Un van vient nous chercher à notre hôtel pour nous amener à la gare routière de Battambang. Nous avons une journée entière de trajet devant nous (10h environ) pour passer la frontière Cambodge/Thaïlande et atteindre Bangkok, notre destination finale.
Le bus n’est pas encore parti mais il a déjà plus d’une heure de retard, ça commence mal. L’équipe de la gare routière n’arrive pas non plus à joindre le chauffeur de bus et ne sait pas où il est. Patience, on a tout le temps du monde…
Le bus arrive enfin et grosse déception : encore un bus VIP qui en a vu d’autres et a sûrement été VIP mais dans un autre siècle. Le bus est vieux, sale, ne sent pas bon et la climatisation ne fonctionne pas vraiment, il ne donne pas du tout envie de monter dedans. Nous prenons notre mal en patience et nous installons : au moins, il n’y pas encore trop de passagers et il y a de la place pour s’étaler. Après quelques heures de voyage, nous nous arrêtons pour passer la frontière.
Les passages de frontières terrestres sont toujours des moments intéressants (stressants / fatigants / plein de rebondissements – barrer la mention inutile). Nous sommes dans une ville de province (dont nous ne connaissons pas le nom), il y a du monde partout : les tuk-tuk, bus de tourisme, voitures, scooters, petits marchands ambulants se bousculent sur la chaussée. Nous naviguons tant bien que mal avec nos gros sacs dans ce chaos urbain, en essayant de ne pas perdre de vue l’employé du bus qui nous montre le chemin. Nous rejoignons une file d’attente, composée essentiellement de touristes asiatiques et attendons notre tour. Ce passage de frontière est plutôt simple (et bon marché car pas de visa à payer) comparé au dernier que nous avons passé entre le Laos et le Cambodge.
On nous indique ensuite que nous devons rejoindre un autre bureau quelques centaines de mètres plus loin. L’employé du bus a disparu, nous trouvons le bureau en question non sans mal. Nouvelles formalités administratives et nous repartons à la recherche de notre employé de bus qui a disparu de la circulation. Un type nous fait un signe de la main deux rues plus loin, nous ne l’avons jamais vu et ne savons pas pourquoi il veut nous parler : il nous demande de le suivre pour rejoindre notre bus. Je lui demande quand même s’il a une carte ou quelque chose prouvant qu’il travaille pour la compagnie de bus avec laquelle nous voyageons. Je me fais disputer par les enfants qui me disent que je suis trop méfiante et qu’on doit le suivre. En fait, ils ont déjà tout compris à l’Asie : on fait confiance ou on ne fait rien. Le type en question nous indique d’ailleurs le bon chemin (comment il nous a repéré dans la foule, nous ne le saurons jamais) et nous retrouvons l’employé du bus qui va nous suivre sur les quatre dernières heures de notre trajet.
La seconde partie du voyage se fera en van avec beaucoup trop de monde et de valises pour la capacité de ce petit véhicule : nous ne pouvons plus bouger un orteil, il fait trop chaud et la nuit tombe déjà. Le conducteur nous laisse dans la pénombre puis le noir complet pendant tout le voyage. Autant vous dire qu’on avait super hâte d’arriver à destination. Nous nous arrêtons 10mn pour acheter de quoi grignoter pour le diner et nous repartons.
Nous arrivons enfin à Bangkok vers 22h, épuisés par un voyage trop long et très inconfortable. Nous trouvons un taxi pour rejoindre notre hôtel : nous avons réservé un hôtel 4 étoiles, bien meilleur que les hôtels que nous prenons d’habitude, grâce à une super promo de dernière minute sur Booking.com. Nous ne sommes pas déçus par l’hôtel et notre chambre qui sont tous deux jolis et très confortables, nous en avons bien besoin.
Nous devions initialement passer par Bangkok pour prendre un avion mais nous aimons beaucoup cette ville et avons prolongé le séjour de quelques jours pour en profiter. Comme c’est la 4è fois que nous venons ici (dont une fois déjà avec les enfants), nous ne souhaitons pas nous attarder de nouveau sur les attractions touristiques et les temples que nous connaissons déjà, mais prendre notre temps et découvrir cette ville autrement. Par ailleurs, Fred a un rendez-vous important chez le dentiste, j’y reviendrai plus tard.
Nous passons notre première journée thaïlandaise à faire du shopping, y compris chez Decathlon. Il y a 5 magasins Decathlon à Bangkok, identiques à ceux que nous avons en France, avec même parfois des vendeurs français ! Nous faisons le plein pour les activités de plage à venir. Nous allons également voir le quartier des couturiers et nous balader dans la ville.
Le soir, nous retrouvons avec grand plaisir des amis de Paris : Clem, Nouvat et leurs enfants Camille et Alexis, également en Thaïlande pour les vacances scolaires. Nous nous retrouvons à Kao San Road, la rue animée de Bangkok. Je ne sais pas si nous avons vraiment vieilli ou si l’endroit a énormément changé depuis notre dernière visite il y a 4 ans, mais nous n’avons pas eu le même plaisir à aller dans cette rue, beaucoup trop bondée, bruyante et touristique, c’est juste insupportable...
Nous trouvons un restaurant un peu à l’écart du bruit et passons une très bonne soirée, ravis de nous voir dans un environnement différent de d’habitude.
Le lendemain, nous quittons la chaleur de Bangkok pour l’île de Bang Kachao. Nous prenons un taxi pour rejoindre l’embarcadère d’où un bateau nous emmènera sur l’île. Nous louons des vélos pour trois fois rien, juste avant d’embarquer, et pour une fois, Milan trouve un VTT à sa taille et en bon état, il est ravi.
Ilena montera sur le porte-bagages de Fred et j’ai un beau vélo hollandais. Le loueur met les vélos sur une grande pirogue et en moins de 10mn de bateau, nous sommes déjà arrivés sur l’autre rive.
Bang Kachao est également appelée le poumon vert de Bangkok : c’est un havre de paix et de verdure qui contraste avec la jungle urbaine de Bangkok. Ici, il y a très peu de voitures et de scooters et l’environnement est en effet très vert. Il fait très chaud même si on respire beaucoup mieux qu’à Bangkok (qui souffre également d’un gros nuage de pollution depuis quelques mois).
Nous pédalons avec entrain, en suivant une boucle autour de l’île. Nous passons essentiellement des échoppes, restaurants, épiceries et petits commerces. Des bananiers, palmiers et autres arbres fruitiers jalonnent notre parcours.
Nous sortons de la route principale pour nous perdre volontairement dans un dédale de pistes étroites et ombragées qui passent au-dessus de la rivière. Au détour d’un pont, Fred nous montre un varang énorme (un beau mélange entre un lézard géant et un crocodile). L’animal patauge dans l’eau et la boue, en se déplaçant lentement, les enfants sont hypnotisés et partent à la chasse aux varangs. Nous en trouvons plusieurs, plus ou moins imposants et tout aussi fascinants pour Milan et Ilena (bon, pas beaucoup de photos potables à vous montrer !).
Nous apercevons aussi des oiseaux colorés et en entendons des dizaines d’autres qui chantent, cachés dans la forêt luxuriante de l’île. Nous reprenons la route et trouvons un restaurant ouvert qui sert des plats thaïlandais typiques, pour un déjeuner plus que tardif. Les propriétaires ne parlent pas un mot d’anglais mais sont aux petits soins avec nous (nous sommes les seuls clients !) et essaient de communiquer malgré la barrière de la langue.
La balade est déjà terminée, une bien belle journée au vert à Bangkok.
Direction la piscine, au 10ème étage de l’hôtel pour nous rafraîchir !
Comme je vous disais plus haut, nous sommes également à Bangkok pour que Fred puisse aller voir un dentiste car il a un souci avec une dent depuis le début du voyage. Bangkok est réputé pour son tourisme médical et a une offre de médecins réputés, très large. Le cabinet est très moderne et situé dans le quartier d’affaires de la ville. Nous sommes accueillis chaleureusement et Fred est pris en charge très rapidement. Ici, pas d’attente interminable parce que le médecin a accepté plus de rendez-vous qu’il ne pouvait en prendre. Les enfants restent seuls dans le vaste hall d’accueil, avec des problèmes de maths pour Milan et des soustractions pour Ilena, ça les occupe un moment.
Le médecin est épaulé par deux infirmières. Fred passe une radio et la dentiste passe un temps considérable à lui expliquer ce qui ne va pas et la solution envisagée (au final, pas de traitement car nous restons trop peu de temps à Bangkok, Fred repart quand même avec des médicaments qui le feront patienter jusqu’au retour en France). Le service est nettement plus qualitatif que ce que nous connaissons en France.
Nous retournons déjeuner dans le centre et nous balader, Fred en profite pour se faire couper les cheveux (après deux mois sans coiffeur, c’était plus que nécessaire !) et il rentre avec les enfants à l’hôtel profiter de la piscine pendant que je reste seule pour un peu de shopping. Je savoure cette solitude tellement rare depuis plusieurs mois.
Nous allons diner près de notre hôtel sur un marché de nuit.
Nous en profitons pour faire un arrêt chez le coiffeur pour Milan également (le coiffeur de Fred ayant refusé de couper les cheveux à un enfant). La coiffeuse, peu habituée à couper les cheveux des enfants, est hilare et n’arrête pas de prendre des photos d’elle avec Milan. Elle est aux petits soins avec Milan qui s’amuse également de la situation.
Le lendemain, balade sur les khlongs. Les khlongs sont ces canaux qui traversent Bangkok de part et d’autre et permettent de se déplacer en évitant les embouteillages. La balade est particulièrement sympathique, les enfants se mettent à l’avant du bateau pour profiter au maximum de l’expérience. Ils découvrent avec joie plusieurs varangs qui se promènent dans l’eau ou sur les rives.
Nous longeons de nombreuses habitations, plutôt vétustes, avec du linge qui sèche à toutes les fenêtres. Et des varangs qui se promènent tranquillement sur la rive ou pataugent dans l'eau !
Nous nous arrêtons près de Kao San Road pour déjeuner et nous promener avant de reprendre le bateau dans l’autre sens et rejoindre notre hôtel pour aller nous baigner. La chaleur est étouffante et il est plus que nécessaire de nous rafraîchir.
Bangkok, c’est fini, une étape facile sans fait marquant mais sympathique tout de même. Nous attendons avec impatience la prochaine étape : un mois aux Philippines et la découverte d’un pays et d’une culture totalement inconnus pour nous !
A très vite pour la suite de nos aventures…