est arrivé à Aiguebelle à 11h30 le dimanche matin, après une nuit blanche dans les montagnes (seules 20mns de sommeil se sont frayées un chemin pour s'imposer malgré lui et le faire sombrer avant de repartir de plus belle) . Nous nous sommes retrouvés sur la ligne d'arrivée à Aiguebelle où il a pu sonner la traditionnelle cloche marquant la fin de la douleur. Je l'ai accueilli avec beaucoup de fierté, il l'a fait!

L'Echappée Belle, de superbes paysages, de la souffrance mais aussi beaucoup de courage, bravo !

Pendant la deuxième semaine, nous avons repris les randonnées avec Paul en allant vers le lac du Léat.

Nous sommes monté à près de 2000m d'altitude vers le chalet de la Fouetterie. Nous nous sommes arrêté au bord du lac (plus proche de la taille d'un étang tant il faisait chaud cet été), à admirer les libellules voler avec grâce.

Nous avons ensuite poursuivi notre montée à la recherche du chalet, nous sommes passé près de la caravane d'un berger vivant avec ses chiens dans les hauteurs, il n'y avait pas plus authentique !

Sentiers de sous-bois, puis pâturages et pierres roulantes, nous en avions pour tous les goûts !

Au final, ce jour là j'ai marché 12.2km et 941m de dénivelé en 3h35 de marche.

Une belle randonnée à admirer les troupeaux de moutons dans la montagne et faire de belles rencontres de randonneurs au petit refuge du bout en redescendant.

La fin du séjour approchant, nous avons fait une dernière grande randonnée au départ de Pré Raymond pour aller direction le refuge de la Pra, créé en 1886. Ce refuge habité est assez réputé et siège dans un superbe endroit.

Après une montée jusqu'à 2186m d'altitude en 2h20 pour moi, débutant par des sous-bois, puis des alpages et en longeant le magnifique Lac du Crozet, j'ai retrouvé Paul (qui est monté en courant en 1h33) au refuge pour y manger, mon premier repas de refuge de montagne.

Au menu, omelette au chorizo et fromage du Vercors, ainsi qu'une crêpe salée au jambon et fromage avec ses crudités, un régal bienvenu après s'est dépensé comme nous l'avons fait ! Et en prime, nous avons eu droit à une vue à couper le souffle de la terrasse du refuge.

Après ce festin, nous avons repris notre chemin pour redescendre en compagnie de randonneurs adorables, non sans s'arrêter au lac du Crozet pour que Paul se baigne dans ses eaux translucides. Un moment épic et drôle dont on se rappellera !

Au final, nous avons marché 14km et 902m de dénivelé, une bonne journée de marche pour clore ce périple.

Et voilà, nous sommes actuellement sur la route du retour et déjà nous ne voyons plus nos belles montagnes dans notre champs de vision.

Ce fut le deuxième été pour moi à venir dans les Alpes, et je crois bien que je les aime de plus en plus.

Merveilleuses, parfois cruelles et difficiles, elles se respectent et sont à aimer tel un trésor, le trésor de notre Terre.

Au cours des deux semaines, nous avons cumulé kilomètres et dénivelés, visites et dépaysement au grand air.

Ce n'est pas un adieu mais un "à bientôt", sans aucun doute !

Pour finir, j'aimerais dire merci. Merci à mon amour de partager cela avec moi ❤️

Merci à la vie aussi de me permettre de voir cela, car dans ce monde de folie, il reste une parenthèse de paix et de partage, de bonheur simple et vrai. Merci et à la prochaine !