Partis avant que le soleil ne soit levé, au moteur faute de vent, nous avons la chance d'admirer les oiseaux qui s'éveillent sur le littoral. Des nuées de petits martinets ou hirondelles virevoltent au-dessus de la mer. Le ballet continu avec des groupes d'aigrettes rasant les flots tels des fantômes dans le lever du jour.
Pour le début, nous alternons moteur et voile dés qu'il y a de l'air, puis le vent s'établi d'Est-Sud-Est et nous terminons cette petite nav' à toute allure travers et grand largue. On a eu une touche aussi, une petit thonine pas beaucoup plus grosse que le leurre.
Fin de matinée, nous arrivons donc dans le port de la jolie petite ville d'arbatax, logée sur un petit bout de rocher.
Petit arrêt à la station, puis nous nous renseignons auprès de la Guardia Civile car en Sardaigne il y a très souvent un quai où l'on peut rester gratuitement, sans eau ni électricité. L'accord nous est donné pour rester sur le quai, mais seulement de 21h à 7h le lendemain. Obligés d'aller au mouillage jusque là ? Non ! L'homme de la station service, très gentil, nous propose de laisser le voilier amarré au quai adjacent à la station jusqu'au soir ! Très chouette, car cela nous permet d'aller faire du ravitaillement l'après-midi.
Le soir nous déplaçons le voilier à la place autorisée, que nous quitterons le lendemain à 7h pile pour rejoindre le mouillage devant la plage d'Arbatax à la sortie du port.
Manoeuvre faite, l'ancre bien plantée dans une belle étendue de sable, après le petit déjeuner nous prenons l'annexe pour une balade à terre vers le lac de Tortoli derrière la plage sous un beau ciel gris.
La grande plage d'Arbatax Nous avons rejoint la belle grande pinède qui borde la plage puis traversé le canal qui sépare la forêt du lac. Pause pour goûter des figues de barbarie (belle connerie, nous voilà avec des centaines de micro-épines dans les doigts, sur les vêtements et le sac, pour plusieurs jours...). Côté lac, c'est fort joli bien que certains endroits fassent office de décharge.
Les eucalyptus embaument délicieusement l'air, et de nombreux oiseaux vivent sur le lac. Goëlands principalement, mais aussi des hérons, aigrettes, cormorans et martin-pêcheurs, profitant des nombreux élevages de poissons qui constellent le lac de bouées blanches et oranges. Le chemin abouti sur les locaux de le ferme piscicole, où cormorans et chats ont élu domicile. De mignonnes petites guinguettes y proposent poissons et fruits de mer.
Côté lac Côté ferme Retour au voilier pour une journée crêpes.
Le lendemain, grand soleil, et l'ile au Nord face à la plage nous fait terriblement de l'oeil. Le vent toujours d'Est, nous y serons de plus à l'abri.
L'illet dell'Ogliastra composé d'un îlot principal entouré de gros bloc de roches oranges est couvert de figuiers de barbarie, de denses petits buissons épineux et quatre ou cinq petits pins.
L'illet en premier plan avec derrière les beaux reliefs sardesUne fois bien ancré à l'Ouest par 12m de fond, on va faire un tour dans l'eau. Première fois pour moi dans les eaux sardes car j'étais jusque là décourégée par les "c'est tout mort" des garçons. Effectivement c'est moins vivant qu'aux Baléares mais tout de même. Des bancs de poissons juvéniles s'affairent près du bord ainsi que des girelles, et de nouvelles méduses, très élégantes. Et j'ai même vu une dorade coryphène, poisson normalement pélagique, passer furtivement à quelques mètres.
En haut : Muges ou Mulets En bas : Crénilabre Ci-dessus la dorade coryphène Après le déjeuner, la capitaine part chasser. Alors que cela fait plus de deux heures qu'il est parti, le vent tourne brusquement pour passer plein Ouest, et monte à une vitesse dangeureuse. Le capitaine revient, et nous partons quelque peu en catastrophe nous retrouvant la jupe du voilier vers les rochers. Les rafales sont puissantes et nous sommes obligés de faire bien forcer le moteur pour remonter l'ancre et ne pas nous faire pousser sur l'îlot.
Retour devant la plage donc, le moteur à 1600 tours pour avancer contre le vent. Un peu dépits d'avoir dû quitter ce bel ilôt. Le vent maintenant soufflant à plus de 30 noeuds nous aura fait une belle frayeur. La plage nous offre tout de même un mouillage sécurisé, car il y a peu de profondeur et nous pouvons étaler nos 50m de chaine et du bout pour une tenue parfaite.