15 jours au Chili dans des paysages magiques et lunaires...
Du 3 au 18 juin 2019
16 jours
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Nous souhaiterions dédier cet article sur notre séjour à l’île de Pâques à Gilles et Séverine, nos amis suisses, rencontrés sur cette île magique en 2006 lors de nos tours du monde respectifs. De cette rencontre est née une magnifique amitié et 13 ans après, nous avons toujours autant de plaisir à nous retrouver régulièrement, avec nos 4 enfants. RDV à Barcelone à l’automne les amis. Gros becs !

Il est enfin l’heure d’embarquer dans l’avion après 12h d’attente dans le petit aéroport de Papeete. Il est 4h du matin, nous profitons des 5h de vol pour faire une courte nuit.

Nous sommes surexcités à l’idée de retourner à l’île de Pâques - ou Rapa Nui, comme l’appellent ses habitants d’origine polynésienne. Personnellement, je n’aurais jamais pensé avoir la chance d’y retourner une seconde fois dans ma vie… Et encore moins la chance d'y aller en famille...

Cette île est aussi mystérieuse que magique, un confetti de terre perdu au milieu de l’océan Pacifique et isolé du reste du monde.

Après les formalités administratives d’entrée au Chili, nous devons montrer patte blanche et déclarer n’avoir aucun produit végétal ou agricole dans nos bagages. L'île de Pâques protège ses terres contre les microbes venus d'ailleurs... On avait oublié le pot de miel de Polynésie, enfoui au fond d’un sac, et qui n’a pas été identifié fort heureusement. Nous avons échappé à une belle amende.

Un taxi nous attend avec des colliers de fleurs des champs et nous emmène à notre logement, una ‘cabana’ (comprendre une petite maison), à 2 kms du centre-ville. L’endroit est simple mais confortable avec un espace de vie/cuisine et un lit pour les enfants, une chambre, une salle de bains et un grand jardin.

La différence de température avec la Polynésie est saisissante… Il ne fait pas si froid que ça mais nous devons tout de même remettre jeans, chaussures fermées et chaussettes. Avoir un temps un peu frais après plus de 6 mois de chaleur, souvent intense, est une nouveauté à laquelle il va falloir s’habituer pendant les prochains mois de notre voyage.

Comme nous n’avons pas encore de voiture, nous allons au village d’Hanga Roa (le seul de l’île) à pied et en auto-stop. Encore une fois, la présence des enfants nous aide bien à faire arrêter les voitures plutôt rapidement. Les locaux nous posent des questions et sont très accueillants. Il faut aussi se remettre à l’espagnol après 6 mois en anglais… Un peu moins facile mais ça revient vite ! Même Fred qui n’utilise jamais son espagnol a quelques beaux restes.

Le village n’a pas beaucoup changé depuis notre dernière visite… Il y a quelques magasins, restaurants, cafés et un peu plus de clubs de plongée et d’agences proposant des excursions qu’à l’époque, des espaces wifi dans les parcs et peut-être un peu plus de voitures dans les rues. Mais à part ces petits changements, l’endroit reste serein, reposant et accueillant mais surtout à taille humaine. On se sent très loin du brouhaha des grandes villes envahies de touristes et tout semble avancer au ralenti.

Nous achetons les billets d’entrée pour le parc national de Rapa Nui, sésame nous permettant d’accéder aux sites archéologiques de l’île. Nous faisons également quelques courses pour le diner et peinons encore une fois pour trouver fruits et légumes. Les parents de la propriétaire viennent ensuite nous rendre visite et nous donner quelques explications sur la maison. Ils nous ont proposé de nous louer leur propre véhicule, un 4X4 (ce que les gens d’ici possèdent à 90%) à un prix plus que raisonnable par rapport aux loueurs de voiture de la ville, ce que nous acceptons bien sûr immédiatement.

Pour notre première journée, nous parcourons la côte est de l’île. Nous découvrons le premier site, Anakena, avec sa jolie plage et ses 7 moaïs. Pour les non-initiés, les moaïs sont ces immenses statues de pierre, mystérieuses et emblématiques de l’île de Pâques. Elles sont toujours placées le dos tourné vers l’océan Pacifique. L’endroit est vraiment joli avec sa grande plage de sable blanc et ses palmiers où quelques baigneurs bravent l’eau fraiche. Nous sympathisons avec un couple de Suisses, Alice et Pierrick, en long voyage également.

Nous avons apporté un picnic que nous mangeons avec une vue imprenable sur la mer et les moaïs, il y a pire comme endroit pour manger un sandwich jambon/fromage !

Nous continuons la visite du parc, Te Pito Kura et son immense moaï couché, avant de rejoindre Tongariki.

Tongariki est sûrement notre site préféré. Nous y reviendrons à plusieurs reprises pendant notre séjour. 15 moaïs se dressent, majestueux sur leur ahu (= sépulture et centre cérémoniel sur lesquels sont posés les moaïs), le dos face à la mer. L’endroit est juste magique et particulièrement apaisant… Nous ne nous en lassons pas et prenons des milliers de photos (au moins !). On se sent bien ici, avec nos bonhommes de pierre si mystérieux qui ont l’air de veiller sur nous.

Il commence à faire frais dès le coucher du soleil, nous rentrons diner à la maison et nous réchauffer. Nous regardons des films pelotonnés les uns contre les autres sous de grosses couvertures, en buvant un thé chaud.

Les enfants sont bien fatigués. Ils ont accumulé beaucoup de fatigue pendant les 6 premiers mois de voyage et ont vraiment besoin de se reposer. Nous n’avons pas le cœur de les réveiller à l’aube le lendemain pour aller admirer le lever du soleil sur le site de Tongariki. Fred ira seul finalement.

Nous n’avons que 5 jours sur Rapa Nui et comptons bien voir le plus de sites possibles mais également prendre notre temps. Chaque changement de continent est difficile pour nous et nous devons retrouver quelques repères.

Nous continuons le tour de l’île en voiture pour une seconde journée. Nous faisons régulièrement des arrêts près de la mer pour admirer les énormes vagues qui s’abattent sur les rochers et les chevaux sauvages, c’est magnifique.

Notre prochaine étape, le site de Raraku est l’un des plus importants de l’île. Quand nous étions venus il y a 13 ans, nous pouvions toucher les moaïs et surtout revenir autant de fois que nous le souhaitions. Aujourd’hui, les statues du site de Raraku sont protégées par des barrières en bois et on ne peut venir ici qu’une seule fois avec un billet. Un peu frustrant.

L’endroit est tout de même toujours aussi joli, avec ses énormes têtes de moaïs posées par ci, par là (les statues sont enterrées) avec la mer en toile de fond.

Nous retournons ensuite à Tongariki profiter de notre site préféré, couchés dans l’herbe, à lire et se prélasser face aux statues avant de partager un picnic à proximité.

Nous arrivons sur le site de Ahu Akivi sous la pluie qui ne reste pas bien longtemps. Nous nous arrêtons en chemin admirer les vagues de l’océan Pacifique, un spectacle magnifique, aussi visuel que sonore.

Nous avons trouvé un bar face à la mer où nous aimons venir admirer les surfeurs (plus que doués) en sirotant un pisco sour (une boisson locale d’Amérique du sud que nous aimons beaucoup).

Pierrick et Alice, le couple de suisses rencontré à Anakena débarque également dans le bar, à la table à côté de nous. Nous faisons plus amplement connaissance, un pisco, deux puis trois, nous décidons de diner ensemble. Le restaurant n’a plus ce que nous voulons, on terminera finalement chez nous à la bonne franquette à manger un plat de pâtes avec du bon vin chilien, dans une chouette ambiance.

Nous avons prévu une randonnée pour le lendemain. Plusieurs heures de marche en pleine campagne. Les paysages sont jolis, de nombreux champs à perte de vue. Le dénivelé n'est pas très compliqué pour une fois et la balade est sympa.


Nous nous réveillons le lendemain matin sous la pluie, impossible de sortir visiter les sites archéologiques mais temps idéal pour une session de devoirs. On ne lâche rien, au grand damn des enfants qui feraient bien sans !

Mr le Soleil pointe le bout de son nez en début d’après-midi et nous allons admirer le volcan Rano Kau. Le cratère (1 km de diamètre quand même !) est magnifique avec ses petits lacs bleus et verts.

Nous continuons vers le village d’Orongo. L’appellation de 'village' est un peu pompeuse car il n’y a que des ruines (aussi jolies soient-elles !).

Le site suivant, 'la cueva de las ventanas', est quelque peu différent de tout ce que nous avons vu jusqu’à présent sur l’île de Pâques. On y trouve des grottes qui étaient utilisées comme refuges à l’occasion des luttes de clans sur l’île il y a bien longtemps. L’entrée est compliquée : un petit trou au ras du sol, il ne faut pas être claustrophobe. Les premiers mètres sont compliqués et se font dans le noir. Heureusement, nous avions pensé à la lampe frontale. On arrive ensuite dans une grande salle avec deux fenêtres à chaque extrèmité, taillées dans la falaise, à 30 mètres de haut au-dessus de la mer. Un peu stressant d’être au bord mais magnifique.

Nous terminons la journée par un joli coucher de soleil sur le site de Tahai. 5 moaïs plutôt érodés et un tout seul sur une plateforme avec son chapeau et ses grands yeux. Nous nous affalons dans l’herbe comme les autres touristes pour admirer le spectacle et terminer une belle journée sur cette île / musée à ciel ouvert.

Nous testons un restaurant recommandé par Pierrick et Alice le soir. Nous avions réservé la veille. Finalement, le restaurant aurait dû fermer mais pour ne pas nous décevoir, les propriétaires ouvrent seulement pour nous et refusent tous les autres clients… Incroyable… Nous dégustons de délicieux ceviche chiliens, du poisson crû (oui encore !) mariné dans du citron et des épices, un délice ! Nous sympathisons avec la petite amie du serveur, Heri, une Rapa Nui qui a vécu 15 ans en France et qui parle parfaitement notre langue. Elle nous parle avec passion de son île (elle est d’ailleurs guide pour les touristes), des coutumes locales et de ses parents apiculteurs et agriculteurs. Une jolie rencontre.

Le lendemain, Heri nous rejoint à l’heure du déjeuner et nous offre un pot de miel produit par les abeilles de ses parents. Sûrement le meilleur miel que nous ayons mangé de notre vie, le pot ne durera pas longtemps… Nous dégustons un hamburger de thon frais au restaurant en admirant les surfeurs, allons manger une glace et nous balader sous le soleil.

Nous nous réveillons sous une pluie battante qui dure toute la matinée. Un taxi vient nous chercher pour rejoindre l’aéroport. Et oui, il est déjà temps de quitter Rapa Nui… Une petite séance d'école dans la salle d'attente et nous embarquons pour le Chili.

Nous avions été sous le charme de cette île lors de notre première visite et n’avons pas été déçus en y revenant. Il y a quelque chose dans l’air, un je-ne-sais-quoi de magique qui rend l’endroit hypnotisant. L’île s’érode peu à peu à cause de la mer et je ne sais pas si nos enfants auront l’occasion d’y revenir adultes… Nous sommes d’autant plus heureux d’avoir pu leur faire découvrir cet endroit incroyable…

Dans le prochain épisode, nous vous raconterons nos aventures chiliennes… qui ne se sont pas franchement passées comme nous l’attendions…

D’ici là, on vous embrasse. Merci de votre fidélité sur ce blog. J’avoue avoir un peu de mal à le maintenir en ce moment, entre les mauvaises connections wifi et le manque de temps. Je rattrape le retard petit à petit...

A bientôt…

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Nous ne vous avons pas oubliés ! Mais les connections internet sont particulièrement mauvaises en Equateur où nous sommes actuellement, ce qui n'aide pas à rattraper le retard déjà pris sur ce blog ! Patience, la suite arrive...

Les 5 heures de vol jusqu’à Santiago de Chile, capitale du Chili, passent très vite. Nous arrivons tard et il fait déjà nuit.

Nous trouvons un taxi pour rejoindre le centre, il y a encore des embouteillages et nous sommes tous bien fatigués du voyage. Nous avons loué un petit appartement pour les deux nuits ici : deux chambres, pas bien grandes, un petit salon et coin cuisine, une salle de bains. Nous dinons rapidement et allons nous coucher.

Au matin, nous sommes saisis par le froid… Nous nous emmitouflons comme nous le pouvons mais ça ne sera pas suffisant. C’est encore l’hiver au Chili et les locaux sont habillés en conséquence, mais pas nous qui sortons de plus de 6 mois de soleil et avons plus eu l'occasion de mettre un maillot de bain qu'une doudoune...

Fred et moi avons un souvenir plutôt positif de la ville, même si nous étions y étions restés peu de temps lors de notre dernière visite.

Nous nous baladons sur la Plaza de armas et flânons dans le centre-ville. Ce quartier est au cœur de la ville, dans un style colonial. Il y a du monde partout, des artistes de rue, des locaux, des touristes, des policiers. Comme dans beaucoup de grandes villes sud-américaines, il y a des vendeurs de rue un peu partout. On trouve tout et n’importe quoi au pied de sa porte : beaucoup de sucreries, de grosses chaussettes, des bas, des chapeaux de laine et des écharpes, des jouets et des bijoux de pacotille, des fruits, des cigarettes à l’unité, des plantes etc, il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Il y a également de jolies boutiques, plutôt modernes qui contrastent avec les vendeurs de rue.

Fred et Milan ont grand besoin d’une coupe de cheveux et nous nous arrêtons chez un coiffeur. Milan est toujours terrifié que les coiffeurs ne nous comprennent pas et lui rasent la tête complètement. Mais il ressort avec une coupe de beau gosse et est content ! :o)

Nous continuons sur le Cerro Santa Lucia, un parc paysagé d’où l’on peut prendre de la hauteur et admirer la ville d’en haut. On se rend alors compte qu’elle est entourée de montagnes.

Nous prenons un taxi pour aller voir à quoi ressemble la plus grande tour d’Amérique du Sud, la Gran Torre Santiago. C’est un gratte-ciel de bureaux de 300 mètres de hauteur. Bon, c’est haut et impressionnant mais Fred comme moi avons longtemps travaillé à la Défense et des tours comme celle-ci, on en a vu des tonnes (nettement moins hautes certes mais ça reste une tour de bureaux…). Nous ne restons pas longtemps car nous avons une mission plus importante : nous acheter des vêtements chauds !

Nous reprenons un taxi pour sortir de la ville et aller… vous l’aurez deviné, chez Decathlon ! Après le Decathlon de Bangkok pour les affaires de plage, nous allons visiter le Decathlon de Santiago pour les affaires d’hiver. Nous ressortons avec une doudoune chacun, bien utile immédiatement et pour un futur proche, pour affronter les températures négatives du Sud Lipez. A fond la forme au Chili !

Nous rentrons nous réchauffer à la maison, et ne nous coucherons pas tard.

En effet, réveil tôt le lendemain pour attraper un avion pour Calama, à quelques 1 230 kilomètres au nord de Santiago, en deux heures d’avion. Nous devons ensuite trouver un bus pour rejoindre San Pedro de Atacama, notre destination suivante. Nous faisons le tour des agences en ville et sommes chanceux car un bus part une heure après notre arrivée. L’occasion de faire une séance d’école dans la salle d’attente.

Nous sommes les seuls touristes, les autres passagers sont tous chiliens. Des dames viennent nous proposer du maïs soufflé, des gâteaux-maison, des sucreries, il y a toujours quelque chose à manger partout où l’on passe en Amérique du Sud. Nous nous laissons tenter par des cakes à l’orange pour le petit-déjeuner du lendemain.

Nous arrivons à San Pedro de Atacama de nuit, après 1h30 de trajet. Il fait très froid et nous sommes contents que le propriétaire de l’hôtel vienne nous chercher en voiture. Renzo est très discret mais plutôt sympathique. Fred nous a trouvé un endroit confortable avec deux chambres, une grande pièce de vie et surtout (oh comble du luxe ici) un poêle pour se réchauffer. En effet, même si les journées sont plutôt chaudes à San Pedro, les nuits et les soirées sont plus que fraîches, un vrai choc au système.

Nous dinons à la maison le premier soir et sommes impatients de retrouver les '4 passeports et 4 sacs à dos', alias Fannie, Vincent, Jeanne (13 ans) et Arthur (10 ans), une famille bien sympathique rencontrée au Laos en février dernier. Nous essayons de nous retrouver depuis plusieurs mois sans succès. Ils doivent arriver d’Argentine le surlendemain pour passer quelques jours avec nous.

San Pedro de Atacama est située à 2 438 mètres d’altitude et nichée dans une région magnifique, dominée par le volcan Licancabur, qui culmine à 5 916 mètres.

Nous étions rapidement passés à San Pedro de Atacama lors de notre premier tour du monde mais n’avions pas eu le temps de voir beaucoup de sites. Le village n’a pas beaucoup changé en 13 ans : un dédale de ruelles et de jolies petites rues, avec pléthore d’agences de circuits organisés, petits restaurants, boutiques de souvenirs. La plus grande différence est le prix des prestations de services et des restaurants qui ont littéralement explosé. Il y a beaucoup de touristes mais étonnamment, on ne les voit pas vraiment.

Pour notre première journée, nous louons des vélos et allons visiter la Valle de la Muerte. Située à 5 ou 6 kms de San Pedro par la route, l’endroit est facilement accessible, malgré une grosse côte sur la fin du parcours.

Une fois sur place, il y a encore quelques kilomètres à parcourir. La route est vite remplacée par des cailloux et du sable. Ilena n’est toujours pas intéressée par le vélo et est confortablement installée sur un siège derrière Fred. Plus nous avançons et plus il y a de sable, nous devons continuer à pied. De nombreux surfeurs viennent ici faire du sandboard (du surf sur sable). Il faut l’avouer, ils ne sont pas tous très bons mais le spectacle est malgré tout sympa.

Nous pique-niquons en haut d’une dune, beaucoup d’efforts pour un panorama splendide. On a des kilos de sable dans les chaussettes et les chaussures. Les enfants s’amusent beaucoup à descendre les dunes de sable en courant. Un chouette moment.

Nous allons nous balader jusqu’au mirador (un point de vue en hauteur). Les paysages sont très beaux, on a l’impression d’être sur la lune ! Il y a peu de touristes et l’ambiance est sereine et apaisante, malgré le soleil de plomb.

Le retour en vélo est plus difficile que l’aller car nous sommes bien fatigués et le froid nous surprend au coucher du soleil.

Nous terminons la journée dans un petit restaurant du centre, à siroter un pisco sour en jouant aux cartes avec les enfants avant un diner et une nuit bien méritées.

De nombreuses personnes viennent à San Pedro de Atacama pour visiter la région, magnifique certes mais également pour s’acclimater à l’altitude avant le Sud Lipez bolivien. Beaucoup de touristes ont le mal des montagnes et une visite dans la région permet de voir des sites, jusqu'à 4 000 mètres pour s’habituer à l’altitude.

Quand Ilena se lève le lendemain en vomissant, nous sommes très inquiets car nous avons peur qu’elle ne soit déjà frappée par le mal des montagnes. Elle passera la journée au chaud avec moi, à l’hôtel, à lire, dormir et regarder des séries sur Netflix pendant que j’avance sur le blog et autres et que les garçons partent faire une sortie vélo tous les deux. Ils rentrent contents de leur matinée mais bien fatigués. L’après-midi sera consacrée aux devoirs pour Milan qui, lui, n’est pas malade.

Le soir, Ilena va beaucoup mieux et nous pouvons sortir en ville. Les copains doivent déjà être arrivés et sont censés nous rejoindre pour le diner, nous sommes surexcités. Ca fait bien longtemps que nous n’avons pas passé de temps avec une autre famille et nous avons organisé une sortie vélo pour l’occasion et loué un mini-van avec chauffeur pour visiter les lagunes, geysers et autres merveilles de la région, à 4 000 mètres d’altitude. Une bonne acclimatation pour tous avant la Bolivie.

Pas de nouvelles des copains, nous avons froid dehors et allons nous réchauffer dans un restaurant autour d’un verre. On les appelle plusieurs fois, mais personne ne décroche, c’est inquiétant car ils devaient arriver à 16h à San Pedro. Nous recevons enfin un message mais pas très positif : leur bus depuis Salta en Argentine est tombé en panne au bout de deux heures et ils ont dû rebrousser chemin pour reprendre un autre bus le lendemain. Quelle déception des deux côtés… Milan et Arthur sont en larmes tous les deux et bien dépités, comme le reste des deux familles. On se faisait une telle joie de se voir. Mais ce n’est que partie remise !

Nous prolongeons d’ailleurs notre séjour à San Pedro, on se sent bien dans notre petite maison et nous pourrons ainsi passer un peu plus de temps avec les copains.

Outre la forte envie de les voir, nous en avons aussi un grand besoin. Besoin de rigoler, besoin de socialiser, besoin de passer du temps avec des gens sympas.

Gros coup de mou chez les globe-rêveurs…

Ilena va beaucoup mieux mais il fait vraiment mauvais le lendemain : pluie, grand froid, brrr, on reste la journée à la maison à avancer sur les cours des enfants, le blog, regarder des films et se reposer. Mais en fin de journée, on trouve quand même le temps long, heureusement qu’on doit retrouver Fannie, Vincent, Jeanne et Arthur au restaurant le soir.

On retourne au même endroit que la veille et même scénario, pas de nouvelles… Finalement, on en reçoit de très mauvaises, la neige a empêché nos 4 bretons de passer la frontière, ils ont dû encore une fois rebrousser chemin… Ils sont aussi déprimés que nous. Nous ne les verrons pas du tout à San Pedro car les cols sont fermés pour plusieurs jours, et ils sont contraints d’aller directement en Bolivie. La déception est immense…

Nous annulons la réservation du mini-van, beaucoup trop grand et cher pour nous 4 et louons une voiture à la place pour le surlendemain.

En attendant, nous louons de nouveau des vélos pour aller passer la journée à la Valle de la Luna. Milan tousse un peu depuis la veille mais rien d’alarmant. Ilena a été upgradée et est passée d’un siège vélo à une carriole attachée au vélo de Fred. Elle y est confortablement assise, et peut lire en se faisant balader sans effort, trop belle la vie mademoiselle !

On voit bien que Milan a plus de mal à avancer que les autres jours mais on met ça sur le compte de l’altitude et de la fatigue. La route est longue, 13 kms depuis San Pedro de Atacama mais les paysages déjà bien jolis.

Nous arrivons enfin à destination mais le plus dur reste à faire. Il fait très chaud et les paysages montent et descendent sans arrêt. La Valle de la Luna a été modelée par l’érosion de l’eau et du vent pendant des millénaires. L’endroit est absolument désertique, sans faune ni flore, avec des paysages inédits et magnifiques, on a vraiment l’impression d’être sur la lune (je vous invite à regarder la vidéo postée dans le coin des p'tits routards).

Nous passons plusieurs heures à arpenter les lieux, se perdre entre les canyons et les ravins, découvrir de nouveaux paysages et se sentir (presque) seuls au monde.

Milan a de plus en plus de mal à suivre, que ce soit à pied ou à vélo, et tousse de plus en plus. On voit bien qu’il souffre et qu’il n’est pas bien. Nous devions rester pour le coucher du soleil, nous écourtons son calvaire mais malgré cela, il n’arrive plus à avancer, il est trop épuisé. Je me plante au milieu de la route et arrête le premier pick up qui passe. J’explique aux passagers chiliens que notre fils est malade et leur demande s’ils peuvent nous rapprocher de l’entrée du site avec les vélos. Ils acceptent immédiatement et nous montons avec les vélos dans le pick up. Fred continue avec Ilena, on se rejoindra à l’entrée.

La famille chilienne nous propose de nous raccompagner jusqu’en ville. Nous acceptons et Ilena se joint à nous pour que ce soit moins fatigant pour Fred qui tire la carriole depuis le matin. Ils sont adorables avec les enfants et semblent concernés par l'état de Milan. Nous sommes très reconnaissants.

Nous retrouvons Fred en ville et rentrons à la maison. Milan, qui s’est un peu reposé, semble aller un peu mieux et nous passons une bonne soirée. Mais vers 5h du matin, il nous réveille, en larmes, car il éprouve de grandes difficultés à respirer. Nous parvenons à le calmer et il se rendort dans notre lit. Mais à 7h du matin, la situation s’est dégradée, nous contactons le propriétaire de l’hôtel pour lui demander où nous pouvons trouver un médecin rapidement. Il nous conseille d’aller plutôt aux urgences immédiatement et nous propose de nous y emmener. Nous annulons aussi la voiture louée pour la journée.

Après les urgences du Myanmar, nous visitons les urgences chiliennes ! L’endroit est petit et s’apparente plutôt à un gros dispensaire de campagne qu’à un hôpital. Nous attendons une bonne heure et un jeune médecin vient ausculter Milan. La bonne nouvelle est que Milan n’a pas de problème avec l’altitude, et la mauvaise est qu’il a une laryngite aigüe. Nous filons à la pharmacie acheter les médicaments prescrits et allons décaler notre date de départ pour le sud Lipez. Nous avons en effet déjà réservé et payé l’excursion de 3 jours/2 nuits quelques jours auparavant.

Nous passons les deux jours suivants au chaud, pour Milan évidemment, à se reposer, faire des devoirs, avancer sur le blog et les prochaines étapes du voyage. L’état de Milan est déterminant pour le Sud Lipez : s’il ne va pas mieux, nous annulerons car c’est une étape particulièrement fatigante, à haute altitude, dans des conditions climatiques très difficiles.

La fête des pères tombe pendant ce week-end là, l'occasion pour les enfants de gâter leur papa.

Pour notre dernière nuit, nous sommes contraints de changer de logement car il n’y a plus de place où nous sommes. Avec regret, nous trouvons un nouvel endroit à moins de 50 mètres pour une nuit seulement. Milan va nettement mieux après deux jours de repos et de médicaments adaptés, nous allons pouvoir aller dans le sud Lipez, à la plus grande joie de tous !

Cette étape a certainement été la plus difficile de notre voyage, entre grosse fatigue, déceptions, frustrations, enfants malades, nous nous sommes inquiétés, n’avons pas du tout fait ce que nous devions faire et sommes passés à côté de la plupart des sites de la région. Nous avions le moral en berne et étions tous très fatigués. Nous terminons tout de même sur une note positive : nous allons enfin réussir à revoir les '4 passeports et 4 sacs à dos' en Bolivie, on vous racontera ça très bientôt !

Dans la prochaine étape, les globe-rêveurs reprennent du poil de la bête ! Je vous raconterai notre formidable aventure dans le Sud Lipez, les chouettes rencontres faites et les paysages magiques traversés.

D’ici là, prenez soin de vous !