Un mois dans un pays au nom qui fait rêver, entre les îles sous le vent et les atolls de l'archipel des Tuamotus...
Du 5 mai au 3 juin 2019
30 jours
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Nous avons une journée entière de trajet jusqu’en Polynésie depuis Sydney : un vol jusqu’à Auckland, une escale sur place et un autre vol jusqu’à Papeete, 9h de trajet en tout.

Cette fois, pas de souci de visa, nous embarquons facilement dans notre premier vol Qantas jusqu’en Nouvelle-Zélande. Les enfants sont aux anges car chaque passager a un ipad et une offre de films plutôt large. Les 4 heures de vol passent rapidement. Nous avons à peine le temps de nous poser à Auckland, qu’il est déjà temps d’embarquer dans le second vol.

A peine rentrés dans l’avion d’Air Tahiti Nui, nous sommes déjà dans l’ambiance des îles : des hôtesses polynésiennes aux robes à fleurs colorées et fleurs de tiaré dans les cheveux nous accueillent dans une déco turquoise. Les 5 heures de vol passent encore une fois rapidement et nous arrivons à destination la veille de notre départ ! Et oui, la terre est ronde (sans blague ??) et nous avons franchi la ligne de changement de date. Nous sommes donc partis le 5 mai et arrivés le 4, magique non ? Pour tout dire, c’est assez déstabilisant et on s’y perd un peu dans les dates. Pendant tout le séjour en Polynésie, nous nous levons quand vous vous couchez en France et vice-versa (12 heures de décalage horaire en moins avec la France).

Il est bien tard quand nous arrivons à Papeete. Il fait nettement plus chaud qu’à Sydney et nous sommes accueillis par des danseuses et musiciens tahitiens, au son du yukulélé. Nous avons réservé un airbNb à Papeete pour nos deux nuits ici.

Mauvaise surprise à l’arrivée : personne ne nous attend comme prévu avec les clefs de l’appartement. Il est plus de 23h, nous sommes épuisés par notre journée de trajet et la blague n’est pas drôle… L’aéroport n’est pas très grand et se vide rapidement de ses voyageurs qui ont, eux, trouvé leur moyen de transport pour rejoindre leur hôtel et aller se coucher. Il n’y plus de taxis à cette heure-là, le propriétaire de l’appartement réservé ne répond pas à nos appels et nous n’avons que 30 mn de wifi à l’aéroport, sans autre possibilité de se connecter à internet pour l’appeler. L’accueil polynésien est raté et le temps passe… Une polynésienne qui me voit chercher notre hôte, m’interpelle et me demande si j’ai besoin d’aide. Je lui explique la situation, oh miracle, elle connaît le propriétaire et la personne qui est censée venir nous chercher. 2mn au téléphone et l’affaire est réglée : la personne s’est tout simplement trompée de jour et arrive rapidement à l’aéroport.

Nous rejoignons enfin notre studio et nous endormons en rêvant aux beaux paysages qui nous attendent.

Nous sommes encore très fatigués par le décalage horaire et le trajet, au réveil. Nous avons maintenant 12 heures de décalage horaire avec la France (en moins pour nous), on ne peut pas faire plus ! Nous passons la journée à Papeete à nous balader (mais c’est très limité sans voiture car les plages sympas ne sont pas accessibles à pied depuis chez nous) et profiter de la piscine du toit de l’immeuble, avec une jolie vue sur les montagnes.

Nous dinons dans les roulottes tahitiennes (des foodtrucks locaux) pour une somme plus que modique pour le pays et nous régalons de poisson cru au lait de coco (dont nous avions gardé un souvenir gourmand de notre premier séjour en Polynésie). Les enfants préfèrent de loin des entrecôtes / frites et se régalent tout autant.

Notre première (vraie) étape polynésienne est à Moorea, à 45mn de ferry de Papeete.

Le port de Papeete est à seulement 15mn de marche de notre appartement et nous partons d’un bon pied, avec bagages et enfants. Nous avions oublié qu’il fait déjà très chaud le matin et sommes en nage au bout de quelques dizaines de mètres. Système D, on tend le pouce et un pick up s’arrête au bout de 3mn ! L’auto-stop fonctionne très bien ici. Un couple de polynésiens nous accueille dans sa voiture, les enfants montent devant, ils sont ravis.

Le trajet en ferry est rapide est plutôt agréable. A l’arrivée, une dame polynésienne nous attend avec une pancarte.

20kms plus tard, nous découvrons le faré Miti : 6 farés (= bungalows) de style polynésien, sur la côte ouest de Moorea. Chaque bungalow a deux chambres, un coin cuisine, une salle de bains / toilettes et une grande terrasse avec une table et des chaises pour prendre des petits dej et repas au frais, c’est parfait.

L’endroit donne sur une petite plage opposée à un motu, avec de jolies couleurs turquoise où les enfants s’amusent pendant des heures en kayak, à peine arrivés. Les couchers de soleil y sont aussi particulièrement jolis.

Moorea est une grande île, il n’est pas simple de se déplacer sans voiture ou scooter. Nous testons de nouveau l’auto-stop dès le lendemain et bingo, un polynésien s’arrête très rapidement (apparemment, c’est beaucoup grâce à Milan et Ilena !). Nous rejoignons la plage des Tipaniers à seulement 2 kms pour y passer la journée. Au programme, kayak pour les garçons qui vont découvrir les nombreuses raies pastenagues et requins à pointe noire, et jeux sur la plage / farniente pour les filles.

Nous nous posons en terrasse pour déjeuner avec une vue sur le lagon, on se sent bien… Ilena perd une nouvelle dent pendant le déjeuner, la petite souris est très occupée pendant ce tour du monde !

Nous sommes encore tout étonnés de ne parler qu’en français et d’entendre parler le français partout où nous allons. Un petit temps d’adaptation s’impose après 4,5 mois en Asie à ne parler quasiment qu’anglais au quotidien.

Nous retrouvons une famille française bien sympathique, également en tour du monde, rencontrée sur le Forum des Familles Autour du Monde. Nous passons une chouette soirée au restaurant avec Céline, Arnaud, Merlin et Jocelyn à parler voyages, instruction en famille et anecdotes de nos périples. Les enfants s’entendent bien et font des parties de Uno, en papotant. Nous prenons rendez-vous pour nous revoir à Maupiti où nous aurons une journée en commun.

Quand les Marjoc / la parenthèse enchantée rencontrent les Globe-Réveurs 2019 

Retour à la plage des Tipaniers le lendemain mais cette fois, nous louons un bateau sans permis. Sur le papier, ça a l’air simple mais quand le loueur nous explique tout ce qu’il faut faire et surtout ne pas faire (comme se perdre dans les patates de corail, ce qui endommagerait à la fois les coraux et le bateau), ainsi que les coûts en cas de souci avec le bateau, nous hésitons longuement car ni Fred ni moi n’avons d’expérience de conduite d’un bateau. Finalement, nous décidons de prendre le risque. Les premières minutes sont très stressantes… Il faut bien suivre le chenal qui évite les coraux et ne pas se tromper de balise. Fred a quelques sueurs froides mais se débrouille très bien au final !

Nous rejoignons le motu et Coco Beach, une plage connue de la région. Les couleurs du lagon sont juste magnifiques… des dégradés de bleu et de turquoise, qui seront notre quotidien pendant quelques semaines, avec la montagne en toile de fond, c’est somptueux. L’eau est chaude et transparente, un vrai bonheur.

Fred essaie de faire décoller le drône pour prendre de jolies images mais il doit vite le faire atterrir et se fait abimer les doigts par les hélices du drône, pour éviter que la machine ne se fracasse sur un kayak posé à terre. Chouette engin mais un peu capricieux parfois, surtout quand il y a un peu de vent : vous apprécierez d’autant plus les jolies vidéos et photos vues du ciel prises par Fred, sachant qu’il manque de s’estropier en les préparant :o)

Après une pause sur le motu, nous repartons vers le lagon, pour découvrir les raies pastenagues et les requins. Il faut préciser que ces animaux viennent à cet endroit car ils sont nourris régulièrement par des locaux. Ca devient moins sympathique vu comme ça mais l’endroit est tout de même chouette. Les raies ne sont pas du tout effrayées et nous frôlent régulièrement, les requins à pointe noire (inoffensifs) déambulent tranquillement. L’eau est tellement claire qu’on peut prendre les animaux en photo depuis le bateau. Les enfants s’en donnent à cœur joie, Milan qui rêvait de voir des requins est servi !

Nous passons le reste de la journée affalés dans des chaises longues, les enfants jouent sur la plage avec des copains polynésiens de Papeete, rencontrés sur la plage et venus passer un long weekend à Moorea. Un air de vacances dans le voyage !

Nous rentrons en stop facilement et faisons connaissance avec nos voisins de faré : une famille également en tour du monde. Jennifer, la maman, a reconnu Milan qu’elle avait vu sur une photo de notre blog ! Que le monde est petit… Nous prenons rendez-vous pour un apéro dinatoire mais papotons beaucoup avec nos nouveaux voisins chaque fois que l’occasion se présente, ils sont vraiment sympas. Leurs deux filles de 8 et 10 ans s’entendent très bien avec Milan et Ilena : l’occasion de parties de cache-cache endiablées dans le jardin ou de jeux de plage et de balades en kayak. Les enfants ont vraiment besoin de ces rencontres, tout autant que nous, et en profitent au maximum.

Nous avons loué une voiture pour les deux journées suivantes pour visiter l’île. Nous avons un choc en lisant le prix de la franchise sur le contrat : 8 000 euros… Rien que ça… En fait, ça doit être le prix de la voiture, donc autant dire qu’on n’est pas assurés, même en payant avec une carte premier. Pas vraiment le choix, c’est le même système partout sur l’île, nous ne sommes pas vraiment en position de choisir.

C’est la première fois que nous louons une voiture depuis que nous sommes partis en décembre et c’est un vrai plaisir de se retrouver tous les 4, en balade autour de l’île. Nous nous arrêtons dans les hôtels de luxe pour profiter de la vue. Le temps est couvert, malgré la chaleur et les couleurs turquoise ne sont pas toujours au rendez-vous sans le soleil, dommage…

Nous allons au Belvédère dans les hauteurs, admirer la baie d’Opunohu, le contraste entre le vert de la montagne et le bleu de la mer est saisissant (pas flagrant sur les photos !). Plusieurs petites montagnes dominent le littoral de Moorea et semblent se perdre dans le bleu de la mer.

Le belvédère est le point de départ de nombreuses randonnées : nous souhaitions en faire une mais après 15mn de marche, nous rebroussons chemin. Il a plu toute la nuit et nous pataugeons dans la gadoue, c’est très glissant et très désagréable. Par ailleurs, nous sommes cachés sous les arbres et ne voyons aucun paysage, nous ne voyons pas trop d’intérêt à continuer.

Nous découvrons par hasard un joli coin entouré de montagnes.

Nous reprenons la route, achetons de quoi faire un picnic et allons nous poser sur la plage de Temae, une plage publique bordée de sable blanc, particulièrement jolie. Quelques jeunes polynésiens se baignent, et nous déjeunons au son des vagues qui s’écrasent sur le sable. Nous sympathisons avec un jeune couple, en tour du monde également. Quand je vous disais que le monde est tout petit : au fil de la conversation, on se rend compte qu’ils connaissent une famille rencontrée au Laos et avec qui nous avions passé une chouette journée.

Nous partons ensuite rejoindre le point de vue de Toatea, qui surplombe l’hôtel Sofitel, avec en contrebas la plage de Temae et le lagon, c’est magnifique. Même s’il manque toujours quelques rayons de soleil…

La journée du lendemain est un peu plus sportive : au programme, l’ascension de la montagne magique. Cette montagne est ‘magique’ pour le belvédère naturel du sommet, qu’il faut mériter en grimpant pendant 45mn sous le soleil. La route est pavée donc facile d’accès mais monte, monte, et monte toujours jusqu’à la fin, à plus de 200 mètres d’altitude. La propriété est privée et bordée d'arbres fruitiers, dont certains nous sont inconnus.

En arrivant, on peut contempler la baie d’Opunohu et une grande partie du nord de l’île. C’est vraiment beau. Mais encore une fois, le soleil n’est pas au rendez-vous pour illuminer la mer et mettre les bancs de corail en valeur.

Nous repartons en voiture en direction du lycée agricole de Moorea. Faute de trouver comment le visiter, nous nous réconfortons avec une dégustation de confitures locales. On vous conseille vivement celle à la papaye-vanille, avec laquelle nous nous régalons au petit-déjeuner.

 Dégustation de confitures et cabine téléphonique française, vestige d'une autre époque...

Nous rentrons profiter de la plage à deux pas de notre faré et retrouvons nos voisins : Jennifer, David, Louise et Nina. Les enfants dinent dans un faré, les adultes dans l’autre et nous passons une soirée bien sympathique. Une chouette rencontre, on aurait aimé pouvoir passer plus de temps avec eux.

Nous passons notre dernière journée à faire l’école, les pieds dans l’eau ou presque, et profiter de l’endroit. Les enfants retrouvent Louise et Nina sur la plage et s’en donnent à cœur joie, pendant que nous papotons entre adultes.

Après une semaine à Moorea, il est déjà temps de partir. Nous avons aimé cette île mais sans coup de cœur. Il nous a manqué un peu de soleil et surtout de l’interaction avec les polynésiens, que nous trouvons particulièrement accueillants et sympathiques. Mais Moorea a malgré tout beaucoup à offrir entre les activités sur le lagon et les randonnées.

Retrouvez notre séjour à Moorea en vidéo très bientôt (quand le wifi sera suffisamment stable !), dans la section 'le coin des p'tits routards'...

Dans le prochain article, je vous parlerai d’une île merveilleuse où nous avons passé une semaine magique ; un moment fort de notre tour du monde, qui restera longtemps dans nos mémoires et dans nos coeurs…

En attendant, prenez soin de vous…

Bon plan voyageurs

Faré Miti - Moorea

Bungalow équipé pour 4 personnes – 13 000 CFP (environ 110 euros) par nuit

Jolie plage à 20 mètres





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Avant de commencer à lire cet article, nous vous conseillons vivement le port de lunettes de soleil ... On vous aura prévenus…

Nous quittons Moorea de bon matin pour prendre le bateau et rejoindre Papeete. Arrivés dans la capitale, nous trouvons un taxi pour aller à l’aéroport où nous avons un vol pour Maupiti et 4 heures d’attente…

Nous en profitons pour faire un peu d’école aux enfants, toutes les occasions sont bonnes, même assis par terre avec un siège d’aéroport comme bureau !

Nous sommes particulièrement excités d’aller à Maupiti, un des joyaux du Pacifique. Ne va pas à Maupiti qui veut… Il n’y a que 3 avions par semaine, complets des mois à l’avance, la piste d'atterrissage de l'aérodrome est très courte et impraticable par temps de pluie. Par ailleurs, l'arrivée en bateau n'est pas des plus simples avec une passe d'entrée dans le lagon un peu compliquée. Voilà qui devrait dissuader pas mal de tours operators, hé, hé, hé...

Situé à seulement 40 kms de Bora-Bora, Maupiti est différente en tous points de sa voisine. Elle a fait un choix difficile : celui de refuser le tourisme de masse ou de luxe et les Francs Pacifiques sonnants et trébuchants qui vont avec... C'est tout à son honneur... Ici, il n’y a aucun hôtel de luxe (aucun hôtel tout court d'ailleurs !), ni grand supermarché : les habitants s’y sont fortement opposés il y a quelques années, en votant contre à l’unanimité. Même si cela peut bien sûr être remis en question à tout moment, l’île est fière de ne proposer que des pensions de familles (une vingtaine en tout et pour tout) et conserve une ambiance intimiste et authentique. Et tout ça nous plait beaucoup...

Une unique route de 10kms fait le tour de l’île. Seuls 1 300 habitants, tous issus de 9 familles peuplent Maupiti. Tout le monde se connaît ou presque et il y a toujours quelqu’un qui est le cousin de la belle-sœur du frère de son voisin. 20 métropolitains seulement ont réussi à s'intégrer dans cette communauté très fermée. Il y a peu d'échanges d'argent sur l'île et beaucoup de services mutuels rendus : si tu donnes à l'île, l'île te le rends. Si tu ne donnes pas, tu es exclu et tu dois partir... C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à un français venu installer son club de plongée à Maupiti il y a quelques années : il n'a pas joué le jeu et a dû partir au bout d'un an...

Nous atterrissons sur l’aérodrome de Maupiti après 1h25 de vol (et une escale à Bora-Bora) dans un avion minuscule. Nous découvrons le lagon depuis le ciel et sommes déjà sous le charme…

Situé sur un motu (= un îlot corallien en bordure de lagon), le petit aéroport a une seule piste d’atterrissage, aucun comptoir ‘sécurité’, une salle d'attente en plein air, sous les arbres, et une poignée d’employés, super souriants, qui font tous les jobs à la fois, face au lagon vert jade. C'est sûr, ça change de Roissy !

Dès la descente de l’avion, on se dit qu'on a touché le gros lot... nous sommes éblouis par la beauté du lagon, à quelques mètres. Nous prenons une navette-bateau qui nous emmène sur l’île principale en quelques minutes. Nous sommes suivis de près par de jeunes polynésiens (que nous rencontrerons plus tard) qui s’entraînent sur le lagon à bord de leur va’a, une pyrogue polynésienne typique d'ici. Nous sommes déjà dans l'ambiance...

Alain et Nhung, nos hôtes nous attendent avec un collier de fleurs fraîches pour chacun et de grands sourires. Un vrai accueil polynésien comme nous en rêvions !

Alain est français, installé en Polynésie depuis plus de 30 ans et marié à Nhung, une vietnamienne. Ils s’occupent tous deux avec passion de Maupiti Résidence : deux farés (= bungalow) qu'ils ont eu la bonne idée de placer face au lagon turquoise et sa plage de sable blanc. Un vrai paysage de carte postale...

Fred a réservé ce logement il y a presque un an et a eu du mal à avoir les dates que nous souhaitions - la Polynésie est le seul pays où nous avons réservé nos logements et billets d’avion (très) en avance. Alain nous explique que ses deux bungalows sont loués 98% de l’année, et ce, chaque année et qu’il est déjà à 75% de taux de réservation pour 2020. Le paradis se mérite apparemment... Comme c'est le seul logement de l'île situé les pieds dans l'eau sur la plage face au lagon, on se sent super chanceux de pouvoir en profiter !

Notre bungalow de 70 m2 a deux chambres et un grand espace commun. Nous sommes à 20 mètres du lagon, sur la plage de Terei’a (la plus belle de l’île parait-il et ce n'est pas nous qui dirons le contraire...). Vélos, kayaks, paddles sont à notre disposition, les enfants sont aux anges !

Notre première mission est de trouver à manger ! Contrairement aux autres pensions, nous n’avons pas de demi-pension incluse. C'était un choix de notre part, car nous souhaitions pouvoir gérer notre budget : nous cuisinons la moitié du temps et commandons des plats frais le reste du temps. Alain a pensé à tout et pré-enregistré les numéros de téléphone des quelques restaurants de l’île qui livrent, sur le téléphone du bungalow. Il nous suffit d’appuyer sur une touche pour se faire livrer de délicieux plats polynésiens, fraîchement préparés, dont du poisson cru au lait de coco dont nous raffolons tout particulièrement.

Alain propose de m’emmener faire des courses en voiture, dans l’unique village. Une expérience en soi… L’expression ‘être ravitaillé par les corbeaux’ prend tout son sens ici… En effet, Maupiti n’est approvisionné par un bateau de Papeete qu’une fois par mois… Et encore, il n’est pas toujours très fiable, c'est parfois toutes les six semaines. Je me suis beaucoup demandé comment les gens de Maupiti faisaient au quotidien... Ben, ils congèlent et se nourrissent essentiellement de ce que le lagon a à leur offrir… du poisson, du poisson et encore du poisson, super frais en plus ! Ils en mangent même sur leurs tartines au petit-déjeuner. C'est sûr, ce n'est pas ici que je vais faire chauffer la carte bleue, Fred me laisse partir faire des courses serein. :o)

Je suis prévenue, le bateau mensuel n’arrivant que 3 jours après notre arrivée, les quelques magasins sont un peu vides. Le mot est faible… Il y a bien quelques conserves et produits secs mais rares sont les produits frais. Les magasins sont de mini-épiceries, parfois dans des locaux improbables mais avec des vendeurs super attachants et accueillants. J’achète du pain chez le quincailler, du gruyère (une denrée rare !) chez l’ancien boulanger (dont le four est tombé en rade et comme la montagne en face de chez lui menace de s’écrouler et de détruire sa boutique d’un jour à l’autre, il ne le fait pas réparer), de l’eau, de la bière et des jus de fruits dans une boutique qui ne vend que des boissons et quelques concombres sur le ‘marché’. Le marché se résume à deux vendeuses, face à l’église, et 90% de leurs produits (3 légumes différents !) sont déjà réservés pour d’autres clients.

Acheter des fruits et des légumes frais est compliqué et onéreux en Polynésie (il y a d’ailleurs beaucoup d’obésité ici) . On en trouve bien sûr dans les restaurants mais au quotidien, il est difficile de s’en procurer sur certaines îles. Nous avions heureusement fait quelques courses à Moorea en prévision. Je cherche désespérément du beurre pour le petit déjeuner, en vain car il n’y en a plus sur l’île depuis des semaines. Qu’ à cela ne tienne, on fera sans !

Nous passons notre première journée à Maupiti à profiter de l’endroit, entre balades en kayak, farniente, balade en vélo, jeux dans le sable… Nous nous sentons tout de suite bien et chez nous ici et savons déjà que nous allons passer une belle semaine. Les enfants savourent une nouvelle liberté car ils peuvent évoluer sans contrainte sur le lagon, où l’eau leur arrive à la taille seulement.

Les activités ne manquent pas à Maupiti et nous commençons par une plongée dans le lagon au milieu des raies manta… Leur présence n’est pas garantie bien sûr, elles sont en liberté. L’unique club de plongée de l’île est tenu par un jeune couple de français qui propose des plongées en petites palanquées. Milan, Fred et moi avons très envie de tenter l’expérience mais ne pouvons emmener Ilena qui ne plonge pas encore.

Gros dilemme : soit Fred ou moi n’y allons pas (et le club ferme dès le lendemain pour plusieurs semaines car les propriétaires partent en congés), soit nous laissons Ilena seule pendant plus de deux heures dans le faré. Elle n’a que 8 ans et n’est jamais restée seule à la maison et le lagon est à quelques pas, un risque supplémentaire.

Nous en parlons à Alain et Nhung et cette dernière nous propose immédiatement de s’occuper d’Ilena (qui dormira une partie de la matinée de toute manière). Nos voisins de faré, un trio de retraités bien sympathiques, en vadrouille en Polynésie pendant deux mois, entendent notre conversation et nous proposent également de surveiller Ilena. Au final, c’est la femme de ménage qui verra le plus Ilena qui est plutôt amusée à l’idée d’aider à nettoyer le faré. Toujours l'accueil polynésien...

Yannick, le moniteur de plongée nous explique les règles de cette plongée très particulière : ce n’est pas une plongée d’exploration comme celles auxquelles nous sommes habitués. Nous allons plonger dans la station de nettoyage des raies mantas. Et oui, les raies, mais aussi petits et grands poissons viennent se faire laver par des congénères nettoyeurs, qui sont concentrés autour de gros rochers. Qui a dit que les poissons n'avaient pas le droit à leur pédicure ou soin du visage ?

Nous attendons patiemment, couchés au sol, sans bouger. L’expérience est vraiment différente mais nous trouvons le temps long à attendre, immobiles au fond de l'eau. Nous nous refroidissons vite malgré les 29 degrés de l’eau du lagon.

Et puis, les raies font leur entrée… majestueuses et gracieuses dans un ballet autour des rochers des poissons-nettoyeurs. Ce sont des mâles essentiellement (saviez-vous que les femelles sont bien plus grandes que les mâles ?) de 3 ou 4 mètres d’envergure environ. Elles tournoient près de nous, vont et viennent, semblent nous observer du coin de leur yeux (placés de chaque côté de leur tête). La visibilité sous l’eau n’est pas exceptionnelle mais suffisante pour bien voir. Nous nous régalons de ce spectacle et sommes impressionnés par la taille de ces poissons ! Toutefois, nous préférons les plongées un peu plus dynamiques.

Nous rentrons au bungalow, Ilena est ravie de son expérience et veut recommencer très vite. C’est dans ces moments-là que nous nous rendons compte à quel point nos enfants grandissent pendant ce voyage et gagnent en autonomie et assurance. Il y a quelques mois, il aurait été juste impensable de laisser Ilena seule à la maison sans surveillance.

Nous passons le reste de la journée sur les paddles, kayaks et autres chaises longues, en se répétant encore une fois que nous avons une chance folle d’être dans un endroit pareil…

Nhung emmène les enfants régulièrement pêcher au coucher du soleil, au bord du lagon avec de grands filets qu’elle jette au loin et qu’elle vient récupérer à la nuit tombée. Un moment idéal pour Fred et moi, à boire un verre devant le coucher du soleil et une expérience authentique pour les enfants.

Pendant ce voyage, je pense que nous n'avons pas toujours été conscients de la chance que nous avions d'être dans tel ou tel endroit. On s'en rendait souvent compte après. A Maupiti, je pense qu’il n’y pas eu un matin où nous ne nous sommes pas dit que nous étions dans un endroit tellement beau que ça en paraissait irréel… Le temps s’écoule doucement, à notre rythme et nous savourons chaque minute, conscients des instants de bonheur que nous vivons au quotidien sur cette petite île.

Cette harmonie est toutefois interrompue par le nécessaire travail scolaire que les enfants doivent faire pendant ce voyage. Et oui, même au paradis, l’école nous rappelle à l'ordre… Difficile de motiver Milan et Ilena ici et encore plus de nous motiver à faire des fractions ou travailler la conjugaison au présent de l'indicatif des verbes du 3ème groupe... Nous y arrivons malgré tout et continuons à bien avancer sur les programmes de CM2 et CE1. Nous avons bon espoir de tout terminer pour fin juin avant de commencer une grosse séance de révisions en juillet et août.

La journée du lendemain est sportive ! Après 5 kms en vélo sous le soleil pour rejoindre une autre partie de l’île, nous partons pour une randonnée de 3 heures. L’objectif est de gravir le mont Teurafaatiu, une montagne locale qui culmine à 380 mètres d’altitude (dénivelé positif tout le long de la rando, aouch...).

Nous partons plus tard que souhaité et il fait déjà trop chaud. La montée sous les arbres est glissante et humide, nous transpirons beaucoup. La randonnée en elle-même n’est pas si difficile mais tout de même physique : il ne faut pas avoir le vertige et être en forme. A mi-chemin, la vue est déjà extraordinaire, une vue à 180 degrés du lagon de Maupiti, un magnifique camaïeu de bleus, turquoise, verts et jade. Cette vue nous motive à continuer à monter. La dernière partie est un peu plus corsée et ressemble plus à de l’escalade qu’à de la marche. Heureusement, des cordes ont été installées pour aider à la montée.

Nous rencontrons une autre famille en tour du monde, 4 enfants et 3 ans autour du monde en catamaran, nous sommes impressionnés par leur aventure et surtout le nombre d'enfants à gérer 24/24 pendant aussi longtemps, chapeau bas... L’occasion de papoter au détour d’un chemin avec les 6Gone et leur tribu bien sympathique.

Nous arrivons enfin au sommet et l’effort en vaut largement la chandelle : la vue à 360 degrés sur le lagon au sommet est époustouflante… Je vais vite manquer de superlatifs pour vous décrire ce que nous avons vu et surtout ressenti en haut… Une forte émotion devant un tel tableau et une envie de ne jamais partir de cette île si belle… Les autres randonneurs déjà installés en haut admirent le paysage, silencieux, presque méditatifs, happés par la vue.

La descente s'avère parfois compliquée avec les cordes mais nous nous en sortons plutôt bien finalement.

Arrivés en bas, il faut encore reprendre le vélo et rejoindre notre faré. Nous lézardons sur la plage le reste de la journée pour nous remettre de nos efforts et de nos émotions.

Nous avons prévu un tour du lagon de Maupiti le lendemain. Ludo, propriétaire d’une pension voisine, vient nous chercher et nous rejoignons son bateau. Il y a déjà 6 autres personnes sur le bateau dont 4 que nous connaissons déjà : Pierre et Anne-Sophie, rencontrés dans le vol d’Auckland à Papeete et Rémi et Leïla, un jeune couple de médecin/pharmacien, rencontré la veille lors de la randonnée.

Après quelques minutes de bateau, nous sommes déjà éblouis par les dégradés de bleus et turquoise du lagon de Maupiti.

Le premier arrêt sera pour les raies mantas de nouveau, mais en snorkeling cette fois. Ilena est impressionnée par l’envergure des poissons mais profite pleinement du spectacle sous l'eau. Nous assistons encore une fois à un joli ballet de raies mantas, encore plus grandes que lors de la plongée (mesdames les raies sont de sortie pour l'occasion !). Un chouette moment ensemble...

Le fils de Ludo qui est également de la partie, part plonger avec son fusil de pêche et nous ramène quelques beaux spécimens de poissons-perroquets et becs-de-canne pour le déjeuner : du lagon à notre assiette, on ne peut pas faire plus frais !

Nous continuons la balade sur le lagon, au jardin de corail. Rien d’impressionnant mais le snorkeling est amusant, avec des petits requins de récifs qui nagent dans 50 cms d’eau, impassibles, au milieu des coraux.

Nous nous arrêtons sur un motu pour le déjeuner. Pendant que Ludo et son fils préparent le barbecue sur la plage, nous profitons du lagon et des raies pastenagues qui viennent nous narguer et nous frôler. Les enfants adorent !

Le repas est un repas polynésien typique et absolument délicieux. Au menu : langoustes fraîchement pêchées, grillées au barbecue, poisson-perroquet et bec-de-canne (deux poissons que l’on trouve facilement dans le lagon) et pain coco avec du lait de coco préparé sur place et chauffé avec une pierre, un régal… On mange tous avec les mains (ça j’aime moins !) et l’ambiance est joyeuse.

Nous passons un long moment dans l’eau turquoise après le repas à papoter et jouer avec les enfants, avant de repartir chacun dans nos pensions respectives, une bien belle journée polynésienne.

Nous passons notre dernière journée à Maupiti sur un motu près de la passe pour le four polynésien hebdomadaire, organisé par Phirmin et Rose, un couple du village. Après un court trajet en voiture, nous prenons un petit bateau pendant 15 minutes.

La plage du motu est magnifique, entre eau turquoise et sable blanc. Ce repas est proposé aux touristes de l’île tous les samedis. Viennent ceux qui le souhaitent. Nous retrouvons quelques personnes rencontrées dans la semaine, dont Rémi et Leïla et nous joignons à leur table.

Le four polynésien ou Ma’a, est un repas traditionnel polynésien. Le four polynésien (ou tahitien), dans lequel les plats sont cuisinés, chauffe grâce à des pierres volcaniques posées dans le feu. Elles emmagasinent ainsi de la chaleur avant d'être recouvertes de troncs de bananiers gorgés d’eau.

On place les aliments à cuire (viande, poisson, légumes, bananes plantain etc) dans des feuilles de cocotiers, qui sont ensuite recouvertes de plusieurs couches (feuilles de bananiers, couvertures et sable). Les aliments peuvent ainsi cuire doucement, pendant de longues heures grâce à la vapeur dégagée par les troncs chauffés par les pierres. Pour ouvrir le four, on retire successivement les différentes couches avant de retirer les aliments qui sont restés fondants et moelleux. Miam !

Au menu de ce déjeuner typique : uru (le fruit de l’arbre à pain), banane plantain, porc, poisson, bénitiers au curry, poulet et un dessert (dont j'ai oublié le nom) à la citrouille, gluant et très sucré mais plutôt bon.

Nous mangeons au son du ukulélé et des chants polynésiens… on se sent tellement bien ici... une superbe ambiance… L'équipe de polynésiens est aux petits soins, on sent qu'ils veulent nous faire plaisir et se plient en quatre pour que tout soit parfait.

Après le repas, nous sommes invités à participer à diverses activités ludiques : lancer de noix de coco (une sorte de jeu de pétanque locale !), Phirmin nous montre comment débourrer et casser une noix de coco en deux avec un morceau de bois et une pierre : les hommes concourent et Fred s’en sort plutôt pas mal par rapport aux autres (oui je suis objective, les faits sont les faits !), n’hésitez pas à l’appeler quand vous aurez besoin de casser une noix de coco ! :o)

Ludo donne ensuite un cours de danse polynésienne aux messieurs pendant que les dames jouent les vahinés avec des déhanchés au son du ukulélé.

Entre deux activités, nous piquons une tête dans le lagon pour nous rafraîchir. Quelle magnifique journée, authentique, même avec des touristes, avec des polynésiens adorables et tellement accueillants.

Sur le bateau du retour, nous discutons avec une famille bordelaise expatriée à Papeete depuis plusieurs mois et en vacances à Maupiti. Milan se lie d’amitié avec leur garçon du même âge et Ilena avec l'une de leur fille (ils auraient pu se parler plus tôt dans la journée !). De retour à la pension, impossible de les séparer, ils jouent ensemble jusqu’à la nuit tombée et se retrouverons le lendemain jusqu’à notre départ.

Car oui, il faut déjà quitter Maupiti après une semaine magique… Je ne sais pas si j’ai réussi à décrire le bonheur que nous avons eu d’être ici… Mais nous avons le cœur gros à l’idée de quitter cet endroit et ses habitants si chaleureux et accueillants. Il nous reste encore une matinée à profiter de la plage et de ses environs. Nous rencontrons un groupe d’enfants en sortie pas loin de chez nous. Ils nous parlent avec passion de leur île ‘où tout est comme un rêve’ (leurs mots !) et nous n’allons pas les contredire... Ils nous racontent leur passion pour la pêche et pour leur lagon, nous sommes sous le charme. Nous croisons aussi Gilbert, le conteur du village, que nous aurions aimé rencontrer plus tôt pour qu’il nous parle encore de Maupiti et de son histoire...

Voilà, Maupiti, c’est terminé. Quelle semaine forte en émotions et journées magnifiques. Nous avons encore du turquoise dans les yeux alors que nous quittons Alain et Nhung, couronnés de fleurs (grâce aux talents de Nhung). Un grand merci à Alain et Nhung pour leur accueil fantastique et leurs précieux conseils...

Dans le prochain épisode, je vous raconterai nos quelques jours à Bora Bora, un rêve polynésien, qui ne s'est pas vraiment passé comme prévu.

En attendant, prenez soin de vous… Pour terminer, une photo de la plus jolie des vahinés...

Nana !


Bon plan voyageurs


Maupiti Résidence – Tarif haute saison

17 800 CFP (soit environ 150 euros) par nuit, pour 4 dans un bungalow bien équipé, les pieds dans l'eau , à 20 mètres du lagon

Tarif basse saison appliqué pour les Tours Du Monde et les voyages de noces : 15 800 CFP (soit 132 euros) par nuit


Vélos, kayaks et paddles à disposition. Machine à laver à disposition gratuitement (un luxe en TDM !).

3

Nous quittons Maupiti le cœur gros… Notre prochaine étape est Bora-Bora, symbole de la Polynésie mais également du tourisme de luxe, endroit rêvé pour les voyages de noces et autres périples romantiques.

Nous étions passés à Bora-Bora il y a 13 ans lors de notre premier tour du monde. Ce n’est pas notre île préférée mais on s’est dit que Milan et Ilena devaient voir son lagon magnifique au moins une fois dans leur vie…

Nous arrivons à Bora-Bora après quelques petites 20 mn de vol seulement et profitons déjà des jolies couleurs du lagon depuis le hublot de l'avion.

Leïla et Rémi sont sur le même vol que nous et nous nous donnons rendez-vous 3 jours après pour faire le tour du lagon en bateau ensemble, le jour de mon anniversaire. L’aéroport se trouve sur un tout petit motu et nous prenons une navette gratuite d’Air Tahiti pour rejoindre l’île principale où nous attend déjà un taxi.

Direction ‘Chez Nono’, installé depuis plus de 20 ans sur l’île, à la pointe Matira (le plus bel endroit de l’île), juste en face de l’hôtel Intercontinental. Encore une fois, nous avons dû réserver ce logement bien avant notre départ de France pour le sécuriser. Nous sommes plutôt déçus… Nous pensions avoir un logement spacieux avec cuisine mais il se résume seulement à une chambre pour 4 dans un bungalow tout rond, avec une salle de bains. Vu les prix démesurés ici, nous avons besoin de cuisiner un petit peu pour réduire la facture.

Notre première soirée est un peu tristounette, nous sommes contrariés. Un apéritif familial et un poisson cru au lait de coco dans un petit restaurant local nous remontent le moral avant de nous coucher.

Au matin, nous affichons un grand sourire : nous sommes à deux pas du lagon, sur la plage de Matira et c’est tout simplement magnifique : mer transparente et plage de sable blanc, cocotiers, une vraie carte postale à nos pieds … En discutant avec la dame de la réception, une polynésienne qui se fait appeler Mimi, nous parvenons à négocier pour le même prix une chambre plus grande, avec cuisine/salle à manger attenante (partagée avec une autre chambre, mais qui est vide), avec vue sur le lagon. Nous sommes ravis !

Nous passons la première journée à profiter du lagon et de la magnifique vue, à lézarder dans les chaises longues, faire quelques courses et un peu d’école quand même (dur pour petits et grands dans un tel environnement, je vous assure…).

La journée s’écoule paisiblement. Un retraité en vadrouille, de 91 ans vient et revient papoter avec nous. Il est plutôt sympathique certes mais également très collant.

En cuisinant, je marche sur un mini-morceau de verre, aouch… Je ne peux plus poser le pied par terre… et impossible de déloger l’intrus… Ca commence mal… Par chance, Fred rencontre Leïla dans le lagon, elle est médecin-généraliste et retire le bout de verre en moins de temps qu’il faut pour le dire…

Les mésaventures continuent, ce n’est vraiment pas notre journée… Au moment de nous coucher, Ilena nous montre une fuite d’eau dans les toilettes. Nous cherchons un robinet pour arrêter l’eau mais en vain. L’eau coule de plus en plus fort et nous épongeons comme nous le pouvons avec les serviettes de toilette et écopons avec des casseroles. Il y a plusieurs centimètres d’eau dans la salle de bains, nous n’arrivons pas à joindre Nono ou qui que ce soit et il n’y a plus personne à la réception depuis longtemps.

Désespérée, j’appelle les pompiers de Bora-Bora, qui m’annoncent le plus calmement du monde qu’ils ne peuvent rien faire pour moi. Ils me donnent le numéro d’un plombier. La personne qui répond au téléphone me dit qu’elle n’est pas d’astreinte et me conseille d’appeler son collègue. Ce dernier me répond qu’il n’est pas disponible non plus et me raccroche au nez. Allons donc… Que faut-il faire à Bora-Bora pour être dépanné ?

En désespoir de cause, Fred file à l’Intercontinental, l’hôtel d’en face, demander de l’aide. On lui répond que ‘juridiquement’, l'hôtel ne peut pas nous aider. On pense plutôt qu’il y a une petite guerre de voisinage… Par contre, ils peuvent nous proposer une chambre à 600 euros la nuit pour nous ‘dépanner’…

Finalement, un client ‘habitué’ qui dort chez Nono une semaine par mois, depuis des années, pour raisons professionnelles, sauve notre nuit. Nous avons dû le réveiller avec nos allées et venues et il propose gentiment son aide malgré tout. Il a le numéro de téléphone personnel de Mimi qui lui indique où couper l’eau au fond du jardin… Ouf, on peut aller se coucher sans clapoter dans l’eau. Nous sommes tout de même plutôt choqués par le manque de solidarité ambiant, une vraie douche froide après Maupiti.

Nous changeons de chambre le lendemain matin et entamons une nouvelle journée à profiter du lagon… Fred loue un vélo et brave la chaleur et l’humidité pour faire le tour de l’île. Il revient déçu et épuisé. En fait, il n’y a pas tant que ça à faire ici. Le lagon est au centre de toutes les activités et les hôtels de luxe qui jalonnent l’île font tout pour garder leurs clients à l'intérieur, à coups d’activités hors de prix et de piscines plus luxueuses les unes que les autres. La plage est donc presque vide et on a l’impression d’être seuls devant cette étendue turquoise. Et c’est tant mieux pour nous ! (Seuls ou presque car notre retraité emménage dans la chambre à côté de la nôtre et partage donc désormais notre cuisine/salon).

Nous profitons à fond de la beauté de l’endroit et avons hâte d’être au lendemain. Et oui, le lendemain, c’est mon anniversaire ! Souffler ses bougies à Bora-Bora, il y a pire non ? En attendant, nous passons le début de la soirée à l'Intercontinental pour découvrir le spectacle polynésien traditionnel qui y est proposé.

Nous nous réveillons le 22 mai… sous une pluie torrentielle… Improbable… J’ai le moral en berne car ça signifie que nous devons annuler la sortie en bateau sur le lagon, prévue de longue date pour coïncider avec mon anniversaire… Vu le prix de la sortie (environ 250 euros la journée pour nous 4), nous ne prenons pas le risque de parier sur un retour du beau temps (ce que le capitaine du bateau nous confirme d’ailleurs) : le lagon est bien fade par mauvais temps et la pluie et le vent vraiment forts… Leïla et Rémi nous rejoignent depuis une autre partie de l’île, aussi dépités que nous… Mais nous parvenons à en rire quand même...

La déception est immense pour tous les quatre… Je prends sur moi mais j’en ai gros sur le cœur. Ce n’est pas comme ça que j’avais imaginé mon anniversaire à Bora-Bora… Mimi va me chercher un morceau de gâteau à la coco, tout chaud pour me remonter le moral, charmante attention…

Mais on ne se laisse pas abattre comme ça dans la famille ! Nous passons deux heures tranquillou à boire un thé, discuter et grignoter le délicieux gâteau à la coco de Mimi. Contre toute attente, le soleil revient en fin de matinée. Nous déjeunons rapidement et allons louer deux kayaks pour voir le lagon de l’intérieur tout de même. C’est sûr, ce n’est pas le tour de Nono (que nous avions fait il y a 13 ans et qui est particulièrement sympa et beau) mais nous découvrons tout de même un environnement magnifique. L’eau est tellement turquoise qu’on a l’impression qu’on y a déversé une tonne de colorant alimentaire. Nous nous arrêtons sur un motu pour profiter du paysage. Pas trop de photos depuis le kayak mais je vous invite à visionner la jolie vidéo de Fred dans ‘le coin des p’tits routards’ , pour découvrir le lagon, vu du ciel.

Nous passons une belle après-midi (même si mon fils (et coéquipier) trouve toujours que je pagaie comme un manche ! :o). De retour au bungalow, nous nous préparons pour ma soirée d’anniversaire. Fred et les enfants ont trouvé un chouette restaurant pour l’occasion.

Nous prenons un apéritif au champagne bien frais (acheté à l’aéroport de Sydney !) et les enfants m’offrent plein de petits cadeaux fabriqués par leurs petites mains habiles. Fred et les enfants m’ont également concocté une petite vidéo vraiment adorable.

Pour finir, Fred m’annonce que je vais pouvoir choisir un bijou avec une perle polynésienne dans les Tuamotu ! Merci à lui ainsi qu’aux généreux contributeurs de la famille qui se reconnaîtront.

Un employé du restaurant vient nous chercher en voiture à notre hôtel (c’est très courant en Polynésie) pour rejoindre le restaurant et nous découvrons un endroit ravissant, au bord de l’eau. Nous dinons au son des vagues, en terrasse et nous régalons de plats polynésiens. Un grand merci à Mauricette (la maman de Fred) qui a financé une partie de ce repas pour l’occasion.

Tout est bien qui finit bien et malgré une grosse déception en début de journée, c’est quand même chouette de souffler ses bougies (sur une coupe de glace !) en Polynésie…

Bilan mitigé pour Bora-Bora, ce n’est toujours pas notre île préférée, trop impersonnelle et un accueil peu chaleureux des locaux par rapport aux autres îles. Notre série de mésaventures et de déceptions a quand même gâché le plaisir et nous garderons un souvenir un peu terni de cette étape ... Il faut le dire : on a eu un peu la poisse à Bora-Bora... Mais ça fait aussi partie du voyage... Malgré tout, le lagon de Bora-Bora est l'un des plus beaux du monde, faites-y un saut si vous êtes dans le coin… (ci-dessous quelques jolies photos du lagon prises avec notre drône. Notre bungalow est l'un de ceux au toit blanc sur la photo de droite).

Nous avons malgré tout également passé un bon moment 'chez Nono', dans un cadre enchanteur. Mimi a également été aux petit soins pour nous pendant ces quelques jours.

Dans le prochain épisode, je vous raconterai notre aventure dans les Tuamotu, ces atolls qui font rêver les plongeurs du monde entier… et nous aussi !

Prochain arrêt : Rangiroa !

A bientôt !

Bon plan voyageurs

Chez Nono

Chambre familiale avec cuisine/salon attenants

150 euros / nuit (je vous assure c'est très bon marché à la pointe Matira !)

4

Un taxi vient nous chercher chez Nono pour nous emmener au port prendre la navette d’Air Tahiti.

Nous prenons ensuite un avion jusqu’à Rangiroa (1h30 de vol), notre première étape dans les Tuamotu. Le spectacle depuis nos hublots est juste magnifique... Les atolls défilent et rivalisent de beauté. Les Tuamotu sont constitués de 77 atolls, à fleur d’eau, sans aucun relief, à l’opposé des îles de la Société que nous venons de quitter. Rangiroa est le second plus grand atoll du monde par sa superficie.

Un taxi nous attend à l’extérieur du minuscule aéroport de Rangiroa et nous conduit à notre bungalow. Nous avons réservé un logement il y a de nombreux mois mais la propriétaire nous a annoncé qu’elle ne pouvait plus nous recevoir, quelques semaines seulement avant notre arrivée. Mauvaise nouvelle : nous avons dû trouver un autre logement rapidement, en haute saison, sur une île aux prix peu adaptés aux routards.

Notre bungalow est bien aménagé mais malheureusement situé en bord de route… Nous étions venus plonger à Rangiroa lors de notre premier tour du monde et avions le souvenir d’une île calme et peu fréquentée par les voitures. Les choses ont bien changé : il y a maintenant un avion par jour ou presque, avec son flux de touristes, et l’unique route de l’île est traversée par des dizaines de véhicules chaque heure. Autant dire, que c’est un peu bruyant à côté de notre jardin. Je peux m’en accommoder mais Fred devient fou au bout de 5 voitures et ça le contrarie fortement. Nous avons dû payer des arrhes pour sécuriser le bungalow, nous sommes donc coincés ici pour 3 nuits (sur 6). Nous trouvons rapidement un autre logement pour les trois nuits suivantes : en étant sur place, il est plus simple d’avoir les informations et de négocier en direct avec les propriétaires.

Nous expliquons la situation à notre propriétaire de manière transparente. Sandrine, une polynésienne adorable et très compréhensive, ne fait pas d’histoires pour nous laisser partir avant la fin des 6 nuits, initialement réservées et garde son sourire et son accueil chaleureux.

En attendant, nous planifions une plongée pour le lendemain pour Fred, Milan et moi. Nous avons décidé de faire toutes nos plongées à Rangiroa dans la même palanquée que Milan, donc à 12 mètres seulement, afin de profiter avec lui de toutes les jolies découvertes que nous allons faire sous l’eau. Milan a énormément progressé ces dernières semaines (il a déjà 16 plongées à son actif en seulement 3 mois), grâce à des plongées difficiles, souvent avec beaucoup de courant, et nous voulons profiter de cette expérience avec lui.

Nous prenons nos repères dans cette nouvelle île, faisons quelques courses et c’est déjà l’heure de faire notre première plongée familiale. Nous avions gardé des souvenirs fantastiques de nos plongées à Rangiroa et espérons revivre (au moins) les mêmes émotions.

La faune sous-marine est très dense dans les Tuamotu, concentrée dans les lagons et les passes. Pour rappel, les passes assurent la communication entre les eaux du lagon et celles de la mer. Elles sont caractérisées par des courants, souvent très forts, entrants et sortants. Ce sont des endroits souvent dangereux pour les bateaux en raison des nombreux récifs qui la bordent et des courants forts.

Dans notre cas, les passes sont de bonnes nouvelles et la promesse d'un monde sous-marin enchanteur. Ilena vient avec nous sur le bateau et reste avec le capitaine pendant que nous sommes sous l’eau. Ils n’ont aucun souci pour faire connaissance et se racontent des histoires qui font peur et le temps passe vite.

Sous l’eau, rien de sensationnel, nous sommes plutôt déçus… Les faits sont là : en 13 ans, le lagon s’est vidé de bon nombre de poissons, requins et autres merveilles et le nombre de plongeurs a été décuplé… Le nombre de clubs de plongées sur l’île est d’ailleurs passé de 2 à 6 en 13 ans… Ce chiffre peut sembler dérisoire en comparaison à certaines îles thaïlandaises par exemple mais Rangiroa est une bien petite île. Nous voyons quelques requins (dont un bébé) et de jolis bancs de poissons, une raie-aigle mais je pense qu’après 15 ans de plongées dans les plus beaux spots du monde, nous sommes devenus très exigeants…

Nous réservons tout de même une seconde plongée pour le lendemain. Ilena reste au club cette fois, avec deux autres petites filles dont les parents sont également plongeurs. Nous partons sereins et la laissons profiter de ses nouvelles copines.

Le début de la plongée est déjà plus prometteur… Quelques raies-aigles (qu’on appelle aussi raie-léopard en raison des tâches blanches de leurs robes), beaucoup plus de requins mais surtout une rencontre inattendue… un, deux, cinq, puis une dizaine de dauphins viennent jouer près de nous, moments absolument magiques ! Ils sont énormes, bien plus gros que ceux vus aux Philippines et surtout, ils sont tellement proches de nous… ça parait incroyable. La passe de Tiputa à Rangiroa est célèbre pour ses dauphins sauvages et joueurs qui viennent naturellement près des plongeurs. Je vous invite d'ailleurs à aller découvrir la vidéo de Rangiroa dans le coin des p'tits routards, vous y verrez de jolies images de cette plongée notamment.

Nous avons un sourire jusqu’aux oreilles en remontant à la surface, et avons du mal à nous remettre de cette rencontre inédite. Milan n’en revient pas et parlera de ce moment pendant de longues heures. Cette jolie expérience nous motive pour une troisième plongée quelques jours plus tard.

En attendant, les jours s’écoulent paisiblement. Nous passons nos journées chez Olga, la pension où nous avons réservé pour les 3 dernières nuits de notre séjour (et qui nous laisse venir la journée même si nous ne sommes pas encore clients) et profitons de son emplacement idéal en bord de lagon, de sa connexion wifi (luxe rare à Rangiroa) et des chaises longues sur la plage de graviers coralliens (il n’y a pas vraiment de plages de sable dans les tuamotus). Les enfants rencontrent des copains de leur âge dans la pension et s’en donnent à cœur joie avec les kayaks à disposition, notamment. Des requins pointe noire rodent près de nous dans le lagon, à la plus grande joie des enfants. Ils sont nettement moins enthousiastes pour les séances d'école qu'il faut quand même faire.

Rangiroa vit un peu au ralenti, comme toutes les îles des Tuamotu. Pas de stress ici… Nous nous déplaçons à pied, à vélo ou en auto-stop. Il y a peu de restaurants sur l’île et un grand magasin principal tout près de chez nous. L’offre du magasin est plutôt réduite malgré tout, avec peu de fruits et de légumes. Nous cuisinons comme nous pouvons le soir et nous régalons le midi de délicieux sandwichs au pain artisanal, fromage français et jambon cru, de carpaccios de thon et de sashimis fraîchement préparés, de la seule épicerie fine de l’île, tenue par deux marseillais établis sur l’île depuis 10 ans.

Nous avons abandonné l’idée de diner dehors après notre première sortie au restaurant un soir. Milan s’est fait courser en vélo, dans la nuit noire par l’un des chiens du voisinage et a eu très peur (nous aussi). Les chiens de Rangiroa ne sont pas franchement accueillants et peu surveillés par leurs propriétaires. Ils sont particulièrement féroces la nuit mais pas plus gentils le jour non plus. En témoigne la méchante chute de Fred qui s’est également fait poursuivre par 3 chiens, en pleine journée cette fois. Il a eu très peur et a fait une grosse chute à vélo. Fort heureusement, sa chute a surpris les 3 chiens qui se sont calmés et l’ont laissé reprendre sa route, un peu secoué tout de même.

Il y a peu d’activités à Rangiroa : tout tourne autour de la plongée, du snorkeling et des sorties en bateau sur le lagon. On se lève tôt et on se couche tôt, en rythme avec le soleil (ou presque, car le soleil se couche vraiment tôt ici !).

Après nos 3 premières nuits chez Sandrine, Olga, la propriétaire de la seconde pension que nous avons réservé, vient nous chercher en voiture avec tous nos bagages. C’est une polynésienne d’âge mûr, au fort caractère, qu’il ne faut pas trop contrarier. Notre second logement est simple mais suffisamment fonctionnel, avec deux pièces distinctes pour les chambres. Il est largement compensé par la vue magnifique sur le lagon et le calme environnant. Fred est ravi et le reste de la famille aussi.

Vue depuis 'Chez Olga' 

J’ai de la chance, la fête des mères tombe chaque année la même semaine que mon anniversaire. Les enfants m’ont encore préparé quelques jolies surprises pour l’occasion et Fred et moi ne manquons pas d’appeler nos mamans respectives qui nous manquent beaucoup !

Nous avons réservé une sortie en bateau sur le lagon afin de découvrir l’île aux récifs. Un bateau vient nous chercher de bon matin à notre pension et nous rejoignons un groupe de français déjà installés à bord.

Après une bonne heure de bateau, nous nous arrêtons sur un motu désert. On a l’impression d’être arrivés sur l’île de Robinson Crusoé. L’eau est turquoise et nous donne envie de nous y baigner immédiatement. Quelques requins pointe noire se déplacent tranquillement au bord du motu.

Nous débarquons et pendant qu’une partie de l’équipage prépare le déjeuner, nous partons explorer les environs avec l’un des accompagnateurs.

Après une séance de snorkeling, nous allons découvrir les fameux récifs qui ont donné leur nom à cette excursion.

Sortis de l’eau il y a plusieurs millions d’années, les récifs s’étendent sur une dizaine de kilomètres et peuvent mesurer jusqu’à 2 mètres de hauteur, une particularité géologique rare. Leurs contours déchiquetés et acérés sont dangereux et il faut être vigilant pour ne pas se faire mal.

Au milieu des récifs, des mini-piscines naturelles se sont formées et se remplissent d’eau de mer avec les marées. De l’autre côté de cette barrière naturelle, des vagues immenses se brisent sur les rochers.

L’endroit est peu commun et particulièrement joli. Nous profitons d’une chouette baignade dans l'une des piscines naturelles. L’eau est très chaude mais le courant très fort également et les enfants sont vite emportés contre les rochers.

Nous revenons au camp de base pour un déjeuner typiquement polynésien au son du ukulélé : poisson cru au lait de coco, poulet mariné au barbecue, poisson grillé, pain coco, riz, gâteau coco, le tout arrosé de bière ou de rosé frais. Un festin polynésien comme nous les aimons ! Nous nous régalons tous les quatre en faisant plus ample connaissance avec nos compagnons de la journée. Ils sont pour la plupart en vacances, à l’exception d’une dame et de sa fille d’une vingtaine d’années, qui voyagent à travers le monde pendant plusieurs mois. Un binôme peu courant parmi les tour-du-mondistes !

Après cette pause gourmande, nous apprenons à tresser des paniers et des chapeaux avec des feuilles de bananiers. Les polynésiens des Tuamotu apprennent ces techniques dès leur plus tendre enfance, des traditions transmises par les mamies et tantes de la famille. Ils ont le coup de main et je ne suis pas certaine qu’on réussisse à refaire la même chose !

Les requins pointe noire qui tournent près du bateau sont ravis de finir les restes de notre repas et se jettent sur le poisson cuisiné avec force et avidité. Ils se déplacent rapidement et tournoient près de nous. Un joli spectacle !

Après une pause lecture dans les hamacs ou une balade sur le motu, il est déjà temps de repartir pour découvrir ‘l’aquarium’. Un endroit particulièrement riche en poissons où nous faisons du snorkeling.

Sur le chemin du retour, nous passons par la passe de Tiputa admirer nos copains les dauphins qui sautent dans les vagues. Un chouette moment.

Les fameuses perles de Tahiti sont produites essentiellement dans les Tuamotu. La crise financière de 2008 a considérablement ébranlé le secteur des fermes perlières : nombreuses ont dû fermer. Il ne reste plus qu’une seule ferme perlière à Rangiroa, Gauguin’s Pearls, que nous allons visiter avec les enfants. L’idée étant de comprendre comment les perles sont fabriquées et de faire quelques emplettes hé, hé…

Nous sommes accueillis par une polynésienne qui nous explique en détail le processus de production d’une perle de Tahiti. Ces perles sont particulières car elles ne sont ni travaillées, polies ou taillées. Chaque perle est unique et garde son aspect naturel, parfois imparfait. On nous explique également le système de greffe perlière, la classification qui détermine la valeur de chaque perle (taille, irrégularités, forme, pureté de la surface extérieure, lustre). Nous allons ensuite observer les greffeurs en plein travail et visiter le reste de la ferme.

J’ai déjà repéré un pendentif dans une toute petite boutique non loin de la ferme perlière. Les propriétaires sont d’anciens employés de la ferme et sont de très bon conseil. Ce bijou sera mon cadeau d’anniversaire (voir article sur Bora-Bora) : je souhaite un bijou simple et intemporel, une perle de qualité, avec peu d’irrégularités. Fred me fait la surprise de m’offrir également deux bagues ornées de perles de Tahiti, quel plaisir de faire mon choix ici ! Je suis très gâtée !

Nous terminons notre séjour par une ultime plongée dans le lagon de Rangiroa. Ilena reste de nouveau au club avec ses copines. Notre monitrice de plongée est particulièrement sympathique et aux petits soins avec Milan et Charlotte, une jeune fille, à peine plus âgée que Milan qui plonge également avec nous.

Cette dernière plongée est une jolie surprise : les fonds sous-marins sont vraiment beaux, très poissonneux, avec beaucoup de corail, nous sommes sous le charme. Pas de dauphins cette fois, car nous croiserons un requin-tigre (rencontre rare !), ennemi des dauphins qui se tiennent bien à l’écart.

Nous croiserons également une raie et son petit, et xxx, une bien jolie plongée pour terminer.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons à la passe de Tiputa pour admirer les dizaines de dauphins qui s’ébattent dans le lagon et font des sauts tous aussi beaux les uns que les autres. Nous rentrons avant la nuit en auto-stop, que nous pratiquons également régulièrement ici, avec succès.

Depuis notre arrivée à Rangiroa, nous cherchons une famille qui tenait la pension dans laquelle nous étions restés il y a 13 ans lors de notre première visite sur l’île. Nous avions vraiment bien sympathisé avec Alex et Véro, un polynésien et une française et avions joué avec leur petite fille Alice, qui n’avait qu’un an à l’époque. Nous savons qu’ils sont revenus sur Rangiroa après quelques années ailleurs sur les Tuamotu.

Nous trouvons enfin leur maison et espérons qu’ils seront chez eux. Nous avons retrouvé une photo de l’époque où nous posons tous ensemble, devant leur pension, le jour de notre départ. Nous débarquons un peu à l’improviste chez eux et coup de chance, Véro est sur sa terrasse. Nous l’interpellons et lui disons que nous avons quelque chose à lui montrer. Bien sûr, elle ne nous reconnaît pas tout de suite mais nous accueille chaleureusement malgré tout. Elle est très surprise en voyant la photo et nous encore plus, en découvrant Alice, qui est devenue une jolie jeune fille de 14 ans ! Alex n’a pas beaucoup changé et est toujours aussi souriant. Nous passons un moment vraiment sympa à papoter : nous avons l’impression de nous connaître bien plus qu’en réalité. En partant, nous échangeons nos contacts cette fois. Dommage de les avoir retrouvés à la fin de notre séjour, je pense que nous aurions pu passer d’autres moments de qualité avec eux. Ci-dessous la fameuse photo d'il y a 13 ans et celles prises cette année...avec deux nouveaux venus... :o)

Nous déjeunons rapidement et il est déjà l’heure de rejoindre l’aéroport de Rangiroa, à seulement quelques minutes de voiture, pour notre dernière étape polynésienne.

Nous retrouvons Gaétan et Sophie, que nous avions croisé à plusieurs reprises au club de plongée. Sophie avait été particulièrement impressionnée de voir Milan plonger aussi jeune dans des endroits prisés par les plongeurs du monde entier.

Dans le prochain épisode, je vous raconterai notre séjour magique à Fakarava, où nous avons terminé en beauté notre périple polynésien.

En attendant, Nana (aurevoir en polynésien !), prenez soin de vous…

5

Nous quittons Rangiroa pour Fakarava, notre dernière étape polynésienne.

Ce coin de paradis a été classé réserve de biosphère par l’UNESCO* en 2006. Fakarava s’est pas mal développé ces dernières années mais reste tout de même un atoll plus calme que Rangiroa. Elle offre plus de possibilités aux non-plongeurs qui peuvent profiter de plages de sable corallien blanc ou d’un snorkeling plus accessible.

Fakarava est un anneau corallien, avec de chaque côté d’une longue bande de terre, la mer et le lagon. La particularité de Fakarava sont ses deux passes, celle du nord et celle du sud, sans route ou piste entre les deux, accessibles uniquement en bateau. On a donc l’impression que Fakarava est constituée de deux îles bien distinctes. La plupart des logements sont concentrés dans la partie nord, tout comme la majorité de ses 1 600 habitants.

Nous arrivons à destination après seulement 30 minutes de vol. Le spectacle depuis le hublot de l'avion est encore une fois splendide ! Les atolls vus du ciel offrent un camaïeu de bleu, turquoise et émeraude à couper le souffle.

Un taxi nous attend à l'aéroport (encore une fois minuscule !) et nous dépose au supermarché sur le chemin. En effet, notre logement est situé à 6km du centre (sur la partie nord) donc loin des magasins.

Nous avons réservé dans un camping. Ceux qui me connaissent bien savent qu’à la seule mention du mot ‘camping’ ou ‘tente’, j’ai envie de me sauver en courant… Pas cette fois car nous serons bien logés dans un camping certes, mais dans un joli bungalow familial face au lagon. Et ça change tout ! L’endroit est vraiment charmant, tout autant que le personnel, une famille polynésienne et en particulier Poé qui est aux petits soins avec nous et nous accueille avec des colliers de fleurs.

Il y a un autre bungalow et seulement 2 tentes plantées dans l’immense jardin. Les sanitaires sont partagés tout comme la cuisine ouverte, très conviviale, qui invite aux échanges et aux conversations.

Nous découvrons notre nouvel environnement pour les cinq prochaines nuits et Ilena saute de joie quand elle apprend qu’une autre famille française sera là également pendant plusieurs jours, avec une petite fille de son âge. Xabi, Linda et Eliah sont français mais vivent depuis des années en Polynésie. Ils sont en long weekend pour un pont de mai et sont particulièrement sympathiques. Nous papotons immédiatement avec eux et le reste du groupe : un couple en tour du monde, Romain et Katarina et un autre couple en long voyage également, Helena et Guillaume, tous très sympas aussi.

Nous passons la première journée au camping, à profiter des hamacs, faire du snorkeling mais aussi un peu d’école avec les enfants.

Nous avons prévu une plongée avec Milan le lendemain, Ilena reste avec la famille française au camping et ne s’aperçoit même pas que nous sommes partis tellement elle s’amuse avec sa nouvelle copine Eliah.

Le club de plongée Kaïna est minuscule mais très accueillant. Nous retrouvons Sophie et Gaétan, le couple de plongeurs rencontré à Rangiroa. Nous sommes sous le charme dès la descente sous l’eau… Le paysage sous-marin est totalement différent de ce que nous avons pu voir jusqu’à présent en Polynésie : des tonnes de coraux violets très jolis, énormément de poissons partout, souvent en bancs (perches-pagaie, barracudas, chirurgiens), de gros napoléons, beaucoup de requins et de remoras qui cherchent un moyen de transport et nous collent un peu trop. Les remoras sont ces poissons à ventouse qui leur permettent de se fixer sur d’autres poissons et animaux marins pour se faire transporter sans effort.

Nous croisons même une tortue, ce qui est étonnant par ici. Nous sommes à peine remontés que nous avons déjà envie de recommencer ! Une bien belle expérience avec Milan qui affiche un immense sourire et des étoiles plein les yeux.

Le lendemain, nous projetions de faire une excursion en bateau sur la passe nord mais grosse déception, il n’y pas assez de personnes inscrites et personne ne veut nous emmener… Nous passons donc la journée au camping à faire l’école de nouveau, les comptes du voyage, travailler sur le blog et profiter du temps qui passe dans les hamacs ou au bord de l’eau. Nous découvrons également un petit restaurant (le kori-kori) avec une vue fabuleuse sur le lagon de Fakarava, un régal pour les yeux et pour les papilles. Finalement, nous passons une journée plutôt sympathique à prendre notre temps.

Xabi et Linda ont invité tous les clients du camping à une soirée barbecue le jour même. Ils ont acheté du poisson fraîchement pêché et tout le monde contribue au repas avec des salades de pâtes, de riz, des boissons ou des gâteaux apéro. L’ambiance est vraiment chouette, chacun participe et nous prenons un apéritif au coucher du soleil pendant que le barbecue chauffe.

Notre grande tablée est joyeuse et nous refaisons le monde jusque tard en nous régalant de poisson polynésien, une chouette soirée.

Pour de nombreux plongeurs, la passe sud de Fakarava est un rêve… Elle offre des plongées d’une qualité exceptionnelle, avec lesquelles peu d’endroits dans le monde peuvent rivaliser.

Ce sujet nous a causé quelques maux de tête car nous ne voyions pas comment faire pour plonger en passe sud ensemble avec Fred, sans les enfants. En effet, la passe sud étant accessible après 1h30 de bateau depuis la passe nord, les clubs de plongée proposent donc des formules comprenant deux plongées sur une longue journée (250 euros par personne pour deux plongées, un prix exorbitant, qui prend aussi en compte le long trajet en bateau). Les non-plongeurs ne peuvent pas venir sur les bateaux souvent trop petits et nous ne souhaitons pas laisser les enfants seuls ou même gardés par une baby-sitter une journée entière.

En discutant avec Xabi, nous apprenons qu’il est possible de faire une excursion à la journée dans la passe sud, en famille, et de plonger avec le seul club du coin pendant que les enfants font du snorkeling sous surveillance des accompagnateurs. En voilà une super nouvelle ! Il nous faut maintenant trouver quelqu’un pour nous emmener, pas si simple. Nous enchaînons les déconvenues et déceptions car tout est complet bien sûr, les excursions et plongées en passe sud se réservant des semaines à l’avance.

La mamie de Poé nous sauve la mise en nous mettant en contact avec une autre société qui accepte de nous emmener, youpiii, nous sommes surexcités !

Au réveil, un peu moins… Il a fortement plu toute la nuit, chose rare dans les Tuamotu. Le ciel est toujours très gris et ne laisse pas espérer de ciel bleu. Un peu une impression de déjà vu à Bora-Bora… Le bateau arrive déjà, nous ne pouvons plus reculer mais le temps est vraiment mauvais et après quelques minutes, il se met à pleuvoir fortement, nous devons nous protéger avec des ponchos de pluie disponibles sur le bateau… De la pluie à Fakarava, encore plus improbable qu’à Bora-Bora… La journée nous coûte quand même 400 euros à 4 (excursion en famille et une plongée pour Fred et moi) et nous savons que sans le soleil, nous ne verrons pas les jolies couleurs du lagon et ne pourrons profiter pleinement de la journée. Quelle poisse… Nous passons la première heure de trajet en bateau sous notre poncho, en maillot de bain, la pluie nous glace les os. Grand moment de solitude...

Mais 30mn avant d’arriver, comme par magie, Mr le Soleil fait son apparition et pousse les nuages au loin, quel bonheur ! Le vrai beau temps est revenu et restera toute la journée. Nous en profitons pour remercier nos amis qui ont participé à la cagnotte-cadeau de notre départ : nous avons financé cette journée en grande partie grâce à vos généreuses participations !

Nous débarquons au village de Tetamanu sous un soleil radieux, le sourire jusqu’aux oreilles et le mauvais temps déjà oublié. Le village de Tetamanu est un havre de paix, isolé du monde, avec seulement une pension de famille, un club de plongée et quelques familles de pêcheurs.

Nous sommes attendus immédiatement au club de plongée pendant qu’Ilena et Milan vont snorkeler avec le capitaine du bateau. Ils sont ravis, plusieurs requins pointe noire et de gros napoléons les attendent déjà dans l’eau transparente.

En discutant avec Coraline, notre monitrice de plongée, nous apprenons qu’un groupe a annulé sa plongée la veille au soir et qu’il y a donc un moniteur libre si Milan veut plonger… Nous partons chercher Milan qui n’en revient pas de pouvoir plonger en passe sud de Fakarava ! A son âge, c’est improbable ! Où va-t-il plonger dans quelques années s’il plonge déjà dans l’un des plus beaux spots du monde à 10 ans ??

En passe sud, les spots de plongée sont pratiquement vierges, tout en étant accessibles aux plongeurs débutants. La visibilité y est également exceptionnelle.

Milan part seul avec Coraline pour une plongée à 12 mètres et nous partons dans une autre palanquée pour une plongée plus profonde. En quelques minutes, nous sommes arrivés sur le spot et la magie opère… Encore une fois, le paysage sous-marin est fantastique et très préservé, avec une densité de poissons incroyable et une visibilité d’au moins 50 mètres. Nous sommes venus pour voir messieurs les requins gris qui se regroupent ici par centaines. On parle d’un mur de requins, célèbre dans le monde des plongeurs car c’est le plus grand rassemblement de requins gris au monde.

Les requins gris sont des prédateurs, qui chassent surtout la nuit. Ils peuvent être dangereux pour l’homme s’ils se sentent agressés. Ils doivent se déplacer continuellement pour pouvoir respirer. Ils bougent même quand ils dorment, sous peine d’asphyxie. La passe sud de Fakarava est sujette à de forts courants et est un lieu idéal pour les requins gris qui se laissent porter par le courant sans avoir à faire d’efforts. Comme ils sont en mouvement, ils peuvent respirer mais également se reposer en même temps.

Les récents reportages sur le mur de requins de Fakarava (Le fameux ‘700 requins dans la nuit’ de Laurent Ballesta ou d’autres documentaires de la chaîne de télévision CNN notamment) ont eu un fort impact sur les habitudes de ces requins. En filmant pendant des semaines la nuit, les équipes de tournage ont temporairement ‘figé’ les poissons avec les lumières intenses de leurs appareils, rendant la chasse très facile pour les requins qui n’avaient qu’à se jeter sur les poissons devenus des proies incapables de se défendre. Les requins se sont habitués à ces repas faciles et se sont plus ou moins sédentarisés dans la passe.

Aujourd’hui, de nombreux collectifs appellent à l’arrêt des plongées de nuit qui dérangent les requins. Il y a d’ailleurs eu plusieurs attaques sur humain ces dernières années. On parle aussi d’interdire les photos et vidéo sous l’eau car tous ces appareils dérangent les requins et leur environnement. Un plongeur qui filme ou prend des photos est plus dangereux pour lui et les autres car moins attentif à son environnement et à sa sécurité.

Je ferme cet aparthé sur les requins gris pour revenir à notre plongée. Nous avons été bien briefés par notre moniteur, Nico, sur les consignes de sécurité à adopter en présence des centaines de requins qui peuvent parfois avoir des attitudes imprévisibles, surtout en groupe. Nous nous approchons doucement et nous accrochons comme nous le pouvons aux coraux (sans les abîmer) pour se stabiliser et profiter du spectacle. Le courant est tellement fort que nous serions balayés plusieurs mètres plus loin sinon.

Le ballet des requins gris est impressionnant, nous sommes juste ébahis par le spectacle. Ils suivent calmement le courant, par centaines. Nous sommes à quelques mètres d'eux et nous avons une vue imprenable sur les murs de requins. On pense fort à notre petit Milan qui vit la même chose que nous mais à une dizaine de mètres au-dessus.

Nous nous déplaçons plusieurs fois pour assister au même spectacle quelques mètres plus loin. Certains requins sont enceinte, on n’avait jamais vu ça non plus. On ne se lasse pas et on en oublie presque de vérifier nos jauges d’air tellement nous sommes happés par la beauté du spectacle.

Nous ne voulons pas que la plongée s’arrête et sommes dépités quand il faut déjà remonter après une expérience plus qu’exceptionnelle. Je vous invite à aller voir la chouette vidéo de Fred dans le coin des p’tits routards pour découvrir des images magiques de ces requins et du lagon de Fakarava.

Nous remontons avec un sourire énorme. Nous retrouvons Milan qui saute de joie : même à 12 mètres, il a pu bien voir les requins et est surexcité par sa plongée.

Ilena est également ravie de sa séance de snorkeling avec les requins pointe noire.

Après cette chouette plongée, nous avons faim ! Le capitaine du bateau (dont j’ai oublié le nom) nous a préparé un festin au bord du lagon : carpaccio de poisson frais, brochettes de poulet mariné, brochettes de mahi-mahi (un poisson local), riz, légumes, pain coco et gâteau coco, nous nous régalons et profitons du joli village de Tetamanu.

Après le repas, nous profitons du lagon et d’une belle séance de snorkeling. J’avoue que voir des centaines de requins en tenue de plongée, c’est impressionnant mais voir des requins pointe noire, même quelques-uns, à quelques centimètres, en maillot de bain, ça l’est tout autant, voire plus… Ilena a été bien courageuse… Je sors rapidement de l’eau. Fred et les enfants s’amusent bien et profitent de l’endroit et de ses merveilles.

Nous discutons avec une autre famille (Les K autour du monde) en balade sur la passe sud. Ils sont en tour du monde également et au fil de la discussion, nous nous rendons compte que la Fabienne (la maman) et moi avons récemment échangé sur un forum de familles autour du monde. Que le monde est petit…

Nous reprenons le bateau pour rejoindre un motu un peu plus loin.

50 nuances de bleu à Fakarava 

Les alentours sont connus pour leurs plages de sable rose. Le motu sur lequel nous accostons est minuscule et nous nous sentons seuls au monde ! L’endroit est entouré d’une eau turquoise incroyablement belle. Nous passons un long moment ici à profiter de la vue, du lagon et à savourer la chance extraordinaire que nous avons de pouvoir découvrir de tels endroits. Cette chance, nous l’avons provoquée en donnant vie à nos rêves certes, mais nous ne sommes pas pour autant moins conscients du caractère incroyable de notre aventure familiale.

Dernière plongée le lendemain, dans la passe nord cette fois et sans Milan car Fred et moi avons envie de faire une plongée plus profonde. Nous laissons les enfants seuls au camping pour la matinée. Poé est prévenue et les enfants sont ‘surveillés de loin’ par la famille polynésienne. Les enfants passeront en fait le plus clair du temps avec les autres clients du camping.

Pour cette dernière plongée, nous descendons à 27 mètres et sommes de nouveau éblouis par la beauté des fonds sous-marins. Nous croisons énormément de requins, d’énormes bancs de poissons-chèvre et d’autres poissons tous plus colorés les uns que les autres. Il y a beaucoup de courant mais cette plongée est merveilleuse. Fakarava a décidément beaucoup à offrir. Fred est tellement enthousiaste qu’il réserve une autre plongée pour l’après-midi, toujours très belle et similaire à celle du matin. Je reste au camping avec les enfants à faire des jeux de société.

Les soirées au camping sont joyeuses, occupées à partager des apéritifs, de longues conversations et des diners avec les autres voyageurs présents. Les enfants vont de l’un à l’autre et papotent avec tout le monde. Quatre nouvelles personnes sympathiques sont arrivées, un couple de français en tour du monde, Manon et Romain et un couple d’espagnols en tour du monde aussi, Guillermo et sa compagne dont j’ai oublié le nom (ils ne sont pas sur la photo).

Il est déjà temps de quitter Fakarava le lendemain. Nous terminons en beauté par un délicieux repas au restaurant Kori-Kori avec vue sur le lagon. Derniers moments polynésiens de toute beauté…

Avec l'équipe du camping Tekopa 

A l’aéroport, nous retrouvons Sophie et Gaétan, le couple de plongeurs, avec qui nous avons toujours un grand plaisir à papoter et aussi les K autour du monde.

Pendant le vol, Fabienne (la maman des K) nous propose de diner avec eux à Papeete où nous avons de longues heures d’attente. Nous acceptons avec plaisir mais finalement, ce fut un rdv raté pour de nombreuses raisons logistiques, tant pis…

Nous arrivons à l’aéroport de Papeete à 16h pour un vol qui ne part qu’à 4h du matin… On se demande qui décide de tels horaires de départ. Nous ne pouvons enregistrer nos bagages que 3h avant le départ, les taxis pour Papeete sont chers, tout comme les consignes. Nous décidons de prendre notre mal en patience et restons dans le petit aéroport de Papeete. J’en profite pour avancer sur le blog avec un wifi payant exceptionnellement performant. Les enfants regardent des films, jouent, Fred lit et s’occupe, nous dinons, le temps passe vite finalement.

Cet article clôt notre périple polynésien. Nous avons vécu un mois riche en expériences et découvertes. Notre second séjour en Polynésie Française aura été tout aussi passionnant que le premier et il nous reste encore tant à découvrir ici. Nous avons eu un immense coup de cœur pour les îles de Maupiti et Fakarava, toutes deux encore très préservées, authentiques et incroyablement belles.

Nous avons été charmés par la beauté des paysages, des plongées, mais également par la gentillesse et l’accueil des polynésiens (peut-être pas à Bora-Bora, certes), la richesse de leur culture et de leur gastronomie. Nous sommes contents d’avoir pu faire découvrir ce pays aux enfants qui ont profité de chaque moment, chaque plongée, chaque séance de snorkeling, chaque sortie en bateau et de chaque échange avec les locaux.

Les accents et les rires d’ici sont plein de soleil et de générosité, à l’image des polynésiens. Nous reviendrons sur ces merveilleuses îles, c’est certain…

Dans le prochain épisode, nous vous emmènerons sur un nouveau continent ! Et oui, il nous reste un peu moins de trois mois de voyage que nous passerons en Amérique du Sud, pour terminer à Bogota en Colombie.

Notre premier arrêt sera l’île de Pâques, île chilienne magique et mystique s’il en est…

On vous emmène pour la suite du voyage ?

Bon plan voyageurs

Camping Tekopa

Bungalow familial (pour 4 personnes) - Environ 67 euros la nuit (le meilleur rapport qualité/prix de l’île), petit déjeuner compris. Sanitaires et cuisine partagés.

Camping possible – 20 euros par nuit et par personne et moitié prix pour les enfants

*Réserve de biosphère = aire protégée reconnue par l'UNESCO comme une région modèle conciliant la conservation de la biodiversité et le développement durable, avec l'appui de la recherche, de l'éducation et de la sensibilisation, dans le cadre du programme sur l'Homme et la biosphère.