Nous sommes bien fatigués après nos 3 jours dans le sud Lipez. Mais également impatients de retrouver les ‘4 passeports et 4 sacs à dos’ ! Et oui, nous avons enfin réussi à nous donner rendez-vous pour quelques jours en Bolivie. Fannie m’a indiqué où les retrouver à Uyuni mais personne n’est là… Nous avons beau chercher, nous ne trouvons pas nos 4 bretons… Et aucun de nous n’a de wifi accessible pour communiquer… On sent la grosse galère et la déception pointer à l’horizon…
Et puis, j’ai un éclair de lucidité en relisant le message de Fannie… C’est moi qui me suis trompée car nous les cherchons dans la rue Arce au lieu de la plaza Arce… Quelle idée d’appeler une rue et une place de la même manière… Fred fonce sur la place et Fannie, Vincent et leurs enfants, Jeanne et Arthur sont bien là, tranquillement attablés à une terrasse. Ils nous rejoignent près de l’arrêt de bus et les retrouvailles sont joyeuses et chaleureuses. Nous nous sautons littéralement dans les bras comme si nous ne nous étions pas vus depuis des années, quel plaisir de se retrouver enfin !
Nous achetons vite un billet de bus pour Potosi. Milan et Arthur sont ravis de se retrouver et font le trajet de 3 heures assis ensemble. Jeanne, adorable, a téléchargé un film qui convient à l’âge d’Ilena et elles passent le trajet toutes les deux. Ilena est en admiration devant Jeanne : une ‘grande’ de 13 ans qui est ‘trop sympa’ et ‘trop belle’ et qui veut bien discuter avec elle, ‘trop chouette’ ! Fred est à côté de Vincent et moi de Fannie, nous papotons pendant 3 heures durant, on a tellement de choses à se raconter.
Nous arrivons à Potosi de nuit et galérons un peu pour trouver des taxis pour rejoindre l’hôtel (fort heureusement réservé en amont par Fannie et Vincent). Nous allons diner dans un petit restau et trinquons à nos retrouvailles autour d’un bon pisco sour.
Nous ne passerons qu’une seule nuit à Potosi (réputé pour ses mines d’argent) car nous voulons surtout rejoindre Sucre, notre prochaine étape. Fred et moi connaissons déjà Potosi et le reste de l’équipe n’est pas trop motivé pour y passer plus de temps. Potosi est une jolie ville, très vivante. Il y a beaucoup de monde dans les rues, surtout des boliviens.
Nous sommes intrigués par ces gens aussi qui, assis par terre, semblent vendre des billets de banque… Ce ne sont pas des billets de Monopoly mais bien de vrais billets. Nous apprendrons plus tard que ce sont des vénézuéliens qui ‘échangent’ un bolivar qui ne vaut absolument plus rien contre un ‘don’ en bolivianos pour les aider à survivre… Situation vraiment dramatique.
Nous prenons un bus à l’heure du déjeuner pour 3 heures de route vers Sucre.
Nous arrivons sous un soleil radieux. Fred et moi connaissons déjà Sucre et en avions un souvenir très positif : une ville aux murs blanchis à la chaux, pleine de lumière, de vie et de dynamisme. Sucre est sûrement la plus belle ville de Bolivie et est la capitale constitutionnelle du pays (La Paz étant la capitale administrative). Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1991 et culmine à quelques 2 800 mètres d’altitude.
Nous avons de la chance, il reste 2 chambres dans l’hôtel où Fannie et Vincent ont déjà réservé : un endroit simple mais confortable, avec un grand jardin et une cuisine extérieure pour ceux qui souhaitent cuisiner. Le personnel bolivien est très accueillant.
Fannie et Vincent doivent rejoindre une autre famille en tour du monde, rencontrée pendant leur voyage, pour le diner et nous proposent de les accompagner. Au menu, tartiflette au restaurant ‘Le p’tit parisien’ ! Nous retrouvons Sabrina, Romain et leurs 3 enfants dans ce petit restaurant du centre-ville tenu par un français établi depuis 19 ans en Bolivie et qui sert tartiflettes, raclettes et autres douceurs fromagères bien de chez nous ! Bon, ce n’est pas la tartiflette du siècle mais ça fait quand même du bien de manger du fromage ! Les enfants sont aux anges : chacun a son binôme (voire trinôme pour les garçons), tout le monde est ravi.
Nous enchaînons le lendemain par une journée ‘familles en voyage’ avec les deux mêmes familles, ça fait du monde et une belle brochette d’enfants ! Direction le marché Campesino de Sucre, un marché pas du tout touristique, visité quasi exclusivement par des locaux. On est dans le bain rapidement ! Il y a de tout et pour tous les goûts : des fournitures scolaires, des vêtements (d’une autre époque...), des jouets et des bijoux de pacotille, de l’électronique bon marché, de la nourriture…
Nous tentons un déjeuner au marché couvert mais non… nous ne sommes pas motivés par les plats et surtout l’état des assiettes et allons plutôt acheter de quoi faire un picnic improvisé que nous dégusterons au parc Simon Bolivar. C’est dimanche et il y a des tonnes d’activités pour les enfants qui s’éclatent une bonne partie de l’après- midi. Il y a même une (pâle) réplique en miniature de notre chère Tour Eiffel, réalisée par Gustave Eiffel en personne. Il fait beau, chaud, nous sommes bien et nous désaltérons avec de délicieux jus d’orange fraîchement pressés, pour quelques bolivianos.
Nous avons rendez-vous le soir avec Aurélie et Paul (pour ceux qui n’ont pas lu l’article précédent : nos compagnons de 4X4 du sud Lipez). Milan et Ilena ne sont pas ravis de laisser leurs nouveaux copains pour la soirée… Romain et Vincent proposent qu’ils restent avec eux pour la soirée au restaurant : première soirée sans enfants depuis le départ, ça fait un bien fou ! Merci les copains ! Nous passons une chouette soirée avec Paul et Aurélie à papoter en mangeant des tapas et en buvant des cocktails.
Nous n’avons pas prévu grand-chose à Sucre : se reposer, profiter, avancer sur l’école et le blog… Pas de stress ni de pression inutile… Nous sommes fatigués après le sud Lipez et profitons de longs petits déjeuners au soleil avec Fannie, Vincent et les enfants. Chacun fait ensuite sa vie le reste de la journée (parfois ensemble, parfois pas) et on se retrouve (ou pas) pour le diner. Un bon équilibre.
Nous déjeunons quasiment tous les jours dans un petit restaurant végétarien dans les hauteurs avec une vue magnifique sur la ville. Une jolie pause.
Pour cette seconde journée, nous avons prévu une balade à cheval. Il y a très peu d’offres d’équitation dans la ville et nous ne pouvons pas tous en faire, faute de montures suffisantes. Seul Arthur viendra avec nous. Nous ne savons pas à quoi nous attendre et débarquons dans un centre équestre qui ne paie pas de mine. Les chevaux sont plutôt dociles, tant mieux car aucun de nous n’est super à l’aise.
Ilena et Milan ne sont jamais montés sur un cheval car ils ont surtout fait du poney jusqu’à présent. Ilena parait toute petite sur cette grande monture mais elle est aux anges (‘c’est le plus beau jour de ma vie maman !’) et elle se débrouille super bien. Les enfants sont plutôt à l’aise, nous, un peu moins, mais on se débrouille comme on peut.
Nous sommes partis pour une balade de 2 heures dans la campagne autour de Sucre… La balade durera finalement plus de 3h30 ! Nous passons par des chemins très escarpés (Arthur me fait remarquer que la patte de mon cheval glisse régulièrement dans le ravin, oups… Merci Arthur, j’aurais préféré ne pas le savoir :o)) et nous ne sommes pas toujours rassurés mais les chevaux ont l’air de savoir ce qu’ils font. Même si celui de Fred tombe en montant une côte un peu raide et glissante, Fred avec… Plus de peur que de mal heureusement.
Les paysages sont très jolis et le guide très sympa. Nous rentrons ravis de la balade mais épuisés par le manque d’entrainement. Ilena n’attend que de recommencer !
Nous passons l’après-midi à l’hôtel à nous reposer et profiter du soleil bolivien. C’est aussi l’occasion d’une petite séance de devoirs : Arthur et Milan étant en CM2 tous les deux, on mutualise les efforts avec une session commune.
Il fait vite très froid le soir et les températures chutent de manière significative : il nous faut alors ressortir polaires, chaussures fermées et vêtements chauds.
Après nous être emmitouflés, nous allons tous les 8 diner à la taverne de l’Alliance Française de Sucre, un souvenir culinaire fort de notre premier passage ici. Nous avions d’ailleurs vu la finale de la coupe du monde de foot 2006 à cet endroit (avec le célèbre coup de tête de Zizou !).
L’endroit est élégant et les plats plus raffinés que dans la moyenne des restaurants boliviens (beaucoup plus chers aussi évidemment). Nous nous régalons de viande bovine délicieuse, arrosée de sauce au roquefort, miam !
Nouvelle séance d’école le lendemain et visite de la ville, vraiment agréable, surtout depuis les hauteurs. Le ciel bleu bolivien et le blanc des maisons se marient à merveille, nous en prenons plein les yeux. Sucre est vraiment une ville charmante : un style colonial combiné à une étonnante modernité. Jeunes boliviens modernes côtoient des boliviennes en tenue traditionnelle le plus simplement du monde.
Nous nous promenons au marché central et faisons le le plein de couleurs et de vitamines, un endroit authentique où acheter fruits, légumes, jus de fruits et salades de fruits frais délicieux pour trois fois rien.
Nous dinons tous les quatre dans un chouette restaurant du centre (au sein de l’on-boutique hôtel, une adresse à recommander), très joliment décoré et délicieux. Nous passons une jolie soirée en famille, à nous régaler, jouer aux cartes et papoter. Ce repas a été financé par la cagnotte ‘amis’ de notre départ, merci à ceux qui ont participé !
Après ces bons restaurants et toute cette détente, il est temps de passer aux choses sérieuses et de faire un peu d’exercice… La femme de Christian (le propriétaire du restaurant ‘le p’tit parisien’ où nous avions diné le premier soir) est bolivienne et nous avait parlé du trek de Maragua. Anna est également guide et nous propose de nous y emmener. Nous acceptons et partons pour deux jours à travers la campagne.
Anna parle couramment le français et est un personnage haut en couleurs (dans tous les sens du terme comme vous pouvez le voir sur les photos), qui n’a pas sa langue dans sa poche.
Nous commençons par une petite marche pour prendre un bus qui nous emmène à l’extérieur de la ville pour prendre… une bétaillère… Pas de vaches à l’intérieur, juste nous 8, Anna et quelques boliviens, un peu étonnés de nous voir débarquer aussi nombreux. Le trajet est poussiéreux et long, assis à même le sol. On nous laisse sur le bord de la route près d’une église et c’est parti pour 20 km de marche !
Nous sommes maintenant à 3 600 mètres d’altitude et chaque effort demande le double d’énergie. Il fait très chaud également. Nous commençons par 5 kms sur la route du chemin des incas : de gros pavés plats en forme d’escalier qui n’en finissent pas de descendre. Les paysages sont grandioses et on ne se lasse pas. Arthur se tord le genou dès la première heure, aie, ça commence mal. Il aura du mal à marcher une bonne partie de la journée.
Le soleil est de plus en plus fort et nous ne faisons que monter, descendre, monter, descendre, c’est dur. Il est 15h, nous sommes épuisés de marcher depuis le matin, tout prend plus de temps qu’au niveau de la mer et Anna nous annonce qu’il reste encore 12 km avec un beau dénivelé alors que le soleil se couche vers 18 heures…
Les enfants marchent bien mais tout le monde commence à fatiguer. On ne lâche rien malgré la chaleur et la fatigue et on continue d’avancer même quand le soleil commence à se coucher et qu’on doit passer des chemins tellement étroits qu’on a peur de tomber dans le ravin.
Le soleil se couche et les seules lumières sont celles des étoiles (si nombreuses ici !) qui nous accompagnent. Bien sûr, on ne trouve pas les lampes frontales dans les sacs (sauf Vincent, plus organisé que nous) et nous nous éclairons tant bien que mal avec les lampes de nos téléphones portables.
Nous arrivons enfin dans un petit village, vers 19h30, tous plus épuisés les uns que les autres. C’est à ce moment qu’Anna nous annonce que nous ne sommes pas attendus par la famille bolivienne qui va nous recevoir. Personne ne vient nous ouvrir d’ailleurs quand nous frappons bruyamment à la porte.
On se demande bien ce qu’on est venus faire dans cette galère… Une bolivienne d’environ 70 ans, nous ouvre enfin la porte. La maison est minuscule et plus que rustique et nous débarquons à 9 pour la nuit et le diner… Anna n’est pas stressée car elle connait bien Séverine et son mari, nos hôtes pour la nuit. Il y a 3 petites pièces, une pour la cuisine, une pour dormir et une autre au-dessus pour Séverine et son mari. On a plus l’impression d’être dans un squat que dans une maison mais la gentillesse et l’hospitalité de nos hôtes compense l’endroit plus que vétuste. On se dit aussi qu’on a une chance folle de vivre dans une belle maison chauffée et confortable avec des sanitaires.
Ah oui, j’allais oublier… Il n’y pas de sanitaires… Ici, on se lave dans la rivière (gelée !) chaque dimanche, et on y lave son linge aussi pendant qu'on y est. Pour les toilettes, il faut sortir de la maison et aller faire ses petits besoins devant l’église du village, caché comme on peut derrière un arbuste. Gloups…
Ca ne fait pas du tout rire Ilena qui refuse d’aller faire pipi à la vue de tous (potentiellement, car nous n’avons rencontré personne) même si elle a très mal au ventre. Nous réussissons à la convaincre mais c’est très dur pour elle. Pour les autres, on y va en famille (quand je vous disais que le tour du monde nous rapproche, je ne pensais pas si bien dire).
Nous nous installons dans la pièce qui nous est réservée (15 m2 au maximum pour nous tous) et préparons les lits pour la nuit. Grand moment également… Il n’y a qu’un seul lit dans la chambre et nous sommes 8 (Anna dormira dans la cuisine). On nous donne des matelas de paille et de grosses couvertures poussiéreuses pour faire nos lits, des peaux de mouton pour le matelas des enfants… J’ose demander si on peut avoir des draps car, bien sûr, nous avons oublié les draps de couchage… On me regarde avec de grands yeux, comme si j’avais dit un gros mot. Fannie, Vincent et Fred sont morts de rire. A la guerre comme à la guerre…
Nous préparons le diner avec Anna, simple, pas vraiment savoureux mais roboratif, tout ce qu’il nous faut pour la longue marche du lendemain.
Nous rajoutons les sous-couches de ski sous nos vêtements car il fait très froid dans la maison et nous couchons habillés, poussiéreux et épuisés, avec nos bonnets sur la tête… Un vrai tableau… Vincent, Fannie, Fred et moi sommes couchés par terre vraiment très proches les uns des autres. Fannie et moi sommes prises d’une crise de fou rire incontrôlable devant le côté cocasse de la situation… Je pense que si nous avions été seulement à 4, j’en aurais plutôt pleuré mais à 8, tout est plus simple et surtout plus drôle dans de telles situations. Nous voulions de l’authentique, nous sommes servis !
La nuit est difficile car les matelas sont vraiment inconfortables, les couvertures trop lourdes nous écrasent et surtout il fait vraiment très froid.
Nous nous réveillons assommés de fatigue et de froid (seule Ilena dort paisiblement et a du mal à se réveiller) et prenons une boisson chaude pour nous réchauffer. Nous faisons la vaisselle de la veille à l’eau gelée du robinet du jardin (le seul disponible) et nous préparons pour repartir de bon matin après un bon petit déjeuner.
Il nous reste encore 15 km à parcourir, et nos jambes sont toujours endolories de la veille. Le soleil est déjà bien présent et nous découvrons des paysages très différents de la veille mais tout aussi jolis.
Nous nous arrêtons dans un village pour acheter de l’eau et surtout visiter une école. Nous sommes accueillis par l’instituteur et des élèves un peu étonnés de nous voir. Ils ne parlent pas espagnol mais seulement quechua, un dialecte de la région. Nous leur avons apporté des bonbons qu’ils acceptent avec plaisir même s’ils sont très timides. Ils ont aussi un regard triste qui nous fend le cœur, on sent bien qu’ils n’ont pas les mêmes conditions de vie que nos enfants.
Nous reprenons notre marche, on monte, on descend et on en a marre en fait… Anna qui voit bien que nous sommes tous épuisés arrête un camion-benne sur la route, nous montons dedans à la grande joie des enfants qui trouvent l’expérience insolite. Nous gagnons 5 km de marche, c’est toujours ça de pris. Nous nous arrêtons ensuite pour un savoureux picnic près de la rivière, afin de reprendre des forces pour la fin du trajet.
Nous arrivons enfin à la fin de ce périple et le défi suivant est de trouver une camionnette pour nous ramener à Sucre… Ce n’est pas chose aisée car toutes les camionnettes qui passent sont déjà pleines ou n’ont pas assez de place pour 9 personnes.
Après une bonne heure d’attente sous le soleil, nous montons enfin dans une camionnette, qui est vite bondée. Nous avons peu de place chacun, Ilena est sur mes genoux et nous avons du mal à bouger.
Nous avons hâte de prendre une douche et de donner nos vêtements poussiéreux à laver. Nous allons diner dans un petit restaurant du quartier tous les 8 et nous endormirons rapidement après ces deux journées sportives.
Le lendemain, journée de repos à l’hôtel pour tous, nous avons besoin de recharger les batteries. Fannie et moi allons faire le marché pour le diner que nous prendrons à l’hôtel. Comme elle y va tous les jours avec Vincent, tous les commerçants la connaissent déjà et ils nous offrent une tomate, un morceau de fromage ou une clémentine. Il y a peu de touristes qui font leurs courses ici et l’accueil est très chaleureux.
Nous allons passer la journée du lendemain au marché de Tarabuco. Fred et Ilena ne veulent pas venir et Milan et moi y allons avec Fannie, Vincent, Jeanne et Arthur. Nous trouvons le bon bus pour parcourir les 65 km depuis Sucre et découvrons Tarabuco et son célèbre marché.
Tarabuco est le centre de la culture Yampara, dont les habitants portent toujours fièrement les costumes traditionnels, notamment des ponchos colorés. Tous les dimanches, les familles Yampara quittent leurs communautés rurales pour venir vendre leurs produits à Tarabuco : nourriture, vêtements, textiles, souvenirs, bijoux, cigarettes vendues à l'unité, on trouve de tout ici.
Nous faisons quelques emplettes et rencontrons une autre famille en tour du monde avec qui nous décidons de déjeuner. Les garçons sont ravis de partager leur repas avec deux autres garçons de leur âge.
Nous rentrons à Sucre et allons diner tous ensemble au restaurant de l’on-boutique hotel, une soirée joyeuse et gourmande.
Notre semaine à Sucre en compagnie de nos nouveaux amis bretons s’achève déjà… Nous passons la dernière journée à trainer à l’hôtel, travailler sur le blog, les devoirs, laisser les enfants profiter encore un peu de leurs copains. Fannie, Vincent et leurs enfants prennent des cours d’espagnol le matin et nous les retrouvons pour un dernier déjeuner ensemble.
Nous nous quittons en ne sachant pas quand nous nous reverrons. En France, nous l'espérons ! A bientôt les copains !
Ilena est triste de quitter Jeanne et sa famille et est en larmes dans le taxi qui nous emmène à la gare routière où nous devons prendre un bus de nuit pour la Paz.
Nous retrouvons deux autres familles françaises à la gare : celle rencontrée à Tarabuco et une autre qu'on n'a jamais réussi à voir pendant le voyage. Tout le monde papote et échange des histoires de voyages et il est temps de s'installer pour la nuit dans le bus, qui est plutôt confortable. Il y fait néanmoins très chaud pendant les deux premières heures puis c'est un froid glacial qui s'installe pour la nuit, dur de dormir...
Nous arrivons à La Paz bien fatigués et prenons un taxi pour rejoindre notre hôtel, situé en plein centre. Nous avons cette fois une chambre familiale, plutôt grande. Après un bon petit déjeuner, nous partons découvrir la ville avec les enfants. Située 3 650 mètres d'altitude, La Paz est la plus haute capitale du monde. Nous avions aimé nous y promener il y a quelques années.
Nous n'avons pas prévu grand chose ici : nous promener, acheter quelques souvenirs, prendre notre temps dans une ville en perpétuelle animation.
Nous commençons par nous balader dans le centre-ville : c'est un chaos permanent avec des embouteillages partout, des vendeurs de tout et n'importe quoi à tous les coins de rue, des boliviennes en costume traditionnel et des cireurs de chaussures côtoyant de jeunes cadres dynamiques en vêtements modernes. Les rues montent, descendent et remontent de plus belle, on sent qu'on est en altitude.
Lors de notre dernière visite, le téléphérique de La Paz n'existait pas et nous avons hâte de le découvrir. Le réseau est plutôt développé et toutes ces petites cabines un peu partout en ville, dès qu'on lève la tête, ne sont pas sans nous rappeler celles de nos stations de ski. C'est le plus grand réseau de téléphérique du monde. Nous prenons la première ligne près de notre hôtel et nous laissons porter. Les enfants adorent l'expérience : un peu comme un grand manège !
La vue d'en haut est magnifique ! On a une vue plongeante sur les montagnes qui entourent la ville et les centaines de maisons qui jalonnent le parcours. Chose étonnante ici : les maisons sont rarement terminées (il manque souvent un étage). En effet, les boliviens ne paient pas d'impôt foncier tant que la maison n'est pas terminée.
Nous prenons plusieurs lignes et nous arrêtons à plusieurs reprises pour visiter d'autres quartiers. La journée passe vite, nous prenons notre temps pour déjeuner, faire des achats et flâner.
Notre seconde journée ne sera pas plus dynamique mais tout aussi agréable. Nous nous baladons dans le marché aux sorcières, un endroit emblématique de la Paz où l'on peut trouver toutes sortes d'objets rituels et ingrédients pour faire des offrandes ou lutter contre les mauvais esprits. Vous pouvez aussi y acheter des foetus de lama séché à enterrer sous votre maison pour garantir la bonne fortune et la protection de la Pachamama, la déesse de la Terre. Un autre monde...
Nous retrouvons Raphaël (rencontré dans le sud Lipez) pour le déjeuner et repartons à l'attaque du téléphérique pour découvrir de nouveaux quartiers.
Nous nous couchons tôt car nous devons nous lever au milieu de la nuit pour prendre un avion.
Dans le prochain épisode, nous changeons de pays et passons en Equateur. Je vous raconterai notre séjour aux Galapagos, des îles magiques où nous avons fait des rencontres inédites.
En attendant, prenez soin de vous...