Janvier 2019
15 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Ce soir nous sommes dans l'attente. Après un détour auprès d'un bar et dans l'appart au 28e étage d'un ami allemand, nous rejoignons notre van. Pas de freecamp dans la plus grosse ville d'Australie alors on se fait discret et on dort dans la rue. Au plus proche de l'aéroport. Demain c'est le D-Day, la mère et la sœur débarquent au pays des kangourous ! J'ai hâte et en même temps j'espère qu'elles vont tout aimer car je veux qu'elles aient un souvenir indélébile de ce voyage.

Après un réveil aux aurores elles sont là sous nos yeux ! Ça fait bizarre, 3 mois sans se voir et on se retrouve comme d'un rien à l'autre bout du monde. C'est toujours aussi surréaliste de voir quelqu'un que l'on connait dans ce pays (Chlodins ❤️). Les 2 me regardent comme un mirage et on dirait qu'elles cherchent à savoir si quelque chose a changé. Elles seront pas déçues, je suis fidèle à moi même ! Je fais les présentations avec Duuude et le feeling semble passer même si ça leur paraît tout petit pour vivre. Elle s'y feront, leur maison ambulante les attend dans 3 jours. Ma mère est déjà au taquet en nous affirmant qu'elle ne peut pas s'arrêter au "pick-up express" car... Elle n'a pas de pick-up ! Toujours aussi bilingue. Ça promet !

Allez c'est parti, Blue Mountains nous voilà ! (Après la 1ere family box de MacDo, ma sœur est déjà aux anges)

2

Après avoir quitter l'horrible zone industrielle de Sydney, nous voilà dans le genre de décor naturel que je voulais montrer à ma famille. 1er stop aux Wentworth Falls où on se met en jambes avec une petite rando. On teste en même temps le niveau de marché des 2 dindes reconnues comme sportives légendaires. On fera donc la petite boucle ! Les paysage est à couper le souffle. L'immense étendue d'eucalyptus créent une brume bleutée qui couvrent la canopée. On marche à fleur de falaise, un petit plouf dans une retenue d'eau et on découvre la 1ere araignée pour ma sœur, et non des moindres, l'énorme Huntsman.

Découverte féerique ensuite pour ma mère : le supermarché australien ! Coles ! Prononcez Colèsse pour Micheeeeeele la bilingue (oui oui) et ses merveilleux banana bread, scones ou pancakes. On en profite aussi pour leur faire découvrir le cidre - très consommé ici. Ma mère s'acclimatera rapidement à cette culture !

RDV maintenant au Airbnb où notre hôte nous attend avec des "joeys", des bébés kangourous qu'elle a récupéré d'accidents et qu'elle nourrit au biberon. Une rencontre magnifique et tellement chanceuse pour le 1er jour en Australie. Notre bonne étoile est encore avec nous et le sera aussi pendant la soirée où on fête ENFIN Noël avec ma famille. Un grand moment de réconfort. Tout le monde se sent bien dans cette petite maison perdue dans les montagnes. Les 2 Pezzini s'écroulent de fatigue tandis que je guette le bushfire à 3km de nous ! SI l'indicateur passe au rouge, on évacue !

Le lendemain on continue à arpenter le parc. Balades, pique niques, lookout, petit marché local et même un magasin de bonbons est au programme. On découvre enfin les "3 sœurs", une curiosité géologique mascotte de la région qui vaut le détour. On fini la journée au Lincoln's Rock, un immense rocher qui s'avance dans le vide et donne l'impression de surfer sur la forêt. Ça sera aussi le plus beau coucher de soleil qu'on fera en Australie. Le soleil rougeoyant colore la vallée et réchauffe les cœurs, comme ce cidre qui plongera ma mère dans les bras de Morphée. C'est le début d'une longue histoire de narcolepsie en Australie !

Aujourd'hui on part aux aurores aux Jenolan Caves, parmi les plus vieilles grottes du monde. Nous sommes seuls sur cette "tourist drive" qui mérite des louanges. Une route en lacets au cœur de la forêt où il nous faut nous arrêter pour céder le passage aux wallabies. Les grottes sont quant à elles somptueuses et nous sommes à la limite de la spéléologie. Nous repartons pour un pique-nique en tête-à-tête avec les petits kangourous avant de quitter ce lieu magique pour revenir à Sydney. Du début à la fin, et du plus haut au plus profond, les Blue Mountains ont été fabuleuses. Les filles peuvent repartir maintenant que je me souviendrai de ce voyage toute ma vie.

3

Retour en ville ! Ce n'est pas notre tasse de thé avec ma Salomé mais on est quand même heureux d'enfin y mettre un pied. Pas de temps à perdre, on part pour le centre-ville le soir même. On passe par les bontanic gardens et on rigole à constater l'émerveillement de ma sœur pour tous les animaux "communs" que l'on croise, et l'horreur de ma mère face aux énormes chauves souris qui peuplent la ville. Elle craint pour les 3 cheveux qu'elle a sur le caillou ! On découvre ensuite le fameux opéra. Autant, durant la journée et sous la grisaille nous n'avions pas été convaincus, autant dans de bonnes conditions, il faut reconnaître qu'il a de la gueule. L'esplanade est toute illuminée et colonisée de bars. L'architecture du bâtiment est magnifiée par des spots lumineux et, au fond, l'Harbour Bridge et les bateaux dans la baie peaufine ce décor de carte postale. Ma sœur s'essaye à la photo avec son nouvel iPhone (you know) et se confond volontiers avec les chinois sur place ! On finira la soirée en buvant un coup en terrasse avant de savourer les services d'Uber qui ne se trouve "malheureusement" pas à Romans !

Le lendemain, la visite reprend avec ma soeur plus efficace qu'un guide Michelin. Et dire que mes amis m'appellent "tour operator", ils devraient la rencontrer ! On s'émerveille au marché des Docks quand le reste de la ville reste un peu fade. On est alors convaincu de quitter le centre ville et, pour la dernière journée de l'année on part à Bondi. Retour à notre 1er stop pour Salomé et moi. Ca fait bizarre ! Bondi et ses surfeurs est toujours aussi agréable bien que la Coastal Walk nous parait moins grandiose après les merveilles de la côte est. Toujours est-il que nous nous baignons à Bondi Beach le 31 décembre, un rêve qui n'a pas de prix.

Il est l'heure pour Salomé et moi de rejoindre nos amis de la ferme pour fêter le nouvel an comme il se doit. Notre ami allemand Eike nous a trouvé un spot super et inconnu du grand public. Quand on sait que l'esplanade de l'opéra ferme à 10h du matin quand le feu est tiré à minuit, on est aux anges. D'autant plus que nous avons vu sur l'opéra, le pont et la baie. On profite des retrouvailles avant de se prendre la radée du siècle. On trouve une grotte pour s'abriter mais il est déjà trop tard. Nous finirons évidemment par en rigoler. Voilà qu'il est déjà minuit et le 1er coup est lancé. Le même sur les 8 plateformes à la fois ! Le spectacle est grandiose et nous laisse sans voix. La baie de Sydney ainsi que toute la ville en devient magnifique et c'est cette image que nous garderons en mémoire.

4

Nous y sommes ! Le moment le plus attendu pour Salomé et moi : montrer les joies du roadtrip à ma famille.

First stop : Jervis Bay. Nous faisons la route doucement en passant par le Royal National Park et une cheese factory. Ici le paysage est très brumé et il fait frais. La route est agréable et on la clôture par un camping (après 500 coups de fils - ça sera toujours comme ça pendant la haute saison) dans Jervis Bay qui vaut le détour à lui seul. Et pour cause, il est rempli de kangourous ! Ce sont les premiers pour les filles. Quand ma mère garde un peu ses distances, ma sœur est aux anges et ses yeux brillent face à cette mascotte, consécration d'un voyage en Australie. Au final on les redécouvre avec elles car on peut s'en approcher de très près. J'ai enfin mon selfie avec l'un d'eux !

Le lendemain matin on fait un plongeon aux aurores sur Hyams Beach, une des plus belles plages d'Australie avec un des sables les plus blancs. Commence aussi un programme qui se décidera au jour le jour ce qui finalement nous coupe du rythme plus intense de Sydney et des Blue Mountains. Cela me permet de me rendre plus compte du moment chanceux que je suis en train de vivre. Toujours est-il que nous devons fuir quand la horde de touristes débarquent et on s'enfonce dans le parc pour une randonnée. Au bout, Steamers Beach. Merveille ! Ma mère et ma sœur nous lâchent avant et avec Salomé on va découvrir cette crique. Il n'y a que nous et on s'approprie complètement le lieu. Dans l'euphorie on se baigne avant d'être rattraper par un effleurement de méduse qui pique la fesse de Salomé ! (J'apprendrai aussi plus tard que le lieu est déconseillé de la baignade pour ses forts courants et la présence de requins). On retrouve donc rapidement les filles et nous faisons route jusqu'à Narooma. En chemin, nous dormons dans un camping bien glauque où les 2 aventurières en herbe ont peur de se faire dévorer par une araignée. On en profite donc pour commencer notre promotion des "free camps" et essayer de convaincre ma mère de dormir dans un endroit "pas prévu pour" et "sans toilettes".

Le lendemain matin est plus agréable. Narooma est une petite ville portuaire qui est réputée pour sa colonie de phoques à fourrures et ses raies pastenagues qui sont dans la baie. Et on a bien finit par les trouver ! Les phoques finissaient leur nuit allongés sur les rochers, comme si la mer les avait posés ici. C'est notre animal cool du jour ! Et pour cause, l'un d'eux s'est donné en spectacle en urinant 10 bons litrons devant le grand public. A croire qu'il avait bu la tasse. Plus loin, le long du marché des pêcheurs, nous apercevons des pélicans ainsi que les raies. Immenses (2m d'envergure) et gracieuses, on dirait qu'elles volent dans l'eau. Elles portent bien leur nom en Australie : smooth ray.

Cap ensuite sur Lakes Entrance et le Victoria ! Un état de plus au compteur. Et en pensant la frontière, la nature change. Bien que toujours dans la forêt, celle-ci est plus méridionale, les couleurs sont plus claires et chaudes et le mercure monte doucement. On coupe à travers une tourist drive pour s'enfoncer complètement dans cette garrigue. Au bout, les arbres s'ouvrent pour laisser place à une immense plage. Nous entrons dans Lakes Entrance et les wetlands du Gippsland. L'eau est partout dans ces marais et on en profite pour convaincre ma mère de dormir au bord d'une rivière. On installe notre camp, faisons une bonne bouffe et ma mère fera même un peu de lessive avant de l’étendre sur un fil attaché à nos vans. La vie de gitane l'a rattrapé ! Aurait-elle réellement le passé de hippie qu'on s'imagine depuis qu'on est gamins avec mes frangins ? En tout cas, hippie ou non, le coucher de soleil amène de bonnes ondes et je me rends compte que je pourrai bien dormir n'importe où que je m'y sentirai bien.

Ce matin on se lève avec un objectif : voir des koalas. 2e emblème de l'Australie, il faut que les filles en aperçoivent un. Et par chance, nous avons Raymond Island à portée de tir. C'est une minuscule île volontairement laissé à l'état sauvage pour qu'une colonie de koalas puisse s'y développer. Selon notre guide cela fonctionne car ils prolifèrent, à tel point qu'une partie a dû être expatrié. C'est ce que nous verrons après les 2 ou 3 pâtés de maisons quand nous tombons sur une aire d'eaucalyptus. Bingo ! Ma mère en repère un puis un second plus loin. Avec son sac à dos rose et son chapeau orange, on la renomme Dora. Mais avec une vue d'aigle ! Ca n'en finit pas, elle en trouve toujours un autre. Ces nounours sont aussi beaux que lors de notre 1ere rencontre et je crois que ma mère et ma soeur partagent ce sentiment. Elles les trouvent trop marrants et Salomé retombe en enfance agissant comme une petite qu'on amènerai à Disney ! Ma mère, quant à elle, est amusée d'apprendre que le fait de manger autant d'eucalyptus leur a grillé les neurones. Ils sont en réalité défoncé, ce qui explique mieux leur 22h de sommeil quotidien. Et en plus, ils ont le cerveau de la taille d'une noix ! Mais le moral des troupes retombent quand la chaleur monte, avoisinant les 40°C. Elles n'ont pas encore l'habitude ! On prend la route du retour que les koalas nous indique. Nous en verrons tout de même 23 au total !

C'est tout content qu'on se dirige vars une étape cruciale du raodtrip : le Wilson Promontory. Le parc national préféré des Melbourne Siders. Ce soir c'est camping et surtout "dutch", le jeu de carte où je suis imbattable et où ma sœur pète systématiquement un câble. Pas manqué, ça part en insultes, en morsures mais ça finit en rigolant.

Le lendemain on explore donc ce parc où l'on espère croiser un wombat, une espèce de mini ours trop mignon. Le décor est superbe. On roule à travers un gigantesque parterre de buissons avec l'océan en arrière plan. On s'arrête à Squeaky Beach, la "plage qui couine" où le sable est bel et bien grinçant. On quitte ensuite la côte pour rentrer dans le maquis. On retrouve un fabuleux mélanges de buissons, palmes et arbres caressant les nuages. Un "boardwalk" nous plonge dans la mangrove et la rainforest. Les filles ont adorés ce parc et le challenge est encore réussi ! Nous nous rapprochons de Melbourne petit à petit et nous dormons dans un camping avec vue sur l'océan. On s'essaye au jeu d'enquête que ma sœur nous a offert et qui occupera ensuite toutes nos nuits (ou aidera à les commencer pour ma mère). C'est aussi ce soir qu'on met en place l'idée de Salomé d'offrir à ma sœur une plongée avec les phoques (quelle belle-sœur exemplaire). Par chance, cette tour opérator s'est calmée et nous laissera organiser le jour suivant sans poser de questions.

A l'aube, on fonce donc vers Sorrento, pointe de la baie de Melbourne. Ma sœur pense qu'on va prendre le ferry. La surprise est parfaite d'autant plus que l'organisme de plongée est à côté du port. On lui annonce la nouvelle sur le parking et elle oscille entre joie et une petite touche d'anxiété. Finalement c'est l'impatience qui l'emporte. Ni une ni deux, on est sur le bateau et on apercoit déjà des dauphins. On fait une première mise à l'eau en plein océan sur un "galet" australien, une espèce de mur de roches au milieu de l'eau. La faune et la flore est au rendez-vous mais nous n'avonzss qu'une idée en tête : aller voir les chiens de mer. Nous arrivons sur ce îlot artificiel, conçu pour qu'une colonie puisse vivre loin de côtes en paix. Il en aurait fallu 3 pour contenir tous ces animaux. Il y'en avait peut être 50 ! On se rapproche au maximum et on se rend compte de la taille de l'animal. Mais sous l'eau ils ne sont plus une énorme masse un peu grasse mais de vraies sirènes. On dirait qu'ils volent, sont plein de grâce et foncent vers nous pour venir jouer. Ils tournent sur eux-mêmes, s'éloignent, reviennent et font clairement les malins quand nous on galère à lutter contre le courant. C'est un animal très surprenant et nous nous sentons très proches d'eux rapidement. Quelle belle rencontre (et quel beau cadeau d'anniv !). Nous n'avons pas vu le temps passé aux côtés de ses animaux ainsi qu'avec la raie de 2m venue nager sous nos pieds. Et Michmich non plus ne s'est pas ennuyé. Elle draguait (ou se faisait -nobody knows) par Marlon, le marin d'eau douce. Un cliché qui a bien plu à ma mère si on en croit le "Ciaaaao Marlon" au moment des adieux ! Ça nous a fait rire jusque sur le ferry pour rejoindre la Great Ocean Road et même au camping où, en tant que bon Aussie, je prépare un BBQ.

Aujourd'hui on décolle donc du camping pour entamer une des routes les plus mythiques de l'Australie : la Great Ocean Road. Longue de 250km, elle s'étend de Torquay, capitale du surf aux fameux 12 Apôtres. Nous n'avons pas une minute à perdre car plusieurs stops sont prévus. Nous découvrons les rouleaux de Bells Beach où se déroule la Ripcurl Worldcup, zigzaguons sur la côte où les paysages ne se ressemblent étrangement pas, traversons l'arche de la GOR... Ajoutez à cela une bonne musique et nos bons vans et l'Australia way of life nous submerge. Le mélange entre terre et mer est splendide, impressionnant et relaxant. Nous mangeons un poisson frais (en fish and chips of course!) dans une coopérative de pêche à Apollo Bay pour prendre le temps de regarder dans le rétroviseur avant d'aller plus loin. Après ça le décor change et nous traversons une forêt tropicale où une petite marche est de rigueur. Ma sœur et ma mère sont comme moi, elles adorent ce paysage. On reprend la route pour le cap Otway, le point le plus méridional d'Australie. Je sème ma mère dans les arbres peuplés de koalas avant de tomber sur une forêt de bois blancs. Ca a des airs de désolation mais ca colle finalement bien avec ce bout du monde.

Nous nous retrouvons ensuite à Castle Cove, un des plus beaux lookout que j'ai vu en Australie. Un autre coup de cœur face à un océan en furie s'écrasant contre la roche. Le paysage m'hypnotise et j'ai du mal à m'en décrocher. Mais je me fais rappeler à l'ordre ! Il faut qu'on file aux 12 apôtres avant la tombée de la nuit. A cette heure, la horde de touristes est partie et le soleil offre un paysage rougeoyant. Ces blocs de roches s'élevant comme des piquets en plein océan soulève autant de questions que d'admiration. Ma mère est ravie, elle qui en parlait depuis des mois. Demain nous retournons en ville pour la dernière étape de ce voyage avec ma famille. J'aimerai refaire ce roadtrip à nouveau et tout recommencer mais je sais qu'il ne pourrait pas être plus parfait.

5

Dernière étape de notre road trip avec Ronan et Salomé : Melbourne.

Au 1er abord, Melbourne est une ville surprenante, loin de nos conceptions urbaines à la française. Au vu de ses 4, 262 millions habitants, soit le double des Parisiens, nous nous attendions à une ville grouillante, encombrée et bruyante. Après avoir passé 10 jours avec un confort (très) relatif, avec le plus souvent, le même éternel short, et avoir croisé plus de kangourous et de koalas que d’Australiens, nous espérions troquer nos soirées jeux de cartes à la lampe torche, par des soirées animées et festives.

Dès le premier soir et en recherche du centre ville et d’animation, notre choix se porte sur le quartier de Fitzroy, quartier « animé et tendance » de Melbourne, selon notre guide. Nous laissons donc notre van, apprêtées et parfumées, pour la confortable voiture d’Uber qui nous dépose sur Brunswick Street, sans vraiment comprendre ce que l’on cherchait. Chacun avait pris son argent, pensant dégoter des souvenirs, des vêtements vintages, des idées ubuesques, point de tout cela, il était 18 h15, tout était fermé ! En lieu et place des grattes-ciels, des rues bondées, de la circulation et des centres commerciaux, nous découvrons des petites maisons, avec jardins , une vie de quartier, peu de circulation… Bref ne nous sommes-nous pas trompés ? on continue sur Victoria Street, idem…

Nous espérions trouver un roof top pour passer la soirée, mais au vue des hauteurs des bâtisses, nous nous sommes rabattus sur un bar à l’aspect plutôt sympa. Nous avions opté pour celui-ci en raison des bouteilles de whisky servant de vases. Quelle surprise de découvrir le patio coloré à la décoration excentrique, caché à l’arrière du bar. Après quelques verres, les pieds dans le sable, nous avons commandé les « spécialistes locales ». Maman trouvait ces « spécialités » un peu riches et peu à son goût, mais nous, nous étions tous contents de cet apport de calories, à l’inverse de nos tomates/concombres/féta ou Wrapp Végé que nos hôtes nous faisaient manger quotidiennement. Pour faire passer la pilule à Maman, nous lui promettons de lui trouver son Pavlova dès le lendemain. C’est l’esprit un peu embrumé, mais gai, que nous retrouvons nos vans chéris.

Le lendemain, nous décidons de prendre notre revanche sur le quartier de Fitzroy. Cette fois pas de surprise, les boutiques sont ouvertes. Mais là encore, rien ne ressemblait à ce que l’on s’attendait. Nous découvrons des boutiques originales, voir carrément excentriques, avec des concepts innovants. Le quartier de Fitzroy revêt des allures d’hipster avec un gout certain pour le rétro.

Pleins de motivations, nous avions réalisé un circuit pour découvrir un maximum de choses dans cette journée. Parmi les innombrables découvertes, nous retenons principalement l’art de rue et les graphs se situant à deux pas du CBD et qui viennent apporter un savoureux contraste à ces grands buildings. Mais aussi la douceur de vivre de Federation Square où les habitants se retrouvent pour un verre et un bain de soleil. Mais finalement le plus agréable dans Melbourne c'est qu'elle a des allures de capitales européennes voire même de ville française. On trouve enfin un vrai style architectural et des bâtiments à la mode parisienne comme le Princess Theatre où se joue le dernier Harry Potter. Cap aussi sur les Docklands qui, par son design très moderne nous rappelle le quartier de la Confluence à Lyon et nous permet de découvrir un des bateaux de Sea Sheperd. Qu'il fait bon de déambuler dans les rues de cette ville qui recoupe à la fois le rythme australien et la bella vita italienne. Et nous continuerons dans cette lancée jusqu'au soir où nous allons arpenter le Queen Victoria Market qui recèle plein de trésors locaux... et de la sangria ! C'est l'occasion de profiter de bon stands de street food avant de rentrer l'esprit encore une fois embrumés. Et c'est tant mieux car demain c'est le dernier jour.

[Le trop plein d'émotions empêche les filles de finir cet article..!]

Le goût de visiter n'est plus vraiment présent mais l'heure est plutôt à passer du temps ensemble. Après avoir nettoyer de fond en comble le van des filles nous partons tristement le rendre au loueur. C'est la fin d'un beau roadtrip mais qui, j'en suis sûr, restera dans leurs esprits et leur manière de voyager. Après avoir passé la journée au camping et la soirée à faire des jeux de société, il est temps pour les 2 vacancières de grimper dans leur Uber avant de filer vers l'aéroport. Les aurevoirs donnent l'impression d'un déjà-vu, vécu en Septembre. Le taxi part et c'est le cœur lourd que nous allons nous coucher. Demain est un autre jour et, malgré la tristesse j'ai déjà conscience de la chance que j'ai eu d'avoir fait ce voyage avec ma famille. Et ce d'autant plus qu'elles ont toutes les deux pris goût à ce mode de vie et comprennent dorénavant mon choix de quitter la France pendant une année. Le voyage est une richesse infinie surtout quand on le partage avec les bonnes personnes.