Safari au Botswana

Le voyage de rêve pour deux amoureux de nature.
Septembre 2018
3 semaines
5

Lorsqu'on annonçait le nom de notre prochaine destination : le Botswana, la plupart de nos proches nous regardait avec de grands yeux l'air de dire : "c'est où ça ?".🤔 Le Botswana est un pays d'Afrique australe situé juste au nord de l'Afrique du Sud, entre la Namibie à l’ouest et le Zimbabwe à l’est.

S’il n’est pas le plus connu des pays de safari, le Botswana est réputé pour la grande richesse de sa faune, la beauté de ses paysages préservés et la possibilité de s’immerger dans une nature sauvage. Le pays est également connu pour abriter l’un des plus anciens peuple de la planète, les Sans, qui parlent une curieuse langue à clics et dont le mode de vie est parfaitement adapté à la brousse.

Une autre caractéristique du pays est qu’il limite la fréquentation touristique. L’avantage est qu’il n’y a donc que peu de risque de croiser des hordes de touristes agglutinés autour d’un pauvre animal, mais l’inconvénient est que cela a forcément une influence sur le prix du voyage...

Peu de monde, plein d'animaux et des paysages sublimes ! Ce pays était fait pour nous.🤩

Pour vivre au maximum notre aventure et y mettre un peu de piquants, nous avons fait le choix de partir en self-drive. Nous louerons donc un 4x4 tout équipé, avec une tente sur le toit, et nous irons de camp en camp et de parc en parc de nous-même, pour un safari en totale autonomie.

J'attendais depuis longtemps mon premier voyage en Afrique. Un continent qui m'a tant fasciné dans mon enfance. L'attente a été longue avant de partir, nous avions tellement hâte ! Mais cette excitation se mélangeait aussi à tout un tas de questions : allions-nous voir tous les animaux espérés ? Comment réagir en cas de problème avec des animaux, notamment avec les éléphants ? Arriverions-nous à dormir dans une toile de tente en pleine brousse ? Allions-nous tomber en panne ou nous ensabler, seuls dans la savane ? La liste était longue… Mais malgré toutes ces inconnues, l'aventure africaine nous attendait, et nous n’allions certainement pas lui poser un lapin !

Road map 
30
sept

Après de nombreux mois d'attente nous quittons enfin notre appartement pour nous lancer dans notre aventure. Mais comment aller en Afrique australe sans aller voir les chutes Victoria ? Notre voyage commence donc par une petite escapade au Zimbabwe.

L’excitation aidant, les 26 heures de voyage passent relativement vite, et nous arrivons en début d’après-midi à notre hôtel à Victoria Falls, au Zimbabwe. Le Shearwater Explorer Village est un bel hôtel à quelques minutes de marche du fleuve Zambèze et de ses fameuses chutes. Les chambres sont simples mais confortables, et situées dans de petites maisons au toit en chaume.

30
sept

Grandiose est le premier mot qui nous vient à l'esprit en voyant les célèbres chutes Victoria. Le Zambèze se jette ici dans une faille géologique d’environ 100 mètres de haut et 1700 mètres de large. Tout est impressionnant : les dimensions du site mais aussi le débit de la rivière malgré son bas niveau, lié au fait que nous soyons fin de saison sèche. Nous suivons le sentier qui longe toute la faille et offre de beaux points de vue. A certains endroits le nuage de vapeur généré par les chutes est tellement important que nous sommes littéralement trempés, l’eau retombant parfois sous forme de pluie malgré un ciel parfaitement bleu... 🌧 Dans la vapeur d’eau apparaissent des arcs-en-ciel 🌈 tout au long de la faille rocheuse, et la végétation environnante est bien différente de celle de la région. Il ne s'agit plus d'une savane sèche mais d'une forêt luxuriante et humide.

 Les chutes Victoria
1
oct

Après un bon petit-déjeuner et quelques courses nous prenons le chemin de la Zambie, à environ 45 minutes à pied, dans l'optique de nous baigner dans le Zambèze, dans une cuvette naturelle située juste au sommet des chutes : Devil’s pool ! Malheureusement nos plans sont mis à mal par la longueur du passage des postes frontières.

Prendre le visa KAZA commun Zimbabwe et Zambie pour gagner du temps.

 Vers la Zambie - pont sur le Zambèze

Nous sommes retournés voir les chutes Victoria mais depuis la Zambie cette fois-ci. Nouvel objectif : Boiling Pot. Cet endroit permet de descendre au fond de la faille et d’accéder au Zambèze, juste après les chutes. Il faut descendre de nombreuses marches pour y arriver et nous constatons là encore une évolution de la végétation, sèche et pauvre en haut, verte et luxuriante en bas. Une fois au fond nous pouvons nous rendre compte de la hauteur des falaises et de la puissance de l'eau. Le site offre également une jolie vue sur le Victoria Falls Bridge, et les quelques courageux qui osent en sauter un élastique aux pieds.

 Boiling Pot

En repartant de Boiling Pot, nous nous arrêtons dans une petite échoppe pour troquer quelques dollars US contre de vieux dollars Zimbabwéens : 80 milliards de dollars zimbabwéens pour… 3 dollars US ! 💸Cette monnaie n'a plus cours à cause de l'inflation et de la crise économique terrible que subit le pays, mais c'est certainement notre meilleur moyen de devenir milliardaires.

L’heure de notre rendez-vous arrive enfin et nous retrouvons un guide de safari qui nous emmène, avec d'autres touristes, dans le Mosi-oa-Tunya National Park, le Parc National de la Fumée qui Gronde. Arrivés au cœur du parc, le guide stoppe la voiture pour poursuivre à pied. Notre première expérience du bush. Un garde accompagné de sa kalachnikov ayant rejoint l’équipe, nous évoluons sous bonne escorte, mais les consignes sont claires : toujours marcher en file indienne, ne pas courir, ne pas s’écarter du groupe, et quoi qu’il se passe suivre scrupuleusement leurs directives. Nous observons rapidement nos premiers impalas, zèbres, girafes, waterbucks ou encore babouins. Et c'est en observant une girafe que je crois halluciner en voyant bouger un rocher à travers la végétation ! Il s'avère en fait que nous nous trouvons tout près d'un groupe de sept rhinocéros blancs qui nous tournent le dos. 🦏 Nous nous approchons à une vingtaine de mètres du groupe. Nous sommes ébahis devant ces forces de la nature. De véritables chars d’assaut, mais si calmes. Les rhinocéros sont gravement menacés de disparition et les chances d'en apercevoir sont minces. C'est pourquoi nous avons tenu à faire ce safari. Même si le guide n’en parlera pas, ce groupe de rhinocéros est apparemment surveillé en permanence. Les gardes savent donc toujours à peu près où ils sont. Malheureusement la corruption s’en mêle parfois et il arrive que même les rhinocéros surveillés soient braconnés.

Rhino walk 
Rhino Walk 
Le Zambèze 
2
oct

Ce matin est consacré à notre transfert du Zimbabwe vers le Botswana. Un chauffeur nous emmène au Chobe River Cottages dans la ville de Kasane. Nous y rencontrons les organisateurs de notre voyage, Julie et Vincent, un couple de français qui s’est installé au Botswana pour fonder l’agence de voyage Tawana Self Drive. C'est également ici que nous découvrons notre carrosse. 🚙 Un Toyota Land Cruiser pick-up tout équipé pour un long séjour en autonomie dans le bush : tente dépliable sur le toit, réfrigérateur avec batterie indépendante, snorkel, réservoir d'eau sanitaire de 60L intégré au châssis, et benne aménagée pour y mettre tout l’équipement nécessaire à notre périple : cartes, GPS, téléphone satellite, table, chaises, vaisselle, grilles de barbecue, réchaud, plaques de désensablement, compresseur, roues de secours, kit de réparation de crevaison, jerricans de gasoil, crics, sangles, pelle, hache, petit outillage divers… La liste est longue, et l’inventaire d’avant départ aussi !

L'agence Tawana Self Drive nous a guidé dans l'organisation de notre road trip. Elle nous a aidé à construire l’itinéraire selon nos envies, nous a conseillé et a réservé nos hôtels et camps. Elle propose aussi des initiations à la conduite du 4x4 agrémentées de petits conseils, utiles et rassurants pour les novices comme nous. Sympas, à l’écoute et très réactifs, nous vous les recommandons vivement !

 Notre voiture

"Le bonheur n'est pas une destination à atteindre, mais une façon de voyager" - Margaret Lee Runbeck

🛥 Dans l’après-midi nous profitons d'un safari en bateau sur la rivière Chobe. Juste avant l'embarquement nous croisons une famille de mangoustes rayées qui se promène dans un jardin, visiblement habituées à la présence humaine. Nous montons ensuite dans le bateau et nous sommes rapidement émerveillés : hippopotames, éléphants, buffles, crocodiles, varans, impalas, grands koudous, et un nombre incalculable d'oiseaux de toutes les tailles, de toutes les formes et de toutes les couleurs. La rivière, qui s’écoule au milieu d’une savane sèche, est parsemée d’îles à l’herbe bien verte, et les animaux sont absolument partout. Nous les approchons vraiment très près – parfois trop, au risque de les déranger – et nous n’avons même pas besoin de jumelles pour les observer. Ce safari aquatique de quelques heures à peine est réellement incroyable. Il se termine d’ailleurs par l’observation des éléphants qui traversent la rivière pour regagner la « terre ferme » pour la nuit, et par un magnifique couché de soleil. 💖

Croisière sur le Chobe 
3
oct

Le grand jour est arrivé : le début du self-drive ! A nous les pistes poussiéreuses, la brousse africaine et ses animaux sauvages ! Nous remplissons rapidement le réservoir, les jerricans et le frigo pour pouvoir tenir au moins 7 jours, puis nous prenons la route en direction du Parc National de Chobe, situé juste à côté de Kasane.


On passe deux jours dans le parc Parc National de Chobe que l'on traverse d'Est en Ouest.

Le parc est situé au Nord-Est du Botswana. Il est réputé pour sa grande densité d'animaux et notamment les gigantesques troupeaux d'éléphants d'Afrique. Il devient en 1968 le premier parc national du pays. Le parc est divisé en trois régions : le Chobe Riverfront, le Linyanti et le Savuti. C'est un incontournable des safaris au Botswana !

L'entrée du Parc National Chobe 

Nous franchissons Sedudu gate, notre première porte d’entrée de parc national, puis nous rejoignons rapidement la rivière Chobe pour longer le fameux Chobe River Front, ce qui nous permet de revoir la plupart des espèces vues les jours précédents. Mais il fait vite chaud, et entre 11 et 17h les animaux sont peu actifs. L’excitation est quand même bien là et nous apprécions beaucoup nos premiers pas de self-drivers ! Dans ce parc il est interdit de descendre de sa voiture en dehors d’aires spécifiques. Celles-ci ne sont absolument pas sécurisée et nous ne savons toujours pas pourquoi c’est moins dangereux ici qu'ailleurs. Malgré tout nous rejoignons l'une de ces aires pour avaler un rapide pique-nique. Mais un groupe de vervets, des petits singes malins et familiers du site, nous harcèlent pour avoir quelque chose à manger. Ils s’approchent sournoisement par dessous la voiture pour tenter de nous voler notre pitance. Je ne leur fais absolument pas peur et je ne quitte pas Pierre qui, lui, a heureusement plus d'autorité.

L'assaut des Vervets 

L'après-midi nous croisons la route de deux nouvelles espèces : le Tsessebe et l'Hipotrague noir. Cette dernière est majestueuse avec ses épaules hautes et puissantes, ses longues cornes recourbées et sa robe d’un noir profond. On reste estomaqués par la quantité d'éléphants ! 🐘

Dans le Parc National de Chobe 

Le temps d'une pause géocaching et il est déjà presque 18h. La nuit tombe tôt il ne faut pas tarder à rejoindre le camp. Peu habitués au temps de parcours sur les pistes chaotiques malgré des distances apparemment faibles, nous nous faisons avoir et arrivons à la nuit noire…

Nous dormons au Ihaha camp. A l'arrivée le garde, pas très sympathique, nous avertit des dangers du bivouac en brousse. Rien de très rassurant et cela nous met un peu la pression. Les emplacements sont de simples aires défrichées avec un socle en béton pour faire un feu. Nous ne sommes pas seuls mais les emplacements sont suffisamment éloignés les uns des autres pour que nous ne voyons pas nos voisins. On distingue des éléphants non-loin. 🐘 Pas du tout familiarisés avec cet environnement ni avec notre matériel, nous n'écoutons que notre courage et nous contentons d'un diner très sommaire pour nous réfugier rapidement dans notre tente. Nous arrivons à nous endormir malgré tous les bruits de la brousse, mais nous nous faisons réveiller au milieu de la nuit par des rugissements de lions, musique douce et impressionnante à la fois...

Notre emplacement au Ihaha camp le lendemain matin 
4
oct

Le lendemain, on continue notre traversée du Parc de Chobe. Après une longue route sableuse on rejoint le Thobolo's bush camp. Nous sommes chaleureusement accueillis par le propriétaire des lieux qui nous explique que l'hôtel détient un label "écologique". Au vu de la sécheresse il nous demande de faire très attention à notre consommation d'eau. Paradoxalement il a fait creuser un point d'eau artificiel qui pompe de l'eau de la nappe grâce à des panneaux solaires. L'intérêt principal de ce point d'eau est évidemment d'attirer les animaux des alentours.

Le point d'eau de Thobolo's et notre emplacement

A notre arrivée il n'y a pas foule mais un tableau nous informe que beaucoup d'animaux, notamment un léopard et une meute de lycaons, sont récemment passés par là.

En fin de journée nous rejoignons la terrasse surélevée qui constitue un très bon point d’observation sur le point d'eau, en espérant que des animaux viennent y boire. Nous scrutons longuement les alentours avec nous jumelles, et lorsque la nuit commence à tomber sur la savane, un magnifique lion vient tranquillement se désaltérer avant de se coucher au bord de l’eau. 🦁 Nous sommes heureux de voir notre premier lion ! Enfin, voir est un grand mot car nous le distinguons tout juste dans l’obscurité

Le lion 

Il fait noir quand nous retournons vers notre tente pour diner. Le lion, toujours au point d’eau, se met à rugir pendant notre repas. Il est à environ 300 mètres de nous, aucune clôture ne nous protège, et ses puissants rugissements nous dresse les cheveux sur la tête ! Par sécurité nous nous activons un peu pour monter dans la tente rapidement.

5
oct

Au petit matin il n'y avait plus aucun animal autour du point d'eau. On prend donc la route pour la région de Savuti. Cette région est réputée pour ses populations de félins. Sur la route et malgré la chaleur nous observons beaucoup d'animaux : gnous, bucorves du sud, autruches, outardes kori (oiseau volant le plus lourd du monde !), messager sagittaire, etc.

Dans le Savuti 

Nous traversons d’immenses prairies de hautes herbes, sèches et jaunes, comme dans les documentaires à la télévision. Les paysages sont sublimes mais nous sommes un peu frustrés. Le lion que nous avons aperçu la veille ne nous suffit pas, nous voulons en voir d'autres, et mieux cette fois-ci. Mais pour le moment et hormis la tête d’un lycaon esseulé aperçu de loin dans les hautes herbes, les prédateurs restent invisibles.

Savuti 

Nous faisons une halte au cœur du Savuti pour aller voir des peintures rupestres du peuple San, apparemment vieilles de 4000 ans à Gobabis Hill. Elles sont assez petites mais bien visibles une fois qu'on les a trouvées. Pour les voir il faut laisser la voiture en bord de piste et partir à pied sur un petit sentier, pour ensuite grimper une petite colline rocheuse. L’emplacement exact des peintures n’est pas indiqué, et il faut donc les chercher soi-même. A chaque instant je crains qu'un animal ne se jette sur nous pour nous dévorer. Mais je suis heureusement armée de mon fidèle Opinel ! Il en faut parfois peu pour se rassurer…😨

Peintures rupestres 

En fin d’après-midi nous nous rendons compte que le temps passe vite et qu’il nous reste encore beaucoup de route à faire. Pour ne pas se faire avoir par la nuit comme lors de notre première journée nous accélérons. Malheureusement les pistes sont en très mauvais état et pleines de sable et d'ornières. Nous nous lançons donc dans une course contre le soleil, qui descend inexorablement vers l’horizon. Nous avons traversé le sud du Savuti sans nous arrêter. 🧭 Le paysage ressemble vraiment aux paysages de savane tels qu'on les imagine. Nous atteignons enfin la porte de sortie du Parc de Chobe : Mabobé gate. On croyait notre calvaire enfin terminé, eh bien non ! les derniers 45 km sont pires. Impossible de dépasser les 30 km/h. La nuit tombe et nous roulons dans le noir, en espérant qu’aucun animal ne traversera devant nos phares.

Heureusement nous sommes très bien accueillis au Khwai Guest house. Ce petit lodge aux prix raisonnables présente la particularité d’être communautaire. C’est-à-dire qu’il appartient et est géré, tout comme la réserve qui l’entoure, par les habitants du village de Khwai. Le personnel est gentil et attentionné, tout en étant discret.

Le prix inclus 2 activités au choix. Nous choisissons un "night drive" (safari voiture nocturne) et un "game drive" (safari voiture classique) le lendemain. Nous reprenons la route pour un night drive inoubliable ! Nous avions un guide pour nous seuls. Celui-ci nous a tout droit conduit à l'endroit où il avait vu un léopard tuer un impala la veille. Nous scrutons les arbres et nous trouvons le cadavre de l'impala haut perché, bien à l’abri des lions et des hyènes. Et soudain, alors que nous le cherchions dans l'arbre, juste au pied de celui-ci, il était là, endormi. Et alors que nous cherchons le léopard dans l'arbre à proximité de son garde-manger, nous le trouvons finalement juste au pied de celui-ci, endormi. 🐆 Magnifique. Si nous avons croisé d’autres animaux pendant ce safari inoubliable, nous avons été très impressionnés par le guide. Il conduit la voiture de nuit, parfois hors-piste, tout en balayant les alentours avec un projecteur, et possède une capacité d’analyse et de détection assez incroyable…

Night drive 
6
oct

Malgré un coucher un peu tardif nous avons rendez-vous à 6h pour un délicieux petit-déjeuner, avec tartines grillées au feu de bois façon barbecue. Nous partons ensuite avec les autres clients du lodge et le guide pour un safari matinal.

Nous retournons immédiatement à l’endroit où nous avions vu le léopard. Il est toujours là mais il est bien réveillé, et sa proie, sans doute entièrement dévorée, est tombée de l’arbre. Il se laisse admirer quelques minutes avant de s’en aller. 😍

Léopard 

Bien que la réserve soit située en dehors des parcs nationaux, les animaux y sont très nombreux et peuvent aller et venir librement entre le parc de Moremi et la réserve, simplement séparés par la rivière Khwai. Le safari se poursuit donc entre éléphants, buffles, girafes, zèbres, cobes de Lechwe, hippopotames, crocodiles, etc. pour se finir sur une magnifique observation. Un groupe de hyènes tachetées réunies autour d'une vieille carcasse d’éléphant, dont il ne reste guère que les pieds. Elles ne nous prêtent pas vraiment attention même si elles nous regardent de temps en temps et s’approchent parfois à un ou deux mètres de la voiture qui est totalement ouverte. Certaines se nourrissent et d’autres se reposent, se servant de la carcasse comme d’un oreiller. Un petit groupe de vautours est également posé à proximité, attendant son tour.

Game drive 

L'après-midi nous reprenons la route par nous-même. Par curiosité nous faisons un tour dans le village. Il est très modeste avec de petites maisons en terre et en chaume, quelques-unes en moellons. Nous nous sentons bien loin du tourisme de masse, et ce malgré la présence d’un « shopping center ».

Khwaï 

Nous retournons faire un safari dans la réserve. Nous n'avons pas retrouvés le léopard, ni vu de lions mais nous avons recroisé une hyène seule. La région de Khwaï est vraiment très belle. Et comme ce soir nous dormons tout près, nous prennons notre temps pour admirer les paysages et la faune abondante, comme cette femelle hippopotame qui sort de l’eau pour brouter l’herbe avec son bébé. 🦒🐊🐘🐃🦛🦓

La région de Khwaï 

En fin de journée nous rejoignons notre nouveau camp, Mbudi Campsite, situé juste au bord de la rivière Khwai, toujours au sein de la réserve. Il est assez spartiate et nous avons un peu l’impression d’arriver dans une sorte de camp clandestin, d’orpaillage ou de fabrication de drogues. Les sanitaires sont installés dans une structure en bois sur pilotis dont les murs sont faits de bâches et le toit de tôles. Les emplacements sont des espaces défrichés desservis par de petites allées. On nous installe à quelques mètres à peine de la rivière, nous offrant une vue imprenable sur celle-ci et les hippopotames qui s’y trouvent. Finalement c'est l'un de nos camps préférés !

Mbudi Campsite 
7
oct

On se lève à l'aube pour une nouvelle journée de self drive. Nous décidons de partir directement pour la Moremi Game Reserve. A l'entrée nous traversons un pont en bois assez étroit. Une seule voiture à la fois. En plus il est envahi de babouin. Dessous coule la rivière Khwaï 😀.

Autre incontournable du Botwsana la Moremi Game Reserve est une partie du Delta de l'Okavango. On trouve ici les "big five" : lions, léopards, buffles, éléphants et rhinocéros depuis leur récente réintroduction. Le parc offre une richesse incroyable de paysage entre savane herbeuse et zones humides.

Moremi 

Nous patrouillons le long de la rivière, juste en face de là où nous étions la veille, à la recherche de lions. La rumeur dit qu’une troupe avec des lionceaux se trouve dans le secteur, et un couple de self-drivers nous dit avoir aperçu brièvement un mâle, dont ils ont rapidement perdu la trace dans les fourrés. Bredouilles après plus d’une heure de recherches, nous décidons de quitter la zone et de partir en direction de notre prochain camp qui est assez loin.

Nous nous arrêtons pour déjeuner près d'un observatoire au-dessus d'une "hippo pool". Et c'est vrai que les hippopotames sont nombreux à se baigner.

Hippo pool 

A l'approche du camp où nous dormons ce soir nous faisons un détour vers "paradise pool"", une sorte de grande zone humide liée à la rivière, composée d’un ensemble de points d'eau plus ou moins reliés entre eux en fonction de la hauteur d’eau. Cet endroit est censé regorger d’animaux. Malheureusement nous arrivons en milieu de journée. Le soleil cogne et la chaleur est à son maximum. 🥵 A cette heure les animaux se cachent à l'ombre...ils ont raison !

Paysages de Morémie et Paradise pool 
Moremi 

Au niveau d'une porte d’entrée du parc nous discutons avec des guides qui nous indiquent un endroit où se trouveraient des lycaons ! Nous nous y rendons rapidement et c’est effectivement une meute de 20 à 30 lycaons qui se repose à l’ombre des arbres ! Les lycaons sont vraiment beaux avec leur pelage tricolore en mosaïque. Chacun a son pattern qui le distingue des autres. Nous restons une heure à les regarder. Surtout quand un éléphant a fait son apparition pour perturber la tranquillité du groupe.

Rencontre avec une famille de lycaon 

Notre camp de ce soir, Xakanaxa, est situé près d'une zone humide envahie de roseaux. A la tombée de la nuit, deux éléphants ont paisiblement traversés notre emplacement en goutant aux arbres et aux arbustes qui s'y trouvent. Ils passent à moins de 10 mètres de nous. Ils sont très impressionnants. Ils dégagent une sorte de force tranquille. Le ciel étoilé est encore splendide on aperçoit même la voie lactée.

Visite surprise 
8
oct

Comme tous les matins Pierre relève le piège photo installé la veille, et nous découvrons qu’une hyène est venue roder autour du feu ! Nous partons plein d'espoir à la recherche des lions. Les paysages entre Xakanaxa et third bridge sont toujours aussi beaux et alternent entre savane herbeuse et savane arborée, où chaque arbre nous semble être le refuge potentiel d’un léopard. C'est également très humide car on est à la frontière avec le delta de l'Okavango. La faune est riche : zèbres, impalas, hippopotames, girafes et éléphants évidemment.

Nous faisons d’innombrables tours, détours et demi-tours, sans trouver de points de repères, et donc sans jamais vraiment savoir où nous sommes. Et nous ne croisons absolument personne. Nous nous sentons perdus et nous avons peur de nous retrouver coincés, embourbés ou ensablés…

Rapidement nous arrivons au célèbre Third bridge. Un pont fait de vieux rondins en bois non fixés, qui bougent, grincent, couinent, se lèvent et retombent à notre passage. Et au bout du pont : un trou d'eau.

Nous arrivons dans la "Moremi tong", une grande avancée de terre dans le delta de l’Okavango. Ici aussi, aux portes du delta de l'okavango, le paysage semble hésiter entre sécheresse et humidité.

On avance dans le labyrinthe de pistes franchissables ou non, indiquées ou non pour déboucher dans une jolie grande plaine. Alors que Pierre est concentré sur la piste, je vois un gros nuage de poussière s’élever dans la prairie adjacente au point d’eau. C’est une lionne qui attaque un troupeau de zèbres ! Elle les poursuit jusqu’à une zone arborée mais revient bredouille et rejoint le reste de la troupe qui n’a pas bougé le petit doigt pour l’aider. Ce sont au total 7 lionnes et lions immatures qui sont là, allongés dans l'herbe à se reposer. 🤗🤩

Enfin des lions ! 

Malheureusement la lumière décline et nous sommes loin du camp. Pierre a peur que nous devions faire des détours si notre route est inondée. Et il n'avait pas tort. Le chemin du retour a été semé d’embûches : chemin inexistant, inondé, hésitation...Finalement nous arrivons juste avant la nuit.

En fin de soirée, alors que Pierre s’apprête à me rejoindre dans la tente, la faible lueur de sa lampe frontale qui n’a plus de piles croise deux yeux brillants, qui le regardent fixement à une dizaine de mètres. Après quelques secondes de face à face, il réalise que c’est une hyène et monte précipitamment dans la tente, qu’il a bien du mal à ouvrir sans quitter l’animal des yeux. Une fois à l’abri, nous la voyons tourner autour des emplacements, en restant toujours cachée dans l’obscurité et sans jamais faire le moindre bruit malgré les feuilles mortes…

9
oct

Au petit matin nous repartons à l'aventure. L’objectif est de retourner le plus vite possible à l’endroit où nous avons vu les lions la veille. Même s’ils se sont très certainement déplacés pendant la nuit, nous espérons qu’ils soient encore dans le secteur. La paysage du parc de Moremi sont ceux de la "savane" tel qu'on se l'imagine : de grandes plaines d'herbe jaune, de petits bosquets d'arbuste. Il y a aussi des zones boisées avec de grands arbres tortueux. Sans oublier les zones humides, de petites rivières et des lacs. On remarque toutefois qu'en cette saison de nombreux points d'eau sont secs.

Moremi 

Un peu avant d’arriver à l’endroit où nous avons vu les lionnes la veille, nous trouvons allongés à l'ombre d'un buisson touffu, deux magnifiques lions mâles en pleine sieste. 😴 Comme d’habitude ils restent totalement indifférents à notre présence, c'est à peine s'ils nous ont regardés. Nous restons longtemps à admirer ces deux pachas, qui ne bougent que pour deux raisons : se remettre à l’ombre quand celle-ci s’est trop déplacée ; et rouler sur le dos, les pattes bien écartées, pour se rafraichir au mieux.

Les lions 

Nous finissons par reprendre la route en les laissant à leur sieste. Eux, fidèles à eux même, ne nous ont fait aucun signe d'au revoir. Nous partons explorer la région de "Xini lagoon". On devine que ce secteur est riche en eau mais en cette saison il n'y en a plus beaucoup. On croise malgré tout une grande densité d'animaux.

Morémi - Xini lagoon 

Nous arrivons au camp de South Gate. Pas chouette celui-là. Notre emplacement, le numéro 2, est au milieu du passage. La vue n'est pas terrible mais de toute façon nous sommes en pleine forêt.

10
oct

Nous nous levons à l'aube une fois encore. Le piège photo a encore bien fonctionné, nous avons eu de la visite ! Au programme de la journée : une excursion dans les Black pools, une région située à l’extrême sud du parc de Moremi, et dont les pistes ont été ouvertes il n’y a que quelques années.

Ratel pendant la nuit
Genette pendant la nuit
En route 

Comme à Xini lagoon qui est juste à côté, les nombreux points d’eau des Black pools sont majoritairement à sec. Nous voyons tout de même de nombreux animaux, dont le plus improbable d’entre eux : un rhinocéros blanc ‼ Les populations sont au plus mal et les chances d'en voir sont très minces. C'est pourquoi nous étions allés en Zambie. Il s'est doucement approché en broutant. A environ 30 mètres il nous a remarqué. Il est alors devenu plus méfiant et a accéléré le pas. Il s'est retourné une ou deux fois puis il a disparu dans les broussailles. Ce rhinocéros a de toute évidence été réintroduit dans la région, comme en témoignent les bracelets qu’il porte à chacune de ses pattes avant, et ses deux cornes coupées, certainement pour limiter les risques de braconnage. Nous étions stupéfaits de cette rencontre, comme si nous avions croisé un fantôme...

Rencontre fortuite avec un rhinocéros blanc
Moremi - Black pool et South gate 

Cette très belle observation vient joliment conclure notre première semaine de self-drive. Nous quittons le parc et prenons la direction de la ville de Maun. Mais nous avons beau être sortis du parc, la grande majorité des 100 kilomètres à parcourir se font sur une piste en mauvais état, qui longe ironiquement une route en construction... Ce n’est que quelques kilomètres avant d’arriver en ville que nous trouvons une route goudronnée. Et c’est reposant !

Nous arrivons en fin d’après-midi au Discovery Bed and Breakfast, un bel endroit, calme et ombragé, parfait pour se reposer un peu. Pas besoin d’allumer de feu ce soir, nous allons au restaurant ! Nous optons pour l’Okavango River Lodge, situé au bord de la rivière Thamalakane, où nous passons une soirée simple et agréable en terrasse. A côté de notre table, un panneau « Warning - Crocodiles » nous rappelle quand même que nous sommes toujours au Botswana !

11
oct

Nous avons survolé le delta de l'Okavango pour rejoindre le Delta campcar celui-ci n'est accessible que par avion. ✈ C’est un petit coucou à hélice d’une dizaine de places. La pilote semble au départ chercher un peu ses commandes mais les 20 minutes de vol se passent très bien. Nous prenons alors toute la mesure du delta : une gigantesque et magnifique mosaïque d’îles de toutes tailles couvertes de végétation sèche et jaune, et séparées par des canaux d’eau noire reflétant le soleil et envahis d’une végétation verte et abondante. Et comme nous volons à basse altitude, nous arrivons même à voir des éléphants et un grand troupeau de buffles.

Le delta de l'Okavango est inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco. C'est l'un des plus grands deltas intérieur du monde s'étendant sur plus de 18 000km². Un site exceptionnel !

Survol du Delta 

Notre guide nous a accueilli et nous a emmenés au lodge en mokoro, une pirogue traditionnelle taillée d’un bloc dans un tronc d’arbre. Ce mode de transport est doux et calme ! Le delta est couvert de petits nénuphars appelés "Waters lili". Notre conducteur a bien sûr prit soin d'éviter les hippopotames.

On loge au Delta Camp. Et si le paradis existe, il doit être ici. Le lodge est magnifique, au bord de l'eau, entièrement construit en matériaux naturels (bois et roseaux) et grand ouvert sur la nature environnante. La décoration est sublime et le personnel est extrêmement gentil, avenant et accueillant. Comble du luxe, nous sommes les seuls clients du lodge, et nous bénéficions donc d'un calme et d'une tranquillité absolus. 😎

Notre chambre est une cabane perchée dans un arbre. Au premier étage se trouve une salle de bain à la décoration bien travaillée. A l'étage supérieur se trouve la chambre avec un grand lit et une moustiquaire. Nous accédons ensuite à la terrasse suspendue, équipée de petites chaises et d'un hamac. On se dit que le séjour commence bien. On est loin du confort sommaire du camping en brousse.

Delta camp 

On profite du reste de la matinée et allons prendre notre repas avec le guide et notre hôtesse. La nourriture est divine !! Notre guide nous emmène en mokoro pour un safari à pied. A pied nous voyons moins d'animaux qu'en voiture car ils sont plus méfiants. On apprend tout de même beaucoup de chose sur leurs mœurs. A la fin nous avons la chance d'observer deux Grand-duc de Verreaux 🦉que Pierre a tout d'abords entendu puis que le guide a déniché en 2 minutes. A notre arrivée au camp, on nous emmène sur une petite plateforme surélevée un peu à l’écart, afin de prendre l’apéritif en regardant le coucher de soleil sur la savane. Un moment magique. 🥂

12
oct

Au petit matin nos hôtes nous invitent à un rapide petit-déjeuner puis nous repartons avec notre guide en mokoro pour un safari à pied. Celui-ci était décevant.

De retour au camp, nous profitons encore un peu de son calme, puis nous repartons en mokoro pour reprendre l’avion pour Maun. Les hippopotames que nous croisons juste avant d’arriver ne sont pas du tout effrayés par notre guide. Bien au contraire, nous attisons leur curiosité et ils commencent à s’approcher de nous. Face à ce réel danger, le guide nous fait accoster en urgence, et nous parcourons les dernières centaines de mètres à pied. Il fait si chaud que le vent en est brûlant.

Survol du delta 

Nous récupérons notre véhicule et nous partons faire des provisions pour les 7 prochains jours. Le centre-ville de Maun est assez vivant. Nous y croisons bien sûr des voitures et des piétons, mais aussi des chiens, des ânes et des chèvres. Conduire demande de l'attention car chacun traverse la rue quand bon lui semble. C'est l'heure de la fin des classes et nous croisons aussi quelques écoliers en uniforme.


Nous retournons au Discovery B&B pour cette nuit.

13
oct

Nous voilà sur la route pour le Central Kalahari Game Reserve. 🚙 qui s’avère être une simple route à double sens, sur laquelle nous doublons ou croisons charrettes, vaches, ânes, chèvres et même autruches ! Nous franchissons la barrière vétérinaire dont la préposée vérifie sans conviction la nourriture que nous transportons, puis nous partons plein sud pour longer cette même barrière. La piste en sable semble interminable : 90 km de ligne parfaitement droite, avec un seul et unique virage… Nous croisons quelques locaux qui attendent en plein soleil et sans eau, certains depuis 4 à 5h, le passage d’une hypothétique voiture qui pourrait les emmener en ville. Nous n’allons pas dans le bon sens mais nous leur laissons de l’eau. Nous déjeunons ensuite au bord de la piste en plein cagnard, le sable est brûlant et nous sentons la chaleur traverser nos semelles.🌡

Sur la route pour le Kalahari 

Le désert du Kalahari est immense et occupe une grande partie du Botswana. En Swana Kahalari signifie "la grande soif". La superficie de la réserve est de 52 800km². On y trouve un immense désert de sable et de buissons épineux. C'est un lieu pour les amateurs de solitude et d'aventure loin de toute civilisation.

Nous arrivons finalement à l’entrée du parc, Matswere gate, dont le garde est très sympa. Il est le premier à nous fournir un plan sommaire du parc et nous indique les endroits où ont été vus dernièrement des grands félins. Des lions ont justement été observés aujourd'hui à Sunday Pan, où se trouveraient également des guépards. Et cela tombe très bien puisque c’est là que nous devons dormir ce soir ! Nous apprenons aussi qu'il n'a pas plu ici depuis le mois de mars, soit sept mois sans une goutte d’eau.

Paysages du Kalahari 

Les paysages du Kalahari sont beaux et assez différents de ce que nous avions pu voir jusqu’ici. Mais ils sont également très différents des paysages de désert auxquels nous nous attendions. Point d’immenses étendues de sable, de terre ou de pierres totalement nues. La végétation est abondante mais très sèche. Les grands arbres se font rares et les broussailles très nombreuses, mais aucun ne porte de feuilles. Ils semblent morts.

A Sunday Pan on ouvre grand les yeux pour voir les lions. On n'aura pas besoin de chercher longtemps. On les trouve à l'ombre d'un arbre près d'un point d'eau. Deux mâles adultes allongés de tout leur long au sol. 🦁🦁

Les lions de Sunday pan 

Notre camp est à 700 mètres des lions. En arrivant nous apercevons un long serpent noir se faufiler dans un trou. Nous savons que le Mamba noir, un des serpents les plus venimeux d’Afrique, est présent dans le parc, mais d’autres espèces plus inoffensives lui ressemblent aussi. On nous avait prévenus. Il n'y a ni eau ni électricité, seulement un coin toilettes et un coin douche, tous deux entourés d’une palissade en bois pour assurer un minimum d’intimité. Les toilettes se résument à une cuvette installée au-dessus d’une fosse creusée dans le sol, et la douche à un seau accroché à une potence et équipé d’un pommeau cassé. On est très loin du luxe du Delta camp !! Nous nous sentons seuls au monde.

Sunday pan camp 
14
oct

Ce matin en allant aux toilettes je me fais surprendre par un petit scorpion jaune qui tente, en vain, de se cacher sous la cuvette. Plus de peur que de mal. Nous plions le camp et nous filons à Leopard pan où de nombreux guépards ont été vus ces derniers jours. Aucun ne se montre mais nous faisons la connaissance de l’écureuil fouisseur, un joli petit écureuil qui vit en famille dans des terriers, et qui se sert fréquemment de sa queue touffue comme d’un parasol. Non loin de la piste on aperçois deux petits renards avec de très grandes oreilles. Ce sont des otocyons. Ils sont assez craintifs contrairement à la plupart des animaux de la savane.

Springbok
Oryx
Otocyon
Otocyon

Nous décidons de partir pour le point d’eau de Passarge pan. Il est assez éloigné et la route s'avère très longue puisque nous mettons 3h à l’atteindre. La chaleur est accablante, les paysages monotones et nous voyons très peu d’animaux. Le point d’eau est décevant, nous n’y trouvons que 2 self-drivers installés sous leur auvent, des corbeaux, des écureuils fouisseurs, un aigle et une autruche.


Écureuil fouisseur
Sur la route 
Autruche d'Afrique
Serpentaire
Autour sp

Nous arrivons en fin de journée à Letiahau, notre camp de ce soir, et nous pouvons dire qu’il est simple, très simple. Il n'y a rien, aucun aménagement, pas de toilette ni de douche, pas même un socle en béton pour faire du feu. L’emplacement n’est donc qu’une zone défrichée et poussiéreuse où il est autorisé de dormir. Mais il est malgré tout agréable, loin de tout, au calme, avec en prime un beau couché de soleil.

Letiahau 
15
oct

Après notre petit-déjeuner nous partons pour le point de Letiahau. En arrivant il n'y a que des chacals, un grand kudu et des springboks. Nous trouvons une place bien exposée et nous attendons. Un chacal nous fait une belle démonstration de chasse. Après 1h30 d'attente nous abandonnons notre poste d'observation pour nous diriger vers Sunday waterhole.

Chacals à Chabrac
Ratel
Letiahau waterhole

Il est 9h et déjà les animaux sont cachés à l'ombre. Sur la piste nous trouvons une troupe de 6 lions. 😍Ils sont bien cachés à l'ombre d'un épais buisson. Il y a 4 femelles, 1 jeune mâle et 1 mâle adulte. Ce dernier est couché sur le dos et nous regarde à peine. Nous intéressons un peu plus les femelles qui lèvent la tête et nous regardent de temps en temps. Mais nous ne représentons pas une distraction suffisante pour les sortir de leur sieste.

Les lions en plaine sieste 

La route passe par Deception pan. Totalement asséché, le lac laisse apparaître une étendue de terre parfaitement plate, nue et beaucoup plus sombre que le sol alentour. En résulte un paysage assez étrange, presque lunaire.


Deception pan 

Ce soir nous devons dormir à Kori camp, mais les panneaux et notre GPS nous mènent à un emplacement qui ne semble pas en être un. Il n’y a aucun équipement et ce n’est pas défriché, nous avons à peine la place d’y mettre la voiture. Peu rassurés ni par le fait de n’avoir qu’un à deux mètres de visibilité autour du campement, ni par le fait d’avoir trouvé de belles empreintes de lions sur la piste à 1km de là, nous décidons d’aller dormir ailleurs. Et c’est avec soulagement que nous trouvons rapidement un emplacement libre à Deception camp, qui ressemble beaucoup à notre emplacement de Sunday camp.

Oryx
Springboks
Gonolek rouge et noir
Deception camp
16
oct

En nous levant on remarque que quelques petits passereaux tentent d'attraper l'eau dans une de nos bouteilles. Pierre leur donne alors une assiette remplie d'eau. C'est l'émeute. Nous la remplissons plusieurs fois sans réussir à étancher leur soif. 💦Après un dernier passage à Sunday waterhole nous quittons le Kalahari.

L'émeute
Oryx
Cordonbleu grenadin
Kalahari 

Cela nous prend environ 5h pour rejoindre Rakops pour nous ravitailler en carburant. La route est une ligne droite dans le sable qui nous semble interminable. La ville de Rakops est loin d'être touristique.

Tornade de poussière
Sur la route pour Rakops 

Nous repartons vers le nord et nous entrons dans le parc national de Makgadikgadi en traversant la rivière Boteti grâce au Khumaga ferry. Il s'agit d’une sorte de radeau équipé d’un moteur de bateau et sur lequel une à deux voitures peuvent monter (prix : 150 pula). C'est une expérience plutôt marrante, surtout lorsqu'on compare ce ferry à celui que nous avions pris pour traverser le Saint-Laurent au Québec

Khumaga ferry 

Le Makgadikgadi est un immense désert de sel formé par la disparition d'un lac qui occupait jadis le Nord du pays. Le Makgadikgadi Pans Nation Park est remarquable par la richesse de sa faune attirée par la rivière Boteti qui est le seul point d'eau permanent de la région.

Nous arrivons au Khumaga camp qui ressemble aux camps que nous avons connu au début du voyage. Il n’est pas grand mais après 3 nuits d’isolement total dans le Kalahari, nous avons un peu l’impression d’être au Club Med, et nous mettons quelques heures à nous réhabituer à avoir du voisinage. Nous profitons des dernières lueurs du jour pour longer la Boteti qui constitue la seule source d’eau du parc en cette saison. Nous y croisons une mangouste rouge, ainsi que des zèbres, des gnous, des éléphants et des girafes. Nous avons malgré tout l’impression que les animaux sont moins nombreux que dans les autres parcs, excepté le CKGR, et qu’ils sont également plus farouches.


Tchitrec d'Afrique
La Botetie
Mangouste rouge
Vautour africain
En longeant la Boteti 
17
oct

Objectif du jour : s’enfoncer dans le cœur du parc pour se rendre dans le Ntwetwe pan, un immense ensemble de dépressions et de lacs salés, totalement asséchés en cette saison. En partant nous observons les empreintes de deux lions sur la piste qui longe le camp, sans doute ceux dont nous avons entendu les rugissements dans la nuit.

Mangouste jaune
Steenbok

Le paysage des pans est particulier, lunaire.

Les pans sont assez loin ça nous prend donc la journée pour faire l'aller-retour. Mais on ne regrette pas. Nous ne croisons qu'une seule voiture de toute la journée. Sur le retour une petite montée de rien du tout en sable profond nous donne du fil à retordre. Nous faisons toutes sortes de tentatives : boîte courte, boîte longue, avec élan, sans élan… Rien à faire, la voiture refuse de monter. Nous dégonflons alors les pneus avant, sans plus de succès. Ce n’est qu’avec les 4 pneus dégonflés que nous parvenons à grimper jusqu’au sommet.

En allant chercher des affaires dans la voiture, j’ai la surprise d’y trouver un singe ! Un vervet tranquillement installé sur la banquette arrière, en train d’essayer d’ouvrir nos valises ! Pierre avait laissé une portière avant ouverte…

En fin d'après-midi nous partons longer la Boteti voir si des animaux se rafraîchissent.

Près du camp 
18
oct

Un jour de plus au Botswana ! Cette nuit nous avons entendu deux lions rugir très près de nous. On part vers le nord. Le paysage est splendide. La clôture qui sépare la Boteti en deux s'arrête alors qu’elle vise justement à éviter la propagation de maladies entre animaux domestiques et animaux sauvages, et à protéger le bétail des prédateurs. Nous voyons des zèbres et des gnous au milieu des vaches. 🦓🐂

Boteti 

On se dirige vers le Nxai National Parc sur une piste très ensablée. A la porte de sortie du parc nous tombons sur un garde pas très honnête qui tente de nous faire payer plus que nécessaire.

Si on sort du parc avant 11h on ne paye pas la journée.

Nous arrivons vers midi à Baines’ baobabs. Il s'agit d'un groupe de grands et majestueux baobabs au bord d’un immense pan asséché.

Ils sont célèbres pour avoir été peints en 1862 par Thomas Baines, un explorateur et peintre britannique. Nous n’avons pas cherché à comparer nos photos aux peintures de Baines, mais il semblerait que les baobabs n’ont quasiment pas évolué en 150 ans. Malheureusement le réchauffement climatique et les sécheresses semblent affaiblir les baobabs d’Afrique australe, et il arrive que certains s’effondrent sur eux-mêmes. Mais quoi qu’il en soit, nous et notre pourtant grosse voiture semblons bien petits à côté de ces colosses, à l’ombre desquels nous mangeons.

Baines baobab 

Nous partons ensuite en direction de notre camp de ce soir : South camp. Ce camp a la particularité d'être très fréquenté par les éléphants, qui le traversent fréquemment en passant au milieu des emplacements, et ce malgré la présence de self-drivers en plein repos. C’est en fait l’eau des sanitaires qui les attire, car l’eau est rare dans le parc. Pour éviter qu’ils ne cassent toutes les installations, le bloc sanitaire est entouré d’une haute clôture électrifiée, elle-même protégée par un dallage de petits plots en béton surmontés d’un pic en acier.


En fin d'après-midi nous partons pour le seul point d’eau non asséché du parc. Nous y trouvons une joyeuse troupe d’éléphant qui boit, s'asperge et joue dans l'eau. Demain c'est déjà le dernier jour.

19
oct

Toutes les bonnes choses ont une fin et ce matin commence malheureusement notre dernier jour de safari. Nous levons le camp aussi tôt que d’habitude pour en profiter un maximum. On ne veut pas revenir sans avoir vu un guépard. 🤞🏻

Waterhole
Grand-duc africain

Nous cherchons toute la matinée. On commence à perdre espoir quand soudain je remarque la voiture d'un cameraman stationnée un peu plus loin. 🤔 Nous approchons doucement et il nous faut quelques minutes pour le voir : un guépard coucher à l'ombre d'un buisson !!!! 🤗 Allongé l'animal est très fin, chapeau à celui qui l'a trouvé !

Vous la voyez ?
Regardez mieux...
Ici
Le guépard 

Après être retournés au camp nous reposer et préparer les valises nous retournons voir le guépard l'après-midi qui avait à un peu bougé. Nous captons une conversation entre l’un de ces touristes et le documentariste, qui suit ce guépard depuis quelques temps. Il s'agit apparemment d'une femelle qui s’occupe en ce moment de deux petits, certainement cachés dans la végétation un peu plus loin.

Un troupeau de springboks broute dans la prairie, et s’approche lentement du guépard qui y prête peu à peu attention. Plus ils s’approchent, plus le guépard se tapis au sol. Il bouge légèrement et fréquemment ses pattes comme pour améliorer sans cesse leur positionnement et sa future prise d’appuis. Nous devinons son extrême concentration et toute la tension présente dans son corps, dans ses muscles. Les yeux rivés sur les antilopes, il est prêt à déclencher son attaque. Peut-être a-t-il déjà choisi une cible. Il attend le bon moment, espérant sans doute que les springboks se rapprochent encore un peu. Plus ils seront près, plus ses probabilités de réussite seront grandes. Les observateurs sont presque aussi tendus que le prédateur, impatients d’assister à cette attaque mais en même temps inquiets d’en louper un instant, car tout va se passer très vite. Les appareils photo sont prêts à shooter, les minutes passent, le suspense est intense. Et tout à coup, un chacal s’approche du guépard et se met à aboyer, informant l’ensemble des springboks de la présence du chasseur. Sans effet de surprise, le guépard n’a aucune chance d’attraper sa proie. Il n’y aura donc pas d’attaque. Nous ne comprenons pas du tout quel avantage peut tirer le chacal de ce comportement. Connu pour être opportuniste, nous pensions qu’il allait sagement attendre que le guépard fasse le boulot, pour ensuite lui chaparder quelques morceaux de viande…

L'attaque tombe à l'eau 

Le soleil se couche, il commence à faire sombre et nous devons rentrer au camp. Mais en partant, le cameraman nous avertit qu'il a repéré des lions de l'autre côté de la prairie. La journée se termine en apothéose ! C'est comme si les lions venaient nous dire au revoir, et que la savane nous fait un dernier cadeau ! 🥺

Nos dernières lionnes 

Nous profitons de notre dernière soirée, nous allumons notre dernier feu, posons pour la dernière fois notre marmite sur les flammes, et prenons notre dernier verre d’Amarula au coin du feu, en écoutant une dernière fois les hyènes crier dans la nuit… Un chacal passe juste à côté du feu, puis vient à 3 mètres de nous pendant que nous rangeons les dernières affaires.

Nous nous couchons. Demain nous devons partir tôt, notre avion décolle vers midi mais plusieurs heures de piste en sable et d’autoroute truffée de profonds nids de poule nous attendent…

Bilan

Notre voyage au Botswana nous a émerveillé. Nous y avons trouvé absolument tout ce que nous sommes venus chercher : la faune d'Afrique australe si sauvage et belle ; des paysages de savane, de pans immenses, et le mythique delta de l'Okavango ! Nous nous sommes sentis des âmes d'aventuriers seuls dans le Kalahari. Sur les traces de Mark et Délia Owens qui racontent leur aventure scientifique dans "Le cri du Kalahari - Sur les dernières terres inviolées d'Afrique".

Finalement on dors plutôt bien dans une tente perchée sur un 4x4 et bercés par les rugissements des lions. Le sable nous a bien joué des tours mais on a su s'en sortir. La faune était au rendez-vous du premier au tout dernier jour. Une seule question reste en suspend : on y retourne quand


Des lectures enrichissantes sur le Kalahari :

- Le cri du Kalahari, de Mark et Delia Owens ;

- Une mort annoncée, de Marylène Patou-Mathis.