Nous quittons Ibiza. Le vent de Sud est établi à 10-15nds, toutes voiles dehors, au près serré nous faisons cap sur le Nord de Formentera. La nav' est top, il n'y a pas trop de mer et le vent nous fait avancer convenablement. Au bout d'une heure, un objet flottant attire notre attention, il ne s'agit que d'une bouteille en plastique, alors on se dit que ce n'est pas grave si on ne l'évite pas. Grand mal nous en a pris. Arrivés à la pointe Nord de Formentera, alors que nous nous engageons dans le passage pour aller à l'Est de l'île, un bruit étouffé et des vibrations attirent notre attention. La bouteille servait certainement à la pêche et une très longue ficelle à balot y était attachée, et celle ci est prise dans notre hélice, heureusement pas en marche.
Il a donc fallu que nous approchions doucement à la voile de la plage dans une zone pas trop surchargée de bateaux au mouillage, que nous jettions l'ancre, que nous affalions les voiles et que le capitaine saute à l'eau retirer le tout qui avait fait quelques noeuds autour de l'hélice et de l'arbre d'hélice. C'était une première pour nous que de mouiller à la voile. Un bon entrainement dans des conditions quand même faciles, et nous nous méfierons bien plus des bouteilles flottantes à l'avenir !
Une fois l'affaire réglée, nous allumons le moteur, remontons l'ancre et partons le long de la plage d'Espalmador nous trouver une place plus convenable. Plein mois de juillet, c'est une joyeuse débandade et le nombre de voiliers et vedettes est incalculable. On se trouve finalement une petite place pour notre petit bateau ( et oui 10m c'est petit à Formentera, il n'y a que les tout petits bateaux moteurs qui le soit encore plus !) non loin de la passe qui sépare la presqu'île d'Espalmador de Formentera. Nous jettons l'ancre par 4m dans une super étendue de sable. Il est 15h30 et l'activité humaine bat son plein. Comme ce n'est pas trop notre tasse de thé, nous lézardons dans le cockpit et attendons la fin d'après midi, alors que la foule rejoint le port, pour s'organiser une petite balade à terre. L'arrivée sur la plage est un peu délicate tellement la houle créée par les bateaux est incessante (et persistante !). Nous avons longé la plage jusqu'à la pointe Sud, puis sommes passés côté Ouest. Ici le sable est fin, l'eau d'un beau turquoise, On se croirait sur une île du pacifique. Au bout de la plage, un chemin serpente dans le sable, parmis une végétation basse. Seul quelques palmiers et de petits pins tiennent lieu d'arbres. Au coeur de la presqu'île se trouvent des marais salants naturels, d'une belle couleur rose et qui est selon les panneaux informatifs un lieu de refuge pour les oiseaux, la presqu'île entière, sa terre comme ses fonds marins, est une aire naturelle protégée.
Arrivés de l'autre côté, la roche, et malheureusement beaucoup de déchets remplacent le sable fin. Et parmis toutes ces ordures, de magnifiques fleurs. Des lys des sables, qui poussent également sur les îles du Frioul. Beauté naturelles du littoral méditerrannéen.
Quand nous regagnons le voilier, aussi impossible qu'on pourrait le croire, nous sommes seuls. Seuls dans ce merveilleux mouillage. Une chance remarquable dont nous profitons avec délice.
Le lendemain tôt, toujours personne ! Nous mettons les masques et allons à l'eau. C'est un tout nouveau décor sous marin qui s'offre à nous. Le sable prédomine, avec peu de profondeur, et quelques rochers ça et là qui abritent les poissons de la zone.
Après plus d'une heure dans l'eau nous remettons le bateau en ordre pour repartir, cap à l'ouest pour trouver refuge pour les prochains jours, du vent d'Est est annoncé.