Carnet de voyage

L’Odyssée des Nosaures

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Parce que partir c’est se trouver un peu, nous la famille Nosaure décidons d’aller voir ailleurs si on y est !
Du 12 juillet 2019 au 26 mars 2020
37 semaines
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Publié le 28 juin 2019

Parce que partir c'est se trouver un peu, nous la famille Nosaure, Gabriel, Anaïs et Florian, décidons d'aller voir ailleurs si on y est ! Camille, retenue par le virage de ses études nous retrouvera sur le chemin pour nous remettre droit.

Gabriel étant engagé dans une quête homérique spirituelle (et heureusement pas seulement virtuelle !), c'est naturellement vers la Grèce qu'il tourne nos premiers pas.

Reste aux parents à savoir se perdre dans le labyrinthe minoen de leur esprit, jongler entre Charybde et le poids du sac à dos, éviter les sirènes du soleil sans se brûler les ailes, pour, peut-être, guidés par la grâce d'un Jnana Chakshus cyclopéen, retrouver le chemin de l'île au Kangou Roux puis remonter aux sources de la terre du Mahabharata avant la suite du périple. (Le Sphinx offre une peau de mouton, une place dans un de nos sacs ou bien le droit de nous rejoindre où vous en aurez envie au premier qui déchiffre l'ensemble des références !)

Éole ayant prévu d'enfermer les mauvais vents le 12 juillet, nous profiterons de cette aubaine pour lancer notre Cheval à Trois !

Alors c'est parti, bienvenue à vous dans l'Odyssée des Nosaures !!

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juin
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Publié le 7 juillet 2019

Déjà une semaine depuis que nous avons passé tous ensemble ce moment, partagé quelques verres et un "déjeuner champêtre" au Parc du Pâtis.

Ce moment nous l'avions voulu convivial, sans être pesant, et il fût au-delà de nos espérances ! L'occasion de se dire au revoir, mais aussi de se revoir, car certains d'entre vous ont été loin des yeux pendant pas mal de temps, mais jamais loin du cœur !

Vous nous connaissez, assez peu d'organisation, et finalement un moment que nous n'aurions pas voulu autrement ! Le soleil, la tranquillité du coin, le rosé et la bière mais aussi les jeux, les moments de discussion sur les tissus disposés dans l'herbe, aller d'un groupe à l'autre, et n'avoir même pas le temps de profiter de tout le monde !

Et puis la surprise aussi, de la mise à l'eau ! Flo s'en doutait bien, lui qui avait même prévu de quoi nous changer !!! D'accord l'eau était plutôt verte, mais finalement qu'est-ce qu'elle était bonne ! Vous auriez dû nous y rejoindre !!!

Voilà, dans 5 jours on décolle, et si vous nous connaissez vous savez que les bagages ne sont pas encore prêts, ils ne sont même pas commencés !! Pas grave, on a encore le temps ! Et puis les moments comme ça, et les quelques autres qui ont eu lieu depuis, n'ont pas de prix, alors on en profite jusqu'au bout ! Et pour tous ceux avec qui nous n'aurons pas eu le temps de partager un verre avant le décollage, ça n'est que partie remise, nous avons promis à Gabriel qu'on rentrait dans un an !!

Anaïs

12
juil
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Publié le 14 juillet 2019

Deux ans de préparation. C'est long, mais c'est court aussi. On a cru ne jamais y arriver ! Quand la date a été décidée pour l'été 2019, ça nous semblait tellement loin ! Et puis, finalement nous y voilà. Le temps est relatif, c'est Einstein qui nous l'a dit, et c'est dans des moments comme celui-ci que j'en viens presque à comprendre ce qu'il voulait dire …

Il était temps, oui, car l'ascenseur émotionnel nous a emmené vers des hauts comme vers des bas. Ben oui, faut pas croire mais ça a été très dur pour nous aussi de tous vous quitter. Depuis quelques semaines (voire quelques mois) le temps se raccourci, on a essayé de voir les gens qui comptent pour le leur dire, justement, qu'ils comptent !

Alors après toutes ces dernières fois : dernier coucou, dernier verre, dernier déjeuner sur le pouce, dernier apéro, dernier café, derniers bisous, dernières caresses aux chats, il est temps de passer aux premiers d'une longue série !

1ère maison, 1ère bière grecque et 1ère salade grecque, 1er café freddo !

Pour une première ville, Thessalonique est accueillante, comme sait l'être une ville balnéaire, avec un tourisme plutôt local, avec cafés et restos, sa promenade le long de la jetée (on se croirait à Nice !). Elle est elle-même, et nous offre quelques remparts, monastères et églises superbes, au milieu de bâtiments à la méditerranéenne, faits de bric et de broc. On y est bien pour se plonger un peu dans les vacances, mais on est encore loin de toucher au voyage ! Tout vient à point ...

Anaïs

15
juil

15 juillet, nous quittons Thessaloniki par la voie ferrée. L'ambiance de la gare, moins aseptisée que nos galerie marchandes modernes, nous permet un pas de plus vers le voyage. Les sensations remontent doucement avec les échanges…

Nous prenons la direction de Kateríni, étape ferroviaire avant Paralia qui sera notre destination finale de ce jour. La suite doit se faire en bus. Aux regards des taxis à notre arrivée à Kateríni, nous comprenons vite que train et bus ne font pas bon ménage en Grèce… Nous finissons par dégoter un arrêt à quelques rues de distance, puis un bus local qui nous permet de rejoindre Paralia.

Paralia… si vous aimez la côte d'Azur au 15 août, la côte orientale italienne en été et les touristes slaves, alors Paralia est faite pour vous ! Gasp ! Pour nous l'intérêt de venir ici est bien entendu autre. Nous ne crachons pas sur le plouf, bienvenu pour Gab et moi (trop de monde pour Anaïs !!) le premier soir évidemment, mais c'est la position géographique de la ville, le réseau de transport et les prix qui nous ont emmenés dans ce Grau du roi grec. Etonnamment, ce lieu à touristes ne souffre pas de l'augmentation chronique des prix de ce type de site, le logement étant ce que nous avons trouvé de plus raisonnable dans la région, et la salade grecque et le gyros se négocient entre 2/3 euros, ce qui nous permettra d'alterner l'alimentation et les saveurs ! Bon à ce prix-là le gyros est plus proche de notre grec franco-turc que du vrai gyros grec, mais cela fera très bien notre affaire pour les jours à venir ! Sans compter que depuis notre arrivée les chaussons aux épinards et féta font notre bonheur du midi !

Mais l'intérêt principal de cette étape est la découverte du Mont Olympe. A 2 bus de distance nous nous rendons à Litohoro, petite ville au pied du Mont. La journée nous permettra de découvrir le chemin des Dieux, étonnamment désert, une tortue magique bien réelle et une rivière surement de source divine qui saura rafraichir nos pieds mis à rude épreuve ! Les dieux nous aurons régalé et seulement quelques heures de marches auront suffit pour cette belle rencontre entre mer et montagne. La tortue nous ayant transmis un message pour Chiron, nous savons vers où diriger nos prochains pas…

Flo

18
juil

Nous reprenons la route...ou plutôt la voie de fer…l'attente de train en train pour les correspondances nous fais redécouvrir les joies de l’attente et nous permet de déguster quelques cafés freddo spécialité italienne disponible dans la plupart des bistrots grecs (Taverna si vous voulez faire moins parisien). Le prix limite heureusement la quantité ingérée et il nous faudra vite nous réfugier dans la bière ou le vin, boisson beaucoup plus abordable ici ! Les jeux de cartes et de dés s’enchaînent et nous retrouvons avec joie ces moments d’unanime bonne foi familiale ! 😉 Puis viennent aussi ces moments d’introspection presque oubliés dans nos vies 2.0 mais ici tant facilité par l’ennui et l’attente...

Après quelques trains (dont un presque fantôme) nous finissons par arriver en gare de Vólos. Nous savons devoir trouver un bus pour finir le périple journalier et c'est sans surprise cette fois-ci que nous partons le quêter loin de la gare ferroviaire.

Il nous fait prendre de la hauteur…la tortue n'avait pas menti nous voilà au cœur du royaume des centaures, le mont Pélion. Nous posons nos sacs, devenus lourds après cette journée, dans le village de Portaria. Le poids s'allège à la vue de notre balcon et à l'ambiance de ce petit village où nous nous sentons tout de suite à l'aise.

La marche du lendemain nous le confirmera. Nous continuons de prendre de la hauteur puis redescendons sur Makrinitza seul endroit où nous croiserons des touristes ce jour dont je commence à me demander s'ils n'ont pas désertés tous les sentiers pédestres de Grèce ! Ecarté de la magnifique place du village de quelques centaines de mètres et nous voilà de nouveau seuls face à nous même. Gabriel transmettra pour nous le message de la tortue au vieil arbre chargé de le faire parvenir à Chiron...Nous saurons en retour qu’il nous faudra bientôt trouver les pierres tombées du ciel...

Nous rentrons déguster gyros et salades grecques dans une petite taverne découverte le premier soir qui restera notre QG pour ces quelques jours.



Le lendemain matin nous reprenons notre ascension du mont Pélion, dans le sens opposé à la veille. Nous ne croiserons pas plus de monde sur nos sentiers. Nous commençons à nous demander si les dieux locaux tentent de nous perdre sur ces sentiers sans autres âmes que celles de ces arbres à trou qui nous guettent de leur œil unique…

Quand surgit une petite vieille ! il y en a toujours une dans ce genre d'histoire pour vous remettre sur le chemin de votre quête. Elle ne déroge pas à la légende arthurienne d'Astier et nous lance à grands coups de bras et de sourires vers une direction qu'il nous faudra suivre aveuglément. Le lieu et le moment où nous pourrons déballer nos chaussons aux épinards vaudront nos quelques efforts supplémentaires !




Les prunes cueillies à même l'arbre viendront clore cette journée de festin pour nos yeux et nos papilles…



Merci à toi Mont Pelion, terre qui nous rappelle tant cette région aimée de Corse, entre Balagne et Castaniccia. Nous comprenons d’un coup le conseil qui a guidé nos pas, commencer à se retrouver dans cet ailleurs si proche de nous…



Il ne nous reste plus qu’ à préparer nos affaires pour ces pierres venues du ciel et à déguster une bière bien méritée sortant d’un frigo local !

Flo



21
juil
21
juil
Publié le 30 juillet 2019

Après les centaures, nous quittons le Mont Pelion pour nous rendre dans la région des Météores, formations géologiques regroupant falaises et pitons rocheux et abritant des monastères perchés à des hauteurs époustouflantes, d'autant plus lorsqu'on sait que les premiers ont été construits au 14ème siècle, notamment le Grand Météore.


Auparavant des grottes avaient déjà servi de refuge à des bergers et des villageois, puis à des ermites. Nous avons pu voir que les bergers en utilisent encore certaines.

Nous sommes arrivés comme d'habitude en bus, qui nous a déposés juste devant le camping que nous avions repéré sur le net, apparemment pas trop cher et avec une piscine ! Grand bien nous a pris d'aller jusque là. Le camping est au pied des plus beaux monastères, à distance de rando pour aller les visiter et une vieille caravane est disponible. Nous décidons d'en faire notre QG pour les 5 jours à venir.

Nous avons fait 3 belles journées de rando, avec au compteur entre 12 et 15 km par journée ! On a eu chaud, mais souvent de l'air et un peu d'ombre. Nous sommes à peu près les seuls à avoir fait le tour des monastères à pied, ça se fait beaucoup en bus, d'un monastère à l'autre, le tout en une seule journée. Mais ce qui est sympa en accédant aux monastères à pied, c'est cette impression de les avoir mérités. C'est une sensation particulière que de se dire que rien n'est facile et qu'il faut parfois en chier un peu pour profiter réellement de ce que l'on voit. D'autant plus quand on sait que les 1ères constructions datent du 14ème siècle. Il faut grimper pour se rendre compte du travail de titan (ah bah on est dans le bon pays !) que ça a dû être que de transporter les matériaux jusqu'en haut de ces pitons rocheux)

On nous a raconté l'histoire d'un monastère pour lequel il avait fallu 20 ans pour monter les matériaux, et 20 jours pour la construction en elle-même !!

Nous avons pu voir le Grand Météore, grandiose, mais celui où nous avons rencontré le plus de touristes par palanquées. Du coup la visite pour nous s'est cantonnée à l'extérieur, d'une part parce que les entrées sont payantes, et nous avions déjà atteint notre quota de visite payante avec le petit monastère Saint-Nicolas, d'autre part parce que c'est bien à l'extérieur que se situe le spectacle.



Et puis ce qui est chouette aussi avec la randonnée c'est les rencontres !!!

Déjà, nous avons eu la chance de rencontrer La Vieille, celle qui est là pour nous indiquer le chemin qu'aucune carte ne précise, celui qui passe au fond de son jardin, et nous emmène vers un monastère qui ne fait pas partie des circuits de visite !!

Eleferia merci !

Et puis toutes les autres rencontres... Araignée, tortues à ne plus savoir qu'en faire, arbres millénaires, et Boubi, le petit chien blanc qui nous a accompagnés pendant quelques heures, et que nous avons par le plus grand des hasards retrouvé le soir en allant manger dans une taverne ! Mais aussi la gérante du mini marcket qui nous offre des petites poires de son jardin alors que nous ne lui avons acheté qu'une bière.

Nous avons fait également le dernier jour une belle rencontre avec Manimoy, en visitant le monastère de Saint-Stefanos, habité par des nonnes.

C'est la rando la plus chaude et un peu galère que nous ayons effectuée, le chemin emprunté étant très peu à l'ombre, et pas du tout balisé. Du coup, nous avons beaucoup marché, sous le cagnard, pour nous retrouver derrière des barbelés en arrivant ! Impossible de trouver un passage, nous étions dans l'enceinte servant de dépendance, et avons dû escalader un mur avec l'aide d'un touriste roumain très étonné de nous voir le héler du bas du mur où il s'était allongé pour une petite sieste !!!

Ouf, nous voilà arrivés mais... Il nous faut attendre une heure et demie car le monastère est fermé entre 13h et 15h30. De toute façon il fait trop chaud pour redescendre tout de suite.

15h30, les portes s'ouvrent et les garçons préfèrent me laisser seule pour cette visite refusant le racket de l'église orthodoxe !

Les peintures et icônes murales sont superbes, mais les orthodoxes ne sont pas des rigolos et les personnages représentés font plutôt peur tellement ils font la gueule !!! Il y a même un reliquaire en argent ciselé contenant le crâne d'un saint, crâne dont on peut apercevoir le dessus car la boîte reste ouverte ! Spécial... C'est pendant cette visite que Manimoy est venu discuter avec moi. Indien d'origine, il est professeur de statistiques à l'Université de New-York. Il est venu en bus depuis Kalambaka où il loge, mais quand je lui dit que nous sommes venus à pied il me demande si nous acceptons qu'il redescende avec nous. Qu'à cela ne tienne, il est le bienvenu !

La redescente est bien plus facile ! Et grâce à cette rencontre nous connaissons l'heure de départ du bus du lendemain pour notre prochaine destination puisqu'il prend le même ! Heureusement car c'est le seul bus direct de la journée, et le trajet jusqu'à Delphes aurait été bien galère sans cette info !




Et pour conclure notre séjour, un bon repas et un très joli coucher de soleil sur les roches venues du ciel...

Anaïs

27
juil
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Nous avions décidé de descendre jusqu'à Delphes depuis les Météores, d'un site mystique à un autre. En même temps, il est assez difficile de traverser le pays sans en rencontrer !! La chance, ou karma, nous avait fait rencontrer Manimoy lors de notre dernière randonnée sur un monastère des Météores. Nous devions quitter Kastraki et notre camping le lendemain, sans nous poser plus de questions que ça ça sur le comment. C'est Manimoy qui nous a indiqué que le seul bus direct pour Delphes partait le lendemain à 9h30. C'est donc ce bus que nous prendrons ! Maintenant que nous avons l'info il ne nous reste plus qu'à refaire les sacs à temps pour ce départ. Nous avons une petite demi-heure de trajet à pied jusqu'à la bus station, nous mettrons donc le réveil à 7h pour avoir le temps de tout faire !! Le réveil… un outil dont nous n'avons plus l'habitude ! Et puis on vit plutôt à l'heure grecque maintenant !!! Le bus doit nous emmener à Amphissa, gros village accroché dans la montagne. De là on espère trouver un autre bus, plus local qui nous emmènerait à Sernikaki. Finalement, en demandant au chauffeur comment faire, celui-ci s'adresse à une jeune femme qui travaille à la gare routière d'Amphissa qui nous indique que le bus que l'on vient de quitter passe juste à côté de l'embranchement pour notre village à 10 minutes de là ! On remonte donc dans le bus et c'est parti pour un arrêt personnalisé ! Nous avons dégoté une location sur booking dans un petit village à 30 min de bus de Delphes, ça sera parfait pour aller voir le site sur une journée, puis rayonner de là les autres jours. Partis pour passer 3 nuits là-bas, nous finirons par y rester 9 nuits ! C'est un des vrais plaisirs du voyage, cette liberté de prolonger un séjour selon l'inspiration du moment ! Rien n'est minuté ( à part de temps en temps pour attraper un bus !) La chambre est sympa, l'hôte aussi, et le village est si calme que l'on a pas l'impression d'être si proche d'un lieu très touristique ! On se pose pour l'aprèm, on ira voir Apollon demain, frais et dispos !


Si Dali et Pythie peuvent rimer, ils n'étaient en revanche pas d'accord sur l'emplacement du centre du monde. Dali le plaçait à Perpignan tandis que selon une légende, Zeus envoya deux aigles chacun d'un côté du disque terrestre, les deux oiseaux se rencontrant à Delphes, qui devint donc le nombril du monde ou Omphalos.

Delphes, un endroit où j'avais particulièrement envie d'aller trainer mes guêtres (ou plutôt mes chaussures à doigts de pieds !) Une amie m'avait dit que Delphes est un lieu où l'on ressent l'énergie tellurique, je suis d'accord. Ce sont bien des vibrations que je ressens en découvrant les vestiges qui ont servi de lieu de culte depuis la préhistoire ! Le sanctuaire est situé au pied du Mont Parnasse, mais n'est pas visible depuis la vallée, contrairement à la "nouvelle ville" de Delphes, construite à l'époque moderne pour pouvoir loger et nourrir les hordes de touristes venus visiter le musée archéologique ainsi que les ruines elles-mêmes. Etonnement, je m'attendais à bien plus de touristes que ça pour un tel endroit, des files ininterrompues pour pouvoir prendre quelques photos ou voir ne serait-ce qu'un bas-relief dans le musée. Il n'en est rien, et sans dire que nous sommes seuls au monde, on peut admettre que nombreux sont les endroits sur le site où l'on peut simplement profiter du moment.


Le sanctuaire dédié à Apollon, se serait développé aux environs de -800 avant JC, sur une pente où se serait trouvée une fissure naturelle exhalant les vapeurs de la Terre. Le nom de Delphes proviendrait du fait qu'Apollon aurait pris la forme du dauphin afin d'attirer les marins crétois chargés d'instaurer son culte sur le site.

Nous prenons le bus à l'arrêt presque personnalisé où le bus nous a déposés hier, et nous voilà sur le site que nous découvrons avec des yeux d'enfant (en tout cas pour ma part !) Direction le musée archéologique. Les objets racontent une histoire, et il est pour moi assez difficile de comprendre comment les archéologues ont parfois , avec très peu de matière restante, réussit à la raconter…. Cela confirme mon idée qui veut que les archéologues sont de grands enfants qui ont gardé une imagination à toute épreuve !!! Mais il est vrai que nous avons sous les yeux des trésors, d'ailleurs mis au jour à la fin du 19ème siècle par des français, dont les découvertes les plus récentes ne remontent pas si loin que ça, courant des années 2000. Je me mets à la place de ces chercheurs lorsqu'ils déterrent un ou des objets, ça doit être magique !


Pour ne pas être en reste, nous partons à la découverte du site en lui même, et Gabriel et moi imaginons que nous trouverons peut-être un de ces trésors en scrutant le sol !!! Le site en lui-même est magique, tellurique est bien le mot approprié. On voit presque les scènes antiques se dérouler sous nos yeux… Là le temple d'Apollon, presque écrasant, ici le trésor des Athéniens, ou là encore ceux des autres peuples ayant fait des cadeaux tous plus extravagants les uns que les autres en guise d'offrandes pour gagner la protection du Dieu. Puis là l'amphithéâtre, construit dans une anfractuosité naturelle de la roche, et avec de la roche transportée depuis le Mont Parnasse. La vue d'ici est à couper le souffle, le spectacle est présent, on verrait presque la tragédie grecque s'y dérouler ! En 1927 et 1930, les fêtes delphiques ont permis de rejouer 2 spectacles dans ce théâtre grec.


Puis nous continuons à monter, de moins en moins nombreux, la plupart des touristes n'ayant pas le courage d'aller jusqu'au faîte où se situe le Stadium. Je vois les jeux se dérouler, et j'imagine les athlètes se mesurer les uns aux autres, j'ai l'impression d'être dans un péplum !! Mais non, les cris ne sont que les bruissements du vent et les cigales, bien présentes quant à elles !!!


La dernière partie de notre balade nous emmènera en contrebas, sur un autre site, la Tholos, qui était l'entrée du sanctuaire de Delphes. On trouve à cet endroit un temple dédié à Athéna. En reprenant le chemin qui nous ramène vers le bus, nous nous arrêtons un instant à l'endroit où coule la fontaine Castalie, censée purifier les pèlerins venus consulter la Pythie. l'eau est fraiche à souhait, et nous remarquons que plusieurs voitures de locaux s'arrêtent ici pour remplir des bouteilles. Bon nous y avons rempli nos gourdes, l'illumination nous attend certainement !!!


Et quelques photos pour le fun car en Grèce les chats sont rois, et à Delphes ils sont sûrement divins !!!!

Anaïs

29
juil
29
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Si en vous rendant à Delphes vous ressentez l'énergie des forces telluriques présentes n'hésitez pas à vous dresser sur vos pieds et à vous élancer pour une descente vers cette mer végétale qui se répand sous vos pieds...vous en serez retourné…

Le port de Delphes, invisible depuis le site du Temple se nomme Itéa, une charmante station balnéaire suffisamment loin des grands centres touristiques grecs, pour être digne d'intérêt et d'un plouf, Delphes étant devenue pour les touristes un lieu de passage à faire en excursion d'une journée...

Entre les deux s'étend ce que les grecs appellent la mer d'oliviers, des hectares de vénérables arbres se déversant entre collines et montagnes sans jamais gagner la moindre hauteur, courant jusqu'à Amphissa et ceinturant jusqu'au noble mont Parnasse. Les plus anciens d'entre ces arbres furent plantés par le père d'Alexandre le Grand, Philippe de Macédoine voilà près de 2500 ans. C'est sur ce chemin magique au départ de Delphes que nous nous élançons.

Il nous suffit de nous perdre dans le bas du village de Delphes pour tomber sur le départ du chemin. Encore une fois il est déserté de toute vie humaine../ enfin c'est devenu une telle habitude pour nous et un couple que nous croiserons, qu'il faudra aux dames de chaque groupe se rhabiller rapidement pour un minimun de respect de nos conventions sociales !

Sur les 4 heures de marche le chemin finira presque en autoroute pour la Grèce puisque nous croiserons également un charmant vieil italien, marcheur invétéré, chargé de toutes ses affaires et à la recherche d'un camping providentiel avant la visite de Delphes et l'ascension du Mont Parnasse ! La chaleur et la descente étant déjà rude pour nous, nous lui tirons notre chapeau bas en lui indiquant la voie à suivre…

La plongée vers les mers est magnifique, nous nous arrêtons au pied d'une petite église au milieu de nulle part, toujours entretenue par on ne sait quelle âme sur cette voie aride, pour notre ravitaillement en eau et notre pause déjeuner. Le prochain bond nous fait traverser le site préhistorique de Delphes dédié à Gaïa dont il ne reste rien mais sur lequel se dresse une église dont l'ombre et la force du lieu sont les bienvenues !

La dernière descente est éprouvante et c'est un vrai bonheur d'aborder la mer végétale et l'ombre des oliviers parcourus par les vents. Un figuier chargé viendra récompenser nos efforts et recharger nos besoins en sucre pour affronter la nage qui nous attend. Car cette plaine ombragée sous le regard de ces végétaux pluri-centenaires recèle une magie qui égale largement celle des ruines de Delphes ! Pas un pas sans leur présence à perte de vue, un dédale où l'on pourrait se perdre et être avalés par ces monstres bienveillants, qui nous gardent sur ce chemin, déjà emprunté par les plus anciens rois, venus quérir auprès de l'oracle quelques conseils descendant directement des dieux.

Car le monde antique dans son ensemble parcourait ce même chemin, après avoir navigué à travers le golfe de Corinthe et accosté à Itéa. Après tout, Delphes était réellement à l'époque le centre du monde et les oliviers ses gardiens !


Après ce bain mythique et mystique, nous débouchons enfin sur Itéa. Le saut dans les eaux turquoises est le bienvenu après un soleil de plomb, le tumulte des ressentis du poids de l'histoire, des charmes des oliviers et de la puissance des lieux (et des Dieux ?)

Le petit port d'Itéa nous rappellera à lui plusieurs fois durant ce séjour. Les plages viendront délasser nos âmes et nos corps quand nous en aurons besoin. Après tant de marche ensoleillée et malgré notre quête d'ombre constante sur les plages nous y attraperons nos premiers coups de soleil du séjour… les masques de plongée emmenés au détriment du matériel photo nous retiendrons dans ces eaux… les t-shirts anti UV n'y suffiront pas et cela transformera nos bronzages de voyageurs en celui de vacanciers…mais les puissances anciennes n'en ont pas finit avec nous et c'est au moment de regagner la plage dans quelques dizaines de centimètres d'eau que je la vois surgir… sagesse de la mer incarnée, sa nage me rappelle toujours le vol des oiseaux planant dans le vent…il fallait que ce soit une tortue bien entendu... gigantesque, dépassant largement celle que j'avais déjà pu apercevoir dans les mers tropicales. Chacune de ses nageoires dépasse largement la taille de mes mains et les coquillages installés sur sa carapace témoigne de son âge respectable. Nous cheminerons ensemble pendant plusieurs dizaines de minutes puis lassée de ma présence et après deux respirations extérieurs elle se défilera après qu'Anaïs ait pu l'admirer mais avant que Gabriel ne puisse l'apercevoir…Comblés par ces expériences nous pourrons prolonger notre séjour à Sernikaki, à la bonne grâce et aux bons soins de Kostas et Kévin et de cet endroit d'accueil bienveillant si bien accordé avec l'ambiance des lieux.


Flo





30
juil
30
juil

La connexion n'est pas bonne partout, il est donc parfois difficile de remplir le blog sans trop de retard...

Après la magie de Delphes et la magnificence des oliviers millénaires, il nous reste à parler de Sernikaki, ce petit village qui nous a accueilli pendant 9 jours, et où pourtant nous n'avons pas vu le temps passer.


Il nous a servi de camps de base pour sillonner ce coin de Grèce. Nous logions chez Kostas, et avons vraiment apprécié les soirs à la taverne, mais aussi les petits- déjeuners. Kostas et sa maman nous ont régalés pendant ce séjour !! C'est là aussi que nous avons fait la connaissance de Kévin, un jeune homme franco-grec adorable, serveur à la taverne. Nous avons passé de très bon moments avec lui à le faire parler français, à jouer aux cartes, et à parler du pays où il est né et où il a grandi. Sa mère est normande, nous avons eu l'occasion de pas mal discuter avec elle, et de comprendre un peu comment les grecs ont été touchés par la crise il y a une dizaine d'années. Son père est grec, et pour l'anecdote, je me suis vue offrir un petit bouquet de basilic, que je me suis empressée de croquer avec ma salade grecque… pour apprendre quelques jours plus tard que les grecs mangent peu de basilic, mais en ont toujours à l'entrée de leur maison en signe de bienvenue ! Fans de Kaamelott, un air de déjà-vu avec la rose créée et croquée dans la foulée ?!!

Après avoir visité Delphes, effectué la rando à travers la mer des oliviers et nagé avec la tortue à Itéa, nous avons décidé d'effectuer une autre randonnée au départ du village, qui nous emmènerait jusqu'à la petite église de Agios Georgios que nous voyons depuis la terrasse de la taverne. Kostas nous dit qu'il y en a pour une petite heure, cool ça nous changera !!

Nous on veut aller juste sous les nuages, dans le petit trou qui est dans la roche… Pas loin !

Au temps pour la notion de temps, nous mettrons 3h30 pour rejoindre l'église ! Nous ne trouvons pas le sentier que nous a indiqué Kostas, et avons l'impression que l'église est un mirage... Plus nous marchons, plus elle s'éloigne ! Au bout d'une bonne heure et demi de marche, nous trouvons un amandier sous lequel nous mettre à l'ombre pour boire et récupérer. La chaleur est écrasante, mais ici nous sommes en courant d'air, waou un pur bonheur ! Flo finit par nous laisser sur place, le temps pour lui d'essayer de trouver la voie. Gab et moi profitons de l'air, nous l'attendons 40 minutes, au bout desquelles un petit message me dit de le rejoindre un peu plus haut. Il a trouvé, après avoir exploré 3 différents chemins possibles !!! C'est reparti ! Nous nous retrouvons au pied d'une bergerie, et en avant pour deux heures de crapahutage.

Pour la première fois depuis que nous marchons en Grèce, aucune fontaine ne nous permet de remplir nos gourdes en cours de route. Ces deux heures nous en paraissent du coup bien plus.

Miracle, au détour d'un dernier virage nous voyons apparaître l'église, l'eau nous attend certainement là-bas... Que nenni...!

La vue sur la vallée est malgré tout sublime, et nous prenons un peu de temps pour l'admirer et recharger un peu les batteries avant d'attaquer la descente.

Nous savons qu'il y a un autre village en contrebas, et décidons de faire un léger crochet quitte à rallonger le retour, car il nous reste à peine un demi-litre d'eau pour nous 3 !! Finalement, après 30 minutes de marche nous tombons sur la fontaine providentielle sans avoir à aller jusqu'au deuxième village !!! Mon dieu que cette eau est bonne !!! Je bois presque trop, mais ça fait un bien fou !! Nous reprenons donc le chemin qui nous ramènera à la maison, et trouvons le chemin "facile" que nous n'avions pas trouvé à l'aller !! Nous en profitons pour ramasser figues et amandes fraîches, un pur bonheur !

Le retour à l'écurie nous donne un coup de boost, mais les pieds ont souffert eux aussi.

Vivement la douche, puis l'apéro et le repas à la taverne ce soir ! En plus il y a un écran dehors, c'est soirée sport ! Vélo d'abord, mon petit père une petite pensée ! puis ensuite foot !

Anaïs

4
août
4
août
Publié le 20 août 2019

Il est temps de rejoindre Athènes pour quelques jours. Nous n'étions pas sûrs de vouloir y passer, sachant le grand nombre de touristes au mètre carré à cette époque de l'année, mais un signe du destin nous a été fait un peu avant notre grand départ, car Gabriel et moi avions déjeuné avec notre amie Vannina, et au détour de la conversation nous avons réalisé qu'elle serait en Grèce à cette période. Malheureusement, elle devait visiter le Péloponnèse, région dans laquelle nous n'avions pas prévu d'aller. En revanche, dégainant les agendas respectifs, nous trouvons une date nous permettant de passer une journée ensemble à l'ombre de l'Acropole !

Qu'à cela ne tienne, notre périple nous conduira donc à Athènes !Nous prenons le bus en bas du village de Sernikaki, le même qui nous emmenait à Itea et à Delphes, et qui cette fois nous déposera à la station de bus d'Athènes. Nous tentons, une fois sur place, de trouver un bus de ville afin de rallier le quartier qui nous abritera pour les 4 jours à venir, mais les explications du chauffeur que nous interrogeons ne sont pas très claires, et nous finissons par prendre notre courage à deux pieds pour trouver notre appartement qui se situe au pied de la colline Lycabette. C'est parti pour une bonne heure de marche avec les gros sacs sur le dos et en plein cagnard, cela fera notre rando du jour !!

Nous finissons par arriver, au pied de la colline mais quand même en côte… Les clés sont sous un pot de fleur, l'appart est sympa. Il est 16h, on se pose, on ressortira pour manger ce soir. La terrasse nous accueille, très chouette surtout au centre d'une ville comme Athènes ! Nous déchantons légèrement le lendemain matin lorsque nous sommes réveillés par des travaux qui sévissent dans un immeuble contigu au nôtre !!

Nous ressortons après quelques heures de repos et une douche bien méritée pour essayer de trouver un gyros pita, mais contre toute attente nous avons beaucoup de mal à trouver un bouiboui qui puisse répondre à nos attentes. Nous finissons par nous arrêter dans une petite taverne de quartier qui saura nous nourrir pour pas trop cher !

Le lendemain nous retrouvons Vannina devant la cathédrale d'Athènes, elle a déjà fait le travail pour nous, nous n'avons plus qu'à suivre et c'est parti pour une belle balade dans la ville. Nous ne visiterons pas l'Acropole, trop de monde pour nous, mais lui tournons autour avec une vue dégagée la plupart du temps. Nous nous laissons guider, pour une fois que nous n'avons pas besoin de regarder où nous allons ! Nous prenons le temps de boire l'incontournable café freddo grec, puis montons sur la colline de l'Aéropage, d'où la vue sur l'Acropole vaut bien la visite en elle-même. C'est juste magnifique. Il y a un peu de monde mais on ne se marche pas dessus, contrairement aux centaines de personnes que nous apercevons sur le monument et qui se suivent docilement pour pouvoir entrapercevoir les vestiges que pourtant nous voyons très bien de là où nous sommes ! Au passage nous profitons des vestiges de la porte d'Hadrien, ainsi que des deux agoras.

Bon, il va être temps de trouver une taverne pour nous poser, elles nous tendent toutes les bras et notre choix se fera pour l'une sans plus de conviction mais avec l'envie de prendre le temps du temps… On se pose, on déjeune, on papote, et c'est comme si le temps était suspendu. Cela fait cet effet là avec les vrais amis.

Puis on repart, direction Monastiraki, le quartier touristique s'il en est un. Nous avons quelque peu l'impression d'évoluer dans un monde parallèle, à Saint-Michel ou bien à Montmartre… Quoi qu'il en soit c'est très plaisant, l'ambiance est tranquille et nous ne sommes pas sollicités outre mesure. Nous imposons à Vannina un peu de shopping car nous cherchons pour Gabriel un sac à dos digne de ce nom (celui avec lequel il est parti est vraiment trop petit et inconfortable), et une paire de sandales (mais nous sommes avec un ado avec qui nous devons tenter des compromis car ces chaussures-là sont sympas mais pas pratiques tandis que les autres sont vraiment pratiques mais tellement pas fun…!)

Un petit tour au marché également, où nous achetons nos légumes du soir pour la modique somme de 1,5€... Finalement ce qui nous coûte le plus cher c'est l'apéro !!

Il est déjà l'heure de se quitter, cette journée fut une parenthèse de bonheur et de quiétude. Merci Vannina.

Le lendemain nous décidons de grimper en haut du mont Lycabette afin d'admirer l'Acropole sous un autre angle. Bien nous en a pris, c'est magnifique.

Nous ne prenons pas le temps de visiter le musée d'Athènes, le prix nous dissuade, et puis nous devons faire des choix alors ce sera celui d'Héraklion. Pas de regret d'être venus, mais c'est surtout la journée avec Vannina que nous avons apprécié. Trop de monde pour nous.

Anaïs

8
août
8
août
Publié le 25 août 2019

Pour changer de moyen de locomotion, nous quittons Athènes par le métro, pour un trajet d'un peu plus d'une demi-heure qui nous emmènera à Artemida, où nous attendent Évelyne et Yannis, là aussi pour 4 jours. Ils sont là pour 3 mois, comme tous les ans depuis qu'ils sont en retraite. Yannis est un enfant du pays.

Ce séjour aura un petit air de vacances en famille ! Gabriel est ravi, 3 chatons l'attendent à la maison, ramenés ici par leur maman chatte qui squatte chez Évelyne et Yannis depuis plusieurs années tout en restant sauvage. Les petits en revanche ne le sont pas du tout, pour le plus grand plaisir de Gab qui va passer beaucoup de temps avec eux !

Une petite sieste avec Corinthe, Gabriel et Arsène...

Au programme de ces quelques jours nous irons sur différentes plages du coin pour de belles séances de snorkeling, une traversée à la nage jusqu'à une petite île sur laquelle il n'y a... qu'une toute petite église ! Les églises en Grèce ont vraiment une place privilégiée, et les grands hôtels n'ont rien à leur envier quant à la vue…!

Un conseil éclairé nous emmenènera faire une très belle visite du musée et du site archéologique d'Artemida, un temple en l'honneur d'Artémis, la déesse de la chasse et protectrice des jeunes filles prépubères. Ce petit musée est d'une richesse inversement proportionnelle à sa taille, et les trésors retrouvés sur le site du temple n'ont rien à envier aux plus grands ! Nous n'avons pas pu prendre de photos du musée, vous serez obligés d'y venir pour le découvrir ! En revanche les vestiges du temple sont encore chargés d'énergies, et l'on s'y promène agréablement, mis à part la famille russe dont la mère se balade avec sa perche à selfie, et se prend en photo tous les 10m...! Heureusement elle prend ses photos avec une telle dextérité qu'ils seront bien vite partis, et nous aurons le site pour nous seuls. J'y vois un signe de la déesse, qui m'invite malgré tout à prendre mon temps et à ne pas me laisser parasiter par la futilité et la vacuité de certains. Sur le chemin du retour, un superbe prunier gorgé de fruits m'incite à en cueillir quelques unes, je m'adresse silencieusement à Artémis pour lui en demander l'autorisation, et comme personne ne vient à ma rencontre en poussant les hauts cris, j'en conclue que la déesse est d'accord !!

Chaque jour nos hôtes nous régalent de plats délicieux, un jour le pasticio, un gratin de pâtes et de viande hachée dont nous régalés Evelyne. Un autre la friture d'anchois que nous sommes allés acheter au marché, le lendemain les anchois à l'huile préparés de main de maître par Yannis. Nous sommes agréablement surpris par le vin grec, et avec tout ça les repas se passent dans une douce quiétude qui nous emmènera souvent jusque bien tard !

Les environs d'Artemida sont très jolis, nous découvrons une petite église où le pique-nique doit avoir un goût de bonheur au soleil couchant, avec vue sur la mer d'un côté et sur la montagne de l'autre !

La balade en bord de mer et la découverte d'un spot de kite-surf nous impressionne car un vent très fort s'est levés sur les 2 derniers jours que nous passons ici. Nous découvrons le port de Rafina, d'où nous embarquerons lundi. D'ailleurs je me demande comment je vais supporter les 12h de ferry qui nous conduira en Crète…

Anaïs

12
août
12
août
Publié le 1er septembre 2019


Après avoir été chouchoutés par Evelyne et Yannis nous décidons que notre traversée entre la Grèce continentale et la Crète se fera par bateau à travers les Cyclades plutôt qu'en avion. Pas de galère antique cependant, mais un ferry classique transportant locaux, touristes et marchandises d'île en île pendant 12h de trajet...pour Anaïs et moi cette poussée en avant est aussi un mouvement en arrière fait de bleu, de blanc et de chats, partagés avec Camille dans une galaxie qui nous paraît bien lointaine mais dont les sensations et les doux souvenirs ressurgissent, intacts à la vue du port de Paros...nous nous rappelons aussi cette taverne de Kastro et la vibration de notre trio avec cette musique altiste, qui déjà, tombait amoureuse de ces paysages et de ces couleurs...nous nous perdons dans nos souvenirs et les embruns quand, à mi-parcours un roquet en costume vient nous chasser du couloir où nous avions fuit la foule hoquetant qu'il s'agit d'un couloir de première…heureusement nous avons laissé le gros du monde dans les ports derrière nous et les espaces communs sont devenus beaucoup plus fréquentables pour le misanthrope que je suis !

Le ferry nous emmène tranquillement, gros pépère qui ne craint pas les vagues ni le vent, et Anaïs, soigneusement droguée par Evelyne (à coup d'homéopathie…!) peut pour une fois profiter du voyage tout en gardant son estomac intact.

Après Andros, Tinos, Naxos et Paros, nous sortons de nouveau sur le pont pour notre arrivée sur Santorin. Il est vrai que nous avons un a priori plutôt négatif pour cette île sachant à quel point elle est touristique. Mais l'arrivée est magique. L'île n'usurpe pas, en tout cas depuis le pont où nous l'admirons, sa renommée. Nous nous disons qu'elle doit valoir le déplacement, mais certainement pas pendant la haute saison touristique d'été. Nous nous régalons à admirer dans le soleil déclinant, cette nature qui a donné à l'île cette forme de croissant .

Cela fait un mois que nous sommes partis et la traversée se prête forcément à un premier bilan dans nos têtes. Nous avons beaucoup aimé cette balade dans la Grèce continentale.Nous commençons lentement à réaliser que nous ne rentrerons pas de suite à la maison et la spirale douloureuse des dernières séparations s'éloigne maintenant que nous avons recréé de nouveaux contacts avec ceux laissés derrière nous.

Dans sa forme le début de ce voyage est vraiment fluide et facile.

C'est la première fois que nous voyagions avec de la 4G. Être toujours connecté change le voyage… On ne se perd jamais vraiment… et Internet nous permet de trouver facilement des locations, Booking et autre Airbnb guident nos pas autant que Google Map. Nous réalisons que la négociation en direct en tapant aux portes comme on peut encore le faire en Asie est de moins en moins intéressante… reste cependant la possibilité de repérer les endroits intéressants, de réserver pour un jour ou deux puis de discuter en direct en cas de séjour prolongé. Ce sera notre façon de faire pour les semaines à venir.

Bref, les reflexes de voyageurs reviennent et nous trouvons doucement nos marques pour les nouveaux défis, type "arriver à faire faire deux heures de devoirs par jour à Gab"!

Le budget (gonflé par des dons avant le voyage), environ 30€ par jour et par personne pour la Grèce, est colossal pour des voyageurs mais ridicule pour des vacanciers, et nous permet d'être encore dans une zone de confort européenne sans que cela suscite beaucoup de surveillance de ma part et/ou de conflit au sein la tribu. Nous sommes en général tous d'accord sur les arbitrages à rendre en terme de dépenses… Même si j'avoue avoir parfois du mal à saisir le caractère essentiel de certains achats…!

chacun ses priorités !

...mais Gabriel dispose de son propre budget extra avec lequel il me soudoie à coup de cafés freddo et Anaïs n'hésite pas à me rappeler qu'elle gère l'application budget et qu'à ce titre elle est mieux placée que moi pour en connaître l'état!

Les corps suivent l'esprit et nous sentons tous les 3 que nous retrouvons notre tonicité.

Nos sacs nous paraissent de moins en moins lourds et cela n'est pas juste dû aux quelques affaires laissées en chemin…Marcher une demi-heure le soir pour trouver à manger après une journée de rando n'est plus un obstacle de la taille de Scylla, mais plutôt l'occasion d'échanger sur la journée et de se mettre en appétit avant notre salade/pita. L'arrêt de la cigarette, comme à chaque voyage, s'est fait facilement, une fois passé les 48 premières heures. Les grecs sont de gros fumeurs et je trouve parfois une bonne âme pour une cigarette du soir (merci Kosta !) sans envie de plus.

Encore beaucoup de chose à penser et à échanger mais la nuit tombe sur notre bateau et une sortie sur le pont nous offre un selfie des plus kitsch !

Nous arrivons enfin en vue d'Héraklion avec 2 heures de retard...nous débarquons dans le port presque désert…un vent chaud vient agréablement caresser nos narines après la climatisation du bateau...la ville est calme et endormie, je me sens étrangement bien malgré ces 14 heures passées dans ce ventre d'acier marin… je me tourne vers Anaïs et Gab pour leur dire ce que je sais déjà : " je vais aimer la Crète !"

Flo

13
août
13
août
Publié le 2 septembre 2019

Nous avons loué un appartement non loin du port d'Heraklion, à une petite demi-heure de marche, et grand bien nous en a pris car avec les deux heures de retard nous arrivons chez nous à 23h. Notre hôte Katerina nous attend et nous accueille avec un plateau de fruits frais et une salade grecque ! Un vrai bonheur !! Nous ne profiterons pas beaucoup de cet appart et de la gentillesse de Katerina mais cela nous fait une bonne base pour aller visiter le musée, puis le lendemain le palais de Cnossos.

Le musée nous subjugue. Il est d'une richesse infinie, j'y suis encore plus touchée qu'à celui de Delphes. Les trésors qui ont été mis au jour à Cnossos, ainsi qu'à Malia (le bijou aux deux abeilles datant de 1700 av.JC) et Phaistos (son disque couvert sur les deux faces de hiéroglyphes dont la signification reste encore un mystère) sont invraisemblables.

Contrairement au musée d'Artemida, nous pouvons faire des photos, du moment que nous n'utilisons pas les flashs, et l'on s'en donne à coeur joie ! Je me sens comme une enfant ne sachant où donner de la tête dans une confiserie ! J'ai envie de tout voir, et en même temps envie de passer des heures devant chaque vitrine, à essayer d'imaginer la vie il y a 7000 ans et jusqu'à l'époque romaine, période couverte par les découvertes qui se trouvent dans ce musée.

On peut voir dans les différentes salles l'évolution des outils et objets du quotidien, ainsi que les bijoux, dont certains sont d'une telle finesse qu'on est en droit de se poser la question : mais où a-t-on perdu notre bon goût et notre savoir-faire ?!! Certains bijoux ont plus de 5000 ans, et n'ont rien perdu de leurs détails et couleurs... J'en suis ébahie.

Nous avançons dans le temps, les statuettes s'affinent, les détails se précisent, d'ailleurs les effigies de déités sont souvent plus grossières que les bijoux. Elles ne sont pas pour autant ridicules, elles en imposent.

Les outils et objets du quotidien comme les chaudrons, marmites, bols, tasses, et même les poêles me donnent comme l'impression que je pourrais sentir ce qui y mijotait lentement si seulement je fermais les yeux un instant. Certaines collections de tasses sont si jolies et fines que l'on pourrait parler de plagia de la part de nespresso ou Ikea !!! Mais non, car pour cela il faudrait que leurs objets soient au moins aussi jolis que ceux qui s'offrent à nous ici-même.

Une nouvelle salle et nous découvrons les armes, dont d'énormes haches sous lesquelles Gabriel paraît tout petit...

Puis ici nous découvrons les jarres de conservation, et apprenons que l'on peut déterminer l'augmentation d'une population à la taille de ces jarres, au fur et à mesure du temps.

Après la conservation des aliments, nous découvrons les jarres et coffres d'inhumation, dans lesquelles les corps étaient déposés en position fœtale, à la verticale. Puis vinrent des sortes de couffins ou coffres, dans lesquels les corps, toujours en position fœtale, étaient cette fois-ci déposés horizontalement.

Nous découvrons également des baignoires… Des baignoires vielles de presque 2000 ans !

Nous terminons notre visite par une salle qui parle à Gabriel, car les statues sont celles de certains héros et dieux de la mythologie, celle-là même qui a conduit nos pas jusqu'en Grèce et en Crète...

Il nous manque malgré tout une salle à voir, nous réalisons en effet qu'une partie de la collection n'est pas accessible faute de personnel pour les vacances d'été... ! Tant pis, nos yeux brillent déjà de mille feux et nos pieds commencent à demander grâce !!!! Nous rentrons à l'appartement, non sans nous arrêter en route pour acheter une petite bouteille de retsina ! Et oui, déjà un mois en Grèce et nous n'y avons encore pas goûté afin de comparer avec nos souvenirs dans lesquels, avouons-le, ce vin grec n'avait pas laissé une marque impérissable ! Il faut dire que depuis 2000 ans ce vin blanc est fermenté avec de la résine de pin qui lui permet de mieux résister à la chaleur. Cela lui donne un goût vraiment particulier mais finalement nous l'apprécions bien plus qu'il y a 15 ans !


Anaïs

14
août
14
août
Publié le 9 septembre 2019

L'attirance de Gabriel pour la mythologie nous ayant amené en Crète, il nous était impossible après le musée d'Héraklion de passer à côté du site de Knossos. J'appréhendais un peu j'avoue, car si l'Acropole est le lieu le plus visité d'Europe, le site de Knossos est quant à lui l'incontournable attraction de tout touriste débarquant en Crète… il se situe à moins de 10 Km d'Héraklion et nous envisageons dans un premier temps de rester une journée de plus sur Héraklion et de nous y rendre à pied. Malheureusement notre logement est déjà réservé pour le lendemain. Après quelques recherches nous découvrons que les bus locaux desservent le site, ce qui devrait nous permettre, en laissant nos affaires en garde chez Katerina, de faire l'aller, la visite, le retour puis de trouver un bus vers notre prochaine étape…

Nous trouvons facilement notre bus local grâce aux conseils de notre hôte et c'est sans difficulté que nous arrivons à Knossos terminus de la ligne. Les touristes sont nombreux et une queue immense part de l'entrée du palais jusqu'à la rue. La veille, briefés par un guichetier sympa du musée et munis de nos billets en duo, nous nous glissons sur le côté et rentrons directement...ouf...et merci ! Surtout que le billet pour les deux visites coûte quasiment le même prix que Knossos en solo !

Bref nous voilà entrés. Le Palais de Minos...le Minotaure, Thésée, Ariane, Dédale et Icare ne sont pas loin dans la tête de Gabriel. De mon côté je me souviens de ces lectures sur l'avancée technologique, digne de la science fiction, de la société antique Minoënne, eau courante, chauffage central, tout à l'égout, près de 6000 ans avant JC...une civilisation tellement décalée par rapport à la Grèce continentale que certains y verront la naissance du mythe de l'Atlantide.

Beaucoup nous avaient mis en garde sur la reconstruction effectuée par Arthur John Evans et sur l'effort d'imagination à fournir pour retrouver l'ambiance… et je ne peux que leur donner raison.

Mais les ruines sont magnifiques et les couches du palais, avec ses niveaux et demi-niveaux (de différentes périodes) donnent une impression labyrinthique aux plus de 1000 pièces qui le composaient, évoquant facilement le côté légendaire de ce palais.

Un peu ébahis et désorientés, nous profitons de l'ombre d'un figuier perdu dans les ruines pour grignoter quelques chaussons aux légumes et contempler le site.

Plus loin nous constatons que certaines canalisations du système d'eau/d'évacuation sont encore visibles, nous rappelant qu'au delà de la légende, la réalité de la civilisation minoenne fut celle d'une étoile dans un monde de ténèbres, qui reste encore difficile à appréhender de nos jours.

Mais comme toute étoile, passé le firmament, la civilisation s'éteignit, ne laissant que les ruines d'un monde disparu…

nous renvoyant forcément à l'actualité du nôtre, qui feint parfois d'être sérieux et d'ignorer qu'il ne fait que passer dans cet océan d'histoire et de légendes. "Cela aussi passera"...

L'heure du retour a sonné, nous laissons tous ces millénaires derrière nous et nous calons dans un bus pour le retour...nous récupérons nos affaires, saluons Katerina et sautons dans un autre bus en direction de l'est...quelques heures plus tard la ville de Malia et ses Resorts nous accueillent… avec soulagement nous constatons que notre guest est excentré et se trouve bien dans la vieille ville comme indiqué...nous commençons à être habitués au grand écart mais cela aurait fait beaucoup pour une seule journée...nous allons pouvoir profiter tranquillement de nos rêves !

Flo

16
août
16
août

La Crète se prête moins au voyage en bus que la Grèce continentale. Peut-être est-ce parce qu'en Grèce nous avions un tracé en tête partant de Thessalonique jusqu'à Athènes avec des étapes déjà imaginées, même si nous n'avions pas de planning pour tracer notre route, alors que la Crète est, maintenant que nous avons vu le musée d'Héraklion et le Palais de Cnossos, une page blanche où rien n'est prévu.


Plus probablement c'est parce que la Crète est très touristique sur la côte nord. Les chaînes d'hôtels all inclusive se situent de ce côté-ci de l'île, de part et d'autre d'Héraklion, la côte nord étant la mieux desservie question infrastructures routières, et les principaux ports et aéroports s'y situent. La raison en est tout simplement géologique. En effet l'île est séparée en deux sur toute sa longueur par des chaînes de montagnes, et il est par endroits impossible de passer par-dessus ou à travers ! La route principale se situe donc tout le long de la côte nord, et de multiples petites routes rayonnent depuis celle-ci pour descendre vers le sud. Cependant il y a peu d'endroits où les routes transversales permettent de joindre directement les deux côtes.


La côte sud est quant à elle parsemée de gorges et de canyons plutôt impressionnants, qui font que certains lieux ne sont accessibles qu'à pied ou par bateau.


Tout cela pris en compte nous fait réfléchir lors d'un conseil de famille pour décider "quoi". Nous sommes à ce moment-là à Malia pour 3 jours, et même si le vieux village est très joli, il y a bien trop de monde pour nous ! (Flo n'est pas le seul misanthrope de la famille !)


Malgré tout nous parvenons pendant nos 3 jours à Malia à dégoter un coin désert où nager tranquillement dans une eau cristalline. Il nous aura fallu une bonne heure de marche pour trouver ce lieu assez magique, c'est d'ailleurs pour cela que nous sommes les seuls à y venir ! Les touristes, qu'ils soient grecs ou pas, n'envisagent pas vraiment de marcher pour être tranquilles, il y a comme une culture du "j'aime bien quand on est les uns sur les autres" qui ne laisse pas de nous étonner. Il suffit parfois de s'écarter de quelques dizaines de mètres… Apparemment c'est trop pour beaucoup, ce qui nous arrange bien ! En chemin nous croisons les ruines du palais minoen de Malia, où ont été retrouvés nombres de trésors que nous avons pu admirer au musée d'Héraklion.


Un détail nous saute aux yeux en longeant la côte en bus, ce sont les nombreuses serres de cultures, dont nous découvrons pendant nos pérégrinations dans Malia qu'il s'agit de bananiers ! Des milliers de bananiers dont les fruits sont succulents !! Mais pourquoi mangeons-nous des bananes de République Dominicaine quand on pourrait déguster celles de Crète ? Ah la mondialisation, aucune logique.

Un point tout près sur la carte nous intrigue, car il porte le nom de Reptile Rescue Center. Après vérification sur le net il s'agit apparemment d'une association qui récupère et sauve nombres d'espèces d'animaux, principalement des poissons, pieuvres, tortues, ainsi que toutes sortes de serpents et iguanes/lézards. Le fait que ça plairait bien à Gab d'aller voir des serpents ainsi que le statut de centre de sauvetage et les avis positifs que nous trouvons en ligne, plus le trajet qui prend un quart d'heure en bus nous convainquent de faire une exception.

Nous arrivons dans un endroit assez petit, où nous découvrons quelques poulpes en passe d'être relâchés, une tortue aveugle de 19 ans qui elle finira sa vie ici car la cécité la condamne à ne pas pouvoir se nourrir dans son milieu naturel, et quelques autres espèces, puis nous passons côté vivarium. Gabriel est content, serpents autour du cou et gros lézards dans les mains !Il repart ravi Flo est un peu plus circonspect. L'association a l'air de bien s'occuper des animaux, mais il y a quand même un côté business qui nous gène, même si nous comprenons bien qu'il faut de l'argent pour faire tourner le lieu.Nous préférons quand même tous les trois voir des animaux à l'état sauvage.

Anaïs







17
août
17
août
Publié le 13 septembre 2019

Autour d'un apéro, accompagné d'une pizza plutôt bonne, d'une courgette trouvée par Gabriel lors de notre balade et que nous faisons simplement revenir à la poêle et d'une énième partie de cartes, nous décidons d'opter pour une location de voiture. Cela va mettre un coup au budget (Gasp…!) mais en choisissant des logements avec cuisine pour faire la popote on pourra équilibrer. C'est parti pour les recherches, et Karma a l'air d'être de notre côté car nous trouvons la perle à Selakano, un tout petit point sur la carte qui nous parait prometteur, et qui casse la baraque question prix ! 15€ la nuit pour nous 3, on se demande si nos yeux nous jouent des tours !! Après vérification, c'est notre demande pour 7 nuits consécutives qui fait baisser sérieusement le prix de ce logement. Allez, on se lance, on verra bien !!!

Le jour J nous prenons le bus jusqu'à Agios Nikolaos, la petite ville dans laquelle nous avons loué notre voiture pour la semaine à venir. Une petite heure de bus, puis 20 minutes de marche nous emmènent jusqu'à notre fidèle destrier. Ce n'est pas Pégase, mais une petite voiture d'un rouge rutilant, à peine plus grande qu'une smart !! Elle nous parait tellement luxueuse après un mois en bus !!! Le loueur nous demande où nous allons, et nous conseille, lorsque nous répondons Selakano, de ne pas utiliser la clim lors des montées pour ne pas faire surchauffer le moteur. Cela tombe bien, nous ne l'utilisons jamais, mais une fois installés, moi au volant et Flo prêt à me guider, nous nous interrogeons mutuellement sur ce qu'à voulu dire notre interlocuteur… Bah, on verra bien une fois là-bas !

Un petit tour au supermarché pour faire quelques courses avant d'arriver en montagne, notamment les basiques, et nous prenons la route, mais pas encore pour rejoindre notre lieu de villégiature. Nous filons vers le nord d'Agios Nikolaos afin de voir l'île aux lépreux, la forteresse de Spinalonga.

Cet îlot a servi de lieu d'enfermement aux lépreux pendant une cinquantaine d'années, jusqu'en 1957. Ce n'était pour autant pas une léproserie car aucun soin n'était prodigué, les personnes étaient juste prisonnières de la forteresse. Une loi fut votée en juillet 1901 afin de faire arrêter tous les lépreux de Crète pour les déporter à Spinalonga. Jusqu'à 500 personnes vécurent là, dans le dénuement le plus total, et des conditions sanitaires dramatiques. Parmi ces personnes, certaines n'étaient pas atteintes par la maladie, mais étaient les conjoints ou les enfants de malades.

Nous ne nous rendons pas sur l'île, toujours réfractaires au business qui peut être mis en place parfois autour de faits historiques, mais observons l'île depuis la rive d'en face, ayant une pensée pour ces gens dont le plus grand crime fut d'être malades.

Nous reprenons la route, et trouvons un petit spot sympa pour pique-niquer et faire un plouf dans une eau cristalline, puis ça y est c'est parti pour l'aventure des routes de montagne qui nous emmèneront dans notre nouveau chez nous !

L'arrière-pays crétois est beau, encore une fois j'y retrouve beaucoup de paysages de mon enfance corse, de senteurs également. les routes s'enroulent sur elles-mêmes, ce ne sont que méandres au détour desquels les yeux découvrent de nouvelles vallées, de nouvelles gorges, de nouvelles montagnes. Le soleil commence à décliner, la lumière est sublime. Mais la route ne fait que s'étrécir, et l'on se demande s'il y a vraiment un village au bout !

Voilà, nous devrions arriver d'ici 10 minutes, d'après Google Map, et pourtant nous sommes sur une route qui n'en a plus que le nom : la roche d'un côté, le ravin de l'autre, des ornières qu'on ne peut pas nommer nids de poule mais plutôt d'autruche… et devant nous une passe digne d'une scène du Seigneur des Anneaux (pour les aficionados celle où Aragorn disparaît seul avec son cheval pour aller embaucher l'armée des morts…) Je vous jure, j'exagère à peine ! C'est le sentiment que ça me donne, et notre voiture me paraît encore plus petite tout à coup ! J'ai stoppé juste avant d'attaquer la côte qui grimpe dans cette passe, et ce qui est le plus inquiétant c'est de ne pas savoir ce que l'on trouve de l'autre côté ! Mais qu'est-ce qui nous a pris de réserver une semaine entière !!! Cela veut dire emprunter ce passage de la mort deux fois par jour !! Bon allez, il est temps d'y aller…

Ah bah finalement c'est bien plus impressionnant que difficile…! On se fait tout un monde, et puis… Une chose est sûre, notre Titine n'aura pas vu beaucoup la 3ème pendant une semaine, et c'est à peine si elle à vu la 2nde !

Notre hôte Michael est là qui nous attend. La maison est une maison de famille qu'il a décidé de louer par AirBnb car il n'y vit pas, et qu'il souhaite la voir vivre un peu, sortir de sa léthargie et respirer, comme un vieil animal qui sortirait d'une hibernation un peu trop longue.

Il nous fait faire le tour du propriétaire, nous sommes ses premiers guests, et l'on sent une certaine fébrilité. Tout est fait pour que nous nous sentions comme chez nous, jusqu'au plein du frigo et des placards… Il y a à manger pour toute la semaine ! 5 bouteilles de lait, 24 œufs, 7 bouteilles de jus de fruits, plus d'1,5kg de yaourt, 2 énormes paquets de pain de mie, du café, des gâteaux, de la pâte à tartiner, de la confiture, et j'en passe ! Il nous dit que ce n'est que pour le petit-déjeuner, mais au vu de la quantité de denrées et de notre appétit de voyageurs, nous savons que nous n'aurons que très peu de choses à racheter pour compléter et faire tous nos repas avec les basiques que Michael a achetés pour nous. Il y a même des pâtes et des sardines en boîte ! Nous réalisons qu'il en certainement eu pour plus cher de courses que ce que lui rapporte notre location… C'en est presque gênant, mais lorsqu'on lui en parle, son regard s'éclaire du plaisir de savoir que la maison dont il a hérité de son papa avec son frère va connaître une deuxième vie.

Il est 19h, nous invitons Michael à partager un verre, et prenons le temps de discuter. Il vit sur la côte sud, à Ierapetra, à une heure de route, et n'hésitera pas à revenir le lendemain matin lorsque nous le contactons pour un problème d'eau chaude. Quelques heures sont nécessaires pour tenter de résoudre la panne, mais nous en profitons pour l'inviter à déjeuner avec nous le midi, ces moments de partage sont aussi ce qui nous a fait partir en voyage. Il faudra un jour de plus pour réparer le chauffe-eau, et un aller-retour supplémentaire à Michael. En attendant nous faisons chauffer l'eau à la bouilloire et nous lavons au seau, un avant-goût de l'Inde !!

Nous savons qu'ici nous serons bien. Ne reste plus qu'à découvrir la région !

Anaïs

19
août
19
août

Michael nous a indiqué une belle balade à faire pas très loin de la maison, nous partons donc pour une rando dans les Gorges de Sarakina. Une demi-heure de route pour arriver jusqu'au parking, un pique-nique sur le pouce à base de pain de mie et de sardines en boîte, et nous voilà prêts pour la promenade.Nous faisons la rando dans le sens de la montée, à contre courant de la rivière qui coule au fond des gorges.

Une fois de plus le paysage est saisissant, encore plus que ce que l'on en attendait. Les piscines naturelles se succèdent sans pour autant se ressembler, et les couleurs sont dignes de filtres instagram !

Certains passages sont un peu ardus, nous serions presque en train de faire de l'escalade !

Peu de monde, comme on aime, on peut même faire trempette en tenue d'une Ève et de deux Adams ! L'eau est aussi bonne qu'à la mer, nous en sommes surpris, pensant nous baigner dans une eau de torrent.

La roche est rouge de ce côté, jaune de l'autre, les contrastes et lumières sont saisissants.

C'est cette nature encore présente que nous aimons admirer dans nos pérégrinations, ici on arrive presque à oublier qu'ailleurs elle va si mal. Elle nous offre une bulle dans laquelle nous nous enveloppons, afin de profiter d'un répit.

J'imagine assez facilement les crues en hiver lorsque le torrent est rempli des pluies qui dévalent les pentes. Nous apercevons en certains endroits des enchevêtrements de bois qui indiquent la violence du débit. Il nous faut environ 3h aller-retour pour cette rando, sans compter les temps de rafraichissement ! Nous aurions le choix de redescendre par la route qui longe les gorges, mais le charme de la baignade nous fait préférer revenir par le même chemin.

Il est 18h, nous reprenons la voiture tranquillement pour une vingtaine de minutes de route qui nous emmène au village côtier de Mirtos, où nous espérons nous délecter d'une bière et d'un chocolat froid, boisson à laquelle Gabriel et moi sommes devenus accros ! Mirtos est un ancien village de pêcheurs, maintenant plutôt tourné vers le tourisme. Néanmoins cela reste doux, nonchalant même. Avant de nous poser dans un des quelques cafés en bord de plage, nous déambulons tranquillement dans les ruelles, croisons quelques boutiques ici et là. Il y a comme une douce langueur à marcher ainsi. Nous trouvons notre fournisseur de chocolat froid et bière, la terrasse donne sur la plage sur laquelle, bien sûr, comme partout en Grèce, nous voyons les éternels parasols et transats qu'affectionnent tant touristes et locaux.

Notre regard se porte au-delà de cette plage et nous décidons que demain sera jour de baignade. En effet au loin des kilomètres de plage déserte nous font de l'œil ! Le lendemain nous partons donc pour cette plage qui nous fait tant envie ! Quelques minutes de voiture depuis Mirtos nous y conduisent, c'est presque difficile de savoir où poser nos affaires tant la plage est grande ! Nous y passerons un bel après-midi, fait de baignade, de snorkeling, de bronzage, et même d'un peu de yoga !! L'occasion se présente de tester la Gopro sous l'eau pour filmer une sorte de rascasse.C'est décidé, nous reviendrons demain et testerons un autre coin que nous avons repéré ! Et bien le deuxième jour de baignade est à la hauteur du premier ! Toujours aussi peu de monde, et l'endroit est tellement paisible. Encore une fois ma séance de yoga sur la plage est un pur bonheur !!


Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux….!

Anaïs

22
août
22
août
Publié le 13 septembre 2019

Aujourd'hui nous sommes en route pour aller saluer le plus vieil olivier du monde !

Les vieux arbres, grands sages qu'ils sont, nous touchent particulièrement tous les trois. Nous aimons leurs troncs noueux, leurs branches tordues qui s'étendent sur nos têtes comme pour une bénédiction.

Nous avons une heure et quart de voiture pour rejoindre le village de Kavousi puis une demi-heure de marche pour aller jusqu'à l'olivier. Nous traversons le village de Kavousi, et y croisons quelques ruelles, quelques ruines ainsi qu'un superbe bougainvillée complètement extravagant !! Le chemin emprunte ensuite une route de béton, pas tout à fait une piste, apparemment nous sommes les seuls à faire la balade à pied !

Bonjour Grand Arbre. Il est aussi majestueux que je l'avais imaginé, son tronc raconte les ans, ce temps immuable qui passe bien plus vite pour certains que pour d'autres...

Nous prenons notre temps, une taverne nous tend les bras pour nos éternels chocolats et cafés froids. J'aime ces moments.

Pour redescendre nous emprunterons une portion d'un sentier de randonnée européen l'E4, que nous avions déjà croisé sur les Météores, et qui passe également à Selakano, juste au-dessus de notre logement.

Puis nous repartons direction les Gorges de Richtis pour une nouvelle rando qui nous promet elle aussi de grandes choses ! La balade peut se faire en deux parties, d'abord une bonne heure et demie pour rejoindre une cascade, puis pour ceux qui ont le courage ou le temps le même temps de marche pour aller jusqu'à la mer. Sachant qu'il faut compter la même durée pour le retour ! Nous aurions pu être courageux, mais c'est le temps qui nous manquera pour rejoindre la mer, nous nous contenterons donc de la cascade.

Contrairement aux gorges de Sarakina où le paysage était surtout fait de roche et de falaises, ici à Richtis nous suivons la rivière dans la forêt. En revanche l'eau est bien plus froide, et les piscines moins nombreuses. Nous finissons par trouver l'escalier en bois qui nous était annoncé, la descente est impressionnante, mais nous entendons la cascade et savons que nous allons pouvoir nous rafraîchir enfin.

Le lieu est vraiment sympa, la chute d'eau nous ferait bien imaginer quelques fées et lutins, malheureusement s'il y en a dans cette forêt ce n'est pas aujourd'hui qu'ils montreront le bout de leur ailes ou bonnet !! En effet nous sommes une quinzaine à profiter du lieu, et chacun de nous attend sagement que les autres aient fait leur selfie sous la cataracte. Nous ne dérogeons pas à la règle, et c'est Gabriel qui s'improvise photographe pendant que ses parents bravent l'eau plutôt froide pour aller poser !!! Nous avons quand même l'honneur de croiser deux anguilles loin d'être farouches, et avons du même coup une tendre pensée pour Camille car cela nous rappelle une certaine baignade à Tahiti !!!Frais comme des gardons après ce petit bain (ah bah non, comme des anguilles !) nous empruntons le chemin du retour, à commencer par l'escalier en bois raide comme la justice !

Nous sommes dans les temps pour rentrer sans rouler de nuit, et c'était bien notre but car la route pour arriver à Selakano c'est déjà quelque chose de jour, je préfère ne pas rajouter de malus !!!!

Anaïs

25
août

Notre semaine à la montagne touche à sa fin, nous rejoignons la côte sud pour 3 jours avant de commencer notre tour de l'ouest. Nous commençons par remonter à Agios Nikolaos pour rendre notre bolide rouge, puis prenons un bus jusqu'à l'aéroport d'Heraklion où nous avons de nouveau loué une voiture. Ce sera un bolide blanc cette fois-ci, mais bien moins rutilant que la première !!! Kokkinos Pyrgos sera notre point de chute, village tranquille situé près de la bien plus touristique (au secours...!) Matala dont je parlerai un peu plus loin. Nous arrivons en milieu d'après-midi mais la loc n'est pas encore dispo alors nous longeons le front de mer jusqu'au bout du port où se trouve un petite et bien jolie plage avec son incontournable taverne et nos chocolats et cafés froids ! Puis nous partons déposer nos affaires dans notre studio. Notre hôte Maria nous indique que ce soir dans le village d'à côté a lieu une fête, un genre de braderie où les restos installent des dizaines de tables à l'extérieur. Les gens du coin se retrouvent pour manger dehors, l'ambiance est sympa, beaucoup de monde, principalement des locaux.Allez ça nous changera des pâtes qu'on cuisinait à Selakano !

Nous ne sommes pas très loin du Palais de Phaistos, où fut découvert le disque du même nom que nous avons vu au musée d'Heraklion, alors le lendemain nous nous y arrêtons avant de continuer notre route vers la fameuse Matala. Finalement les ruines quoique jolies (nous les apercevons à distance) ne nous inspirent pas une visite plus poussée. Cnossos nous a suffi.


Nous partons donc visiter Matala, assez connue dans le coin pour avoir abrité une communauté hippie depuis les années 70. Gros coup d'angoisse le village n'est que boutiques, touristes, parkings payants, et j'en passe. C'est joli, surtout sa roche plongeant directement dans les flots, malheureusement le hippie est devenu businessman et les parasols, payants également, envahissent le petit bout de plage de sable.

Le seul parking gratuit que nous trouvons se situe au bout d'une piste défoncée, (si tu payes pas, j'entretiens pas ) et nous voyons un panneau indiquant une plage à l'opposé du village. Après conseil de famille un peu houleux nous décidons d'effectuer la demi-heure de marche qui nous y emmène, nous ne sommes pas les seuls mais ça ne peut pas être pire que de l'autre côté ! Deux chemins sont indiqués, l'un est apparemment moins ardu que l'autre mais un peu plus long, c'est celui que nous choisissons d'emprunter à l'aller. Nous passons une colline très escarpée la balade est très jolie, et nous nous voyons offrir une très belle vue sur la deuxième plage. On descend tranquillement, et nous installons comme à notre habitude du côté où il y a le moins de monde, pour réaliser que c'est le coin nudiste ! Et bah on est aussi bien là qu'ailleurs !

Une belle plongée d'une heure avec les masques nous rassérène, et c'est de bien meilleure humeur que nous regagnons nos pénates, en empruntant pour le retour le chemin le plus difficile, qui finalement nous apparaît plutôt cool par rapport à ce qu'on a déjà fait comme rando !

Le jour suivant sera l'occasion de deux belles activités. Tout d'abord, la veille sur la route de Matala, nous avions repéré un refuge pour ânes, aujourd'hui nous leur rendrons donc visite ! Qu'ils sont beaux tous ces cadichons ! C'est une famille du coin qui a créé ce sanctuaire il y a nombre d'années, car la tradition, qui voulait que chaque famille ait un ou plusieurs ânes pour travailler au champ, a disparu, et les ânes ont commencé a être délaissés, voire abandonnés. La famille a donc commencé par en recueillir un, puis deux, puis... Désormais c'est une association, ils ont une quinzaine de baudets qui finissent leur vie tranquillement, et l'on peut aller les flatter délicatement. Ils portent leur nom autour du cou sur un collier de perles en bois, et la fille de la famille qui nous a fait faire le tour du propriétaire nous a raconté leur histoire, les connaissant chacun rien qu'en un coup d'œil. Dans le pré où vivent les ânes sont aussi des oies et des canards, quelques poules, des chèvres, et chats et chiens ne sont pas loin ! Il y a même une petite chatte d'à peine 3 mois qui a perdu ses deux yeux à cause d'un virus. Nous nous disons tout d'abord qu'elle doit être bien malheureuse, mais cette coquine ne s'en laisse pas conter et nous la voyons jouer tel le chaton qu'elle est !

Il est l'heure de quitter tout ce petit monde pour aller se baigner, non loin se trouve une énième plage au bout d'une énième gorge ! C'est parti pour les Gorges d'Agio Farago. D'après nos infos la promenade est facile et vaut la peine pour le spot de plongée qu'elle offre il ne nous en faut pas plus. Bon les infos étaient un peu erronées concernant la piste à emprunter avant de pouvoir commencer la balade, la piste est bien plus longue que ce qu'on avait lu !! 40 minutes en 1ère, en plein cagnard, nous qui avions imaginé un temps de faire l'intégralité à pied ! Heureusement la nouvelle voiture de location n'a de nouvelle que le nom, c'est un vieux coucou, mais on a moins de scrupules à emprunter ce genre de terrain !!! Nous arrivons enfin au dernier coin où nous pouvons laisser la voiture, nous passons devant une guérite qui vend quelques boissons, et sommes surpris par plusieurs panneaux enjoignant les promeneurs à respecter le lieu,( notamment un panneau sur comment enterrer son caca qui nous a bien fait rire !), à ramener ses déchets pour ne pas les laisser sur la plage ou le long des gorges. Nous trouvons même au tout début du chemin quelques petites bouteilles en verre vides avec leur capuchon, et un écriteau proposant de s'en servir de cendrier et de les ramener pour les prochains utilisateurs. La démarche est chouette.

Nous marcherons 20 minutes pour rejoindre la plage, nous sommes en fond de vallée donc c'est plat et facile, mais c'est surtout magnifique. Encore une fois surpris par le jeu des couleurs et des contrastes, pas d'eau ici en été mais beaucoup d'arbres, dont un très bel olivier que nous pensons bien vieux, nous croisons également une église, la Crète n'a pas son pareil pour les églises perdues au milieu de nulle part ! Celle-ci nous ferait presque nous croire au Mexique !

L'arrivée sur la mer est à hauteur de nos espérances et c'est un des plus jolis endroits où nous aurons l'occasion de nous baigner. Il y a même un rocher d'où Gabriel passe des heures à sauter, et moi aussi !!! L'eau est limpide, et tellement bonne que nous en sortons à peine ! Ça se mérite, mais ça vaut le déplacement !!!

Voilà, nous reprenons la route, c’est bientôt l’heure de l’apéro et la piste est longue mais nous pourrons profiter du changement de lumière pour notre retour par la gorge !

Santé !

Anaïs

29
août
29
août

Il est temps de remonter vers le nord, afin ensuite de pouvoir bifurquer plus facilement vers l’ouest (Toujours cette histoire de montagnes au milieu du passage !)

C’est Gabriel qui trouve notre prochaine étape en regardant un peu sur le net ce qui pourrait l’intéresser. Il trouve un lieu qui nous inspire tous les trois, un petit lac de montagne où il est possible de se baigner, pas très loin d’un village qui semble prometteur. Nous quittons la mer pour quelques jours, et filons donc vers le lac de Kournas, seul lac naturel d’eau douce en Crète.

Nous arrivons à Kournas, le lac est en fond de vallée et il faut être quasiment dessus pour le découvrir ! Le paysage est joli tout plein, on dirait un lieu de conte pour enfant ! Ah bah non pardon, il y a trop de monde pour ça !!! Touristique, mais pas non plus écrasant, l’eau est d’une très belle couleur turquoise et donne envie de se glisser dedans, elle est forcément bonne !

L’attrape touriste est quand même là qui rôde, boutiques de souvenirs, tavernes et location de pédalos sont légion. Bon pour se baigner, comme d’hab il va falloir marcher un peu, mais pour les Nosaures pas de souci c’est le menu quotidien ! En prenant la route qui nous emmène un peu plus loin, nous trouvons notre coin baignade ! Mise à l’eau aussi agréable que ce qu’on pensait, l’eau est douce et bonne, même pas fraîche ! Une petite heure, et c'est déjà l’heure de reprendre la route, il est 17h et on ne sait toujours pas où l’on dort ce soir !

En venant nous avions traversé le village qui nous avait bien inspiré, nous en prenons le chemin et trouvons sur booking une loc sympa avec vue tombante à travers la vallée jusqu’à la mer. Cool, les apéros sur la terrasse vont être sympas pour les deux prochains jours !!

Alors en arrivant la chambre et la vue sont bien sympas, mais où est la cuisine s’il-vous-plaît ? C’est qu’on a un budget à tenir maintenant qu’on a décidé de louer une voiture jusqu’à la fin du séjour ! Pas question de manger dehors à la taverne... D’ailleurs on a fait les courses en venant, on a de quoi faire des pâtes, mais apparemment rien pour les faire cuire !!! Ce n’est pas le propriétaire qui nous a reçus, mais sa mère, qui baragouine quelques mots d’anglais et à qui je tente de faire comprendre que dans ma resa il est bien stipulé qu’il y a une cuisine... Elle finit par nous dire que si nous voulons nous pouvons venir cuisiner dans son appartement, bon c’est pas la solution idéale mais on fera avec... Nous sommes en train de nous installer quand elle revient pour finalement nous dire qu’elle a eu son fils au téléphone, et que nous allons pouvoir migrer dans une chambre plus grande dans laquelle il y a une kitchenette. Ah bah voilà quand on veut !!! Après ces aventures l’apéro avec vue n’en sera que meilleur ! Nous y passerons 2 nuits, et Gab et moi pourront même satisfaire un certain manque puisque 2 jeunes chats aussi jolis que friands de caresses habitent ici, et que l'un des 2 à élu domicile dans notre chambre pour une nuit !!!

Le village d’Argyroupoli est très étendu, et promet de belles balades à travers ses ruelles médiévales. Un petit coup d’oeil sur internet nous apprend qu’un platane vieux de 2000 ans nous y attend, ainsi qu’une nécropole du même âge. Tout ce qu’on aime ! Nous avons même l'occasion de nous croire dans Game of Throne ! En effet dans ce village eurent lieu des noces pourpres...mais pour de vrai...gasp!

Les ruelles nous emmènent donc, dans un voyage à travers le temps. Nous flânons, croisons quelques portes à photographier, et un vieux. Ah tiens ça faisait bien longtemps qu’un vieux ne nous avait pas donné d’indices quant à la route à suivre ! D’ailleurs les dernières fois c’etait des vieilles !

Je photographie donc une porte, quand ce papy nous interpelle, et pousse ladite porte, derrière laquelle nous découvrons un ancien pressoir à huile d’olive, où se trouvent encore quelques jarres ainsi que des meules, le tout ayant, aux dires de notre papy, environ 1000 ans... Quelques photos plus tard, il me prend par la main, et nous emmène maintenant vers une autre porte qu’il pousse pour nous. Elles sont tellement vieilles ces portes, il ne me serait jamais venu à l’idée d’y entrer ! Ici nous sommes dans un ancien four à pain, plus récent tout de même puisqu’il n’a « que » 400 ans ! Là aussi, papy se prête au jeu des photos, puis c’est reparti pour la suite de la promenade. On finit par se demander où il nous emmène...

Nous arrivons à une petite chapelle, sous laquelle notre guide nous apprend, dans un « anglec » approximatif, que se trouve une nécropole. Nous n’avons pas réussi à comprendre l’histoire de ce cimetières caché. Un chemin dallé fait le tour de l’eglise, je m’y promène pour quelques photos supplémentaires quand papy me reprend par la main pour m’emmener dans un jardin situé à l’arrière de l’église, où se trouve un cabanon de jardin à l’allure un peu glauque. Je me retourne pour vérifier que Flo et Gab sont bien derrière moi, ouf c’est bon ils ne me lâchent pas d’une semelle !

Notre guide, qui semble être une sorte de bedeau, sort un gros trousseau de clés et ouvre la porte du cabanon, j’ai presque l’impression d’entendre la porte grincer, alors qu’en fait pas du tout ! Il s’agit d’une sorte d’atelier duquel il sort un appareil photo sur pied datant certainement du début du siècle dernier ! Celui-ci est un bel objet qui doit avoir une belle valeur de collection, mais qui a surtout, au vu de la façon dont papy nous le fait découvrir, une valeur sentimentale importante pour lui. Nous admirons religieusement l’appareil photo, quelques photos d’un autre temps sont accrochées dessus. On a comme l’impression d’avoir été choisis, comme si nous avions mérité de découvrir ce trésor, et en sommes particulièrement touchés et reconnaissants. C’est pour ce genre de moments que nous sommes partis en voyage, le genre de rencontre éphémère dont nous nous souviendrons pendant longtemps.

Il est temps de ranger l’appareil, et pour nous de reprendre notre visite du village, mais attends, c’est quoi dans le cabanon, ça serait pas un bidon de raki ? Si si regarde, il sort les petits verres ! Yamas, nous trinquons à cet instant fugace mais marquant.

Au revoir, et merci... Nous sommes presque désorientés en ressortant, tant le moment partagé a été fort. Nous lui avons demandé le chemin pour rejoindre le vieux platane, mais encore une fois les explications étaient approximatives !

Nous finissons par trouver le chemin de notre vieil arbre, et il s’avere que la nécropole gallo-romaine se situe au même endroit. Nous y trouvons également une chapelle chrétienne érigée à la mémoire de 5 vierges mortes en martyres en l’an 205 de notre ère.

Le lieu nous laisse sans voix. Nous découvrons tout d’abord quelques une des sépultures de la nécropole creusées à même la roche calcaire, sans aucune précision à aucun moment, pas de panneau, d’information. Elles sont juste là, comme nous attendant.

Nous continuons notre chemin, et arrivons à la chapelle, construite contre la paroi, utilisant une anfractuosité pour se poser dessus. J’y entre et y brûle un cierge, c’est un geste que j’aime à accomplir parfois dans les lieux de cultes, quels qu’ils soient. Une forme de communion, une façon de concrétiser la pensée que j’ai pour les gens qui comptent.

On entre dans la chapelle par une porte, celle d’en face nous en fait ressortir comme dans un monde différent, parallèle. Il est là, cet arbre âgé de 2000 ans, et comme chaque fois que je croise un de ces vieux sages, les vétérans comme ils sont appelés, je ne peux m’empêcher d’imaginer tout ce qu’il a pu vivre, tout ce qu’il a dû voir. C’est vertigineux ! Il est immense, ses branches se déploient au-dessus des anciennes tombes comme pour les protéger. J'avais ressenti l'énergie de la Terre à Delphes, ici c'est sans commune mesure. Je suis sous le charme de ce Platane majestueux. Il me fait penser à un des ces Ents du Seigneur des Anneaux (et oui, chacun ses références ! ). S'il devait nous raconter sa vie, la nôtre n'y suffirait pas pour l'écouter.

Gabriel grimpe sur lui, délicatement, et noue sur une de ses branche un ex-voto, nous y envoyons tous les 3 nos pensées et vœux.

Autour de nous une douce rivière, une fontaine aux propriété soit-disant magiques ( nous en buvons jusqu'à plus soif, on ne sait jamais …), des tombes millénaires creusées dans le calcaire, et ce vieux sage qui nous accueille. Le temps s'est arrêté et nous profitons encore une fois d'un moment d'un grande force.

Puis il est temps de saluer l'instant et de prendre le chemin du retour. Nous ne disons rien, chacun de nous est bien pensif après ce qui nous a parut être un cadeau du ciel, de karma, ou de qui a bien voulu nous l'offrir…

Anaïs

30
août
30
août
Publié le 22 septembre 2019

C’est avec regret que nous quittons Argyroupoli qui restera le lieu que nous aurons préféré en Crète. Nous prenons la direction de Kolymbari, qui est situé dans le « deuxième doigt » du Nord ouest de la Crète, où nous avons trouvé une location apparemment très sympa, mais qui finalement, est quand même un peu véreuse ! Il s’avère qu’une mauvaise manip dans booking nous a fait réserver pour une seule personne ! L’hôtel, tenu par des anglais se révélera bien au-dessus de nos moyens . Malheureusement nous avons déjà réglé en ligne, pas de remboursement possible, et un supplément infligé par la patronne nous oblige à rester pour ne pas perdre nos deniers. Nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur et profitons un maximum de la piscine et du homard !!! Nous resterons deux nuits, celles que nous avions déjà payées.

Au prix de la loc aucune chance qu'on aille manger dehors !

Cela nous permet de faire la connaissance d’un viticulteur local, à qui nous achetons au litre un vin entre rouge et rosé qui se révèlera surprenant et bien meilleur que ce que nous pensions ! Il nous le délivre directement du fût après nous avoir attiré dans le fond de sa cave !

Sur la pancarte on peut lire miel et vin, mais le premier mot je ne sais plus ! Je crois que c'est du raki/tsikoudia 

Pendant ce court séjour, nous partons visiter Chania (prononcer Rania), dont on nous a plusieurs fois vanté les mérites. Nous ne sommes pas déçus, la vieille ville et son port valent effectivement la balade. Les eaux du port sont à ce point cristallines que nous pouvons y admirer, parmi une multitude de poissons, une pieuvre en train de nager !! Nous nous perdons volontiers au gré des ruelles, et pouvons admirer les vieux bâtiments, turcs et vénitiens, ainsi que la mosquée. Les chats y sont légion !!

Le jour de notre départ, nous découvrons également un des rares sites historique de la Crète non dédié à l’antiquité, à savoir le mémorial de la bataille des cadets durant la WW2. Nous nous étions fait la réflexion plusieurs fois que si l’histoire antique de la Crète est bien présente à travers de nombreux sites, l’histoire plus moderne, pourtant tout aussi dense et intéressante, est quant à elle quasiment absente. Le lieu est d’ailleurs désert. Mais pour notre effort comme les églises et les cimetières, les mémoriaux ont souvent la primeur de la vue. Quelques chèvres viennent tout de même à notre rencontre avant que nous prenions la route en direction de Kissamos.

Anaïs et Flo

1
sept
1
sept
Publié le 25 septembre 2019

Kissamos est un village en bord de côte, quasiment à l’extrême ouest de la Crète. Notre prochain guest se situe dans les hauteurs, avec une vue sublime sur la baie et l’horizon, et nous savons dès que nous y arrivons que nous aurons envie de rester plusieurs jours. Nos hôtes nous informent que nous serons les bienvenus pendant 4 jours, ensuite c’est booké. Ça marche pour 4 jours ! Nous savons déjà que nous passerons du temps sur la terrasse à admirer le point de vue ! Et cela nous laissera le temps d’explorer un peu l’extrême ouest, qui est la dernière région que nous n’avons pas du tout parcourue. Au programme, un olivier vieux de 3000 ans ( et oui, encore un ! ), et une chapelle cachée dans une grotte sainte !

Les vieux arbres c'est notre truc, et en Crète on peut dire qu'on a été gâtés ! Alors nous n'aurions pas pu quitter l'île sans aller saluer un autre vieux sage, qui pourrait être aussi âgé ( peut-être plus ?) que l'olivier de Kavousi. Il se situe à Vouves, les routes qui nous y emmènent sont bien sur Google Maps, mais parfois on se demande bien où il envisage de nous perdre ! Le village est tout petit, l'arbre trône au milieu de la place, près d'une taverne ( tiens donc ! ). Il est bien moins haut que celui de Kavousi, mais son tronc évidé est tortueux à souhait, et d'une largeur telle que plusieurs Gabriel pourraient s'y glisser le temps d'une photo ! Nous n'en avons qu'un sous la main… L'émotion de se retrouver face à un être vivant de plus de 3000 ans est toujours présente, et nous lui adressons nos pensées et nos révérences.

Non loin de lui, les vestiges d'un pressoir à huile, dont on ne peut plus admirer qu'un mur et le système de meules qui étaient actionnées par des ânes.

Après cette belle rencontre végétale, nous partons sur la route de l'ouest, pour une balade en voiture qui nous montrera quelques belles vues sur la mer qui se trouve en contrebas. Gabriel dort, du coup on file, on roule, c'est aussi un moyen de s'imprégner de certains paysages.

Nous voici devant la grotte de Sainte Sophie. Quelques marches, et nous y voilà. On entre dans la grotte, et nous pouvons en faire le tour sans même que le chemin soit tracé, ou qu'il y ait une corde pour nous empêcher d'aller tout au fond. En même temps, il fait noir comme dans un four ou presque, et finalement il n'est pas nécessaire d'interdire quoi que ce soit, il ne nous viendrait pas à l'idée de tenter de nous enfoncer dans la noirceur… On se croirait dans un film d'horreur !! La grotte est un HLM à pigeons, ils font un sacré ramdam ! Nous pouvons entendre leurs roucoulements, ça drague dur dans la grotte !!

Notre petit tour conduit nos pas jusqu'à la chapelle creusée à même la roche. Nous brûlons un cierge, certains lieux nous inspirent en terme d'énergie et de spiritualité, sans même parler de religion, et celui-ci en fait partie. Nous continuons notre tour, puis nous ressortons en pleine lumière, et redescendons les marches pour aller boire...un chocolat/café froid ! Sur les marches nous croisons un chat roux en manque d'affection et demande de caresses, vraiment câlin, mais plutôt miteux, et dans le doute nous préférons ne pas le caresser, même si c'est un vrai crève-cœur quand un miron est à ce point en demande…

A présent il ne nous reste plus que quelques jours en Crète, que nous irons passer à Agia Palagia. Suite et fin au prochain épisode !

Anaïs et Flo


6
sept
6
sept
Publié le 26 septembre 2019

Voilà, notre dernière semaine en Crète pointe le bout de son nez, nous terminons par une station balnéaire en fin de saison où nous avons un rendez-vous que nous ne manquerions pour rien au monde !

Le vieux village est une très bonne surprise, les quelques touristes encore présents sont enfermés dans leur Resort et se cantonnent à la plage du centre ville avec parasols ; il nous suffit de nous écarter de quelques dizaines de mètres, passant une minuscule chapelle, pour tomber sur une magnifique crique qui va devenir notre spot pour cette semaine.

Par chance plus que par connaissance nous avons trouvé un logement à 2 minutes à pied de la mer ! Avec piscine !!

Nous profitons de ces derniers moments de baignade pour saluer les poissons, car nous savons que nous ne nagerons plus avant un mois au moins. Notre tête est déjà un peu partie vers les terres australes…

Heureusement nous trouvons un QG local qui nous nourrira de gyros pita en attendant !

La veille du départ arrive notre bonne surprise et ces quelques moments partagés avec nos amis nous permettent de ne pas trop nous focaliser sur la suite de ce voyage. Nous partagerons une soirée mémorable dans une excellente taverne (dont le dessin de chat avait attiré Anaïs au début de notre séjour) qui ravira nos papilles pour ce dernier repas crétois !

Il nous reste à refaire nos sacs et à dire au revoir à ce beau pays qui a tenu ces promesses de douceur et de couleurs.

Merci Crète !

Flo

12
sept
12
sept
Publié le 4 octobre 2019

Aujourd’hui notre interminable route de poussière et de désert multicolore a croisé celle d’une tornade...puis celle de grands aigles noirs dévorant un reste de kangourou probablement écrasé cette nuit par un Road train...c’est d’abord ça l’Australie...une terre où tous vos repères d’espace et de temps s’effondrent...où la nature abolit ce que vous pensiez normal et anormal...où l’homme un peu attentif peut saisir qu’il n’est qu’un passager éphémère…

Mais je vous ai perdus dans un tout autre monde, il y a 3 semaines à notre départ de Crète... après nos adieux à Jeff et Yves nous fourbissons nos sacs, nos jambes et nos cerveaux en vue de la prochaine épreuve que représente le déplacement à venir. Le trajet depuis la Crète étant expédié cette fois-ci en 1 heure par avion , nous passons une nuit à côté de l’aéroport d’Athènes qui nous permet de retourner saluer les chatons d'Evelyne et Yanni (un grand merci pour le café Eric ! )😉 puis de découvrir un refuge pour chiens où nous nous faisons quelques amis à quatre pattes...c’est une bonne surprise pour notre moral qui va en avoir besoin !

Le lendemain départ jusqu’à Singapour 11h de vol puis attente de 8h sur place, qui deviendront 10 après un retard et 6h de vol pour Perth...tout ça en low-cost...nous voyons la nuit tomber depuis l’avion lors de la descente...nous sortons de l’aéroport vers 18h30...Fiers d’avoir passé cette épreuve, mais la tête un peu à l’envers !

Heureusement Anaïs a réservé un guest pour cette nuit et j’ai pu repérer le bus qui nous emmène à moins d’un kilomètre à pied de notre lit...Perth et son agglomération sont très étendus ! Mais le trajet à pied, même avec nos sacs, nous fait du bien après ces heures de quasi immobilité. Les rues de la suburb sont en carré comme partout ici, difficile de se perdre...malgré tout, nous nous faisons accoster pour nous aider à trouver nos pas par des agents de la ratp locale... la douanière nous était déjà apparue bien en verve et bien sympathique mais j’avais mis ça sur le compte de son activité...en fait ce sera le début d’une longue série de rencontres de personnes désirant nous apporter leur aide durant ces quelques semaines...nous avions oublié le côté SoFriendly des australiens. Face à une nature aussi dure beaucoup d’australiens ont compris que la compétition n’avait pas sa place et que l’entraide et la convivialité comme art de vivre étaient les moyens les plus efficaces pour survivre. Ce sera une des bonnes surprises de ce voyage. Nous arrivons finalement à notre guest. Il est tenu par un australien d’origine asiatique qui loue principalement des chambres à des émigrés venus d’Afrique. L’ambiance est très sympa, la chambre monacale et les sanitaires communs. Nous n’avons plus qu’à nous vautrer dans ce confort après ces heures d’avion.

Le lendemain matin nous partons à pied pour quelques kilomètres à peine avec Anais afin de récupérer notre van pendant que Gabriel avance sur ces devoirs au guest. Nous en prenons possession au fond d’une zone industrielle apparement spécialisée dans l’achat et la location de véhicules...nous contemplons avec satisfaction ce qui va devenir notre maison pour les 3 prochains mois ! Gabriel récupéré, nous faisons nos premières courses et nous mettons en quête de ce qui va devenir le jeu des prochains mois : où va t’on dormir ?

Nous jetons notre dévolu sur le Bibra Lake. Il se situe dans l’agglomération de Perth non loin de Freemantle que nous connaissons déjà pour sa tranquillité. Le site est magnifique il nous conviendra parfaitement pour la nuit, en espérant ne pas être délogé par un gardien zélé. En tenant compte des premiers panneaux jouxtant notre camp, nous partons pour faire quelques pas autour du lac avec Gabriel et chance extraordinaire nous tombons nez à nez avec un bandicoot, petit marsupial reconnaissable à son grand museau, sorti pour sa virée nocturne ! L'acolyte de Crash file bien entendu avant que je retrouve mon téléphone pour capturer l’instant ! Notre première nuit se passe bien, sommeil léger pour moi mais une surprise attend Anais et Gab au réveil... une course s’est installée aux premières heures du jour... ils émergent dans une ambiance de kermesse bon enfant ! Après notre café en leur compagnie nous partons explorer les environs.

Après les dieux grecs, le dieu égyptien Thot vient veiller sur nous…Faune et flore nous emmènent déjà vers une autre planète que nous commençons à peine à entrevoir…

Flo

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20
sept
20
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Publié le 16 octobre 2019

Notre périple commence tranquillement, c’est que nous devons prendre de nouvelles marques !

Le van est une petite maison, dans laquelle il nous faut nous installer. Il est petit et fonctionnel, mais la phrase "une place pour chaque chose et chaque chose à sa place" prend tout son sens ! L'installation du soir est digne d'une chorégraphie des meilleurs films de Jacky Chan ! Plusieurs coffres sont à notre disposition sous les banquettes, et il nous faut choisir intelligemment ce qui y prendra place, car même si ces coffres sont très pratiques, ils ne sont tout de même pas super accessibles ! Cela prendra plusieurs jours, et au bout du compte cela nous paraît un luxe incroyable de ne pas avoir besoin de refaire nos sacs tous les 3 jours !

Nous envisagions de prendre la route jusqu'à port Augusta, puis plein nord pour rejoindre Darwin en passant faire un coucou à Uluru, et redescendre la côte nord jusqu'à Exmouth, et la côte ouest jusqu'à Perth dans 3 mois. Sur le papier c'est sympa, mais il ne nous faudra que quelques jours pour nous rendre compte que c'est infaisable, à moins de ne faire que rouler, ce qui n'est pas notre idée de ce road trip.

Au fil des semaines nous croisons pas mal de voyageurs des routes australiennes, beaucoup de retraités parcourant leur pays à bord de gros camping cars ou d'énormes 4X4 tractant des caravanes encore plus grosses, ou bien des familles pendant les vacances de printemps qui tombent les 15 premiers jours d'octobre ici. Tout ce petit monde pourtant à une façon d'aborder la route qui ne nous ressemble pas, et avalent les km pour voir le plus de pays possible. Les retraités quant à eux ont encore plus de temps que nos trois mois prévus.

Quoi qu'il en soit, nous devons réfléchir car une fois engagés sur la route du centre nous n'aurons plus la possibilité de changer d'avis, les distances ne donnent pas droit à l’erreur, et nous n'aurons pas autant de temps que nous le souhaiterions pour nous poser à certains endroits. Cette décision a muri plutôt rapidement, et c'est à Wagin que nous faisons le choix d'économiser entre 3000 et 4000 km.

Nous décidons alors de poursuivre vers Espérance, j’avais envie de toucher du doigt ce côté du pays qui fait face à l’Antarctique. Mais nous repartirons ensuite plein nord en direction de Kalgoorlie.

C’est le début du printemps, la végétation est en fleur, et après nos deux mois d’été en Grèce la température est fraîche.

Il fait 20/25º dans la journée mais les nuits descendent à 10° la première semaine, et à zéro la deuxième quand nous toucherons la côte sud ! Nous passons d’ailleurs quelques nuits pelotonnés à trois dans le même lit pour nous tenir chaud !

Après notre première nuit nous décidons d’aller saluer l’océan indien qui sera un fidèle compagnon pour les mois à venir.

Puis nous partons vers le sud est à travers la forêt de Jarrahdale, dans le comté de Byford. Le sud ouest de l’Australie est très vert, des hectares de forêts ou de champs et de prairies nous entourent. Nous apercevons nos premiers kangourous et émeus sauvages dès la fin de journée. Nous pouvons également nous rendre compte de la taille colossale des cheptels de vaches et de moutons, à la mesure des espaces dans lesquels ils évoluent.

Nos tours de roues nous font passer devant un sanctuaire animalier où sont soignés koalas et kangourous, ainsi que des émeus, des dingos et bien d’autres animaux australiens, et nous décidons d’aller le visiter, car nous savons que nous ne verrons pas de koalas en liberté, n’étant pas dans la bonne région.

Nous reprenons la route pendant quelques jours jusqu’à Wave Rock, pour une balade à pied de quelques km (euh le van c’est quand même un mode de déplacement moins bon que la rando pour la dépense physique ! Mais par contre c'est pas mal pour avancer sur le boulot du CNED !) Plusieurs centaines de bornes plus loin nous voila à Espérance qui nous offre une sensation de presque bout du monde, mais il fait trop froid et trop gris pour nous donner envie de nous y attarder. Nous passons une nuit auprès du gros matou de Grass patch, où nous prenons notre dose de câlins et de caresses, avant de remonter vers le nord en direction de Kalgoorlie.

Anaïs

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En Australie on revient toujours à la route. Alors revenons à la nôtre.

Nous la reprenons bien décidés à traverser cette terre du sud au nord afin de voir ce qui se cache dans ce ventre gargantuesque. Bien entendu le désert du tropique ne fera qu'une bouchée de nous et de nos aspirations, nous faisant virevolter tels des fétus de pailles dans une tornade.

A peine repartis du sud et la température remonte déjà. Les terres s'assèchent et le sel remonte à la surface formant des lacs déserts aux couleurs de science fiction.

Les fleurs de printemps sont là néanmoins, telles des oasis dont on se demande comment elles ont pu pousser ici.

Quelques photos prises par Gab

Encore parfois nuageuse, la route nous fait penser à un générique de cinéma.

Alors que les road trains défilent, apparaissent les premières étendues désertiques.

Nous arrivons à Kambalda, espérant trouver de la fraicheur dans l'étendue bleue promise par Google map, mais nous nous apercevons que, comme sur la route, il s'agit d'un mirage...

Toute cette région est minière, et a connu une ruée vers l’or (et pas seulement d’ailleurs, le fer, le nickel et d’autres minerais aux noms imprononçables sont présents dans les sols et exploités) dès la fin du 19ème siècle. Nous sommes surpris de voir que le peu de montagnes ou collines existantes sont creusées. Chaque ville (ouais enfin ça c’est sur la carte...) vit grâce à sa mine, c'est même la mine qui fait la ville.

Nous serons même étonnés de découvrir que certaines bourgades de moins de 1000 habitants peuvent se vanter de posséder une piscine olympique !! Dans chaque bled, un caravan Park est là pour accueillir les voyageurs, mais c’est surtout pour les mineurs que ces structures sont présentes. Ils y vivent dans des baraquements pour hommes ou femmes (elles sont peu mais elles sont là) célibataires, et nous les voyons rentrer fourbus en fin d’aprem, rêvant d’une bonne douche après une journée d'un labeur que nous peinons à imaginer. Avec les mines, les comportements humains se durcissent y compris sur la route mais l'accueil individuel de ceux qui veulent vous parler reste très sympathique et toujours aimable.

Une nuit plus tard et nous voilà à Kalgoorlie, LA ville du Western Australia avec Perth.

C'est une ville entièrement dédiée au Super Pit, la plus grande mine d'Or à ciel ouvert d'Australie. Comme tout ici, c'est démesuré, nous perdons la notion de ce que grand veut dire.

Cherchez Gaby !

Un peu de désert plus loin nous découvrons au hasard d'un détour la ville fantôme de Gwalia. La mine responsable de sa création est toujours en activité, mais la ville moderne s'est déplacée quelques kilomètres plus loin.

L'histoire des mineurs, c'est bien entendu aussi celle des soldats engagés volontaires ou conscrits dans les guerres dans lesquelles l'Australie s'est trouvée engagée.

La ville désormais fantôme est devenue un musée vivant du témoignage de cette époque.

Mais le désert reprend ses droits...et nous finissons par échouer entre deux nuits désertiques à Leinster...puis Sandstone, Mount Magnet,

et bientôt Cue et un nouveau mirage de bleu dans Google map qui se révèle rose cette fois ci...les villes sur la carte ne sont bien souvent que de simples roadhouses avec une étendue poussiéreuse en guise de caravan park...

un mirage bleu...

Après l'heure des mouches, tombe la nuit... dans le désert elle est aussi sauvage que silencieuse...l'absence de bruit y est parfois assourdissante…


Nous comptions sur Cue pour digérer notre poussière mais à peine arrivés un homme nous conseille à la station service de ne pas rester là ce soir… il semble qu'il y ait eu des heurts entre la police et les Abos et une certaine tension règne...malgré notre première impression liée à l'augmentation des couples mixtes dans la population, la situation avec les aborigènes reste toujours très compliquée ici...et les régions minières exacerbent les tensions autour des ressources disponibles...nous faisons donc le plein et repartons en direction de Meekatharra, quelques centaines de Kms ça ne compte pas vraiment ici !

Sur place nous compterons les road trains pour nous endormir...et repartons rapidement le lendemain...les tornades se font plus nombreuses et plus impressionnantes...

Des paysages tour à tour rouges, jaunes, noirs...le bleu est là aussi dans le ciel, un peu de vert encore, mais surtout de la poussière, du bush, du soleil, et la chaleur qui remonte au fur et à mesure que nous aussi. Le décompte des jours devient impossible depuis notre arrivée, nos têtes ne sont que poussière… au milieu de ce vide nous arrivons à Kumarina, un gros point sur notre carte, un petit roadhouse dans la réalité...l'endroit est tellement hostile que même les locaux le tournent en dérision ! Mais des kangourous nous rendent visite la nuit et nous les admirons béatement dans le silence...le lendemain les vaches sauvages divaguent sur les routes, les tornades sont de retour et nous croisons ces aigles finissant une carcasse de vache...il est temps de croiser le tropique du capricorne avec forcément une pensée pour Camille !

Quelques efforts de plus et nous voilà à Newman, encore une ville de mineurs, mais une vraie ville cette fois (presque 5000 habitants et plus de 50 ans d'histoire !) Il est temps de nous poser, le blog à pris du retard et les images de la journée m'ont donné envie d'écrire sur cette route et sur ce que je commence à percevoir de l'Australie...A ce moment là il n'y a que 3 semaines que nous avons atterri, mais cela pourrait être 3 jours ou 3 ans, nous sommes tous les 3 incapables de le mentaliser ! Nous voulions nous perdre un peu voilà qui est fait. Le centre aquatique finira de nous convaincre de nous poser quelques jours pour peaufiner les devoirs ! Nous sommes à un jet de pierre (de poussière) d'un de nos rendez vous…car Newman c'est aussi la porte sud du Parc du Karijini, le pays des serpents comme nous le rappellent ces poubelles qui n'en sont pas...il ne nous reste qu'un dernier bond à faire...moins de 300 kilomètres...rien ici...

Flo et Anaïs

5
oct
5
oct
Publié le 8 novembre 2019


Rien effectivement, une petite étape de 250 bornes, qui nous emmène au Road house de Auski, l’entrée Est du parc du Karijini, que nous visons depuis plusieurs semaines maintenant. L’Australie nous fait ressentir plutôt que faire, mais il est quand même quelques incontournables lorsque l’on passe à moins de 100 km d’eux. Le Karijini en fait partie, et nous avions décidé d’aller lui rendre visite dès que nous avons tracé notre nouvelle route. Newman nous a permis de faire des courses conséquentes, et à Auski nous faisons notre plein d’essence et d’eau, car nous prévoyons 3 nuits et 4 jours dans le parc, et nous devons être autonomes en tout avant notre dernier bond de 100 km. Seules les toilettes nous serons disponibles, du genre toilettes sèches, mais sans la sciure, avec juste un trou en dessous du wc, et les blattes qui font un travail de titan au fond pour tout nettoyer quand ça tombe !!!

Allez c’est parti pour Auski, sur une route qui nous surprend par ses reliefs. Nous sommes maintenant habitués à beaucoup de plat et de bush, et au fur et à mesure des kms nous voyons apparaître des collines, bientôt des montagnes. Les couleurs sont toujours aussi extravagantes, les contrastes aussi.

A travers ces étendues colorées, il est un détail que nous avions déjà eu l'occasion d'apercevoir tout le long de la route de l'or, ce sont les termitières. Enfin, détail est un bien grand mot, car à certains moments ce sont de vrais champs qui s'offrent à nos yeux. Et puis, pas des termitières de rigolos… La plus grand d'Australie fait 7 mètres, mais les spécimens moyens que nous pouvons admirer font quand même dans les 3 mètres ! Comme toujours c'est Gabriel qui sert de références sur les photos !

Auski nous accueille bien sympathiquement, ce soir nous faisons plaisir à Gab en commandant une portion de frites à la cantine du Road house ! Le luxe n’est pas toujours où on l’attend... Ici, on accueille certes les visiteurs du Karijini, mais avant tout les conducteurs des plus grands Road trains d’Australie (jusqu’à 5 remorques), ainsi que les baraquements pour les mineurs travaillant alentour. Pour entrer dans le parc nous devons rebrousser chemin sur 40 km, puis bifurquer et refaire 45km jusqu’au campground qui nous accueillera pour les 3 nuits à venir.

Ce qu’il faut savoir c’est qu’il n’y a que 20km à vol d’oiseau entre Auski et le campement de Dales Gorge !!! Il fait chaud, pour ne pas changer, et on sait qu’une baignade rafraîchissante nous attend à un quart d’heure de marche du camp ! Ce sera notre balade de la journée. Waou ! Un escalier en métal parfaitement fondu dans le décor nous guide jusqu’à la piscine naturelle de Fortescue Falls, dans laquelle nous nous délectons après la route et le cagnard. L’eau est douce, elle nous dépoussière à merveille et remplacera notre douche quotidienne ! Nous découvrons une roche découpée par les éléments à la façon de marches qui nous emmènent directement dans l’eau, puis en traversant le bassin nous arrivons sous l'eau qui y ruisselle. Il y a un peu de monde, c’est plutôt familial, et assez tranquille pour ce bain de fin de journée.

A 5 minutes de là, Fern Pool, un ancien site sacré aborigène se cache parmi une végétation luxuriante. Nous y allons tranquillement, observant au passage une colonie de chauves-souris géantes perchées tête en bas dans un eucalyptus. Elles aussi ont chaud, et grâce aux jumelles, que nous pensons à sortir, une fois n’est pas coutume, nous les voyons s’éventer à l’aide de leurs ailes qu’elles agitent en guise d’éventail. En débouchant sur la clairière qui abrite Fern Pool, on comprend aisément pourquoi ce site est sacré. Il fait partie de ces lieux dont l’énergie nous traverse, on se sent humbles, et privilégiés de se voir accorder le droit de s’y baigner. On dirait un de ces endroits qui n’existent que dans les Disney, et où l’on pourrait apercevoir quelques fées voleter au-dessus de l’eau tandis qu’une licorne viendrait s’y désaltérer !

Malheureusement, certains n’ont pas la sensibilité à fleur de peau, et malgré les panneaux demandant le respect du lieu, à savoir ne pas crier, ne pas plonger ou sauter dans le bassin, mais se baigner paisiblement, nous voyons quelques groupes éprouver un malin plaisir à faire le tout en même temps.

Il est tard, le jour décline, nous retournons vers notre van pour notre première nuit dans le parc. Une petite douche accrochée à l'arbre, juste pour le fun ! Les volontaires présents pour accueillir les visiteurs nous ont mis en garde contre les serpents et les dingo, voilà qui nous rassure !

Notre deuxième jour nous emmènera vers la Knox Gorge, où une rando annoncée très difficile de 3h (qui seront finalement 1h30 pour nos petites jambes désormais entraînées) nous fait descendre jusqu’à un bassin d’une eau qui nous paraissait prometteuse depuis le point de vue qui se situait tout en haut de la gorge, et qui tient ses promesses une fois en bas. Ici nous pouvons sauter et plonger dans l’eau, le sacré nous entoure mais seulement par la beauté de l’endroit et nous ne foulons au pied aucune règle ancienne. Gabriel s’en donne à cœur joie, pendant que nous discutons avec un jeune couple en fin de visa Vacances/Travail, avec qui nous sympathisons et finissons par dîner le soir dans notre petit van qui se transforme pour l’occasion en salle de réception !!! La soirée est aussi agréable que la journée, et cela fait bien longtemps que nous ne nous étions pas couchés aussi tard !!

Le lendemain nous partons pour une nouvelle randonnée de 3h le long de la rivière, qui nous emmène à une nouvelle piscine naturelle répondant au nom éponyme de Circular Pool. Cela fait presque un mois que nous n’avons pas marché, enfin vraiment je veux dire ! Bon finalement les 3h annoncées comptent pas mal de pauses photos, mais la balade est très sympa, nous longeons la rivière sous les ramures ombragées des eucalyptus, et arrivons à Circular Pool pour un plouf plus que bienvenu ! Les abords du bassin semblent sortis d’un film d’Indiana Jones, et l’on se croit presque dans un temple en pleine jungle, alors que seule la nature a façonné la roche.

Sur le retour, nous avons l'insigne honneur de rencontrer Crocodile Dundee ! Un ranger du parc fait sa tournée, chapeau de cuir vissé sur la tête et dent de croco autour du cou ! On ne peut manquer de faire une photo en sa compagnie !

Encore une fois nous sommes ébahis par la beauté des lieus, et quelques peu déçus par le comportement des gens qui ne savent apparemment pas lire un pictogramme interdisant de grimper sur les rochers et de plonger… nous pouvons observer l'irrespect d’une frange de la population australienne envers les coutumes et les croyances aborigènes. Gabriel est outré par ce comportement, c’est l’occasion d’une discussion sur le respect, le sacré, et sur le fait que même si d’autres le font, nous préférons garder à l’esprit la demande des anciens. On en revient toujours au karma...

Ce matin, une dernière plongée dans le bassin de Fortescue Falls s’impose avant de reprendre notre route. Voilà, nous repartons et roulons jusqu’à Auski, puis jusqu’à Port Hedland afin de rejoindre enfin la côte nord.

Anaïs



17
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C'est encore émerveillés par les couleurs du Karijini que nous reprenons la route qui nous fera toucher la côte nord. Nouvelle étape d'une nuit au roadhouse d'Auski pour faire le plein d'essence, puis c'est parti mon kiki pour 280 kms de route désertique, ça va nous changer !! Ah bah non, finalement nous ne faisons que quelques centaines de mètres avant de croiser un énième road train, celui qu'il ne fallait pas… et hop un caillou malencontreux vient fissurer le pare-brise. Argh, on ne sait pas si on doit continuer de rouler ou bien faire demi-tour pour retourner au roadhouse. Finalement la fissure s'agrandit à vue d'œil, alors on retourne à Auski, et on appelle le loueur du van, qui nous dit qu'on est au milieu de nulle part (à bon ?) et que si l'on doit faire changer le pare-brise, nous devrons le faire à Port Hedland, soit notre prochaine étape. On nous dit de ne pas paniquer, un pare-brise c'est costaud, même avec une fissure, et qu' il ne cassera pas en roulant (euh vous êtes sûrs ?). La personne me demande de rappeler quand nous serons arrivés, et qu'elle nous dira où nous rendre pour faire changer ce *** de pare-brise. Nous reprenons le volant, pas super sereins, mais que faire ?

Nous avons emprunté le rouleau de scotch à la caisse de la station service, histoire de renforcer tout ça, mais nous nous apercevons bien vite que c'est peine perdue, car la fissure continue de grandir !!! Bon j'avoue les 280 kms nous ont parus trèèèès longs !

Nous nous posons à Port Hedland, et rappelons notre loueur. Nous tombons cette fois-ci sur un jeune bien sympa, et plutôt accommodant, qui nous explique que comme il nous reste 2 mois de route il y a de grandes chances que nous ayons de nouveau maille à partir avec des road trains et/ou des cailloux. Sachant que nous n'avons pas pris l'extension de garantie pour le bris de glace ( ben oui, on prend jamais les extensions de garanties… enfin jusqu'à maintenant…), il nous conseille de rouler tranquilles ( euh…) comme ça, et de ne le faire changer qu'à la fin de notre séjour. La fissure n'est pas gênante pour la conduite, et à part si on se fait arrêter par la police ( ah mais non monsieur l'agent, ça vient juste d'arriver, et je cherchais justement un garagiste, vous n'en connaitriez pas un dans le coin ?) cela ne posera pas de problème. Ok, on va faire ça alors, car un pare-brise coûte environ 400$ ( 280€) à faire changer, alors autant ne le faire qu'une fois !!!

Allez, stoppons là les tracas, cet aléa ne va pas nous miner le moral bien longtemps ! D'autant qu'il y a comme un goût de Jurassic World dans l'étape que nous visons. En effet, nous avons découvert, en discutant avec une autre famille de voyageurs français, qu'à Broome sont visibles des traces de dinosaures dans la roche à marée basse ! N'en dites pas plus, on doit aller voir ça, c'est une " Odyssée des Nosaures" ! Nous n'avions pas envisagé de monter aussi haut, mais l'occasion est trop belle ! En plus ça ne nous fait faire "que" 1200 kms supplémentaires A/R ...

En plus c'est sympa, car on voit sur la carte que nous allons emprunter la route de la côte, ça va être chouette de retrouve la mer ! Ah non, en fait la route longe bien la côte, mais à 15 km à vol d'oiseau… Nous ne reverrons la mer que 300 kms plus loin, lors de notre étape à Eighty mile Beach, pour laquelle nous faisons ces 15 bornes par une piste poussiéreuse et un peu tape-cul, mais qui nous emmène dans un spot vraiment sympa !

La route n'étant finalement, encore, que désert, vent brûlant et chaleur, nous changeons un peu notre façon de faire et allongeons nos étapes pour rejoindre Broome en deux longues journées de conduite.

Pour le coup, La pause à Eighty mile Beach est absolument bienvenue, et nous aurons la bonne surprise d'apprendre au détour d'une conversation, que c'est la saison de ponte des tortues et que nous aurons peut-être l'occasion d'en apercevoir à marée haute le soir vers 22h. Nous n'aurions même pas osé en rêver !

En attendant nous partons nous balader sur la plage. C'est marée basse, ce n'est pas une plage où l'on se baigne car l'eau est trop loin, et même lorsque nous finissons par la toucher nous n'avons de l'eau que jusqu'aux mollets ! Je me régale à parcourir le sable à la recherche de coquillages, je pourrais y passer des heures ! D'ailleurs c'est bien ce que je fais. Ils sont tous plus beaux les uns que les autres, je les ramasse tout en sachant que je ne pourrai pas les garder…d'une part parce que cela serait trop lourd dans le sac à dos, d'autre part parce que le ramassage de coquillage est interdit, et que les douaniers à l'aéroport ne seront peut-être pas d'accord pour qu'on les emmène en Inde ! Mais le plaisir est là, et je les laisserai en partant. Gabriel en profite pour pratiquer l'art éphémère des dessins et sculptures en sable.

Le soleil décline, les couleurs sont magnifiques (j'ai l'impression de dire toujours la même chose !!), nous assistons à son coucher, c'est paisible à souhait !

Et c'est l'heure d'aller saluer les tortues. On nous a donné quelques instructions pour assister à la magie du moment sans pour autant les embêter. C'est presque la pleine lune, et nous voyons la plage sous une lumière fantomatique. Les tortues reviennent toujours pondre sur la plage sur laquelle elles sont nées. Elles sortent de l'eau à marée haute, rampent jusqu'au plus haut qu'elles peuvent, puis creusent un trou avec leurs pattes arrières, avant de pondre dans le trou et de recouvrir le tout avec du sable. L'opération peut prendre plusieurs heures, et les épuisent totalement. Elles rejoignent ensuite la mer en rampant de nouveau.

Ce soir nous n'aurons pas le plaisir d'en voir, mais en revenant à notre van nous discutons avec 2 jeunes qui en ont vu une retourner dans l'eau. Un peu déçus, nous nous disons qu'heureusement nous sommes là demain soir encore, alors peut-être ? Et oui, Karma nous a fait ce cadeau, le lendemain soir nous la voyons nous aussi au moment où elle retourne dans l'eau. Nous pouvons voir ses traces dans le sable, et l'endroit complètement retourné où elle a pondu. Elle est immense, entre 1,5 et 2 mètres de long. Le moment est indescriptible ! Elles est épuisée, nous le voyons à la façon dont elle mobilise ses dernières forces pour atteindre l'eau, et dont elle cherche son souffle dans l'opération. La rencontre fut aussi brève qu'émouvante, et nous nous en retournons dans notre mini-maison sur roue en étant conscients du privilège que nous venons de vivre.

Pas de photo de la tortue, sauf celle faite par Gabriel !

Nous atteignons Broome le lendemain, après encore une grosse journée de vent brûlant , et après avoir décidé d'avaler l'asphalte fin de pouvoir se poser sans faire de stop dans le désert.

Nous trouvons un caravan park nous accueillant volontiers parmi ses arbres à l'ombre providentielle ! La piscine n'est pas pour nous déplaire non plus ! Nous avons pris un peu de retard pour les devoirs à rendre de Gabriel, et décidons de rester ici 5 jours. Au programme, en plus des devoirs, la recherche des fameuses traces de dinos, l'illusion d'optique appelée ici Staircase to the moon, qui a lieu 3 jours par mois de mars à octobre au moment de la pleine lune. Le sort à voulu que nous arrivions le 1er jour du dernier mois de visibilité du phénomène !! Il y aura aussi la visite du parc de sauvetage des crocos de mer, et la balade sur la plage au coucher du soleil (ouais on sait on est pas très originaux !) pour voir passer les caravanes de dromadaires promenant les touristes.

Les traces de dinos …! Pas possible de manquer ça quand on s'appelle la famille Nosaure ! Je m'attends, en arrivant sur la plage concernée, à trouver des panneaux indiquant la moindre patte visible dans les rochers. Il n'en est rien ! Nous y allons à marée basse, qui tombe en fin de journée. Encore un peu on croirait que c'est un fait exprès, parce que vous vous en doutez je vais encore vous dire à quel point lumières et couleurs sont sublimes !

Nous crapahutons parmi les rochers, en scrutant au plus près la surface minérale en croyant apercevoir des pattes dans la moindre anfractuosité. Pour finir, nus réalisons qu'à moins d'une chance incroyable ou d'un hasard encore plus incroyable, nous ne les verrons pas. Flo regarde quand même sur internet si une info nous aurait échappé, et il trouve carrément des coordonnées GPS nous dirigeant tout droit sur notre Grâal ! Waou, elles sont là depuis 140 millions d'années !

Ces empreintes sont connues officiellement depuis 2008. La communauté aborigène de la région, qui connaissait ces traces depuis des milliers d'années à travers leurs légendes orales, souvent sous forme de chant, a pris contact avec des paléontologues afin de partager cette connaissance dans le but de les protéger, car un gigantesque projet d'exploitation de gaz naturel devait prendre naissance à cet endroit. Les scientifique ont pu relever des milliers d'empreintes ( bon nous on en a vu 3 mais c'est déjà beaucoup ! ) réparties sur 25 kilomètres et il s'agit de l'assemblage le plus divers découvert sur la planète… Décidément l'Australie nous aura fait nous sentir bien petits...

La nuit est tombée, il est temps de nous diriger vers le point de vue qui nous permettra de monter dans la lune… Staircase to the Moon est un phénomène optique qui donne l'impression lorsque la pleine lune se lève au-dessus de la mer, que des escaliers permettent de s'y rendre. Ce sont les reflets dans l'eau striée par les courants qui donnent cette impression. Ce phénomène a lieu sur toute la côte nord, de mars à octobre pendant les 3 jours de pleine lune.

Nous arrivons sur place, où l'ambiance est au marché de nuit avec vente de bijoux et de churros ! Il y a carrément des gradins en pierre sur lesquels les spectateurs sont assis, attendant la lune comme une diva d'opéra ! Un détail me chiffonne cependant, des lampadaires surplombent ces gradins, et nous ne sommes pas sûres qu'ils seront éteints au moment crucial. Ce serait comme assister à une séance de ciné avec les lumières allumées dans la salle. Nous voyons quelques personnes se diriger vers une avancée de terre non éclairée, et faisons le choix de prendre le même chemin, tant pis si nous ne sommes pas tout à fait en face de la "scène".

Nous regardons l'heure, elle est censée se lever à une heure bien précise mais ce fait attendre. Soudain nous la voyons ! Elle est rouge sang, et aucune photo ne pourra lui rendre sa magnificence ! En revanche, peut-être justement du fait ce cette couleur rouge, le phénomène de marches dans l'eau est peu visible. Mais la diva est si belle, revêtue de sa robe rouge que nous repartons avec le sentiment d'avoir assisté à Quelque chose de beau.

Bien plus triviale fut la visite du parc de sauvetage des crocodiles de mer ! La côte nord est, en Australie, leur lieu de vie, et ils sont 150 000, soit la moitié de la population mondiale de crocos de mer !! Ils vivent principalement en estuaires, marais et rivières, mais rejoignent la mer à la saison sèche ( soit en ce moment ! ) Ils sont sur toute la côte nord à partir de Broome, et ce parc est un de ceux qui récupèrent les crocos signalés dans les lieux où ils pourraient rencontrer, voire attaquer des humains. Pouvant faire jusqu'à 7 mètres environ, ils font en moyenne 2 morts par an, souvent des imprudents. Les crocos sont malgré tout protégés, il est interdit de les chasser et de les tuer, mais parfois la population leur tire dessus par peur. Ce sont ces crocodiles, souvent blessés mais pas tués, qui sont recueillis dans les parcs ( celui qu'on a visité n'est pas le seul ). Parfois ce sont les rangers ayant aperçu un animal qui contactent le parc pour l'attraper. Les crocodiles récupérés finissent leur vie dans ces parcs, ce qui peut être long sachant qu'il peuvent vivre jusqu'à 70 ans ! Néanmoins il s'avère que les crocodiles n'ont pas besoin de beaucoup d'espace, et qu'ils sont plutôt heureux du moment qu'ils ont leur propre trou d'eau et éventuellement une femelle (oh bah ça peut nous faire penser à pas mal de monde !)

En tout cas, ils sont particulièrement impressionnants, et l'heure du nourrissage, euh comment dire, je n'aimerai pas être à la place de ces poulets qui leur sont envoyés par dessus la clôture ( mais pas vivants heureusement !)

Nous espérions voir des dromadaires sauvages, car l'Australie possède un cheptel d'un million de dromadaires vivants dans le désert, à l'état naturel, et certains sont juste en-dessous de Broome (ouais, le juste en-dessous australien quoi, et puis celui-là avec un 4X4 !) Les seuls que nous verrons serons des caravanes emmenant les touristes sur la plage au soleil couchant. Certes la plage est magnifique à cette heure, mais je pense qu'à pied c'est tout aussi bien !

Nous serons restés 5 jours sur Broome, la piscine d'eau de mer était la bienvenue car sur cette côte, en dehors des crocodiles, on ne peut pas vraiment se baigner du fait des marées basses importantes…! Le Karijini s'était moins prêté au travail de Gabriel, mais ici il a pu avancer efficacement. Il a presque repris de l'avance !!

Il nous faut maintenant repartir pour redescendre vers notre prochain Grâal, le Nigaloo Reef et ses tortues, raies , poissons et coraux aux coloris insensées !

Anaïs

18
oct
18
oct
Publié le 27 novembre 2019

Broome était l'étape la plus au nord de notre périple australien. Elle marque un moment important de notre voyage en terre australe. A partir de maintenant nous entamons la seconde partie de notre boucle qui nous fera redescendre sur Perth.

Devant nous s’annonce un souvenir de bleu de plus de quinze ans. Un rêve aujourd’hui diffus que nous espérons réanimer et partager avec Gabriel : le Ningaloo Reef. Cela va nous demander de faire un bond de 1500 km mais nous sommes maintenant bien habitués à la route et c’est reposés et sereins que nous rebroussons d’abord chemin sur quelques centaines de kilomètres vers Port Hedland.

A peine sortie de Broome, les roads trains nous attendent sur le bord de la route, tel des monstres bien rangés guettant notre retour !

Les tornades réapparaissent avec le désert, la chaleur, les mouches et les lignes droites. Mais tout ceci ne nous bouleverse déjà plus, cela fait désormais partie de notre quotidien.

Bien loin de notre confort européen, notre stop au milieu de ce désert va se révéler plein de surprises. Le seul roadhouse à des centaines de Kms sert aussi de refuge pour les animaux sauvages…ou non. Le dromadaire local partage son espace avec des paons...dont un blanc !

Mais surtout, dès la tombée de la nuit, j’aperçois des ombres gigantesques passer au-dessus de ma tête en provenance des manguiers plantés au bord du caravan park. Je n’en ai pas vu autant depuis le Sri Lanka. C’est bientôt des centaines de chauves-souris géantes qui nous survolent. Leur envergure peut aller jusqu’à 1,20m et c’est un ballet magnifique auquel nous assistons en silence.

Sachant ces géants du ciel fructivore nous les laissons veiller sur notre sommeil.

Constatant leur retour à l’ombre de leurs manguiers le lendemain matin nous reprenons notre chemin et avalons la route pour Port Hedland.

Un plouf, quelques mouettes, une mystery machine, un bout de terrain gratuit au bord d’un stade et nous sommes prêts pour une nouvelle route cette fois-ci. La logistique bouclée en vue des jours à venir, nous pouvons repartir.

Nous nous arrêterons à Roebourne pour rendre hommage à Red Dog ( je laisse les plus curieux chercher le film et l'histoire authentique, sur internet😉)

avant de rejoindre le roadhouse de Fortescue river dont il ne faut bien sûr pas chercher l'eau ! Quelques kilomètres avant notre objectif quotidien nous doublons un cycliste. Ils sont excessivement rares dans cet ouest trop sauvage. Pour nous c’est déjà un défi en van, nous ne pouvons imaginer cette réalité en vélo ( même après les récits de nos yaks, spéciale dédicace ! )....Posés à Fortescue nous surveillons l’horizon, espérant le voir surgir. Il arrivera au soleil couchant tel un cow boy solitaire et après être allés à sa rencontre, nous pourrons partager notre repas sous la protection de l’arbre à chaussure local.

Michael roule pour une association, il traverse l’Australie de part en part. Il a construit lui-même sa carriole de bric et broc sur une base de baignoire, et demande un coin où la poser aux roadhouses de bonne volonté qu’il croise. Ce sera le cas ce soir et nous pourrons le voir disparaître dans sa tente tunnel qui lui permet de ne pas toucher le sol !

Le lendemain nous le retrouverons un peu plus loin sur la route pour lui redonner quelques une de ses affaires prises pour le décharger et un peu d’eau. Son étape du jour est la plus longue et la plus dure qu'il ait jamais faite, même lors de sa traversée du centre. Les tornades devenant particulièrement impressionnantes dans la journée nous serons soulagés le soir, grâce au miracle de la modernité incarnée dans nos téléphones, d'avoir de ses nouvelles et de savoir qu'il a pu trouver un coin avec un peu d'ombre pour quelques heures dans ce désert…

nous pouvons profiter sereinement de notre petit coin de sable et de terre déniché dans une ferme locale.

Nous nous gorgeons de l'énergie des animaux présents.

Certainement apitoyé par le regard de cocker de Gabriel, le patron nous autorisera même un plouf dans sa piscine. Le chien viendra nous y rejoindre pour un vrai moment de bonheur !

Reste un dernier pas pour rejoindre Exmouth, la porte du Ningaloo. Le décor s'installe, les champs de termitières prennent place à perte de vue puis la chaîne de montagne bordant la mer apparaît.

Le désert change de couleur, nous ralentissons… Contre toutes les lois de la nature, un couple d'aigle décide de se poser à quelques mètres de nous… d'aussi prêt nous ne pouvons qu'être en admiration devant cette aura de puissance…

cela sera notre bienvenue au Ningaloo Reef !

Flo

30
oct
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oct
Publié le 19 décembre 2019

Le "bienvenue !" à peine lancé nous débarquons à Exmouth pour réorganiser la logistique. Nous savons qu' une fois dans le Cape Range National Park aucun ravitaillement ne sera possible. Exmouth, ville proprette, n'a pas grand intérêt en soi et nous sommes fébriles d'entrer dans le national Park. Une fois les courses effectuées à l'aide de l'Emeu du parking ( gasp ! ) nous payons au Ranger (en ligne, on arrête pas le progrès) notre entrée pour le Cape Range national Park. Avec tout ça, la journée est bien entamée et les ombres descendantes tombent sur le Ningaloo. C'est sans surprise que nous commençons à voir fleurir les kangourous sur le bord de la route en pénétrant dans le Park. La nuit nous saisit à notre arrivée dans notre campground.

Il y a toujours une certaine anxiété à revenir dans un endroit qu’on a adoré plusieurs années auparavant. Le Ningaloo n’échappe pas à la règle, c’est avec envie mais un peu de méfiance que nous avions appris que la plupart des routes étaient maintenant goudronnées, que les campgrounds pouvaient accueillir plusieurs véhicules et qu’il était nécessaire de réserver à l’avance pour ne pas se retrouver le bec dans l’eau. Nous avions un peu peur que notre recherche de wild life tourne au comique devant des cars déversant leurs flots de touristes... Mais il n'en sera rien. Si nous croiserons plus de personnes que lors de notre première rencontre (et même des touristes germaniques debout sur le corail !) la taille minimale des campgrounds (parfois pas plus de 6 places) tous les 30 kilomètres limitent forcément le nombre de personnes restant sur place. Exmouth étant distant de plus de 80 kilomètres, l'aller retour sur la journée ne se fait pas facilement… il reste le vent… en cette saison, que dans le Western Australia on appelle Blowember, nous nous attendons à ce que les fonds marins soient secoués… le volontaire qui s'occupe de notre petit camp le premier soir ne va pas nous rassurer. Il est là depuis le mois d'août et Blowember ou pas, il n'a pas vu un jour sans vent !

Le lendemain nous pouvons enfin admirer la barrière de corail au loin. La couleur de l’eau est au rendez-vous ! Nous partons pour une première séance de snorkling dans Turquoise Bay. La plage est aussi paradisiaque que dans nos souvenirs, les coraux toujours en très bon état, la faune marine digne d'un aquarium et nous croisons, avec le même émerveillement, notre première tortue verte ! Mais la visibilité est faible et les courants puissants diminuent l'expérience magique tant de fois peinte à Gabriel. Pas encore résignés nous partons en quête de location de palme au "visitor center" seul petit bâtiment en dur situé au milieu du National Park. Nous en ressortons avec nos palmes, les horaires des marées et la nouvelle incroyable d'une accalmie des vents pendant plusieurs jours à venir !

Bref toutes nos craintes tomberont rapidement et nous pourrons rester 8 jours plein pour profiter de tous ces aspects, voguant de campground en campground, profitant de la faune et la flore terrestre comme maritime avec un A/R à Exmouth pour recharger notre eau et un peu de nourriture.

Nous aurons l'occasion de croiser le chemin du légendaire Dingo, ce chien sauvage qui peut être si dangereux, mais qui quand on le croise parait être juste un gentil gros chien jaune !

Kangourous et varans dans le campgrounds, bustard (sorte de petit émeu que vous ne pourrez voir qu'ici), aigles, cacatoès sont aussi de la partie !

C'est à cette occasion que nous recroisons Marie et Alexandre, jeune couple Franco-Danois en PVT croisé à Broome. Après quelques échanges nous nous retrouverons pour une partie de leur séjour autour de plats de pâtes et de quelques bières pour des moments bien sympas. Nous pourrons effectuer plusieurs plongées ensembles, Alexandre n'ayant pas son pareil pour dégoter tortues et autre raies !

Ils reprennent la route pour Perth juste avant que nous puissions plonger ensemble sur la plage d'Osprey Bay. Dommage car celle-ci cache dans sa partie sud un refuge naturel pour quelques dizaines de tortues. Munis de nos palmes nous finirons rapidement par trouver l'endroit. Nous ne saurons plus où donner de la tête et c'est comblés par leur sérénité que nous finirons nos derniers jours dans le Cape Range.

Avant de repartir vers Exmouth nous effectuerons un crochet à Yardie Creek, l'extrémité sud du Park.

Le canyon est coupé de la mer par une bande de sable qui n'est recouverte que tous les 3/4 ans parfois plus.

Une rapide ballade sur la ligne de crête de la gorge nous permettra de profiter de superbe vue et de constater que les requins survivent très bien dans ce milieu !

Voilà il ne nous reste plus qu'à fermer cette page magique qui aura comblé nos attentes de bleu et même plus encore…nous savons que notre karma nous a permis de vivre quelque chose que je n'arrive pas à retranscrire en quelques mots factuels…c'est sans méfiance et en toute innocence que nous voyons donc se profiler le prochain tournant...

Flo

30
nov
30
nov

Aujourd'hui, après 8 jours pleins dans le Nigaloo, il est temps de reprendre la route vers de nouvelles aventures, et d'attaquer la redescente sur Perth où nous attend notre avion pour l'Inde. Il nous reste un mois et demi et 1250 kms pour rallier Perth, nous sommes à la moitié de notre séjour australien, et nous avons autant de temps devant nous que ce que nous venons de mettre pour couvrir environ 7500kms !! Autant dire qu'on est larges !

Tout d'abord, au sortir du Park il nous faut refaire le plein en courses et essence, ainsi qu'en eau. Alors les deux premiers se passent bien, mais quand nous remplissons notre réservoir d'eau, on s'aperçoit qu'elle coule dans le van, et non dans le réservoir !!! Impossible de voir où se trouve la fuite. Et le pare-brise n'est même pas encore réparé !!! J'appelle le loueur, en espérant que cette fois-ci nous n'ayons pas à débourser le prix de la réparation… Tout va bien, c'est pris en charge et ils m'envoient par sms les coordonnées d'un plombier à Carnarvon, petite ville dans laquelle nous ferons étape dans 3 jours.

En attendant nous reprenons le volant direction Giralia, cette ferme dans laquelle nous avions dormi avant d'arriver à Exmouth, et où Gabriel a très envie de retourner pour nager avec le chien !! L'accueil est toujours aussi sympa, et la baignade aussi !! Nous avions envie d'y passer 2 nuits, mais le réservoir du van en a décidé autrement.

Nous prenons le lendemain la direction de Coral Bay, où nous savons qu'une plage, nommée Skeleton Bay, accueille les requins de récif en période de reproduction. Ils sont des dizaines à nager dans quelques centimètres d'eau pour frayer, et nos souvenirs d'il y a 15 ans nous enjoignent à y emmener Gabriel. Malheureusement, il y a trop de vent, le même qui nous a fait quitter le Nigaloo Reef plus tôt que ce que l'on aurait souhaité, et l'eau de la baie est laiteuse, les requins ont préféré ne pas venir aujourd'hui. Nous en voyons quand même deux se tourner autour, en tout cas nous voyons leur silhouette. Ca reste impressionnant, mais… Nous sommes en contact avec Marie et Alexandre, qui ont quelques jours d'avance sur nous, et eux ont eu la chance d'en voir une quinzaine et dans une eau translucide… Tant pis !

Notre étape du soir se fera dans un Roadhouse, ça faisait longtemps ! Cela nous permet de couper le trajet à mi-chemin entre Coral Bay et Carnarvon. Il nous restera environ 2 heures de route jusqu'à Carnarvon, où nous avons rendez-vous avec notre plombier vers 13h. Nous avons lors de ce stop, l'occasion de découvrir un exemple du bon goût de certains dont nous nous serions bien passés… Je vous laisse deviner de quoi il s'agit rien qu'avec les photos !

Hutch le plombier nous reçoit chez lui, et jette un œil sur notre fuite, qui s'avère être non pas au niveau du réservoir mais du tuyau de remplissage. Bon allez, je vous fais grâce des détails techniques, sachez seulement que nous devrons revenir le lendemain car apparemment l'accès au tuyau va être acrobatique, mais nous repartirons avec un trou dans la paroi du placard mais un tuyau tout neuf, et enfin de l'eau au robinet de notre magnifique cuisine !!!

Nous passons 3 nuits à Carnarvon et en profitons pour travailler un peu avec Gabriel, car le Nigaloo ne se prêtait pas beaucoup au suivi des cours ! La douche à l'eau douce est, elle-aussi la bienvenue, c'est la première depuis Broome ! En effet, la plupart du temps l'eau des douches n'est pas potable, elle provient de forages et est très calcaire et légèrement salée. Et puis il y a un chat !!! Il est trop joli, tout noir et friand de caresses ! J'en profite et prends ma dose !

Juste au-dessus de Carnarvon, à environ une heure de route, se trouve un coin qui nous appelle, ce sont les Blowholes. Des trous formés par l'érosion dans la roche léchée par les vagues, et dans lesquelles celle-ci viennent s'engouffrer pour rejaillir en geysers impressionnants. Le bruit est assourdissant, et les geysers ont une telles force que les embruns sont projetés à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Il n'y a guère que les crabes pour avoir la force de s'accrocher au rocher quand une vague arrive. D'ailleurs nous pouvons voir un mémorial dédié à un pêcheur mort d'avoir lancé sa ligne depuis le bord de la roche et emmené par les flots.

Un peu plus loin, en cul de sac, une plage au nom prometteur nous attend pour un pique nique et un plouf. L'aquarium, c'est le nom de cette plage. La marée est basse lorsque nous y arrivons, nous commencerons donc par nous y promener, en espérant qu'après le pique nique la mer sera remontée assez pour nous permettre de piquer une tête ! Les garçons mettent les pieds dans l'eau pour aller observer le corail qui affleure, voire qui émerge à marée basse. C'est impressionnant, nous ne savions pas que le corail peut se construire, et survivre hors de l'eau, même quelques heures par jours. De mon côté, la plage est magique et regorge de coquillages, des centaines d'yeux de Sainte Lucie, des porcelaines, j'en ramasse autant que me le permet la taille de mes mains, tout en sachant que je devrai les laisser là en partant. C'est plus fort que moi, comme à Eighty Mile Beach, je n'ai qu'à me baisser et ils sont là ! Que dis-je ! Je marche courbée et ne me relève pas tellement il y en a !

Quelques heures plus tard, après un repas frugal, l'eau est remontée, et nous pouvons sortir les masques pour aller nager dans cet aquarium. Nous avions déjà vu depuis l'extérieur l'extrême limpidité de l'eau, et la plongée ne dément pas ! Les coraux sont parés de couleurs chatoyantes, les poissons vaquent à leurs occupations et nous observons les oursins les plus gros que nous ayons jamais vus ! les épines font bien 20cm de long ! Je n'aimerais pas y mettre un pied ou une main ! Heureusement, ils sont blottis sous les coraux ou les rochers, nous avons assez peu de risques de nous empaler.

En repartant de Carnarvon, nous emmenons Gabriel à Hamelin Pool, observer les stromatolithes, ces organismes vivants, les plus vieux sur Terre, dont certains ont...plusieurs milliards d'années ! Ce sont des concrétions ressemblant à s'y méprendre à des rochers, constituées par des bactéries qui les construisent au fil du temps. Ce sont les plus vieux organismes vivants non fossiles, et ils ont joué un rôle primordial dans la constitution de la couche d'ozone et de notre atmosphère. On dit souvent qu'il faut aller au-delà des apparences… Encore un moment d'humilité fort pour nous.

Nous passerons la nuit dans le petit Caravan Park jouxtant la plage depuis laquelle les stromatolithes observent le monde, et allons leur rendre visite à la lumière déclinante du soleil.

Anaïs

6
nov
6
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Publié le 21 décembre 2019

Nous suivons à rebours le parcours que nous avions fait avec les yacks en 2004, et arrivons à Kalbarri, jolie ville de bord de côte située dans le parc National éponyme. Ici nous verrons entre autres des canyons, des pélicans, des dauphins, mais aussi les éternels kangourous, qui viennent la nuit grignoter le gazon durement obtenu du camping ! J'aurai également l'honneur de voir un invité surprise aux toilettes !

Nous commençons donc par nous installer au Tudor Caravan Park, excusez du peu !! On y découvre un camping en franchise, où nous n'avions jamais posé notre maison roulante pour cause de prix, et où nous découvrons que la location de notre van nous donne droit à des réduc !!! Du coup on reste 5 jours pour le prix de 4, et l'endroit est vraiment sympa, piscine comprise pour pouvoir, comme d'habitude, mixer devoirs et visites.

Kalbarri nous permettra de remettre en branle nos pattes ankylosées par trop de sédentarité ( c'est quand même le comble en étant nomades !) dans le van. Nous entamons une balade par le bord de plage qui nous emmènera au Red Bluff, un point de vue tout en roche rouge, une couleur qui n'est pas sans nous rappeler le parc du Karijini. Le chemin de randonnée passe initialement par le bord de route, mais la réceptionniste du camping nous a proposé un chemin alternatif, plus joli, et surtout plus "frais" car nous marcherons le long de la mer. Alors la promenade est vraiment très jolie, mais malgré le bord de mer la chaleur est écrasante, et en plus on aura fait 5 bornes de plus ! Tout se mérite.

Nous avons l'immense plaisir d'apercevoir un groupe de dauphins nageant en ligne dans la baie. Ils écument les flots et nous pouvons parfois voir les poissons sauter hors de l'eau devant les chasseurs, tentant de leur échapper. La nature est belle, mais souvent cruelle pour quelqu'un. Nous observons ce banc de dauphins pendant un très long moment, plongés dans la grâce de leurs mouvements. Nous les voyons sillonner la baie, inlassablement. Nous apprendrons plus tard que chaque dauphin mange 15kg de poissons par jour ! Cela explique ce ballet incessant.

Nous ferons du stop pour rentrer. Il n'y a que 7 km par la route, mais c'est le milieu de l'après-midi et la chaleur monte encore. Une gentille dame nous permet de faire en 10 minutes ce que nous avions mis 3 heures à parcourir à pied, et c'est heureux que nous arrivons en vue de notre camping où nous entendons l'eau rafraichissante de la piscine clapoter doucettement en nous attendant ! Nous y ferons la connaissance de Gérard et Margaret, un couple franco-allemand vivant en Australie depuis 15 ans. La discussion est sympa et facile, et l'on se quitte avec une invitation de leur part à venir partager un repas chez eux lors de notre arrivée sur Perth !

Le lendemain de cette rencontre marine (je parle des dauphins bien sûr ! ), nous allons assister au nourrissage des pélicans de Kalbarri. Nous sommes un peu méfiants, interrogatifs quant au bien fondé de nourrir des animaux sauvages au risque de les rendre dépendants de l'homme. Il n'en est rien. Nous rencontrons des bénévoles qui sont là tous les matins pour sensibiliser les gens mais aussi surveiller la population de pélicans du coin. De même que les dauphins, les pélicans ont une consommation de poissons assez impressionnante pour leur taille. Car ils mangent quand même jusqu'à 10kg par jour ! Les volontaires répartissant maximum 2kg de poissons entre les oiseaux, nous sommes rassurés, ceux-ci n'ont d'autre choix que de pêcher pour manger à leur faim ! D'ailleurs nous pouvons observer que tous les pélicans du groupe ne viennent pas chercher à manger. Ils sont majestueux, gros pères tranquilles, mais attention, les mouettes qui viennent tenter de leur piquer un peu de leurs friandises se retrouvent parfois coincées dans le bec énorme et en ressortent bien sonnées !!

Spéciale dédicace, les petits oiseaux sont des mouettes, pas des bébés pélicans !!

Puis nous partons voir la Nature's Window, Le point de vue qui attire les touristes à Kalbarri. Comme dans le Ningaloo, la route qui y mène est maintenant goudronnée, et lorsque nous arrivons nous pouvons constater qu'elle amène du coup beaucoup plus de personnes qu'avant. Cela reste très beau. La "fenêtre naturelle" donne en contrebas sur un canyon sillonné par une rivière, et il ne manque que les indiens embusqués à dos de cheval avec un arc à la main pour nous faire croire que nous sommes dans un western. On dirait que l'ouest australien à quelques points communs avec l'ouest américain, ce n'est d'ailleurs pas la première fois que nous nous faisons la réflexion.

Nous poussons de quelques kms pour aller admirer le Z-Bend, un autre canyon bien impressionnant, et découvrons les traces d'un arthropode datant de plusieurs millions d'années. Les paléontologues ne savent pas exactement à quoi il ressemblait, mais apparemment une sorte d'antique scorpion gros comme un chien. Vu la taille des dites traces, nous n'aurions pas voulu tomber nez à nez avec lui !!

Nous sommes encore au printemps, malgré la chaleur écrasante, et les fleurs le savent mieux que nous ! Nous en avons vu s'épanouir un peu partout, y compris dans des endroits plus qu'hostiles, mais dans le Parc de Kalbarri c'est une véritable orgie de couleurs qui explose devant nos yeux ! Elles rivalisent en forme, coloris exubérants, il n'y a que les senteurs qui nous sont cachées par la prédominance de celle du bush tout autour, une odeur qui n'est pas sans rappeler celle du maquis Corse...

Notre séjour à Kalbarri touche à sa fin le 11 novembre et avant de quitter la ville nous passons devant le mémorial où se déroulent les commémorations. Shorts et t-shirts sont bien entendu de rigueur, mais les riverains sont présents et nombreux au regard de la ville pour se souvenir de ces hommes partis à l'autre bout du monde se battre dans des tranchées autour de villes aux noms exotiques tels Villers le Bretonneux, Pozière ou Amiens.

Puis nous enfourchons de nouveau notre fidèle destrier pour nous éloigner dans le soleil couchant 😉, et empruntons une petite route qui nous emmènera jusqu'à Port Gregory où nous voyons un nouveau lac rose. Ouais bon celui-là c'est "the Pink Lake", et malgré ceux que nous avons vu depuis deux mois, il en jette. Le rose ne paraît pas naturel, tellement il est… rose. Nous nous arrêtons pour les sempiternelles photos, nous partageant le lieu avec un groupe de chinois. Heureusement le lac est grand et nous n'avons pas de mal à faire des clichés sans personne dessus ( à part nous bien sûr ! ) C'est le premier lac rose dans lequel nous osons tremper les pieds pour marcher dans le sel. La sensation est agréable, on a l'impression de marcher dans la neige, mais une neige qui serait à 35° ! Gabriel en ramasse un petit bol, espérant qu'il gardera sa belle couleur en séchant.

Allez c'est reparti, jolie route et jolis paysages doivent nous emmener cette fois jusqu'à Jurien Bay.

Anaïs

13
nov
13
nov
Publié le 23 décembre 2019

Jurien Bay ne faisait pas partie de nos stops envisagés ( même si on ne prévoit jamais grand-chose ), c'est le genre d'endroit où nous nous sommes arrêtés parce que quelqu'un nous avait demandé si nous avions entendu parler de...

La réceptionniste du Camping de Kalbarri, a qui nous avions dit que nous prenions le chemin de Perth, nous avait demandé si nous pensions aller nager avec les otaries de Jurien Bay !

Quoi, nager avec des otaries ?!! Sur le coup ça paraît très sympa, voire plus, et tout de suite on s'est dit qu'il devait y avoir un loup. Il fallait prendre un bateau pour se rendre sur une île où vivent les otaries de la région tout au long de l'année, et en général ça sent le business à plein nez, genre nourrissage des animaux pour les attirer, surpopulation de touristes au m²...

Mais quand même, l'idée fait son chemin, j'avoue que nager avec des otaries…! Quand même quoi ! Renseignements pris, tout ça à l'air plutôt animal friendly, c'est plutôt un business de famille ( bah oui, il faut payer le bateau donc il y a quand même business…) et les otaries ne sont ni nourries, ni en cage, elles sont simplement posées sur leur île et viennent dans l'eau si elles en ont envie, lorsque le bateau arrive.

Allez on se lance ! Nous réservons pour le lendemain de notre arrivée, et nous rendons sur le port pour monter sur le petit bateau qui nous emmènera jusque sur l'île dont je n’ai pas retenu le nom. Nous sommes engoncés dans des combi de plongée fournies avec la sortie, et avons également palmes et masques. L’île est toute petite, et on aperçoit nos premières otaries allongées de tout leur long sur la petite plage, en train de lézarder au soleil ! C’est déjà magique en soi ! Puis le capitaine de notre navire (qui compte 15 personnes avec l’équipage) lance une sorte d’appel, comme on le ferait avec son chien pour aller se promener ou jouer, et elles entrent dans l’eau pour venir à notre rencontre ! Vite on plonge !

Nous resterons deux heures dans l’eau, sans voir le temps passer. Les otaries sont joueuses, espiègles, et la comparaison avec le chien n’est pas de trop. Elles auraient pu s’appeler Sea Dogs et non Sea Lions ! Elles nous tournent autour, nous attendent pour qu’on leur nage après. C’est un ballet incessant. Il y a même des bébés, c’est tellement cute comme dirait Gabriel ! Nous avions deux consignes avant d’aller dans l’eau, ne pas s’approcher de leur plage car les mâles, et surtout le mâle dominant pourrait nous en tenir rigueur. Et ne pas toucher les otaries quand elles nagent avec nous, ce qui s'avère plutôt difficile dans la mesure où ce sont elles qui nous frôlent et attendent des caresses ! Je crois n’avoir jamais vu un animal sauvage aussi amical ! Nous avons tous les trois l’honneur de recevoir un bisou moustachu sur nos masques, le temps s’arrête tellement le moment est magique.

La sortie a duré deux heures et demi, dont deux passées dans l’eau, et pas une seconde nous n’avons regretté cette entorse au budget. Nous avons en revanche remercié fortement les connaisseurs nous ayant fourni les combis, car l’eau a beau être à 28°, on finit par avoir froid, et c’est en claquant des dents que nous sommes remontés sur le bateau pour notre trajet de retour.

Vent dans les cheveux, une tasse de café à la main, nous digérons la magie vécue ici en nous réchauffant doucement.

Le soir, après une bonne douche et un après-midi détente, nous faisons 30 km pour aller voir le site des Pinnacles, concrétions de calcaire en dégradés de jaune, du plus pâle au plus éclatant, avec quelques touches de ce rouge australien qui ne nous aura pas quittés de tout notre séjour. L'érosion a fait son œuvre, on dirait des fantômes posés dans le sable, attendant quelque chose, mais quoi ? Le site est très étendu nous n’aurons pas le temps d’en faire le tour ce soir, mais nous voulions venir à la lumière déclinante, car ce site est le premier que nous avions visité il y a quinze ans et nous nous souvenions que la lumière à son importance pour le découvrir.

Malheureusement cela nous oblige à faire la visite assez rapidement car nous ne voulons pas rouler de nuit, au risque de bigner un kangourou, ce qui arrive presque systématiquement car les kangou sont comme de gros lapins ( des lapins adultes…! ) et se figent dans les phares des voitures.

Nous en voyons d'ailleurs qui sortent déjà, les premiers à sortir des fourrés le font généralement aux alentours de 16h, nous les voyons souvent bondir dans le bush, spectacle qui ne nous lasse jamais ! Nous faisons le chemin de retour encore plus vigilants que d'habitude, et nous régalons des couleurs offertes par le coucher du soleil.

Nous quittons Jurien Bay le lendemain pour nous rendre de le Yanchep National Park, et faisons de nouveau un crochet par le désert des Pinnacles ( en fait pas vraiment un crochet vu que c'est sur notre route !) pour les voir cette fois-ci à la pleine lumière du soleil. Hier soir nous avons fait la balade à pied, mais le site est tellement étendu qu'aujourd'hui nous empruntons la boucle accessible aux voitures, et pouvons aller bien plus loin. Les couleurs sont totalement différentes, les jaunes ressortent plus. En revanche, les mouches sont bien là, de jour comme de nuit !

Anaïs

18
nov
18
nov
Publié le 24 décembre 2019

A peine sommes nous sortis de la magie des otaries et des Pinnacles que nous voilà à l’entrée du Yanchep national Park. Plus nous nous rapprochons de Perth plus les distances entre nos étapes se raccourcissent...cela nous donne une impression étrange après ce trip dans le Western Australia… difficile de mettre des mots dessus...nous retrouvons contact avec des distances presque européennes et le retour mental occasionné est tout aussi perturbant que dans l’autre sens ! Nous sommes submergés par la beauté de nos découvertes et le Yanchep va lui aussi participer à notre ensorcellement.

Nous avions entendu parler d'un National Park dans le Western Australia où l'on pouvait admirer des koalas en liberté. Après quelques recherches nous avions trouvé une référence au Yanchep. Il semble qu'un des premiers colons, au début du 20ème siècle, ait ramené d'Australie Orientale quelques unes de ces charmantes bestioles et que depuis quelques individus vivent de manière permanente sur place. BIen décidés à ne pas louper ces congénères mammifères aussi LAZY que nous , nous avions inscrit l'étape dans un coin de notre tête. Et bien nous en a pris ! Car le Yanchep n'est pas juste un Park avec quelques koalas mais aussi Nyanyi-Yandjip, un espace de chasse utilisé par les Noongar depuis plusieurs millénaires ! La faune et la flore y sont juste incroyables, lacs et grottes fournissant un écosystème à part et nous verrons ici à foison des espèces que nous n'avions pu qu'entrapercevoir durant notre trip !

Nous arrivons tard au minuscule campgroud du Park. Première surprise il est grand confort pour nous qui sommes habitués à des conditions autres dans les parcs nationaux, il dispose de vraies toilettes et même... de douches !!!

Mais avant que la nuit tombe complètement nous enfilons nos chaussures pour une première marche vers les koalas que nous découvrons sans peine mais toujours avec émerveillement.

Nous poussons un peu notre exploration vers une étendue d’eau en contrebas et nous nous retrouvons dans un parc où fleurissent des kangourous par dizaines !

A cette saison beaucoup de mamans kangoo ont ce que l’on appelle ici un Joey dans la poche.

Nous pourrons à loisir les regarder se nourrir en même temps que leur mère.

Nous ne disposons que d’une nuit sur place le mini campground étant bouclé pour le week-end mais nous décidons de revenir pour 2 jours plein dès celui-ci passé. Cela nous permet de gérer la logistique, d’avancer dans les devoirs en faisant un plouf dans un camping de Perth qui n'est qu'à 40 km.

A notre retour nous nous attelons à faire le tour du lac , les promenades de jour comme de nuit valant la peine pour entrevoir la faune de chaque moment de la journée. Nous pourront voir des envols de cacatoès noirs , animal que nous n’avions pu qu’entrapercevoir du côté de Broome et que nous ne verront dans aucun autre endroit à l’etat sauvage.

On nous conseille d’aller marcher sur un chemin traversant un golf un peu plus loin... les kangoos se retrouvent sur les greens aux ombres descendantes!

Le soir ils viennent jusque dans notre campground où nous aurons aussi la surprise de tomber sur nos premières Red Back australiennes ! Certaines rencontres sont plus amicales que d’autres !

Nous profiterons de notre dernière soirée pour quelques échanges avec Linda, une allemande en voyage s’exprimant dans un parfait français appris à la Réunion ! Elle sera la première et dernière jeune fille de son âge sans PVT que nous croiserons… juste là pour le trip.

Les kookaburras nous réveillent de leur rire pour notre dernier jour, il est temps pour nous de prendre le chemin d'une île mystérieuse, refuge d’un marsupial So Friendly que l’on ne peut trouver que là bas !

le kookaburra dont le rire n'est pas une légende !

Flo

23
nov
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Publié le 24 décembre 2019

Nous sortons du Yanchep et nous voilà déjà dans la banlieue nord de Perth. Notre destination, la ville de Fremantle dans la banlieue sud, nous donne l’occasion de traverser le business center de Perth avec ses buildings de verre, comme toute grande ville anglo-saxonne qui se respecte. Même après plus de deux mois de désert ce type de ville ne nous fait pas envie. Nous partons nous poser dans un caravan Park repéré à Fremantle et nous pouvons réfléchir à notre vrai objectif ici : Rottnest Island, une île dont le pouvoir exerce sur Gabriel une attraction irrésistible.

C’est un endroit que nous n’avions pas découvert lors de notre premier trip en Australie… et il y a une bonne raison à cela : le prix ! Si l’île ne se trouve qu’à quelques kilomètres de ferry de Perth, les tarifs pratiqués au dire même des australiens (je lirai même un article d’un grand journal australien sur le sujet) sont absolument prohibitifs ! C’est un frein qui risque de nous faire encore rater le lieu. Mais heureusement, depuis que quelques associations et la presse s’en sont mêlés on peut, en cherchant très très bien, trouver quelques offres rendant la balade abordable. Et Anaïs n’a pas son pareil pour dénicher des plans quand il s’agit de contenter Gabriel ! Elle fera des miracles comme prévu et nous organisons notre journée pour déjouer un maximum de pièges à touristes. Nous voilà, traversant à pied de bon matin la charmante ville de Fremantle, (le parking du port étant un des nombreux pièges), le sac sur le dos et nos e-billets défiant toute concurrence en poche. L’ embarquement et la traversée se passent à notre étonnement comme prévu. Une petite demi-heure de ferry et nous voyons surgir devant nous l'île et son petit port...

Nous débarquons et évitons les loueurs de vélo (hors budget) et les tours en bus, bien décidés à parcourir à pied une bonne partie des 11kms de long et 4,5kms de large de l'île !

Le port nous paraît assez fréquenté, mais les vélos loués empruntant les routes de l'île, dès que nos pieds se mettent en branle sur les sentiers de randonnée, la population s'efface et nous nous retrouvons seuls pour découvrir un ancien cimetière à quelques centaines de mètres à peine du bord de plage !

L'île a servi de pénitencier pour aborigènes aux 19 et 20ème siècles, ceux-ci étant utilisés comme main d'œuvre gratuite pour extraire le sel des nombreux petits lacs qui parsèment le site. Les conditions de vie et les soins prodigués étant optimum à l'époque, près de 10% d'entre eux seront directement enterrés sur place ! L'ile servira aussi de prison pour les troupes ennemies durant les deux guerres mondiales et une colline héberge encore une DCA (un canon anti aérien) datant de la WWII.

Mais si la rando est sympa, ce n'est pas pour cette page d'histoire que Gabriel a voulu venir ici… mais pour ses habitants d'origine… en effet Rottnest est une des deux îles d'Australie hébergeant une espèce particulière de marsupial : Le Quokka

Le Quokka est un marsupial mesurant entre 40 et 60 centimètres de haut pour 3/5 kg. Mais ce qui le rend si spécial c’est sa curiosité naturelle et l’absence totale de prédateur sur cette île. Il n’hésite donc pas à venir vous voir, recherche le contact et participe volontiers à vos jeux ! Ajoutez, pour la touche finale, un sourire constamment dessiné sur son visage et vous obtenez une peluche sur pattes horriblement sympathique !

Le matin n’est pas son heure, en général ils se regroupent en bande de centaines d’individus quand ils sortent le soir (comme la plupart des marsupiaux).

Nous en apercevons cependant quelques uns dès le matin lors de notre marche au centre de l’île mais les rencontres restent distantes. En regagnant la partie nord nous nous posons pour déjeuner. A peine nous sommes nous lavés les mains au dessus du sol que nous en voyons débarquer un... nous apprendrons un peu plus tard que ces charmantes bestioles ont besoin de stocker énormément d’eau en vue des moments difficiles...à notre grande surprise il ne vient pas tout seul ! Des lézards géants ainsi qu’un corbeau accompagnent le marsupial ! Il semblerait que l’ensemble de la faune de l’île se soit mis au diapason du marsupial, ne pouvant que constater l’absence de risque au comportement excentrique du petit animal !

Il ne nous reste plus qu’a profiter du moment. Nous finirons par nous demander si nous n’avons pas basculé dans Blanche Neige ou autre Disney quand le lézard viendra caresser la main d’Anaïs de sa langue !

Nous devons finalement nous remettre en route et finissons par toucher la côte nord. L’endroit est tout aussi paradisiaque et l’appel du plouf se fait sentir ! Nous reprenons la route et cette fois-ci c’est une hirondelle qui vient jouer dans nos cheveux !

L’heure avance et nous prenons le chemin du retour par la côte nord. Les ombres descendantes, nous voyons surgir les Quokkas de chaque bosquet !

Gabriel se régale à volonté !

C’est sans regret et sans difficulté que nous reprenons notre ferry et notre marche à l'arrivée. Rottnest Island et le regard de Gabriel valaient vraiment le coup de desarmorcer quelques pièges !

JOYEUX NOEL à tous !

Flo

29
nov
29
nov

Le lendemain nous négocions le virage en direction de Bunbury, charmante bourgade de bord de mer,150 kms au sud de Perth.

Nous savons maintenant que nous disposons d’un peu de temps avant notre envol pour l’Inde le 10 décembre malgré la logistique pour le retour du van...et nous devons absolument nous poser pour que Gabriel puisse avancer sur ses devoirs avant la fin du trimestre !

Outre son aspect charmant et balnéaire ce qui nous permettra de travailler facilement, nous avions repéré Bunbury pour son Dolphins center ! A peine arrivés nous partons y faire un saut. Il s’agit d’une association d’observation et de découverte des dauphins animée principalement par des volontaires. Évidemment en Australie le business n’est jamais très loin et on vous proposera pour un prix pharaonique, des tours en bateau pour observer les dauphins dans la baie...balade qui n’a presqu'aucun intérêt puisque que comme vous pouvez le constater ci-dessous les dauphins viennent vous caresser les jambes même en bord de plage ! De plus si les dauphins sont des mammifères amicaux et joueurs, il y a très peu de chance qu’ils viennent batifoler avec vous dans l’eau pendant des heures, contrairement aux otaries.

Nous pourrons profiter des dauphins tous les matins avant les devoirs, notre camping donnant directement sur la plage ! Et la piscine est encore une fois un bon spot pour travailler.

Une fois bien avancé sur les devoirs nous descendrons vers Margareth River pour visiter le Discover Deadly, un refuge pour reptiles et autres araignées australiens, que Gabriel voulait visiter pour voir quelques unes des sympathiques bestioles que nous aurons pu éviter dans le Western Australia !

Un tour sur la plage puis nous retournons sur la route où nous découvrons par hasard, lors d’un stop, la particularité des grasstrees, que nous voyons parfois surgir au bord de route… Nous les avions observés pour la première fois dans le Yanchep. Il s'agit d'une plante vivace qui peut atteindre la taille d'un petit arbre, et dont la croissance extrêmement lente nous indique que les plantes sont très vieilles lorsqu'elle atteignent cette taille !

Nous pourrons également apercevoir de loin les 2 plus grands kangoos existants, les Giants Kangoo et les Kangoo Roux. Les deux races mesurent jusqu’à 1,80m et le kangourou roux peut peser 90kg ! Ces géants sont vraiment impressionnants de puissance et la distance entre kangoo et homme est la bienvenue pour une fois !

Il nous reste à remonter vers Perth pour aller dîner avec Margaret et Gérard que nous avions rencontrés à Kalbarri.

Sur le chemin nous effectuons un demi-tour pour saluer un centre de réhabilitation pour animaux...qui en fait ne se visite pas ! Mais certainement touchées par le détour et l’intérêt que nous portons à leur travail, les volontaires nous font rencontrer quelques uns de leurs pensionnaires. Je vous épargne, chacune de leur histoire pouvant facilement inspirer un Disney larmoyant. Heureusement les fins sont sympas et la plupart pourront regagner la nature après leur passage ici ! Ils connaissent et travaillent bien entendu parfois avec le discover deadly et nous conseillent de nous arrêter à un centre de sensibilisation à la faune exotique pour les jeunes qui, cela tombe bien, est juste notre route.

Gabriel pourra finir de faire le plein de sensations !

Nous approchons de Baldivis où se trouve la résidence de Margaret et Gérard en fin d’après midi, Gérard nous a proposé de poser le van dans son allée pour la nuit ce qui va nous permettre d’arroser la soirée comme des français du bout du monde savent le faire ! 🤪

Flo

9
déc
9
déc
Publié le 30 décembre 2019

Nous voilà à Baldivis, banlieue sud de Perth, à environ 50 km. Ca nous fait drôle d'être invités chez quelqu'un, ça donne un semblant de vie sociale ! Non pas que nous n'ayons pas eu de bons contacts, notamment les quelques soirées que nous avons passées avec Alexandre et Marie dans notre van (ouais, c'était un peu serré, mais très convivial !), ou avec des voyageurs croisés dans le parc du Karijini.

Bref, nous voilà devant la porte de Gérard et Margaret, et nous sommes tout excités par cette soirée à venir ! Inutile de vous dire que nous n'avons pas vraiment fait d'effort vestimentaire, de toute façon on ne le pourrait pas ! Bah non, un short sur les fesses, un en attente de lavage, et un autre pour demain … Pareil pour les t-shirts, ben du coup on porte ce qui vient et c'est très bien comme ça ! Je vais vous dire un secret, c'est même carrément libérateur !

On sonne à la porte, elle s'ouvre sur nos hôtes, et c'est comme si on se connaissait de longue date ! Nous sommes également accueillis par un joli petit chien, Mira, Gabriel fond pour la boule de poil et passera une bonne partie de sa soirée à prodiguer caresses et câlins !

Le repas qui nous attend est traditionnel, enfin ! Il s'agit du barbecue australien !! Nous aurons également le plaisir de goûter un peu de bière australienne, ce que nous avions également peu fait de tout le séjour, car à moins de l'acheter par pack de 24 (ce qui ne rentrait pas dans le van…!), la bière est plus chère que le vin (vous l'aurez compris, nos apéros se faisaient donc au vin que nous achetions tout de même en cubi…!)

On se régale, et la soirée file à une vitesse prodigieuse ! Nos hôtes, avec qui nous discutons à bâtons rompus, sont de grands voyageurs, ainsi que des expats aguerris. Nous les écoutons avec plaisir nous conter leurs aventures, piochant ici ou là quelques idées pour un éventuel après...

Il est temps d'aller se coucher, et nous nous voyons offrir une invitation à passer ici nos derniers jours avant le décollage pour l'inde qui est dans 10 jours ! Cette invitation nous fait chaud au cœur, et nous l'acceptons bien volontiers !

Nous passerons donc ces derniers jours à jongler entre devoirs et visites du coin, au nombre desquelles sont à noter le petit Serpentine Falls National Park (eh oui, encore un !) où nous avons passé une après-midi baignade bien agréable et où nous verrons nos derniers Kangourous !

Le Cap Péron, qui nous offre de très jolis rochers et une vue sur une mer bien agitée à cause du vent.

La plage de Rockingham pour une aprèm baignade et saut dans l'eau depuis une plate-forme (les garçons y sont allés, moi j'ai fait ma chochotte car il y avait de toutes petites méduses auxquelles je n'ai pas eu envie de me frotter…).

Nous profitons également d'une après-midi pour passer un moment avec Michael, notre cycliste à baignoire, qui a fini par rejoindre Perth, et a entre-temps laissé quelques kilos en route ! Nous le retrouvons à Mandurah pour un pique-nique (fish and chips sur la pelouse du parc longeant la plage) et quelques heures de discussions.

Et une visite très sympa de Kings Park, un jardin botanique de 4km² en pleine ville de Perth, avec une vue à presque 360° incluant le centre des affaires, la rivière Swan et ses bateaux à aube ( et à autres) et des arbres et plantes magnifiques.

Mais surtout les soirées et autres bières partagées avec Gérard et Margaret, Mira, et Piotr (the Great Polish Guy !), un ami polonais et néanmoins maître de Mira, hébergé temporairement lui aussi ! Les conversations en anglais pour pouvoir discuter avec Piotr (nous avons eu une soirée mémorable à se raconter des blagues de c... en anglais, j'en pleure encore !), les jeux de cartes, les repas cuisinés à tour de rôle, et même les rillettes maison !

Plutôt que de dormir dans le van, nos hôtes nous proposent leur caravane, un palace de 7 mètres de long qui est pour l'instant au repos dans leur arrière-cour. Quel luxe ! il y a même une salle de bain ! Encore un peu on serait perdus dans tant d'espace ! C'est grand luxe mais absolument bienvenu. Cela va nous permettre de gérer tranquillement toute la logistique pour rendre le van (vous vous souvenez, le pare-brise ?!)

Cette semaine passe vite, très vite, mais nous avons bouclé avec brio tout ce que nous avions à faire, et Gabriel pourra prendre une semaine de vraies vacances, sans aucun travail à faire, en arrivant en Inde pour profiter des 5 jours que nous aurons avec notre pote Florent en arrivant là-bas.

Ca y est nous sommes le 9 décembre, il est temps de quitter Baldivis pour rejoindre Perth où nous devons rendre le van. Ce soir nous dormons dans une auberge de jeunesse. Flo n'est pas tranquille, le coup du pare-brise nous a laissé un petit goût amer et il se demande ce qu'ils vont pouvoir trouver pour nous faire payer un nouveau supplément… Ben finalement tout se passe bien, il paraît qu'on leur rend rarement des vans aussi propres ! Après nos 9367,5 kms dans le Western Australia, nous allons pouvoir remettre nos sacs sur notre dos.

Anaïs

11
déc

Voilà, il est l'heure de laisser notre van qui fut notre moyen de transport, cuisine, chambre à coucher, salon et compagnon de voyage pendant 3 mois. Mais notre tête est déjà ailleurs, à peine les clés rendues et un dernier regard en arrière, c'est avec un vrai plaisir que j'enfile mon sac à dos et retrouve la sensation de la marche ! Evidemment le poids est beaucoup trop lourd après 3 mois de sédentarisation (dans un van ?!?) et nous savons que nous avons beaucoup trop entassé. Il va nous falloir faire du tri, je ne pourrai pas, une fois l'euphorie passée, marcher sur de longues distances avec 25 Kg ! Mais pour l'instant ce n'est pas un problème puisque la répartition entre les sacs cabines et soutes nous permet largement ce que notre dos ne pourrait subir.

Après une nuit en auberge de jeunesse (Gabriel équilibre l'âge du groupe! 😉) nous prenons la route de l'aéroport à pied bien entendu...jusqu'à la station de bus du centre ville. Pendant le trajet nous admirons une dernière fois ce pays qui nous aura permis d'entrer dans le voyage par son côté sauvage et son étrangeté !

Mais nos aventures ici ne sont pas terminées. A peine arrivés à l'aéroport nous apprenons au guichet que nos E-Visas (par définition dématérialisés) doivent être...imprimés ! Si la compagnie malaisienne low cost ne nous aide pas beaucoup, nous tombons sur deux australiennes chargées des bagages qui, comme d'habitude, vont nous aider à dépatouiller tout ça ! La grande avance que nous avions en arrivant a fondu mais au moins les bagages sont enregistrés… c'est sans compter sur la sécurité qui vient de décider que les couverts de voyages dans le sac cabine d'Anaïs ne sont pas réglementaires bien que vendus spécifiquement dans cet objectif et ayant traversé déjà pas mal d'océans en plusieurs années… bref pas moyen de discuter mais il lui reste assez de temps pour retourner au guichet faire la queue et enregistrer le petit paquet à part du reste des bagages…reste à savoir comment ou s'il arrivera en Inde...

Nous pouvons enfin prendre place et nous détendre dans l'avion. Bonne surprise malgré le prix du billet il semble que nous disposions d'un repas que nous n'avions pas réservé mais qui sera le bienvenu… un avant goût de l'organisation indienne !

Après une halte à Kuala Lumpur où Gab se cogne une migraine à le faire vomir entre les deux vols, nous arrivons enfin à l'aéroport de Kochi vers 23h30 heure locale avec le retard de rigueur !

Bien entendu le paquet de couverts n'est pas là, il nous faut débrouiller l'histoire en Indanglais (ou anglindien, c'est selon…!), expliquer que s'ils retrouvent le paquet, notre chauffeur 🤔ne pourra pas venir le chercher !!! 😂et que nous savons où dormir ce soir, mais que demain nous n'y serons plus ! Heureusement What's App connecte le monde (arghh, même nous) et c'est par ce biais que nous resterons en contact.

Nous sortons de l'aéroport passé une heure du matin, épuisés, nous trouvons un taxi et nous embarquons vers notre guest fantôme qui bien entendu (nous sommes en Inde), ne dispose pas d'adresse réelle mais qui se situe pas loin d'une clinique dentaire et d'un automate à Angamaly près de l'aéroport ! La moiteur est bien présente et nous engourdit un peu plus mais nous finissons, avec le taxi, par trouver une rue et un guest ressemblant aux indications… nous sommes décidemment arrivés en Inde et nous finissons par comprendre avec le veilleur de nuit que deux Guests portent le même nom ! Nous c'est en face dans une arrière-cour ! 3 gars dorment sur des matelas à la réception et nous décrochons nos clés… enfin, nous pouvons fermer les yeux pour cette première nuit en Inde... étrangement après tout ça nous nous sentons bien et chez nous !

Le lendemain matin nous partons chasser le café et quelques roupies pour payer notre guest. Coup de chance nous tombons sur la station de bus locale. Après info il y a un bus pour Ernakulam, vers 13h selon le chef de station...comme systématiquement, l'info se révélera incomplète. Il faut comprendre pour toute cette partie de notre voyage qu'ici toute information doit être vérifiée puis recoupée...(nous ferions bien d'envoyer nos journalistes en voyage en Inde...) C'est un mystère qui frappe bien des voyageurs qui ne s'y attendent pas à leur arrivée, croyant pouvoir se fier à un horaire, une direction ou...n'importe quoi qui puisse constituer une info !

Par exemple : non il n'y a pas de café... puis 5 minutes après un café apparaît...ah bah oui mais il était pas chaud quand tu avais demandé... Non c'est fermé... 5 minutes après c'est ouvert... bah oui...c'était fermé ! Ici la surprise est de rigueur...même quand vous croyez avoir bouclé. L'Inde demande de la zénitude, de la patience et un grand sens d'adaptation mais les gens y sont presque toujours souriants, arrangeants et affables avec toujours l'envie de vous aider...même s'ils ignorent tout de l'info que vous cherchez, ils vous donneront une réponse et c'est souvent de là que vient le piège !

Reste bien entendu le fameux hochement de tête à la mécanique indienne si particulière, quasi indéchiffrable pour un occidental même expérimenté et pouvant signifier au choix : oui, peut-être ou non…Mais la bienveillance dont les indiens font preuves à votre égard transcende largement ces petits inconvénients...

Je m'égards mais je pense ce type de détail important pour saisir une ambiance de voyage dans ce pays pour ceux qui ne le connaissent pas...

Bref une fois trouvé nos roupies, nous dégustons quelques Chapatis mangés dans une gargote en bas de l'hôtel, trouvons dans la rue nos premiers Samossas (miam!!) et nous dirigeons vers la station de bus.

Effectivement sur place après avoir péché un peu d'info nous réalisons qu'il y a des bus toutes les demi-heures mais que celui de 13h est climatisé...nous avions oublié ce détail aussi, les indiens ont toujours tendance à croire que vous êtes une chose fragile qui ne peut pas se passer de confort…nous serons cependant les seuls touristes dans le bus (et depuis notre arrivée en Inde)… nous voilà partis pour quelques heures de balade à travers la mégapole d'Ernakulam...

Flo

13
déc
13
déc
Publié le 8 janvier 2020

Cette balade en bus pour rejoindre Ernakulam, où nous prendrons ensuite le ferry-bus pour aller jusqu'à Fort Kochi, nous permet de nous plonger avec Gabriel dans l'Inde, colorée, bruyante, vivante. Après l'Australie, nous sommes assaillis par les stimuli. Malgré tout ce n'est pas une découverte totale, Flo et moi sommes venus ici il y a 5 ans, quant à Gabriel, il connaît le Sri Lanka, et retrouve l'ambiance à la fois nonchalante et survoltée qui peut exister dans les pays d'Asie.

En arrivant à Ernakulam, nous cherchons la jetée, depuis laquelle nous embarquerons pour une traversée de 20 minutes. Flo se souvient à peu près de l'endroit où nous devons nous rendre, mais google maps nous perd un peu ! La balade est sympa, mais nous sommes chargés et n'avons plus l'habitude de marcher avec des sacs aussi lourds ! Presque arrivés, nous finissons par monter dans un bus de ville qui nous emmène en moins de 5 minutes à destination !

Nous en profitons, avant d'embarquer, pour déguster notre premier Sharja Shake du séjour, sorte de milk shake à la banane et aux épices que nous avions adoré il y a 5 ans, et qui ne nous déçoit pas cette fois-ci ! C'est le premier d'une longue liste, tous ne se valent pas il faut bien le dire mais c'est une valeur sûre pour nos papilles !

Arrivés à Fort Kochi, nous prenons directement la direction de Princess Street, la rue où nous avions séjourné avec les yacks, en espérant retrouver notre petit guest, qui malheureusement n'existe plus… Du coup Flo se pose dans un coin avec les sacs pendant que Gab et moi partons en quête d'une chambre, pas trop chère si possible ! Nous trouvons dans la même rue un endroit très sympa, et parvenons même à négocier une deuxième chambre pour le lendemain soir pour l'arrivée de Florent ! Voilà, on peut se reposer avant d'aller chasser le repas du soir !

Le lendemain, nous commençons tranquillement par la visite de Fort Kochi, et déambulons dans ses ruelles, pour nous imprégner de l’ambiance de la petite ville. Nous sommes dans un quartier assez touristique, les échoppes de vêtements écoresponsables, de bijoux ou d’encens ne manquent pas, malgré tout c’est tranquille, il y a une certaine nonchalance à flâner ainsi au gré des envies.

Puis nous nous dirigeons vers la jetée pour admirer les filets de pêche installés par les chinois il y a fort longtemps et encore utilisés. Toujours aussi impressionnants, ces filets sont suspendus à des structures en bambou, et descendus dans l’eau puis remontés à l’aide de contrepoids en pierre. La tradition de ces filets remonte au 14ème siècle.

Il y a des étals de marchands un peu partout, ça va des tas noix de coco aux marchands de poissons, accompagnés de quelques chats intéressés… les chiens sont là aussi !

Nous nous imprégnons, nous ressentons, et nous laissons bercer par Fort Kochi. C'est l'Inde, et en même temps pas vraiment. Il y règne une ambiance douce et surannée.

D'ailleurs beaucoup de peintures ornent les murs de la ville, le street art prend une autre dimension ici, mais les artistes sont doués. Nous voyons fleurir autant de moyens d'expression artistique que de publicités peintes sur les murs. L’un d’eux nous interpelle, car en une phrase il met des mots sur notre ressenti.

C'est ici que fut enterré Vasco de Gama, dans l'Eglise Saint-François. Elle fut d'abord construite en bois au 16ème siècle, après l'arrivée des Portugais, puis fut rénovée et reconstruite en dur. Les portugais se sont vus accorder le territoire correspondant à Fort Kochi en 1503, après avoir aidé le Rajah de l'époque à combattre un ennemi. A la même époque ils ont également construit la première cathédrale d'Inde, qui a depuis été élevée au rang de basilique.

Nous profitons, et attendons Florent avec impatience ! Il arrive ce soir, nous l'attendons vers 22h30, et ce soir nous dînons au restaurant du guest puis nous sortons nous balader de nouveau en ville pour trouver des beignets pour lui car il aura certainement la dalle à cette heure-là !

Son vol a du retard, du coup Gabriel se couche avant, et nous mettons des allumettes dans nos yeux pour être sûrs de ne pas le rater ! Ca y est, il est là et ça fait chaud au cœur !

Nous avons 4 jours à passer avec Florent, ça va être court ! Pour le coup, on s’est un peu organisés, ou en tout cas on a un peu réfléchi à ce qu’on voulait faire. Il repart le 17 décembre de Trivandrum, on a donc 4 jours pour descendre.

Le lendemain de son arrivée, nous refaisons la visite de Fort Kochi, Florent arrive du Rajasthan, et l'ambiance de l'Inde du sud le surprend pas mal !

On trouve le papi qui te fait un café dans ses grandes gamelles dans lesquelles bouillent l’eau et le lait à longueur de journée. Le café indien est une institution, il sera au lait et au sucre et en général sans café car c’est de l’instantané ! Difficile pour Flo de faire comprendre qu’il le veut noir et sans sucre ! D’ailleurs les fois où il a essayé il a eu de l’eau chaude avec une vague couleur brune, même le thé était plus foncé !!!😭

En tout début d’après-midi nous prenons un bateau-bus qui nous emmène en 20 minutes sur le continent (5cts d’euros la traversée on peine encore à s’habituer à ces sommes !), à Ernakulam, où nous retrouvons la cantine où nous avions mangé une fois ou deux avec les yacks il y a 5 ans (oui, nous revenons une fois encore sur des chemins déjà empruntés avec eux !). Rien n’a changé, les serveurs portent toujours les mêmes costumes et la même moustache !

Puis retour par le même bateau pour se poser un peu en fin d’aprem, la douche à l’indienne (eau froide et seau) est la bienvenue, on se pose un peu puis on ira manger ! Demain nous prenons le train pour Alleppey.

Anaïs

Et au fait, vous vous souvenez du set de couverts ? Merci à l'efficacité indienne, ils nous ont été livrés directement (puisque nous n'avons pas de chauffeur privé…) deux jours après notre arrivée !

Tadaaaa !!!
15
déc
15
déc

Un coup de tuktuk car on est bien trop chargés et que c'est les vacances même pour nous vu que Florent est là ! Et nous sautons dans le train en direction d’Alleppey tous les quatre pour quelques heures après les quêtes habituelles pour trouver le bon billet pour le bon train sur le bon quai...Florent profitant de l’attirance d’une sympathique indienne à un guichet (une aura autour de lui multipliera les contacts improbables !) arrive même à nous changer le billet après un changement de braquet ! Même si l’Inde n’est pas exactement comme le reste de l'Asie, ses réflexes de voyageur sont à blocs après quelques jours dans le nord ! Un coucou à ceux resté à Paris 😘 et nous grimpons dans notre voiture sleeper, dernière des nombreuses classes indiennes !

Nous finissons les quelques kilomètres qui séparent la gare de notre Guest à pied et profitons du bord de plage.

Déchargés de nos gros sacs, nous repartons pour une balade, quand l’orage qui pointe depuis quelques heures fait éclater sa furie sur nos têtes ! Nous nous réfugions dans un resto, mais l’open Space ne nous protègera pas complètement de la violence de l’événement et l’eau commence à envahir notre salle ...nous regardons les fils électriques à même le sol comme on surveille un serpent ! Même les indiens finissent par comprendre qu’il vaudrait mieux couper les appareils électriques.

L’orage se calme et nous reprenons notre retour vers les canaux ! La Venise indienne est tout aussi belle que dans nos souvenirs.

Mais l’orage revient et il nous coince cette fois devant une bijouterie. L’intensité étant moindre nous refusons même une invitation à entrer pour profiter avec quelques locaux de l’instant dehors.

Échaudés, nous reprenons le chemin du Guest où Richard, notre hôte, nous attend avec des invités… En chemin nous nous sentons une âme d'Indiana Jones, découvrant un trésor révélé par la pluie torrentielle !

Nous nous endormons après deux journées bien remplies en sachant que demain une longue traversée des backswaters nous attend...mais nous sommes jetés du lit à 4h30 par une voix nous déchirant les tympans ! Il s’agit du haut parleur du temple jouxtant notre guest qui se lance pour plusieurs heures dans une frénésie auditive ! Bienvenue en Inde ! Le sommeil est une option et nous apprendrons un peu plus tard que le festival du temple qui vient de commencer doit durer plusieurs jours ! Bon anniversaire Gab ! 13 ans aujourd'hui, il fallait bien se réveiller à 4h30 pour fêter cela dignement !

Qu'à cela ne tienne une fois réveillés autant en profiter pour déguster notre café avec les gâteaux de noël que nous a concoctés Marlène ainsi que quelques bonbons d’Hakima qui sont parvenus jusqu'à nous grâce à Florent Airlines ! 😋Nous nous mettons en route pour les backwaters ! Nous savons qu'il existe en dehors des barques à touristes un bateau bus pour les locaux. Nous trouvons l'endroit sans trop de difficulté et nous embarquons pour un aller/retour de plusieurs heures à travers lac et canaux !

Il ne nous reste plus qu'à profiter des paysages, survivre à la cantine de la police le midi (une des plus épicées jusqu'à maintenant !) avant le bateau du retour et nous laisser bercer par le ronron de l'énorme moteur pour rattraper nos heures de sommeil en retard ! Mais Florent trouve le moyen de se faire interviewer par un écrivain indien puis l'hélice de notre bateau se coince dans les nénuphars. Au final un membre de l'équipage est obligé d'aller découper les algues pour que nous puissions repartir!

Gab est ravi de sa croisière d'anniversaire, surtout qu'en cadeau Florent lui livre son reflex pour la journée…plus de 400 photos en quelques heures ! La carte SD finit par craquer, et nous revenons le soir au guest comblés par nos sens.


Pour finir de gâter Gab, Florent et Anaïs lui dénicheront une pizza et il fallait en vouloir...car après le bord de plage bondé de locaux car c'est un dimanche, pour finalement trouver la pizzeria repérée précédemment, fermée, ce sera finalement les serveurs d'un autre restaurant qui leur indiqueront une autre adresse...second déplacement, sur des routes qui n'en n'ont que le nom…mais la commande est passée… il faudra venir la récupérer dans une heure !

Pendant que Richard emmène Florent en scooter récolter nos pizzas si chèrement chassées, nous avons l'honneur d'assister à une procession juste dans notre petite rue.

Et Richard lui offre un gâteau à la crème avec bougies !

Nous savons que nous serons debout à 4H30 donc nous ne gardons qu'une petite chambre pour 4 pour ces quelques heures, demain direction la capitale du Kerala au nom imprononçable pour nous occidentaux : Thiruvananthapuram.

Flo

17
déc
17
déc

Comme prévu nous sommes jetés du lit à 4h30 par la musique assourdissante du festival jouxtant notre guest. Gab certainement épuisé par les émotions et la journée précédente, arrive à se rendormir et nous n’avons pas le cœur à le secouer. Nous ne nous mettrons finalement en route que vers 8h30, pour récupérer notre bus. Le temps de faire le plein en beignets nous nous retrouvons dans l’affluence de pointe mais finissons par dénicher un bus pour la Capitale... Il faudra cependant aux 3 grands voyager debout, secoués dans tous les sens pendant une heure, avant de pouvoir se vautrer et enfin fermer les yeux sur une partie du trajet !

Trivandrum (pour les étrangers) ou Thiruvananthapuram pour les locaux est une ville tranquille pour une capitale de région indienne...et cela tombe bien car en plus de la fatigue, les émotions sont fortes, pour Florent de devoir rentrer et pour nous de le voir partir demain...nous partons vers le bord de mer dès notre arrivée afin de pouvoir profiter pleinement des dernières heures tous les quatre.

Nous croisons la Pink Police du Kerala pour la seconde fois et cette fois-ci nous ne résistons pas à la photo ! Le Kerala à la particularité d’être le seul état communiste d’Inde. Il en découle une politique étatique forte avec une plus grande redistribution vers les plus pauvres. Nous ne verrons presqu’aucun mendiant dans la capitale et les taux d’alphabétisation, la qualité des soins mais aussi le rôle des femmes sont donc bien supérieures au reste des régions indiennes ! Mais la police est aussi particulièrement vigilante et sévère...pour l’Inde.

La Pink Police sera un clin d’oeil que nous ne pouvions pas louper, un peu symbole de cette capitale Keralaise où nous croiserons des sculptures que nous ne pourrons voir ailleurs...

Il ne nous reste plus qu’à profiter du soleil couchant sur la plage, de la jetée et de son ambiance où le plastique est banni...

Avant de nous coucher nous passons les sacs à l’inventaire. Afin de nous alléger Florent se chargera d’une dizaine de kilo de bagage en plus dont nous n’aurons plus besoin ici.

Le lendemain matin nous retournons sur la plage déguster nos cafés en compagnie des mangoustes...

puis vient l’heure des adieux...même en voyage cela reste dur de voir un ami s’en aller...la police Kéralaise nous fera abréger le moment que nous prolongerons pour une photo sans toi...

il me faudra plus qu’une cigarette pour te voir partir Florent...merci à toi pour ces moments et ce partage...je concède un tuk tuk au reste de la famille...nous avons tous besoin d’aller nous reposer à Varkala !

Flo

25
déc
25
déc
Publié le 25 janvier 2020

La route (la piste !!!) de la côte constituant une attraction en soi nous ne regrettons pas notre rickshaw (nom indien du tuk tuk).

A peine arrêtés sur le petit carrefour devant le temple, nous savons que nous avons bien fait de prévoir cette pause à Varkala après le départ de Florent. Ici tout incite au calme et à la détente dans un décor apaisant que nous redécouvrons avec Anaïs. Les souvenirs nous assaillent, autres retrouvailles, autre séparation… mais nous savons que nous sommes au bon endroit pour goûter et digérer chaque bouchée de nos ressentis… il ne reste qu'à se laisser aller… nous dénichons donc un petit guest avec 4 huttes à l'écart de la plage sur une colline de l'autre côté des ashrams et autres guests new age de la ville. La côte est rude pour y accéder mais la vue en montant est époustouflante et cela nous garantit une certaine tranquillité pour un prix défiant toute concurrence au regard des services (900 roupies soit environ 11€, petit déj, grand lit pour 3, petit frigo, wifi et nous pourrons même bénéficier d'un saut d'eau chaude pour nous doucher sur demande en cas de refroidissement !)

Nous profitons de la fin de journée pour descendre sur la plage et profiter du soleil couchant.

Une des particularités de la plage de Varkala est qu'elle est sacrée pour les hindous et que certaines cérémonies se passent directement sur la plage. D'ailleurs les brâhmanes attendent le chaland avec leur matériel.

De l’autre côté, touristes et locaux profitent des vagues pour surfer ou juste se tremper dans une eau à la même température que celle de l’extérieur tandis que les chiens jouent dans le sable !

Le lendemain nous profitons de notre petit déj avec les pigeons domestiques du guest puis, après les devoirs, nous nous lançons dans une balade autour des falaises bordant la plage. C’est ici à Varkala que nous goûtons un de nos meilleurs Sharja Shake. Sur la plage nous nous faisons interpellés par un groupe qui découpe un gâteau pour l'anniversaire d'un tout petit bonhomme, et nous sommes sollicités pour une photo et pour partager un morceau du gâteau en question !

Nous profitons d’un soir pour aller contempler le Janardanaswamy temple. Vieux de plus de 2000 ans, il jouxte notre guest et Mithul notre hôte nous a conseillé d’y aller pour la prière vers 18h. Il est difficile pour nous de mettre des mots sur l’énergie dégagée par la foi quotidienne des indiens. Ici quelque soit la religion, elle est vécue pleinement et avec une ferveur festive bien loin de nos constructions mentales...confrontés à cette énergie nous nous trouvons bousculés dans nos certitudes... nous touchons nos limites et nos propres scléroses mentales, comme, autre exemple, lorsque nous rencontrons une svastika sur un pas de porte qui était un symbole de vie et de renouveau universel bien avant qu’une poignée de fous de nos contrées reculées viennent en faire un symbole de mort...évidemment nous savons déjà tout ça de nos voyages précédents...mais chaque nouvelle confrontation est une nouvelle ruade dans les barreaux de nos cages dorées que constituent nos certitudes...

La température montant, nous irons nous jeter dans les rouleaux d’écume pour délasser nos corps...et libérer nos esprits en jouant dans les vagues !

Apres ces moments intenses, le soir nous pouvons même profiter d'une bière en jouant au Carom ou aux cartes sous notre cocotier en regardant les chauves-souris géantes passer d’arbre en arbre...

Nous avons pris nos habitudes dans une cantine locale, où nous rencontrons un jeune homme atteint de trisomie qui se prend d'amitié pour Anaïs.

Nous voyons Noël approcher et décidons d'attendre là pour le fêter, profitant des décorations kitsch et du cadre très cosy finalement ! Comble du dépaysement, Gabriel aura même l’occasion d’assister à la confection de la crèche de notre guest pourtant hindouiste ! Pour l’occasion, nous cédons à une pizza repérée d’avance cette fois-ci (coucou et encore merci Florent !) avant de revenir à notre guest où la fête bat son plein ! 😎. Gab et Anaïs enflammeront le danse floor installé pour l’occasion dans le jardin, avec sono et boule à facette ! Le petit garçon de nos hôtes s’en donne lui aussi à cœur joie ! Puis nous partageons un gâteau au chocolat style forêt noire offert par Mithul et sa famille.

Avec un couple indoallemand et la famille de Mithul, nous n’attendrons même pas minuit pour installer notre petit Jesus au chaud dans sa crèche !

Nous regagnons notre chambre et le laissons veiller sur notre départ demain matin pour Munnar et ses plantations de thé !

Anaïs et Flo

28
déc
28
déc
Publié le 1er février 2020

Après cette parenthèse douce et tranquille, c’est Gabriel qui a choisi notre prochaine destination. Ce sera Munnar, et ses hectares de plantations de thé. Ce sera un trajet en train jusqu'à Kottayam, puis en bus.

Nous nous demandions si nous allions enchaîner les deux trajets car cela nous faisait arriver après 20h à Munnar, ce qui faisait plutôt tard, or les deux moyens de transport se sont tellement bien enchaînés qu’on s’est dit que c’etait un signe !

Les deux dernières heures de trajet se sont faites de nuit, et c’est lors du trajet retour 4 jours plus tard que nous nous sommes aperçus à quel point cela valait mieux ! Pourquoi ? Disons que d’un côté il y a la montagne, et de l’autre pas ...!

Nous avions repéré sur internet un guest qui avait l’air dans nos prix, mais la configuration de la route, de la ville et des arrêts du bus a fait que nous n’avons pas pu nous y arrêter pour chasser la chambre. Pas plus mal finalement car un peu loin de tout et beaucoup trop près de la route.

Nous restons donc dans le véhicule pour quelques kms encore et traversons un quartier congestionné par une procession assez spectaculaire (surtout de nuit), percussions, danseurs.seuses, éléphant 🐘 , bougies...

Nous arrivons finalement dans le centre de Munnar, il a l’air d’y avoir pas mal d’hôtels et de guests nous n’aurons pas de mal à nous loger.

Et ben non !! C’est la première fois depuis le début de notre voyage que nous galérons autant pour trouver une chambre ! Nous essuyons 5 refus, et n’en sommes même plus au stade de trouver une chambre pas chère mais de trouver une chambre tout court !

En effet c’est les vacances ici aussi, la période de Noël, même pour les hindous est une période importante. Et du coup les hôtels sont pleins d’indiens en vacances !! Pas un blanc à l’horizon (comme à peu près partout où nous irons) mais beaucoup d’indiens car ils visitent énormément leur pays.

Bref, nous sortons broucouilles du 5ème hôtel et croisons Clement, qui nous demande si nous cherchons une chambre (perspicace !). Il est 21h, nous avons 6h de bus dans les pattes sur des routes de montagne, nous sommes prêts à accepter n’importe quoi...(enfin façon de parler ! ). Le n’importe quoi se matérialisera sous la forme d’une chambre avec petit balcon, pour la modique somme de 800 roupies (10€), c’est-à-direct le prix moyen d’une chambre pour trois en Inde (enfin selon nos critères). Complètement inespéré ! Clement sera notre sauveur du jour ! Seul bémol, la chambre vient d’être quittée par ses précédents occupants et ne sera nettoyée que demain... quand je vous dis qu’on est prêts à tout pour poser nos gros sacs et nos corps fourbus !!!

Les draps sont sales, pas grave nous avons les nôtres ! Les oreillers aussi , pas grave nous avons les nôtres !! Epuisés comme nous sommes, ce lit nous apparaît comme un havre ! Bonne nuit 💤 !

Reposés et restaurés, nous nous mettons en route pour une balade dans la ville. Comme toute ville indienne, Munnar est congestionnée par le trafic et l'affluence. Mais ici, coincée dans la montagne avec des axes routiers minimes et en pleine période de fêtes, cela prend un virage paroxysmique ! Nous bénissons Clement et son guest à l'écart de toute cette agitation et nous nous mettons en quête de hauteur pour rejoindre une cascade et un point de vue que nous avions repérés sur la carte...

L'office de tourisme local ne nous est, comme d'habitude, d'aucune utilité puisque lié aux tours opérators locaux qui ne nous proposent que des tours pour touristes pour des sommes pharaoniques et avec des plannings dignes de Paris… nous fuyons et décidons de voir par nous-même… sur quelques centaines de mètres nous découvrons la cathédrale, la mosquée et le temple hindouiste en réfection...

Google map India n'est pas plus fiable que l'office de tourisme et après quelques heures nous renonçons à trouver la cascade qui après de multiples échanges avec les locaux s'avérera être un fantôme… mais qui nous remettent sur notre piste du point de vue sur la ville et les environs ! Heureusement que la plupart des locaux sont bien intentionnés car les sentiers de marche étant désertés par les touristes nous n'aurions jamais trouvé l'entrée du chemin qui n'en était pas vraiment un ! En haut nous profitons enfin d'un peu de calme et d'une vue magnifique sur la ville et les plantations alentour !

Les nuages nous chassent et pour ne pas nous faire surprendre par un orage tropical en plein montagne nous retournons à notre guest en echaffaudant un plan de guerre pour le lendemain ! Nous décidons de tester une autre cascade qui nous oblige à emprunter un tuk tuk. Clement nous a conseillé de sortir de la ville si nous voulons mieux négocier notre prix. Conseil judicieux puisque sur le chemin nous croisons une immense procession hindouiste qui engorge encore plus la ville (ah bon c'était possible ???) ! Le côté festif du défilé vire carrément au trash quand en fin de cortège passent une femme dont la bouche est transpercée de part en part par une broche en trident et un homme sur un camion, relié à un tronc par des cordes se terminant par des crochets dans le dos, lui permettant de se balancer au gré de l'avancée du camion...

Après quelques échanges avec Gabriel sur la foi, la transcendance et les montagnes, nous trouvons notre tuk tuk pour les quelques minutes de route pour notre cascade…Coincés entre la montagne et le ravin la route est impraticable à pied tant la circulation est dense mais le paysage est à couper le souffle !

Nos prières ayant fonctionné nous arrivons sains et saufs à notre cascade !

Puis nous arrivons à trouver une route qui s'enfonce dans les plantations…

Nos pieds se mettent en marche et nous n'avons plus qu'à profiter du panorama sous un climat clément…

La route devient sentier par endroit…

Mais nous finissons par apercevoir quelques cueilleuses et par arriver dans un village…comme d'habitude en Inde nous sommes accueillis avec le sourire…

Nous prenons le chemin du retour, fourbus mais comblés d'avoir pu profiter de ce moment perdu dans cet ailleurs vert indien… demain direction la frontière !

Anaïs et Flo

1
janv
1
janv
Publié le 1er février 2020

La suite de notre périple se fera toujours en bus, toujours sur une route de montagne, mais avec un conducteur, comment dire ? Les conducteurs en Inde sont brusques, bruyants car ils klaxonnent sans cesse, irrespectueux des règles de sécurité, et doublent à n’importe quel moment, dans n’importe quelle condition. De ce qu’on a pu observer ici, leur devise est « ça passe ! ». Le chauffeur de bus qui nous emmène de Munnar à Kumily est probablement le pire de tous !! Nous sommes finalement arrivés sans encombre, légèrement nauséeux mais vivants !

Nous avions fait une réservation en ligne, comme cela peut nous arriver de temps en temps, pour nous apercevoir en arrivant que nous ne sommes pas dans le guest pour lequel nous avions la résa ! Aucune surprise, l'Asie est spécialiste du genre. Pour nous ça n’a pas vraiment d’importance, la chambre correspond à ce qu’on voulait. Nous parvenons même à négocier 300 roupies de moins (de 1000 on passe à 700) pour rester quelques nuits de plus. Nous resterons 4 nuits pour passer le réveillon du jour de l’an ici.

Le roof top est vraiment sympa, et nous trouvons exceptionnellement un bar un peu caché où nous pouvons acheter une bière que nous dégustons en regardant les chauves-souris géantes pendant leur envol du soir.

Nous sommes entourés de jungle, une jungle qui nous donne bien envie d’aller nous y promener à pied. Nous finirons par nous rendre à l’evidence, pas moyen d’y pénétrer à moins de payer une somme astronomique pour l’inde et 12 fois plus importante pour nous touristes que pour les indiens. Et cela juste pour entrer dans la zone et ils veulent en plus nous vendre un safari en jeep 🚙 pour tenter de pourchasser des éléphants 🐘 sauvages, voire des 🐅 tigres. Merci, mais non merci.

Nous ne ferons que visiter la petite ville, et trouverons malgré tout quelques coins de forêt et de verdure.

Nous en profiterons pour assister à une représentation de Kalaripayattu, un art martial ancestral (les indiens disent le plus vieux…) pratiqué dans le Kérala et dont les locaux sont friands.

C’est ici aussi que nous verrons nos premiers singes se promenant dans les rues ou de toit en toit !

Kumily est réputée pour ses cultures d’épices, dès notre arrivée nous avons été assaillis par l’odeur de la cardamome que l’on sent même dans certains endroits de la ville ! Afin de faire découvrir les épices que nous consommons tous les jours à Gabriel nous nous mettons en quête d’un jardin à épices. Nous en découvrons un, un peu abandonné, juste au bout de notre rue. Seuls au monde nous déambulons dans des dédales de cardamomes, de poivriers et autres caféiers ! Les singes nous courent autour puis remontent dans les arbres au moindre de nos gestes... de plus en plus nombreux, nous faisons attention de ne pas trop pénétrer dans leur territoire et nous arrivons à fermer notre boucle sans heurt avec nos congénères simiesques ! Nous comprendrons mieux l’état du jardin quand nous rencontrons une charmante jeune fille qui nous explique que son oncle est mort il y a quelques temps et que pour l’instant la boutique en ville accapare l’energie familiale...nous la remercions et nous prenons la direction d’un autre jardin, médicinal celui-là. Plus entretenu, dédié à la médecine ayuverdique ( mais avec des épices issues de l’agriculture biologique également) nous aurons le droit à une visite guidée beaucoup plus érudite et beaucoup plus encadrée !

Les jours passent tranquillement, et il est temps de laisser la place à la nouvelle année ! Nous attendons 23h pour sortir, et croisons quelques indiens un tant soit peu éméchés faisant exploser des pétards, et qui nous aideront bien volontiers avec ceux que Gabriel a achetés au marché pour l’occasion.

Reste à saluer Abbas et sa famille pour leur accueil et leur indulgence envers les pitoyables touristes que nous pouvons être, mais sympathiques voyageurs finalement ! Notre hôte s’était pris d’amitié pour Gabriel et venait le chercher dès que possible pour lui offrir thé et gâteaux !

Malgré le retard que nous avons sur la publication des articles, nous sommes encore presque dans les temps pour vous souhaiter à toutes et à tous une belle et heureuse année 2020 ! Merci de nous suivre !

Anaïs et Flo

5
janv
5
janv

Nous trouvons notre bus au passage de frontière entre les deux régions du Kerala et du Tamil Nadu. Comme d’habitude les infos sont parcellaires et la séparation régionale ne facilite pas la vie du voyageur mais après quelques échanges nous voilà installés et même assis en direction de Madurai. Une fois n’est pas coutume notre chauffeur se trouve être d’une nature paisible et peu encline à la folie de la route indienne, ce qui nous permet de profiter pleinement du paysage. Nous quittons les montagnes et descendons sur l’immense plaine du Tamil Nadu qui se prolonge jusqu’au golfe du Bengale. Mais pour aujourd’hui nous nous contenterons de la capitale culturelle de la région : Madurai.

Pour Anaïs et moi c’est un retour, mais nous avions envie de partager l’animation de la ville et surtout le souvenir de son temple avec Gabriel. À destination et après avoir félicité notre chauffeur, nous nous mettons en quête du guest repéré en avance. Nous avons laissé le doux Kerala derrière nous et l’animation est au rendez vous, comme dans les villes du reste de l’Inde ! Cela grouille en tous sens, piétons, bus, pèlerins, vaches et chiens se poussent pour trouver une place... nous finissons par trouver notre guest dans une ruelle...cette fois le prix annoncé n’est pas conforme à nos repérages mais malgré une âpre négociation d’Anaïs nous préférons reprendre nos sacs sur le dos pour chasser autre chose...nous en profitons pour nous rapprocher du temple principal et dégotons un hôtel un peu moins cher mais surtout de meilleur foi, et qui plus est bien mieux placé ! Un petit temple (tout est relatif !) jouxte notre guest mais du haut de notre couloir nous pouvons apercevoir les tours/portes du temple principal au loin et contempler les lumières de la ville toujours aussi active !

Posés et restaurés, nous en profitons pour une première visite de nuit au temple principal. Nous savons que nous ne pourrons pas rentrer ce soir (les formalités sont trop longues), mais nous pouvons admirer les colossales colonnes extérieures garnissant le Temple de Mînâkshi, qui fut construit entre 1560 et 1680, et qui est dédié à Parvati, l’épouse de Shiva.

Comme beaucoup de ville en inde elle est en constante évolution, les rues et les trottoirs sont en travaux depuis des années, et certainement pour des années encore...

Le lendemain, munis de pantalons réglementaires, délestés de nos chaussures, nous nous plions à la queue d’entrée, puis au passage de sécurité afin de faire découvrir le lieu à Gab. Pas d’appareil photo à l’intérieur bien entendu, ce qui vous privera de photos mais imaginez un site de plusieurs centaines de mètres parsemé de couloirs, de cours et de temples, avec un immense bassin en son centre, le tout sein de ses immenses portes/tours servant d'entrée, qui nous écrasent par leur taille et leur splendeur ! Un lieu magique où la foule se presse pour des rituels colorées et bruyants en toute allégresse !

Il nous faudra une journée supplémentaire pour parcourir à l’extérieur du temple le marché local dédié au pèlerin, véritable bric à brac de tout dans de minuscules échoppes enfermées dans une halle carrée immense datant d'un temps aussi lointain que le temple lui-même et dont les sculptures et ornements n’ont rien à envier à nos monuments historiques !

Comblés mais harassés par l’agitation ambiante nous décidons de prendre la route pour la côte en direction de ce bout du monde de l’Inde côtoyant le Sri Lanka : Rameswaram.

Anaïs et Flo

8
janv
8
janv
Publié le 18 février 2020

Anaïs a repéré ce petit point sur la carte… Rameswaram est situé sur l'île de Pamban qui fait face au Sri Lanka… Le Sri Lanka, un autre voyage encore, mais déjà avec Gab celui là... nous avons bien envie de voir ce que donne le côté indien…cela tombe bien l'île est reliée à la terre par un pont sur lequel passe le train… nous sautons dedans à Madurai et nous voilà partis pour quelques heures de trajet enchanteur (nous trouvons même un siège dès le départ !).

Notre passage sur le pont reliant l'île est aussi impressionnant que ce à quoi nous nous attendions !

Fraîchement débarqués, nous nous rendons à notre guest réservé la veille sur booking… comment dire…nous chipotons assez peu après six mois de voyage et un mois en Inde mais celui là est le pire où nous avons séjourné ! Seule la vue a un petit quelque chose, et encore il faut regarder au loin, et pas juste sous les fenêtres !

A peine installés, nous décidons de changer dès le lendemain et Anaïs et moi partons à la chasse au Guest (un terme utilisé dès qu'il s'agit de trouver où dormir, mais aussi pour manger ou même un moyen de transport !). En moins d'une heure mais quand même 8 guests visités, nous trouvons un endroit bien plus sympa et à peine plus cher que notre taudis.

Nous profiterons quand même du coucher de soleil sur la mer qui nous remontera le moral et nous fera tenir jusqu'au lendemain, malgré les attaques de moustiques, les matelas douteux et les trous au plafond ! Le lever de soleil était tout aussi beau...

Beaucoup mieux installés et surtout beaucoup plus propres, nous commençons à parcourir la ville.

Rameswaram (parfois baptisée petit Varanasi du sud) est une des villes saintes d'Inde. La particularité du Temple Ramanathaswamy est qu'il est dédié à trois branches de l'hindouisme car c'est dans ce bout du monde que selon le Ramayana, Rama, l'Avatar du Dieu Vishnou, aurait rendu grâce à Shiva pour le laver du meurtre du démon Ravana qui avait enlevé sa femme Sita. (Les soap et la mythologie grecque n’ont rien inventé !) Les pèlerins des trois branches s'y pressent et comme d'habitude ici, la cohue et les différences n'empêchent pas la bonne humeur et la joie partagée ! Sur conseil nous visitons le temple en matinée, les portes/tours sont uniformément jaunes, moins colorées que le temple de Madurai, mais dès l’entrée nous retrouvons les couleurs et la fête indienne. Les indiens viennent ici pour se purifier. Pour ce faire des bassins ou des puits sont placés un peu partout le long du chemin de pèlerinage, dans les salles ou en extérieur dans des jardins. A chaque arrêt un prêtre attend avec un seau d’eau, qu’il déverse sur la tête du fidèle dans l’hilarité générale ! A la sortie, des hordes ruisselantes et joyeuses se pressent dans la rue pour parcourir les quelques centaines de mètres et récupérer leurs chaussures laissées à l'entrée comme dans tout temple hindou...

Puis encore quelques mètres en direction de la mer et rebain pour tout le monde devant un immense portique ! Là on peut profiter d’un chai (thé indien que l’on trouve à chaque coin de rue) et de quelques beignets type samossas… Anaïs et Gabriel sont sollicités de nombreuses fois pour faire des selfies, les indiens en sont friands ! A tel point qu'on se dit à un moment qu'on va faire payer la photo tellement il y a de monde qui se presse autour d'eux !

Nous nous éloignons de la plage pour parcourir la ville et un matin croisons une manifestation du parti communiste indien contre la nouvelle loi d'immigration du gouvernement… cela nous ramène à la maison et aux évènements en France…mais ici pas de flash ball et de grenades ! Donc après quelques précautions nous pouvons suivre de loin le parcours qui se terminera dans une ambiance plutôt bon enfant puis repartons à la recherche d'une pierre qui flotte dont on nous a parlé… Dans un petit temple nous finissons par tomber sur un gourou qui après tout un cérémoniel nous permet d'accéder à la dite pierre, flottant dans un bassin aux vertus bien entendu magiques… quelque pèlerins se pressent quand Gab nous susurre à l'oreille : bah quoi c'est une pierre ponce ! Evidemment nous ne révèlerons pas l'information de Gab aux pélérins mais nous regretterons moins le fait de ne pas pouvoir vous faire partager le phénomène par photo !

Le cérémoniel et le guru étant sympathiques nous trainons un peu dans le secteur pour profiter des Kolams que nous voyons fleurir sur le pas des portes avant de regagner notre guest !

Nous prenons nos habitudes de repas dans une cantine pas très loin, et cette fois ce sont les serveurs qui se pressent autour d'Anaïs et Gab pour les photos ! Mais j'ai droit moi aussi à un selfie surprise dans la rue en prenant un café !

Rameswaram est la ville principale de l'ile, mais nous apprenons qu'un petit village de pécheur, Dhanushkodi, borde le sud de l'ile en direction du Sri Lanka. Nous dégotons facilement un bus local pour nous y rendre. À la pointe extrême de l'île nous rencontrons encore des pèlerins venus profiter du bain autour d'un petit temple sur cette pointe extrême…l'ancien village fut ravagé par un ouragan en 1964… nous le trouvons à quelques centaines de mètres en arrière et constatons qu'il en reste quelques traces... nous découvrons quelques cabanes de pécheur et les murs de l'ancienne église qui ont survécu… nous passons la journée là, nous promenant et nous baignant dans une atmosphère...de bout du monde !

Survolés par les aigles pêcheurs nous ne manquons pas de déguster quelques poissons cuit sur place par les pécheurs.

Le retour en ville nous ramène dans une autre réalité… il va nous falloir reprendre la route en direction de Chennai… nous arrêtons notre choix sur Thondi une petite ville en direction du nord… nous ne le savons pas encore mais c'est une ville où l'on ne vient pas...

Flo

12
janv
12
janv

Nous arrivons à Tondi par le plus grand des hasards, nous dirigeant au feeling depuis Madurai, et en plus on a ni routard ni l’inéluctable lonely planet à potasser. Internet dépanne bien pour chercher des infos mais il faut avoir déjà une idée de ce qu’on veut faire. Alors cette fois-ci on a juste regardé la carte...et j'avais envie de remonter un petit bout de côte avant de nous enfoncer dans les terres ! Nous repassons donc sur le pont qui nous relie au continent et sautons du train quelques kilomètres plus loin… nous trouvons une station de bus et après de multiples échanges en dégottons un pour Tondi après avoir répondu à une question qui va devenir récurente… mais qu'est ce que vous allez faire là bas ?!?

Le bus se remplit rapidement et nous remercions Saint Christophe d'être partis en tête de ligne… suite à notre proposition nous nous retrouvons rapidement avec plein de sac de fruit, de jouets et autre babioles sur les genoux tandis que le bus dégeule de voyageurs de toute part. A moitié hilare le contrôleur arrive à nous expliquer qu'il y a un festival en préparation dans la région et nous demande… ce que nous allons faire à Tondi ?!?

Nous finissons par arriver à destination. Le bus nous ayant largué à bonne distance du guest que nous avons repéré nous en profitons pour faire une balade en ville et chasser un autre guest dans le centre.

C'est un charmant village de pêcheurs que nous découvrons et nous nous y sentons instantanément bien et à l'aise !

Nous croisons une classe et ses maitres en sortie… les maitres nous abordent et après nous avoir demandé ce que nous faisons ici, réclament une photo avec Gabriel et leur classe ! La star se plie au jeu !

Nous repartons en chasse pleins de cette bonne humeur écolière. La plupart des guests que nous arrivons à trouver frôlent l'abandon et nous choisissons de prendre le chemin nous menant à celui repéré sur internet… en traversant la ville nous ne pouvons qu'admirer les pas de portes, colorés bien souvent de Kolams et à l'architecture rétro…au bord d'un étang nous trouvons notre guest cette fois ci très acceptable pour nos critères ! Nous resterons une seconde nuit… intrigués par la beauté de ce village nous souhaitons en faire le tour complet sans nos backpacks ! Nous trouvons de quoi nous restaurer dans le quartier musulman (un peu de viande !) et admirons les lumières se coucher sur l'étang… un policier vient nous voir s'étonnant de notre présence dans sa ville ?!? Ravi de notre réponse et soulagé que nous ne soyons pas en détresse ou perdus, il nous fait savoir que si nous avons besoin de quoi que ce soit nous pouvons lui demander !

Le lendemain nous voilà partis pour notre exploration… le village est juste magnifique… certes vieux et fatigué… mais il y règne une ambiance apaisante, tranchant net avec l'ambiance des villes indiennes… la pause est bienvenue… Nous descendons jusqu'à la plage et discutons avec quelques jeunes en admirant les barques… les habitants fiers de nous voir arpenter leur ville viendront nous proposer leur aide et conseils complètement désintéressés contrairement à beaucoup d'endroits trop touristiques… sereins, nous pourrons enfin répondre à l'envie à la question "mais qu'est ce que vous êtes venus faire ici ?!? :

"votre ville vaut vraiment le détour !"

Flo

15
janv
15
janv
Publié le 28 février 2020

Ravis de notre escapade à Tondi, nous dégotons un bus afin de quitter le bord de mer et nous enfoncer dans les terres. Un autre bus plus loin nous voilà à Karaikudi, étape du jour. La ville en elle-même n’a rien d’exceptionnel, la plupart des sites repérés se situant dans les villages alentours mais la bonne humeur et la joie indienne sont toujours au rendez-vous ! Nous trouvons un guest particulièrement confortable pour nos critères, ce qui tombe bien car Gab est un peu patraque, et décidons de nous poser deux jours pour avancer dans les devoirs ! Puis, après avoir dit au revoir à Alex, notre vendeur de café, nous repartons le surlendemain pour Tanjavur, lieu plus touristique mais plus concentré sur le centre ville, avantage inestimable pour les marcheurs que nous sommes !

A peine parti le chauffeur du bus ferme les portes ! Nous nous esclaffons devant cette montée en gamme de la sécurité routière qui en vient à toucher même les régions les plus reculées d’Inde ! 🤪 Heureusement les fenêtres sont grandes ouvertes et en traversant le village de Tirumayam, nous pouvons admirer la forteresse au loin... Anaïs ayant très envie d’en voir plus nous mettons le village dans un coin de notre tête... peut-être pour plus tard...après un autre bus nous arrivons finalement à Tanjavur et trouvons rapidement un guest, plus miteux (les blattes le trouvent à leur goût en revanche !) que le précèdent mais qui fera bien l’affaire en attendant... nous partons pour une première exploration du centre à pied et déambulons dans les rues autour du temple.

Nous tombons sur un petit vieux (il y a toujours un vieux ou une vieille…!) qui nous indique une ruelle avec de grands gestes...elle relève plus du coupe gorge que d’un boulevard haussmanien mais après quelques mètres nous débouchons sur l’arrière du temple ! Nous profitons de la balade gratuite mais nous heurtons cependant à certains endroits à des guichets payants... comme souvent le prix pour étranger frôle le racket (*12 le prix indien au moins) mais nous comprenons pourquoi au nombre de touristes croisés sur ces quelques centaines mètres . Nous avons vu le principal et nous nous écartons des lieux pour reprendre notre balade et déguster quelques chips fraîches. La vieille ville recèle quelques trésors !

Le soir nous nous offrons un restaurant non veg et entre quelques parties de cartes et les requêtes de selfie du staff nous décidons de rebrousser chemin dès demain pour aller voir Tirumayam et sa forteresse !

Nous connaissons déjà le périple en sens inverse ce qui nous permet de gagner pas mal de temps sur les changements de bus et nous arrivons là-bas pour le déjeuner avec pour objectif de visiter le fort et de trouver un lit dans ce tout petit village si possible… le temps gagné sur la route nous permettra d’avoir une solution de repli… qui s'avèrera la bienvenue ! A peine sauté du bus, nous nous retrouvons au pied de la forteresse... les tarifs sont différenciés comme d’habitude pour les foreigners mais l'écart reste acceptable même pour nos bourses de voyageurs ! En attendant hors de question de grimper là-haut avec nos backpacks, nous nous mettons donc en quête d’une chambre.

Encore une fois c’est le vieux du village qui, nous voyant admirer le kolam devant sa porte, nous invite à rentrer et nous offre une solution ! Après quelques échanges sur les kolams et la fête de Pongal (j’y reviendrai) la présentation à toute la famille, la distribution de boisson et de nourriture (c’est toujours ceux qui ont le moins qui partagent le plus... c'en est presque agaçant de voir ces adages tout faits tellement emprunts de vérité) il nous propose de garder nos sacs pour nous permettre de visiter le fort et va se renseigner avec son beau-fils en attendant pour voir si il y a une chambre dans le village malgré notre budget hyper cadré et cheap ! Arghh ! Malgré notre habitude de la sollicitude indienne nous sommes très touchés par tous ces gestes...

Nous voilà donc allégés et partis pour l’escalade de la forteresse ! Construite sur un rocher naturel qui nous donne un point de vue imprenable sur la plaine environnante, la montée vaut le coup d’œil !

Nous n’échappons pas à la visite du temple troglodyte et à quelques selfies !

A peine redescendus nous récupérons nos sacs et nous mettons en chasse avec le beau-fils non sans avoir mille fois remercié nos hôtes pour leur hospitalité...la chasse, bien que vraiment sympathique, s’avère infructueuse, peu de passage ici et les quelques chambres visitées ne nous permettraient pas d’avancer sereinement sur les devoirs, nous optons donc pour notre plan B et remontons dans un bus en direction de Pudukottai avant qu’il ne soit trop tard... heureusement nous savons, grâce à la rencontre de notre petite famille, que les guests pullulent autour de la station de bus de Pudukottai... et effectivement à peine arrivés nous trouvons notre chambre et pouvons nous poser !

Anaïs et moi ressortons aussi sec pour nous faire une idée du lieu et profiter des festivités de Pongal ! C’est une fête séculière des moissons, fêtée principalement par les tamouls, population majoritaire du Tamil Nadu. A cette occasion les kolams se font encore plus colorés et exubérants que d’ordinaire et à chaque personne croisée nous souhaitons en retour un Happy Pongal !

Nous nous faisons aborder par une jeune fille et sa mère qui souhaitent nous faire partager la visite de leur temple pour cette occasion. Il n’y a personne dans le temple en dehors de nous et du brahmane et nous cédons bien volontiers au rite emprunt de joie et de félicité simple !

Le lendemain nous finissons de parcourir la ville et ses kolams puis Gabriel boucle ses devoirs pendant que nous organisons les suites possibles de notre périple avant Chennai...tout semble nous diriger vers Tiruchirapalli, malgré les tentatives pour éviter cette ville… C'est karma !

Flo

18
janv
18
janv

Nous avions essayé d’eviter la ville de Tiruchirapalli, elle nous semblait trop grande et nous savions que nous allions prendre un bain de foule en arrivant à Chennai. Mais finalement tout nous a conduit ici, et merci à notre karma car nous passerons 3 jours très agréables !

A peine débarqués de quelques bus locaux enchaînés, nous tombons sur l’église Notre Dame de Lourdes ! Le signe nous fait sourire et nous aide à reprendre nos sacs pour chasser notre guest au milieu de l’activité débordante de la ville et de l’absence de trottoirs ! Nous trouvons assez rapidement un QG . Du toit terrasse nous pouvons contempler le Rock Fort qui abrite le temple de Ganesh...nous avons notre destination pour le lendemain !

Ce qui devait être une simple balade se révèle une petite expédition ! Le fort ne dispose que d’une entrée par un petit chemin et une autre à travers le temple, dans un dédale d'escaliers ! Les deux accès nous obligent de toute manière à contourner la colline surplombant la ville, ce qui nous permet de nous baigner un peu dans la foule et de déguster quelques jus et milkshakes frais absolument délicieux ! En fin de journée, après nos déambulations, nous n'avons plus qu'à nous laisser guider par le monde qui se presse vers le temple ! La montée est abrupte mais vaut le coup d'œil ! L'esplanade du haut est autant un lieu de culte qu'un café où l'on vient se poser entre amis ! La bonne ambiance est de rigueur de 7 à 77 ans et nous nous y baignons autant que dans la lumière du soleil couchant.

Il ne nous reste plus qu'à redescendre à la nuit tombante… sur le chemin du retour nous croisons une procession dont le bruit vient s'ajouter à une atmosphère que les indiens trouvaient certainement trop calme !

Vient l'heure des préparatifs de notre voyage pour la capitale du Tamil Nadu, une dernière balade chez les bouquinistes pour quelques emplettes afin de finaliser les devoirs du CNED, et nous pouvons dire au revoir à Trichy, un surnom bien choisi par les indiens pour une grosse ville bien affectueuse !

Flo

19
janv
19
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Publié le 13 mars 2020

Depuis que nous sommes arrivés en Inde, nous n'avions qu'un impératif, être à Chennai le 21 janvier pour l'arrivée de ma tante et mon oncle, Joëlle et Gérald, alias les Tantigrous. Gérald est issu d'un beau métissage dont une partie, la famille de sa maman, vient de Pondichéry. Alors lorsque nous avons commencé à dessiner notre parcours de voyage et avons décidé de passer par là, Gérald a eu envie de saisir l'occasion de revenir sur les traces de sa famille.

Pour arriver un peu avant eux afin de pouvoir aller les récupérer à l'aéroport, nous avons pris le train depuis Trichy, et ce fut l'un des voyages les plus pénibles que nous ayons expérimenté jusque là car nous avons passé 5 heures debout sur la plateforme, entre les 2 chiottes, et serrés comme au plus fort d'une grève des transports parisiens !!! D'ailleurs ça nous a rapproché en pensée de tous les copains utilisant les transports au quotidien pour tenter d'aller bosser en ce moment !

Mais il y a une vraie différence cependant. Les indiens sont indisciplinés au possible, ne savent pas laisser les gens descendre avant de monter, de se ruer à l'intérieur des transports (que ce soit un bus ou un train), en revanche une fois montés tout le monde arrive plus ou moins à se faire une place, et nous avons observé et même bénéficié d'une solidarité et d'une bienveillance que nous sommes bien en peine de trouver dans notre monde occidental. Nous avons réussi à mettre le gros sac à dos de Flo à plat par terre dans le soufflet entre 2 voitures, et Gabriel a pu s'asseoir. Ce sac a également servi de siège pendant nos 5 heures de trajet à un couple de personnes âgées qui y prenaient place à tour de rôle à côté de Gabriel, mais il a également servi de lit pour la sieste de deux petits, et de table au moment du goûter !!! Gabriel s'est vu offrir des bananes et de la canne à sucre, et malgré l'inconfort, l'ambiance était plutôt bon enfant.

De notre côté, nous avion posé mon sac à dos debout contre une paroi entre les deux toilettes, et un autre couple âgé, dont le monsieur avait visiblement du mal à se tenir debout sans difficulté, s'y est installé alternativement, tout en me demandant régulièrement si je voulais m'asseoir. Même les toilettes ont fini par être réquisitionnés, et si vous vouliez faire pipi bah…! Finalement, tout ce petit monde a voyagé du mieux possible, et là où il n'était plus possible de mettre quoi que ce soit par terre tellement nous étions serrés, nous avons quand même vu passer plusieurs vendeurs de thé, café et autres beignets, dans un ballet incessant et gracieux qui leur permettait de se faufiler là où l'on aurait pas cru ça possible, avec l'aide de tous les voyageurs pour les aider à passer les plateaux au-dessus des têtes !!

Nous sommes arrivés 2 jours avant les Tantigrous, le temps de nous poser un peu, et de vérifier que le guest repéré (par Gérald dans le routard et par moi sur booking) et réservé était à la hauteur des retrouvailles !! Et c'était le cas ! Nous y avons trouvé une ambiance surannée à souhait, dans un ancien bâtiment colonial plein de demi-niveaux, de toits terrasses, de cours intérieurs, loin du capharnaüm de la ville, et qui nous permettait de nous reposer après l'effervescence des balades et visites. Nous avions l'impression d'être hors du temps, comme en une bulle.

Nous sommes allés récupérer Joëlle et Gérald à l'aéroport le 21 janvier, en utilisant un moyen de transport nouveau pour nous ici : le métro aérien ! Neuf, propre, climatisé, ah on est plus en Inde ?! Gabiel est resté dormir au guest, le départ à 7h était bien trop tôt pour lui ! Arrivés à l'aéroport, nous n'avons pas pu y entrer. Pour des questions de sécurité on ne peut ni accompagner, ni attendre des voyageurs à l'intérieur de celui-ci. Nous avons donc attendu avec le reste de la foule à l'extérieur, et y sommes allé de nos commentaires sur toutes les personnes qui arrivaient, pour imaginer s'ils étaient touristes attendus par un chauffeur privé, locaux de retour chez eux, voyageurs routards (bah on en a pas beaucoup vus…). Nous avons été étonnés par le nombre de personnes âgées en voyage organisé. Avant de réaliser que nos touristes à nous n'étaient probablement pas beaucoup plus jeunes !!! (Oui mais c'est pas pareil, parce que ma tantine elle est pas vieille !!)

Finalement, au bout de 2 heures d'attente et de commentaires tous emprunts de bienveillance, nous les voyons sortir ! J'ai regretté de ne pas avoir fait de panneau comme les chauffeurs privés, pour les accueillir ! Ils imaginaient nous faire la fête à leur arrivée mais c'était sans compter sur le décalage horaire, la chaleur, le bruit, les formalités interminables de la douane et leur périple en avion avec escale qui les laissent à moitié groggy ! Il ne nous reste qu'à reprendre le métro en sens inverse, et à les mener dans notre havre pour une bonne douche et un repos bien mérité ! Nous en avons profité pour monter en gamme de chambre (salle d'eau privée s'il vous plait ! ) et nous retrouvons dans un confort appréciable par tous à ce moment de notre voyage ! A peine remis de leurs émotions et les retrouvailles avec Gabriel, les cadeaux pleuvent ! Gabriel se retrouve avec un VRAI appareil photo, passion déclenchée par le voyage et accentuée avec le Reflex de Florent, qui va lui permettre de devenir le photographe officiel du blog ! Il est aux anges, merci Jp et Annie ! Pendant le test du reflex, les Tantigrous et nous partageons un saucisson maison, du chocolat et quelques rhums, denrées au combien précieuses ici… un vrai bonheur ! mais entre notre abstinence indienne et leur trip en avion, la sieste sera la bienvenue !

Voilà, la deuxième partie de notre voyage indien va pouvoir commencer, nous ne sommes plus 3 mais 5, chacun de nous devra s'adapter à une nouvelle façon de faire et nous avons hâte de partager ces 3 semaines avec eux !

Anaïs

21
janv
21
janv


A peine remis de notre sieste bien méritée nous entraînons les tantigrous pour une première plongée dans les rues de Chennai.

En 1996 l'Inde a modifié le nom de certaines de ses villes pour leur redonner des noms indiens, et tracer un trait sur la colonisation passée. Chennai en fait partie mais on la connait encore sous le nom de Madras. Elle est la capitale du Tamil Nadu, au Sud-Est de l'Inde, et est la 6ème ville indienne en terme de taille.

C'est une fourmilière. Nous avons pu nous en rendre compte en nous rendant à l'aéroport par le métro aérien sans jamais quitter la ville sur plusieurs dizaines de kms.

Autant dire que le bain peut s’avérer brusque pour quelqu’ un arrivant d’Europe ! Mais nos hôtes se fondent vite dans l’ambiance et profitent pleinement de cette suractivité et de la bonne humeur ambiante !

Le lendemain nous rendons visite à la célèbre (pour sa longueur !) plage de Chennai, non loin de notre guest et en profitons pour un plouf rapide ! Elle est effectivement immense, assez tranquille, mais on peut compter sur les indiens pour apparaitre comme par enchantement dès que l'on se pose, pour nous vendre un tour à cheval ou des beignets, ou tout simplement pour s'asseoir pas loin de nous !

Après nos ablutions, nous prenons la direction de la Basilique Saint Thomas, toute de blanc vêtue… et tombons en plein mariage indoeuropéen ! Les familles des deux régions du monde se mélangent en costume traditionnel ! Nous avons l'impression d'être des invités de dernière minute !

Nous les laissons à leurs libations pour nous diriger vers la crypte abritant le tombeau de l'apôtre Saint Thomas, venu sur les côtes du Kerala prêcher la parole du christ, il sera assassiné dans le Tamil Nadu vers 72. Mais la construction de la basilique autour de sa tombe attendra l'arrivée des Portugais quelques 1500 ans après… Avant de descendre vers le tombeau lui-même nous passons par un petit musée, dans lequel sont exposés nombre d'objets et de reliques, y compris la pointe de lance qui transperça (peut-être ?) le saint.

Remplis de la solennité des lieux nous rentrons sereins à notre base.

Le lendemain une balade à pied nous fait rejoindre par des chemins détournés le temple Arulmigu Thulasinga Perumal datant du 8ème siècle, grâce auquel nous plongeons un peu plus dans la culture indienne. Nous déambulons parmi les fidèles, nous imprégnant, comme à chaque fois que nous visitons un lieu de culte. Sans être croyants, l'énergie est toujours présente. Pour Joëlle et Gérald, c'est le premier temple, l'impression est d'autant plus forte. Nous avons l'honneur d'avoir un prêtre qui nous fait faire le tour du propriétaire, et nous sentons privilégiés , jusqu'à ce qu'il nous demande de l'argent, et tente plus ou moins discrètement de me prendre un billet de 500 roupies, au lieu du billet de 10 que je veux lui donner !!!

Puis direction le Fort Saint Georges, première forteresse de l’Inde Anglaise pour une visite complète du fort. C'est une vraie ville dans la ville, et nous en profitons pour tester une cantine locale, portions royales, et piment de rigueur !!!

La charmante église Sainte-Marie et son jardin, sis dans le fort, nous attendent ensuite, et c'est encore un doux moment de quiétude. Pour rentrer dans l'église, nous foulons de nombreuses stèles funéraires, posées telles des dalles sur le sol entourant ce lieu de culte. Les dates que nous avons pu lire dessus tournent autour de la fin du 17ème, début du 18ème siècle.

Nous prolongeons la balade jusqu’au Burma bazar sur lequel nous avions lu des articles ventant l'intérêt… raté ! Il s'agit d'une succession de boutiques en bord de route maintenant dévolues à la nouvelle technologie… Mais la balade nous permet de papoter en dégustant nos chaïs et de prendre un peu plus le pouls de cette ville grouillante !

Nous rentrons éreintés mais la tête pleine d’images colorées de cette journée. Il nous reste à organiser le départ pour demain...nous avons repéré une petite ville pour faire un stop sur la route de Pondichéry : Mahabalipuram, encore un nom bien difficile à prononcer pour nous !

Anaïs et Flo

Nous publions cet article le 20 mars, depuis le Cambodge. Ce sera le dernier pays de notre voyage, qui va être écourté pour cause de virus… Les pays ferment leurs frontières les uns après les autres et notre passeport devient un vrai nid de guêpes ! Nous avions envisagé de nous trouver un coin de plage en Thaïlande où nous pourrions rester quelques semaines les doigts de pieds en éventail, mais même ça ne sera finalement pas possible. L'ambassade nous enjoint à rentrer chez nous sans nous y aider en quoi que ce soit et c'est contraints par ces évènements que nous avons acheté un billet retour pour le 25 mars avec un pincement particulier pour Pascaline, Olivier et nos Yacks qui devaient nous rejoindre en Indonésie… Si le vol n'est pas annulé d'ici là, nous foulerons donc de nouveau le sol français le 26 mars avec 3 mois et demi d'avance sur notre timing. Ainsi va la vie, nous nous réjouissons de pouvoir embrasser Camille et les chats dès notre retour, et tous les autres dès la fin du confinement !!! Et puis on aura tout notre temps pour finir le blog !

On vous souhaite à toutes et à tous bon courage, et on vous dit à bientôt !!!

24
janv

Après un rikshaw et un bus local mettant plus de temps pour sortir de la mégapole que pour le trajet en lui même nous arrivons sur la langue de terre qui nous mène, à quelques heures de Pondichéry, aux portes de Mamallapuram.

Nous chargeons nos sacs et les valises et nous mettons en quête de notre guest. La ville semble agréable mais en approchant du bord de plage, nous voyons les touristes se multiplier avec une certaine anxiété…pour moi surtout…(Flo) Les sollicitations se font plus nombreuses et quelques enfants sont même présents pour arracher quelques roupies aux touristes occidentaux...nous finissons par trouver notre guest, sympathique et nous posons avant d’aller faire un tour en ville pour découvrir les alentours.

C'est parti pour le bord de plage... Le site est magnifique et nous pouvons déjà apercevoir un premier temple au bout d'une jetée, une des raisons qui nous ont fait nous arrêter ici. Gérald, pris d'une envie soudaine, nous invite avec Joelle, à déguster un poisson cuit au feu de bois dans un restaurant du bord de plage...repas de roi pour nous tous et nous nous couchons repus et sereins pour la suite ! Nous aurons l'occasion de refaire l'expérience, dans le resto situé dans le Green Woods lors de notre 2ème séjour, et le poisson frais aura été un plaisir gustatif les deux fois !

Au matin nous migrons vers le Green Woods qui va devenir notre point de chute pour plusieurs jours ! C'est un joli guest, paisible à souhait, à l'ombre des manguiers et cocotiers dont nous assisterons ébahis à la récolte plutôt acrobatique ! Nous sommes au 2ème étage avec une terrasse privative qui abritera quelques bons moments et apéros ! Nous ne perdons pas au change ! Le matin très tôt, les singes viennent crapahuter sur les toits en tôle, et font un ramdam de tous les diables ! Gérald sera le premier à les apercevoir descendre sur la terrasse, il a même la surprise d'en voir un lui passer sous les jambes pour venir lui piquer un quartier de pomme ! Rencontre un rien surprenante…!

Sur le chemin Gabriel papote avec un tailleur de pierre qui lui propose de venir le lendemain pour apprendre la gravure et la taille...après nous être assurés de la clarté de la proposition, Gabriel relève le défi ! Nous profitons du reste la journée pour prendre nos marques, trouver une super cantine et nous effectuons une première reconnaissance en ville au cœur des ruines et des temples de la dynastie Pallava, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Nous découvrons le bas-relief le plus long du monde, La Descente du Gange, datant du VIIè siècle. Les sculptures qui couvrent la totalité de la surface de deux énormes rochers, soit 27 mètres de long sur 9 mètres de haut, dépeignent le cours du Gange depuis les Cieux et l'Himalaya tel que décrit dans le Panchatantra. C'est fabuleux, on peut voir les scènes se dérouler sous nos yeux, et même s'il faut des qualités d'historien et/ou d'archéologue pour comprendre les détails de l'histoires, nous sommes sous le charme. Des chiens errants ont pris possession des lieux, nous les voyons flâner tranquillement à travers les vestiges. Nous retournerons le voir de nuit, les éclairages subliment les sculptures.

Plus loin nous voyons la boule de beurre de Krishna, c'est un rocher sphérique de granite bloqué sur une pente dans la ville. Le bloc, qui semble défier la pesanteur, serait à la même place depuis près de 1300 ans ! Des floppées de touristes, locaux ou étrangers, tentent désespérément de la faire bouger...

Le lendemain matin, une fois notre apprenti déposé à la boutique de Deva, le tailleur de pierre, nous entamons une marche autour des différents temples du site parfois distants de quelques kilomètres !

Le site est magnifique et nous pouvons déjà apercevoir un premier temple au bout d'une jetée, une des raisons qui nous ont fait nous arrêter ici. Nous nous mêlons sur la plage aux pèlerins du temple du rivage vêtus de rouge. Ils sont venus faire leurs ablutions dans ce lieu sacré… L'ambiance est, comme toujours en Inde, fervente à souhait et d'une bonne humeur indécrottable. Tout le monde se promène sur la plage, se baigne en sari, ça crie et ça joue dans les vagues. Il y a des vendeurs de street food un peu partout, et les indiens, comme nous l'avions déjà remarqué à Rameswaram, sont des consommateurs de souvenirs et de chinoiseries en tous genres !

Nous verrons même des tatoueurs pratiquer leur art à même le sable et la poussières, dans des conditions d'hygiène plus que douteuses mais avec une file de clients en attente assez conséquente ! Merci, on va passer notre tour !

Puis direction les 5 Ratha, qui sont des monuments monolithiques de tailles et de formes différentes excavés dans un seul bloc de roche d'une petite colline ...nous nous contenterons de les admirer de loin puisque les tarifs pratiqués juste pour pénétrer l’enceinte sont absolument délirants...et que le seul intérêt est d’être de l’autre côté de la grille ! Bref, à la place nous profiterons du phare et d’une montée de marches vertigineuse (avec un temple au bout comme partout en Inde !), où l'entrée est gratuite, pour admirer le panorama sur la région !

Reste à retrouver Gab qui après une journée de travail sur la pierre s’offre une pause avec un autre tailleur autour d’un chaï et d’une partie d’échecs !

Nous passerons 6 jours à Mamallapuram, en nous laissant vivre au rythme nonchalant de l'Inde. Il s'avère finalement que le village est bien moins touristique que nous le pensions, et ce depuis quelques années, sans que les locaux ne sachent vraiment pourquoi. C'est pour nous plutôt agréable, mais l'on sent que les échoppes de pierres taillées, de vêtements faits sur mesure, de bijoux, de chaussures faites à la demande, ont du mal à joindre les deux bouts. Nous en discutons pas mal avec Deva, qui nous apprend qu'il gagnait très bien sa vie jusqu'à il y a environ 5 ans, puis il y a eu une brusque chute du tourisme. La débrouille et le système D sont au rendez-vous, les locaux sont doués pour ça.

Nos journées serons rythmées par quelques balades, mais surtout nos repas à notre cantine attitrée (nous ne lui ferons faux bond que 2 ou 3 fois pour tenter autre chose), où nous régalons nos papilles à chaque découverte. Joëlle est la plus aventureuse, mais les plats sont partagés sur la table afin que tous nous découvrions des goûts, saveurs et odeurs que nous ne saurons jamais recréer chez nous malgré toute notre bonne volonté (enfin si, Gérald y arrive déjà car sa maman lui a appris certaines recettes !)

Au hasard et dans le désordre, Flo et moi sommes allés à pied au liquor shop du coin pour acheter une bouteille de rhum (bah oui, on vous a dit que notre terrasse privative avait abrité quelques bon apéros !), que nous accompagnerons de jus de canne à sucre fraîchement extrait et de citron vert. Pendant cette balade, nous avons trouvé un coin (il nous a semblé qu'il s'agissait de la cour d'une ancienne usine) où s'était installée une colonie de singes, et nous avons passé un moment à les observer. Nous avons pu nous rendre compte de la hiérarchie interne, et avons très bien pu déterminer qui était le boss ! Certains chiens et chats avaient l'air d'avoir l'autorisation des singes de naviguer dans le coin. Une petite chienne est venue nous réclamer à manger, et juste à côté il y avait une petite mamie qui vendait des beignets, alors je suis allée en acheter quelques uns pour lui donner. Les beignets étaient végétariens, mais je me suis dit qu'affamée comme elle était ça passerait. Et bien non ! Elle ne devait pas avoir si faim que ça, car finalement ce sont les singes qui se sont régalés de nos beignets !!!

Nous avons également fait pas mal les boutiques, car Joëlle et Gérald avaient pas mal de cadeaux à ramener, et j'en ai profité pour faire quelques achats que je pouvais renvoyer par le biais de leurs valises ! Il s'est avéré qu'ils ont été obligés de racheter une valise car tout ne rentrait pas dans les leurs ! Et même comme ça je n'ai pas pu leur laisser tout ce dont nous avions prévu de nous alléger !!!

Nous avons dévolu une après-midi à la visite de la ferme des crocodiles qui était à quelques kms du village. Encore un bus pour s'y rendre, une visite sympa, sans être exceptionnelle, mais qui nous aura fait sortir un peu de notre cocon ! Et le retour fut épique ! Une attente franchement longue, et un bus bondé mais on ne peut plus local !

Je me rends compte, en rédigeant cet article avec 2 mois de retard, que ce qui reste dans la mémoire sont surtout des sensations, des émotions, mais finalement c'est bien ça le plus important dans le voyage. Encore une fois c'est pour cela que nous sommes partis en voyage. Pour ces moments forts, qui, une fois le temps passé, restent dans nos cœurs et nos souvenirs comme des impressions, pour lesquelles lorsque l'on y repense on peut sentir l'odeur du plat, la caresse du soleil (voire sa morsure !), ou encore les échanges avec les personnes, à un instant T.

Ces personnes, ce sont Jodhi et Pamela, qui chacune tenait une échoppe où nous allions boire un café ou un chaï mais aussi le couturier, le fabricant de chaussures, le jeune serveur de notre cantine, la dame qui pressait à la main de délicieux jus d'orange et de grenade, le vieux monsieur qui lui aussi faisait un délicieux café dans sa cariole, et tous les autres dont nous n'avons pas retenu les prénoms, et qui pourtant nous ont accueillis ici avec la chaleur indienne, simple, curieuse et franche. Sans oublier tous ceux et celles qui nous ont sollicités dans la rue pour faire un selfie ! Un vrai sport national !!!

C'est aussi Yannick, un cycliste breton qui nous a fait quelque peu penser à nos yacks, et puis Fifine et son mari, rencontrés au guest et avec qui nous avons dîné un soir, partageant volontiers l'adresse de notre cantine !

Ce sont également les chiens, que nous ne pouvons pas nous empêcher de caresser… Après 5 mois sans en toucher un seul (en tout cas dans les rues), la présence de Joëlle mettra à mal nos bonnes résolutions, et les nombreux chiens errants mais néanmoins très friendly font fondre nos cœurs. Ils aurons souvent quelques restes (portions indiennes obligent) que nous distribuerons de-ci de -là. Gabriel passera beaucoup de temps assis par terre avec un ami à quatre pattes.

Mais surtout Deva le tailleur de pierre, la bonté et la gentillesse faites homme, qui a pris Gabriel sous son aile de manière désintéressée et lui a enseigné la gravure et la taille sur pierre, la patience, l'amour du travail précis et bien fait, les pauses chaïs, les balades en moto, les discussions avec les gens du village mais aussi avec les touristes bien curieux de voir ce petit gars en train de travailler le grès. Gabriel, après plusieurs jours en sa compagnie, est ressorti plus confiant, lui qui n'osait pas parler anglais en Australie, s'est rendu compte qu'il avait finalement beaucoup appris sans s'en apercevoir ! Nous traversions le bourg aux côté de notre fils que les locaux saluaient comme s'ils le connaissaient depuis longtemps. Deva est quelqu'un que nous n'oublierons pas, et nous aurions pu passer des mois ici sans voir le temps passer.

Nous avons donc passé 6 jours à Mamallapuram une première fois, et tous nous avons eu le sentiment d'y être chez nous. Nous avons donc décidé assez rapidement que nous reviendrions y passer quelques jours après notre semaine à Pondichéry et sur le chemin qui nous ramènerait à Chennai pour la fin du séjour en Inde.

Flo et Anaïs

5
fév

Après cette parenthèse merveilleuse que fût Mamallapuram, c'est le cœur gros que nous quittons ce lieu enchanteur… Mais c'est le jeu du voyage alors il est temps de reprendre la route… direction un autre lieu magique : Pondichéry ! Pour notre petite troupe il ne s'agit pas d'une destination comme une autre mais d'un lieu hautement chargé en symbolique , puisque la ville a eu la chance d'avoir abrité la lignée maternelle de notre Gérald Tigrou vagabond ! Quand Joëlle et Gérald ont su que nous passerions par le sud de l'Inde il nous a paru évident à tous que s'ils venaient nous rejoindre, Pondichéry serait LA destination de notre trip !

Alors nous voilà dans le bus et pour la première fois en Inde le contrôleur tente de nous faire payer un supplément bagage, comme il vient de l'encaisser d'un couple de touristes d'Europe du nord assis non loin de nous… quelques échanges mi-figue mi-raisin lui feront entendre raison et c'est bagages sur les genoux que nous pouvons profiter tranquillement du paysage.

A notre arrivée à la bus station nous sautons dans un Tuk tuk direction notre guest réservé sur internet. Rien d'extraordinaire, deux chambres exiguës avec pas mal de moustiques… il va nous falloir trouver autre chose ! Pondichéry est une petite ville à l'échelle de l'Inde et si la densité de population y est tout aussi importante qu'ailleurs, on peut, à pied, en faire le tour assez rapidement. Il ne nous faudra que quelques heures pour trouver notre futur QG, après la visite d'un nombre d'hôtels assez conséquent. Nous laissons quelques roupies sur le tapis mais le lieu vaut vraiment le coup. Il s'agit de l'annexe du guest principal le Swades, guest house de Fatima et Mahmoud sis dans le quartier musulman. Mahmoud nous dirige vers l'annexe "chez ma sœur" car comme notre groupe est nombreux nous y serons à l'aise et quasiment seuls durant tout notre séjour à Pondy. Nous y resterons une belle semaine, et profiterons du toit terrasse tous les jours au petit-déj et après le dîner. Voilà nous sommes posés nous pouvons partir en exploration les prochains jours.

Direction White Town pour commencer ? Le quartier chic de Pondy. Ancien quartier colonial, il abrite nombre d'ambassades, le lycée Français (que beaucoup d'entre nous connaissent car c'est le premier lycée à passer le bac…) et autres bâtiments officiels.

Dans la rue, face à la mer, nous tombons sur le spectacle de fin d'année des écoles d'un art martial local. Pondichéry s'enorgueillit d'être le champion du monde de cet art pratiqué principalement… dans le sud de l'Inde ! Mais l'instant est émouvant de voir ces enfants sous un soleil de plomb venir exhiber leurs progrès de l'année ! Tout cela est organisé en grande pompe et très officiel !

Face à la statue de Gandhi nous pouvons en plus passer le temps en parcourant un marché d'artisans locaux venus exhiber leurs produits !

En rebroussant chemin nous traversons le Barathi Park, poumon vert de ce quartier. La parc est paisible, les locaux viennent s'allonger dans l'herbe pour une petite sieste à l'ombre des arbres.

Un soir nous profiterons d'une visite à l'Arulmigu Manakula Vinayagar Temple, un temple Hindouiste dédié à Ganesh, le dieu éléphant. Le temple est particulièrement intéressant car des niches, avec des peintures ou sculptures, présentent Ganesh sous toutes ses formes à travers le monde Asiatique. C'est aussi soir d'aumône et la curiosité de Gabriel pour la longue file d'attente devant la distribution de nourriture attire l'œil d'un Brahamane qui lui offre un bol de riz aux épices… un vrai délice ! Tout le monde, après avoir reçu son bol, vient s'asseoir dans la salle principale, en famille souvent, pour partager ce moment. Nous sommes assis non loin d'une famille franco-indienne, le grand-père est indien, la grand-mère française, leur fille est là avec son mari et leurs deux petites filles auxquelles le papi raconte l'histoire de Ganesh. Nous aurons également l'honneur d'assister à la bénédiction d'une voiture !

Mais nous n'en avons pas terminé avec White Town et ses rues étrangement calme pour l'Inde. Le quartier vit à un autre rythme que le reste de Pondy… mais un peu de quiétude n'est pas désagréable dans l'océan de sensations qu'est ce pays. Le nom du quartier vient de la couleur des bâtiments, toutes les anciennes maisons coloniales sont blanches, ou bien très claires, contrairement au reste de l'Inde où la couleur prédomine, que ce soit les vêtements ou les habitations. Alors nous reviendrons flâner pour visiter l'église de Notre Dame des Anges, le musée de la sculpture et celui de la police...nous prolongerons nos balades par le bord de mer et les minis criques où se pressent comme toujours les indiens pour jouer dans l'eau !

Il est clair que c'est le quartier riche de Pondy, on croise peu de monde, et les quelques boutiques ou cafés sont assez lounge pour nous faire dire que ce n'est quand même pas tout à fait l'Inde ! D'ailleurs les prix nous font fuir vers market town pour nos repas et cafés de rue ! Mais la balade tranquille vaut quand même le détour.

Il est difficile de traverser White Town sans évoquer la fabrique de papier (intéressante au demeurant même si des travaux étaient en cours lors de notre passage) et l'Ashram de Sri Aurobindo…impossible d'évoquer Pondy sans parler d'Auroville…

Coté wiki "Auroville est une ville expérimentale située à une dizaine de kilomètres au nord de Pondichéry. Elle fut créée en 1968 par Mira Alfassa (Mira Richard), plus connue sous le nom de la Mère et compagne spirituelle du philosophe indien Sri Aurobindo. Auroville a pour vocation d'être, selon les termes de sa conceptrice, le lieu d'une vie communautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités. Aujourd'hui, les Aurovilliens, issus de cinquante pays, sont organisés en 35 unités de travail : agriculture, informatique, éducation, santé, artisanat, etc..."

Autant vous le dire tout de suite, la situation que la structure engendre est beaucoup plus… complexe… que ne le laisse entendre le wiki…et il n'y a pas de bonnes réponses toute faite à cette complexité...bref… nous avions à l'origine l'intention de dormir quelques nuits dans la ville d'Auroville avant notre arrivée à Pondy… mais sur internet le lieu tient plus de la forteresse que de la cité ouverte ! Annulation de nos locations en série, piège à touristes et mises en garde diverses viennent rapidement refroidir l'expérience… nous étions finalement tombés d'accord avec Karma pour dire que notre contact avec la ville, s'il devait se faire, suivrait d'autres chemins…plusieurs endroits dans White Town appartiennent à Auroville aujourd'hui…

Nous profitons de ces vitrines pour nous faire notre idée lors d'une visite de l'Ashram… Nous avons la sensation, en y pénétrant, d'assister à un véritable culte de la personnalité de la Mère et de Sri Aurobindo, qui nous fait à Anaïs et à moi plutôt froid dans le dos. Une librairie vend des livres uniquement écrits par eux, sur eux ou rapportant leurs dires. Une pièces contiguë est remplie de portraits de ces deux personnages, y compris une photo de Sri Aurobindo sur son lit de mort. C'en est un peu trop pour Anaïs, et nous sortons attendre les tantigrous dehors pendant la fin de leur tour. Il n'en reste pas moins que les indiens sont très "croyants" envers la Mére et Sri Aurobindo, et nous voyons des files impressionnantes de personnes attendant de pouvoir pénétrer dans l'ashram. Des retraites spirituelles peuvent être effectuées ici, et elles attirent un monde fou.

Joëlle et Gérald profiterons d'un tuk tuk rencontré par l'entremise de Vasantha (je vais y revenir !) pour passer une journée à Auroville…de notre côté l'Ashram nous suffira…Car si le Matrimandir, qualifié par le Lonely Planet de « gigantesque balle de golf dorée » vaut certainement le détour, la sensation qui se dégage pour nous de nos tentatives ratées pour aller la visiter est...que nous ne devions pas y aller justement.

Etant ici pour suivre les traces de la famille de Gérald, nous aurons le plaisir de rencontrer Vasantha, une petite cousine de Gérald, et son mari Prabu, autour d'un café partagé sur notre toit terrasse. Le temps file sans nous en rendre compte, nous partageons de jolis moments et découvrons un pan de l'histoire de Gérald que nous ne connaissions pas. Vasantha est née et a grandi en France, mais elle est revenue vivre à Pondichéry il y a quelques années, où elle enseigne le français. C'est comme ça qu'elle a rencontré Prabu, un de ses premiers élèves ! Les échanges seront riches notamment sur la compréhension de la vie locale. Ravis de la rencontre, nous la prolongerons quelques jours plus tard par un déjeuner avant notre départ.

Pour continuer notre tour de la ville, nous décidons d'aller visiter le cimetière chrétien. Nous nous y rendons à pied, et notre chemin croise la Basilique du Sacré Cœur, un gigantesque gâteau rose posé à coté du quartier du musulman. Une fois encore en Inde nous pouvons vérifier que, quelque soit la religion, le kitsch est à l'honneur ! La ferveur aussi et les fidèles se pressent dans ce lieu de vie sorti d'un esprit bollywoodien avant l'heure. Bien sûr les temples hindouistes croisés sur le chemin ne sont pas en reste question flamboyance !

Nous traversons différents quartiers qui nous donnent pour certains l'impression d'être des villages à part entière. Nous prenons le temps de regarder autour de nous, Gabriel en profite pour faire de beaux portraits avec son appareil photo.

Puis nous finissons par trouver le vieux cimetière… nous passons les portes et basculons dans un autre monde… le lieu est désert mais les esprits anciens ne sont pas loin et on pourrait se croire dans un film, tellement l'atmosphère qui règne ici est étrange et magique… Le lieu est envahit par des écureuils qui ont tellement l'habitude d'être nourris par les gardiens du cimetières qu'ils en sont presque apprivoisés ! Les corbeaux veillent aussi... Ce n'est certainement pas un hasard mais je tombe au détour d'une allée sur une tombe portant le nom de la lignée maternelle de Gérald...

Nous refermons la porte qui donne sur ce site enchanté et prenons la direction de Market Town. Ici, pas de doute, nous sommes en Inde ! Les rues regorgent d'échoppes et de vendeurs de tchai, de marchés au poisson, de viande à ciel à ouvert, nous voyons même un vendeur de miel à moto, les rayons de miel entassés à l'arrière de l'engin, et le miel recueilli dans un seau... au milieu de ce capharnaüm se dresse la Cathédrale de l'Immaculée Conception. Nous y verrons célébrer un mariage indien catholique, ainsi qu'une procession mêlant les couleurs chatoyantes de ce beau pays et les tenues sobres des nonnes et des enfants de chœur.

Il nous reste une dernière chose à faire ici que nous n'avons pas encore pu expérimenter avec les Tantigrous… Prendre le train ! Nous avons repéré la petite ville de Villyanur, à quelques dizaines de minutes de train de Pondichéry. Voyage en sleeper (la 3ème classe indienne) comme d'habitude, mais plutôt confortable sur ce coup là car la foule n'est pas présente au départ. Nous pouvons échanger tranquillement avec les voyageurs. Gabriel n'a pas envie de nous accompagner, ( il a déjà eu son lot de train indien) et reste au guest pour travailler ses leçons.

Nous passons un après midi à nous promener au hasard dans la ville où la vie s'avère un spectacle en soi comme partout ici. Les temples que nous avions repérés valent également la balade et nous aurons même l'occasion de faire une offrande à une Hijra croisée durant nos déambulations. Elle/il est très impressionnant(e), peint(e) en bleu avec son regard noir. Les Hijras, le troisième sexe reconnu en Inde, sont à la fois craint(e)s et respecté(e)s. Leur statut est assez difficile à comprendre, et leur vie en général dure. Ils/elles sont sensé(e)s apporter la fertilité à un couple, ils/elles sont donc souvent convié(e)s aux cérémonies de mariage. Mais ils/elles peuvent aussi amener le mauvais œil, c'est pourquoi les gens leur font des offrandes, pour éviter leur ire. L'Hijra que nous rencontrons nous toise du regard par défiance, mais son visage s'illumine d'un sourire lorsque Flo s'avance jusqu'à son panier pour lui faire une offrande.

Le reste de l'après-midi se déroule dans une atmosphère chaude, flâneries, découvertes, temples, marchés et jus de fruits frais. J'ai le bonheur de marcher en tong dans une bouse de vache sacrée, et en plus du pied gauche ! Ouf tout va bien ! Pas évident de trouver un fond d'eau pour rincer tout ça… Nous repartons tranquillement en direction de la gare même s'il nous reste deux bonnes heures avant le train de retour. Peut-être trouverons-nous un bus ? En face de la gare Joëlle et Gérald dégottent une valise à pas trop cher (ayant cherché dans pas mal d'endroits nous avions été étonnés du pris assez haut des valises comparé au coût de la vie), elle leur servira à remmener tous les achats qu'ils ont faits pendant ce séjour ainsi qu'une partie des affaires dont nous n'avons plus besoin. Puis nous découvrons qu'un bus local peut nous ramener jusqu'à Pondi, et passe juste devant la gare, nous sautons donc dedans, et retrouvons le bonheur des transports bondés, debout, mais avec en plus le plaisir des nids de poules gros comme des cratères !!!

Ce séjour aura été encore une fois chargé, au sens propre comme au figuré. Quand nous quittons Pondichéry, nous avons toujours cette impression d'être au bon endroit au bon moment, ce voyage partagé en Inde nous aura enrichis chacun à sa façon.

Nous prenons le chemin du retour vers Mamallapuram, avec le sentiment de rentrer à la maison, et nous y passerons notre dernière semaine indienne, car plus que visiter des endroits nous avons tous surtout envie de vivre des moments.

Anaïs et Flo

A l'heure où nous terminons cet article ( et le chemin mental de sa rédaction fût plus long et difficile que nous l'avions imaginé ) nous devrions atterrir en Italie pour retrouver Dan, Jo, les chiens et leur camping car… comme pour Pondichéry, c'est l'histoire familiale (la mienne cette fois) qui devait guider nos pas dans cette contrée… découvrir certaines de mes racines, rencontrer la famille restée sur place, fouiller le récit historique avec mon père… tout cela ne peut être que partie remise… pas de regret… juste de l'envie pour ce moment à venir avec eux !

Flo