Après un petit vol de 6h, nous voilà arrivés à Manille à minuit.
Point histoire :
Après la dernière ère glaciaire, le niveau de la mer s'élève d'environ 35 mètres, submergeant l’isthme reliant les Philippines au continent, et en donnant naissance aux mers peu profondes situées au nord de Bornéo.
Les flux de populations ne deviennent possibles que grâce à l'utilisation de pirogues. Il y a 5000 ans, des habitants du littoral de la Chine du sud commencent à traverser le détroit pour s'installer à Taiwan. Vers 2000 avant J.C, des migrations ont lieu de Taiwan vers les Philippines.
Fernand de Magellan, explorateur portugais voyageant pour le compte de l'Espagne, est le premier européen à arriver aux Philippines, le 16 mars 1521. L'archipel entre dans l'empire espagnol à partir de 1565 avec la conquête officielle par Miguel Lopez de Legazpi qui fonde Manille en 1571. La conquête est longue, la communauté espagnole reste réduite et réside principalement à Manille.
Manille et son port, Cavite, deviennent rapidement un centre d'échanges commerciaux entre l'Asie et l'Amérique espagnole.
À la fin du XIXe siècle s'est développé un mouvement de libération, dont l'un des personnages clé fut le poète et écrivain José Rizal. Chirurgien ophtalmologue formé en Europe (Espagne, France et Allemagne), il nourrit son projet révolutionnaire d'une conception inspirée par ses lectures de Don Quichotte. Surnommé le Don Quichotte des Philippines, il est exécuté par les autorités espagnoles en 1896. Il devient aussitôt un martyr national, ce qui renforce la résistance au régime colonial.
Les États-Unis encouragent le mouvement d'indépendance et se décident à intervenir militairement aux Philippines. Le 10 décembre 1898, le traité de Paris met fin au conflit. L'Espagne cependant n'accorde pas l'indépendance aux Philippines mais les vend aux États-Unis pour 20 millions de dollars.
La colonisation dès lors se poursuit sous le joug d'un nouveau maître. C'est pourquoi, dès le 4 février 1899, une nouvelle guerre oppose les indépendantistes philippins aux États-Unis. Plus d'un million et demi de Philippins (soit 15% de la population) perdent la vie dans cette guerre où les Américains commettent de nombreux massacres. L'élite hispanisée, dont font partie les leaders indépendantistes, est décimée.
Commence alors une période intensive de déshispanisation au profit d'une anglicisation de la culture.
En 1935, les États-Unis accordent au Commonwealth des Philippines un statut de semi-autonomie destiné à accompagner le pays vers son indépendance. À partir de cette date, un président élu les représente au niveau international. Le premier est Manuel Quezón, qui a donné son nom à l'une des villes de l'agglomération de Manille, actuellement la plus grande ville du pays.
En 1942, lors de la Seconde Guerre mondiale, le pays passe sous occupation japonaise, les mouvements de résistance sont très actifs et la répression japonaise féroce. Les forces d'occupation commettent de nombreuses atrocités dont la marche de la mort de Bataan (environ 20 000 morts) et le massacre de Manille en février 1945, où plus de 100 000 civils trouvent la mort. Le général Douglas MacArthur, qui ne réussit pas à repousser l'invasion initiale et doit fuir en Australie en abandonnant ses hommes, prend sa revanche en 1944-1945 et libère l'archipel. Le pays obtient son indépendance le 4 juillet 1946.
Le sud du pays, en particulier l'île de Mindanao, connaît une crise politique due à des mouvements séparatistes musulmans s'opposant depuis les années 1970 au pouvoir de Manille, très proche de l'Église catholique.
Nous ne pensions pas trouver une telle agitation à une heure aussi tardive, mais cette ville donne l'impression de ne jamais dormir. Nous retrouvons une ville comme nous avons pu en voir lors de nos séjours précédents en Asie, animée, bruyante, et avec une conduite... typique.
Le lendemain, nous partons découvrir la ville. Le choc thermique est rude après l'air frais du Japon, nous nous retrouvons dans la chaleur étouffante tropicale. La ville est encore plus agitée que la nuit et il y a des bouchons partout.
Nous nous rendons d'abord à la basilique-cathédrale de l'Immaculée-Conception de Manille. Elle a été détruite 7 fois depuis sa première fondation en 1571. L'édifice actuel date de 1958 (après bombardement durant la libération des philippines durant la seconde guerre mondiale).
Cathédrale de Manille Nous allons ensuite au Fort Santiago qui est une citadelle construite à l'origine par le conquérant espagnol, Miguel López de Legazpi pour la nouvelle ville de Manille, aux îles Philippines, rattachées à l'empire colonial espagnol. Le 13 août 1898, le drapeau américain a été élevé sur le fort Santiago, signalant le début de l'occupation américaine des Philippines. Le fort a servi de quartier général à l'armée américaine, qui y a effectué certaines modifications.
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le fort Santiago a été capturé par l'armée impériale japonaise, qui a utilisé ses prisons et ses cachots, y compris les réserves et la poudrière, pour enfermer des centaines de prisonniers, qui ont été tués près de la fin de la guerre. Le fort a été gravement endommagé par les obus de mortier américains et philippins pendant la bataille de Manille en février 1945.
Fort Santiago Puis nous faisons un petit arrêt à l'église Saint Augustin qui est la troisième église construite à Manille, en 1586, par les moines augustins, elle est l'une de quatre églises philippines datant de la période coloniale espagnole classées en 1993 au patrimoine mondial par l'UNESCO.
Eglise Saint-Augustin Le soleil nous a un peu lâchés sur les Philippines, espérons qu'il revienne vite !
Manille