Un mois aux Philippines d'île en île...
Du 28 février au 29 mars 2019
30 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Nous arrivons à Manille après 3 heures de vol depuis Bangkok. Les enfants sont productifs pendant le vol et font leurs exercices de maths sans rechigner.

L’aéroport de Manille est bondé. Notre première mission est de trouver des pesos philippins. La tâche n‘est pas aisée car 3 distributeurs sur 5 ne fonctionnent pas, c’est apparemment chose courante ici. Les files d’attente s’allongent et j’en essaie au moins 8 avant de pouvoir rassembler la somme désirée : il nous faut beaucoup d’espèces pour aller dans les îles car il y peu (ou pas) de distributeurs sur place et le paiement en espèces est le plus souvent demandé. Fred équipe son téléphone avec une carte SIM locale et nous cherchons un taxi.

Il est plus de 18h et nous devons braver les embouteillages du soir de Manille : deux heures de route pour faire 9kms ! Nous ne souhaitions pas loger dans le centre de Manille et avons préféré un hôtel proche de l’aéroport. Nous arrivons épuisés à notre appart-hôtel : l’endroit est grand, propre et calme. Nous avons un appartement avec deux chambres et un grand salon, dans la banlieue de Manille. Nous n’avons pas le courage de trouver un restaurant dans le quartier : les garçons partent en quête de pizzas que nous mangeons à l’appartement, en regardant un film en famille.

Les Philippines n’ont jamais été une destination qui nous faisait rêver, probablement par méconnaissance de l’endroit. Une collègue m’en a énormément parlé l’an passé et en nous renseignant, nous avons trouvé pas mal d’infos sur le pays, notamment au gré des rencontres avec d’autres voyageurs.

Avec ses 7 000 îles, pas simple de planifier un itinéraire dans ce pays aux mille facettes et trésors. A l’heure où je vous écris, nous sommes déjà aux Philippines depuis une dizaine de jours mais notre itinéraire n’est même pas encore finalisé. Nous le construirons au fur et à mesure de notre voyage.

Le sud des Philippines est malheureusement réputé pour ses terroristes jihadistes, ses pirates et trafiquants de drogue, ce qui limite un tout petit peu le terrain de jeu.

Ce qui nous a frappé tout de suite ici, c'est la différence de ce pays avec ses voisins d'Asie. Tout d'abord, les Philippines sont catholiques, une première depuis le début de notre périple asiatique. Le physique et le mode de vie des philippins nous rappellent plutôt l'Amérique du sud que l'Asie du sud-est : sans doute un héritage des années de colonisation espagnole. De nombreux noms de villes ou même des mots du vocabulaire courant (tous les chiffres par exemple) sont espagnols. Par ailleurs, l'influence de la présence américaine passée est bien présente : les philippins parlent un très bon anglais de manière générale (le tagalog ou filipino et l'anglais sont les deux langues officielles du pays qui en compte environ 90). Même les pubs dans la rue ou à la radio sont en anglais.

Nous avons vraiment hâte de rejoindre l’aéroport pour découvrir les îles philippines mais surtout pour retrouver nos amis français venus nous rejoindre pour les vacances scolaires.

Quelles retrouvailles joyeuses avec Cédric, Vanessa (marraine de Milan), Lola et Alice (filleule de Fred)… Ca fait tellement de bien de retrouver des proches… Même si nous vivons à 200% notre expérience au bout du monde, nos familles et amis nous manquent beaucoup.

Nous n’avons qu’une heure de vol pour rejoindre Dumaguete dans les Visayas. Les Visayas sont l’une des trois zones principales de l’archipel des Philippines, c’est là que nous passerons un mois.

Comme nous arrivons un peu tard, nous avons dû privatiser un bateau en amont pour rejoindre l’île d’Apo. L’aéroport de Dumaguete est minuscule et nous récupérons nos bagages rapidement.

Tant mieux, car nous avons peu de temps pour aller au port et attraper le bateau pour Apo qui ne peut plus quitter le port après 17h, pour des raisons de sécurité. Fred et Cédric négocient un van pour les deux familles : c’est une véritable course contre la montre. Le chauffeur fait de son mieux pour nous permettre d’arriver à l’heure et appelle même le port pour parler au batelier et lui demander de nous attendre. Nous arrivons juste à temps pour embarquer sur le bateau, ouf…

Nous nous équipons tous de gilets de sauvetage et c’est parti pour plus d’une heure de traversée. La vue est juste magnifique, avec des dégradés de bleus et de turquoise, nous avons hâte d’arriver. Nous sommes un peu secoués et arrosés par les vagues mais le voyage est plaisant et nous ne faisons que papoter. On a l’impression d’avoir quitté nos amis hier seulement…

L’île d’Apo est minuscule et s'étend sur 12 hectares seulement. 1 000 habitants vivent paisiblement ici, un peu au ralenti. Il n’y a que 3 hôtels et tout le monde semble se connaître. Pas de voitures ou de scooters, nous serons au calme. La plupart des touristes qui viennent visiter l’île ne restent que pour la journée et repartent le soir, moment où nous avons l’impression d’avoir Apo pour nous !

Notre hôtel (le Liberty Lodge & Dive) est situé juste sur la plage principale, avec une vue magnifique sur la mer. Les chambres sont basiques : un lit double et deux chauffeuses pour les enfants, pas d’eau chaude et de l’électricité de 18h à 22h30 seulement tous les jours (minuit le samedi soir). A Apo, tout fonctionne à l’énergie solaire et le wifi ne fonctionne pas vraiment, une belle opportunité de se déconnecter.

Liberty Lodge & Dive 

A peine arrivés, nous sautons dans nos maillots de bain et nos masques de snorkeling pour nous baigner dans la mer turquoise et chaude : des tortues géantes nous y attendent, quelle jolie surprise (les photos ci-dessous ont été prises avec notre gopro). Les habitants d’Apo sont très protecteurs de leur île et veillent énormément sur les fonds marins.

Tortue verte d'Apo 

Fred fait le tour de l’île pour trouver un restaurant et apprend qu’ici, il faut diner tôt ou jeûner ! Nous trouvons un petit restaurant familial face à la mer, une gargote qui ne paie pas de mine mais qui sert du poisson frais et du poulet avec du riz et des légumes délicieux. Premier apéro et premier repas tous ensemble après des mois sans se voir, on se sent vraiment bien, nous avons tellement de choses à nous raconter…

Trouver un petit dej le lendemain matin n’est pas si simple : nous nous installons dans un petit endroit qui n’a pas l’habitude d’accueillir autant de clients d’un seul coup. La dame a l’air perdue devant l’ampleur des commandes et nous demande même de choisir le prix d’un des plats qu’elle n’a pas au menu (rien de compliqué : des œufs au plat et du pain). L’ambiance est joyeuse et nous apprécions tout de suite l’humour et la gentillesse des philippins qui sont vraiment accueillants.

L’île est déjà bien animée dès le matin : de nombreux locaux reviennent dans le village avec de gros poissons achetés au port quelques minutes avant, les enfants jouent dans la rue, les commerçants ouvrent leurs échoppes et l’île s’éveille doucement. L’ambiance est paisible et apaisante, on se sent chez soi et vite à l’aise dans cette petite île.

Nous adorons cette vie insulaire et le rythme lent de l’endroit, on se sent bien ici. Les locaux nous saluent et nous sourient comme s’ils nous connaissaient.

Après plus de deux mois et demi à 4, il faut nous adapter à une vie à 8. Nous sommes habitués à partir en vacances ou en weekends avec nos amis et trouvons vite notre rythme. Cédric part faire une plongée-bouteilles pendant que nous lézardons sur la plage ou découvrons les fonds marins en snorkeling. Les enfants retrouvent également leurs habitudes ensemble et la matinée s’écoule paisiblement.

L’après-midi est de nouveau consacrée au snorkeling : les tortues géantes sont encore au rendez-vous dans une eau transparente, pour notre plus grand bonheur. Quelle magie de les voir évoluer insouciantes, au milieu des coraux et des petits poissons colorés, remonter à la surface pour prendre de l’air avant de replonger pour se nourrir sur les coraux… Nous sommes seuls avec les tortues, qui nous offrent un spectacle mémorable, un très beau moment pour petits et grands…

Nous allons ensuite explorer l’île à pied et rejoindre un point de vue réputé pour la beauté du paysage. Se balader à 8 n’est pas toujours simple : nous parvenons à perdre la moitié du groupe en quelques minutes (Cédric et moi nous attardons un peu trop longtemps pour prendre des photos et perdons le reste du groupe). Cédric, Alice, Ilena et moi ferons le chemin seuls pendant que Fred, Vanessa, Lola et Milan seront sur un chemin parallèle. Nous nous retrouverons à la fin de la balade, au point de vue, par le plus grand des hasards.

Le soir, nous retournons diner dans notre petit restaurant sur le bord de mer. Le samedi soir, c’est la fête sur l’île et un cinéma de plein air est improvisé dans le village : un dessin animé est projeté sur un drap blanc et les enfants du village se sont installés pour la séance. Milan, Ilena, Lola et Alice se joignent au groupe d’enfants locaux pour regarder Zootopia en anglais. Comme ils connaissent déjà le film par cœur, il n’ont pas trop de mal à suivre l’intrigue.

Pendant ce temps, nous en profitons pour prendre un apéritif entre adultes dans le restaurant sur la plage : Cédric et Vanessa nous ont fait une belle surprise en nous apportant une bouteille de champagne (que Cédric a pris le soin de faire refroidir à l’hôtel) que nous dégustons ensemble, un autre chouette moment et une jolie attention, merci les amis (vous nous connaissez bien ) !

Nous nous régalons de plats de crevettes fraîchement pêchées et papotons jusque tard. Les enfants sont sur la plage et s’amusent dans le noir, ils ne veulent plus rentrer dormir.

Le village organise également une soirée dansante sur le terrain de basket tous les samedis. La tentation de participer à cette vie locale est trop forte et nous rejoignons les locaux et les quelques touristes présents sur la piste de danse. Ilena, Alice et Lola s’en donnent à cœur joie (Milan est un peu plus réservé). La musique est un peu vieillotte, le son un peu mauvais et le DJ pas très bon (et un peu rabat-joie aussi) mais ça ne nous empêche pas de nous amuser. Une panne de générateur met fin aux festivités et nous rentrons nous coucher dans le noir car il n’y a vraiment plus d’électricité sur l’île.

Nos trois pin-up danseuses !

Après un bon petit déjeuner, nous nous préparons à quitter Apo pour rejoindre Siquijor.

Le voyage qui nous attend n’est pas de tout repos : une traversée en bateau très arrosée jusqu’à Dumaguete (non nous n’avons rien bu mais avons été aspergés par de grosses vagues tout le trajet !), un voyage en jeepney (sorte de taxi collectif) qu’il faut trouver et négocier et presque 2h de nouveau sur un ferry. Le voyage passe très vite en fait, entre conversations, siestes et lecture et après un périple de plus de 4h, nous arrivons à destination.

Voyage d'Apo à Siquijor 

Nous avons adoré l’île d’Apo encore préservée du tourisme de masse et offrant des fonds marins d’une grande beauté et un accueil des plus chaleureux.

Dans le prochain article, je vous raconterai notre séjour sur Siquijor, l’île aux sorcières. D’ici là, prenez soin de vous, on vous embrasse fort.

Bon plan voyageur : Hôtel Liberty Lodge & Dive - 1500 pesos (environ 25 euros) par nuit pour 4 personnes.

Nous vous recommandons de ne pas prendre la pension complète qui est chère et peu qualitative et de découvrir plutôt les petits restaurants de l'île.

Un beau programme !
2

Siquijor… Le paysage qui nous attend à l’arrivée du bateau est un camaïeu de bleus, turquoises et verts… Un jeepney de l’hôtel est déjà là pour nous amener au CoralCay Resort. L’humeur est au beau fixe et nous sommes tous heureux de continuer les vacances ensemble sur une nouvelle île qui s’annonce aussi jolie que la précédente.

Siquijor est surnommée l’île mystique en raison des nombreux guérisseurs (ou mangkukulam) qui pratiquent ici une médecine traditionnelle, à base de plantes, d’eau et de pierres ou de prières et d’incantations.

Arrivés à l’hôtel, nous découvrons des bungalows familiaux, jolis et confortables, en bambou, dans un environnement accueillant. Il y a une piscine et un restaurant-bar ombragé qui donne directement sur une plage paradisiaque : sable blanc, eau turquoise et palmiers, un vrai paysage de carte postale !

CoralCay Resort 

Nous déjeunons et sautons dans nos maillots de bain pour aller faire du snorkeling sur une plage un peu plus loin. Nous trouvons des tricycles (le tuk-tuk local) et après 10mn de route, nous sommes déjà arrivés. La plage est bordée de petites échoppes locales. Il y a surtout des philippins sur la plage : ils mangent, boivent du rhum (le rhum local est d’ailleurs très bon et très bon marché (un litre pour 2 euros)), écoutent de la musique en dansant : l’ambiance est festive et accueillante. On a plus l’impression d’être en Amérique du sud qu’en Asie !

La réserve marine que nous sommes venus découvrir est en fait assez loin de la plage et seuls Fred et Cédric y vont. Vanessa et moi restons dans l’eau près de la plage avec les enfants : la mer est transparente et chaude (un peu trop au goût de certains mais parfaite pour moi !), nous restons un long moment à papoter pendant que les enfants jouent et font du snorkeling, on est bien ici.

De retour à l’hôtel, nous testons la piscine puis les cocktails du bar… Il y a des petites lumières partout le soir, une super ambiance. Les enfants jouent, regardent des vidéos et discutent pendant que les adultes papotent autour d’un verre.

La joyeuse tribu ! 

Le lendemain, nous prenons un bon petit dej dans un café de l’autre côté de la rue, qui deviendra notre rendez-vous du matin. L’endroit est cosy avec ses grands coussins et ses tables près du sol, les petits dej sont savoureux : parfait pour démarrer la journée.

Nous n’avons rien prévu pour cette nouvelle journée et ça fait du bien aussi. Une partie de la matinée est consacrée à l’école pour Milan et Ilena. Alice et Lola s’y mettent aussi d’ailleurs, elles ont des devoirs et leçons à préparer pour la rentrée. Ambiance studieuse avant de profiter de la piscine pour une partie endiablée de balle au prisonnier ! (résultat : les adultes ont gagné contre les enfants !). Cédric part faire une plongée et l’après-midi s’écoule paisiblement, un vrai rythme de vacances dans notre voyage.

Les enfants ont comploté dans leur coin et nous ont préparé un spectacle. Après le repas, nous avons droit à une version revisitée des trois petits cochons ! Bravo les enfants, c’était très chouette (on voit le bénéfice des cours de théâtre qu’on paie à nos 4 apprentis-comédiens !).

Afin de faire le tour de l’île, nous privatisons un jeepney pour la journée du lendemain. Le programme est chargé ! Les paysages que nous traversons sont très verts.

La première étape est le Balete, un arbre vieux de 400 ans et enchanté selon certains. Nous en profitons pour mettre nos pieds dans un bassin de poissons-nettoyeurs pour un fish spa au grand air ! Je n’avais pas aimé au Cambodge, je n’aime toujours pas les sensations de ces petits poissons sur mes pieds. Le reste du groupe a l’air d’apprécier et nous restons un long moment ici. Fred découvre avec surprise un ancien collègue, les pieds au milieu des poissons, le monde est petit !

Nous continuons la balade vers les chutes de Lugnazon. Deux énormes piscines naturelles et une grande chute d’eau, rien d’exceptionnel mais nous apprécions la fraîcheur de l’eau et les enfants s’amusent bien. Milan et Ilena s’essaient même à une tyrolienne au-dessus de l’eau, l’objectif étant de tout lâcher en plein milieu du bassin pour tomber à pic dans l’eau.


Nous reprenons le jeepney pour aller déjeuner sur le pouce dans un petit restaurant à San Juan. Les serveuses ne doivent pas voir beaucoup d’enfants européens car elles veulent prendre des photos de nos 4 enfants (magnifiques il faut bien le dire ! :o)). Elles n'arrêtent pas de rigoler !

Nous poursuivons la route sous un temps un peu gris, chose rare depuis le début du séjour aux Philippines. Nous nous attardons dans le centre de l’île pour découvrir un point de vue mais grosse déception après avoir monté près de 200 marches : il y a du brouillard au loin et on ne voit pas grand-chose ! (Fred aura le courage de remonter un peu plus tard et verra un bout de paysage).

L’activité la plus intéressante de la journée sera sans doute la visite de la grotte de Cantabon : une expérience vraiment à part qui se rapproche un peu de la spéléologie. Nous avons 3 guides, plutôt jeunes et bien sympathiques, pour notre groupe de 8 personnes. L’entrée de la grotte est vraiment étroite : il faut presque se coucher pour y entrer et faire très attention à ce que la tête ne cogne pas sur les grosses roches. Vanessa ne le sent pas et préfère ne pas y aller. Je ne fais pas la fière non plus je dois avouer…

La suite est un peu périlleuse car il faut se frayer un chemin au milieu de grosses roches aiguisées, en maillot de bain et chaussures de mer, à la lumière de nos lampes frontales. Rien d’impossible mais il faut faire très attention quand même à ne pas glisser. Les guides sont particulièrement attentifs avec les enfants. Ils nous expliquent les formations qui se sont faites au fil du temps. Nous avons adoré cette expérience inédite, dans la pénombre et un environnement totalement différent.

Nous rentrons à l’hôtel nous reposer et nous rafraîchir après une belle journée. Nous improvisons un apéro au rhum local sur la plage, à même le sable, avec le bruit des vagues comme fond sonore, un moment privilégié…

Pendant ce temps, les enfants nous concoctent un nouveau spectacle que nous aurons plaisir à découvrir après le diner : cette fois, il s’agit d’une invention de leur part et du cambriolage d’une banque, nous sommes très fiers de nos petits comédiens en herbe !

Pour notre dernière journée ensemble, Fred, Cédric, Milan et moi allons faire une plongée sur le site de Baha Bar. Milan fait un second baptême de plongée car il ne peut rien faire d’autre pour le moment.

Fred, Cédric et moi prenons un bateau pour rejoindre le site. Un guide philippin accompagne notre petite palanquée : nous passons une petite heure jusqu’à 22 mètres, la visibilité est vraiment très bonne. Baha Bar est un jardin de corail avec multiples tortues, poissons-trompette, poissons-scorpion, poissons-clowns, demoiselles et autres poissons multicolores. Une chouette plongée qui nous remet dans le bain car Fred et moi n’avons pas plongé depuis un an et demi.

Nous retrouvons Milan qui est ravi de son second baptême et a retrouvé les sensations du premier mais il nous fait clairement comprendre qu’il est prêt à passer à la vitesse supérieure…

Nous passons le reste de l’après-midi autour de la piscine. C’est déjà l’heure du dernier diner avec nos amis, ça a passé bien vite. La matinée du lendemain est plutôt triste : Milan et Ilena savent qu’ils vont devoir dire au revoir à Alice et Lola et leurs parents et nous ne voulons pas non plus que nos amis partent déjà… Ils vont retrouver d’autres amis dans le nord du pays pour la fin de leurs vacances.

Au moment de partir, Lola me fait monter les larmes aux yeux avec son air triste, je regarde Vanessa qui prend le relais… Et Ilena est inconsolable toute l’après-midi… Bon voyage les amis, vous allez nous manquer et on vous retrouvera avec grand plaisir dans six mois !

Se retrouver de nouveau à 4 nous déstabilise un peu… On avait pris des habitudes à 8 et ça nous plaisait bien aussi. Pour se consoler, les enfants prennent une glace et Fred et moi un cocktail en préparant la suite du voyage ! :o)

Nous reprenons vite nos habitudes et il est également temps de continuer le voyage ailleurs pour nous. Direction Bohol dès le lendemain.

Nous avons adoré cette étape sans stress, en mode vacances (ce qui n’est pas si souvent le cas pendant ce voyage). Les enfants ont bien profité de leurs amies et on se rend compte à quel point ils ont besoin de cette ‘vie sociale’ avec des enfants de leur âge. Nous n'avons pas eu beaucoup d'interactions avec les locaux mais avons énormément profité les uns des autres.

Dans le prochain épisode, je vous raconterai les exploits sous-marins de Milan et Ilena et notre séjour sur Bohol, la 3ème île de notre périple philippin.

En attendant, on vous embrasse fort.

N’arrêtez jamais de rêver et de réaliser vos rêves !

The key to happiness is having dreams. The key to success is making your dreams come true... 


Bon plan voyageurs : CoralCay Resort – PHP 2 200 la nuit pour 4 (environ 35 euros) dans un environnement privilégié et paisible. Le restaurant de l'hôtel est vraiment bon aussi.



3

Bohol, 3ème île de notre périple philippin, au sud des Visayas, nous semble immense par rapport à Apo et Siquijor. Pour comparer, Bohol fait plus de 5 000 km2 alors qu’Apo en fait seulement 12 et Siquijor 345.

Après 3h de ferry depuis Siquijor, nous rejoignons le port de Tagbilaran. A l’arrivée, les chauffeurs de taxis et tricycles nous sautent littéralement dessus pour nous proposer leurs services. Après une grosse négociation, nous acceptons un taxi qui nous emmène à l’hôtel que nous avons réservé, le Bohol Coco Farm sur l’île de Panglao (toujours à Bohol qui est constitué de nombreuses petites et moyennes îles).

Nous déchantons un peu et ne sommes pas ravis par l’endroit. Nous avons réservé deux huttes en bambous avec un toit en chaume, plus rudimentaires que ce que nous pensions, dans un jardin ombragé avec des toilettes et douches partagées. Après le confortable hôtel de Siquijor que nous avions adoré, le changement est un peu rude.

Ni les enfants, ni moi ne sommes contents d’être ici, la première soirée est un peu tristounette. Mais le reste des logements disponibles sur l’île est bien trop cher pour notre budget de backpackers (= voyageurs longue durée), nous nous accommoderons de cet endroit. Nous dinons au restaurant de l’hôtel et allons vite nous coucher.

Après une bonne nuit de sommeil et quelques rayons de soleil pour égayer le paysage, tout parait différent et plus joyeux. Finalement, nous avons passé une bonne nuit, les sanitaires sont propres et il y a beaucoup de backpackers comme nous qui séjournent ici. Le personnel est vraiment accueillant et aux petits soins avec nous et nous trouvons l’endroit agréable et paisible. Comme son nom l’indique, le Coco Farm est une ferme. C’est même une ferme bio et donc le restaurant sert des plats avec des produits très frais et de qualité. Nous nous régalons à chaque repas, pour un prix plus que compétitif par rapport aux restaurants souvent très chers de l’île.

Bohol Coco Farm 

Après nous être installés à l’hôtel, notre première mission est d’aller rapidement au centre de plongée où Milan passera sa certification Padi Open Water. Après deux baptêmes de plongée (un en Corse il y a 2 ans et un aux Philippines à Siquijor), il est prêt à passer à la vitesse supérieure. Cette certification n’est possible qu’à partir de 10 ans et lui permettra de plonger jusqu’à 12 mètres, 18 à 14 ans. Nous sommes ravis qu’il ait comme nous le virus de la plongée et sommes impatients de plonger avec lui ! Un gars rencontré sur Apo nous a recommandé un centre de plongée et j’ai longuement échangé avec son directeur. Nous nous y rendons dès notre arrivée à Bohol.

L’endroit est récent car ouvert depuis moins d’un an mais déjà numéro 1 de tous les clubs de plongée de Bohol (et pourtant, il y en a beaucoup !). Brylle, le responsable, a seulement 25 ans. Il est philippin mais a grandi en Nouvelle-Zélande et a énormément voyagé. Il a ouvert le Haka Dive Center à son retour aux Philippines. Il parle avec un accent néo-zélandais et est vraiment très sympa.

Nous lui avons spécifiquement demandé un instructeur français ou au moins francophone pour la formation de Milan. Il m’avait promis un français mais changement de dernière minute, ce dernier n’est plus disponible pour les 3 jours de formation. Brylle remue ciel et terre et nous trouve une instructrice freelance espagnole avec qui il travaille régulièrement, au pied levé. Virginia est mariée avec un français et parle couramment notre langue, elle s’occupera exclusivement de notre petit plongeur pendant 3 jours. Elle est vraiment sympa et douce et Milan comme nous, nous sentons tout de suite à l’aise avec elle. Milan a rendez-vous dès le lendemain à 8h30 au centre de plongée.

Le lendemain, nous louons des scooters à l’hôtel afin d’être autonomes pour la journée car l’île est assez étendue. Nous déposons Milan au centre pour une première journée de théorie de plongée sous-marine et de la pratique en piscine. Après deux baptêmes de plongée, il n’a aucune appréhension et a hâte de plonger en mer de nouveau. Il est également ravi d’avoir un peu de liberté pendant 3 jours entiers, loin de sa famille.

De notre côté, nous passerons 3 journées à 3. Après quasiment 3 mois à vadrouiller à 4, il nous manque un bras et c’est vraiment bizarre d’être sans Milan. Brylle nous a conseillé d’aller sur la plage de Napaling pour faire du snorkeling avec les sardines. Ces dernières se déplacent en bancs immenses (plusieurs centaines et parfois milliers à chaque fois) mais ne sont visibles qu’un mois par an dans cette région.

Je reprends le scooter avec grand plaisir. Nous nous perdons un peu (beaucoup) sur l’île avant de trouver la bonne direction, une bonne manière de visiter les alentours aussi. L’endroit est perdu, loin de tout. La plage est difficilement accessible avec de gros rochers.

Nous ne nous attendions pas à une telle expérience de snorkeling… Avez-vous vu le dessin animé ‘Nemo’ ? Vous souvenez-vous de la scène des bancs de sardines qui font des formes rigolotes ? C’est exactement ce que nous avons vu, mais en vrai ! Il y a des centaines et des centaines de sardines, plutôt serrées les unes contre les autres et avançant en rythme tels de petits soldats. Elles regardent toutes dans la même direction et effectuent un ballet des plus impressionnants. Les carangues ne sont pas loin et attendent patiemment leur repas... Nous passons au milieu du groupe et celui-ci se reforme immédiatement ailleurs, avec une coordination incroyable. Tout est orchestré de manière tellement organisée ! C’est vraiment impressionnant. Nous avons envie de nous perdre dans les bancs de sardines.

Ci-dessous nos photos (avec go-pro) et plus bas celles d'un photographe professionnel du club de plongée, au même endroit. Bon ça ne donne pas le même rendu c'est sûr mais vous voyez l'idée ! :o)

Images d'un photographe professionnel au même endroit 

Nous sommes plutôt fiers d’Ilena depuis le début du voyage : nous lui avons fait prendre des cours de natation en CP et pendant le premier trimestre de CE1, tous les mercredis. Les débuts ont été plus que laborieux car elle avait peur d’aller dans l’eau sans bouée. Quand on la voit aujourd’hui, évoluer en pleine mer, sans gilet de sauvetage, avec son masque de snorkeling, au milieu des bancs de sardines, super à l’aise, nous sommes plus que bluffés par les progrès réalisés. C’est également rassurant pour elle comme pour nous. Nous ne lâchons pas la vigilance pour autant.

Ilena au milieu des bancs de sardines ! 

Nous récupérons Milan en milieu d’après-midi. Il affiche un énorme sourire et est ravi de sa première journée d’apprentissage, il a hâte de plonger en mer dès le lendemain.

Notre champion de plongée ! 

Nous rentrons à l’hôtel nous reposer à l’ombre des arbres, faire un peu d’école, lire, jouer, avancer sur le blog… Le temps passe vite ici et contre toute attente, on se sent vraiment bien dans cet hôtel. Ici, on se lève tôt et on se couche tôt aussi, il ne nous faut pas longtemps pour nous endormir le soir, en rêvant aux magnifiques poissons vus pendant la journée. Nos soirées sont paisibles, occupées à jouer aux cartes avec les enfants le plus souvent.

Nous louons de nouveau des scooters le lendemain et déposons Milan super tôt au club de plongée. Au programme, deux plongées en mer (à 9 et 12 mètres) et beaucoup d’exercices pratiques le matin, suivis d’une après-midi de théorie au club avec Virginia.

De notre côté, nous retournons à Napaling, toujours sous le charme des sardines de la veille pour aller voir nos chers bancs de poissons. Nous rentrons ensuite près de notre hôtel qui est en fait à seulement 5mn en scooter d’une très belle plage, White Beach. Fred a trouvé (non sans mal ici !) un seau en plastique avec pelle, râteau et tous les accessoires pour Ilena qui adore toujours autant jouer avec le sable. La plage est immense : sable blanc, eau transparente, c’est magnifique. Il y a surtout des philippins, en sortie familiale.

Déclaration d'amour d'Ilena pour sa maman, sur le sable  

Comme c’est le weekend, nous avons également droit à des séances de karaoké (ici, ça s’appelle le videoké et c’est un sport national !) sur la plage ou presque. Des philippins passent tous les succès des années 80 (et franchement pas les meilleurs) et s’égosillent en lisant les paroles sur un écran de télé à tube cathodique, en sirotant du rhum local. Pas un qui chante juste... C’est sûr la prochaine star de la chanson philippine n’est pas sur cette plage. C’est plutôt drôle à voir (un peu plus pénible à entendre...) mais attention, ici, on prend le karaoké très au sérieux et il est très mal vu de se moquer des chanteurs en herbe.

Karaoké philippin 

Pendant qu’Ilena et moi restons sur la plage, Fred va chercher Milan au club de plongée en scooter (une vingtaine de minutes aller). Milan revient de nouveau tout sourire et absolument ravi de ses deux plongées qui se sont bien passées. Quelle chance qu’il n’ait pas de souci d’oreille ou autre et puisse plonger sans problème. Fred et moi avons attendu respectivement 30 et 29 ans pour faire nos premières plongées et notre fils, à seulement 10 ans, passe déjà sa certification dans un environnement incroyable, ça laisse rêveur…

Les enfants jouent tranquillement dans les vagues et sur le sable, ramassent des coquillages quand la mer se retire avec la marée, je lis sur ma serviette et Fred se promène sur la plage, la belle vie !

3ème journée de formation pour notre champion : deux plongées en mer sont prévues, à Napaling au milieu des bancs de sardines justement ! Nous nous joignons au groupe pour une plongée afin de voir les bancs sous un autre angle. Les sardines évoluent près de la surface de la mer et en snorkeling, on est au-dessus ou au milieu. En plongée, nous serons en dessous.

Grosse journée pour toute la famille car Ilena doit également faire son baptême de plongée ici ! Comme elle a moins de 8 ans, elle fera un ‘bubble maker’, un baptême moins long et plus simple adapté à son âge. A force de nous entendre parler de plongées depuis des années et de voir son frère passer son diplôme, elle a super hâte de voir de quoi on parle, même si elle a pas mal d’appréhensions. Elle nous pose beaucoup de questions sur la manière dont elle va respirer sous l’eau.

Nous avons confié Ilena à un membre du personnel du club. Il est philippin, ne parle pas anglais et est adorable avec notre fille. Il doit l’emmener faire du snorkeling pendant que nous plongerons. Nous nous équipons mais au même moment, Ilena sort de l’eau en larmes : elle vient de se faire piquer par une méduse (il y en a beaucoup ici). Elle hurle de douleur et son compagnon de snorkeling a également été piqué à plusieurs endroits. Elle ne veut plus faire son baptême car elle a peur de retourner dans l’eau et n’arrête pas de pleurer. Quelqu’un lui trouve du vinaigre que j’applique sur les piqûres. Je dois vraiment aller à l’eau et la laisse à contre-cœur. Je lui prête mon téléphone pour la calmer mais suis bien triste qu’elle ne veuille plus faire son baptême de plongée. Brylle (le responsable du club) reste avec elle.

Notre palanquée se limite à Fred et moi avec une instructrice allemande toute jeune. Notre plongée est épuisante car elle durera plus d’une heure, à plus de 21 mètres (au plus profond). La visibilité est moyenne et nous restons près d’un grand tombant corallien avec beaucoup de poissons colorés, un chouette moment.

Les bancs de sardines évoluent plus près de la surface et sont toujours aussi jolis à regarder. La perspective vue du dessous est complètement différente. En remontant voir les bancs de sardines, je vois Virginia avec un enfant à quelques mètres au-dessous de la surface de la mer. C’est une petite fille apparemment qui a l’air de bien apprécier d’être sous l’eau et qui me fait un signe de la main : je n’avais même pas reconnu Ilena que je ne m’attendais pas du tout à voir sous l’eau, en tenue de plongée avec une bouteille sur le dos et un détendeur dans la bouche ! Une instructrice française du club a réussi à la convaincre de faire son baptême quand même et ça se passe plutôt bien. Ilena a un peu de mal à égaliser la pression de ses oreilles mais il semble que ce soit normal à son jeune âge. Elle ressort de l’eau avec un grand sourire, ravie de l’expérience et avec l’envie de recommencer au plus tôt. La douleur des piqûres de méduses se sont estompées grâce au vinaigre, tout va bien !

Plongée sardines et baptême de plongée d'Ilena 

De son côté, Milan fait deux plongées, moins longues que les nôtres car il a rapidement froid dans l’eau. Mais il s’en sort très bien et peut également admirer les bancs de sardines depuis 8 et 12 mètres de profondeur.

Milan retourne au club pour passer un examen écrit final et le reste de la famille va à White Beach pour l’attendre. Fred va le chercher en milieu d’après-midi et Milan est super fier (et nous aussi !!) d’avoir décroché sa certification Open Water ! Il est prêt pour de nouvelles plongées, et ça, dès le lendemain.

La belle équipe du Haka Dive Center 

En effet, le lendemain, nous avons deux plongées prévues à Balicasag, un des plus beaux sites de plongées des Philippines, classé sanctuaire marin. Nous embarquons sur un bateau avec de nombreux plongeurs et un groupe de 3 français qui ne ferons que du snorkeling. Le club a négocié avec eux pour qu’ils emmènent Ilena faire du snorkeling pendant que nous plongerons, nous voilà rassurés, elle sera bien occupée et entre de bonnes mains pendant nos plongées.

Pour la première plongée, Fred et moi nous séparons : je plongerai avec Virginia (l’instructrice de Milan) et Milan, notre jeune diplômé en personne ! Fred sera avec une autre palanquée.

J’aimais déjà skier avec mon fils mais plonger est encore une autre dimension ! Quelle fierté de maman ! L’endroit est juste incroyable : le site s’appelle ‘Diver’s heaven (= Paradis des plongeurs) et porte bien son nom. C’est un aquarium géant avec une visibilité parfaite et énormément de coraux et de poissons colorés, sans oublier mesdames les tortues, à seulement 12 mètres de profondeur ! Après une trentaine de minutes, Milan a froid et doit remonter avec Virginia. Comme nous croisons Fred au même moment, je me joins à sa palanquée pour poursuivre la plongée, un vrai beau moment de plongeurs.

Balicasag 

L’ambiance sur le bateau est vraiment chouette : j’adore ces moments où nous faisons connaissance avec les autres plongeurs, en faisant une pause gourmande et en attendant la plongée suivante. Les paysages sont magnifiques et Ilena revient de sa séance de snorkeling ravie.

45mn après la première plongée, il est déjà temps de remettre le stab et le reste de l’équipement. Milan se sent trop fatigué pour faire une seconde plongée dans la foulée et reste sur le bateau avec Ilena et le reste de l’équipage.

Je me joins à la palanquée de Fred et nous descendons à 23 mètres de profondeur sur un site qui s’appelle ‘Cathedral’ : un énorme mur de corail avec une vie très animée. J’ai froid tout de suite et ce n’est pas très agréable. La plongée est belle mais rien de comparable à la première de la matinée. En remontant un peu, nous gagnons énormément en lumière mais surtout en chaleur et la seconde partie de la plongée se passe mieux. Fred n'a pas l'air de souffrir du froid et fait la chasse aux poissons avec sa go pro.

Nous remontons sur le bateau pour un déjeuner bien mérité ! Nous sommes baignés de soleil dans un environnement de rêve, on se sent bien. Une partie des plongeurs a signé pour une troisième plongée mais c’est trop pour nous en une seule journée donc nous reprenons un autre bateau pour rejoindre la terre ferme et aller nous reposer à l’hôtel. Nous nous coucherons tôt, les yeux encore pleins d’étoiles, des merveilles sous-marines vues pendant cette journée.

Le lendemain ne se passera pas sous l’eau mais sur la terre ! Pour cette dernière journée à Bohol, nous avons privatisé un van pour visiter l’île et découvrir les Chocolate Hills et autres curiosités des alentours.

Après une bonne heure de route, nous atteignons les Chocolates Hills (= Collines de chocolat), ces collines de forme conique (1 700 au total) qui font penser aux Chocolate Kisses (les petits chocolats américains de la marque Hershey – pour ceux qui connaissent !). Les philippins préfèrent raconter que ces collines sont les larmes d’un géant au cœur brisé, jolie légende…

Les Chocolate Hills ne sont pas bien hautes (seulement 100 mètres de hauteur) mais sont très nombreuses et de forme régulière et offrent un paysage vraiment différent. Une charmante bizarrerie de la nature ! Il nous faut atteindre un point de vue pour admirer les collines.

Chocolate Hills 

Nous reprenons la route pour aller rencontrer les tarsiers de Bohol au Sanctuaire Philippins des Tarsiers, un des deux endroits où l’on peut voir ces animaux sur l’île. Ce centre permet aux tarsiers d’évoluer dans un environnement proche de leur habitat naturel et est beaucoup plus respectueux et éthique que le second endroit près de Loboc.

Le tarsier est l'un des plus petits primates du monde (10 à 15 cm de hauteur), il tiendrait dans votre main. Le tarsier a la particularité d’avoir des yeux 150 fois plus grands que ceux d’un homme, proportionnellement à son corps. C’est aujourd’hui une espèce en danger. Le tarsier est très craintif et capable de se laisser mourir s’il est malheureux ou maltraité.

Tarsier de Bohol 

L’endroit est très vert et très calme surtout, nous n’avons pas le droit de parler pour ne pas déranger les tarsiers qui dorment beaucoup la journée. Difficile d’apercevoir les petites boules de poil à travers toute cette végétation ! Mais les guides du centre nous les indiquent. Il y en a peu et ils sont tous accrochés à leur arbre et sont super mignons ! On aurait envie d’en prendre un dans les mains pour lui faire des câlins. Fred a réussi à prendre une vidéo d’un tarsier qui se réveillait (après beaucoup de patience), je vous laisse découvrir ce petit animal …

Le prochain arrêt nous réserve quelques émotions fortes ! Nous allons dans une ferme d’un autre genre (dont j’ai oublié le nom), entourée de champs et qui abrite serpents, oiseaux exotiques et papillons.

Nous ne nous attendions pas à voir des serpents (parfois immenses) dès l’arrivée. Milan saute de joie alors qu’Ilena est comme moi, un peu dégoûtée par les bestioles… Le guide de l’endroit nous propose de rentrer dans la cage d’un énorme serpent blanc qui a une drôle de forme : il digère son repas hebdomadaire : 2 kgs de poulet qu’il avale vivant, yuk… Personnellement, je trouve la vision horrible mais Milan et Fred posent à côté et vont même jusqu’à mettre un serpent autour de leur cou… Fred l’a déjà fait à Bali mais Milan jamais et n’est pas très rassuré. C’est un petit garçon bien courageux malgré tout (photos à l’appui !).

Avec Ilena, nous préférons les oiseaux exotiques qui viennent picorer des graines dans nos mains, ils sont vraiment jolis avec toutes leurs plumes colorées.

La ferme aux papillons est également magnifique. Saviez-vous que les papillons ne vivent que 24 ou 48h et vivent par deux ? Comme ils ont un laps de temps très limité sur terre, ils restent en couple pendant toute leur courte vie.

Les enfants ont particulièrement aimé cet endroit et n’arrêtent pas d’en parler pour le reste de la journée.

Nous reprenons la route pour continuer à nous balader sur l’île, avant de retourner à l’hôtel après une belle journée au vert. Nous avons pu découvrir Bohol sous un autre angle, beaucoup plus vert que bleu cette fois !

Il est déjà temps de refaire les sacs car nous partons le lendemain. Après 6 nuits au Coco Farm, nous avons pris nos habitudes, connaissons bien tout le personnel qui est vraiment attentionné avec nous. Il y a peu d’enfants qui séjournent ici et Milan et Ilena ont été un peu les mascottes de l’endroit. Milan continue de faire des blagues aux locaux qui sont morts de rire à chaque fois. Nous sommes vraiment impressionnés par les progrès réalisés en anglais en si peu de temps.

Nous avons un peu de mal à nous décider pour la prochaine étape. Initialement, nous voulions aller explorer le grand sud de l’île de Palawan et notamment une île paradisiaque encore inconnue du tourisme. De nombreux locaux ainsi que des sites officiels nous l’ont vivement déconseillé en raison des enlèvements de touristes européens qui subsistent encore dans la région.

Les transferts sont compliqués aux Philippines, tout prend beaucoup de temps et les connections internet étant particulièrement mauvaises (une des explications au retard sur ce blog d’ailleurs ! :o), il est difficile, voire parfois impossible, d’organiser un voyage sur place. Conseil aux voyageurs désireux de découvrir les Philippines : réservez vos hôtels, vols etc en amont pour vous faciliter la vie.

Nous avons adoré cette étape sur une île aux multiples facettes. C’était également une étape importante pour les enfants qui ont pu découvrir la vie sous-marine autrement.

Pour le prochain épisode, nous nous emmènerons sur la minuscule île de Pamilacan et à Pintuyan sur l’île de Leyte, pour de nouvelles aventures !

Merci d’avoir lu ce long article jusqu'au bout (ou pas ! :o) ! Continuez à nous donner de vos nouvelles et à poster des commentaires, on adore ! On ne répond pas à tous les commentaires mais sachez que nous les lisons tous avec un énorme plaisir.

Prenez soin de vous, on vous embrasse fort…

Bon plan voyageurs : Bohol Coco Farm - 1 600 PHP par nuit pour 4 personnes, dans deux huttes, petit déjeuner compris (environ 27 euros)

Restaurant bio sur place, plats réalisés avec des produits frais

4

Après maintes hésitations, nous décidons de rester une nuit de plus près de Bohol, sur une toute petite île qui s’appelle Pamilacan. Située à une vingtaine de kilomètres de Bohol, la petite île de Pamilacan a des trésors cachés… des dauphins et des baleines. Les habitants de Pamilacan sont descendants de baleiniers sur trois générations mais ont fort heureusement arrêté de chasser les baleines depuis l’interdiction de 1992. Si les baleines ne sont visibles que quelques mois par an, les dauphins sont, quant à eux, « accessibles » toute l’année.

Nous quittons le Coco Bohol Farm en tricycle avec tous nos bagages et rejoignons White Beach où un bateau de pêcheurs locaux nous attend. Un des employés de Coco Farm nous a mis en relation avec eux la veille au soir. La traversée dure une petite heure et nous profitons des beaux paysages et du soleil.

Pamilacan a une offre hôtelière plus que réduite : une poignée de chambres chez l’habitant et un petit hôtel ou deux mais c’est vraiment limité. Nous avons réservé au dernier moment chez Mary’s Cottage. Mary tient son business d’une main de fer et est particulièrement possessive avec ses clients. Comme il n’y a aucun restaurant sur l’île, nous avons une offre ‘all inclusive’ avec les 3 repas compris dans le prix.

Une employée nous montre notre logement au confort plutôt sommaire : l’endroit est grand avec 3 chambres séparées et des ventilateurs. Les matelas sont posés sur une planche de bois et l’endroit est plus que minimaliste. Quand je demande où est la salle de bains, elle me montre une pièce minuscule et toute sombre avec des toilettes de la taille de ceux qu’on trouve en maternelle pour les enfants de 4 ans, deux énormes poubelles remplies d’eau : une pour remplacer la chasse d’eau des toilettes (ça on a l’habitude, pas de souci) et l’autre pour se laver. La situation est pourtant claire mais je demande quand même où est la douche. Elle semble étonnée et me répond en rigolant qu’il n’y a pas de douche sur l’île car il n'a pas plu depuis trop longtemps.

Même si nous avons beaucoup aimé Coco Farm, le confort nous a quand même manqué pendant 6 nuits. Par ailleurs, nous sommes quasiment à 3 mois de voyage, à bouger tout le temps, faire et défaire nos sacs, ne jamais savoir où nous allons dormir et à alterner logements confortables et logements plus que moyens et à ce stade de notre voyage, nous sommes un peu fatigués. Un petit coup de mou pendant le voyage... Et là, c’en est trop pour moi… Les larmes me montent aux yeux car une douche, même froide est un moment quotidien qui fait du bien et dont j’ai besoin, surtout maintenant. Ca peut peut-être vous paraître extrême mais je n’arrive pas à avoir le recul nécessaire sur le moment.

Mais on sait s’adapter... Ca embête toute la famille mais on va s’en accommoder, les enfants ne sont pas contre ne pas se laver un jour de toute manière et Fred ne s’embête pas avec ce genre de choses (il sera d’ailleurs le seul à se laver avec l’écuelle et le bac d’eau froide).

Une employée nous offre un verre d’accueil et nous papotons avec le reste de l’équipe. L’île est plutôt jolie, très (très) calme et les touristes se comptent sur les doigts d’une main.

Le déjeuner est très appétissant : poisson frais, poulet adobo (une recette philippine), frites, riz et légumes frais avec de la mangue douce et sucrée en dessert. Nous nous régalons de ces plats faits maison et reprenons des forces.

Fred qui a fait un repérage le matin, me propose de passer la seconde nuit dans un hôtel plus confortable avec de vrais lits et une salle de bains digne de ce nom (mais sans eau qui coule de la douche ou du robinet du lavabo bien sûr). Nous réservons dans cet hôtel mais la propriétaire nous prévient de ne pas le dire à Mary qui risque de se mettre très en colère de perdre ses clients au profit d’un autre établissement de l’île.

Nous allons nous promener sur la plage avec pour objectif de faire du snorkeling. La plage et la vue sont vraiment chouettes, dans un environnement préservé et protégé par les habitants de l’île. Mais il y a trop de courant et c’est un peu compliqué pour les enfants qui dérivent rapidement et beaucoup trop loin.

Pamilacan 

L’hôtel où nous avons réservé pour la nuit suivante a un bar et propose des massages sur place. Nous nous offrons tous une séance de massage qui fait du bien au corps et au moral et profitons d’un apéritif face à la mer.

Le diner est servi très tôt ici. A 20h, il fait nuit noire et il n’y pas beaucoup de lumière à l’extérieur, nous nous sommes déjà brossé les dents (dehors car pas de lavabo !) et nous sommes prêts à aller nous coucher ! C’est d’ailleurs ce que nous faisons et contre toute attente, nous passons une bonne nuit.

Réveil tôt à 6h. L’île est déjà en effervescence et un beau soleil brille déjà, même s’il fait encore un peu frais. Ce matin, nous avons un rendez-vous important avec les dauphins… Nous reprenons le bateau avec les deux pêcheurs de la veille, il est à peine 6h30, les enfants ont encore les yeux pleins de sommeil et ne savent pas trop à quoi s’attendre. Nous non plus d’ailleurs… Allons-nous réellement voir des dauphins ici ? Nous sommes un peu dubitatifs.

Après 45mn sur la mer, on n’y croit plus trop. Il y a 2 ou 3 autres bateaux qui font comme nous et scannent l’horizon. Et puis la magie opère… Un, deux, cinq, dix, vingt, trente dauphins et même plus… Ils arrivent de partout, d’abord timides puis plus téméraires : ils nous font le show et sautent hors de l’eau, font des saltos comme le dit si bien Milan, jouent autour du bateau, partent et reviennent pour notre plus grand plaisir. Quel spectacle fantastique !

Avec la gopro sous l'eau ! 

Nous avons l’impression d’être seuls au monde et applaudissons les exploits de nos copains les dauphins. L’humeur est heureuse et le moral au plus haut.

Il y a environ 3 000 dauphins vivant en liberté dans cette région. Quelle chance nous avons eue de pouvoir les approcher de si près… La vidéo ne montre pas tout à fait ce que nous avons vu mais vous donne un aperçu… Un joli moment en famille… Les pêcheurs ont un sourire jusqu’aux oreilles de nous voir si heureux et enthousiastes. D’ailleurs, nous restons bien plus longtemps que les autres bateaux à admirer le spectacle.

Il est 9 heures du matin et déjà temps de repartir, des étoiles bleues plein les yeux. Un petit déjeuner gargantuesque et délicieux avec des crêpes maison nous attend. Il y a un gros groupe de touristes français venus sur Pamilacan pour la journée à la table du petit déjeuner.

La veille au soir au Coco Farm, nous ne savions pas encore quelles seraient les prochaines étapes de notre périple philippin. Il y a tellement d’îles, tellement de choix et les transferts sont parfois tellement longs et compliqués que nous avons du mal à nous décider.

Après la magie des dauphins, nous décidons d’annuler la seconde nuit d’hôtel et de reprendre le bateau du retour. La prochaine étape sera Pintuyan, sur l’île de Leyte où des requins-baleine en liberté se baladent régulièrement. Le chemin pour y aller ne sera pas de tout repos mais les dauphins nous ont redonné de l’énergie. Par ailleurs, l’anniversaire de Fred approche à grands pas et voir les requins-baleine serait un magnifique cadeau !

Nous reprenons le bateau qui nous ramène sur l’île de Bohol. Nous devons rejoindre le port d'Ubay à plus de deux heures de route.

Les pêcheurs nous aident à trouver un chauffeur dès l’arrivée et nous partons dans la foulée. Nous pensons que le bateau part à 12h ou 13h mais nous n’en avons aucune certitude et l’information est introuvable. Nous traversons une partie de Bohol très différente de ce que nous avons connu jusqu’à présent : aucun touriste à l’horizon et les paysages sont très verts, avec de nombreuses rizières.

Nous arrivons au port d’Ubay à 12h10 alors que le ferry s’apprête à partir. Si nous ne le prenons pas, il nous faudra attendre 24h ici, dans un endroit sans hôtels. Notre chauffeur court parler à quelqu’un qui appelle son collègue pour que le bateau ne parte pas sans nous. Fred fonce acheter les billets et nous montons nous installer au plus vite. Nous avons gagné la course contre la montre, nous sommes à peine assis que le bateau part déjà.

L’île de Leyte est loin et peu touristique, les passagers sont essentiellement philippins. Nous n’avons pas eu le temps de déjeuner et il n’y a que des snacks en vente, ça sera picnic chips/biscuits ce midi, les enfants sont ravis !

Le ferry est vieux et poussiéreux mais nous sommes bien assis et avons de la place pour nous étaler. Un vieux blockbuster américain est projeté sur un grand écran, le son est éraillé et trop fort. Nous en profitons quand même pour faire un peu d’école avec les enfants. Pas simple d’expliquer des règles de grammaire ou de maths dans ces conditions mais Milan et Ilena s’adaptent bien et font leur travail malgré tout.

Nous arrivons au port de Bato après 3 heures de traversée. Il nous faut maintenant trouver un chauffeur pour effectuer les 3 heures de route jusqu’à Pintuyan. Nous négocions avec un local qui a un van. L’idée est d’arriver avant la nuit car nous ne savons pas où nous dormirons le soir.

Le chauffeur est un fou furieux… Il roule extrêmement vite et n’importe comment sur des routes aux virages fréquents, fait ses dépassements dans les virages sans visibilité en face, coupe régulièrement les lignes continues. Nous n’avons pas de ceintures de sécurité à l’arrière et franchement, nous ne sommes pas rassurés du tout. Nous apprendrons plus tard que le permis de conduire peut s’acheter très facilement aux Philippines, pas besoin d’examen, ceci explique cela...

Nous arrivons à Pintuyan, petite ville de province, en début de soirée, il fait déjà nuit noire. Fred a essayé d’appeler un des deux seuls endroits qui loue des chambres chez l’habitant mais il ne lui restait qu’une seule chambre bien trop petite pour 4. Comme la salle de bains n’a pas de douche non plus, c’est moindre mal. Nous trouvons une chambre familiale dans l’autre endroit. La propriétaire est difficile à localiser et a l’air surprise d’avoir des clients. Le peu de touristes qui fait le déplacement jusqu’ici vient uniquement pour voir les requins-baleine.

On nous prépare une chambre rapidement, j’aide à faire les lits car la personne qui a cette tâche semble perdue. Oh joie, il y a une douche ! Avec de l’eau froide mais une douche tout de même, nous sommes ravis !

Il nous faut maintenant diner. On nous explique qu’il n’y a aucun restaurant ici mais qu’il y a peut-être des gens qui font des barbecues sur la plage… Finalement, nous trouvons un petit endroit qui fait des hamburgers aux œufs sur le chemin, ça fera l’affaire pour ce soir. Le propriétaire est particulièrement bavard et nous raconte sa vie. C’est un philippin qui a fait le tour du monde plusieurs fois grâce à son métier sur des navires commerciaux. Il a des tonnes d’histoires à raconter sur chaque pays visité et est plutôt attachant.

Nous rentrons nous coucher et passons une bonne nuit, excités par la perspective de peut-être voir des requins-baleine le lendemain. Nous sommes très conscients que ce n’est pas une certitude. Nous aurions pu nous faciliter la vie et aller les voir à Cebu, sur une île facilement accessible. Nous avons choisi l’option la plus difficile mais également la plus éthique car contrairement aux requins-baleine de Cebu, ceux de Pintuyan sont en liberté et ne sont pas nourris pour faire le show pour les touristes.

Le propriétaire du restaurant de la veille a grandi à Pintuyan et nous a expliqué qu’il voyait des tiki-tiki (le nom philippin du requin-baleine) quotidiennement quand il était enfant. Aujourd’hui, ces immenses cétacés sont plus compliqués à voir. Ils viennent et repartent au gré des mouvements du phytoplancton, algues et petits crustacés dont ils se nourrissent exclusivement. Ce sont de ‘gentils géants’, certes imposants (jusqu'à 12 mètres de long et 20 tonnes) mais vraiment inoffensifs.

A 8h le lendemain matin, Fred file à l’association de pêcheurs / mairie qui s’occupe des excursions de découverte des requins-baleine. Quelqu’un viendra nous chercher à 10h. Ici, tout se fait facilement et simplement, tout le monde se connaît. Avant, il nous faut trouver un endroit pour le petit déjeuner, pas simple ici. Nous retournons au même endroit que la veille et mangeons des œufs.

Pintuyan 

Nous avons rendez-vous devant l’association de pêcheurs où deux habal-habal (moto-taxi locaux) nous attendent. Fred monte avec Ilena et je suis avec Milan, assise en amazone, en paréo, maillot-de bain et tongs, et sans casque (personne n’en a ici), je peux vous dire que je ne fais pas la fière car cette position n’est pas super stable.

Nous rejoignons l’endroit d’où partent les bateaux : de simples barques un peu étroites, qui ressemblent à des pirogues. En attendant, nous discutons avec une anglaise qui participe à un programme de six mois d’étude de la vie des requins-baleine dans la région. Elle est passionnante et nous explique plein de choses sur ces animaux. L’équipe a réussi à dénombrer une trentaine de requins-baleine dans la zone (il y en a environ 1 300 dans toutes les Philippines), facilement identifiables grâce au nombre de tâches de leur robe, spécifique à chaque animal. Les requins-baleine peuvent vivre jusqu’à 100 ans et même parfois 150. Ils peuvent parcourir de très longues distances (plusieurs milliers de kms), malgré le fait qu’ils nagent lentement, à environ 5 km/h.

Nous montons dans deux pirogues, Milan avec Fred et Ilena avec moi, accompagnés d’un pêcheur. Trois guetteurs nous suivent.

Les guetteurs sont chacun dans un bateau et armés d’un masque de plongée, ils scrutent le fond de l’eau (depuis leur bateau, en plongeant simplement la tête dans l’eau) pour repérer les requins-baleine. L’ambiance est un peu pesante car on ne sait pas à quoi s’attendre, ni si les requins viendront… Nous tournons pendant plus d’une heure et demie, nous n’avons pas l’autorisation de plonger dans l’eau pour faire du snorkeling tout de suite, il faut juste être patient.

Les paysages sont jolis malgré le temps couvert mais après presque 2 heures, le temps devient long, très long sur le bateau… Viendra, viendra pas ? Je vais arrêter ce suspense insoutenable (si, si, je vous sens bien accroché à votre canapé, vous demandant l’issue de cette histoire passionnante :o)… Ils ne sont pas venus… Je publie quand même une image du web d'un requin-baleine pour que vous vous rendiez compte de ce qu'on a raté...

Image du web 

Nous avons encore tourné une bonne heure (plus de trois heures en tout) mais en vain. Quelle immense déception… Avoir fait tout ce chemin pour rien… Mais c’est la règle du jeu malheureusement, nous savions qu’il y avait ce risque. Fred avait quand même téléphoné à l’association de pêcheurs il y a quelques semaines, qui lui avait dit que les requins étaient là depuis plusieurs jours. Sur place, nous avons échangé avec une espagnole qui essayait depuis 3 jours de les voir, mais sans succès.

Nous sommes tellement déçus mais n’avons pas le courage d’être déçus de nouveau en réessayant le lendemain, jour de l’anniversaire de Fred. Nous aurions peut-être dû rester une journée de plus, nous ne le saurons jamais. Nous filons faire nos sacs, attraper quelque chose à grignoter et demander à l’association de pêcheurs comment partir de Pintuyan et rejoindre notre prochaine étape. Sur un coup de tête, nous avons décidé de modifier complètement notre programme et d’aller finalement sur l’île de Palawan au lieu de rester dans les Visayas pour le reste du séjour.

Les enfants du village  

Les enfants du village sont venus nous dire au revoir devant notre maison. Un employé de l’association de pêcheurs nous propose de nous aider à monter nos bagages à l’arrêt de bus pour attraper le van qui passe une fois par jour seulement. Il est vraiment adorable et attend avec nous jusqu’au départ et nous donne toutes les informations dont nous avons besoin. Un autre exemple de la générosité et de l’accueil philippin.

L'arrêt du bus 

Après 4 heures de van, nous arrivons au port de Hilongos. Il fait déjà nuit, mais nous sommes dans les temps pour prendre le ferry. Je prends des billets pour Cebu et nous allons rapidement diner avant le départ. Le ferry est immense, de la taille de ceux qui vont en Corse depuis le sud de la France.

Nous avons pris les places les plus confortables, bien nous en a pris. Nous avons des lits et des couvertures pour passer les 5h de traversée de nuit.

Le challenge suivant est de trouver des billets d’avion pour rejoindre Puerto Princesa depuis Cebu. Le bateau est prêt à partir mais le réseau internet est vraiment mauvais. A trois reprises, je réserve des billets d’avion, notre compte bancaire est débité et re-crédité dans l’heure car la ligne internet n’est pas assez puissante pour terminer la transaction.

A 2h du matin, nous arrivons à destination. En maman prévoyante, j’avais mis le réveil à 1h45 pour réveiller toute la famille en douceur quelques minutes avant l’arrivée. Je ne savais pas que nous avions le droit de rester dormir sur le bateau jusqu’au lever du soleil. Nous nous rendormons quelques heures mais quittons tout de même le bateau à 4h du matin pour aller à l’aéroport acheter des billets pour le vol de 10h.

La matinée se passe au ralenti dans la salle d’attente de l’aéroport. Les enfants jouent sur la tablette tranquillement et nous avançons sur les préparatifs de la prochaine étape. Nous sommes plutôt épatés de l'adaptabilité des enfants depuis le début du voyage. Ils râlent rarement alors que nous leur demandons parfois de gros efforts pour se réveiller en pleine nuit, manger à des horaires éloignés de leurs habitudes, dormir dans des endroits pas toujours très confortables. Nous espérons qu'ils garderont cet esprit en rentrant en France.

Nous sommes épuisés par notre périple vers et depuis Leyte et toute l’émotion de la matinée à Pintuyan. Nous avons hâte d’arriver à Palawan pour nous reposer et changer d’environnement.

Dans le prochain épisode, je vous raconterai nos 8 jours à Port Barton, où nous avons pris notre temps…

A très bientôt !

5

Après de longues heures d’attente, nous embarquons enfin. Bonne surprise, nous avons les meilleures places de l’avion ! Nous arrivons à Puerto Princesa après une heure de vol.

Les paysages sont déjà magnifiques depuis le hublot de l’avion et laissent présager de jolies surprises sur Palawan.

L’île de Palawan, longue de 650 km, est immense et sans doute la plus touristique des Philippines. Néanmoins, peu de touristes s’aventurent au sud de Puerto Princesa en raison des conditions de sécurité et des structures touristiques peu adaptées.

Nous trouvons un van pour rejoindre Port Barton, notre destination finale. Le conducteur nous annonce que nous ne partirons pas avant que le nombre de passagers maximum soit atteint. Après 30mn d’attente, nous n’en pouvons plus et demandons à partir quand même, nous paierons un supplément. C’est l’anniversaire de Fred et nous n’allons pas passer la journée à l’aéroport à attendre.

Les 3,5 heures de route passent rapidement, essentiellement sur une seule et unique ligne droite, peu fréquentée.

Port Barton est LE lieu dont tout le monde parle à Palawan, un petit endroit paisible qui a la faveur des touristes pour son côté bohème et la douceur de vivre qui y règnent. D’ailleurs, il a été difficile de trouver un hôtel à réserver en amont car de nombreux endroits étaient complets. Malgré tout, nous n’avons pas eu l’impression qu’il y avait beaucoup de monde sur l’île.

Nous sommes surpris par Bort Barton : nous nous attendions à un endroit un peu plus développé. Au lieu de ça, nous découvrons une bourgade avec deux grandes rues principales bordées d’échoppes, petits restaurants et hôtels de tous niveaux de confort… et c’est tout. En fait, nous nous rendrons vite compte que de l’autre côté de la longue route, il y a un bord de mer très sympa avec des bars, et d’autres hôtels un peu plus accueillants. Port Barton ne possède aucun distributeur de billets, et il n’y a de l’électricité que par intermittence la journée et de 18h à 22h le soir, idem pour le wifi.

Notre hôtel, le Greenview resort, est situé tout au bout de cette longue rue et donne directement sur la mer et une plage privée, l’endroit est vraiment joli. Bravo Fred pour cette trouvaille ! Nous sommes accueillis par le propriétaire anglais, avec un accent so British du Devon. Avec sa femme, il vit toute l’année entre les Philippines et l’Angleterre et gère plusieurs complexes touristiques sur différentes îles de l’archipel.

Le Greenview Resort est constitué d’un bâtiment principal abritant la cuisine et le restaurant au 1er étage et de bungalows à même le sable. Nous avons un bungalow familial spacieux avec un lit double et deux lits simples et une salle de bains fonctionnelle avec de l’eau chaude... je revis... On se sent bien ici...

Greenview Resort 

Nous allons prendre un verre au restaurant de l’hôtel. Encore fatigués de notre périple et de la nuit écourtée sur le bateau, nous avons besoin de nous reposer. C’est aussi l’anniversaire de Fred, qui n’est pas très festif aujourd’hui et toujours triste de la déception de la veille à Pintuyan.

Nous nous posons dans des chaises longues pendant que les enfants jouent dans le sable. La vue est magnifique. Nous passons le reste de l’après-midi au calme à profiter de la vue.

Avec les enfants, nous avons essayé de préparer une petite surprise à Fred pour son anniversaire. Avec les moyens du bord certes mais la banderole ‘Joyeux anniversaire’ (merci Maman !), les petites guirlandes lumineuses, les cartes et petits cadeaux font leur effet !

Nous allons diner au restaurant de l’hôtel et nous régalons de poissons frais, c’est délicieux. Nous en profitons pour remercier Mauricette (la maman de Fred) qui nous a offert ce repas à l’occasion de l’anniversaire de Fred !

La soirée est sympa mais loin d’être festive comme elle devrait l’être. Je propose de faire une séance de rattrapage le lendemain soir quand nous serons plus reposés + une journée de rattrapage également pour faire une activité en famille, digne d’un anniversaire.

Nous avons réservé pour 6 nuits afin de nous reposer, de visiter les alentours, d’avancer sur les cours des enfants, sur les préparatifs de la prochaine étape en Indonésie pour laquelle nous n’avons rien fait et aussi sur le blog. Aucun stress ici, chacun prend son temps et fait ce qu’il veut dans un environnement de rêve.

Notre première journée à Port Barton s’écoule paisiblement entre école, écriture du blog, séance de paddle pour les garçons et jeux avec Ilena. Elle s’est liée d’amitié avec une petite fille lituanienne, cliente de l’hôtel. Nous ne savons pas trop comment elles communiquent ensemble mais elles semblent bien s’amuser quand même.

L’équipe de l’hôtel, et en particulier Homer et Brian, deux philippins qui travaillent ici depuis des années, sont aux petits soins avec nous. Brian joue régulièrement aux échecs avec Milan et lui donne quelques astuces pour s’améliorer. Je l’ai déjà dit mais je suis toujours bluffée de voir Milan papoter tranquillement en anglais avec les locaux, à son niveau certes, mais il se débrouille bien. Une bonne longueur d'avance pour les cours d’anglais du collège à la rentrée prochaine.

J’ai eu du mal à trouver un gâteau à Port Barton mais nous arpentons le village avec Ilena pendant que Fred et Milan font du paddle et trouvons notre bonheur dans un petit restaurant. Je donne le gâteau et les bougies (de France, merci maman encore !) à la cuisine de notre hôtel pour qu’ils l’apportent en fin de diner. La surprise redonne le sourire à Fred, tant mieux !

Joyeux anniversaire Fred ! 

Le lendemain, direction White Beach, une plage à une vingtaine de minutes de bateau de Port Barton. Nous prenons un bateau sur la plage à côté de chez nous. Nous partageons notre embarcation avec une anglaise en voyage longue durée et un couple de toulousains en vacances, particulièrement sympathiques, Corinne et Patrick. La traversée passe très vite car nous papotons tout le long avec eux. En fait, nous passerons une grosse partie de la journée et le déjeuner ensemble !

White Beach porte bien son nom : sable blanc, eau turquoise et cocotiers, un paysage de carte postale comme il y en a énormément aux Philippines. Il n’y pas grand monde sur la plage, des hamacs sont à disposition un peu partout et invitent à la nonchalance et au repos. Nous passons une belle journée.

White beach 

Le soir, Corinne et Patrick nous rejoignent pour diner alors que nous faisons une partie de pétanque sur la plage avec les enfants. La soirée est joyeuse, malgré le fait que Corinne soit souffrante.

Corinne et Patrick 

Nous alternons une journée d’école et de préparatifs d’étape ou autres rédaction de blog, avec une journée de sortie ou activité dans la région. Les garçons retournent faire du paddle ou du kayak et Ilena joue avec sa copine. De mon côté, je lis énormément et ça fait du bien de prendre son temps.

Port Barton est entouré de dizaines de petites îles, toutes aussi belles les unes que les autres. L’activité la plus pratiquée ici est le ‘island hopping’ (= passer d’île en île). Nous réservons un bateau pour le lendemain. La difficulté ici est de retrouver le bateau réservé la veille car il y en a beaucoup ! Nous partagerons la journée avec un couple de suisses sympas mais sans plus (on préfère de loin un autre couple de suisses qui se reconnaîtra, gros becs les amis ! :o).

Le programme de la journée est chargé avec pas moins de 6 îles à visiter. La première, Starfish island est ce qu’on appelle ici un ‘sandbar’, c’est-à-dire un banc de sable formé par l’érosion, et situé au-dessus de l’eau, comme une île minuscule. L’eau autour du sandbar nous arrive à la taille au plus et est d’une transparence incroyable, c’est magnifique. Starfish island est le royaume des étoiles de mer (d’où son nom !). Il y en a des dizaines de couleur rouge - orangé, que l’on peut facilement voir au fond de l’eau.

Starfish island 

L’island hopping est une activité très prisée et nous ne sommes pas vraiment seuls ! Tout le monde marche dans la même direction pour trouver les étoiles de mer.

Nous reprenons le bateau pour rejoindre Twin Reef, un endroit encore une fois magique (je vais vite manquer de superlatifs…), avec une eau transparente et turquoise … L’endroit se prête au snorkeling et c’est également ici que nous allons déjeuner. Les deux personnes de l’équipage de notre bateau préparent notre repas : poisson grillé, poulet, riz, légumes et fruits frais en dessert. Tout est préparé sur place dans une cuisine extérieure improvisée. Il y a d’autres touristes qui attendent également leur repas. Nous papotons avec le couple de suisses et déjeunons avec appétit. Notre équipage nous a demandé de déjeuner plus tôt que les autres touristes pour repartir avant eux et être seuls ou presque sur une partie des autres îles.

L’ après-midi s’écoule tranquillement, nous passons d’île en île (Maxima island, Wide reef, Turtle spot, Double island), alternons les séances de baignade et de snorkeling. Les coraux ne sont pas très colorés et souvent énormes ! Il faut bien rester à la surface pour ne pas se faire griffer les jambes. Nous croisons quelques tortues, de jolis poissons et passons d’un paysage bleu à un autre turquoise, toujours dans une eau transparente et chaude. Ce pays est vraiment d'une incroyable beauté !

Nous rentrons à l’hôtel bien fatigués par le soleil, le snorkeling et les heures de bateau mais heureux avec du bleu plein les yeux.

Ici, nos soirées sont paisibles, occupées à lire, jouer aux cartes, au yams ou encore à la pétanque sur la plage avec les enfants, boire un verre et discuter avec l’équipe de l’hôtel ou d’autres clients. Nous retrouvons un sentiment de sérénité et profitons du moment présent.

Brian et Homer du Greenview Resort 

Je vous avais dit que Milan faisait des blagues aux locaux régulièrement. Il continue ici et au gré d’une blague, il réussit même (par 2 fois !) à gagner un massage gratuit (pour Ilena aussi d’ailleurs) ! Quel veinard ! Nous en profiterons également mais devrons payer le prix fort ! :o)

Nous nous sentons tellement bien ici que nous prolongeons notre séjour de deux nuits supplémentaires. L’occasion de faire une séance de kayak en famille pour rejoindre Starfish à 30 mn de notre plage. Enfin, ça c’est de la théorie car en pratique, nous avons mis une heure aller et une heure retour ! Je partage mon kayak avec Milan qui trouve que je ne pagaie pas assez bien à son goût, allons donc… Nous arrivons quand même à bon port et contrairement à notre première visite, sommes seuls ou presque.

Nous réservons également un bateau pour le lendemain afin de refaire un tour d’island hopping sur des îles différentes. Cette fois, nous partageons le bateau avec un couple d’argentins et une allemande. Ils sont très sympas et nous papotons toute la journée. Les îles sont toutes plus jolies les unes que les autres (Aquarium island, Pina plata, Long Island, Fantastic Reef). Du bleu, du turquoise, du vert, on pourrait se lasser, mais non, pas du tout… Nous absorbons toute cette lumière et ces couleurs qui nous donnent énormément d’énergie et le sourire jusqu’aux oreilles en permanence.

Nous sommes bien embêtés pour l’étape suivante car nous ne savons toujours pas où aller. La suite logique serait de rejoindre El Nido, au nord de Palawan. Nous n’avons pas très envie d’y aller car c’est un endroit connu pour être très touristique et loin de la douceur de vivre de Port Barton (tout ce que nous détestons !). Néanmoins, l’archipel des Bacuit est également renommé pour sa beauté. Nous prenons la décision d’y aller quand même mais ne sommes pas convaincus.

Ainsi s’achève notre étape à Port Barton. Nous avons adoré cet endroit paisible, son tourisme discret et son accueil chaleureux. J’espère qu’il ne succombera pas trop vite aux sirènes du tourisme de masse…

A très bientôt pour notre dernière étape philippine (et oui déjà…) à El Nido où nous avons encore fait de jolies rencontres et fait le plein de bleu et de turquoise pour une vie entière !

En attendant, on vous embrasse fort !

Bon plan voyageurs : Greenview Resort Port Barton - PHP 2 400 par nuit (40 euros), pour 4 personnes, petit dej non compris


6

Nous quittons Port Barton un peu tristes, nous avons vraiment aimé l’endroit et savons que El Nido sera bien différent. Nous avons eu énormément de mal à réserver un hôtel, que nous souhaitions loin du centre et du tourisme de masse. Nous avons donc réservé à 25 kms du centre, dans un environnement calme et préservé.

Nous arrivons à la gare routière après 3h de route. Il fait très chaud et comme nous avons peu de temps sur place, nous avons pour mission première de trouver un tour en bateau pour le lendemain.

Le couple argentin rencontré sur le bateau à Port Barton nous a recommandé une agence. Les prix annoncés pour une journée en bateau en island hopping sont dissuasifs et bien au-dessus de notre budget. Ici, tout est plus cher qu’ailleurs. Comme nous souhaitons un tour privé pour éviter d’être à 20 sur un bateau et avoir plus de flexibilité dans le choix des îles, il nous faut trouver 2 personnes supplémentaires pour atteindre un prix raisonnable.

Alors que nous discutons les prix avec le propriétaire, deux jeunes allemandes entrent dans l’agence. Elles ont l’air sympa et je leur propose de se joindre à nous pour un tour en bateau. Elles acceptent quasi immédiatement, tout le monde est ravi ! Le rendez-vous est donc pris pour le lendemain, pour une journée d’island hopping dans l’archipel de Bacuit.

En discutant avec le propriétaire de l’agence, on se rend compte que l’hôtel que nous avons réservé est vraiment trop loin pour faire les tours et que nous allons payer une fortune pour nous déplacer. Le type est sympa et nous propose d’autres hôtels proches, à Corong Corong, un bon compromis avec le centre del Nido qui n’a vraiment aucun intérét. Nous avions déjà cherché dans ce coin mais en vain car tout était complet. Il emmène Fred voir les différents endroits en moto.

L’hôtel dans lequel nous resterons finalement n’est pas des plus jolis mais très bien placé et fonctionnel. Nous avons une grande chambre avec 3 lits simples et 1 lit double et une salle de bains. L’ensemble manque un peu de lumière mais nous nous en contenterons pour dormir et prendre une douche. Le personnel de l’hôtel semble avancer au ralenti, affalé devant la télé, à dormir ou jouer de la guitare, la tête posée sur la pile de serviettes de toilette destinée aux clients, en guise d’oreiller. En plus, ils utilisent tout le wifi pour télécharger des films donc les clients n’ont plus rien. Le petit dej n’est vraiment pas bon. On reste zen mais tout ça nous énerve énormément.

Mais nous ne sommes pas là pour passer notre temps à l’hôtel, nous allons déjeuner non loin de là dans un autre Greenview Resort, au bord de la plage. Cet hôtel a appartenu au propriétaire de notre hôtel à Port Barton, qui l’a ensuite revendu. Mais la qualité de service est restée la même et il est très bien placé.

Nous sympathisons avec une famille belge. Nous les retrouvons sur la plage de Corong Corong et de fil en aiguille, ils se joignent à nous pour le tour en bateau du lendemain. Ilena est ravie car il y a deux petites filles de son âge. David et Magali sont un couple de fermiers Namurois, avec chacun une ferme (culture biodynamique et accueil de chevaux en fin de vie). Ils ont une vision de la vie très optimiste et sont très dynamiques, nous les aimons bien d’emblée !

Le lendemain, nous retrouvons Magali, David, Léonie et Lola ainsi que les deux allemandes. Nous avons énormément de mal à discuter avec ces deux dernières qui ne sont pas des plus loquaces. Rien à voir avec la famille belge avec qui nous passons la journée à discuter et rigoler. La traversée en bateau est vraiment jolie, comme à Port Barton, nous avons droit à une féérie de bleus et de turquoise mais avec des falaises karstiques de calcaire en plus, c’est magique.

Le premier arrêt est sûrement notre préféré, Snake island, qui porte bien son nom avec un long serpent de sable qui couple l'eau turquoise. L’endroit est vraiment féérique, l’eau est chaude et transparente, du turquoise à perte de vue, on ne veut plus partir de cet endroit. L’endroit vu d’en haut est encore plus beau.

Snake Island 

Nous remontons sur le bateau et passons d’île en île, profitons du snorkeling à chaque endroit et des paysages magnifiques. Nous nous arrêtons sur une toute petite île pour déjeuner. Au menu (ça ne change pas beaucoup ici) : poisson frais, poulet, légumes, riz et fruits frais. Tout le monde mange avec appétit. Les adultes discutent pendant que les enfants jouent dans les vagues en riant. L’humeur est au beau fixe.

Nous avions peur d’être noyé dans une masse de touristes à chaque arrêt mais sommes agréablement surpris par le peu de monde que nous rencontrons. Finalement, nous sommes bien contents d’être venus ici et ne regrettons pas notre décision de dernière minute.

Le small Lagoon est également l’un de nos arrêts préférés. Nous nous arrêtons à un endroit et sommes surpris du nombre de kayaks sur l’eau, tout le monde semble avoir le sien. On nous explique que pour atteindre le lagon, il faut prendre un kayak. Nous nous installons à 4 sur un grand kayak. Nous passons de gros rochers et là tout est calme, bleu, vert, turquoise, le lagon ressemble à une piscine d’eau de mer. Nous avons adoré cet endroit.

Nous continuons notre journée, nous arrêtons sur une autre île avec un peu plus de monde pour boire un rafraichissement. Et c’est déjà l’heure de rentrer après une belle journée.

Nous poursuivons la soirée avec Magali, David et leurs filles. Nous les retrouvons au bar de leur hôtel pour quelques cocktails avant de poursuivre la soirée autour d’un bon repas. Nous avons énormément de plaisir à discuter avec eux et à refaire le monde. On vous attend à Paris à notre retour, les copains !

Ilena n’arrive pas à se lever le lendemain, elle semble ne pas aller bien et nous la laissons dormir toute la matinée, pendant que Milan avance sur l’école avec Fred et moi sur le blog. A son réveil, Ilena a l’air d’aller un peu mieux et nous décidons d’aller à la plage, à 3km, à Las Cabanas. C’est une des plus belles plages de la région, un long ruban de sable blanc, de l’eau turquoise, quelques bars et restaurants avec des gros coussins pour s’affaler et profiter de la vue. Nous déjeunons là-bas et y passons l’après-midi. Ilena semble reprendre de l’énergie, en fin d’après-midi, tout va mieux. Coup de chaleur ou coup de fatigue, nous ne le saurons jamais.

Plage de Las Cabanas 

En rentrant à notre hôtel, nous sympathisons avec une famille française en tour du monde ("La grande aventure"). Ils viennent de débarquer et leur hôtel est à deux pas du nôtre, nous nous donnons rdv pour le soir même.

C’est maintenant au tour de Milan de pas aller bien. Il a mal au ventre et vomit 2 fois. Nous sortons quand même diner car il nous dit aller mieux mais au restaurant, il est de nouveau malade, est très pâle et transpire énormément. Nous écourtons la soirée pour qu’il puisse aller dormir. Tout rentre dans l’ordre le lendemain matin après une nuit compliquée, un beau stress pour nous et un mauvais moment à passer pour Milan.

Il nous reste seulement une journée à passer à El Nido et on se dit qu’on aurait pu y rester plus longtemps avec plaisir, car il y a encore beaucoup de choses à découvrir. Tout le monde nous avait parlé de la plage de Nacpan, supposée être la plus belle plage de la région. Pas de chance, il pleut des cordes à notre lever… On ne s’attendait pas du tout à ça. De la pluie aux Philippines ?? C’est bien la première fois en un mois, on se sent un peu décontenancés. Nous attendons que ça se calme un peu et après maintes hésitations, nous prenons un tricycle pour aller à Nacpan. Il y a 45 mn de route.

L’endroit est joli mais nous sommes déçus : est-ce le manque de lumière aujourd’hui ou le fait qu’on nous l’ait vendu comme un endroit vraiment super joli ? La plage fait 5km, sable blanc, cocotiers, petits restaurants tout le long, beaucoup plus sommaires qu’à Las Cabanas, mais nous ne sommes pas convaincus. Les enfants, quant à eux, passent l’après-midi à faire des châteaux de sable et ne veulent plus partir !

Plage de Nacpan 

Pour notre dernière soirée, nous décidons d’aller boire un cocktail au Greenview. Nous discutons avec un groupe de français que nous avions vu rapidement un autre jour et finissons par partager un apéro et un diner avec eux. Vanessa, Arthur, Blandine et Eric sont particulièrement sympas, nous discutons plongée, apnée, voyages, enfants et le temps passe très vite, trop vite.

La famille rencontrée quelques jours avant quand Milan était malade (Mélanie, Patrick, Matéo et Maxime), rejoint par hasard notre joyeux groupe et la discussion reprend de plus belle. Nous passons une excellente soirée, buvons trop de cocktails et papotons jusque tard. Ca fait un bien fou et on se rend compte à quel point les soirées avec nos amis nous manquent !

Le lendemain, nous devons nous lever tôt pour filer à l’aéroport del Nido, le réveil est compliqué pour toute la famille. L’aéroport del Nido est à seulement 30 mn en tricycle et minuscule. Il n’héberge qu’une seule compagnie aérienne, AirSwift qui a le monopole. L’endroit est vraiment spécial car on a plus l’impression d’être dans un hôtel qu’un aéroport. La sécurité est passée très rapidement, l’enregistrement des bagages aussi et un petit déj d’accueil est offert à tous les passagers. Les avions sont tout petits et le service vraiment de qualité, une belle surprise !

Dans la salle d'attente, nous retrouvons Arthur et Vanessa qui partent également le même jour mais dans une autre direction. Le vol jusqu’à Manille dure seulement une heure.

Nous prenons un taxi pour rejoindre notre hôtel. Fred nous a trouvé un hôtel particulièrement confortable avec une piscine sur le toit. Nous n’avons qu’une journée à passer à Manille et préférons profiter de l’hôtel plutôt que de nous aventurer en ville.

Départ le lendemain matin pour Kuala Lumpur où nous avons réservé pour 4 nuits. Je ne ferai pas d’article sur cette étape qui n’a été qu’une étape de ‘travail’ : mise à jour du blog, comptes du voyage, réservation de billets d’avion, de chambres d’hôtels, lessives, envoi d’un colis pour délester nos bagages etc. Nous n’avons pas pris le temps de visiter Kuala Lumpur (que nous connaissions déjà un peu) mais avons été plutôt productifs.

Nous avons également profité d’un bel hôtel (le Hilton, merci les promos booking) où nous avons été upgradé et avons pu profiter de deux jolies chambres communicantes.

Hilton Garden Inn 

Les enfants se sont bien amusés à la piscine, ont regardé des films, joué à des jeux vidéo, fait un peu d’école. Nous avons également instauré un nouveau rituel scolaire depuis 3 semaines, et je dois dire qu’il fonctionne plutôt bien, nous aurions dû le faire plus tôt : chaque jour, les enfants ont 15mn d’exercices de maths à faire afin d’acquérir des réflexes, et une page à écrire sur les découvertes et activité de la journée. Bien sûr, c’est en plus des séances d’école que nous faisons déjà régulièrement. Milan et Ilena sont plutôt consciencieux et s’y tiennent pour le moment.

Nous avons passé nos soirées sur la terrasse de l'hôtel à jouer aux cartes et admirer les tours Petronas, les fameuses tours jumelles de Kuala Lumpur.

Dans les autres faits marquants, nous avons perdu le guitalélé en l’oubliant dans un taxi, Milan est vraiment triste…

Nous avons également craqué pour un drône pour faire de beaux films, affaire à suivre !

Voilà, les Philippines, c’est déjà fini. Nous avons adoré ce pays qui a été une bien jolie surprise. Nous avons particulièrement aimé sa population bienveillante et accueillante, ses paysages de rêve, les plongées, le snorkeling facile d’accès un peu partout, la simplicité de la vie sur place. Nous avons moins aimé les transferts longs et parfois compliqués et les connections internet vraiment mauvaises qui nous ont un peu compliqué la vie sur place. Nous parlons déjà de revenir aux Philippines, il y a encore tellement de trésors à y découvrir et d’îles à explorer. Ce pays demande du temps et de la patience mais donne énormément en retour.

Pour la première fois depuis des semaines, je suis à jour sur le blog ! Il nous reste une nuit à passer à Kuala Lumpur avant de décoller demain matin très tôt pour l’Indonésie où nous passerons tout le mois d’avril. Nous avons choisi d'aller dans les îles des Sulawesi, des endroits loin de tout et donc sans wifi, je ne sais pas quand je pourrai publier un prochain article mais je vous promets de jolis paysages et de belles histoires…

En attendant, merci de votre fidélité sur ce blog et de vos nombreux messages. A très vite pour de nouvelles aventures indonésiennes, dernière étape de notre périple asiatique avant de changer de continent.

A très vite !

Bon plan voyageurs : Hilton Garden Inn de Kuala Lumpur - 70 euros pour deux chambres doubles, sans petit déjeuner