La fabuleuse histoire de notre non-travail à Melbourne !
Février 2019
3 semaines
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Alors que la Tasmanie promettait être l'Eldorado du picker étranger, il n'en fut rien et nous rentrons sur le Mainland avec plus un sous en poche. Il nous a donc fallu trouver un travail pour être sûr de finir tranquillement notre roadtrip. Bien que le Victoria soit une région très agricole, il y a bien moins de travail que dans le Queensland. On espérait tout de même trouver du travail dans les magnifiques vignobles de la Yarra Valley mais les agences de travail avait déjà tout raflé. Après quelques espoirs auprès d'un éleveur bovin, on sentait le vent tourner... On va devoir accepter de monter jusqu'à Shepparton, chef lieu de l'escroquerie. Les salaires sont très bas, les conditions de travail terribles et les travailleurs doivent passer par des "contractors" qui se garde précieusement une partie des revenus. Le plan parfait en somme !

Désespéré, on tente le coup auprès de Spiro, un contractor grec aussi loubard que fiable mais plutôt sympa. Il nous trouve du boulot au ramassage de poires et dans une ferme qui fournirait des accommodations. Arrivé sur place, la réalité nous rattrape. Il s'agit d'un camp où vivent plein d'indiens et avec eux, leur hygiène légendaire. Même au fin fond du Cambodge c'était plus clean.

Mais parmi ce joyeux bordel, nous rencontrons une équipe de français. Dès le 1er soir on est à l'apéro et on se dit finalement qu'on aurait pu tomber sur pire. Et heureusement que l'on aura cette ambiance car le travail est affreux. Si ce n'est conduire un tracteur, le reste de la journée est ennuyante et éprouvante. Nous devons remplir des "bins", des grosses caisses de 400kg pour gagner... 35$ ! Quelle blague. On est loin de nos blueberries payée 2$ le kilo. On fait donc des allers-retours sur des échelles pourries (l'une d'elle à lâché quand j'étais en haut) pour remplir des sacs d'une vingtaine de kilos. Pour espérer une journée de travail correcte, il faut donc enchaîner 5 bins ce qui représente finalement que 2 tonnes de poires ! La motivation est donc palpable et notre seul carotte sera la promesse de Spiro de changer de ferme.

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Chose promise, chose dûe, Spiro nous envoi dans une nouvelle ferme à Cobram. Là-bas aussi un camp de fortune nous attend. Le 1er jour nous nettoyons tout à fond et installons un super espace de vie. Finalement c'est comme arrivé au camping entre potes. Et concrètement ça restera le camping. L'opportunité de se faire de l'argent étant irréaliste, on se contentera de faire la fête... et aussi de jouer à la coinche ! On a carrément créé un tournoi international à Cobram qui va occuper le clair de notre temps. Fondamentalement, nos journées s'organisent ainsi : travail pendant 2-3h le matin (histoire de couvrir les dépenses du jour), sieste, coinche, puis coinche mais accompagné d'un peu de goon ou un quelconque breuvage.

Finalement ce temps accordé au travail n'a été qu'une excuse pour rester avec cette famille que l'on s'est trouvée à l'autre bout du monde. Chacun a sa place et son rôle dans le groupe. Notre camp devient finalement un foyer où tout le monde s'y sent bien. Comme quoi, il en faut peu pour être heureux. Et après avoir traversé une partie de l'Australie, le fait de ramasser des poires dans un camp digne de Mad Max est le meilleur des plans. C'est donc sans regrets que nous partirons avec les poches encore plus vides qu'en venant mais avec la tête remplie de bons souvenirs.

A chaïmaa, Gouty, Zoé, Ludo, Raph, Max, Romain, Camille, Simon, Florian et of course, Mickael ! La Pear Coinche Dream Team <3