Un mois en Colombie de la région du café à Bogota
Du 29 juillet au 25 août 2019
4 semaines
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La Colombie… Quand nous avons parlé de notre projet de voyage en Colombie, de nombreuses personnes ont été étonnées : ‘euh, mais ça craint carrément là-bas non ?’ ou encore ‘les FARC sont vraiment partis ?’, 'vous n'avez pas peur d'aller là-bas avec les enfants ?'. Tant de clichés sur un pays qui a pourtant bien changé et évolué ces dernières années et s’est maintenant ouvert (doucement) au tourisme. Qui plus est, les colombiens, qui ont tellement souffert pendant de longues années, et vu peu de touristes, sont d’autant plus accueillants et bienveillants à leur égard.

Ce dernier carnet de voyage sera consacré à la Colombie où nous avons passé un mois, de la région du café à Bogota.

Mais revenons à l’Equateur et à Otavalo où nous étions encore lors du dernier article. Notre chauffeur de taxi préféré, Freddy, vient nous chercher de bon matin à notre hôtel pour nous accompagner à Ibarra. L’idée est de prendre un bus ensuite pour la frontière Equateur/Colombie à Tulcan. A peine montés dans la voiture, Freddy nous propose de nous emmener directement à la frontière, soit 3 heures de route tout de même. Nous hésitons mais il nous propose un bon prix et a l’air tellement heureux de nous emmener que nous acceptons. Finalement, nous gagnerons au moins 1h30 de transport et il est important que nous puissions passer la frontière tôt dans la journée pour y passer le moins de temps possible.

L’arrivée à Tulcan est un choc… Des dizaines et des dizaines de vénézuéliens ont élu domicile devant les postes de frontières et ont mis en place des campements de fortune. Nous sommes face à la misère humaine de manière très violente… Des vénézuéliens de tous âges, au regard triste et fatigué, attendent patiemment qu’on les laisse passer la frontière pour se reconstruire une nouvelle vie… Ils n’ont pour seuls bagages que quelques valises et autres sacs et on se sent bien dépassés par la vision de tous ces gens qui ont tout perdu… Comme nous, ils avaient une famille, des amis, un toit, un métier, une vie et ont dû tout abandonner pour fuir leur pays. Les larmes me montent aux yeux devant une telle situation, c’est vraiment terrible. C’est une chose de le savoir mais une autre d’en être témoin de cette manière…

Les enfants posent des questions : Ilena est triste et ne comprend pas pourquoi tous ces gens dorment par terre (elle a toujours un peu de mal aussi à Paris quand nous croisons des SDF, elle ne comprend pas comment c’est possible et nous demande toujours une pièce pour leur donner). Nous avons expliqué à Milan la crise vénézuélienne et ses conséquences sur le pays et ses habitants. Il n’en est que plus sensible devant tous ces pauvres gens abandonnés à leur propre sort. Les équipes de l’UNICEF patrouillent et ont mis des douches et des sanitaires gratuits à disposition des migrants vénézuéliens mais c'est bien peu.

Il y a deux files d’attente pour passer la frontière : une pour les vénézuéliens et une pour les autres nationalités. Les vénézuéliens sont au moins 20 fois plus nombreux dans leur file d’attente, qui avance bien lentement par rapport à la nôtre. Des femmes allaitent leur bébé en marchant, le regard vide. Quelle tristesse…

Nous quittons vite Tulcan : il n’y a qu’un pont à traverser à pied avant de refaire tamponner nos passeports à Ipiales, en Colombie. Nous n’avons que des dollars utilisés en Equateur et pas un peso colombien dans les poches. Nous échangeons quelques dollars contre des pesos, à un gars dans la rue, à un taux très désavantageux pour nous. Tant pis, il n’y pas de distributeur en vue et nous devons prendre un taxi pour rejoindre la gare routière.

Nous ne savons pas à quelle heure est le prochain bus pour Popayan, notre première étape, mais nous savons que nous avons au moins 8h de bus devant nous… Le bus est une belle surprise : très confortable, écrans individuels avec films et jeux, toilettes et wifi performant (première fois qu’on a du wifi dans le bus depuis le début du voyage !), ça aide à faire passer le temps plus rapidement. Les 8h de bus se transforment en 11h de route. Les routes colombiennes sont vraiment mauvaises et nous sommes ralentis par de nombreux travaux.

Nous arrivons épuisés à Popayan, vers 23h. Heureusement, Fred a pu réserver un hôtel depuis le bus. A peine descendus du bus, nous sautons dans un taxi pour rejoindre le centre-ville. Première impression de Popayan plutôt mitigée… Il est tard et toutes les rues sont absolument vides, ce qui n’est pas des plus rassurants. Par ailleurs, toutes les fenêtres en rez-de-chaussée sont barricadées avec des barres de fer.

Nous sommes accueillis par un réceptionniste un peu endormi qui nous montre nos chambres. L’endroit est simple, nous avons deux chambres décorées de manière minimaliste. Nous ne tardons pas à nous endormir.

Le réveil est compliqué pour les enfants qui sont épuisés de la journée de trajet de la veille. Nous n’avons rien prévu de spécial à Popoyan, qui est plutôt une étape 'pratique'. Nous en profiterons pour passer chez le coiffeur pour Fred et Milan qui ont bien besoin d’une coupe de cheveux, avancer sur le blog, acheter les billets de bus pour notre prochaine étape et organiser les suivantes.

Nous passons la matinée à nous promener dans la ville, plutôt jolie : les murs sont blanchis à la chaux, donnant une impression de grande luminosité, il y a beaucoup d’églises et de musées également. Nous retrouvons avec plaisir le soleil et la chaleur qui nous ont tellement manqués en Equateur. La journée passe rapidement.

De retour à l’hôtel, je papote avec le réceptionniste (celui de la veille au soir). En fait, il est vénézuélien, est arrivé en Colombie 8 mois auparavant et a dû laisser sa famille et sa vie au pays. Il vit à l’hôtel, faute de mieux et essaie de se construire une nouvelle vie dans un autre pays.

Le lendemain matin, nous prenons un bus pour Filandia, dans la région du café, à 5 heures de route. La plupart des gens qui visitent cette région, séjournent à Salento. Nous avons préféré Filandia, sa ‘petite sœur’, beaucoup moins touristique et plus authentique. Bien nous en a pris… L’endroit est juste charmant et tellement agréable.

Notre logement est situé à 500 mètres du centre-ville, un havre de paix… Nous logeons dans une petite maison avec deux grandes chambres, un spacieux espace de vie et un immense jardin. Le propriétaire, Gus, vit dans une autre maison juste à côté et est un amour d’hôte, sûrement le plus gentil qu’on ait eu de tout le voyage (en sérieuse compétition avec notre hôte Alain de Maupiti !). Gus est colombien mais a vécu plus de 40 ans aux Etats-Unis. Il est retraité et sa famille est restée en Floride. Il avoue se sentir assez seul et se dédie complètement à ses clients.

Gus nous emmène au village en voiture et nous y laisse pour qu’on puisse y faire quelques courses pour le diner. Nous en profitons pour nous mettre à une terrasse pour prendre un verre et regarder le village vivre en fin de journée. Que de couleurs, de vie et de joie ici ! On adore cet endroit avec sa place centrale super animée, ses maisons colorées et ses jeeps. Les colombiens sont plein de joie de vivre, d’enthousiasme et sont vraiment accueillants. Ils ont toujours un mot gentil ou un sourire.

Ici, comme à Salento et dans le reste de la région du café, il n’y a pas de taxis mais des jeep Willys, la fameuse jeep de la Seconde Guerre mondiale. Ces véhicules sont initialement arrivés en Colombie avec les surplus de l’armée venus des Etats-Unis après la seconde guerre. Ils font maintenant partie de la culture rurale colombienne et se fondent totalement dans le décor.

Direction la vallée du Cocora dès le lendemain matin. Les touristes (beaucoup de français) sont nombreux. Nous montons dans une jeep bondée pour 45 minutes de route.

Nous venons y voir les palmiers à cire bien sûr, les stars de la région ! Ce palmier est le plus haut du monde et peut atteindre jusqu’à 60 mètres de haut. Saviez-vous que c’est aussi l’arbre national de la Colombie ?

Nous réservons des chevaux pour nous promener dans le Parc National. Les enfants sont surexcités et ont en mémoire la chouette balade à cheval de Sucre en Bolivie. Mais les chevaux sont un peu plus nerveux et pas aussi dociles qu’en Bolivie.

Le pantalon d’Ilena glisse sur la selle, pas simple. La balade est super sympa et nous sommes bien contents d’avoir des montures plutôt que de marcher car la route est escarpée et monte, monte…

Les paysages sont magnifiques, nous ressentons un grand sentiment de liberté et de bien-être ici. Nous sommes déjà sous le charme de la Colombie…

Après la balade à cheval, nous déjeunons rapidement et repartons à pied explorer la vallée. Quelle surprise de tomber sur un ancien collègue en vacances en Colombie au coin d’un chemin ! Le monde est vraiment petit…

De retour à Finlandia, nous nous installons à une terrasse pour profiter du spectacle du village en pleine animation et nous rafraîchir. Une famille française en tour du monde est attablée à côté de nous. Il n’en faut pas plus pour lancer une conversation qui durera jusque tard dans la soirée autour d’un bon diner et de quelques verres de vin chilien.

Manue, Bruno et leurs enfants Juliette (14 ans), Alice (12 ans) et Emile (9 ans) sont savoyards et sillonnent les routes d’Amérique du Sud en camping-car pendant deux années. Nous sommes admiratifs devant un tel projet ! Manue a malheureusement la jambe dans le plâtre pendant quelques semaines après une mauvaise chute et galère un peu (beaucoup !) pour se déplacer.

Les enfants s’en donnent à cœur joie tous les 5 et nous passons tous une excellente soirée.

La pluie s’est invitée à Filandia le lendemain, pas moyen de sortir … N’en déplaise aux enfants, c’est une opportunité parfaite pour faire … une bonne séance de devoirs ! Bien qu’étant en août, nous continuons l’école jusqu’au retour à la maison. N’allez pas plaindre Milan et Ilena : ils s’en sont plutôt bien sortis par rapport à leurs camarades de classe qui ont dû travailler 4 jours par semaine toute l’année. Ce n’est pas le cas des enfants mais malgré tout, nous avons terminé le programme et sommes en phase de révisions.

Nous rejoignons Manue, Bruno et leurs enfants pour le déjeuner dans un chouette petit restaurant local et passons la journée (pluvieuse !) ensemble à papoter autour d’un café pendant que les enfants s’amusent. Nous enchaînons par un apéro et un diner, dans une ambiance très sympathique. Nos savoyards nous ramènent chez nous en camping-car : Milan et Ilena ne sont jamais montés dans un tel véhicule et sont fous de joie ! D’ailleurs, je ne sais pas comment c’est arrivé, mais on s’est entendus leur promettre 2 semaines en Irlande en camping-car au retour en France :o)

Manue, Bruno et leurs enfants passent un peu de temps à la maison et Gus qui nous a entendu rentrer, vient les saluer. En voyant le plâtre de Manue, il leur propose… de passer une nuit un peu plus confortable que d’habitude dans la deuxième maison qu’il loue au bout du jardin (et qui est vide pour le moment)… et ce, gratuitement… Ils acceptent avec plaisir et tout le monde est ravi… L’hospitalité colombienne…

Nous nous quittons avec regret le lendemain matin au petit déjeuner, bon voyage les copains, on espère bien vous revoir en France à votre retour !

Le petit déjeuner est compris dans le prix de notre location mais Gus ne veut pas le préparer lui-même et nous emmène tous les matins en ville prendre ce repas en terrasse. Nous pouvons prendre tout ce qui nous plaît : petits pains au fromage colombiens, œufs ‘perrico’ (plat qui ressemble un peu à la piperade mais sans le chorizo), jus et salade de fruits frais, cookies fraîchement sortis du four pour les enfants et café colombien bien sûr ! On se régale ! C’est aussi une bonne occasion d'échanger avec Gus, d’apprendre à le connaître et de mieux comprendre la culture colombienne, de chouettes échanges.

Filandia est nichée au cœur de la vallée du café. Une visite dans une finca (= une plantation de café) est donc un incontournable de ce séjour. Gus nous aide à trouver une petite plantation qui produit encore du café de manière traditionnelle. Un guide nous accompagne et nous explique pas à pas les différentes étapes de la production de café, depuis la culture des plants de café jusqu’à la tasse finale. Je ne suis pas sûre que vous soyez conscients de tout le travail réalisé pour vous permettre de boire votre petit café du matin !

Les enfants s’ennuient un peu avec les explications du guide en espagnol (malgré ma brillante traduction ! :o) et le guide leur propose de récolter les grains de café mûrs (ceux qui sont déjà rouge) pour en extraire la pulpe, les griller, les moudre etc. Milan et Ilena prennent leur travail à cœur et adorent cette partie de la visite. Nous dégusterons ensuite le café que nous avons réalisé nous-mêmes.

La cueillette 

Nous avons rendez-vous le lendemain avec une autre famille française : j’ai beaucoup échangé sur le forum des familles autour du monde (un forum facebook qui est une mine d’informations pour les familles en tour du monde) avec Juliette mais nous n’avons jamais réussi à nous rencontrer. Nous y parvenons enfin à Filandia. Quel plaisir de se voir enfin ! On a l’impression de déjà se connaître. Juliette, Geoffrey et leur fille Eden sont parisiens et en tour du monde depuis presque un an. Nous avons prévu une chouette sortie ensemble, à la recherche des singes hurleurs de la région, dans la forêt tropicale.

Nous faisons connaissance dans la jeep qui nous emmène vers le début de la randonnée, les discussions vont bon train chez les petits et les grands.

La sortie est, elle, quelque peu décevante car nous ne verrons les singes hurleurs que de très très loin… La rando est tout de même jolie, à travers la forêt pendant 4 heures, et le temps passe très vite en papotant tout le long !

Nous prolongeons par un déjeuner à Filandia et une balade sous un soleil radieux. Nous passons un chouette moment, tout comme les enfants, qui enchaînent parties de UNO et de cache-cache endiablées. Ilena est en larmes quand elle doit dire aurevoir à sa copine Eden. A bientôt sur Paris les copains !

Nous sommes tous les quatre ravis de cette première étape colombienne : nous avons rencontré deux familles très sympathiques avec qui nous avons passé de bons moments, avons pu voir de très beaux paysages et sommes charmés par l’accueil des colombiens. Ca promet pour la suite !

Dans le prochain épisode, nous continuons vers le nord du pays, direction Medellin, Guatapé et Armenia Mantequilla pour des étapes aussi différentes que dynamisantes. Et toujours de très belles rencontres...

A très vite et viva Colombia !

Bon plan voyageurs


Filandia

GaviotaB&B

45 e par nuit environ pour une maison avec 2 chambres doubles. Petit dej inclus

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Nous quittons Filandia et notre super hôte Gus avec regret, nous avons vraiment aimé la douceur de vivre de cette étape.

Après un bon petit - déjeuner en ville, Gus nous laisse à l’arrêt de bus. Nous avons encore une journée de transfert devant nous : 1h de bus jusqu’à Pereira et ensuite au moins 7 jusqu’à Medellin. Le bus est nettement moins confortable que le dernier que nous avons pris sur une longue distance. On commence vraiment à en avoir marre des longs trajets en bus, ça ne nous manquera pas au retour.

Nous arrivons à Medellin tard et sommes bien fatigués. Nous sautons dans un taxi jaune pour rejoindre l’appartement que nous avons réservé, un peu à l’écart du brouhaha du centre-ville.

L’appartement est petit mais super fonctionnel, avec trois petites chambres (les enfants sont ravis d'avoir chacun leur espace), deux salles de bains et un espace de vie. Il y a même une machine à laver, et ça, je peux vous dire que c’est le grand luxe de pouvoir faire une lessive (ou quatre !) à domicile, sans payer et sans avoir à chercher un service de laverie.

Nous n’avons que deux nuits ici et avons décidé de ne pas visiter le centre-ville de Medellin mais seulement une partie de la ville, la Comuna 13, quartier tristement emblématique du sud de Medellin.

Petit rappel historique sur ce quartier : Medellin est divisé en comunas (= quartiers), dont la Comuna 13 qui a longtemps été le quartier le plus dangereux de Medellin mais également de Colombie.

Dans les années 60, les paysans élisent domicile dans les hauteurs de Medellin pour échapper aux conflits armés, les premières favelas se créent. Dans les années 90, la Comuna 13 devient une zone stratégique pour le passage de drogue et d’armes. Le quartier est idéalement situé pour le passage de drogue via le Panama et trois grands groupes armés (AUC, FARC et ENL) s’affrontent pour le contrôle du quartier.

Ce quartier devient l’un des plus dangereux du pays pendant plus de 10 ans. Les pouvoirs publics laissent la population sans soutien dans la violence et l’anarchie la plus totale. La Comuna 13 devient un véritable ghetto, extrêmement violent et coupé du reste de Medellin, faute de transports en commun et ce, dans l’indifférence générale.

L’opération ‘Orion’ en 2002 marque un tournant important dans l’histoire de ce quartier. Le gouvernement lance alors une opération militaire de grande envergure pour ‘assainir’ le quartier. Le résultat est dramatique : trois jours de guerre urbaine, pendant lesquels de nombreux civils sont tués sans distinction. On parle aussi de centaines de ‘disparus’ (des civils qui disparaissent du jour au lendemain sans qu’on sache pourquoi, ni comment) qu’on dit enterrés dans une fosse commune clandestine sur une colline proche de la Comuna.

Les milices paramilitaires prennent ensuite le contrôle de la ville et installent un climat de grande violence : les familles du quartier sont menacées, volées et les disparitions deviennent le lot quotidien des habitants de la Comuna 13.

A la fin des années 2000, la Comuna 13 renaît de ses cendres grâce à de nombreuses initiatives locales ayant pour objectif la réhabilitation du quartier. Le gouvernement local investit alors dans des infrastructures (telles que des escalators ou des liaisons de transport public avec le reste de Medellin) qui permettent aux habitants de retrouver plus de mobilité, de sécurité et d’accessibilité : plus besoin de grimper pendant 30 minutes pour atteindre le haut du quartier, particulièrement pentu et difficile d’accès. La Comuna 13 est également reliée au reste de la ville.

Depuis, les maisons ont été repeintes avec des couleurs vives qui redonnent un coup de neuf et de vitalité au quartier qui se construit peu à peu une nouvelle identité. Les jeunes du quartier ont joué un rôle très important dans ce renouveau urbain, grâce à la danse (et notamment le mouvement hip hop) et au street art et graffitis, symboles d’une liberté retrouvée et du refus de la violence de leur quartier.

Le quartier est maintenant sûr depuis quelques années. Des jeunes du quartier donnent de leur temps pour le faire visiter aux touristes gratuitement (moyennant un pourboire seulement) et leur raconter l’histoire terrible de leur Comuna. Ce quartier est un merveilleux exemple de résilience et de courage, et porteur de beaucoup d’espoir.

Quand nous débarquons dans ce quartier, nous ne savons pas à quoi nous attendre. Nous rejoignons un groupe de touristes pour une visite de la Comuna avec une guide locale qui connaît le quartier comme sa poche. Elle nous explique l’histoire du quartier mais également ce que signifient les graffitis que nous pouvons admirer un peu partout. Ces dessins, véritables œuvres d’art du street art, ont tous une signification très forte et sont la mémoire du quartier, de ses souffrances passées mais sont également un signe positif pour l’avenir.

Le quartier connaît un gros succès auprès des touristes du monde entier. Il est tout en pente, on imagine la difficulté des habitants pour accéder au sommet du quartier sans les moyens actuels (escalators, téléphérique).

L’endroit est très vivant, coloré, joyeux et énergique avec des groupes de hip hop qui nous offrent de beaux spectacles de danse à chaque coin de rue.

Nous passons une bonne partie de la journée dans la Comuna 13 avant de rentrer à l’appartement, profiter de la piscine partagée de l'immeuble.

Nous partons dès le lendemain pour Guatapé, à seulement deux heures de route de Medellin. Guatapé est un village de 4 000 habitants environ, qui a la faveur des voyageurs depuis quelques années.

Nous logeons chez Jérôme, Valérie et leur fils Charles (9 ans) qui proposent deux chambres d’hôtes, au pied de la Piedra del Penol. Jérôme vient nous chercher en voiture et nous découvrons avec grand plaisir leur belle maison, nichée au pied du lac. L’endroit est juste magnifique, un havre de paix, au milieu de la nature.

La maison est très confortable et joliment décorée : nous avons une chambre familiale spacieuse composée de deux chambres distinctes : la nôtre (avec un lit de 2 mètres de largeur), à côté d’une chambre plus petite pour les enfants et d’une grande salle de bains. On se sent tout de suite chez nous et l’accueil de nos hôtes est des plus chaleureux.

Nous faisons connaissance autour d’un café colombien et apprenons que Jérôme, Valérie et Charles vivent en Colombie depuis 4 ans. Ils ont eux aussi fait un long voyage (un an en camping-car en Amérique du Sud) et sont tout simplement tombés amoureux de Guatapé. Après avoir ‘liquidé’ leur vie en France, ils n’ont plus quitté la Colombie.

A peine arrivés, les enfants vont se baigner dans le lac, au pied de la maison, l’endroit est calme et serein.

Nous allons ensuite visiter Guatapé, un village charmant. Toutes les maisons arborent fièrement des 'zocalos' : le bas des maisons est décoré de fresques colorées depuis plus d'un siècle. A l'époque, les dessins représentaient surtout des formes géométriques. Les habitants de Guatapé ont ensuite représenté leur métiers et passions. Aujourd'hui, tout est permis et les zocalos n'ont plus de limite ! Le résultat est coloré, vitaminé et joyeux, on adore cette ambiance.

Les taxis locaux ! 

Nous continuons la soirée autour d’un diner tous ensemble chez un autre français installé dans le village, propriétaire d’une crêperie. Il y a un parc juste en face, parfait pour les enfants qui s’en donnent à cœur joie. Nous faisons connaissance avec une famille déjà installée à table. Noémie, Gilles et leurs 3 enfants Alban (7 ans), Victor (5 ans) et la petite Chloé (3 ans) sont lyonnais d’adoption, en fin de tour du monde et fort sympathiques, le courant passe immédiatement. Milan, Ilena et Charles embarquent les petits au parc pendant que les parents font connaissance autour d’un apéro (ou 3…).

Cette première soirée à Guatapé est particulièrement réussie et nous aimons déjà cet endroit où il fait bon vivre.

Jérôme nous prépare des petits dej délicieux tous les matins : brioche maison, jus de fruits frais et café colombien. Une belle occasion quotidienne pour papoter tous ensemble et comprendre le mode de vie d’une famille française en Colombie. Milan et Charles ne se quittent plus et sont déjà très copains.

Ilena est ravie car elle peut aller piocher librement dans la bibliothèque de Charles et s’installer confortablement sur le canapé pour y lire BD après BD. On se sent bien ici, un peu comme chez des amis…

Le lendemain, nous avons rendez-vous avec Noémie, Gilles et leurs enfants pour aller à la Piedra del Penol, une anomalie de la nature, un monolithe de granit haut de 200 mètres, qu’on peut admirer depuis le jardin de Jérôme et Valérie.

Il fait déjà très très chaud et nous retrouvons Gilles et Noémie et leurs enfants au bas de la pierre. La vue depuis le sommet se mérite : il faut d’abord gravir quelques 700 marches pour arriver en haut où une vue absolument magnifique sur les montagnes et les alentours nous attend : des dizaines d’ilôts sont perdus dans un dégradé de vert, bleu, émeraude sur le lac, on a l’impression que le paysage a été peint par un artiste tellement c’est beau !

Le lac est la 3ème plus grande retenue d’eau de Colombie : un barrage construit dans les années 70 a provoqué l’inondation de la plaine. 4 000 personnes ont dû être déplacées mais aujourd’hui, le lac est très bien intégré dans le paysage local et offre de nombreuses activités nautiques pour les touristes et les locaux.

Nous déjeunons avec Gilles et Noémie et leurs enfants avant de rejoindre Valérie et Charles au parc aquatique de Guatapé : des jeux d’eaux flottants qui font la joie des petits et des grands !

Nous dinons tous en ville le soir, encore une belle journée.

Charles ne va pas à l’école en Colombie mais suit une scolarité française normale via l’instruction en famille (ce que nous avons fait pendant ce voyage). Il étudie tous les matins avec ses parents, une bonne occasion pour Milan et Ilena de se joindre à lui pour avancer sur les programmes de maths et français également.

Après le déjeuner, nous allons faire une jolie balade et bateau sur le lac et à pied dans les environs.

En rentrant, Valérie m’embarque à son cours de zumba du vendredi soir : nous sommes les seules françaises au milieu d’une vingtaine de colombiennes qui se déhanchent au son de musiques latino, entraînées par un prof qui pourrait poser dans les magazines ! Un chouette moment très typique !

Nous terminons la soirée avec le reste de nos familles, autour de bonnes pizzas.

Nous avons adoré Guatapé et le contact avec Valérie, Jérôme et Charles qui ont été de super hôtes. Cette rencontre restera un moment fort de notre séjour en Colombie. Un grand merci à cette chouette famille pour son accueil plus que chaleureux et les bons moments passés ensemble, on s'est sentis comme chez nous !

Nous avons encore beaucoup de route le lendemain pour rejoindre notre prochaine étape : 2 heures de bus pour aller à Medellin, 45 mn dans un bus de la ville pour passer du terminal sud au terminal nord et encore 3 heures de bus pour atteindre Armenia Mantequilla, un tout petit village, perdu dans la campagne bolivienne.

Cette nouvelle étape est très différente de tout ce que nous avons pu faire jusqu’à présent. L’idée est de travailler bénévolement pour une colombienne, productrice de fromages, tout en étant logés et nourris. Nous avions déjà cherché à faire des missions de volontariat en Asie, notamment au Myanmar et au Laos mais nos contacts avaient malheureusement annulé les missions au dernier moment.

Nous sommes accueillis par Luz Marina en personne qui nous attend dans sa petite maison. L’endroit est très simple, plutôt rustique et comprend 3 chambres, une grande pièce de vie et un ‘laboratoire’ pour la fabrication des fromages. Nous dormons tous les 4 dans une grande chambre.

Dès l’arrivée, on comprend vite que nous ne serons pas débordés de travail. Marina souhaite surtout rencontrer des gens, des familles si possible et partager sa passion avec ses invités. Elle parle un français parfait, grâce à une trentaine d’années passées entre Lyon et Paris. Elle a quitté la Colombie à 17 ans pour fuir la violence colombienne et travaillé ensuite dans plusieurs ONG. Après le décès de son mari, elle revient en Colombie, ses enfants sont déjà grands et vivent un peu partout en Europe et en Colombie. Elle décide alors de revenir dans son village natal, Armenia Mantequilla, pour y produire des fromages qu’elle vend sur les marchés des environs, jusqu’à Medellin et dans quelques restaurants de la région.

Sa production n’est pas colossale mais ses fromages sont réputés dans la région de Medellin et ils sont très bons !

Nous allons visiter le village qui est vraiment petit. Nous sommes les seuls étrangers et tout le monde sait déjà que nous logeons chez Marina. Les locaux nous saluent, nous sourient, nous font des petits signes de la main, on se sent très accueillis. Il y a beaucoup de monde sur le pas des portes et une vraie vie de village. Nous avons l’impression de découvrir une autre facette de la Colombie, sans les touristes. Nous nous posons à la terrasse d’un café sur la place principale pour prendre une boisson fraîche. On sent bien que les gens nous regardent et sont curieux de savoir qui nous sommes mais avec une grande bienveillance. Même la police est accueillante, c'est vrai qu'ils ne sont pas débordés ici !

Nous rentrons chez Marina et l’aidons à préparer le diner que nous mangeons tous ensemble. Elle nous parle de sa vie en France, de sa famille, de son retour en Colombie et de la manière dont elle fabrique ses fromages. Elle nous montre son ‘laboratoire’, les grandes cuves où elle prépare ses fromages et ses yaourts natures.

Le lendemain, c’est dimanche et il y a un monde fou sur la place du village. Tout le monde semble s’être donné rendez-vous ici pour papoter, boire un verre, fumer un gros cigare, jouer aux cartes ou simplement profiter du temps qui passe. Marina est très occupée avec les travaux de son nouveau laboratoire et nous propose d’aller nous promener pour la journée. Nous en profitons pour faire une petite séance de devoirs sur la place du village. Une colombienne vient nous aborder et est très curieuse de savoir ce qu’étudient les enfants. Nous adorons cet accueil et cette ambiance authentiques.

Nous allons déjeuner dans un petit restaurant local, puis nous promener dans les alentours. Les paysages sont particulièrement jolis. La journée s’écoule lentement (un peu trop ?).

En rentrant, les enfants aident Marina à faire des yaourts (qui sont délicieux !) et des fromages. Elle leur explique le processus et ils mettent la main à la pâte avec plaisir !

Le lendemain, Marina nous demande de l'aider à faire ... du jardinage… Ceux qui me connaissent bien savent que je ne jardine pas chez moi car je déteste ça (c’est Fred qui s’en occupe) alors jardiner chez les autres… Surtout que le chantier est de taille : il faut nettoyer une parcelle de terre en friche, pour que Marina puisse y planter des fruits et légumes pour sa consommation personnelle. Il fait horriblement chaud et nous transpirons à grosses gouttes.

Deux amis de Marina viennent nous aider et nous enseignent les bases de l’agriculture biodynamique avec notamment une préparation de ‘tisane’ naturelle pour nourrir la terre. Nous travaillons plusieurs heures sous le soleil, mais sans enthousiasme…

La journée passe au ralenti. Les enfants s'ennuient un peu et nous aussi. Nous en parlons à Marina qui nous avoue ne pas avoir grand-chose à nous donner à faire à part du jardinage. Nous décidons de partir le lendemain midi, bien avant la date prévue. On voit bien que Marina est désolée et nous ne lui en voulons pas car elle a beaucoup de travail avec son nouveau laboratoire mais on aurait aimé pouvoir l’aider plus dans la fabrication de fromages.

Le lendemain matin, Marina met les enfants à contribution pour la fabrication de fromages. Ils découvrent aussi les yaourts fabriqués la veille, prêts à être mangés. Un chouette moment pour tous, on voit bien le réel plaisir qu'a Marina à être avec les enfants.

Nous quittons Armenia Mantequilla à l’heure du déjeuner. Même si nous sommes un peu déçus, nous avons apprécié la rencontre avec Marina, une femme très courageuse et pleine d’énergie. Nous avons également adoré découvrir un petit village colombien typique.

Il fait une chaleur pesante et étouffante et nous n’avons pas hâte de reprendre le bus.

La route tourne et tourne, Ilena n’est pas bien et vomit plusieurs fois. Les paysages sont vraiment magnifiques tout le long.

Nous sommes contents d’arriver à Medellin, même s’il nous faut encore reprendre un bus pour rejoindre la gare à l’autre bout de la ville, et attendre 4h notre bus de nuit. Encore l’occasion de faire une petite séance de maths et de français (oui, nous sommes des bourreaux ! :o).

Dans le prochain épisode, le dernier de Colombie mais également de ce voyage (et oui, déjà...), je vous parlerai de notre séjour sur la côte pacifique colombienne et à Bogota, de doux moments dans ce beau pays que nous aimons tant et également de magnifiques rencontres…

A très vite !

Bon plan voyageurs

Chambre d'hôtes de Jérôme et Valérie - voyage-et-liberte.fr

COP 250 000 (environ 66 euros) par nuit pour 4 personnes avec petit déj


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Après quelques semaines dans le tourbillon du retour en France, je reviens terminer le récit de notre épopée colombienne.

Car oui, cet article est le dernier de Colombie mais également de notre voyage (il y aura encore un bilan malgré tout). Cà me semble incroyable d’écrire çà…

Nous vous avions quitté à la gare de Medellin où nous devions prendre un bus de nuit pour San Onofre, sur la côte pacifique.

Le bus est plutôt moderne et confortable. Malgré la chaleur, nous avons prévu les polaires pour ne pas mourir de froid pendant la nuit (car la clim’ est montée à son maximum dans les bus colombiens et il y fait vraiment froid).

Les enfants jouent et regardent des films, le temps passe vite. Au milieu de la nuit, nous sommes brutalement réveillés par un policier en uniforme. Il vient clairement vérifier que personne ne transporte de drogue ou d’armes. Il contrôle certaines personnes et pas d’autres et aveugle les passagers avec sa lampe-torche. Etonnement, il vient nous voir (avec nos gueules d’ange ?? :o)), nous tendons nos passeports. Il vérifie que les photos correspondent aux personnes du bus (même pour les enfants), moment un petit peu stressant malgré les avertissements d’autres touristes avant de prendre le bus de nuit.

Nous repartons et tout le monde se rendort. L’arrivée à San Onofre est brutale : nous avons moins de 3 mn pour nous réveiller, rassembler nos affaires, remettre nos chaussures et sortir du bus récupérer nos bagages avant qu’il ne redémarre en trombe. Nous portons encore nos polaires, nos tours de cou, et doudounes en sortant du bus : il n’est que 7h du matin mais la chaleur est plus qu’étouffante. Une dizaine de colombiens nous saute dessus pour nous proposer un taxi, c’est très violent au petit matin, à peine réveillés.

Fred trouve un taxi traditionnel (alors que la majorité des véhicules proposés sont des moto-taxis) et nous montons dans une voiture qui en a vu d’autres. A San Onofre, nous sommes frappés par la différence d’atmosphère : il y a du sable partout par terre, aucune route, il fait très très chaud et les colombiens ne ressemblent pas du tout aux colombiens que nous avons eu l’habitude de voir jusqu’à maintenant. Ici, les locaux ressemblent plus à des africains qu’à des sud-américains.

Le trajet en taxi est long, très long, pour 20 kms seulement. La voiture n’est clairement pas adaptée à la route caillouteuse et pleine d’ornières. Le conducteur de taxi rigole tout le trajet et est des plus sympathiques.

Arrivés à Rincon del Mar, nous devons débarquer du taxi avant l’hôtel car la route est vraiment impraticable pour la voiture, nous terminerons à pied.

Rincon del Mar est LE village dont tout le monde parle en ce moment en Colombie. Tout le monde ? Enfin presque : du moins la communauté de voyageurs dans laquelle nous évoluons et les blogs de voyage que nous consultons au quotidien. Ce petit village de pêcheurs, loin de tout et pas vraiment prêt à accueillir des tonnes de touristes (tant mieux !) n’est mentionné dans aucun guide de voyage (ce qui laisse 5 ans tout au plus avant que ne débarquent des hordes de touristes) et est même inconnu de très nombreux colombiens.

Il y a très peu d’hôtels dans le village et en plein mois d’août (période de congés pour les colombiens également), ils sont tous complets ou presque. Nous n’avons pu avoir une chambre que grâce à Noémie et Gilles (rencontrés à Guatapé) qui séjournaient à Rincon del Mar avant nous et qui ont pu nous négocier une chambre.

Notre hôtel est situé sur la plage, les pieds dans l’eau. Nous avons une chambre familiale pour 6 personnes, avec une isolation phonique et un confort sommaires, pas de climatisation mais de gros ventilateurs bruyants. L’équipe de l’hôtel est vraiment accueillante et l’ambiance détendue avec de grands hamacs sur la plage pour des siestes et des pauses lecture. Le matin, nous prenons le petit déjeuner, les pieds dans le sable, face à la mer, on se sent bien.

Il y a étonnement beaucoup de voyageurs français et à peine arrivés, les enfants trouvent des copains de leur âge avec qui jouer sur le sable ou dans la mer. Ils passent des heures à faire des châteaux de sable ou du kayak et s’amusent énormément.

Le village est tout petit : il n’y pas de routes, seulement du sable au sol. Il y a quelques micro-boutiques qui offrent un choix très limité, une poignée d’hôtels et autant de restaurants. C’est un village encore authentique avec ses locaux sur le pas des portes qui profitent de la douceur du soir.

Nous dinons tous les soirs au restaurant, près de la grande plage du village : poisson frais, langouste à prix mini et autres douceurs de la région. De l'océan à notre assiette, le chemin est court, on se régale. Cette étape est clairement sous le signe de la détente et de la glandouille !

Il y a beaucoup d’enfants colombiens en vacances scolaires dans le village et Milan aimerait bien jouer aux billes avec eux. Il a apporté des billes de France et a même l’intention de les laisser aux enfants après la partie. Les enfants acceptent de jouer avec Milan (je traduis en espagnol pour lui) mais rapidement, Milan se rend compte que le groupe d’enfants ne joue pas franc jeu avec lui et cherche à lui prendre ses billes. Il arrête le jeu, plus que déçu. Deux des garçons l’embêteront plusieurs fois dans le village alors qu’il se promenait seul avec un copain. Milan est un peu décontenancé et ne comprend pas leur attitude.

En fait, malgré la gentillesse du personnel de l’hôtel, on ne se sent pas accueilli ici comme ailleurs en Colombie. Rincon del Mar accueille des touristes étrangers depuis moins de deux ans seulement et nous pensons qu’il y en a déjà trop pour un endroit aussi petit. Nous avons l’impression d’être des intrus dans le village, sentiment un peu désagréable.

Après une journée à Rincon del Mar, on tourne un peu en rond… C’est sympa mais il n’y a pas grand-chose à faire et la mer n’est pas aussi jolie que ce que nous pensions. Nous réservons une excursion et partons pour la journée sur l’archipel San Bernardo à 40 minutes de bateau.

Les couleurs sont très différentes et nous nous replongeons dans des dégradés de bleus et turquoise, quel bonheur. Le premier arrêt est à Santa Cruz del Islote, une des ’îles les plus peuplées du monde avec ses 540 habitants pour seulement 1 hectare de superficie.

Nous découvrons une île qui vit au rythme de la pêche, un peu au ralenti. Les enfants de l’unique école jouent dans la rue, dans de jolis uniformes à carreaux, une chouette ambiance.

Nous passons vite au second arrêt, l’île de Mucura. Nous avions essayé d’y séjourner mais les quelques hôtels de l’île étaient malheureusement déjà tous complets. Nous passons quelques heures sur la plage, à profiter de l’eau turquoise, on est bien...

La dernière escale est sur l’île de Tintipan, dans la mer des Caraïbes et c’est la plus touristique de l’archipel. Un tourisme essentiellement colombien malgré tout. L’ambiance est joyeuse et festive, à l’image des locaux.

Nous déjeunons au bord de l’eau, de poisson frais et de langoustes grillées et profitons de l’eau turquoise et des chaises longues sur le sable blanc, la belle vie !

Il est déjà l’heure de rentrer à Rincon del Mar, les enfants sont heureux mais épuisés de la journée et s’endorment immédiatement, sur le bateau du retour.

Nous avons beaucoup aimé Tintipan que décidons d’y retourner le lendemain et même le surlendemain. Les copains des enfants et leur maman nous accompagnent.

Nous passons deux chouettes journées à nous prélasser au soleil, profiter de la mer et de l’ambiance détendue de cette île. Les enfants découvrent les joies des activités aquatiques : ‘banane’ et même scooter des mers pour nous 4, beaucoup de fous rires !

Noémie, Gilles et leurs 3 enfants sont de retour sur Rincon del Mar après quelques jours sur l’île de Mucura. L’occasion de partager un bon moment avec eux autour de quelques cocktails et d’un bon repas. Nous nous donnons rendez-vous à Carthagène, quelques jours plus tard.

Notre pause sur la côte Pacifique s’achève déjà et il est temps de reprendre le bus, direction Carthagène des Indes. Nous reprenons un taxi jusqu’à San Onofre et sautons dans un bus pour 3 heures de route.

Nous avons réservé un logement dans le quartier moderne de Boca Grande, à 10mn à peine de taxi du centre historique de Carthagène. L’appartement que nous avons loué est une belle surprise : vue sur la mer, déco moderne, hyper fonctionnel avec 2 chambres et 2 salles de bains, un grand espace de vie, une terrasse pour les repas, une grande piscine partagée et une climatisation au top, nous sommes ravis.

Le programme à Carthagène est simple : piscine (il fait vraiment chaud et humide), devoirs, visite de la ville, shopping et détente, rien de bien violent, ça sent la fin du voyage ! Car oui, il nous reste seulement quelques jours avant le retour en France… Nous sommes partagés entre l’envie de continuer cette belle aventure mais également l’impatience de retrouver famille et amis. En attendant, nous profitons pleinement de tout ce que Carthagène a à nous offrir.

Nous commençons nos journées par un petit dej sur notre terrasse, un peu de devoirs, une séance piscine. Nous adorons nous balader en ville en fin de journée, quand la chaleur est un peu tombée, dans le centre historique. Ce quartier est particulièrement joli et animé à la nuit tombée et nous sommes sous le charme de cette ville coloniale. Carthagène a joué un rôle important dans le développement de l'empire espagnol : elle a été pendant trois siècles un centre important de traite des esclaves africains et de transit de l'or issu des pillages des empires aztèques et inca.

Nous adorons également nous promener dans le quartier de Getsemani, avec ses ruelles colorées, ses fresques murales et ses petits vendeurs de rues. A l’époque coloniale, ce quartier abritait les classes ouvrières. Aujourd’hui, le quartier s’est embourgeoisé et concentre un grand nombre de restaurants et bars branchés. On adore la plaza de la Trinidad, au cœur de ce quartier avec ses danseurs de rue et ses artistes.


Nous retrouvons Noémie, Gilles et leurs enfants pour un dernier diner ensemble. A bientôt les copains !

Pour notre dernier diner à 4 le lendemain, nous dinons dans le restaurant du Relais & Châteaux de Carthagène, cadre et repas divins pour une fin en beauté ! Ce repas a été financé par la cagnotte de nos amis, merci encore à vous.

Il nous reste encore 2 nuits à Bogota, alors pourquoi parler de notre dernier diner à 4 de ce voyage ?

Nous avons en effet un rendez-vous impromptu avec une famille française que nous ne connaissons pas encore !

Une de mes amies (merci Hélène !) m’a mise en contact avec son amie dont le mari espagnol est expatrié à Bogota depuis un an. Je dois avouer que sur le moment, nous n’avions pas très envie de passer nos deux derniers jours en tour du monde avec une famille que nous ne connaissions pas.

Et puis, je reçois un message de l’amie de mon amie, un message super sympa où elle m’explique qu’elle et sa famille seraient ravis de nous faire visiter Bogota et même de nous héberger. Nous sommes embêtés de débarquer chez de parfaits inconnus, à 4 pour deux nuits. Mais les Milan et Ilena sont super motivés à l’idée de partager un moment avec une famille avec deux enfants francophones de leur âge. On se lance et on accepte, un peu dubitatifs.

Et si on ne s’entendait pas avec eux alors qu’on s’apprête à débarquer pour deux nuits ?

Charlotte (la maman de la famille) nous propose de venir nous chercher à l’aéroport de Bogota. Au delà de la charmante attention, c’est une vraie aide car la ville est immense.

Charlotte et sa famille (Alen, le papa espagnol, Alen, le fils aîné (12 ans) et Paul (8 ans)) vivent dans l’un des plus beaux quartiers de Bogota, en face du Lycée Français et même de la maison de l’Ambassadeur de France en Colombie. Leur appartement est super joli, dans un immeuble grand luxe avec piscine, salle de cinéma privatisable, billard, salle de sport etc. On est clairement dans le quartier des expat’.

Nous sommes accueillis chaleureusement par la famille et Milan comme Ilena ne se font pas prier pour aller jouer avec les enfants. Ilena saute de joie en voyant la collection de livres français de Paul et se plonge immédiatement dedans, pendant que Milan enchaîne les jeux-vidéos avec les garçons.

Nous faisons connaissance avec Charlotte et Alen autour de quelques coupes de champagne et partageons un bon repas et une chouette soirée. La discussion est facile et nous sommes sur la même longueur d'ondes. On a l’impression de se connaître déjà depuis longtemps alors que nous sommes arrivés le soir même. On se sent bien chez eux.

Nous n’avons qu’une journée pour visiter Bogota. Après un bon petit déjeuner (avec des viennoiseries et du pain de chez Kayser : des douceurs bien de chez nous auxquelles nous n'avons pas goûté depuis bien longtemps, miam !), nous partons tous les 8 visiter la capitale, en commençant par le cerro de Monserrate (la colline de Monserrate). Nous avons perdu plus de 15 degrés en arrivant à Bogota et nous sommes de nouveau en jeans, polaires, doudounes et chaussures fermées.

Monserrate se trouve dans les hauteurs de la ville à quelques 3 150 mètres d’altitude et est accessible en téléphérique. Elle offre une vue magnifique sur la ville et la vallée. Pas de chance, il pleut des cordes, nous ne verrons la ville depuis les hauteurs que dans le brouillard.

Il fait froid, il pleut, les enfants ne font que râler, nous ne nous attardons pas longtemps. Nous prenons quand même le temps de visiter la basilique du Senor de Monserrate, qui est vraiment jolie.

Nous reprenons le téléphérique et rejoignons le centre de Bogota. Après un bon déjeuner dans le centre, nous découvrons les murs de graffitis de Bogota (très similaires à ceux que nous avions vus à Medellin dans la Comuna 13). Ces dessins sont colorés et expressifs et sont autant de témoignages de l’histoire de la ville et du pays.

Nous nous baladons, faisons un stop par le musée Botero dans le quartier de la Candelaria, le centre historique et culturel de Bogota. Ce musée fait honneur à Fernando Botero, artiste peintre colombien qui doit sa renommée à ses personnages aux formes rondes et voluptueuses.

Nous terminons par la Plaza Bolivar, au cœur de la ville : une immense place au style colonial, encadrée par des bâtiments historiques : le palais de justice et le Capitol entre autres.

Nous attrapons deux taxis et traversons le chaos de la ville : il y a du monde partout à pied, à vélo, à moto, en voiture, en taxi. Personne ne fait attention au code de la route ou aux autres, bienvenue à Bogota !

De retour à la maison, les garçons vont faire une course à pied dans le quartier, les enfants filent jouer et je pars faire des courses avec Charlotte. Charlotte et Alen ont invité un voisin français, également expatrié à diner. Nous passons une soirée drôle, festive (merci Alen pour le show :o) et vraiment sympathique.

Nous n’avons pas du tout envie de quitter nos nouveaux amis après de si chouettes moments avec eux. On se couche très tard, on boit trop de vin, on rit beaucoup et en se couchant, Fred et moi avons le cœur gros malgré tout. Cette soirée était la dernière du voyage… Comment est-ce arrivé aussi vite ? Nous avons l’impression d’être partis hier pour Hong Kong…

Nous prenons un bon petit dej tous ensemble le lendemain. Tout le monde va à la piscine de l’immeuble pendant que je termine les bagages dans un calme auquel je ne suis plus habituée. Je suis super triste. Il est déjà l’heure de partir.

Nous avons commandé un taxi pour rejoindre l’aéroport et faisons nos adieux avec beaucoup de peine, à Charlotte, Alen et leurs enfants. Adieux ? Pas vraiment. J’ai oublié de vous dire que leur appartement parisien est situé… à 1km de chez nous et qu'il y a encore un an, leurs enfants allaient dans la même école que les enfants de nos amis ovillois !! Incroyable comme le monde est petit et quelle belle et inattendue rencontre... Nous aurons donc d’autres occasions de nous revoir et nous nous en réjouissons à l’avance.

Nous arrivons à l’aéroport très en avance. Nous faisons emballer nos bagages dans de grandes housses de protection. C’est bien la première fois que nous faisons ça mais de nombreuses personnes nous ont mis en garde car les passeurs de drogue aiment bien les bagages des familles de touristes étrangers pour dissimuler leur poudre… En protégeant nos bagages, nous espérons dissuader les passeurs qui auraient plus de difficultés à les ouvrir. J’ai bien en tête le film Midnight Express et nous n’avons pas trop l’intention de découvrir à quoi ressemblent les prisons colombiennes :o)

Nous faisons encore une toute dernière session d’école dans l’aéroport de Bogota (quels parents cruels nous sommes :o). Nous avons beaucoup de temps à attendre, alors autant en profiter. Les enfants auront ensuite une semaine complète sans école… avant la rentrée scolaire ! La bonne nouvelle, c'est que nous avons bouclé les programmes de CE1 et CM2, youpiiiiiii !

Nous montons dans l’avion, le cœur vraiment gros. Pas du tout envie de rentrer, en en même temps, une énorme envie de serrer nos familles et nos amis dans nos bras. C’est terrible ce sentiment… Nous sommes malgré tout très conscients de l’aventure extraordinaire que nous venons de vivre. Il nous faudra un peu de temps pour digérer l’expérience mais nous en ressortons grandis, plus unis, riches de moments incroyables partagés ensemble et heureux d’avoir pu réaliser un rêve de longue date avec nos enfants.

L’avion décolle et le vol de 10 heures se passe sans encombre. Nous avons énormément de mal à dormir car on doit se recaler à l’heure européenne dans l’avion et donc essayer de dormir alors que nous ne sommes pas du tout fatigués. Nous atterrissons à Madrid où nous avons 2 heures d’escale avant de reprendre un autre avion pour Paris, dans lequel nous nous écroulons de fatigue.

L’arrivée à Paris est hors du temps : on se demande bien ce qu’on fait là et comment on est déjà arrivés au 26 août…

La suite ? Elle n’a que peu d'intérêt pour vous. Ou nous vous la raconterons de vive voix...

Ainsi s’achèvent les récits de notre fabuleux voyage, que j’ai eu un plaisir immense à raconter et partager avec vous.

Nous publierons encore une vidéo de cette dernière étape très bientôt mais surtout un bilan quand j’aurai la force de l’écrire (car oui, le retour à la réalité est très très difficile…).

Avant, j’aurai le plaisir de publier la vidéo finale de notre voyage, concoctée avec amour par Fred. Je vous promets encore beaucoup d’émotions et des paysages magiques…

A très bientôt sur ce blog. On vous embrasse fort.