Il est 7 h du matin et nous sommes déjà sur le port de Santa Cruz pour prendre un bateau jusqu’à notre prochaine destination, l’île de San Cristobal. Il y a 3 heures de bateau, tout le monde est entassé, c’est très inconfortable et surtout il y a énormément de houle. Milan et moi sommes verts et proches d’être malades. Fred et Ilena s’en sortent beaucoup mieux. Chaque trajet aller en bateau pour aller d’une île à une autre coûte USD 30 par personne, un petit budget à chaque fois.
Nous sommes contents d’arriver enfin à Puerto Baquerizo Moreno (le village principal de l’île) sous un grand soleil. Ce sont des dizaines d’otaries et lions de mer qui nous accueillent. Ils sont affalés au milieu du port, sur le sable, partout en fait !
Nous rejoignons notre hôtel en taxi. Nous avons une chambre familiale avec une cuisine/salon attenants. C’est bien situé et confortable, nous sommes contents.
Nous déjeunons rapidement et partons directement pour la Loberia, une plage qui doit son nom à la colonie de ‘lobos’ (otaries en espagnol) et de lions de mer qui y sont installés.
Le chemin qui mène à la plage est parsemé d’iguanes noirs qui se prélassent au soleil. Sur la plage, des dizaines d’otaries et lions de mer se reposent, jouent dans les vagues, se roulent dans le sable ou jouent. Le spectacle est juste grandiose ! L’eau est vraiment fraîche, seul Fred aura le courage d’aller se baigner. Il gardera un sourire jusqu’aux oreilles jusqu’au lendemain : des otaries sont venues jouer avec lui sous l’eau, un souvenir mémorable ! (Je vous invite d’ailleurs à voir la vidéo des Galapagos (bientôt disponible sur ce blog) pour y découvrir ces animaux si attachants).
Quelques bébés otaries sortent de l’eau et viennent à notre rencontre, ils sont juste adorables : de petites boules de poils, qu’on a envie de prendre dans nos bras pour les câliner. Mais nous n’avons pas intérêt car leurs mamans veillent et ne nous laissent pas les approcher de trop près. Nous savons aussi que si nous les touchons, leur mère ne voudra plus d’eux.
Les otaries font un bruit qui ressemble à celui d’un chien mais leurs bébés font des sons plus proches du cri de la chèvre. Nous sommes sous le charme de ces animaux joueurs et malicieux et tellement mignons à regarder.
Nous passons un long moment sur la plage et rentrons nous reposer à l’hôtel. Je vais faire le marché pour le diner. Je suis la seule touriste présente et je découvre les particularités des fruits et légumes équatoriens. Par exemple, ici, les oignons sont vendus déjà épluchés ! (je plains la personne qui a cette lourde tâche et qui doit passer sa vie à pleurer). Les avocats sont très différents de ceux auxquels nous sommes habitués et il y a plein de fruits et légumes inconnus.
Nous décidons d’aller à la plage Punta Carola le lendemain. Une plage magnifique, avec encore une fois, des dizaines d’otaries et lions de mer affalés sur le sable. Cette plage est aussi appelée ‘playa del amor’ (la plage de l’amour) et porte très bien son nom : les otaries et lions de mer sont endormis par deux, collés l’un contre l’autre, c’est vraiment mignon à voir. Si l’on s’approche d’un peu trop près pour les photographier, ils se lèvent et avancent vers nous avec assurance. Nous apprendrons plus tard que c’est une technique de défense et que dans ces moments-là, ils sont prêts à se battre. Mieux vaut s’éloigner rapidement…
Les enfants ne savent plus où donner de la tête et Ilena a décidé qu’elle voulait adopter un bébé otarie qui dormirait sur son lit… Euh, ma chérie, on va se contenter d’un poisson rouge… :o)
Nous pique-niquons sur la plage sous un ciel très couvert, malgré la forte chaleur. Nous poursuivons vers le Cerro Tijeretas. Cet endroit se mérite et est accessible après une longue marche sous la chaleur et sur des chemins parfois compliqués à appréhender en tongs.
Fred et Milan vont se baigner avec les otaries. Une otarie veut jouer d’un peu trop près avec Milan et lui fonce littéralement dessus, sous l’eau. Une grosse peur pour Milan (et nous) qui hurle et nage aussi vite qu’il peut pour sortir de l’eau. L’otarie ne lui voulait pas de mal mais l’a tout de même pris par surprise.
Le soleil est de retour et nous retournons découvrir la plage de Punta Carola, baignée de lumière. Un chouette moment avec nos copines les otaries.
Nous avons réservé un tour organisé pour le lendemain. Aux Galapagos, les croisières et tours coûtent une petite fortune. Notre budget de backpacker ne nous permettant pas de faire beaucoup de tours, nous en avons choisi un qui nous a été conseillé par de nombreuses personnes.
Nous avons rendez-vous à 7h pour nous équiper (combinaison étanche pour braver la fraîcheur de l’eau en snorkeling, palmes, masques etc). Nous serons accompagnés par un petit groupe de voyageurs et touristes, dont deux étudiantes anglaises, Eden et Héloïse, avec qui nous sympathisons. Le tour s’appelle le ‘tour 360’ car il permet de faire le tour de San Cristobal en une journée de bateau et de voir les principaux sites de l’île. Nous débutons par un site de snorkeling. L’endroit est entouré de cactus qui ont la particularité d’avoir des épines molles, sans danger.
L’eau est juste gelée malgré les combinaisons étanches. Le snorkeling est super décevant : mauvaise visibilité, peu de poissons, quelques requins à pointe blanche et de grosses tortues de mer néanmoins. Rien de transcendant après ce que nous avons vu sous l’eau ces derniers mois…
Nous continuons sur Bahia Rosa Blanca, une plage de sable blanc et d’eau turquoise, c’est magnifique.
L’arrêt suivant, Punta Pitt, est réputé pour la forte concentration d’espèces d’oiseaux endémiques : des fous à pattes bleue ou rouge ou encore des frégates notamment. Il y a effectivement beaucoup d’oiseaux mais nous les verrons d’un peu trop loin malheureusement.
Il y a pas mal de mouvement sur le bateau et j’apprécie moyennement la croisière… J’ai hâte de retrouver la terre ferme car je suis nauséeuse depuis que j’ai posé le pied sur ce bateau. Je ne suis pas sujette au mal de mer d’habitude mais ici, c’est terrible pour moi… Nous enchaînons par Kicker Rock, un endroit particulièrement joli avec des formations rocheuses gigantesques qui tombent dans la mer. Le snorkeling est sympa mais sans plus, quelques raies, des tortues et des petits requins.
Nous rentrons plutôt fatigués de notre journée en bateau autour de l’île et on doit bien l’avouer, un peu déçus aussi… Certes, nous avons pu voir de jolis paysages que nous n’aurions pas pu voir sans bateau mais le snorkeling a été particulièrement décevant, pour un prix exorbitant. Il est vrai que nous avons mis la barre très haut en termes de plongées et snorkeling ces derniers mois… Dur de rivaliser, même ici.
Pour notre dernière journée à San Cristobal, nous retournons sur notre plage préférée, la Loberia pour jouer avec les otaries. Cette fois, nous sommes tous équipés de combinaisons étanches et allons tous nous baigner et snorkeler. Les otaries et notamment les bébés nous suivent sous l’eau et jouent autour de nous, un moment magique et inédit en famille !
Nous retournons sur le port profiter d’un apéritif au soleil, en terrasse, pendant que les enfants jouent dans le parc voisin. Nous aimons vraiment cette île, l’ambiance, la forte concentration d’animaux sauvages partout, et la beauté de l’endroit. On peut dire que San Cristobal aura été notre coup de cœur des Galapagos.
Avant de rentrer, nous faisons le tour des agences de la ville et réussissons à vendre deux de nos masques EasyBreath (vous savez ces masques de snorkeling intégraux, que l’on voit partout) au prix d’achat français, après des mois d’utilisation intensive. Un bon retour sur investissement et surtout de la place dans les sacs à dos ! Les touristes sont très demandeurs de ces masques, introuvables en Equateur, et les agences les rachètent volontiers aux touristes.
Après une bonne nuit de sommeil, nous voici de nouveau sur le port de San Cristobal à 7h du matin, prêts pour une nouvelle traversée. Comme pour chaque voyage en bateau, nos sacs sont fouillés et les employés traquent le moindre produit végétal ou trace de sable sur les chaussures. Je me fais rappeler à l’ordre et doit nettoyer nos 4 paires de chaussures de mer ET leur sac en plastique avant de pouvoir embarquer. Ca ne rigole pas !
Cette fois, j’ai prévu des cachets anti-mal de mer pour Milan et moi et le voyage se passe mieux que d’habitude. Pour rejoindre la 3ème île, nous devons d’abord faire une escale de 4h à Santa Cruz. L’occasion de se poser dans un café, d’avancer sur le blog, de lire, de faire quelques emplettes et de déjeuner tranquillement. Le temps passe très vite et nous reprenons un autre bateau pour 2h30 de traversée.
Nous arrivons à Isabela en fin d’après-midi, bien fatigués par notre journée de transfert. Isabela est la plus grande île (en superficie) de l’archipel des Galapagos. Notre hôtel est vraiment charmant. Nous avons une chambre familiale et accès à une cuisine. La famille qui tient l’établissement est particulièrement sympathique et accueillante, on se sent vite à la maison.
Puerto Villamil, le village principal de l’île d’Isabela est nettement moins développé que les villages des deux autres îles que nous venons de visiter. Les routes sont souvent en terre battue et sable et il y a beaucoup moins de restaurants et de boutiques pour touristes. On a l’impression que le temps s’est arrêté dans ce village du bout du monde.
Il fait beau et nous allons nous promener en ville et dans les environs, à la Concha de la Perla, une piscine naturelle.
Les lions de mer sont affalés sur les bancs, indifférents au brouhaha du port voisin et aux touristes qui débarquent des bateaux. Certains jouent sur la plage ou se battent même ! Ils ont une force impressionnante et on se tient bien à l’écart.
D’énormes iguanes noirs jalonnent le parcours comme partout sur les îles des Galapagos. Ils ne sont vraiment pas jolis à voir mais ne sont pas bien méchants.
Nous continuons par la visite du centre d’élevage et de protection des tortues géantes, qui a pour objectif de restaurer la population de tortues sur Isabela. Un long chemin mène au centre, en passant par la forêt et des plans d’eau où barbotent quelques flamands roses.
De retour à l'hôtel, les enfants sympathisent avec Alex, un petit garçon belge de 9 ans, en vacances avec ses parents. Les trois enfants enchaînent parties de cartes et jeux d’extérieur et s’amusent comme des fous. La propriétaire de l’hôtel propose aux enfants de participer à son cours hebdomadaire de dessin. Les enfants y apprendront à dessiner des portraits. Milan, tout particulièrement, est enchanté de l’expérience. Il a un bon coup de crayon et a déjà pris des cours de dessin dans le passé, il est dans son univers.
Nous avons prévu une longue balade le lendemain au Mur des larmes (Muro de las Lagrimas). La balade fait presque 14 kilomètres (aller-retour) et nous partons à pied avec le picnic et la crème solaire, sous une grosse chaleur. Il y a beaucoup d’iguanes et de grosses tortues de terre sur le chemin, cachées sous les cactus pour se protéger de la chaleur.
Des chemins perpendiculaires à la route principale mènent à de petites plages. Le chemin est long et aride.
Nous arrivons enfin au Muro de las Lagrimas. Ce mur a été construit par des prisonniers dans des conditions inhumaines au milieu du siècle dernier. Le centre pénitencier a été fermé en 1959. Il ne reste plus que ce mur en mémoire des prisonniers maltraités de l’époque.
Il nous reste tout le chemin du retour à faire et nous sommes bien fatigués par la chaleur et la longue marche.
Nous faisons une pause 'plage' sur le retour : les enfants s’en donnent à cœur joie dans les vagues.
Au bout de la longue plage, nous nous arrêtons pour un apéro bien mérité. Nous nous installons confortablement face à la mer, à siroter un cocktail pendant que les enfants jouent dans le sable.
Eden et Heloïse, nos deux anglaises rencontrées à San Cristobal pendant le tour 360 sont également là et je vais papoter avec elles. Fred et les enfants me laissent en leur compagnie et rentrent à l’hôtel. Je passe un chouette moment avec elles, à discuter d’Angleterre et de voyages, autour de quelques cocktails.
Nous ne prenons le bateau que le lendemain en début d’après-midi pour rejoindre Santa Cruz de nouveau. L’occasion de faire une séance de devoirs avant de partir et de vendre nos deux derniers masques EasyBreath et le masque de plongée de Fred. Encore un peu plus de place dans les sacs et du budget supplémentaire pour la suite.
Isabela n’aura pas été un coup de cœur. J’ai nettement plus apprécié cet endroit que Fred qui a été moins séduit et frustré de voir moins d’animaux qu’à San Cristobal. Il semblerait que l’île soit bien différente à d’autres saisons néanmoins, avec nettement plus d’animaux en janvier/février par exemple.
A Santa Cruz, nous retournons dans le même hôtel que celui du début de notre séjour. Nous avons également rendez-vous pour diner avec Eden et Heloïse. Nous allons manger un ceviche en centre-ville et passons une chouette soirée en leur compagnie.
Dernière matinée aux Galapagos le lendemain. Il nous faut rejoindre l’aéroport : taxi, bateau, bus, un petit périple en soi. Nous arrivons à Guayaquil en Equateur après deux heures de vol.
Dans le prochain épisode, je vous raconterai notre séjour à Baños en Equateur, où nous avons fait le plein d’adrénaline ! Accrochez vos ceintures !
En attendant, passez un bel été.