Nous y sommes ! Le moment le plus attendu pour Salomé et moi : montrer les joies du roadtrip à ma famille.
First stop : Jervis Bay. Nous faisons la route doucement en passant par le Royal National Park et une cheese factory. Ici le paysage est très brumé et il fait frais. La route est agréable et on la clôture par un camping (après 500 coups de fils - ça sera toujours comme ça pendant la haute saison) dans Jervis Bay qui vaut le détour à lui seul. Et pour cause, il est rempli de kangourous ! Ce sont les premiers pour les filles. Quand ma mère garde un peu ses distances, ma sœur est aux anges et ses yeux brillent face à cette mascotte, consécration d'un voyage en Australie. Au final on les redécouvre avec elles car on peut s'en approcher de très près. J'ai enfin mon selfie avec l'un d'eux !
Le lendemain matin on fait un plongeon aux aurores sur Hyams Beach, une des plus belles plages d'Australie avec un des sables les plus blancs. Commence aussi un programme qui se décidera au jour le jour ce qui finalement nous coupe du rythme plus intense de Sydney et des Blue Mountains. Cela me permet de me rendre plus compte du moment chanceux que je suis en train de vivre. Toujours est-il que nous devons fuir quand la horde de touristes débarquent et on s'enfonce dans le parc pour une randonnée. Au bout, Steamers Beach. Merveille ! Ma mère et ma sœur nous lâchent avant et avec Salomé on va découvrir cette crique. Il n'y a que nous et on s'approprie complètement le lieu. Dans l'euphorie on se baigne avant d'être rattraper par un effleurement de méduse qui pique la fesse de Salomé ! (J'apprendrai aussi plus tard que le lieu est déconseillé de la baignade pour ses forts courants et la présence de requins). On retrouve donc rapidement les filles et nous faisons route jusqu'à Narooma. En chemin, nous dormons dans un camping bien glauque où les 2 aventurières en herbe ont peur de se faire dévorer par une araignée. On en profite donc pour commencer notre promotion des "free camps" et essayer de convaincre ma mère de dormir dans un endroit "pas prévu pour" et "sans toilettes".
Le lendemain matin est plus agréable. Narooma est une petite ville portuaire qui est réputée pour sa colonie de phoques à fourrures et ses raies pastenagues qui sont dans la baie. Et on a bien finit par les trouver ! Les phoques finissaient leur nuit allongés sur les rochers, comme si la mer les avait posés ici. C'est notre animal cool du jour ! Et pour cause, l'un d'eux s'est donné en spectacle en urinant 10 bons litrons devant le grand public. A croire qu'il avait bu la tasse. Plus loin, le long du marché des pêcheurs, nous apercevons des pélicans ainsi que les raies. Immenses (2m d'envergure) et gracieuses, on dirait qu'elles volent dans l'eau. Elles portent bien leur nom en Australie : smooth ray.
Cap ensuite sur Lakes Entrance et le Victoria ! Un état de plus au compteur. Et en pensant la frontière, la nature change. Bien que toujours dans la forêt, celle-ci est plus méridionale, les couleurs sont plus claires et chaudes et le mercure monte doucement. On coupe à travers une tourist drive pour s'enfoncer complètement dans cette garrigue. Au bout, les arbres s'ouvrent pour laisser place à une immense plage. Nous entrons dans Lakes Entrance et les wetlands du Gippsland. L'eau est partout dans ces marais et on en profite pour convaincre ma mère de dormir au bord d'une rivière. On installe notre camp, faisons une bonne bouffe et ma mère fera même un peu de lessive avant de l’étendre sur un fil attaché à nos vans. La vie de gitane l'a rattrapé ! Aurait-elle réellement le passé de hippie qu'on s'imagine depuis qu'on est gamins avec mes frangins ? En tout cas, hippie ou non, le coucher de soleil amène de bonnes ondes et je me rends compte que je pourrai bien dormir n'importe où que je m'y sentirai bien.
Ce matin on se lève avec un objectif : voir des koalas. 2e emblème de l'Australie, il faut que les filles en aperçoivent un. Et par chance, nous avons Raymond Island à portée de tir. C'est une minuscule île volontairement laissé à l'état sauvage pour qu'une colonie de koalas puisse s'y développer. Selon notre guide cela fonctionne car ils prolifèrent, à tel point qu'une partie a dû être expatrié. C'est ce que nous verrons après les 2 ou 3 pâtés de maisons quand nous tombons sur une aire d'eaucalyptus. Bingo ! Ma mère en repère un puis un second plus loin. Avec son sac à dos rose et son chapeau orange, on la renomme Dora. Mais avec une vue d'aigle ! Ca n'en finit pas, elle en trouve toujours un autre. Ces nounours sont aussi beaux que lors de notre 1ere rencontre et je crois que ma mère et ma soeur partagent ce sentiment. Elles les trouvent trop marrants et Salomé retombe en enfance agissant comme une petite qu'on amènerai à Disney ! Ma mère, quant à elle, est amusée d'apprendre que le fait de manger autant d'eucalyptus leur a grillé les neurones. Ils sont en réalité défoncé, ce qui explique mieux leur 22h de sommeil quotidien. Et en plus, ils ont le cerveau de la taille d'une noix ! Mais le moral des troupes retombent quand la chaleur monte, avoisinant les 40°C. Elles n'ont pas encore l'habitude ! On prend la route du retour que les koalas nous indique. Nous en verrons tout de même 23 au total !
C'est tout content qu'on se dirige vars une étape cruciale du raodtrip : le Wilson Promontory. Le parc national préféré des Melbourne Siders. Ce soir c'est camping et surtout "dutch", le jeu de carte où je suis imbattable et où ma sœur pète systématiquement un câble. Pas manqué, ça part en insultes, en morsures mais ça finit en rigolant.
Le lendemain on explore donc ce parc où l'on espère croiser un wombat, une espèce de mini ours trop mignon. Le décor est superbe. On roule à travers un gigantesque parterre de buissons avec l'océan en arrière plan. On s'arrête à Squeaky Beach, la "plage qui couine" où le sable est bel et bien grinçant. On quitte ensuite la côte pour rentrer dans le maquis. On retrouve un fabuleux mélanges de buissons, palmes et arbres caressant les nuages. Un "boardwalk" nous plonge dans la mangrove et la rainforest. Les filles ont adorés ce parc et le challenge est encore réussi ! Nous nous rapprochons de Melbourne petit à petit et nous dormons dans un camping avec vue sur l'océan. On s'essaye au jeu d'enquête que ma sœur nous a offert et qui occupera ensuite toutes nos nuits (ou aidera à les commencer pour ma mère). C'est aussi ce soir qu'on met en place l'idée de Salomé d'offrir à ma sœur une plongée avec les phoques (quelle belle-sœur exemplaire). Par chance, cette tour opérator s'est calmée et nous laissera organiser le jour suivant sans poser de questions.
A l'aube, on fonce donc vers Sorrento, pointe de la baie de Melbourne. Ma sœur pense qu'on va prendre le ferry. La surprise est parfaite d'autant plus que l'organisme de plongée est à côté du port. On lui annonce la nouvelle sur le parking et elle oscille entre joie et une petite touche d'anxiété. Finalement c'est l'impatience qui l'emporte. Ni une ni deux, on est sur le bateau et on apercoit déjà des dauphins. On fait une première mise à l'eau en plein océan sur un "galet" australien, une espèce de mur de roches au milieu de l'eau. La faune et la flore est au rendez-vous mais nous n'avonzss qu'une idée en tête : aller voir les chiens de mer. Nous arrivons sur ce îlot artificiel, conçu pour qu'une colonie puisse vivre loin de côtes en paix. Il en aurait fallu 3 pour contenir tous ces animaux. Il y'en avait peut être 50 ! On se rapproche au maximum et on se rend compte de la taille de l'animal. Mais sous l'eau ils ne sont plus une énorme masse un peu grasse mais de vraies sirènes. On dirait qu'ils volent, sont plein de grâce et foncent vers nous pour venir jouer. Ils tournent sur eux-mêmes, s'éloignent, reviennent et font clairement les malins quand nous on galère à lutter contre le courant. C'est un animal très surprenant et nous nous sentons très proches d'eux rapidement. Quelle belle rencontre (et quel beau cadeau d'anniv !). Nous n'avons pas vu le temps passé aux côtés de ses animaux ainsi qu'avec la raie de 2m venue nager sous nos pieds. Et Michmich non plus ne s'est pas ennuyé. Elle draguait (ou se faisait -nobody knows) par Marlon, le marin d'eau douce. Un cliché qui a bien plu à ma mère si on en croit le "Ciaaaao Marlon" au moment des adieux ! Ça nous a fait rire jusque sur le ferry pour rejoindre la Great Ocean Road et même au camping où, en tant que bon Aussie, je prépare un BBQ.
Aujourd'hui on décolle donc du camping pour entamer une des routes les plus mythiques de l'Australie : la Great Ocean Road. Longue de 250km, elle s'étend de Torquay, capitale du surf aux fameux 12 Apôtres. Nous n'avons pas une minute à perdre car plusieurs stops sont prévus. Nous découvrons les rouleaux de Bells Beach où se déroule la Ripcurl Worldcup, zigzaguons sur la côte où les paysages ne se ressemblent étrangement pas, traversons l'arche de la GOR... Ajoutez à cela une bonne musique et nos bons vans et l'Australia way of life nous submerge. Le mélange entre terre et mer est splendide, impressionnant et relaxant. Nous mangeons un poisson frais (en fish and chips of course!) dans une coopérative de pêche à Apollo Bay pour prendre le temps de regarder dans le rétroviseur avant d'aller plus loin. Après ça le décor change et nous traversons une forêt tropicale où une petite marche est de rigueur. Ma sœur et ma mère sont comme moi, elles adorent ce paysage. On reprend la route pour le cap Otway, le point le plus méridional d'Australie. Je sème ma mère dans les arbres peuplés de koalas avant de tomber sur une forêt de bois blancs. Ca a des airs de désolation mais ca colle finalement bien avec ce bout du monde.
Nous nous retrouvons ensuite à Castle Cove, un des plus beaux lookout que j'ai vu en Australie. Un autre coup de cœur face à un océan en furie s'écrasant contre la roche. Le paysage m'hypnotise et j'ai du mal à m'en décrocher. Mais je me fais rappeler à l'ordre ! Il faut qu'on file aux 12 apôtres avant la tombée de la nuit. A cette heure, la horde de touristes est partie et le soleil offre un paysage rougeoyant. Ces blocs de roches s'élevant comme des piquets en plein océan soulève autant de questions que d'admiration. Ma mère est ravie, elle qui en parlait depuis des mois. Demain nous retournons en ville pour la dernière étape de ce voyage avec ma famille. J'aimerai refaire ce roadtrip à nouveau et tout recommencer mais je sais qu'il ne pourrait pas être plus parfait.