De Pékin à Chengdu, nous allons voyager du Nord au Sud à travers ce grand Empire du Milieu. Nous ferons escale dans les deux cités historiques que sont Pingyao et Xi'an. Partageons ces découvertes !
Octobre 2017
45 jours
Partager ce carnet de voyage
1
1

Notre arrivée sur Pékin fut très matinale puisque nous arrivions en gare centrale à 6 heures du matin. La sortie du Transmandchourien était aussi plaisante que déboussolante. En effet, le bain de foule chinois ne se fit pas attendre parce que le parvis de la gare était déjà emplit de monde. La pauvreté y était marquante, puisque c'est plusieurs dizaines d'individus qui dormaient sur leur carton ou qui essayaient de vendre des bricoles industrielles. C'est donc à la conquête d'une banque que nous nous sommes lancés, chargés de nos sacs à dos bien lourd, en quête de quelques yuans.

Loupé... C'est dans la machine bleue à droite qu'il faut retirer !

La seconde étape consistait à trouver un taxi pour se rendre à l'auberge sans trop se faire voler. Finalement, ce fut quand même le cas, malgré les maigres négociations en mandarin d'Anthony, comparé au prix infime du métro. Nous sommes tout de même arrivés au Leo Hostel, une très bonne adresse dans les quartiers Sud de Pékin, situé tout près de la grande et mythique place Tian'an'men (qui soit dit en passant ne vaut pas vraiment le coup).

Le Leo Hostel, très accueillant mais légèrement surpeuplé.

Une fois nos affaires rangées dans un dortoir un peu trop étroit, nous sommes partis déambulés dans les Hutong (nom donné aux quartiers traditionnels Pékinois). Plutôt sobres et régulièrement malodorants, les chinois y vivent dans de petites maisonnettes délabrées où l'on retrouve des fils électriques en pagaille, mais aussi quelques chinois au comportement atypique (pets, rots et crachats). Malgré cela, les ruelles sont belles et les gravures anciennes renvoient à la Chine traditionnelle.

Deux touristes dans les vieux quartiers de Pékin.

À côté de ces Hutong, c'est au travers de la rue Qianmen (jumelée aux Champs Élisées à Paris) que nous nous sommes promenés et avons testé notre premier restaurant chinois, aux saveurs épicées. Cette avenue et les rues environnantes sont beaucoup plus riches et regorgent de boutiques pour touristes, de jolies sculptures, de restaurants et d'enseignes chics. Nous avons même eu le plaisir de croiser le Doubs avec sa boutique prestigieuse consacrée à Peugeot.

Les différentes étapes de notre première après midi.

Notre seconde journée a commencé plutôt tard, puisque nous avons eu besoin d'une bonne nuit de sommeil après un couché tardif et la rencontre de deux français qui partaient pour une année de Working Holiday en Nouvelle Zélande. Ainsi, nous avons choisi d'aller chercher un peu de calme au Temple of Heaven, aussi beau qu'agréable. C'est avec plaisir que nous avons découvert la plus grande forêt (de cyprès) urbaine de Pékin, ainsi que le jardin de roses et celui des cents fleurs. Les édifices du parc et les allées colorés nous remplirent de sérénité, malgré la foule de touristes chinois. Le chemin du retour fut un peu long, surtout que nous nous sommes vus refuser l'accès à un second parc, sans raison apparente. La recherche du métro nous a d'ailleurs fait marcher plusieurs kilomètres le long d'un beau canal (longé de ravissants sols pleureurs) et fait découvrir un quartier parsemé d'immenses et ternes immeubles.

Oh qu'il fait bon côtoyer ces temples et parc célestes!

La conquête d'un nouveau repas vegan nous a permis de découvrir de nouvelles saveurs, telles que les racines de lotus très très pimentées, et des salades multicolores. Le tout est très bon, mais reste difficile à digérer, et malgré le fait qu'on insiste bien sur ce qu'on ne peut manger, les produits d'origines animales sont souvent bien difficile à déceler.

Après ce repas frugal, nous avons découvert la modernité chinoise dans toute sa splendeur, avec son immense rue adjacente à la cité interdite, où nous avons bien cru nous retrouver aux United States. Facebook a beau être interdit en Chine, c'est en fanfare qu'Apple et autres H&M sont accueillis.

Crudités et piments : cocktail dangereux.

Notre troisième journée débute par la visite de la cité interdite, que nous avons finalement esquivée, dès la première porte franchie, tant nous fument effrayés par les hordes de touristes issus du pays entier, qui s'y engouffraient. Nous nous sommes donc faufilés dans le parc longeant les douves et cet endroit paisible nous a très vite conforté dans notre choix. Ensuite, nous avons également rejoint le parc Jingshan, qui surplombe la cité et qui nous a encore plus émerveillé. Cette journée, riche en énergie, nous a permis de côtoyer la grandeur de bouddha au sommet de Pékin. Pour clôturer cette douce journée, nous avons rejoint par les Hutong du nord le seul et délicieux restaurant vegan de la capitale. Ce ne sont pas des saveurs chinoises que nous avons pu découvrir, mais nous avons été conquis par les lieux, les plats et le quartier environnant. Malheureusement, nous n'avons pas pu découvrir le temple du lama et celui de Confucius (grand maître du patriarcat et du bouddhisme)... Mais nous reviendrons.

Une de nos journées les plus agréables sur Pékin.

Cette nouvelle journée en Terre du Milieu commence par un levé plutôt matinal pour prendre la direction de la Grande Muraille de Chine. Anthony, tout juste rétabli de sa mésaventure russe, et contaminé par un Polonais qui lui toussait dessus toutes les nuits, nous a contraint à choisir un parcours différent de celui que l'on espérait. Mais c'est malgré ça motivés que nous avons pris pour la première fois un bus chinois en direction du district de Huairou, où nous avons pu trouver un taxi nous menant aux pieds de la portion de Mutianyu.

La montée commence par un escalier abrupt en pleine forêt, mais longé par le toboggan attrape touriste ultra bruyant. Les débuts de cette randonnée furent sillonés par de nombreux touristes, mais leur nombre s'est considérablement réduit plus nous grimpions vers les hauteurs et la zone non restaurée de Jiankou, qui se joint à celle de Mutianyu.

Les paysages et la grandeur de cette oeuvre mythique nous ont subjugué, la montée des marches les plus raides fut un régal malgré l'effort intensif. La partie non restaurée de la muraille fit celle que nous avons largement préféré, tant les paysages étaient splendides. Le plaisir de se retrouver dans les tours vides de touristes nous a permis de nous reposer quelques minutes avant d'entamer la longue et monstrueuse descente qui a valu à Camille des courbatures sur plusieurs jours.

Pour notre retour sur la capitale, nous avons pris un taxi à la sauvette et un bus faisant tous les arrêts possibles, ce qui nous a valu un trajet de plus de trois heures. C'est donc épuisés mais comblés que nous nous sommes écroulés dans notre dortoir étouffant.

Notre rêve de grimper sur la muraille est enfin réalisé 😍.

Le lendemain de cette randonnée, nous avons choisi de nous reposer à l'auberge de jeunesse, afin de ne pas trop tirer sur nos courbatures, mais également pour poster les articles sur ce blog, mais aussi pour finaliser nos réservations pour nos prochaines étapes. Nous avons également pu rencontrer un français, tout juste débarqué sur Pékin, avec aucun plan en poche et nous avons donc échangés quelques boissons pour lui apporter quelques conseils et informations sur la Chine. Le soir même, nous choisissons de retrouver notre restaurant préféré du quartier, où les différents plats de tofus et légumes étaient délicieux, mais également pour le superbe accueil que nous réservait le serveur de l'établissement, très heureux de pouvoir échanger avec de jeunes étrangers respectueux. Une adresse à ne pas louper, surtout en tant que vegan convaincu.

Une très belle découverte culinaire et amicale.

Nous en arrivons donc à notre dernier journée sur Pékin où nous avons cette fois, une fois les affaires déposées dans le fouillis de la baggagerie commune de l'auberge, choisis de visiter le fameux Palais d'été. Nous n'avons pas été déçu puisque, autant les constructions que les espaces naturels, étaient magnifiques. Cela a été l'endroit parfait pour cette journée finale, et nous avons même pu apprécier le vagabondage des chats sauvages du parc. Après cette belle après midi, nous avons également pu profiter de notre quartier pour une dernière fois, tout comme de notre restaurant préféré. C'est ce soir même que nous embarquons à notre gare d'arrivée dans un train de nuit direction la ville fortifiée de Pingyao, surchargé dans la salle d'attente et dans les couloirs souterrains pour rejoindre le train. Nous avons donc pu tester les couchettes de la troisième classe, qui s'avère être économique et tout à fait correct pour voyager.

Le Summer Palace, très belle balade !

Bye bye Beijing !

2

Pour rejoindre depuis Pékin, la vieille ville de Pingyao, nous avons choisi d'emprunter un train couchette chinois en troisième classe. Ainsi, c'est dans un wagon dortoir de 66 lits remplis de chinois que nous avons passé notre nuit. C'est 10 heures de trajet qui nous attendaient, et à l'embarquement, la plupart des chinois qui nous accompagnaient ont mangé KFC... sympa pour l'odeur avant de dormir. Cela dit, l'expérience fut agréable, nous avons bien dormi, avons croisé quelques paysages campagnards, et nous sommes bien arrivés à destination, en gare de Pingyao.

Quelques reliefs, un train qui secoue et encore et toujours du maïs!

La petite gare de cette jolie ville se situait à quelques centaines de mètres des remparts et tout autour, nous avons pu découvrir que l'urbanisation chinoise, même dans cette petite bourgade, ne manquait pas à l'appel.

Nous avons donc choisi de rejoindre notre auberge de jeunesse à pied, mais c'est sans compter la précision de l'application Mapsme, qui encore une fois, nous a fait tourner en rond pendant une bonne heure, avant de pouvoir finalement rejoindre le lieu souhaité grâce à l'aide d'un jeune couple qui a bien voulu nous accompagner.

Le point très positif était que l'auberge était bien éloignée du brouhaha des ruelles touristiques principales. L'accueil qui nous a été réservé fut très enthousiaste, à la fois par le jeune gérant mais aussi par un trio de chinoises exubérantes heureuses de rencontrer des occidentaux en sacs à dos. Et pour couronner tout ça, en plus des conseils et des traductions, le gérant nous a offert une très belle chambre spacieuse... Ce qui nous a bien changé après l'étroit dortoir du Leo Hostel à Pékin.

Nous avons également fait la rencontre d'un adorable petit chiot, mais qui malheureusement a passé tout notre séjour attaché à une laisse bien trop courte, à japper et à côtoyer ses excréments. Nous avons beaucoup aimé passer du temps à jouer avec lui et à le laisser grignoter nos chaussures. Dur de ne pouvoir faire quelque chose, mais quant on voit comment les chinois traitent les animaux... Celui-ci était certainement bien loti.

Pour cette fin d'après midi, nous avons choisi de nous promener dans les ruelles environnantes pour nous imprégner des lieux et longer les fortifications qui se trouvaient à côté.

Le 33 Youth Hostel, sa mascotte et ses alentours.

Après une bonne nuit de sommeil au calme dans un lit pouvant accueillir jusqu'à quatre personnes, nous nous sommes lancés dans les belles rues historiques de notre ville hôte. Nous avons passé notre matinée à observer et à nous perdre au travers de cette vie rurale rustique et à apprécier ce style architectural ancien et préservé. Tout autour de nous, les maisons étaient constituées de briques, et de quelques magnifiques devantures en bois sculpté. À cela se mêlait des murs et allées recouverts de terre, amenant un mélange de poussière, d'air pollué par la ville adjacente et le tout parfois bercé par la musique locale que les commerçants diffusent devant leurs échoppes. Une des spécialités locales, qui nous a bien surpris, sont les boutiques consacrées à la sauce soja, souvent accompagnées de fontaines diffusant l'odeur si particulière de cette sauce. Après la capitale, Pingyao fut un grand bol d'air qui nous permis d'apprécier doublement.


Les ruelles typiques de Pingyao et ses nouilles locales délicieuses.

Nous étions attendus, en milieu d'après midi, par le groupe d'étudiants en photographie, avec qui nous logions dans le 33 Youth Hostel. Ils étaient là pour le festival de photographie se déroulant pendant notre séjour dans la ville. Ils étaient tous heureux à l'idée de nous présenter leurs travaux exposés, même leur professeur semblait enjoué à cette idée. Ainsi, nous avons également pu faire le tour des différentes expositions accompagnés d'une éleve maîtrisant très bien l'anglais, pour nous plonger dans le monde de la photographie chinoise et internationale.

Les étudiants et leur travail, photos traditionnelles, et Hutong de Shanghai plus vrai que nature.

Une fois la visite du festival terminée, nous sommes rentrés pour profiter d'un bon repas vegan concocté par le second professeur présent qui avait des talents certains en cuisine, malgré tous les plats de viande présent sur la table. Au menu pour nous, une dizaine de légumes aussi bons les uns que les autres. Ce fut un plaisir de partager ce repas au milieu de chinois et de ne pas avoir à expliquer notre régime alimentaire comme nous devons le faire à chaque restaurant!

Par la suite, nous avons été invité à les suivre dans les ruelles touristiques pour une virée nocturne. Toujours aussi animées, nous avons adoré les innombrables lampions aux couleurs chaudes, et le partage de leur moment shopping.

Pour conclure cette douce journée, nous avons pu nous exercer à la calligraphie chinoise, grâce aux conseils avisés de nos nouveaux amis. Un exercice passionnant !

Belle palette de couleurs à Pingyao et choix d'un pinceau (mo bi) pour Anthony le futur calligraphe.

La journée suivante fut dédiée aux visites des temples de la ville. Le bus 108 nous a guidé vers une merveille du Shanxi, nous amenant dans le monde de la Chine impériale au travers du temple Shuanglin. Celui-ci regroupe en son sein plus de 2000 statues en argiles teintées de couleurs vives, d'envergures variées, représentant de multiples personnages sacrés ou ordinaires. Un temple fabuleux où les photos des statues étaient interdites, mais Camille vous en donne un petit avant goût ! Détente et bonnes vibes assurées même si la vie aux alentours est très rude. En bonus, dans les différentes salles du temple, nous avons pu apprécier les travaux de reconstitution d'etudiants en sculpture. L'attente du bus retour fut cependant bien longue en plein soleil.

Le temple Shuanglin, vraiment fabuleux!

En rentrant dans la ville fortifiée, nous souhaitions nous rendre dans le temple de Confucius uniquement, mais la seule chose que l'on a bien voulu nous vendre était le ticket d'entrée de l'ensemble des lieux de visites de la ville. Fort heureusement, ceux-ci étaient pendant cette période à moitié prix (65 yuans, on vous laisse faire la convertion) et il nous restait assez de temps pour en profiter (même si nous n'avons pas eu l'occasion de monter sur les remparts).

Le temple de Confucius regroupait des espaces d'un intérêt modéré, tout comme la doctrine du penseur qui lui a donné son nom! Nous avons alors rapidement poursuivis nos visites par le temple d'en face, dénommé Cheng Huang, que nous avons trouvé ravissant! Précisons malgré tout qu'une des salles de ce temple était dédiée aux enfers, avec ses sculptures de tortures assez choquantes... Ce qui pousse certainement les chinois à être sages et pieux durant leur vie mortelle. A la sortie nous avons à nouveau croiser un couple de CONcitoyens, CONpatriotes (les majuscules se rapportent aux termes déplorables liés au patriotisme et non aux individus qui s'avèrent ici être très sympa) que nous rencontrerons à plusieurs reprises sur notre route. A noté sur notre chemin ce jour, un très joli parc où il fait bon se reposer et quelques exercices sur le parcours sportif que l'on retrouve un peu partout dans les villes chinoises.

Balade agréable dans les lieux spirituels de Pingyao... Quoi que !

Notre dernière matinée dans la petite cité fortifiée le jour de l'anniversaire de Camille fut également très sympathique, particulièrement lors de notre visite du Temple Qing Xu Guan Taoist. En effet, contrairement aux autres temples visités la veille, ce fut des sculptures sur du bois que nous avons pu découvrir. Nous avons également visité l'ancien bâtiment du gouvernement de la ville, sympathique, mais pas aussi grandiose que le temple taoïste.

Après cela, nous avons dû partir à la hâte de notre auberge pour prendre le train à grande vitesse (250 à 350km/h), qui nous mènera à la grande ville de Xi'an. Mais cela est une autre histoire.

Dernière matinée à toute allure et départ pour le Shaanxi.
3

Nous avons posé nos pieds en gare de Xi'an dans l'après midi et nous nous sommes lancés à la recherche de notre auberge de jeunesse. Nous avons donc pris le métro en direction de la cité médiévale, et nous avons été surpris par les pictogrammes indiquant les mauvais comportements à ne pas adopter, dont l'interdiction d'y faire ses besoins avec un dessin bien explicite mais aussi celle de prêcher une religion plus qu'une autre. En effet, Xi'an est connue pour être une ville rassemblant de nombreux musulmans comme nous pourrons le découvrir dans le quartier de la minorité Hui. Une fois arrivés à notre station, nous avons choisi de prendre le taxi tant la pluie était importante et l'auberge loin. Xi'an est une ville mal desservie et à la circulation sur - encombrée.

Nous posons donc nos sacs à dos dans un dortoir de 6 personnes, mais où nous aurons le privilège d'être seul pendant les 5 jours où nous y dormirons. Malgré les belles structures qui nous ont accueillit, le quartier où nous nous sommes retrouvés était en piteux état, avec son lot d'immeubles délabrés et leurs balcons grillagés. Retour à la réalité après notre séjour hors de temps à Pingyao.

Notre porte d'entrée dans la cité et nos lits au "xi'an your tour international youth hostel."

Nous avons pris notre temps pendant ces quatres jours pour découvrir cette ancienne ville, qui n'a finalement gardée que ses murailles des siècles passés et trop peu d'édifices religieux et officiels. Le reste est un ensemble de modernité, de boutiques de luxe, et de quartiers laissés à l'abandon car trop peu fréquentés par les chinois et les touristes. Dans ces quartiers, la misère fait partie intégrante du quotidien des citadins de Xi'an, qui luttent pour vendre les derniers bibelots en plastiques, des fruits et légumes sur des stands fait de matériaux de récup et de produits d'entretien et accessoires multimédia.

Le centre de cette ancienne cité est caractérisée par la présence de deux tours, Bell et Drum Towers, autour desquelles toutes les anciennes cités chinoises étaient organisées.

Tradition et modernité en confrontation.

Non loin de Drum Tower, nous avons pu goûter à la folie du quartier musulman proposant des centaines de stands de nourriture, sûrement bien plus qu'il n'en faudrait pour nourrir la ville entière !

Nous avons pu découvrir les délicieux zaatars, les croquants aux graines, les monstrueux abattoirs de rues et les innombrables brochettes proposant une palette complète du règne animal, vendus en continu toute la journée, surtout en cette période vacances nationales chinoise.

Au coeur de ses ruelles, la ville de Xi'an propose de découvrir une jolie mosquée à l'architecture extérieure chinoise, selon les directives imposées par le gouvernement chinois. Un lieu de calme loin de la foule bruyante avide de consommation.

Le plus fou dans ce quartier était sûrement le nombre de personnes se bousculant, rendant la circulation bien compliquée pour les motocyclettes qui jouaient du klaxon à chaque mètre. Quant aux vélos n'en parlons pas ! Deux discrètes entrées nous ont permis de nous extirper de ces allées aux enseignes lumineuses pour découvrir un petit souk aux allures du Maghreb, où les vendeurs insistants proposent toute une panoplie de souvenirs.

Le quartier musulman et sa mosquée imprégnée de la culture chinoise.

Les fortifications de Xi'an ayant été reconstruites à différentes époques, certains monuments se retrouvent aux extérieurs de celle ci, nous sommes alors sortis des enceintes pour rejoindre la petite pagode de l'oie sauvage et son parc emplis d'arbres millenaires. Cet endroit était fabuleux grâce à l'architecture de la petite pagode, mais aussi pour son lac où nous avons pu observer des carpes par centaines, de toutes les couleurs. Les chinois ont d'ailleurs cette étrange habitude de cracher pour les attirer quand d'autres les nourrissent avec des portions de protéines vendues à l'unité (et les sachets finissent pour la plupart dans le lac).

Après avoir profité de la quiétude de ce lieu, nous avons longé les anciens murs. Un bel espace vert où les chinois partagent des moments conviviaux de danse et de chants, mais ici aussi, les beaux aménagements s'entremêlent à l'urbanisation moderne. Les remparts s'illuminent la nuit pour un rendu visuel très agréable.

La petite pagode de l'oie sauvage et les remparts de Xi'an.

Un des journées suivantes a été consacré à la découverte de l'armée en terre cuite et ses milliers de soldats enterrés depuis des siècles, site considéré comme la 8ème merveille du monde. Cette appellation pourrait avoir lieu d'être si les chinois n'avaient pas transformé l'entrée de ce lieu en centre commercial à ciel ouvert, où se mêlent encore fast food, souvenirs et désolante allée de fourrure... comble de l'horreur humaine. Tristesse profonde où les animaux sont encore l'objet de l'utilisation de l'Homme à des fins commerciales.

Les billets achetés, et la forêt artificielle traversée, nous avons enfin pu découvrir ce site d'une intense splendeur. Difficile de s'imaginer comment un tel travail a pu être effectué pour accompagner un empereur dans son tombeau.

Sur place, nous avons commencé par le musée d'archéologie présentant les différentes étapes de la découverte du site, ainsi que ses éléments principaux tels que les soldats, les chevaux et les chars. On a pu y trouver également des reproductions et des pièces venant de différents endroits en Chine, ce qui fut une très bonne entrée en la matière.

Ensuite, nous avons poursuivi notre chemin dans la fosse n°2 dans laquelle une majorité de l'espace était encore enseveli afin de préserver les statues de terre cuite. Malgré cela, les pièces déjà sorties de terre, souvent en morceaux, et l'immensité du lieu offraient un spectacle incroyable. Sans pour autant se bousculer, les touristes chinois et occidentaux étaient présents en nombre.

La fosse n°3 fut la suivante que nous découvrions et celle ci était de petite taille. Ces représentations de soldats et chevaux constituent le centre de commandement de ce tombeau destiné à l'empereur Qin, et permet une vue relativement proche de ces reliques funéraires. Nous avons pris le temps d'apprécier ces merveilles qui datent de la fin du troisième siècle avant J.C, avant d'entreprendre la visite de la fosse principale.

En arrivant sur place, la grandeur de la structure protégeant ces troupes enterrées nous a impressionné, et là aussi, c'est en prenant le temps et en scrutant avec attention tous les détails que nous avons fait le tour de ce lieu mémorable. Il est donc vrai que tous les soldats ont un visage qui leur est propre ce qui les rapproche encore plus des personnes qui devaient vivre à cette époque.

C'est conscient d'avoir vu de nos propres yeux une découverte majeure dans l'histoire de l'humanité que nous avons pris le bus local pour un retour vers une réalité qui nous réservera bien des complications.


Terra cotta army... trouvez l'intrus !

Après cette journée inoubliable, les galères sont arrivées et la semaine de vacances nationales chinoises n'y est pas pour rien ! Le lendemain, nous devions retrouver notre hôte de wwoofing qui nous a malheureusement annoncé son impossibilité de nous recevoir durant les 4 jours suivants. Notre auberge ne pouvant nous héberger qu'une nuit supplémentaire, il a fallu d'urgence en trouver une autre. Le problème auquel nous avons été confronté fut qu'une grande majorité des lits à Xi'an étaient alors occupés, les transports complets ne nous laissant pas la possibilité de se déplacer et pour ajouter à la complexité de la situation, la plupart des établissements réservaient les places aux citoyens chinois! Ceci nous a conduit à un hôtel 4 étoiles business, avec une chambre tout confort pour quelques 300 yuans la nuit, et c'était le plus économique que nous avions pu trouver. Étant donné le mauvais temps, nous avons choisi de nous occuper de la suite de notre voyage, de quand même profiter du luxe qui nous était proposé (télé, grande douche et superbe matela), mais nous avons quand même trouvé le temps de visiter le quartier environnant, sièges de nombreuses entreprises.

Nous avons également découvert une spécialité culinaire, le hot pot, fondue chinoise dans laquelle on trempe des brochettes. La version originale est quant à elle un comble du spécisme, grande quantité de viande animale trempée dans un bouillon fait de graisse de porc et d'ossements. Pour nous, nous avions quand même réussi à demander un bouillon de légumes dans lequel nous avons fait bouillir de nombreuses et délicieuses brochettes de tofus et autres végétaux (mention spéciale pour le maïs et les champignons chinois!).

Un nouveau stade de galère se poursuit avec l'annonce du refus définitif de nous accueillir à la ferme. Les prix ayant triplés dans notre hôtel de luxe, nous avons été contraint de changer de logement. C'est ainsi que nous avons été victime d'une arnaque en beauté avec une auberge de jeunesse dans laquelle le propriétaire véreux n'a pas voulu nous proposer autre chose qu'un appartement miteux, emplit de cafards et très sale, le tout pour la modique somme de 50 euros la nuit. Nous avons heureusement eu la chance de nous échapper le lendemain après une nuit sous notre moustiquaire protectrice, dans une nouvelle auberge très accueillante où une chambre s'était libérée. Pour l'anecdote, le propriétaire véreux avait comme par enchantement une chambre à 100 yuans disponible au moment où nous lui avons annoncé notre départ. La fin des vacances chinoises se rapprochant, c'est le retour à des choses plus agréables qui nous attendait.

Le quartier des affaires de Xi'an, notre chambre 4 étoiles et les fameuses brochettes du hot pot.

Ainsi, ce séjour se poursuivant sous de meilleures hospices et attendant le train nous délivrant de cette ville, nous avons quand même pu profiter du plus grand parc de la ville où cerf - volants, chanteurs et jolis espaces verts nous attendaient. De plus, étant situé au plein coeur de la ville fortifié, les alentours étaient bien plus agréables pour les promenades et nous avons également pu faire notre retour dans le quartier musulman.

Daming Palace National Héritage Park.

Pour s'extirper de la ville qui nous aura bien trop longtemps retenu, nous avons jeté notre dévolu sur l'une des cinq montagnes sacrées de Chine, qui porte le nom de Huashan. Elle est connue pour être l'une des plus vertigineuses de par son ascension le long de falaises abrupts mais aussi pour ses étroits escaliers aux pentes raides. Le parcours que nous avons choisi d'emprunter nous a fait éviter les étroits corridor le long des falaises, mais nous a permis de réaliser une superbe découverte de cette montagne mythique de granit blanc.

Tout le long du parcours, nous avons été entourés d'une brume très épaisse qui ne nous a laissé entrevoir que quelques pans de montagnes magnifiques, et l'ascension était tout de même rude. Pourtant, nous avons eu l'extrême chance de percer les nuages juste avant de devoir faire demi tour pour ne pas manquer le dernier bus de retour dans la ville. Les sommets, aussi grands que ravissants nous ont procuré une intense émotion de satisfaction après cette marche sportive. Il était aussi très agréable de se retrouver dans ces forêts bien différentes de celles que nous avons été habitués de voir en France, mais également de partager cet effort au milieu de nombreux chinois de tout âge. Les temples taïostes jalonnant le parcours, bien que reconstruits, nous imprégnaient de cette belle atmosphère, contrairement aux stands de nourriture qui se retrouvaient même sur les plus hautes marches de cette montagne.

La descente a sollicité nos articulations et muscles bien plus que lors de l'ascension, cause de courbatures qui nous suivront pendant plusieurs jours, et encore une fois, nous avons vécu une belle découverte naturelle, quoi qu'un peu onéreuse !

La splendeur du mont Huashan et son climat sub-tropical.

Notre dernière journée sur Xi'an se composa d'un bref repas maghrébin, délicieux, avant d'entamer notre descente vers le Sichuan et sa ville mythique qu'est Chengdu. Cinq heures d'attente dans la gare bondée ont constitué le début de cette étape, avant d'embarquer pour 19h de train sur des sièges durs où nous avons passé une nuit très particulière, mais qui reste une belle expérience à vivre. Les paysages matinaux qui borderont ce trajet nous offriront des vues spectaculaires et un moment priviligié au beau milieu d'une centaine de chinois dans le même wagon. Bientôt la suite au pays des Pandas !

Un repas bien plus agréable que la nuit qui a suivie!
4

Lorsque nous sommes arrivés à Chengdu, nos esprits étaient tous les deux épuisés par cette nuit presque blanche. Accompagnés par notre camarade chinois de nuit, nous avons facilement rejoint la ligne de métro qui nous a amené au plein coeur de l'hallucinant hyper - centre de cette ville futuriste! L'auberge était très facile à trouver et nos sacs aussitôt rangés dans un dortoir pour 4 personnes plutôt étroit. Dans cet établissement, sur le toit, nous avons trouvé notre repère pour se reposer au milieu des plantes et s'adonner à de régulières parties de Ping-pong, lieu déserté par la majorité des résidents étant donné l'absence de wifi. Ce qui nous convenait pour passer des moments tranquilles et profiter des deux chats vivant dans cette auberge.

Par la suite, nous avons quand même fait le tour du quartier, à la conquête d'un bon repas. Le premier lieu rencontré était un beau marché aux fruits et légumes au pied de l'auberge, ce qui fut tout de même frustrant, car faute de cuisine à disposition, nous ne pouvions en acheter pour les cuisiner. Nous avons aussi pu voir des vendeurs ambulants de nouilles, de fruits et légumes, et également de jus de bambous particulièrement présent dans cette ville. Plus loin dans la rue, deux délicieux et copieux bols de nouilles aux choux, et, pour notre plus grand plaisir, aux pois - chiches, nous ont fait le plus grand bien. Quant au centre ville situé à quelques centaines de mètres de là, nous avons pu observer avec stupéfaction la monstrueuse taille des immeubles et les magasins luxueux se succédant à perte de vue. Nous voilà donc plongés dans l'expansion fulgurante de la Chine moderne et bien loin de la simplicité qui nous tient tant à coeur.

Les immeubles, avenues et vendeur ambulant de Chengdu, le rooftop et dortoir du Chengdu Flip Flop.

Après que nous nous soyons bien reposés, et à nouveau d'attaque, les deux jours qui ont suivi nous ont permis de découvrir ce qui nous attirait le plus dans cette ville : les parcs ! Pour rejoindre le premier espace vert qui nous intéressait, nous avons dû traverser un quartier où les passants se bousculaient pour rejoindre les nombreuses boutiques de marques occidentales et snacks en tout genre. Sur notre passage se trouvait aussi la place centrale de Chengdu, Tianfu Square, avec une statue à l'effigie de Mao. Finalement, après cette longue traversée, nous atteignons le People's Park, où, en accord avec son appellation, nombre de chinois se retrouvent pour partager des activités conviviales. Nous avons pu apprécier les nombreux concerts improvisés et quelques réalisateurs de calligraphies à l'eau sur le sol. De là, notre marche urbaine se poursuivit en direction de Jinli street (quartier tibétain), aujourd'hui réduit à une rue commerçante où l'on trouve des souvenirs et de la nourriture à des prix très élevés. L'architecture de ce petit quartier reste très belle et le parc adjacent agréable malgré le fait que nous ayons dû écourter notre visite à cause de la pluie qui s'intensifiait.

Notre journée s'est conclu sur une belle surprise puisque en rentrant en direction de l'auberge, nous avons eu le plaisir de découvrir que le veganisme faisait son apparition dans la nouvelle société chinoise, car nous avons pu trouver un hot pot vegan offrant divers végétaux dont des produits simili - carnés. Très déroutant de goûter aux ravioles et fausses crevettes où les goûts se rapprochent étroitement des produits originaux.

Le People's Park & Jinli Street. Et restaurant sans cruauté : Fight for animal's rights ❤

Notre deuxième journée fut consacrée à la découverte du Wangjiang Park, une réserve de bambous regroupant plus de deux cent espèces, nous laissant tous les deux complètement émerveillés. Dans la partie historique, ce sont de très beaux temples et des bambous dépassant les 10 mètres de hauteur qui nous ont accueillit et qui nous ont offert un spectacle inédit. Dans la partie publique, ce sont de très grands espaces verts et de nombreux lots de bambous qui nous on fait passer des instants de sérénité et de détente.

Nous avons choisi après cela, de traverser l'université de Chengdu, où s'entremêlent toutes les générations dans des quartiers habités et les complexes dédiées à l'éducation.


Wangjiang Park : instants paisibles.

La journée qui a suivit cette belle découverte fut principalement réservée à la visite d'un ancien petit village qui se nomme Luodai, siège de la minorité Hakka, qui nous permettait de satisfaire notre envie de sortir de la ville, tout en ayant l'avantage de se trouver à seulement une vingtaine de kilomètres de là. Bien conservées, avec parfois de très beaux détails taillés dans le bois et la roche, les ruelles étaient cependant, et encore une fois, farcies de boutiques en tout genre, et où nous avons pu découvrir pour la première fois les brochettes d'insectes, scorpions, larves et scolopendres, et l'odeur qui s'en dégageait était épouvantable. Les alentours où l'on retrouvait la vie locale et le quartier artistique étaient quant à eux bien plus calme et authentique. Malheureusement, au milieu des ruelles touristiques, nous avons découvert avec horreur des tortues aquatiques d'une beauté sans égale enfermées dans un bassin vitrine d'une taille ridicule! Leurs regards laissaient transparaître le supplice qu'elles vivaient au quotidien et étaient d'une intensité que nous n'oublierons jamais.

Étant donné que dans cette ville, tous les restaurants et bouibouis ne proposaient que des produits d'origine animale, nous avons pas mal tourné et avons découvert les très grandes salles de jeux informatiques où se regroupent les jeunes du coin. Ainsi, nous nous sommes rabattus sur les snacks proposant tofu soyeux et petites patates ultra épicé, et les fameuses brochettes de mais grillées. C'était une première pour nous, et nous avons bien l'intention de perpétuer cette habitude à notre retour en France.

Luodai, joli petit village à demi conservé.

Le soir même, nous étions prêt pour partir à la découverte de l'opéra du Sichuan, réservé la veille à l'auberge, accompagnés d'autres voyageurs du Flip Flop et avec transport compris, ce qui avait pour conséquence de rallonger un trajet qui aurait été bien plus simple à pied! Sur la scène, ce sont les cracheurs de feu, danseurs, comiques et experts du "face changing" qui assuraient le spectacle. Le rendu était ravissant avec de très beaux décors et des artistes aux performances spectaculaires mais aussi poétiques. Il était vraiment sympathique de découvrir une nouvelle version de l'opéra, qui est très différent de celui que l'on connaît en France. Cet instant artistique et culturel de notre voyage fut aussi plaisant que dépaysant.

L'opera du Sichuan : Une expérience à vivre sans hésitation.

C'est une journée teintée de boudhisme qui nous attend le lendemain, puisque nous partons à la découverte du temple Wenshu et de son agréable jardin tropical. Dans le secteur Nord de Chengdu se trouve ce temple où nous avons côtoyé les moines bouddhistes en activités et ces édifices religieux à l'effigie du Grand Bouddha et autres divinités. Son parc était tout autant agréable, avec ses odeurs d'encens flottant dans l'air, ses arbres somptueux et les quelques petits temples bordant ce lieu de verdure au milieu de la jungle urbaine.

Nous avons ainsi pu nous plonger dans cette atmosphère spirituelle que nous étions venu chercher en Chine par ce voyage, et nous avons également eu la chance de profiter de mets végétaux dans un temple adjacent où la douce musique d'un hang a bercé nos esprits et nos estomacs.

Sur le chemin du retour, au milieu des grattes ciel, nous avons pu découvrir un petit passage souterrain aux allures authentiques mais parsemé de boutiques. Anthony a pu s'exercer au maniement des ombres chinoises et les gravures sur bois exposées ont conquis nos yeux amateurs. De notre voyage en Chine, nous retiendrons particulièrement ce travail du bois que les chinois pratiquent avec dextérité et que nous tenterons de reproduire si le coeur nous en dit à l'avenir.

Le Wenshu Temple et son parc, le restaurant bouddhiste végétarien et nos découvertes dans la galerie.

Parmi ces moments de vies urbaine à Chengdu et avant de partir pour les montagnes environnantes qui seront ressourçantes et sportives, nous avons fait un crochet avec Cécile, élève de taishi et à l'écoute des energies, dans le quartier des bars. Après un petit détour le long du fleuve, nous arrivions aux abords de ce lieu. C'est alors que nous avons aperçus face à nous un des monument symbolique de Chengdu, son grand pont pagode aux allures dorées au travers de la nuit. Après cette instant de contemplation, le quartier de la boisson nous ouvrait ces portes et nous avons rapidement pénétré dans un bar musical et coloré. Dans cet endroit, on a pu profiter d'une succession de concerts donnés par de jeunes chanteurs locaux aux styles variés. Et nous avons pu observer la décadence de cette jeunesse qui s'enivre à haute dose, par vingtaines de shot d'affilé et le fait que l'achat des boissons par lot soit imposé n'y est pas pour rien.

Le pont Anshun et la vie dans les bars de Chengdu.

Avant les 3077 mètres d'altitude que nous allions affronter sur le mont Emei, nous avons voulu nous exercer en montant sur les versants du Qingchengshan. Une jolie montagne qui constitue un haut lieu du Taoïsme en Chine, et où se succèdent pendant la montée de nombreux temples, parfois encastrés dans la roche, et d'autres fois au beau milieu de la végétation sub-tropicale qui les entourent ! Déposés en face de la gare de Qingcheng, nous avons fuit les appels des taxi pour faire les quelques kilomètres à pied qui nous séparaient de l'entrée dans la montagne. Aucun regret, car même les temples sur ce début de chemin valaient le coup d'oeil. Les 1260 mètres d'altitude nous séparant du pavillon Lanjun furent réellement très agréable à monter, grâce à la nature qui nous entourait mais également parce que nous étions quasiment seuls à faire l'ascension... La majorité des touristes empruntant le câble pour monter et descendre de la montagne. Nous avons usé de cette tactique plusieurs fois en Chine où il suffit de sortir du sentier touristique principal pour se retrouver dans les passages alentours désertés par les touristes et qui regorgent pourtant de trésors tout aussi beaux. Notre ascension fut très belle malgré les quelques gouttes qui commençaient déjà à tomber. Mais ce fut de plus en plus intense, et au vu de l'heure nous avons choisi de redescendre par le câble pour avoir le temps de prendre notre train en direction de l'urbanisme agressif.

Notre départ pour le mont Emei et ses alentours au prochain épisode !

Ascension au coeur du Taoïsme chinois et de la nature abondante.
5

C'est au petit matin que nous nous sommes levés pour prendre le train en direction de la montagne sacrée d'Emeï. Nous attendions cette destination avec impatience. La gare de Chengdu était plutôt petite et, malgres les travaux, nous avons facilement réussi à payer nos billets et à monter dans le bon train. Le trajet, qui ne dura qu'une heure et demi, était confortable et nous en avons profité pour repérer où se situait notre auberge de jeunesse dans la ville d'Emeï, le tout agrémenté de marrons chauds. Les quelques paysages que nous avons pu voir avant la tombée de la nuit étaient très variés. Ils regroupaient des endroits colonisés par des chantiers d'immeubles, de vastes plaines agricoles, des forets et par la misère (et la pollution!).

La campagne du Sichuan reliant Chengdu à Emeï Shan.

A peine arrivés, il a fallu esquiver les taxis et agences proposant des circuits sur la montagne. Nous avons continué par le bus de ligne à seulement 1yuan, nous déposant en face de notre auberge réputée : le teddy bear! Cette adresse était très sympa, au pied d'Emeishan et la chambre petit budget collée aux cuisines très convenable. Nous y avons même retrouvé des amies francophones rencontrées à Chengdu, bien que les voyages soient différents, les lieux de découvertes sont souvent les mêmes.

Dès que nous fumes installés, nous avons repéré les restaurants où manger dans ce quartier ainsi que fait l'achat de quelques produits végétaux (difficiles à dénicher) pour l'ascension. Nous nous sommes alors reposés, nous préparant mentalement pour la marche à venir.

La nuit fut alors courte, et nous nous sommes lancés une fois les sacs réorganisés et certaines affaires laissées à l'auberge. C'est à la gare des bus, toute proche que nous avons acheté nos accès à la montagne (environ 20 euros) et que nous avons découvert qu'il valait mieux parcourir la route d'accès aux sentiers par le bus. Survint le premier contre-temps : le chauffeur omet le premier arrêt sans raison, nous descendons au second, ce qui nous ajoute une heure de marche aux 9h déjà prévus sur notre trajet sélectionné! La cadence est rapide et nous apprécions découvrir la faune locale qui, tropicale et d'une densité impressionnante, est bien loin de la flore que nous cotoyons dans le Conflent. Nous sommes vraiment heureux au contact de cette nature, et de découvrir les cabanes qui abritent des vendeurs de maïs bouillis et de pains à la vapeur. En revanche, le reste des produits vendus sur ces étales ne sont issus que de l'exploitation animale et procurateur de dégoût, on comprend mal en quoi de la saucisse toute grasse pourrait aidée à gravir une montagne.


Nos premiers pas sur notre deuxième des cinq montagnes sacrées de Chine

Après avoir rattrapé notre retard, nous entamons les premiers dénivelés qui nous conduisent dans des gorges peuplées de macaques tibétains. Nous rencontrons rapidement un groupe prenant d'assaut les touristes chinois. Les apercevoir en face de la rivière dans leur environnement était très excitant. Mais quelle triste scène que de les voir supplier les touristes en accrochant les vêtements de leurs petites mains! Leur beauté était bien là mais leur vraie nature était corrompue, et ils avalent tout ce que veulent bien leur donner les chinois : grains de maïs crus, emballages plastiques en tout genre et bien plus encore. Nous n'avons donc pas traînés ( un singe à quand même eu le temps de sauter sur le dos à Camille) et poursuivit notre chemin.

Bande de macaques

Les marches se succédant, les touristes se raréfient et nous profitions pleinement de cette ascension physique mais vivifiante. Notre joie intense à durée pendant quelques 1000 mètres de dénivelé. C'est alors que nous avons brutalement fait une rencontre désagréable. Arrivés sur le plateau qui devait nous mener au temple où nous devions passer la nuit ( à seulement 4h de marches et 400 mètres plus haut) un garde nous prévient qu'un éboulement récent condamne cet accès. Nous n'avions pas d'autre choix que de repartir en sens inverse, a un rythme élevé dans l'intention de prendre le bus pour nous approcher du sommet ce soir là, car à pied nous n'aurions pas eu le temps.

Première journée d'ascension et demi-tour!

C'est assez épuisés qu'au pied d'Emeishan nous avons pris le dernier bus! Après deux heures de routes vers le sommet, à 2500m d'altitude, la nuit est tombée depuis quelques minutes et un intense brouillard nous empêchent de faire route vers les lits du temple. Nous décidons de dormir dans un des quelques petits hôtels près du parking, presque vide en cette période, et nous obtenons un prix équivalent à une nuit dans un temple. La chambre et la douche chaude sont finalement très appréciables, après la montée énergique et cette descente difficile. Nous rejoignons rapidement les nuages pour un levé aux aurores.

Au petit matin, le temps ne s'est pas amélioré. Le brouillard est épais, jusqu'à 4000 mètres d'altitude nous a t'on prévenu. Cela ne nous donne aucune chance d'apercevoir les vallées alentours. Nous apprécions alors les derniers kilomètres avec des petits temples dispersés, des vendeurs et des bouddhistes s'agenouillant sur le sol trempé à chacune des marches. La végétation change, pour s'adapter à ce climat plus rude. Peu de chinois empruntent les marches, ils préfèrent le téléphérique direct pour le sommet, mais nous pouvons alors profiter et prendre notre temps.

Les magnifiques derniers kilomètres direction le bouddha d'or

Pour accéder au sommet du Emeishan, et ses temples d'or et de cuivre, nous avons montés un escalier monumental comportant de part et d'autre des statuts d'éléphants blanc. En haut de celui-ci trône une statut dorée d'une déesse aux multiples visages sur trois éléphants, ce jour-là légèrement dissimulés par la brume. Il faisait froid et nous sommes restés certainement une heure mais avons choisis de vite redescendre pour profiter aussi de l'après midi en bas du mont, où les lieux d'intérêts ne manquent pas. Nous étions avides d'en voir plus!

Sommet, redescente, macaques et détritus jetés à leurs pieds.

L'espace urbain au pied de la montagne comprenait des parcours parsemés de belles sculptures. En les suivants, nous avons repris l'ascension d'un autre petit pan de montagne reculé. Nous en avons alors découvert un peu plus, et la foule était très loin de ces chemins presque sauvages, où nous avons pu voir un total de 3 autres temples magnifiques. Nous avons adoré ce bain d'air pure de la montagne, avant de se faire attaquer par les moustiques à la tombée de la nuit. De retour en ville, nous avons mangés dans un restaurant bien touristique, mais où Anthony a mangé autant que son ventre lui permettait et Camille en a finalement presque fait de même.

Dernière journée à Emeï Shan. 

Nous profitons d'une nouvelle journée en Chine en commençant par une marche autour d'un grand lac bordant les contreforts d'Emeï Shan. Il ne fait pas très beau, mais assez chaud pour que nous puissions profiter pleinement... il ne nous reste que peu de jours dans le pays du milieu avant de partir ! Nous visitons également la ville d'Emeï et trouvons la gare où nous achetons les billets pour partir dans la soirée, pour la grande ville de Chengdu. Nous mangeons à notre auberge avant de préparer nos affaires pour le train, un repas bien gras mais qui suffit à remplir notre ventre jusqu'au soir. Soirée qui arriva très vite puisque nous avons dû courir pour ne pas manquer le train puisque le bus avait beaucoup de retard. Finalement bien installés, nous avons une heure de trajet pour profiter... de l'intérieur du train, la nuit étant tombée.


Notre dernière journée à Emeï Shan.

Pour nos derniers jours en Chine, nous avons choisi de changer de quartier à Chengdu, et nous sommes allés au Nord, près du temple bouddhiste Wenshu que nous avions visité la semaine passée. Une fois l'auberge trouvée, nous nous endormons directement, dans la petite chambre de 10 mètres carrés, pour nous reposer de nos heures de marche.

Nous prenons la journée suivante plus tranquillement. Après avoir dormi plus de dix heures, nous émergeons pour découvrir une belle journée ensoleillée (enfin!) et où nous choisissons d'aller découvrir Wide and Narrow Alley (Kuangzhai Xiangzi), un quartier datant de la dynastie Qing (1644). Il est dommage que les chinois d'aujourd'hui l'aient transformé en centre commercial très cher mais les maisons étaient bien conservées et restaient à taille humaine. Il y avait également des artisans d'argent, qui fabriquaient sur le bord des ruelles leurs bijoux, ainsi que des sculptures de bois comme les chinois savent si bien le faire.

Nous avons choisi par la suite de retourner dans le quartier tibétain, étant donné qu'il faisait bien plus beau que la première fois où nous étions allés. Nous avons pu y manger une dernière fois et nous sommes rentrés pour prendre le train en direction de Leshan le lendemain matin.

Arrivés sur place, nous n'avons pas eu de mal à trouver le bus nous amenant sur le site du Grand Bouddha, et après avoir payé nos billets, nous avons choisi de profiter de l'ensemble du lieu qui regorgeait de trajets alternatifs et tout aussi riches. Le parc offrait des statuts de Bouddha, des vieux temples où nombres de moines pratiquaient des rituels lors de notre passage, une petite pagode perchée sur une colline, et au centre, le Grand Bouddha tant attendu ! Encore une fois, nous avons réellement perçu la sérénité des différents lieux et nous avons pu nous imprégner pleinement de cette culture chinoise impressionnante. L'emplacement du site au carrefour de trois rivières et la ville et ses grattes ciels en arrière plan, nous on procurer de vives émotions pour notre dernière visite de ce séjour. Même au alentour du site, nous avons pu découvrir un petit village de pêcheur typique, d'autres bouddhas taillés dans la roches (situé sur un second site adjacent) et un pont dragon superbe. Du fait de notre arrivée en avance pour le trajet de retour vers Chengdu, nous avons patienté devant la gare et nous avons dégusté des pâtes faites par une marchande qui proposait de nombreux plats sur son vélo.

Site du Grand Bouddha de Leshan.

Notre dernière journée en Chine se déroula sur de doux hospices. Il faisait très beau ce jour-là, et nous avons pu vagabonder dans le premier tunnel commercial de la ville, mais qui était finalement bien à l'abandon. Bien original comme concept, mais les chinois n'ont pas été assez fou pour l'approuver ! Nous avons cherché quelques souvenirs à ramener et nous avons pu reprendre les fameux marrons chaud chinois pour le trajet de retour en avion. Le soir venu, nous avons pu profiter d'un petit spectacle d'eau en attendant de pouvoir une dernière fois manger au Hot Pot Vegan que nous avions découvert le premier soir de notre arrivée en ville. La présence de cet établissement dans la ville était si originale et aux antipodes de la culture chinoise, qu'il nous a paru essentiel de le plébisciter !

Finalement, au lieu de poursuivre notre voyage au Népal comme nous l'aurions dû, nous avons choisi de retourner en France pour soigner définitivement le problème de santé à Anthony qui aura refait surface pendant le voyage. Nous avons pris cela comme une chance de retrouver notre langue et notre pays et de pouvoir préparer notre séjour en Australie comme il se doit !

Ainsi, nous nous sommes levés à quatre heure du matin pour quitter le sol chinois de l'aéroport de Chengdu, à destination de Honk Kong. Nous y patienterons une petite heure avant d'embarquer à nouveau pour Helsinki, en Finlande : notre premier long courrier de 11h. Grâce à ce vol, nous aurons pu voler au dessus de la mythique baie de Hong Kong converte de pollution ainsi que le désert de Gobi. Heureusement que nous avions embarqué quelques marrons parce que les plats servis dans l'avion n'étaient ni vegan, ni bon ! Après quelques siestes et quelques films, nous arrivons sur le sol finlandais recouvert de neige. Nous avons quitté les 30° de l'Asie du Sud Est pour un 0° au Nord de l'Europe : Bienvenue chez nous! La nuit fut aussi longue que dure, tant par les sièges incomfortables où nous avons dormi que par les blonds qui criaient dans les couloirs. Notre vol à destination de Barcelone partait à 5h du matin et quelques heures plus tard, nous arrivions dans notre chère catalogne. Nous avons par la suite pris le train jusqu'à Cerbère où nous avons fait un court arrêt, mais où nous avons pu profiter d'aller voir la Méditérannée. Quel bonheur que de pouvoir se faire comprendre au premier abord, ne plus être épier de haut en bas jusqu'au bout de la rue, et pouvoir prendre une bonne gorgée d'eau potable dans les toilettes publiques. Puis, notre arrivée à Perpignan nous a permis de reprendre un peu nos esprits et de retrouver les quelques repères que nous avions perdu pendant deux mois. Cela était à la fois étrange que drôle, mais je pense que nous avons pu le prendre du bon côté, et nous avons donc profiter de quelques mois en France, avant de repartir en Avril pour l'Australie. Mais cela est une autre histoire...