Comme tous les matins Pierre relève le piège photo installé la veille, et nous découvrons qu’une hyène est venue roder autour du feu ! Nous partons plein d'espoir à la recherche des lions. Les paysages entre Xakanaxa et third bridge sont toujours aussi beaux et alternent entre savane herbeuse et savane arborée, où chaque arbre nous semble être le refuge potentiel d’un léopard. C'est également très humide car on est à la frontière avec le delta de l'Okavango. La faune est riche : zèbres, impalas, hippopotames, girafes et éléphants évidemment.
Nous faisons d’innombrables tours, détours et demi-tours, sans trouver de points de repères, et donc sans jamais vraiment savoir où nous sommes. Et nous ne croisons absolument personne. Nous nous sentons perdus et nous avons peur de nous retrouver coincés, embourbés ou ensablés…
Rapidement nous arrivons au célèbre Third bridge. Un pont fait de vieux rondins en bois non fixés, qui bougent, grincent, couinent, se lèvent et retombent à notre passage. Et au bout du pont : un trou d'eau.
Nous arrivons dans la "Moremi tong", une grande avancée de terre dans le delta de l’Okavango. Ici aussi, aux portes du delta de l'okavango, le paysage semble hésiter entre sécheresse et humidité.
On avance dans le labyrinthe de pistes franchissables ou non, indiquées ou non pour déboucher dans une jolie grande plaine. Alors que Pierre est concentré sur la piste, je vois un gros nuage de poussière s’élever dans la prairie adjacente au point d’eau. C’est une lionne qui attaque un troupeau de zèbres ! Elle les poursuit jusqu’à une zone arborée mais revient bredouille et rejoint le reste de la troupe qui n’a pas bougé le petit doigt pour l’aider. Ce sont au total 7 lionnes et lions immatures qui sont là, allongés dans l'herbe à se reposer. 🤗🤩
Malheureusement la lumière décline et nous sommes loin du camp. Pierre a peur que nous devions faire des détours si notre route est inondée. Et il n'avait pas tort. Le chemin du retour a été semé d’embûches : chemin inexistant, inondé, hésitation...Finalement nous arrivons juste avant la nuit.
En fin de soirée, alors que Pierre s’apprête à me rejoindre dans la tente, la faible lueur de sa lampe frontale qui n’a plus de piles croise deux yeux brillants, qui le regardent fixement à une dizaine de mètres. Après quelques secondes de face à face, il réalise que c’est une hyène et monte précipitamment dans la tente, qu’il a bien du mal à ouvrir sans quitter l’animal des yeux. Une fois à l’abri, nous la voyons tourner autour des emplacements, en restant toujours cachée dans l’obscurité et sans jamais faire le moindre bruit malgré les feuilles mortes…