Après quelques semaines dans le tourbillon du retour en France, je reviens terminer le récit de notre épopée colombienne.
Car oui, cet article est le dernier de Colombie mais également de notre voyage (il y aura encore un bilan malgré tout). Cà me semble incroyable d’écrire çà…
Nous vous avions quitté à la gare de Medellin où nous devions prendre un bus de nuit pour San Onofre, sur la côte pacifique.
Le bus est plutôt moderne et confortable. Malgré la chaleur, nous avons prévu les polaires pour ne pas mourir de froid pendant la nuit (car la clim’ est montée à son maximum dans les bus colombiens et il y fait vraiment froid).
Les enfants jouent et regardent des films, le temps passe vite. Au milieu de la nuit, nous sommes brutalement réveillés par un policier en uniforme. Il vient clairement vérifier que personne ne transporte de drogue ou d’armes. Il contrôle certaines personnes et pas d’autres et aveugle les passagers avec sa lampe-torche. Etonnement, il vient nous voir (avec nos gueules d’ange ?? :o)), nous tendons nos passeports. Il vérifie que les photos correspondent aux personnes du bus (même pour les enfants), moment un petit peu stressant malgré les avertissements d’autres touristes avant de prendre le bus de nuit.
Nous repartons et tout le monde se rendort. L’arrivée à San Onofre est brutale : nous avons moins de 3 mn pour nous réveiller, rassembler nos affaires, remettre nos chaussures et sortir du bus récupérer nos bagages avant qu’il ne redémarre en trombe. Nous portons encore nos polaires, nos tours de cou, et doudounes en sortant du bus : il n’est que 7h du matin mais la chaleur est plus qu’étouffante. Une dizaine de colombiens nous saute dessus pour nous proposer un taxi, c’est très violent au petit matin, à peine réveillés.
Fred trouve un taxi traditionnel (alors que la majorité des véhicules proposés sont des moto-taxis) et nous montons dans une voiture qui en a vu d’autres. A San Onofre, nous sommes frappés par la différence d’atmosphère : il y a du sable partout par terre, aucune route, il fait très très chaud et les colombiens ne ressemblent pas du tout aux colombiens que nous avons eu l’habitude de voir jusqu’à maintenant. Ici, les locaux ressemblent plus à des africains qu’à des sud-américains.
Le trajet en taxi est long, très long, pour 20 kms seulement. La voiture n’est clairement pas adaptée à la route caillouteuse et pleine d’ornières. Le conducteur de taxi rigole tout le trajet et est des plus sympathiques.
Arrivés à Rincon del Mar, nous devons débarquer du taxi avant l’hôtel car la route est vraiment impraticable pour la voiture, nous terminerons à pied.
Rincon del Mar est LE village dont tout le monde parle en ce moment en Colombie. Tout le monde ? Enfin presque : du moins la communauté de voyageurs dans laquelle nous évoluons et les blogs de voyage que nous consultons au quotidien. Ce petit village de pêcheurs, loin de tout et pas vraiment prêt à accueillir des tonnes de touristes (tant mieux !) n’est mentionné dans aucun guide de voyage (ce qui laisse 5 ans tout au plus avant que ne débarquent des hordes de touristes) et est même inconnu de très nombreux colombiens.
Il y a très peu d’hôtels dans le village et en plein mois d’août (période de congés pour les colombiens également), ils sont tous complets ou presque. Nous n’avons pu avoir une chambre que grâce à Noémie et Gilles (rencontrés à Guatapé) qui séjournaient à Rincon del Mar avant nous et qui ont pu nous négocier une chambre.
Notre hôtel est situé sur la plage, les pieds dans l’eau. Nous avons une chambre familiale pour 6 personnes, avec une isolation phonique et un confort sommaires, pas de climatisation mais de gros ventilateurs bruyants. L’équipe de l’hôtel est vraiment accueillante et l’ambiance détendue avec de grands hamacs sur la plage pour des siestes et des pauses lecture. Le matin, nous prenons le petit déjeuner, les pieds dans le sable, face à la mer, on se sent bien.
Il y a étonnement beaucoup de voyageurs français et à peine arrivés, les enfants trouvent des copains de leur âge avec qui jouer sur le sable ou dans la mer. Ils passent des heures à faire des châteaux de sable ou du kayak et s’amusent énormément.
Le village est tout petit : il n’y pas de routes, seulement du sable au sol. Il y a quelques micro-boutiques qui offrent un choix très limité, une poignée d’hôtels et autant de restaurants. C’est un village encore authentique avec ses locaux sur le pas des portes qui profitent de la douceur du soir.
Nous dinons tous les soirs au restaurant, près de la grande plage du village : poisson frais, langouste à prix mini et autres douceurs de la région. De l'océan à notre assiette, le chemin est court, on se régale. Cette étape est clairement sous le signe de la détente et de la glandouille !
Il y a beaucoup d’enfants colombiens en vacances scolaires dans le village et Milan aimerait bien jouer aux billes avec eux. Il a apporté des billes de France et a même l’intention de les laisser aux enfants après la partie. Les enfants acceptent de jouer avec Milan (je traduis en espagnol pour lui) mais rapidement, Milan se rend compte que le groupe d’enfants ne joue pas franc jeu avec lui et cherche à lui prendre ses billes. Il arrête le jeu, plus que déçu. Deux des garçons l’embêteront plusieurs fois dans le village alors qu’il se promenait seul avec un copain. Milan est un peu décontenancé et ne comprend pas leur attitude.
En fait, malgré la gentillesse du personnel de l’hôtel, on ne se sent pas accueilli ici comme ailleurs en Colombie. Rincon del Mar accueille des touristes étrangers depuis moins de deux ans seulement et nous pensons qu’il y en a déjà trop pour un endroit aussi petit. Nous avons l’impression d’être des intrus dans le village, sentiment un peu désagréable.
Après une journée à Rincon del Mar, on tourne un peu en rond… C’est sympa mais il n’y a pas grand-chose à faire et la mer n’est pas aussi jolie que ce que nous pensions. Nous réservons une excursion et partons pour la journée sur l’archipel San Bernardo à 40 minutes de bateau.
Les couleurs sont très différentes et nous nous replongeons dans des dégradés de bleus et turquoise, quel bonheur. Le premier arrêt est à Santa Cruz del Islote, une des ’îles les plus peuplées du monde avec ses 540 habitants pour seulement 1 hectare de superficie.
Nous découvrons une île qui vit au rythme de la pêche, un peu au ralenti. Les enfants de l’unique école jouent dans la rue, dans de jolis uniformes à carreaux, une chouette ambiance.
Nous passons vite au second arrêt, l’île de Mucura. Nous avions essayé d’y séjourner mais les quelques hôtels de l’île étaient malheureusement déjà tous complets. Nous passons quelques heures sur la plage, à profiter de l’eau turquoise, on est bien...
La dernière escale est sur l’île de Tintipan, dans la mer des Caraïbes et c’est la plus touristique de l’archipel. Un tourisme essentiellement colombien malgré tout. L’ambiance est joyeuse et festive, à l’image des locaux.
Nous déjeunons au bord de l’eau, de poisson frais et de langoustes grillées et profitons de l’eau turquoise et des chaises longues sur le sable blanc, la belle vie !
Il est déjà l’heure de rentrer à Rincon del Mar, les enfants sont heureux mais épuisés de la journée et s’endorment immédiatement, sur le bateau du retour.
Nous avons beaucoup aimé Tintipan que décidons d’y retourner le lendemain et même le surlendemain. Les copains des enfants et leur maman nous accompagnent.
Nous passons deux chouettes journées à nous prélasser au soleil, profiter de la mer et de l’ambiance détendue de cette île. Les enfants découvrent les joies des activités aquatiques : ‘banane’ et même scooter des mers pour nous 4, beaucoup de fous rires !
Noémie, Gilles et leurs 3 enfants sont de retour sur Rincon del Mar après quelques jours sur l’île de Mucura. L’occasion de partager un bon moment avec eux autour de quelques cocktails et d’un bon repas. Nous nous donnons rendez-vous à Carthagène, quelques jours plus tard.
Notre pause sur la côte Pacifique s’achève déjà et il est temps de reprendre le bus, direction Carthagène des Indes. Nous reprenons un taxi jusqu’à San Onofre et sautons dans un bus pour 3 heures de route.
Nous avons réservé un logement dans le quartier moderne de Boca Grande, à 10mn à peine de taxi du centre historique de Carthagène. L’appartement que nous avons loué est une belle surprise : vue sur la mer, déco moderne, hyper fonctionnel avec 2 chambres et 2 salles de bains, un grand espace de vie, une terrasse pour les repas, une grande piscine partagée et une climatisation au top, nous sommes ravis.
Le programme à Carthagène est simple : piscine (il fait vraiment chaud et humide), devoirs, visite de la ville, shopping et détente, rien de bien violent, ça sent la fin du voyage ! Car oui, il nous reste seulement quelques jours avant le retour en France… Nous sommes partagés entre l’envie de continuer cette belle aventure mais également l’impatience de retrouver famille et amis. En attendant, nous profitons pleinement de tout ce que Carthagène a à nous offrir.
Nous commençons nos journées par un petit dej sur notre terrasse, un peu de devoirs, une séance piscine. Nous adorons nous balader en ville en fin de journée, quand la chaleur est un peu tombée, dans le centre historique. Ce quartier est particulièrement joli et animé à la nuit tombée et nous sommes sous le charme de cette ville coloniale. Carthagène a joué un rôle important dans le développement de l'empire espagnol : elle a été pendant trois siècles un centre important de traite des esclaves africains et de transit de l'or issu des pillages des empires aztèques et inca.
Nous adorons également nous promener dans le quartier de Getsemani, avec ses ruelles colorées, ses fresques murales et ses petits vendeurs de rues. A l’époque coloniale, ce quartier abritait les classes ouvrières. Aujourd’hui, le quartier s’est embourgeoisé et concentre un grand nombre de restaurants et bars branchés. On adore la plaza de la Trinidad, au cœur de ce quartier avec ses danseurs de rue et ses artistes.
Nous retrouvons Noémie, Gilles et leurs enfants pour un dernier diner ensemble. A bientôt les copains !
Pour notre dernier diner à 4 le lendemain, nous dinons dans le restaurant du Relais & Châteaux de Carthagène, cadre et repas divins pour une fin en beauté ! Ce repas a été financé par la cagnotte de nos amis, merci encore à vous.
Il nous reste encore 2 nuits à Bogota, alors pourquoi parler de notre dernier diner à 4 de ce voyage ?
Nous avons en effet un rendez-vous impromptu avec une famille française que nous ne connaissons pas encore !
Une de mes amies (merci Hélène !) m’a mise en contact avec son amie dont le mari espagnol est expatrié à Bogota depuis un an. Je dois avouer que sur le moment, nous n’avions pas très envie de passer nos deux derniers jours en tour du monde avec une famille que nous ne connaissions pas.
Et puis, je reçois un message de l’amie de mon amie, un message super sympa où elle m’explique qu’elle et sa famille seraient ravis de nous faire visiter Bogota et même de nous héberger. Nous sommes embêtés de débarquer chez de parfaits inconnus, à 4 pour deux nuits. Mais les Milan et Ilena sont super motivés à l’idée de partager un moment avec une famille avec deux enfants francophones de leur âge. On se lance et on accepte, un peu dubitatifs.
Et si on ne s’entendait pas avec eux alors qu’on s’apprête à débarquer pour deux nuits ?
Charlotte (la maman de la famille) nous propose de venir nous chercher à l’aéroport de Bogota. Au delà de la charmante attention, c’est une vraie aide car la ville est immense.
Charlotte et sa famille (Alen, le papa espagnol, Alen, le fils aîné (12 ans) et Paul (8 ans)) vivent dans l’un des plus beaux quartiers de Bogota, en face du Lycée Français et même de la maison de l’Ambassadeur de France en Colombie. Leur appartement est super joli, dans un immeuble grand luxe avec piscine, salle de cinéma privatisable, billard, salle de sport etc. On est clairement dans le quartier des expat’.
Nous sommes accueillis chaleureusement par la famille et Milan comme Ilena ne se font pas prier pour aller jouer avec les enfants. Ilena saute de joie en voyant la collection de livres français de Paul et se plonge immédiatement dedans, pendant que Milan enchaîne les jeux-vidéos avec les garçons.
Nous faisons connaissance avec Charlotte et Alen autour de quelques coupes de champagne et partageons un bon repas et une chouette soirée. La discussion est facile et nous sommes sur la même longueur d'ondes. On a l’impression de se connaître déjà depuis longtemps alors que nous sommes arrivés le soir même. On se sent bien chez eux.
Nous n’avons qu’une journée pour visiter Bogota. Après un bon petit déjeuner (avec des viennoiseries et du pain de chez Kayser : des douceurs bien de chez nous auxquelles nous n'avons pas goûté depuis bien longtemps, miam !), nous partons tous les 8 visiter la capitale, en commençant par le cerro de Monserrate (la colline de Monserrate). Nous avons perdu plus de 15 degrés en arrivant à Bogota et nous sommes de nouveau en jeans, polaires, doudounes et chaussures fermées.
Monserrate se trouve dans les hauteurs de la ville à quelques 3 150 mètres d’altitude et est accessible en téléphérique. Elle offre une vue magnifique sur la ville et la vallée. Pas de chance, il pleut des cordes, nous ne verrons la ville depuis les hauteurs que dans le brouillard.
Il fait froid, il pleut, les enfants ne font que râler, nous ne nous attardons pas longtemps. Nous prenons quand même le temps de visiter la basilique du Senor de Monserrate, qui est vraiment jolie.
Nous reprenons le téléphérique et rejoignons le centre de Bogota. Après un bon déjeuner dans le centre, nous découvrons les murs de graffitis de Bogota (très similaires à ceux que nous avions vus à Medellin dans la Comuna 13). Ces dessins sont colorés et expressifs et sont autant de témoignages de l’histoire de la ville et du pays.
Nous nous baladons, faisons un stop par le musée Botero dans le quartier de la Candelaria, le centre historique et culturel de Bogota. Ce musée fait honneur à Fernando Botero, artiste peintre colombien qui doit sa renommée à ses personnages aux formes rondes et voluptueuses.
Nous terminons par la Plaza Bolivar, au cœur de la ville : une immense place au style colonial, encadrée par des bâtiments historiques : le palais de justice et le Capitol entre autres.
Nous attrapons deux taxis et traversons le chaos de la ville : il y a du monde partout à pied, à vélo, à moto, en voiture, en taxi. Personne ne fait attention au code de la route ou aux autres, bienvenue à Bogota !
De retour à la maison, les garçons vont faire une course à pied dans le quartier, les enfants filent jouer et je pars faire des courses avec Charlotte. Charlotte et Alen ont invité un voisin français, également expatrié à diner. Nous passons une soirée drôle, festive (merci Alen pour le show :o) et vraiment sympathique.
Nous n’avons pas du tout envie de quitter nos nouveaux amis après de si chouettes moments avec eux. On se couche très tard, on boit trop de vin, on rit beaucoup et en se couchant, Fred et moi avons le cœur gros malgré tout. Cette soirée était la dernière du voyage… Comment est-ce arrivé aussi vite ? Nous avons l’impression d’être partis hier pour Hong Kong…
Nous prenons un bon petit dej tous ensemble le lendemain. Tout le monde va à la piscine de l’immeuble pendant que je termine les bagages dans un calme auquel je ne suis plus habituée. Je suis super triste. Il est déjà l’heure de partir.
Nous avons commandé un taxi pour rejoindre l’aéroport et faisons nos adieux avec beaucoup de peine, à Charlotte, Alen et leurs enfants. Adieux ? Pas vraiment. J’ai oublié de vous dire que leur appartement parisien est situé… à 1km de chez nous et qu'il y a encore un an, leurs enfants allaient dans la même école que les enfants de nos amis ovillois !! Incroyable comme le monde est petit et quelle belle et inattendue rencontre... Nous aurons donc d’autres occasions de nous revoir et nous nous en réjouissons à l’avance.
Nous arrivons à l’aéroport très en avance. Nous faisons emballer nos bagages dans de grandes housses de protection. C’est bien la première fois que nous faisons ça mais de nombreuses personnes nous ont mis en garde car les passeurs de drogue aiment bien les bagages des familles de touristes étrangers pour dissimuler leur poudre… En protégeant nos bagages, nous espérons dissuader les passeurs qui auraient plus de difficultés à les ouvrir. J’ai bien en tête le film Midnight Express et nous n’avons pas trop l’intention de découvrir à quoi ressemblent les prisons colombiennes :o)
Nous faisons encore une toute dernière session d’école dans l’aéroport de Bogota (quels parents cruels nous sommes :o). Nous avons beaucoup de temps à attendre, alors autant en profiter. Les enfants auront ensuite une semaine complète sans école… avant la rentrée scolaire ! La bonne nouvelle, c'est que nous avons bouclé les programmes de CE1 et CM2, youpiiiiiii !
Nous montons dans l’avion, le cœur vraiment gros. Pas du tout envie de rentrer, en en même temps, une énorme envie de serrer nos familles et nos amis dans nos bras. C’est terrible ce sentiment… Nous sommes malgré tout très conscients de l’aventure extraordinaire que nous venons de vivre. Il nous faudra un peu de temps pour digérer l’expérience mais nous en ressortons grandis, plus unis, riches de moments incroyables partagés ensemble et heureux d’avoir pu réaliser un rêve de longue date avec nos enfants.
L’avion décolle et le vol de 10 heures se passe sans encombre. Nous avons énormément de mal à dormir car on doit se recaler à l’heure européenne dans l’avion et donc essayer de dormir alors que nous ne sommes pas du tout fatigués. Nous atterrissons à Madrid où nous avons 2 heures d’escale avant de reprendre un autre avion pour Paris, dans lequel nous nous écroulons de fatigue.
L’arrivée à Paris est hors du temps : on se demande bien ce qu’on fait là et comment on est déjà arrivés au 26 août…
La suite ? Elle n’a que peu d'intérêt pour vous. Ou nous vous la raconterons de vive voix...
Ainsi s’achèvent les récits de notre fabuleux voyage, que j’ai eu un plaisir immense à raconter et partager avec vous.
Nous publierons encore une vidéo de cette dernière étape très bientôt mais surtout un bilan quand j’aurai la force de l’écrire (car oui, le retour à la réalité est très très difficile…).
Avant, j’aurai le plaisir de publier la vidéo finale de notre voyage, concoctée avec amour par Fred. Je vous promets encore beaucoup d’émotions et des paysages magiques…
A très bientôt sur ce blog. On vous embrasse fort.