Point histoire :
Les premiers habitants de la Nouvelle-Zélande auraient été les ancêtres polynésiens des Maoris arrivés au XIIIème siècle.
L'île ne compte pas de mammifères terrestres, hormis quelques chauve-souris, c'est pour cela qu'elle est surnommée l'île aux oiseaux. Elle en compte énormément d'espèces différentes et pour beaucoup endémiques.
Mais alors que mangeaient les premiers habitants de la Nouvelle-Zélande ? Il existait beaucoup d'oiseaux coureurs dont le plus imposant faisait deux fois la taille d'une autruche et pesait jusqu'à 240kg, un sacré morceau de viande !
Ce régime très protéiné aurait contribué à la croissance de la population.
Vers 1400, la raréfaction du gibier contraignit les chasseurs maoris à se rabattre sur des espèces plus petites (rongeurs et oiseaux forestiers) et privilégier la culture et la pêche plutôt que la chasse. Les conditions de subsistance plus difficiles rendirent nécessaire la création d'organisations communautaires complexes, d'où l'émergence des tribus.
Le premier contact entre Maoris et explorateurs européens remonte à 1642. Alors que le navigateur Abel Tasman vient revendiquer l'île de Tasmanie (île au sud de l'Australie, cf blog "Notre rêve australien"), des vents violents poussent ses deux navires à l'est.
Lorsque l'équipage jette l'ancre dans la baie, les Maoris arrivent alors en pirogue pour lancer leur traditionnel défi préalable à l'ouverture de pour parler. Ne comprenant pas cette approche, les Hollandais sonnent leurs trompettes, les défiant à leur tour. Les Maoris attaquent alors le canot qui a été envoyé et tuent quatre membres de l'équipage. Tasman repart donc sans même avoir mis pied à terre. Les européens ne reviendront que 127 ans plus tard.
C'est donc en 1769 qu'un nouveau contact entre Maoris et européens apparaît. Il est marqué par l'arrivée des explorateurs anglais et français, James Cook et Jean-François de Surville.
Les premières expéditions françaises se passent assez mal, entre incompréhension et violence, avant de devenir plus fructueuses.
En 1790, le pays reçoit la visite moins officielle de baleiniers au nord et de chasseurs de phoques au sud. Dans les années 1820, le commerce du lin et du bois entraîne la création de communautés où se mêlent occidentaux et autochtones.
Jusqu'en 1840, un certain nombre de heurts sanglants se produisent entre occidentaux et maoris, mais ils restent limités en regard de la fréquence des visites. Les occidentaux ont en effet besoin de la protection, de l'approvisionnement et de main d'oeuvre des maoris, auxquels ils fournissent en échange des objets importés, notamment les armes à feu. Les mariages interethniques contribuent aussi à tisser des relations pacifiques entre baleiniers, missionnaires et maoris.
Mais les guerres et les maladies importées par les européens font beaucoup de ravages. La population maori initialement estimée à 110 000 en 1769, ne compte plus que 70 000 individus en 1840. Mais si le roseau maoris plie au contact des européens, il est loin de se rompre.
A la même époque, certaines tribus reconnaissent que les "Pakehas" (colons européens), leur ont apporté prestige et bénéfices, et qu'accepter une autorité britannique symbolique leur permettrait de se protéger des puissances étrangères. Ainsi en 1833, James Busby est désigné comme résident britannique néo-zélandais, une fonction sans réel pouvoir. Il choisit le premier drapeau officiel du pays et établit la déclaration d'indépendance de la Nouvelle-Zélande, mais reste impuissant face à une colonisation galopante.
Le 6 février 1840, la Nouvelle-Zélande devient une colonie britannique. La version anglaise garantit aux Maoris les même privilèges que tout citoyen britannique en échange des pleins pouvoirs accordés au gouvernement, tandis que la version maori garantit aux Maoris le maintien de la pleine possession de leur territoire, ce qui implique le droit de gouverner localement.
La résistance des Maoris au pouvoir britannique est l'une des plus farouches jamais menées contre l’expansionnisme européen. Le premier affrontement a lieu en 1843. Puis en 1845, un conflit plus sérieux éclate dans Bay of Islands lorsque le chef maori Hone Heke pille une colonie britannique. Le gouverneur Grey tient en échec les quelques maoris de l'île du sud, mais les combats des années 1840 confirment que l'île du nord reste un bastion maori largement indépendant.
Les nationalistes maoris souhaitent se mettre sur un pied d'égalité avec les colons européens. contre toute attente, les maoris remportent plusieurs victoires.
De 1850 à 1880, malgré les conflits avec les maoris, l'économie des Pakehas est florissante. On voit apparaître une ruée ver l'or sur l'île du sud. La population est principalement jeune et masculine, ce qui préoccupe le gouvernement britannique qui incite les femmes à aller s'installer en Nouvelle-Zélande.
L'an 1886 marque un tournant : la majorité des néo-zélandais non maoris sont nés ici. Beaucoup d'entre eux voient toujours la Grande-Bretagne comme leur lointaine patrie, mais une nouvelle identité prend forme.
En 1879, la récession avec la baisse du prix de la laine frappe le pays. Le chômage pousse une partie de la population active à rejoindre l'Australie. C'est en 1882 que la Nouvelle-Zélande parvient à exporter un chargement de viande congelée, ce qui ouvre une nouvelle industrie. On s'empresse alors de défricher les forêts pour créer plus de pâturages.
En 1893, la Nouvelle-Zélande est le premier pays au monde à accorder le droit de vote aux femmes.
Le pays appuie la Grande-Bretagne dans ses guerres, notamment durant la Première Guerre mondiale. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Nouvelle-Zélande déclare officiellement la guerre à l'Allemagne et environ 140 000 néo-zélandais combattent en Europe et au Moyen-Orient, tandis qu'au pays les femmes endossent de plus en plus le statut de travailleurs.
La Nouvelle-Zélande devient un pays de richesse, d'égalitarisme et d'harmonie sociale. Les femmes accèdent à des postes hauts placés et à la sphère politique.
A partir des années 1930, les Maoris connaissent une explosion démographique et une urbanisation massive. Leur espérance de vie s'allonge, leur taux de natalité est élevé et ils rejoignent les villes pour occuper des fonctions autrefois réservées aux militaires pakehas.
En 1986, presque 80% des maoris étaient citadins. Ce stupéfiant retournement de situation donne naissance à un mouvement visant à renforcer la fierté liée à l'identité de ce peuple, banni depuis longtemps des zones urbaines.
A partir des années 1990, l'adoption de critères d'immigration basés sur un système à point dessine une mosaïque de plus en plus multiculturelle en Nouvelle-Zélande. Le nombre d'immigrants britanniques a chuté, mais celui des nouveaux arrivants augmente, surtout depuis l'Asie, mais également depuis l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et divers pays européens.
En 2017, le pays présente un nouveau visage. Dirigé par Jacinda Ardern, un gouvernement de coalition a été formé par le Parti travailliste et le parti NZ First, avec des soutiens du Parti écologiste.
Point géologie :
La Nouvelle-Zélande se trouvant entre deux grandes plaques tectoniques, elle est le théâtre des forces phénoménales de la nature.
C'est un pays jeune, il n'existe sous sa forme actuelle que depuis moins de 10 000 ans.
Le passé géologique tumultueux de l'archipel y est visible partout :
• Les Alpes du Sud, qui forment l'épine dorsale montagneuse de l'île du Sud ont été produites par la collision des deux plaques, se déplaçant de 20km en plus de 3 millions d'années (vitesse éclair en géologie), ce massif est considéré comme l'un de ceux qui s'élèvent le plus rapidement au monde.
• Les volcans ont façonné les plus impressionnants paysages de l'île du Nord. Auckland est bâtie sur un isthme émaillé de 48 cônes volcaniques. Mais les volcans se concentrent surtout dans le centre de l'île où l'on trouve le volcan le plus actif du pays.
• La zone volcanique de Taupo, quand à elle, fait partie de la ceinture de feu du Pacifique et a été le théâtre de gigantesques éruptions, lesquelles ont laissé une empreinte autant physique que culturelle. La dernière éruption de ce volcan a créé le lac Taupo, il y a 1 800 ans, et a été l'une des plus violentes éruptions répertoriées sur la planète au cours des cinq derniers millénaires.
• Les tremblements de terre : la Nouvelle-Zélande est surnommée "the Shaky Isles" (les îles tremblantes), et ce n'est pas pour rien ! L'activité sismique y est très fréquente. Si la plupart des séismes ne font qu’entrechoquer la vaisselle, certains ont dévasté des villes.