Carnet de voyage

Le Laos

12 étapes
12 commentaires
3
Etape 2 de notre tour du monde : le Laos
Mai 2019
19 jours
Partager ce carnet de voyage
J1

Point histoire :

Le Laos compte 7 millions d'habitants pour une superficie de 236 800 km2.

C'est une république à parti unique d'idéologie marxiste depuis 1975, dont le régime est un des plus répressifs de la planète avec un contrôle absolu du pouvoir sur les médias et internet...

Le salaire minimum au Laos est de 900 000 kips (ouahou!) ce qui équivaut à 90 euros (ah mince), c'est un des pays les plus pauvres de la planète, près du quart de la population vit sous le seuil de pauvreté.

C'est un pays qui a vécu une succession de guerres entre les khmers, les thaïs et les birmans. Puis en 1883, il demanda la protection de la France jusqu'en 1945 où il demande son indépendance qu'il obtiendra en 1949.

Mais ils ne sont pas au bout de leurs peines... En effet le Laos fut un "dommage collatéral" de la guerre entre les Etats-Unis et le Viet-Nam. Pour couper la piste Hô Chi Minh qui ravitaillait les Nord-Vietnamiens et pour ne pas revenir à leur base chargés d'explosifs qu'ils ne parvenaient pas toujours à lâcher, les Etats-Unis ont largué sur le Laos une bombe toutes les 8 minutes pendant 9 ans (1964-1973) !! On évalue à 2 millions le nombre de bombes lâchées par les Américains sur le pays, plus que pendant toute la Seconde Guerre Mondiale !!

Bref, pour visiter le Laos il vaut mieux être français qu'américain...

• • •

Nous voilà repartis sur les routes pour une nouvelle aventure !

L'arrivée jusqu'au Laos ne fut pas une mince affaire, vous vous en doutez, rien n'est jamais simple. Nous avons commencé par prendre un tuk-tuk (puisque dans le village où nous étions il n'y avait que ça), pour nous conduire de notre hôtel jusqu'à la frontière sur le pont de l'amitié au-dessus du Mékong.

Arrivés là, un petit tampon thaïlandais pour nous dire "ok vous sortez", bien aimable monsieur. Après ça, nous avons pris un bus (puisque c'est notre passion) pour nous amener de l'autre côté à la frontière laotienne. Là, après avoir rempli multitudes de papiers en anglais (et surtout très fiers de nous d'avoir pensé à faire faire des photos d'identité obligatoires, merci Marion pour ta super organisation), avoir baragouiné avec des gens fort peu aimables, voilà notre deuxième tampon, disant "bienvenue au Laos"!

De là, nous avons pris un tuk-tuk amélioré (plus grand) pour nous conduire jusqu'à la gare des bus, et, oh voilà que nous conduisons de nouveau du bon côté de la route (reste de l'occupation française) !

Nous avons donc acheté un billet (alors après avoir passé 1 mois à s'habituer aux baths, monnaie thaïlandaise, rebelote pour se faire aux kips !) pour nous mener à Louang Namtha où nous avions pris notre hôtel : 4h de route.

Si jamais vous avez des douleurs dans le dos ou les jambes ou autres articulations, je vous recommande les 4h de bus sur les routes du Laos, en ressortant, vous aurez mal partout, c'est radical ! Leurs bus ne sont pas de toute première jeunesse, et leurs routes sont pleines de trous. Bref, nous sommes arrivés en kit mais tous les morceaux étaient là !

Quelque part sur les routes du Laos... 
J2àJ3

Ces deux derniers jours nous avons sillonné les routes du Laos. Nous sommes donc partis de Luang Nam Tha pour, dans un premier temps, nous rendre à Muang Xai.

Le premier trajet en minibus ne fut pas de tout repos : 116km en 4h sur des routes pleines de trous, de bosses, qui vous font faire des bonds. Le minibus n'en était pas à son premier trajet, en général ils sont récupérés après avoir servis en Chine et en Corée pour de multiples voyages, et viennent prendre leur retraite (pas très reposante) sur les routes de montagne du Laos.

Le minibus en question était bondé et nous avons même eu droit à une poule dans un carton comme compagne de voyage (je ne vous raconte pas l'odeur...). Heureusement, les paysages sont magnifiques et aident à passer le temps et à faire oublier le mal aux fesses...

Nous avons donc dormi à Muang Xai et nous sommes repartis le lendemain à midi (il n'y a que trois bus par jour, le premier partant à 8h30 nous avons fait les flemmards et avons pris celui de midi), direction Luang Prabang : 200km en 7h annoncé que nous avons fait en 5h !!

Encore une fois, un minibus rempli et très vieux, mais la route était en meilleur état. Le seul point stressant était de voir le nombre de camions renversés sur le bas côté le long de la route, mais ouf, notre conducteur n'a loupé aucun virage...!

Nous avons croisé beaucoup de petits villages, des troupeaux de vaches qui bloquaient la route, des oies qui traversaient et même une famille cochon ! Ajoutez à cela de beaux paysages et le voyage était assez agréable.

Arrivés à Luang Prabang, il nous a fallu prendre un tuk-tuk qui faisait navette jusqu'à la ville qui était encore à 10km. Nous l'avons donc pris avec un sympathique japonais qui parlait bien anglais et une laotienne et ses cannes à sucre. En allant la déposer avec ses gros sacs, le moteur s'est coupé d'un coup et le tuk-tuk s'est mis à fumer, nous ne sommes jamais descendus aussi vite ! Court-circuit, attente d'un nouveau tuk-tuk qui est arrivé 15min plus tard.

Ouf, nous voilà à l'hôtel, prêts à se reposer pour aller découvrir la ville demain !

J4

Nous voilà donc dans la troisième plus grande ville du Laos : Luang Prabang.

Elle s'étend entre le Mékong et la rivière Nam Khan, c'est la ville la plus riche du Laos sur le plan culturel., elle a été classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.

Le nom originel de la ville est Jawa, désignant un endroit entouré de jungle ou d'eau. Elle prit son nom définitif en 1491 en l'honneur du grand bouddha d'or, arrivé 2 ans auparavant, Luang signifie "grand" et Prabang "statue d'or sacrée" (on est bon la traduction colle bien).

Elle fut la capitale du Laos jusqu'en 1563, date à laquelle le roi Setthathirat (nous au moins on est sympa nos rois avaient des noms simples à la Louis) décida de s'établir à Vientiane.

• • •

Notre visite de la ville (en vélo évidemment, rappelez vous économique et écolo) commença par le Royal Palace Museum, ancien palais royal transformé en musée.

Royal Palace Museum et ses jardins

Ensuite, nous nous sommes attaqués à l'ascension du mont Phousi(328 marches, fastoche), qui offre une magnifique vue sur toute la ville. A son sommet se trouve le that wat Chomsi, stupa de 20m de hauteur construit au début du XIXe siècle, accompagné d'un petit temple.

Mont Phousi 

Puis, après avoir bien pédalé, nous voilà au Wat XIeng Thong, ensemble d'édifices sacrés le plus riche de la ville.

Le temple a été construit en 1560 par le roi Setthathirat dans le but de commémorer la mémoire de Tao Chanthaphanith, un commerçant originaire de Vientiane qui, bien avant l'arrivée du roi Fa Ngum, avait été, d'après la légende, élu roi de Luang Pranbang.

Wat Xieng Thong 
J5

Aujourd'hui, petite excursion en dehors de la ville. Nous avons tout d'abord commencé par prendre un minibus (avec la clim pour une fois !!) qui nous a menés jusqu'au village Ban Xan Hai, dans lequel les femmes (toujours les mêmes qui bossent) distillent et vendent l'alcool de riz ou lao lao whisky, la boisson la plus populaire du Laos.

On la prépare en faisant fermenter du riz gluant cuit, mélangé à de la levure et de l'eau, dans de grosses jarres. Au bout de 8 jours, l'amidon du riz s'est transformé en alcool sous l'effet de la levure. On obtient alors une sorte de vin de riz sucré, le lao rice wine. C'est cette boisson que les femmes distillent en la faisant bouillir dans des fûts métalliques posés sur des braises. La vapeur de l'alcool se condense au contact de l'eau froide. Les bouteilles sont souvent présentées avec un serpent ou un scorpion à l'intérieur, Mika a goûté, pas moi (il n'était que 10h du matin, alcoolo !).

Ban Xan Hai 

Ensuite, nous avons embarqué sur une pirogue qui nous a mené jusqu'à deux grottes : Pak Ou Caves.

C'est le site bouddhique le plus célèbre des environs, ce sont plusieurs grottes sacrées situées dans une falaise abrupte en aplomb du Mekong.

La première grotte abrite une centaine de bouddhas de toutes tailles, c'est un lieu de pèlerinage qui fut longtemps habité par des ermites. Lors des fêtes du Nouvel An, des statues y sont apportées, d'où le grand nombre de ces statuettes amoncelées dans la grotte.

Pour accéder à la deuxième grotte c'est parti pour 200 marches ! Elle est plus profonde que la première et s'enfonce sur 54m (lampe torche indispensable). A l'entrée on trouve un bouddha à gros ventre.

La légende raconte que ce bouddha était un très bel homme courtisé par les femmes, ce qui le troublait pour méditer. Il pria longuement les dieux afin de devenir moins séduisant, et ses vœux furent exaucés, les dieux lui donnèrent ce gros ventre.

Pak Ou Caves 

Après avoir de nouveau joué les explorateurs du nouveau monde sur le Mékong, et fait 1h de minibus sur une route plus que cabossée, notre dernière étape de la journée fût Tad Kouang Si, de magnifiques cascades avec des piscines naturelles.

Tad Kouang Si 
J6àJ7

Ces deux derniers jours ont été dédiés aux trajets entre Luang Prabang et Vientiane, la capitale.

Le mauvais état des routes et celui des minibus, font que les trajets durent assez longtemps... Entre nos deux étapes il y avait 335km, les guichets annoncaient 12h de trajet pour les parcourir... Nous avons donc décidé de faire une étape d'une nuit entre les deux dans la charmante petite ville de Vang Vieng, où nous avons surtout profité de la piscine du bel hôtel auquel j'ai eu droit pour mon vieillissement récent.

Cela nous a permis de nous reposer un peu après un trajet en minibus assez éprouvant. Nous avions pourtant la clim dans celui-ci, mais il était chargé à bloc et nous avons emprunté une petite route de montagne (en travaux) sur laquelle nous faisions au maximum du 20 km/h, bref très long...!

Mais ce fut une belle étape, très sympathique, où nous avons retrouvé un toulousain rencontré dans les grottes de Luang Prabang, avec lequel nous avons dégusté une merveilleuse pizza chèvre miel dans une petite gargote tenue par un français (une si bonne pizza au fin fond du Laos, ça vaut le détour, même si pour y accéder il faut emprunter un pont en bois, tenu par des câbles, qui bouge dans tous les sens et sur lequel voitures, scooters et piétons circulent, les piétons prêts à sauter dans la rivière à chaque passage de voiture trop violent !). Nous avons même recroisé un japonais dans notre hôtel avec qui nous avions voyagé et avions vécu la mésaventure du tuk-tuk en panne quelques jours auparavant, bref, en road trip, le monde est petit !

Le lendemain, nous avons repris la route en direction de la capitale, le trajet fut moins éprouvant mais tout de même bien long, heureusement notre petit hôtel très propre (même si beaucoup moins luxueux que le précédent, ce n'est pas la fête tous les jours il parait - dixit Michaël -) nous attendait sagement.

A bientôt pour nos aventures dans la capitale !

J8àJ10

Nous voilà à la capitale ! De grands bâtiments, des embouteillages, des voitures mal garées, des restaurants, des boutiques : oui nous sommes bien dans une ville !

Point histoire :

Le nom laotien de Vientiane est Viang Chan qui signifie "ville de la lune", le Mékong réalisant un croissant de lune à cet endroit.

Le roi Setthathirat fortifie l'ancien Muang qui existe ici depuis le Xe siècle et en fait sa capitale en 1563 à la place de Luang Prabang.

Ville prospère au XVIIIe siècle, Vientiane est presque entièrement détruite au XIXe par les thaïlandais qui emportent le fameux bouddha d'émeraude (il en fait des voyages celui-là !). L'arrivée des français marque le renouveau de la ville à la fin du XIXe siècle (beaucoup de bâtiments administratifs sont d'ailleurs indiqués en français).

• • •

Le premier jour nous avons entrepris de visiter la ville à vélo, puisque nous sommes devenus des pros, cependant, nous avions oublié que les laotiens conduisent aussi bien que les thaïlandais (voire pire), et que dans la capitale le nombre de voitures est beaucoup plus important.

Après avoir donc risqué notre vie une bonne centaine de fois à travers toute la ville, nous avons décidé le lendemain de marcher et de prendre des tuk-tuk.

Non loin de la vieille ville, au cours de nos pédalages, nous sommes tombés sur Patuxai, mais qu'est-ce que cela ?

Patuxai c'est un arc de triomphe érigé (très) vaguement à l'image de celui de la France, mais dont la décoration est inspirée de la mythologie laotienne.

Il fut érigé en 1960 avec du béton américain destiné à construire un aéroport (pas d'inquiétude, ils en ont un quand même, peut être en bois du coup, je ne sais pas, je ne l'ai pas vu, affaire à suivre), c'est un monument commémoratif en l'honneur des morts des différentes guerres.

Juste après cet arc, se trouve une sculpture faite entièrement avec de la vaisselle en porcelaine, impressionnant (mes deux mains gauches et moi même nous sommes tenues à l'écart).

Patuxai 

Et puis, nous sommes tombés sur un centre commercial ! Nous n'en avions pas vu depuis des semaines, alors en bons citadins nous nous sommes dit "allons donc profiter de la clim quelques instants !". Raté. Loupé. Non seulement le centre commercial n'était pas climatisé, mais il ressemblait plutôt à un souk de Marrakech et était à moitié abandonné, mais les escalators fonctionnaient (un coup sur quatre) !

Bref, passons donc plutôt aux temples, ça, il y en a !

Le Wat SImuang est le temple le plus vénéré de la ville parce qu'il abrite le Lak Muang (pilier de pierre). Selon la légende, cette lourde pierre aurait été plantée en terre en écrasant une jeune femme enceinte (ils ont quand même des légendes morbides ces laotiens), elle s'était, parait-il, offerte en sacrifice (ou quelqu'un qui ne l'aimait pas l'aurait poussée dessous, on ne saura jamais).

En bref, il s'agit d'une ancienne borne khmère autour de laquelle le sanctuaire initial fut construit au XVIe siècle, détruit en 1868 et reconstruit en 1915. C'est aujourd'hui le temple de la chance et de la divination (étonnant vue la légende).

Wat Simuang, avec la pierre en question sur la dernière photo

LeWat Sisaket, situé au centre de la ville, Sisaket signifiant "le cheveu sur la tête".

Il est à peine inauguré par le roi Anouvong en 1818 que les Siamois (pas les chats, mais anciennement les thaïlandais) déferlent sur la ville et la mette à sac. Cependant, ils épargnent ce temple pour son style siamois (toujours pas les chats) ! Ce qui fait de ce temple le plus ancien de la ville.

Sa principale caractéristique est sa profusion de statuettes du Bouddha, disposées deux par deux dans des niches creusées dans l'enceinte du cloître, il y en a des milliers !

Wat Sisaket 

Le Wat That Luang est un grand stupa doré de 40m de haut, c'est le monument sacré le plus important du Laos et le symbole du pays.

Il fut mis à mal à travers les siècles par les siamois (miaou ?), les birmans et autres visiteurs inamicaux. D'après la légende (encore, oui), au IIIe siècle, un stupa bouddhique s'élevait déjà à cet emplacement. L'actuel fut édifié au milieu du XVIe siècle, lorsque Vientiane devint la capitale du pays. Sa restauration réalisée par les français au début du XXe siècle est plutôt clinquante avec sa peinture dorée...

Wat That Luang 

Et puis, au détour d'une rue, il était là ! Un centre commercial récent, un vrai de vrai ! Effectivement il était beaucoup plus récent que le précédent et aucun étage n'était condamné, et il y avait même la clim !! Et au milieu de cette trouvaille, un don du sang (Mika a failli tourner de l’œil haha).

Un vrai centre commercial (sûrement le seul) 

Puis, au sud-est de la ville, se trouve le Buddha Park. Fondé par Luang Pu qui souhaitait unifier le bouddhisme et l'hindouisme. Il créa donc plus de 200 statues de ces deux religions qu'il mit dans ce parc en bordure du Mékong, avec vue sur la Thaïlande de l'autre côté.

Effectivement, parc très original dans lequel se trouve une espèce de grande boule où nous sommes entrés par une bouche géante (pas assez pour Mika qui était plié en deux). A l'intérieur, un étroit couloir fait le tour d'une salle que l'on peut observer à travers des lucarnes dans laquelle se trouve des statuettes, puis on accède au niveau suivant par des escaliers vraiment très raides, et ce sur trois niveaux, le troisième étant le toit de l'édifice duquel on peut observer tout le parc (cependant peu rassurant niveau sécurité, il vaut mieux ne pas déraper !).

Puis, une fois sortis en vie de là-dedans, nous nous sommes promenés dans le parc, croisant les fameuses statues à la fois bouddhistes et hindouistes.

Buddha Park 

Notre dernière trouvaille de la ville fut une petite boulangerie française ! Un trésor quand vous mangez du riz depuis un mois et demi !

Sur ce, à la vôtre !

Annabelle Café 
J11àJ13

Nous voilà repartis de la capitale direction le sud du Laos. Nous avons hésité à prendre un vol pour que ce soit plus rapide, mais 150 euros d'avion contre 16 euros de bus, le bus a gagné...

Nous avons donc réservé notre tour de bus en bus local car moins cher. Bonne surprise, n'ayant plus de place en bus local, nous voilà surclassés en bus VIP ! Clim, bouteille d'eau, espace, un peu vieillot mais c'est le grand luxe !

Notre première étape est à Thakhek : 5 heures de bus annoncées, évidemment nous sommes arrivés après 6 heures de trajet. Nous partons, le bus est plein. Toutefois, il fait de multiples arrêts sur la route pour prendre des voyageurs et l'allée centrale du bus se remplit rapidement d'enfants, de marchandises et de gens essayant de ne pas tomber, bref les bus locaux finalement ce n'est pas si mal... Arrivés de nuit, nous n'avons pas vu grand chose de la ville, d'autant plus que l'orage nous a rattrapés.

• • •

Notre deuxième étape est à Savannakhet, capitale de la province la plus peuplée du pays. Cette fois, nous avons bien pris un bus local, qui pour une fois n'était pas un minibus mais un vrai bus, sans clim évidemment, avec des rideaux un peu vieillots, un siège sur deux de cassé, mais ça fera l'affaire pour 3 heures de trajet.

Nous nous arrêtons non loin de notre destination, et là, c'est le marché ambulant : des gens montent dans le bus pour nous vendre eau et nourriture tels que des brochettes d’œufs durs, ou des poulets sur pics, bref nous n'avons pas très faim. Le chauffeur vient nous voir et nous demande où nous allons, nous lui répondons Savannakhet et il nous fait signe de descendre du bus et de monter dans un tuk-tuk pour les 20km restants... super.

Le tuk-tuk nous amène un peu plus loin dans un tuk-tuk camion, il met nos bagages sur le toit (sans aucune sécurité bien sur, challenge relevé) et nous fait signe de monter, manque de chance, il est plein, mais ce n'est pas grave ! Mika fera le voyage sur le marche pied ! Bref les laotiens et l'organisation = 0.

L'orage menace une fois de plus et je prie pour les bagages prenant l'air au dessus de nos têtes, mais ouf, nous avons eu le temps d'arriver à destination !

Sur la route de Savannakhet 

Puis dernière ligne droite : trajet de Savannakhet jusqu'à Paksé, notre destination. Temps annoncé : 5h de route, temps fait : presque 7h...

Réveil 5h30 pour aller prendre le bus à 7h, il nous faut arriver tôt car les tickets de bus s'achètent juste avant de monter, impossible de les acheter la veille. Peu de monde dans le bus, qui est en meilleur état que celui de la veille même si il reste très vieux, parfait nous allons pouvoir nous reposer.

Le bus démarre, et là, c'est du 20km/h pendant une demi-heure... Puis il commence à s'arrêter pour prendre des passagers, une fois, deux fois, trois fois, nous ne faisions pas 1km qu'il s'arrêtait encore et encore... Le bus plein, il continue tout de même de prendre des passagers qui resteront debout dans l'allée.

A chaque arrêt, les marchands ambulants montent dans le bus pour vendre eau et nourriture, mais le poulet grillé en brochette qui traîne partout dans le bus et dans la rue à 8h30 du matin, ce n'était pas possible, nous avons opté pour sauter le petit dej.

Et ce fut ça tout le long du trajet, des arrêts, des marchands, des gens qui essaient de se tenir tant bien que mal, bref très local. Les nuages nous accompagnaient tout au long du voyage, mais nous avons, une fois de plus, échappé à l'orage.

Direction Paksé ! 
J14

Paksé, qui se trouve au confluent du Mékong et de la rivière Xe Don, est une ville qui s'étale sur 16km de long.

Les français la fonde au début du XXe siècle pour servir de centre administratif du sud et de point de contrôle de la navigation. De nos jours, elle est un pôle économique majeur et une plaque tournante des importations du pays.

Parenthèse pour ceux qui ont beaucoup d'humour (on vous aime) : ceux qui voudraient encore faire la blague (que j'ai eu plusieurs fois sur insta haha), oui nous sommes déjà paCsés et nous visitons PaKsé (on a vraiment choisi tous nos amis avec le même humour hihihi).

Installés dans un petit hôtel dans le centre, nous nous sommes promenés dans la ville, il n'y a pas grand chose à voir, c'est surtout le point de départ pour pouvoir faire la boucle du plateau des Bolavens que nous attaquerons demain. Ce sera ma première conduite de voiture (ou de monstre vu la taille du véhicule) en Asie (priez pour nous).

Paksé 

Nous sommes tout de même montés voir le Golden Buddha qui domine le Mékong et la ville du haut de ses 25 mètres. Et comme nous sommes de grands sportifs, nous sommes passés par les escaliers de pierre dont aucun n'était de la même taille.

Non loin de lui, une armée de buddhas dorés, résultat de donations de fidèles.

Golden Buddha 

On se retrouve sur le plateau des Bolavens (si la voiture est ok !).

J15

Ce matin, après un bon petit déjeuner, nous voilà partis pour l'agence de location de voitures où nous avions réservé notre 4x4.

Arrivés là bas, la gérante de l'agence nous dit que la voiture que nous avions réservée n'est plus disponible (organisation laotienne encore et toujours) et donc nous propose un énorme pick-up, en nous disant on vous apporte la nouvelle voiture ce soir à l'hôtel où vous serez... Bien... alors c'est parti pour conduire le monstre !

Le plateau des Bolavens a une lointaine origine volcanique et est situé à 1 000 mètres d'altitude. C'est l'une des principales régions agricoles du Laos, recouverte de rizières, de plantations de thés, bananiers, litchis... et surtout de café ! Il est aussi connu pour ses magnifiques chutes d'eau que nous sommes bien sûr allés voir (enfin quelques unes aujourd'hui et le reste pour les deux autres jours).

Carte de la boucle 

La première cascade que nous sommes allés voir est nommée la chute de Tad Yuang (la cascade des chamois), haute de 40 mètres et très rafraîchissante lorsqu'on s'en approche. On y accède par, devinez quoi ?, des escaliers ! Bingo ! (bien raides et tous inégaux comme on les aime).

Chute de Tad Yuang 

La deuxième est composée de deux cascades, ce sont les chutes de Tad Fane, considérées comme les plus hautes du Laos. Elles dégringolent dans une gorge de 120 mètres de profondeur au cœur de la jungle. Nous avons même eu droit à un nuage de brouillard passant juste devant quelques instants, magnifique.

Chutes de Tad Fane 

La dernière de la journée que nous avons vue est la chute de Tad Champi, elle forme trois cascades dans un magnifique cirque de verdure.

Chute de Tad Champi 

Nous passons la nuit à Paksong, ville qui fut rayée de la carte par les bombardements américains et fut entièrement reconstruite, mais reste un petit village sans grand intérêt, juste une étape dans la boucle.

Voilà pour cette journée rafraîchissante ! A demain sur les routes avec notre bolide !

J16

Nous voilà repartis sur les routes du Laos avec notre bolide. La pluie nous a accompagnés toute la journée mais par petites averses, donc ce fut plus rafraîchissant que désagréable.

Nous voulions faire une étape de plus sur le plateau, mais il s'avéra que nous avions déjà vu les cascades principales, donc nous avons juste profité des paysages en faisant quelques haltes aux cascades.

La conduite sur les routes du Laos est sportive, d'une part parce que les laotiens conduisent comme si ils étaient seuls sur la route aussi bien en voiture qu'en deux roues et ne pas les renverser demande beaucoup d'efforts, et d'autre part parce que les vaches, cochons, chèvres prennent la route pour un vaste champ où ils se promènent, bref nous n'avons écrasé personne, heureusement !

J17

Notre promenade du jour nous a amenés jusqu'aux ruines du Vat Phou.

Classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, c'est le site archéologique le plus important du Laos. Le Vat Phou ou "temple de la montagne" en lao, serait le berceau de la civilisation khmère. C'est le français Henri Parmentier (comme le hachis oui) qui a entrepris le premier des recherches scientifiques sur le site au début du XXe siècle.

Point histoire :

Au IVe siècle, il existe un pays dans le delta du Mékong appelé le royaume de Funan, qui est vassal de la Chine. A la fin du VIe siècle, les royaumes pré-khmers et Chams qui peuplent le sud du Laos actuel, s'allient et parviennent à vaincre le Funan. Ce nouvel état prend le nom de Chenla. Puis c'est aux habitants du Cambodge de les attaquer (chacun son tour et tout le monde veut y passer !) et de les vaincre.

Dès lors, les ancêtres des Khmers font du site actuel du Vat Phou leur principal centre de culte, tout ça parce que des religieux venus d'Inde avaient reconnu dans les formes de la montagne verdoyante leur dieu Siva.

Les ruines que l'on observe sur le site sont considérées comme angkoriennes et datent du Xe au XIIe siècle.

• • •

Le site est toujours en cours de rénovation et de recherche, mais ce qui reste des édifices au pied de la montagne est merveilleux.

Plan du Vat Phou 

Tout d'abord nous avons vu les baray qui se trouvent à l'extrémité de la grande allée. Ce sont des bassins qui servaient aux joutes et défilés nautiques mais aussi aux ablutions avant d'accéder au complexe religieux. L'eau est le symbole de vie et de sacré. Aujourd'hui, il y avait surtout des vaches qui s'abreuvaient tranquillement.

Les baray 

Derrière les baray, se trouve la grande chaussée qui mène aux ruines des deux principaux palais. Sur toute sa longueur, de 200 mètres environ, elle est bordée de bornes en pierre.

La grande chaussée

Après avoir traversé ces 200 mètres (et avoir pris une multitude de coups de soleil malgré l'indice 50), nous sommes arrivés aux deux principaux palais :

  • le palais du Nord (ou palais des femmes) : il s'agissait d'un lieu de culte utilisé pour certains rituels. Il est construit en latérite et grès et s'orne de sculptures hindoues (et d'une chèvre montée là pour la vue sûrement).
Palais du Nord 
  • le palais du Sud (ou palais des hommes) : juste en face du précédent, édifié sur les mêmes matériaux (sans chèvre).
Palais du Sud 

Derrière celui-ci, se trouve le pavillon de Nandi, très dégradé. C'est un temple dédié au taureau et d'où partait vers le sud la route d'Angkor, rejoignant la célèbre cité distante de 240km à vol d'oiseau.

Pavillon de  Nandi 

Après ces édifices, nous avons bien sur eu... des escaliers ! Très raides, très étroits, très inégaux, bref un vrai pèlerinage !

Ces escaliers montent vers le sanctuaire et se situent dans l'axe de l'allée centrale.

On travaille les cuisses et l'équilibre ! 

Arrivés en haut (ouf, il fait chaud), nous trouvons face à nous le sanctuaire. Le saint des saints abritait autrefois un lingam (symbole du dieu Shiva) arrosé en permanence par l'eau provenant de la source sacrée descendant de la montagne et acheminée jusqu'à la salle intérieure par des canalisations en grès.

La source aujourd'hui était juste un petit filet d'eau mais très prisée par une multitude de papillons noirs.

Le sanctuaire 

En continuant la promenade sur le plateau, on a une superbe vue sur la plaine en contrebas et sur les vestiges des palais.

Panorama 

Et en cherchant bien, on trouve même une ancienne (j'espère) table à sacrifices humains ! On pratiquait, selon la légende locale, des sacrifices de jeunes filles vierges (et en plus avant d'être sacrifiées il fallait qu'elles se montent toutes les marches !).

Table de sacrifices humains 

Voilà la fin de notre visite des vestiges du Vat Phou. Ce fut une belle journée, très chaude (on serait presque allés se baigner avec les vaches).

J18àJ19

Nous voilà à notre dernière étape du Laos : les 4 000 îles ou le district de Siphandone en lao.

Est-ce qu'il y en a vraiment 4000 ? Il semblerait que oui (bien que nous ne les ayons pas comptées).

A cet endroit, le Mékong se multiplie en brins et s'entortille autour d'une myriade d'îles. Cette région fut la fin d'un rêve pour les français, qui rêvaient de faire du Mékong l'artère commerciale de leurs terres indochinoises. Ce lieu est même habité par des dauphins d'eau douce, une espèce en voie de disparition (que nous n'avons pas vu car ce n'est pas la saison idéale) aujourd'hui protégée.

Nous avons donc pris le bus de Paksé jusqu'au débarcadère où nous avons pris une pirogue qui nous a menés jusqu'à l'île de Don Khône où nous avons séjourné.

Un tour de pirogue ? 

Nous avons pu voir un pont qui servait jadis à une ligne de chemin de fer construite par les français, ainsi que sa vieille locomotive. Ce pont permet de relier Don Khône à Don Det, son île voisine.

L'endroit est paisible et les paysages très beaux.

De Don Khône à Don Det 

Voilà, notre voyage au Laos s'achève. Demain matin nous prenons la direction du Cambodge pour de nouvelles aventures !!