Dernière étape de cette saison de voyage, la Sardaigne nous a complétement séduits. Cinq semaines d'émerveillement sur cette île qui mérite qu'on la découvre sous toutes les coutures.
Septembre 2019
5 semaines
Partager ce carnet de voyage
1

Cala Son Saura, Minorque. Nous voici revenus sur cette île après un aller retour depuis Majorque où nous avons poser l'ancre pendant deux semaines dans la grande baie de Pollenca. C'était l'occasion de faire les menus travaux qui étaient nécessaires comme repriser la capote de descente qui est bien fatiguée, reprendre certains coulisseaux de la Grand Voile, re-étanchéifier le puit de dérive, et le liston à l'extérieur. On a également eu droit à une petite blague de notre démarreur qui n'a pas voulu fonctionner alors qu'on était prêt à repartir. Mais c'était juste une blague, puisqu'après en avoir tout de même acheté un autre (et être resté une semaine de plus à cause de la météo), l'actuel à refonctionné après un bon nettoyage au nettoyant contact... Bref, ça fait toujours du matériel de secours.

Ce fût aussi l'occasion de nettoyer dans les moindres recoins le voilier ! Hmmm le coffre arrière dans le cockpit plein de tout (cheveux, cendre, mégots, tabac, papiers en tout genre), hmmm les petites traces d'humidité dans les coffres et au plafond... Bref, un bon bon décrassage au vinaigre blanc !

Bon après deux semaines au mouillage, il était temps de repartir ! Rejoindre Minorque fût très sportif. Déjà qu'à l'allé, entre Ciutadella et Pollenca, nous avions eu 20 noeuds de vent d'accord, mais surtout une mer hachée de tous les diables avec une houle de 2-3m, le retour fût "pire" encore. Partis aux aurores, la météo annonçait que le vent de Nord-Est se levait fort à 14h, et nous prévoyons donc d'être à ce moment là déjà à l'abri de Minorque. Que nenni ! A 9h30, le vent est monté en quelques minutes à plus de 25 noeuds, pour finir à 30 noeuds avec des rafales à 35, et la houle qui l'accompagnait évidemment, avec de nouveau 3-4 m. Sportif oui !! et au prés en plus, alors on finit trempé. Puis la table à carte a fini dans la cuisine forcément. Bâbord amure, Gv à deux ris et la moitié du Génois, on a tiré des grands bords jusqu'à Minorque, en faisant des pointes à presque 9 noeuds ce qui est plutôt rapide pour notre petit bateau ! Pour ma part, dés que ça a commencé, et jusqu'à être à l'abri de l'île, je suis restée planquée à l'intérieur à me faire quelques crises d'angoisse... Le bonheur. J'ai quand même pu mettre le nez dehors pour les deux dernières heures de nav'.

C'est donc après 10h de voile pour 43 milles que nous sommes arrivés à la Cala Son Saura pour un repos bien mérité avant une nouvelle traversée.

La préparation fût surtout culinaire. Nous n'avions pas énormément de vivres à bord, mais la traversée ne devait pas nous prendre plus de trois jours en principe. Salade de riz et légumes, et grosse gamelle de soupe de lentilles avec l'os du jambon.

Il a aussi fallu que nous fassions une réparation de notre génois qui pour venir ici s'était déchiré sur une cinquantaine de centimètres au niveau de la couture de la chute. Pour ce faire, nous avons utilisé de l'insigna, un adhésif que l'on applique en superposant, de chaque côté de la voile, plusieurs morceaux du plus petit au plus grand (très efficace puisque depuis notre génois va très bien, à part qu'il est vieux).

Nous sommes donc restés 3 nuits dans cette petite cala, le temps de bien rnous reposer avant cette traversée de 250 milles qui nous mènera à l'Est, découvrire la Sardaigne.

Dernier coucher de soleil minorcain 
2
Départ de Minorque 

6H30, tout le monde debout ! Nous rangeons le bateau et regardons une dernière fois la météo qui nous est normalement favorable pour les 3 prochains jours, avec du vent et un peu de mer prévus jusqu'en Sardaigne. A 8h, nous levons l'ancre et quittons la paisible baie de Son Saura qui s'éveille. Direction la Sardaigne !! L'équipage est heureux de repartir vers de nouveaux horizons.

Le vent souffle bien, 10 à 15 noeuds de Nord-Est, GV et Génois, jusqu'au Cap Llevant au Sud-Est de Minorque. 17 milles délicieux puisqu'abrités par la terre. La mer est très belle et le vent nous fait filer sur l'eau.

En passant le cap Llevant, nous découvrons une mer agitée d'une belle houle de Nord, assez haute et pluôt anarchique, on sort les gilets et tout le monde s'attache. On hésite à faire demi-tour, mais on continue finalement notre route en espérant que ça ne forcera pas après avoir ranger la GV et le génois pour ne laisser que notre foc à ris sur l'étai larguable. Au début effrayée, j'ai finalement pris la barre pour les premières heures. Le vent se maintient à 20 nds dans les premières heures, mais négocier les vagues s'avère fatiguant. Bon, pour nous motiver quand même, un petit groupe de dauphin passe nous voir, fonçant sur nous dans les vagues. C'était super joli, même s'ils ne sont pas restés longtemps. Puis il est temps de laisser la barre à notre cher équipier qui se sent barbouillé et qui espère l'être un peu moins en étant dehors. Et bien du coup c'est à mon tour, et ce pour la première fois, de subir le mal de mer, le vrai ! Sensation horrible et épuisante... Tous les deux on est pas beaux à voir, et il n'y a que le capitaine qui s'en sort à peu près.

Le foc à ris en place, nous avançons tout de même à une vitesse allant de 5 à 6 noeuds ! 

Fin d'après midi, le vent forci, et ne faiblira pas jusqu'au lendemain. On est maintenant sur un bon 30noeuds rafales à 40.

Coucher de soleil, on a une touche sur la canne à pêche !! Et c'est un beau thon Germon d'environ 10kg !! Joie intense du capitaine !! Le couper en nav' avec une telle houle s'avère par contre une autre paire de manche. J'ai repris un peu la barre avant le coucher du soleil le temps que notre équipier se repose un petit peu et que le capitaine prépare les filets et mange un bout avant la nuit. Pour moi, impossible de faire mon quart en revanche tellement le mal de mer m'épuise, au point que j'ai même du mal à me déplacer.

La nuit fût intense, le vent ne cessant de siffler dans le haubanage, la houle ne faiblissant pas. Les garçons se relayent, barrant courageusement 4h d'affilées. Le seul avantage, c'est qu'on fonce à 6noeuds.

Enfin, le lendemain en fin de matinée, les éléments se calment, et on peut mettre un peu le pilote auto. Après environ 130 milles d'une nav' intense, le vent nous lache et nous allumons le moteur. L'occasion pour moi de prendre la veille dans la journée pour que les gars se reposent. Côté nourriture je ne peux rien avaler, et la salade de riz à tourné en à peine 36h...

La deuxième nuit est bien plus calme après un coucher de soleil des plus grandiose. les gars qui ont bien dormi la journée assurent de nouveau les quarts de nuit. Un peu de vent permet de couper le moteur quelques heures, mais au matin c'est reparti pour le volvo, mais nous sommes gratifiés par un magnifique levé de soleil sur la Sardaigne qui se détache à l'horizon !

Plus nous nous rapprochons, plus la côte se dévoile, belle, montagneuse et plus verdoyante que les Baléares.

La mer est désormais d'huile. Proche des côtes on observe des chasses de thons et avons même la chance de voir un groupe de grands dauphins quelques minutes passer paisiblement au loin.

Et c'est donc après 55h et 251 milles que nous nous ancrons devant le port de Teuleda, fatigués comme jamais, mais fiers d'avoir fait cette nav'. Avec une moyenne de 4,5 noeuds et des pointes à 10 noeuds !!!

Rangement du bateau, puis on souffle pour de vrai avant une longue nuit de sommeil.

3

Après une bonne nuit bien méritée malgré le filet installé par des pêcheurs locaux tout autour du bateau quelques minutes après notre arrivée qui, il faut bien l'avouer ne nous mettait pas très à l'aise si jamais la météo changeait, mais qui avait disparu le matin, nous avons allumer le moteur et avons rejoint la très belle Cala di Piscinni à moins de 3 milles à l'Est.

L'endroit est grandiose, il n'y a pas d'autres mots. L'eau est d'une transparence indécente, la plage d'un sable blanc éclatant, et derrière, la colline incroyablement verdoyante ! C'est le début d'un émerveillement sans fin de cette île où ne nous attendions pas vraiment à quelque chose d'aussi beau.

Au mouillage nous sommes seuls, mais on voit que sur la plage il y a encore un peu de monde qui profite de cette fin d'été ensoleillée. Les gars tentent une chasse au fusil harpon mais apparemment les fonds sont un peu déserts sans compter que l'eau s'est bien raffraichie.

L'après-midi nous débarquons à deux pour enfin se dégourdir les jambes et découvrire un peu ce bel endroit. Nous avons donc longé la côte vers le Sud jusqu'à la tour sarde trois petites criques plus loin.

Septembre c'est le temps des mantes religieuses et des petites sauterelles, et partout ça sent bon les fleurs d'immortelles ! On opte pour un chemin un peu plus dans les terres pour rentrer et découvrons de magnifiques oliviers (et malheureusement beaucoup de déchets). Et bien après 3-4 jours sur le voilier, une heure de balade dans la garrigue s'avère fatiguant pour les jambes !

• • •

Le soir, un autre bateau nous rejoint pour passer la nuit au mouillage. La météo annoncée pour le lendemain n'est pas très bonne, et le vent de Sud-Est va nous obliger à trouver un autre abri.

Vers 5h du matin, de puissants flashs lumineux me réveillent. Je me lève et sort voir dehors ce qu'il en est, sait on jamais que se soit un gros navire qui arrive, mais non. Un orage sec, et sans vent sur le moment m'offre un spectacle des plus grandiose !! Les éclairs illuminent le ciel avec une telle puissance, les zébrures se précisant de plus en plus, je suis restée dehors jusqu'au lever du soleil. Moment où le vent a brutalement changé de direction et où une averse puissante est tombée. Réveil du capitaine en catastrophe, car nous voilà la poupe non loin des rochers !! Evidemment, l'opération se fait sous une pluie diluvienne, il y a mieux comme réveil. Puis une fois l'ancre remontée puis remise plus loin la pluie s'arrête, mais le vent est toujours là, rentrant dans la cala. C'est donc parti pour un départ un peu précipité !

4
Départ de la cala di piscinni après l'orage. 

Départ de la Cala di Piscinni à 8h30 avec 10noeuds d'Est-Sud-Est, qui forciront une fois la pointe passée. C'est parti pour une nav' difficile au près. Nous avons mis plus de 11h pour faire 35 milles, à tirer de nombreux bords, dont beaucoup de carrés sur une mer agitée. Un peu dur après la traversée depuis Minorque. Je suis sur le moment complétement découragée, à me demander ce que je fout là. Heureusement ce n'est qu'un état passager, et l'arrivée dans la baie de Cagliari offre un peu de répit, puis surtout un beau ciel de fin de journée.

Nous optons pour la marina del sole, plutôt désuète mais qui propose sûrement un tarif raisonnable. Nous prenons une place sur un ponton n'ayant pas eu de réponse à la vhf ni au téléphone. Biensûr, une fois amarrés, un employé de la marina vient nous voir pour nous dire que cette place ce n'est pas possible, qu'il faut prendre celle en face ou une autre un peu plus au fond. Pas de logique, pas d'explications, pas de discussion. Ok. On se met donc de l'autre côté du ponton.

Cette étape à Cagliari qui est la capitale de la Sardaigne était surtout pour nous l'occasion de commander une nouvelle chaine pour notre mouillage qui est sacrément abimée. Un peu compliquée d'ailleurs cette hisoire de chaîne. On nous a d'abord livré deux fois 24m de chaine agricole non calibrée, ce qui ne fait en aucun cas notre affaire pour un prix qui biensûr nous interéssait à la base. Il a fallu argumenter avec le vendeur et rajouter une petite centaine d'euros et rester une nuit de plus à la marina, pour finalement avoir une belle chaine toute neuve.

Cette escale un peu longue dans la ville nous aura tout de même permis de déguster de délicieuses pizzas sardes et de goûter à quelques spécialités (surtout le fromage, et la bière locale approuvée à 100% !), de faire un peu de tourisme dans cette ville incroyablement fleurie, et de discuter avec des jeunes locaux qui sont ravis de nous expliquer comment est la vie ici. Les gens sont d'une grande gentillesse pour la plupart, très souriants, et toujours à rigoler quand on essaye de se comprendre car beaucoup de monde ne parle pas anglais, et nous nous ne connaissons que très très peu l'italien.

Léglise de "Santa Maria di Nostra Signoria di Bonaria" 

Nous avons nottamment visiter le jardins qui se trouve entre l'église de "Santa Maria di Nostra Signoria di Bonaria", grand édificie blanc, et le cimetière. Depuis ce jardin où poussent des arbres immenses et de très nombreuses fleurs et plantes différentes nous avons une jolie vue sur la ville. Et les habitants sont des chats, des chats partout ! Je regrette un peu de ne pas nous être motivés pour aller jusqu'à la vieille ville mais ce n'est que partie remise.

A la marina nous faisons la connaissance de plusieurs français, dont un couple adorable de retraités qui ont tout vendu pour partir sur leur voilier de 13m avec leur gros chien. Nous passons de supers moments avec eux, et leur filons un coup de main en montant dans leur mât pour quelques vérifications. L'occasion de prendre un peu de hauteur pour une belle photo de notre voilier.

Notre chère Nahine qui parait toute petite entourée de ces deux monstres modernes
5

Départ de Cagliari dans l'après midi pour rejoindre, ou du moins aller en direction de : Villasimius. Nous sommes de nouveau au près, et après quatre grands bords et 15,5 milles, nous nous arrêtons pour la nuit à côté du port de Capitana. Etape sans vraiment de charme, le mouillage faisant face à une route avec derrière des maisons typiques "station balnéaire".

Le lendemain nous repartons donc pour rejoindre Villasimius. Nous revoilà au prés, mais le vent est bien établi de Sud-Sud-Est, et nous avançons bien !! Après 4h30 de navigation, pour 20 milles parcourus nous nous ancrons dans le joli mouillage devant la marina de Villasimius.

Nous resterons quelques jours dans ce mouillage qui est bien protégé des vents d'Est et de la houle. Le soir, nous avons droit à un petit concert de violon d'une plaisancière sur son voilier qui joue pour le mouillage et c'est un pur bonheur.

ll a fallu que nous louions un scooter pour deux jours pour aller voir des médecins à Cagliari. On a donc pas eu le temps de visiter vraiment les alentours, mais la route que nous avons emprunté entre Villasimius et Cagliari était superbe, offrant de beaux points de vue sur les reliefs et la mer.

Nous avons aussi dit au revoir à notre cher équipier avec nous depuis 3 mois, qui repart pour la saison de vendange. On le remercie mille fois de nous avoir accompagné tous ces milles et d'avoir assuré comme il l'a fait !! Et puis d'être lui même car on a bien rigolé !!!

Nous voilà donc à deux pour la suite des aventures...

Il n'y a pas à dire, Villasimius nous offre une gamme de couchers de soleil spectaculaires ! 😀
6

Après voir déposé notre ami à 5h du matin pour qu'il ait le premier bus pour l'aéroport, le capitaine revient au bateau et se prépare à partir dés le lever du soleil. Départ au moteur car il n'y a pas de vent, cap au Nord. Je me réveille vers 8h30, et après un petit déj' sur une mer d'un calme olympien, on repère un groupe de dauphins entre la côte et nous !! Joie, bonheur ! Même s'ils ne s'approchent pas on les observe une dizaine de minutes avant qu'ils ne disparaissent dans notre sillage. Le reste de la journée se déroule tranquillement, nous avançons au moteur, faisant porter les voiles dés que nous le pouvons.

Arrivée après 36 milles, quasiment tout au moteur mais ça reste une journée agréable avec du soleil et les dauphins. Le mouillage est grandiose car il se trouve aux pieds de très beaux reliefs rouges et ocres et couverts de forêt. La météo annonçant de la pluie le lendemain, nous prévoyons d'y rester deux nuits.

Une fois bien ancré, le capitaine part chasser près des rochers. Alors qu'il revient, content d'avoir eu deux poissons, le vent s'est bien levé, et le ciel couvert de nuages sombres. A peine le temps de nettoyer ses prises que nous voyons descendre de la montagne un véritable rideau de pluie (nous n'avions jamais vu ça). S'abat alors sur nous une belle averse qui ne durera pas, mais au loin le tonnerre gronde et dans la soirée des éclairs accompagneront les grondements de l'orage.

• • •

Le lendemain le temps est toujours à la pluie et au gris. On fait des crêpes, on regarde des films, le capitaine repart à la chasse mais revient bredouille.

A cause de la houle qui s'est levée et qui nous est complétement travers, pour ne pas se faire rouler, on teste de mettre une deuxième ancre à la jupe du bateau pour être aligné avec la houle rentrante. Et bien technique approuvée, qui nous offre un peu plus de confort.

Pour repartir, nous nous levons à 6h car la météo annonce de la pluie que nous aimerions bien éviter au maximum. Après avoir relevé la deuxième ancre, puis la première, nous quittons le mouillage sous un magnifique ciel rose. Direction le port d'Arbatax.

7

Partis avant que le soleil ne soit levé, au moteur faute de vent, nous avons la chance d'admirer les oiseaux qui s'éveillent sur le littoral. Des nuées de petits martinets ou hirondelles virevoltent au-dessus de la mer. Le ballet continu avec des groupes d'aigrettes rasant les flots tels des fantômes dans le lever du jour.

Pour le début, nous alternons moteur et voile dés qu'il y a de l'air, puis le vent s'établi d'Est-Sud-Est et nous terminons cette petite nav' à toute allure travers et grand largue. On a eu une touche aussi, une petit thonine pas beaucoup plus grosse que le leurre.

Fin de matinée, nous arrivons donc dans le port de la jolie petite ville d'arbatax, logée sur un petit bout de rocher.

Petit arrêt à la station, puis nous nous renseignons auprès de la Guardia Civile car en Sardaigne il y a très souvent un quai où l'on peut rester gratuitement, sans eau ni électricité. L'accord nous est donné pour rester sur le quai, mais seulement de 21h à 7h le lendemain. Obligés d'aller au mouillage jusque là ? Non ! L'homme de la station service, très gentil, nous propose de laisser le voilier amarré au quai adjacent à la station jusqu'au soir ! Très chouette, car cela nous permet d'aller faire du ravitaillement l'après-midi.

Le soir nous déplaçons le voilier à la place autorisée, que nous quitterons le lendemain à 7h pile pour rejoindre le mouillage devant la plage d'Arbatax à la sortie du port.

Manoeuvre faite, l'ancre bien plantée dans une belle étendue de sable, après le petit déjeuner nous prenons l'annexe pour une balade à terre vers le lac de Tortoli derrière la plage sous un beau ciel gris.

La grande plage d'Arbatax 
• • •

Nous avons rejoint la belle grande pinède qui borde la plage puis traversé le canal qui sépare la forêt du lac. Pause pour goûter des figues de barbarie (belle connerie, nous voilà avec des centaines de micro-épines dans les doigts, sur les vêtements et le sac, pour plusieurs jours...). Côté lac, c'est fort joli bien que certains endroits fassent office de décharge.

Les eucalyptus embaument délicieusement l'air, et de nombreux oiseaux vivent sur le lac. Goëlands principalement, mais aussi des hérons, aigrettes, cormorans et martin-pêcheurs, profitant des nombreux élevages de poissons qui constellent le lac de bouées blanches et oranges. Le chemin abouti sur les locaux de le ferme piscicole, où cormorans et chats ont élu domicile. De mignonnes petites guinguettes y proposent poissons et fruits de mer.

Côté lac 
• • •
Côté ferme 

Retour au voilier pour une journée crêpes.

• • •

Le lendemain, grand soleil, et l'ile au Nord face à la plage nous fait terriblement de l'oeil. Le vent toujours d'Est, nous y serons de plus à l'abri.

L'illet dell'Ogliastra composé d'un îlot principal entouré de gros bloc de roches oranges est couvert de figuiers de barbarie, de denses petits buissons épineux et quatre ou cinq petits pins.

L'illet en premier plan avec derrière les beaux reliefs sardes

Une fois bien ancré à l'Ouest par 12m de fond, on va faire un tour dans l'eau. Première fois pour moi dans les eaux sardes car j'étais jusque là décourégée par les "c'est tout mort" des garçons. Effectivement c'est moins vivant qu'aux Baléares mais tout de même. Des bancs de poissons juvéniles s'affairent près du bord ainsi que des girelles, et de nouvelles méduses, très élégantes. Et j'ai même vu une dorade coryphène, poisson normalement pélagique, passer furtivement à quelques mètres.

En haut : Muges ou Mulets           En bas : Crénilabre 
• • •
Ci-dessus la dorade coryphène 

Après le déjeuner, la capitaine part chasser. Alors que cela fait plus de deux heures qu'il est parti, le vent tourne brusquement pour passer plein Ouest, et monte à une vitesse dangeureuse. Le capitaine revient, et nous partons quelque peu en catastrophe nous retrouvant la jupe du voilier vers les rochers. Les rafales sont puissantes et nous sommes obligés de faire bien forcer le moteur pour remonter l'ancre et ne pas nous faire pousser sur l'îlot.

Retour devant la plage donc, le moteur à 1600 tours pour avancer contre le vent. Un peu dépits d'avoir dû quitter ce bel ilôt. Le vent maintenant soufflant à plus de 30 noeuds nous aura fait une belle frayeur. La plage nous offre tout de même un mouillage sécurisé, car il y a peu de profondeur et nous pouvons étaler nos 50m de chaine et du bout pour une tenue parfaite.

8

Après ces quelques jours à Arbatax, nous levons l'ancre à 8h le matin, direction La Caletta où nous récupérerons mon papa qui passera une semaine avec nous. Le départ, bien qu'au moteur, est très agréable car la côte est absolument magnifique, sans aucune habitation pour gâcher le paysage.

Il était annoncé du vent d'Ouest, il n'en fût rien. Nous avons biensûr tenté d'établir les voiles quand il y eu 10-15 noeuds, mais le vent ne cessait de tourner. Est puis Ouest, puis Est, etc etc... Compliqué, et qui abîme les voiles, nous préférons rallumer le moteur avant de devenir chèvres. Si niveau voile ce n'est pas terrible, côté pêche ça cartonne !! Nous finissons la journée avec trois thonines pêchées, un record depuis notre départ !

Aux grandes falaises ont succédé de longues plages blanches et de jolies collines. Nous arrivons au port de La Caletta en fin de journée après 40 milles. Nous y prenons une place payante pour la nuit ( à nous la vraie douche !!! ), mais les suivantes nous les passerons au quai gratuit.

Départ depuis Arbatax où le littoral est absolument splendide 

Nous récupérons mon papa après avoir faire quatre fois le tour de la ville, qui ne présente pas vraiment d'intêret, pour trouver une laverie, faire des courses, une office de tourisme ( que l'on a jamais trouvé, les panneaux l'indiquant nous faisant littéralement tourner en boucle ), et une bouteille de gaz ( galère aussi, nous finissons avec une bouteille pour maison de 10kg, mais à 10€ ! ).

Après trois nuits à La Caletta, nous voilà repartis, à trois, cap au Nord. 16 Milles nous sépare de la très jolie cala di Capo Coda Cavallo que nous faisons tantôt au moteur tantôt à la voile dés que le vent le permet, et sous un beau soleil. L'eau est turquoise et il n'y a que peu de bateaux au mouillage, la saison étant presque finie. Nous passerons deux nuits dans ce très beau mouillage, entre la plage et l'îlot en face, avec vue sur l'île de Tavolara qui sera notre prochaine étape.

Sous l'eau, c'est un véritable paradis aquatique. Des centaines de poissons s'affairent, avec une diversité d'espèces incroyable. Les girelles ont revêtu leurs couleurs de parade et les juvéniles forment des petits bancs. On peut observer aussi des orphies, poissons prédateurs proches du barracuda, des mérous de toutes tailles dont un très peu farouche, et de nombreux rougets de roches que nous n'avions jusque là pas observé.

Evidemment, pour la chasse sous-marine c'est aussi le paradis, et mon père et le capitaine se régaleront de nombreux poissons et oursins.

Une petite balade sur l'îlot m'offre une belle vue sur le mouillage et les reliefs derrière pour de belles photos de notre bateau, qui encore une fois se retrouve seul le soir.

Des rougets en pagaille, un Sar à tête noir et une girelle paon 
Serrans écriture 
Girelle "royale", appelée ainsi lorsqu'elles arborent leurs belles couleurs pendant la reproduction
Mérous 
• • •
A droite, l'île de Tavolara, prochaine étape 
9

Après une heure depuis la cala Capo Coda Cavallo, nous voilà mouillés au Sud de la langue de sable de la très, très belle île de Tavolara. Son histoire est plutôt passionante puisqu'elle est l'un des plus petits royaumes d'Europe, autoproclamé millieu du 19° siècle. Le roi de Sardaigne proclama en 1836 le berger corse Giuseppe Celestino Bertoleoni, seul habitant de l'île avec sa famille, roi du Royaume de Tavolara.

Dominée par d'hautes falaises abruptes de calcaire, s'étalent à leurs pieds de belles plages de sable fin et de blocs de granit rouge. Décor de rêve tout simplement.

Après le pic-nic, nous nous déplaçons au Nord de l'île car le vent s'est levé de Sud, nous voilà complétement seuls au mouillage, tous les autres bateaux étant restés de l'autre côté. Fin d'après midi, nous partons à terre avec mon père pour une petite balade. Après avoir accosté sur la langue de sable, nous suivons un chemin qui serpente dans les petites dunes et une végétations rase. Des cormorans prennent le soleil sur les rochers. Nous pouvons visiter le très joli petit cimetière de l'île avec les tombes des différents rois et reines qui se sont succédés. Nous avons ensuite continué jusqu'aux quelques habitations et restaurants. C'est vraiment très charmant mais le soleil qui se couche nous oblige à nous dépêcher de rentrer au bateau. Avec l'annexe, avant de rejoindre le voilier nous admirons un îlot peuplé d'une colonie de cormorans dans le soleil couchant.

••• 
Le cimetière de Tavolara 
Le "port" et les quelques restaurants et habitations de l'île 
10

Nous laissons la superbe île de Tavolara pour rejoindre un mouillage devant la plage "La Salina" à l'entrée au Sud de l'immense baie d'Olbia.

Le vent est bien levé avec 15-18 noeuds établis et nous avons tiré des bords jusqu'au mouillage. Arrivés en début d'après-midi nous avions opté pour ce mouillage notamment car il se trouve près de "salines", des marais qui rejoignent la mer, et qui promettaient de belles observations ornithologiques. L'eau plutôt verdatre n'invite pas à la baignade, mais la balade promet d'être sympa. Rien du tout oui !! A terre, il y a des tonnes, mais des TONNES de déchets partout... Et aucun oiseaux... Grosse déception et nous avons finalement ramassé ce qu'on pouvait de déchets, c'est à dire une infime partie, pour les jeter dans la poubelle entre le parking et la plage avant de rentré très déçus et surtout bien dégoutés par cette immense décharge à ciel ouvert.

Le lendemain, journée farniente. On se la coule bien douce avant de rejoindre la ville d'Olbia. Fin d'après-midi, je me retente une balade, mais sur l'îlot face à la plage cette fois. Je débarque l'annexe sur le petite langue de sable (j'ai encore oublié mes chaussures) et fait le tour. Je découvre avec joie la colonie de cormorans qui barbottent près du bord ou prennent le soleil, termine le tour de l'îlot, admire le beau coucher de soleil puis retourne au voilier (avec quelques déchets encore une fois, mais moins, beaucoup moins que la veille).

• • •

Au matin, nous empruntons le long chenal qui mène à Olbia. Nous y voyons notamment de nombreux parcs à moules, non loin des chantiers navaux, autant dire qu'il est fort déconseillé de manger des moules dans les restaurants de la ville. Nous avons opté pour le quai gratuit, juste à côté du coeur de la ville pour les quelques jours où nous resterons, le temps de visiter la ville, déposer mon père qui repart en France, et récupérer ma maman qui arrive ensuite, et puis être abrités pour les quelques jours de coup de vent annoncés.

Nous vagabondons dans les rues et ruelles du centre ville, plutôt charmant où les maisons et batîments typiquement colorés, et la végétation diverse et variée a sa place partout. Nous découvrons aussi l'un des meilleurs glaciers de tous les temps dans la rue principale où nous irons tous les jours.

Aperçus du centre-ville 
• • •
Coucher de soleil, des plus grandiose, depuis le voilier 

Après quatre jours passés au quai, au petit matin nous quittons enfin la ville dans un calme olympien, direction la Cala di volpe !

11

Nous hissons la Grand voile en plus du moteur pour sortir de la baie d'Olbia, puis établissons le génois et coupons le moteur pour une agréable navigation de 20 milles et 5h jusqu'à la cala di Volpe, au près.

La cala où nous arrivons et en longueur, peu profonde et est entourée de villas et un gros hôtel sur la plage, et sera un bon abri pour le mauvais temps prévu le lendemain. L'eau est turquoise (encore !) mais froide.

Le lendemain à notre réveil, le vent d'Ouest est levé à 35 noeuds et le ciel tout gris. Le capitaine décide de rajouté une seconde ancre empellenée pour plus de sécurité bien que la première soit déjà copieusement plantée. Journée à l'intérieur donc. On coinche, on lit, on dessine. Le capitaine se motive quand même à aller chasser et revient avec un poulpe et une sériole.

Dans la soirée, alors que nous sommes en pleine partie de belote coinchée, le capitaine sorti pour voir comment ça se passe dehors rentre tout contrit... L'annexe qui été sûrement mal attachée s'est fait la malle... Ca coupe court à la partie de belote, et on va se coucher en espérant la retrouver le lendemain si jamais elle n'est pas partie au large.

Lendemain matin, on se lève déconfits par la disparition de notre chère annexe, et scrutons la côte avec les jumelles pour voir si nous la repérons. Il nous semble la voir, mais il faut maintenant s'organiser pour les recherches. Par un heureux hasard, nous voyons deux personnes se diriger vers nous en annexe, on leur fait de grands signes, ils s'approchent. Ce sont deux quebequois qui cherchent un gonfleur pour leur annexe, nous leur prêtons le notre et ils nous proposent d'embarquer le capitaine pour longer la côte pour tenter de retrouver la disparue. Au bout de quelques temps, nous les voyons revenir avec notre annexe derrière ! Victoire, joie, bonheur, soulagement ! Et elle n'est pas abimée en plus de ça !

Pour fêter ça on va se faire un petit resto ! Où nous croisons notre équipage de sauveurs. Nous les remercions mille fois encore et leur offrons du poulpe cuisiné pour les remercier.

Le calme est revenu sur le mouillage, mer d'huile, nous débarquons avec ma maman sur une toute petite plage pour une petite balade. C'est très joli, très vert. Nous marchons jusqu'à une grande plage où un cormoran qui chasse dans les vagues nous fait un joli show. Puis retour au voilier, départ demain pour la ville de Palau.

• • •
12
Le joli petit port de la Maddalena 

Nous avons quitté la cala di Volpe peu avant 9h, espérant faire étape au port de Palau dont nous avaient parlé des copains sur leur voilier. Après une petite nav' au moteur, nous nous dirigeons vers la station service du port pour faire le plein et demander une place. Et bien nous nous sommes fait jeter dehors par un crétin en semi-rigide qui non seulement nous a fait comprendre qu'il n'y avait pas de place pour nous au port, en nous obligeant à faire demi tour dans la marina à grand coup de semi rigide en tournant autour de nous comme une saloperie de mouche mais en plus nous n'avons pas le droit de faire le plein... Bonjour l'accueil. En colère nous rejoignons l'île de la Maddalena, île principale de l'archipel pour prendre une place au port. Accueil sympathique cette fois, bien que les italiens aient cette sale manie de nous dicter comment prendre notre place, alors que nous connaissons notre bateau non de non. La nuitée est bon marché, à 18€ par nuit pour notre 31 pieds, mais les douches s'avéreront payantes, et pas données puisque c'est 3€ les 5 minutes.

Le port est très charmant, et étant juste à côté du centre ville, nous pouvons aller visiter et faire nos courses à loisir. Comme tout village sarde, les maisons sont colorées et la végétations omniprésente. Devant les portes, dans les jardins, dans les ruelles, sur les balcons. Il fait encore très bon et quelques touristes déambulent devant les innombrables boutiques de souvenirs. Nous faisons également les pleins de tabac, car c'est la dernière ville italienne avant notre arrivée en Corse.

Dans la nuit, le vent d'Ouest se lève et nous resterons bien à l'abri dans le port une journée de plus avant de repartir pour les îles de la réserve de la Maddalena.

13

Départ du port juste après le petit déj', direction les îles de l'archipel. Initialement nous voulions aller mouiller devant la "Spiaggia rossa", belle petite plage de sable rose mais il s'avère qu'il est aujourd'hui interdit non seulement d'y mouiller mais aussi d'y accoster avec toute embarcaction que se soit. Soit, nous allons un tout petit peu plus au Nord, devant l'île Budelli, où nous attendent des bouées.

L'archipel de la Maddalena est sûrement l'endroit le plus réputé de Sardaigne, et est donc le plus visité même en octobre. Quelques ferrys déversent encore leur flot de passagers sur les îles quelques heures par jour, troublant quelque peu la quiétude et le côté paradisiaque de l'endroit. Mais on ne se plaint pas, car nous, nous resterons ici le temps que l'on veut !

Nous profiterons de cette belle journée ensoleillée pour, l'après-midi, faire le dernier bain de la saison ! Tout l'archipel est en réserve intégrale, donc côté plongée ça promet !

Après avoir accosté l'annexe sur une mini plage de galets, avec ma maman nous nous mettons à l'eau. Malgré la protection mise en place depuis des années, la vie ne pullulent pas près des rochers. Maiiiis, on a quand même la chance de voir un très joli ver sous-marin qui étire ses ? ses quoi d'ailleurs ? je ne sais pas, mais c'est très joli ! Et un très beau mérou aussi, qui se croyait bien camouflé, alors que pas du tout, et juste à côté de lui une belle murène qui reste pendant quelques minutes bien visible. Et puis une énorme dorade aussi, et un très gros gobie ! Bref, même si c'est un peu mort, il y a quand même de très beaux spécimens, et je souhaite que la vie reprenne ses droits en ce bel endroit !

Gauche : le ver déployé                        Droite : la Dorade énorme 
Mérou 
 Gobie noir
• • •

Le lendemain, nous quittons notre corps-mort pour faire le tour complet de l'île Budelli pour prendre un corps mort plus au Nord, car le vent est censé tourner et passer Est, au "passage du mort", nommé ainsi sûrement à cause des très nombreux rochers affleurant et la faible profondeur qui en font un passage dangeureux pour les bateaux.

Trois milles nautiques, et l'occasion d'observer sous toutes les coutures cette jolie îles sauvage. Puis nous voilà à notre nouvelle place, payante cette fois car ce jour là les gardes du parc passent dans la réserve et font payer les corps-morts.

C'est notre dernière journée de voyage, et nous nous la coulons bien douce. En fin d'après midi nous allons quand même faire une petite balade à terre découvrire les sublimes plages qui bordent l'île.

Dernier coucher de soleil incroyable ! Le lendemain nous reprendrons la mer pour la dernière fois de l'année, direction nos quartiers d'hiver.

14

Réveil au petit matin, alors que tout le monde dort encore sur l'eau. Après un rapide petit déjeuner, nous hissons la GV pour un départ à la voile dans la douce lumière de début de journée. Départ réussi, nous établissons le génois pour les 15 milles qui nous séparent de notre destination finale : Bonifacio, au Sud de la Corse, et où nous séjournerons au port en attendant le retour des beaux jours. Le départ est tout en douceur, puis sortis de l'abri des îles de l'archipel, le vent est établi de Sud-Sud-Est, et nous filons à plus de 5 noeuds, porté par le souffle du vent. Les belles falaises blanches de Bonifacio se dévoilent. Puis nous voilà arrivé au pied de la magnifique citadelle de la ville. Arrivés au ponton, on amarre bien comme il faut, avec une certaine tristesse de savoir que pour cette année c'est terminé, mais on ne s'inquiète pas puisqu'on repart au début du printemps.

Le très beau village de Bonifacio perché sur ses falaises 

La Sardaigne, dernière étape de cette saison aura été pour nous une magnifique surprise et un véritable coup de coeur. Par ses paysages variés, la beauté de ses plages, de ses lumières, la gentillesse des gens, sa gastronomie, nous sommes complétement tombés sous le charme de cette île où nous retournerons pour sûr.

Pour ce qui est du voyage global pour cette année, en 127 jours nous avons visité trois pays : La France, l'Espagne et l'Italie, 5 îles : toutes les baléares et la Sardaigne, et avons accueilli à bord pas moins de 9 matelots sur ces quatre mois de pur bonheur. Et c'est 1601 milles que nous avons parcouru !

Mais le voyage n'est pas terminé pour nous. Pour commencer nous allons profiter de l'hiver pour visiter la Corse déserte de tout touristes, et puis au printemps, nous repartirons, plus à l'Est pour de nouvelles aventures !!