Les Blanfroy en vadrouille: USA d’ouest en est

Encore de jolies paysages et de grands espaces pour cette dernière étape de notre voyage.
Octobre 2023
90 jours
Dernière étape postée il y a 3 jours
1
1
Publié le 16 novembre 2023

19 Septembre

Dernières courses au Canada, nous voulons partir avec du beurre d’érable puisque nous ne sommes plus sensés revenir au Canada.

Bon, les magasins croisés sur la route n’en n’ont pas. Tant pis, il est 17h, grandement le temps de passer la frontière américaine.

C’est notre troisième passage par la route, on commence à connaître la chanson. D’abord l'aubette, ensuite la fouille puis l’immigration. Ici pas de fouille, chouette on va gagner du temps 😂🤣😂🤣 petits naïfs...

À l’immigration on commence par attendre, debout car pas le droit de s’asseoir sans y avoir été invité. C’est écrit en gros partout sur les bancs...

C’est enfin notre tour, le douanier récupère nos passeports dans la corbeille, les passe dans le logiciel et prend tout son temps pour enlever les anciens formulaires I94 de nos passeports. Il re-regarde le logiciel et nous demande notre programme. On lui explique ce qu’on a déjà fait et ce qu’on va faire. Et là, on voit qu’il tique. Il nous repose des questions sur notre itinéraire puis nous demande les dates exactes de nos passages de frontières précédents... Euh, comment dire, on sait à peu près mais exactement… euuuuh la toute première fois par avion le 26 juin, pour le Mexique le 5 janvier car c’est mon anniversaire. Les autres on a des dates approximatives. Le 12/13 octobre et en juin aux alentour du 17...

Reprise de notre parcours sur les 90 jours à venir puis de la suite de notre voyage.

Il nous sort: <<vous n’aviez pas dit cela au dernier passage frontière>>

Euuuh bah si! Au tout premier, non, puisque nous n’avions prévu qu’un an mais à notre passage depuis le Mexique si. On a même bien expliqué et montré tous nos papiers d’assurance, disponibilité, comptes bancaires etc car ils n’avaient déjà pas l’air motivés à nous laisser entrer.

<<Non, vous aviez dit que vous partiriez de Baltimore en décembre...>> euuuuh bah non, en juin 2024 au bout de nos deux ans. Nous reprenons le travail le 1er septembre 2024.

Et du coq à l’âne: <<c’est quoi votre adresse en France?>> On lui donne.

Il nous demande d’aller nous asseoir... (ahhh c’est ça être invité à s’asseoir bah finalement j’aurais préféré rester debout...)

Notre petit douanier re-regarde encore son logiciel et va discuter avec un collègue à l’autre bout du bureau cela dure bien 15 à 20 minutes.

Il nous rappelle et nous demande de but en blanc combien d'argent nous avons sur notre compte. On lui montre, on lui montre aussi notre arrêté de mise en disponibilité. Il nous demande pourquoi nous avons fait un paiement de visa B2 mais que nous n’en n’avons pas finalisé la demande. On lui explique que nous n’avons pas pu avoir de rendez-vous à l’ambassade des USA en France car fermée pour Covid. Que nous avons fait nos démarches avec celle en Suisse, que nous avons eu un premier rendez-vous annulé deux semaines avant: en raison du Covid, l’ambassade en Suisse donnait la priorité à ses résidents. On continue en lui expliquant qu’ils nous avaient donné un autre rendez-vous, qu’ils ont aussi annulé pour les mêmes raisons et qu’on avait pas pu attendre d’autres rendez-vous car nos congés sans solde commençaient, qu’on ne pouvait pas les reporter et que notre fourgon était déjà parti. Donc on a pris un ESTA. Comme on a vu que cela marchait pour d’autre vanlifers, on ne s’est pas posé de questions.

Il nous redemande d’aller nous asseoir, et repart discuter… C’est long et pas du tout rassurant.

Il revient et nous explique que nous abusons de l'ESTA, que ce n’est pas un visa pour faire cela et qu’il nous fallait un B2. Je le cite <<Là, pour nous vous voulez vivre aux USA>> Euuuh non non on veut juste voyager. Votre pays est magnifique mais on a un boulot en France, la famille, les amis, notre pays c’est la France.

Il nous regarde et grand prince:<<Bon, on vous donne vos 90 jours ( ouf…👍😅) mais c’est les derniers, (😳😰 )vous devrez quitter les USA soit par Baltimore, soit par le Mexique mais vous ne pourrez pas revenir aux USA sans avoir fait un séjour significatif en France.>>

Euuuuh ok…

Par acquit de conscience, on demande quand même: <<Si la prochaine fois on a nos billets d’avions et la réservation du shipping du fourgon, pourra-t-on rentrer puisqu'on aura la preuve qu’on repartira?>> Réponse: <<Vous pouvez essayer mais je ne vous le conseille pas car si on vous refuse l’entrée, ce qui est fort probable car les billets et votre shipping sont annulables, vous ne pourrez plus jamais rentrer sur le sol américain avec un ESTA et il sera très difficile d’obtenir un autre visa.>>

<<En plus là on a déjà hésité à vous donner vos 90 jours mais c’est vous qui voyez...>>

La douche froide…

Nos regard se croisent, nos yeux reflètent la même déception. Notre voyage qui devait encore durer 9 mois va finir dans 3!!!!! Sauf si on shippe le fourgon du Mexique, mais ça, même pas en rêve, on n'a pas besoin d’en discuter. L’envoi de Veracruz a très mauvaise réputation, avec des vols et de la casse dans les véhicules. En plus il faudrait qu’on retraverse tout le Mexique, c’est non!!! Déjà que la Basse Californie, on y allait un peu à contre cœur car nous n’avions pas le choix pour avoir une dernière fois 90 jours aux USA. Là, si on ne les a pas, ce n’est pas la peine de se forcer à aller au Mexique.

Le coup est dur à encaisser, ce soir c’est pas la joie. On réfléchit à nos autres solutions car faire comme si de rien n’était et se pointer à la frontière après trois mois au Mexique, en espérant tomber sur un douanier plus cool ou moins suspicieux. C’est risqué et ça n’a qu’une très faible chance de réussite pour ne pas dire aucune...

Rentrer en France pour trois mois, laisser le fourgon dans un espace de stockage aux USA c’est cher. Et puis 3 mois cela serait-il suffisant pour obtenir un nouvel ESTA? Bon, après, en trois mois on aurait peut-être le temps d’obtenir un B2 mais il faudrait repayer les frais liés aux visas. Et puis que ferait-on pendant 3 mois en France sans logement et avec notre chat? Il nous faudrait une location, c'est bien trop cher! Non ce n’est pas possible.

La seule solution vraiment viable c’est de rentrer en décembre.😢

Il y aura forcément un petit goût d’inachevé mais l’Europe est belle aussi: Janvier/ février en Grèce, mars /avril en Croatie et Slovénie, mai/juin en Allemagne et Pays-Bas, juillet/août Finlande et Suède. C’est un joli programme aussi.


Allez, roule roule petite maison.

Il y a toujours une solution.

2
2
Publié le 19 novembre 2023

20 Septembre

Ce matin, réveil de bonne heure. Nous avons un programme chargé. Déjà, vérifier si Seabridge nous a envoyé le devis pour l’envoi du fourgon en décembre que nous lui avons demandé hier soir, avant d’aller nous coucher. Ils sont réactifs, le devis est là.

Ils ont un départ le 23 décembre, très bien. Le prix est plus cher qu’il y a un an et demi mais ce n’est pas une surprise.

On envoie un mail au service RH en France pour savoir si nous pouvons toujours nous inscrire au tour de mutation de mars . Si on rentre, autant se donner une chance supplémentaire d’arriver en Bretagne même si cela veut dire reprendre le boulot en mars et pas de tour de l’Europe.

Ensuite il faut prendre des décisions sur notre itinéraire.

Bon, le parc national de North Cascades on vire, pareil pour Olympic. Ils sont sûrement magnifiques surtout avec les couleurs de l’automne mais des parcs alpins, on en a fait d’autres.

Le site historique de la ruée vers l’or de Seattle, ça on garde, c’est sur la route, cela nous fera une étape. Pareil pour le Fort Vancouver à côté de Portland. Moi je veux faire les grottes de l’Oregon et le parc national de Crater Lake est sur la route .

On regarde déjà si tout cela est ouvert.

Les grottes n’ouvrent que le week-end. Euuuh on est quel jour là déjà? Mercredi.. .Faut pas qu’on traîne alors! Genre faut qu on parte là tout de suite en fait, sinon c’est pour dans 10 jours et avec tout ce qu’on doit réussir à voir avant notre départ, dans 10 jour, on sera déjà en Californie. Tant pis pour le reste de notre itinéraire, on l'étudiera plus tard .

On prend l’autoroute, enfin ça ressemble plus au périph parisien. Trafic dense, voire bouchons, queues de poisson , doublements et rabattages anarchiques. L’ENFER !!!!

Nous arrivons à nous faufiler tout à gauche sur la voie covoiturage. Aux USA, dans pas mal de grandes agglomérations, il y a une voie toute à gauche qui est réservée aux bus et à tout véhicule sans remorque qui a à son bord deux passagers ou plus, ils appellent ça la voie covoiturage. Oufff c’est mieux mais c’est quand même pas de tout repos.

Et au bout d’un moment ça y est, la Space Needle et là!!!!! Yahou... enfin plutôt euuuuh, c’est ça la Space Needle ….dans Grey’s Anatomy elle avait l’air vachement plus impressionnante... Bon on va dire que c’est parce qu’on est loin 😜.

La Space Needle, tour emblématique de Seattle 

Trouver une place pas trop chère à côté du musée situé en plein centre historique de Seattle à été un autre combat. Mais après un énième tour de pâté de maisons ( immeubles) on a réussi !!!!✌️

Comme dans tous les sites des parc nationaux, la muséographie est bien menée, film avec images d’époque, des reconstitutions , des témoignages, et le retour que nous attendions avec impatience 😂😜le livret des rangers juniors .

Je n’aurais pas fait fortune
Je n’aurais pas fait fortune
Et Flo non plus mais à ça 🤞 pour avoir plus de chance à vegas 😂😜
Et Flo non plus mais à ça 🤞 pour avoir plus de chance à vegas 😂😜
Fallait de sacré bagages
Fallait de sacré bagages

Seattle est une petite ville qui dans les années 1880 n’a pas plus d’importance que les autres. En 1889, un grand incendie la ravage et s'ensuit une terrible crise économique. En 1897 le navire SS Portland débarque au port de Seattle 2 tonnes d’or trouvées dans la rivière Klondike.

La ruée vers l’or est lancée. Là dessus, le journaliste Erastus Brainerd y voit une très belle opportunité de faire revivre Seattle. Il présente, en une de son journal, Seattle comme la porte d’entrée obligatoire pour monter vers le Klondike en Alaska ( territoire vendu aux américains par la Russie 20 ans plus tôt.)

Et il ne se contente pas d’une édition locale. Il envoie son journal en milliers d’exemplaires dans tous les USA et dans plusieurs pays d’Europe.

Seattle voit alors débarquer des centaines de milliers de personnes rêvant de faire fortune dans les territoires du nord. L’économie est relancée !!! Il faut des hôtels, des restaurants, des vêtements et de l’équipement pour tous ces prospecteurs en herbe. D’autant plus que le Canada édite une liste de fournitures à avoir obligatoirement pour transiter sur son sol, la route menant à la rivière Klondike passant par le Yukon et la ville de Dawson.

La ville passe alors de 40 000 habitants en 1890 à 80 000 en 1900 et même 237 00 en 1910. Certains trouvent plus sûr de faire fortune en ouvrant un commerce à Seattle plutôt que de tenter leur chance tout là haut dans le froid et la neige.

Et ils avaient probablement raison car sur les 100 000 personnes parties tenter leur chance, 60 000 ont renoncé en route devant la difficulté. Parmi le 40 000 qui ont réussi à atteindre le Klondike, seulement 300 ont fait fortune et quelques milliers ont juste trouvé de quoi rentabiliser leur expédition. Sachant qu’en moyenne la plupart des chercheurs d’or dépensaient 1000 dollars pour leurs frais de voyage et d’équipements, la plupart sont revenus ruinés de leur rêve de fortune.

Après la visite, pas le temps de niaiser, on a un programme à tenir. Demain, nous devons être à côté de Portland, au Fort Vancouver.

Alors roule roule petite maison

En tâchant d’éviter les bouchons, les queues de poison et les pigeons. ( C’est plus poétique que gros cons qui roule comme des malades en slalomant entre les voitures… C’est beaucoup plus court aussi 😜 et puis ça rime !)

3
3

21 Septembre

Oui Niaouli, on sait tu veux sortir, mais là on est en ville juste à côté d’une route bien passante alors non, c’est pas possible. Évidemment comme c’est un chat elle ne comprend pas et continue à faire des allers- retours entre la fenêtre et nous en miaulant. Comme on ne réagit pas elle, change de stratégie. Elle nous monte dessus, nous patoune et réclame des caresses en nous donnant des petits coups de tête genre je suis là. Je ne dors plus alors vous non plus, si je ne peux pas sortir, je veux de l’attention.

Impossible de refermer l’œil mais c’est plutôt mignon et plus agréable que la sonnerie du réveil.

A 9 heures moins 10, on est dans le parc du fort, Niaouli peut enfin gambader dehors et nous on attend tranquillement qu’ouvre le visitor center.

Surprise, sur le site du fort de Vancouver il y a aussi un petit musée de l’aviation. On commence par là car la visite guidée du fort ne commence qu’à 11h.

Un film nous montre la conquête des airs. Pffff fallait être motivé et un sacré casse cou pour voler sur des engins pareils. Certains faisaient même des acrobaties sur les aille des biplans et changeaint d’avions en plein vol en sautant d’ailes en ailes 😳😳🤪🤪.

Notre coup de cœur est pour le ballon nommé Gélatine qui se dirigeait grâce au poids du conducteur qui faisait monter ou descendre le dirigeable en se déplaçant sur une perche sous le ballon. C’est lui qui a délivré le premier courrier par les airs des USA en traversant une rivière .

Nous n’avons pas le temps de tout voir car il est l’heure de la visite guidée du fort.

Un petit jardin potager devant l’entrée, une grande palissade en bois qui clôture quelques bâtiments, mais surtout beaucoup de vide.

Le bastion n’était pas du tout là pour des raisons de défense mais pour le commerce puisqu’il appartenait à la Compagnie de la Baie d’Hudson. Tout comme au Canada, la compagnie gérait ici la traite des fourrures avec les peuple autochtones et des trappeurs indépendants.

On commence la visite par la maison du commandant du fort. Ici on prenait les grandes décisions autour d’un bon repas de midi où évidemment les femmes n’étaient pas conviées sauf pour faire le service.

La cuisine de la maison est encore fonctionnelle et tous les week-ends d’été, ils y font des animations. La prochaine a lieu demain, dommage.

Il y a dans le fort deux autres fours qui servaient à fabriquer les biscuits de mer que la compagnie fournissait à ses propres navires mais aussi pour les trappeurs qui travaillaient pour elle.

Là aussi, les fours sont fonctionnels et ils ont fabriqué des biscuits comme à l’époque. La recette est celle de la pâte à sel sans le sel 😂🤣 en gros farine et eau (ça fait rêver). Ensuite tout l’enjeu pour la cuisson est la maîtrise du four car trop cuits, ils sont immangeables et pas assez cuits, ils ne se conservent pas bien et moisissent. Quand la cuisson est parfaite, il peuvent se conserver des mois, par contre, il sont durs comme de la pierre. Pour les manger ils faut forcément les tremper dans un liquide chaud!

La ranger nous montre ceux qui on été fabriqués l’année dernière, de vraies petites briques. Fallait vraiment avoir faim pour manger ça!

On enchaine avec la visite du magasin des fourrures. Tout a été reconstitué. Des fourrures de loup, d’ours, de martre, de glouton, de castor et de lynx pendent du plafond, des ballots s’entassent contre le mur du fond. Le ranger qui nous sert de guide nous fait une démonstration de pose de piège et nous explique comment étaient attrapés les animaux pour que leur fourrure ne soit pas abîmée. Nous apprenons aussi que les peaux de castor était traitées avec du mercure 🤪🤪😳😳 bah la vache! Quand on pense que ces peaux finissaient en chapeaux haut de forme, ça craint un peu...

Le bâtiment d’après est le magasin d’échange des trappeurs indiens. Ici un volontaire en costume (on espère que son haut de forme n’est pas d’époque 😜) nous raconte théâtralement ce que pouvaient échanger les chasseurs contre leur peaux. Pas d’échange d’argent, ici, le coût des choses s’exprime en peaux de castor, les plus prisées et les plus chères. Une couverture ou une livre de tabac, tant de peaux de castor… D’ailleurs, toutes les valeurs des autres peaux sont aussi données en peaux de castor.

Le bâtiment d’après est la forge. Là aussi, des volontaires s’activent pour fabriquer crochets et autres outils. Un peu plus loin, ce sont des travailleurs du bois qui nous expliquent les méthodes de fabrication des maisons et des charpentes.

Notre visite se termine là dessus et nous filons vers notre prochaine destination: Crater Lake dont la visite est pour demain.

Le spot du soir est perdu en plein forêt, Niaouli est ravie.

4
4
Publié le 27 novembre 2023

22 Septembre

Allez c’est reparti pour une grosse journée.

Un peu, beaucoup de route. On a déjà fait un peu moins de 900 Km depuis notre rentrée aux USA il y a trois jours😱😱. Et comme on trouve que c’est pas assez, nous choisissons la route scénique, plus long que l’interstate (autoroute) mais tellement plus belle (et sans circulation 😍) pour nous rendre à Crater Lake. On roule sur une route qui slalome au milieu des lacs, de la forêt et d’anciennes coulées de lave, le tout sur fond de vieux volcan déjà saupoudré de neige, c’est beau!!! On ne regrette pas nos kilomètres en plus.

Nous arrivons par l’entrée nord du parc. Notre premier point de vue est droit devant. On se gare et en quelques pas nous arrivons sur la crête du cratère. Le paysage est à couper le souffle: une énorme caldera bien ronde que le temps a rempli d’eau d’un bleu profond. 😍😍.

La route du parc déroule divers points de vue sur le lac, tous différents et tous très beaux.

L'île est un petit volcan

Arrivés au Visitor center, l’exposition nous apprend qu’ici il y a d’abord eu un énorme volcan. Quand la chambre magmatique s’est retrouvée vide, le volcan s’est effondré sur lui même en formant la caldera que nous pouvons admirer aujourd’hui. Au fil des millions d’années qui ont suivi, la pluie et la fonte des neige ont rempli le fond de la caldera pour former le lac le plus profond des USA, presque 600 mètres tout de même !!!

Aucune rivière ou ruisseau ne rentre ou ne sort du cratère. L’eau est donc ultra limpide, ce qui lui donne cette magnifique couleur bleue. Le niveau du lac ne varie qu’avec l’évaporation et l’eau venant du ciel. Seule exception, au delà d'un certain seuil, le lac se vide par infiltration car le sol devient poreux et l’eau disparait alors dans la terre pour se perdre dans ses profondeurs.

Il y une autre structure géologique a voir ici. Des pinnacles. Cela ressemble à des cheminées de fées ou aux aiguilles de Canyonlands sans la couleur. Sauf qu’ici, le processus de formation n’est pas l’érosion mais la géothermie. Il y a quelques millions d’années se trouvaient ici des fumeroles qui crachaient de la vapeur d’eau mais aussi beaucoup de minéraux qui ont fini par cristalliser en formant ces aiguilles.

Spot du soir  

23 Septembre

Aujourd’hui nous sommes samedi. Mission accomplie, nous allons être a Oregon Caves sur le week-end !!! Nous allons donc pouvoir les visiter.

Nous sommes un petit groupe encadré par une ranger qui nous explique que la grotte a été découverte par un chien qui s'y est engouffré à la poursuite d’un ours. Le propriétaire du chien a voulu aller récupérer son animal et a découvert les multiples galeries à la lueur d’une bougie. Évidemment il n’a pas retrouvé son chien mais celui ci s’en est sorti tout seul.

Notre guide nous donne des consignes de sécurité et nous demande aussi un maximum de silence car il y a des chauves-souris dans cette grotte et qu’il y a à plusieurs endroits des capteurs de son pour suivre les individus. Je vous laisse imaginer sa solitude quand 4 membres d’une famille de notre groupe se sont mis à chanter à pleine puissance de voix dans divers endroits de la grotte en se réjouissant de l’acoustique exceptionnelle... Alors soit, c’était très agréable pour les oreilles car oui, ils chantaient bien mais pas sûr que les chauves-souris aient apprécié... Ni les biologistes qui écouteront les enregistrements 🤣😂.

5
5
Publié le 30 novembre 2023

24 Septembre

Aujourd’hui c’est objectif Californie. Encore une fois, nous avons vidé notre frigo de tous ses fruits et légumes car il parait qu'à la frontière de cet état, il y a des inspections sanitaires et qu’ils prennent tous les végétaux…

À la frontière, pas un contrôle. Si on avait su, on aurait fait le plein dans l’Oregon car c’est un état beaucoup moins cher.

Notre premier truc à voir est Tule Lake. C’est un ancien camp d’enfermement de japonais et américains d'ascendance japonaise. Ils parlaient de cet endroit quand on a visité Minidoka dans l'Idaho. On y va car d’après le site internet, lui, il est ouvert aujourd’hui.

C’est bien ouvert mais s’il ne restait plus grand chose à Minidoka, ici c’est pire! Le visitor center est un pauvre algeco posé au milieu d’un minuscule parking en gravier. C’est tellement minuscule qu’on est passés devant sans le voir... oups, demi-tour mais ça n’a pas l’air fou fou … et ça ne l’est pas…10 minutes plus tard nous sommes repartis. Ils n’ont même pas de badge pour le programme des rangers juniors pffff😢😜.

Heureusement le détour n’était que de 5 kilomètres, on n’a pas trop perdu de temps. Ce qui nous permet d’arriver en milieu d’après midi a Lava beds National Monument.

Comme son nom l’indique, il y a eu ici une très forte activité volcanique, éteinte de nos jour mais qui a laissé derrière elle une particularité géologique visitable : les lava tube ou tunnels de lave. On avait été un peu frustrés à Craters of the Moon car ceux-ci étaient fermés à cause de l’eau de la fonte des neiges. Ici, pas de neige, et si certains sont inaccessibles temporairement pour cause de fragiles bébés chauves-souris, il y en a tellement d'autres qu’on trouvera quand même notre bonheur.

Nous récupérons un permis de visite des grottes délivré au visitor center avec une carte pour la description des niveaux de difficulté des différents lava tube. Tous sont en accès autonome. Il faut donc des casques ( Yahouu! Nos casques de vélo vont enfin servir!!! Qui l'eut cru?). Et des lampes. Pour certaines, il faut aussi des genouillères et des gants renforcés… Bah on ira pas dans celles-là hein🤣.

Pour cette fin de journée, on jette notre dévolu sur Boulevard cave.

L’entrée est assez grande mais le noir tombe vite. Lampe allumée, nous avançons d’abord debout, bientôt en canard puis à quatre pattes mais toujours tout droit. Le sol est lisse et les parois ne présentent pas les particularités géologiques normalement présentes dans ce genre de grotte. Je fini par m’allonger pour voir si le tube va plus loin mais non.

Bon bon c’était pas ouff ouff, une grotte de 150 mètres toute droite, on espère que les autres seront mieux .

La deuxième et dernière de la journée est beaucoup plus grande, on pourrait y faire circuler un train sans problème. Son autre particularité est d’être sur plusieurs niveaux. En gros, trois tubes de lave se sont formés de manière superposée. On rentre par le plus gros du premier niveau puis on descend le long d’un petit chemin aménagé dans le deuxième puis le troisième via un escalier très raide. Tout au fond, on tombe sur de l’eau souterraine gelée. C’est la dernière particularité de ce lava tube: la disposition de ces tunnels emprisonne l’air froid dans la partie finale du dernier tube. Il y fait donc toute l’année des températures négatives. L’eau ici est donc gelée à l’année longue.

Si à l’ouverture du parc on pouvait marcher sur la glace, cela est maintenant impossible. Les rangers se sont rendus compte que le passage répété des visiteurs salissait la glace et la faisait fondre. Alors aujourd’hui on la contemple de plus loin à travers une grille .

Cette deuxième visite était déjà plus intéressante.

On s’arrête là pour aujourd’hui, direction un spot sauvage dans la forêt juste à la sortie du parc .

25 Septembre

Les autres grottes visitées aujourd’hui sont mieux. La première est la plus facile du parc. Elle est éclairée, on peut même la faire en baskets. Les structures géologiques sont mises en valeur par l’éclairage et leur formation expliquée par des panneaux. Au top 👍

Pour la deuxième, on a choisi un niveau intermédiaire. Le Golden Dome. Dans celle là, plusieurs chemins possibles, il faut faire attention de ne pas se perdre. On décide de tourner toujours à droite. Il faut aussi faire attention où l’on met les pieds car le sol est tantôt lisse, tantôt rugueux et parfois recouvert de petites pierres de lave. Les mêmes que l’on met dans le barbecue. Cela est dû à la composition et à la fluidité de la lave au moment de sa solidification. La hauteur du tunnel varie aussi pas mal. Les casques ne s’en sortiront pas sans égratignures. On enchaine les positions debout, en canard, re-debout. Il faut même ramper pour passer dans une autre partie du tunnel mais à la fin, la récompense est là, dans la dernière centaine de mètres du tubes le plafond se colore en doré. Un tapis bactérien a élu domicile sur le plafond au fond de la grotte de lave. C’est beau!!! La couleur apparaît et disparaît au rythme du balayage de nos torches et les ombres des lavacicles (stalactites de lave) dessinent de grandes dents, le noir est prêt à nous dévorer.

La dernière est la plus grande, plus de deux kilomètres mais nous nous contenterons du début car il faut rapidement passer à quatre pattes et sans genouillères, c’est mort !!!!

Cette escale a été une très belle découverte.

Nous reprenons la route la tête pleine de nouveaux souvenirs.

Et avec une superbe, que dis-je, une magnifique bague chauve-souris 😂🤣

Roule roule petite maison, avale les kilomètres pendant que nous remplissons nos têtes.