Après un très bon petit déjeuner, je vais à l'arrêt de bus attendre mon pick-up. Il m'avait marqué entre 8h15 et 8h30. Je suis arrivée un peu avant 8h15.
À 8h40, j'ai envoyé un mail pour savoir s'il ne m'avait pas oublié 🤣. Ils ont eu un problème de voiture et vont venir à 9h. Ils avaient appelé Guy mais je n'étais déjà plus là.
9h15 on est venus me chercher. J'aurais attendu 1h. Ça va, j'étais au soleil.
Notre guide s'appelle Moe.
Il y aura des parties d'histoire qui n'ont pas forcément de rapport direct avec les photos.
☐ On a commencé par le Tiki souriant.
Le tiki souriant d'Utukua est situé dans la vallée de Punaei sur l'île de Hiva-Oa. La particularité de ce tiki, c'est son sourire, contrairement aux autres tiki sans expression. Le tiki est la représentation de la reine d'Utukua.
Le chemin est extrêmement boueux.
Le pétroglyphe à côté signifie la matrice de la femme (sur chaque plateforme il y en a des différents).
Les ruines vont de la mer jusqu'à l'aéroport mais à part le tiki qui est une zone dégagée, tout le reste est sous la végétation.
En 1595, un espagnol a découvert les îles Marquises alors qu'il cherchait les îles Cook ou Salomon. Il a donné le nom de Marquises alors que Te henua ‘Enata est le nom originel et veut dire "La terre des hommes".
Pendant 200 ans les espagnols ont essayé de retrouver les Marquises mais ils n'ont pas réussi.
Lorsque Cook a découvert la Polynésie, étant cartographe, il a placé les Marquises sur une carte.
En 1842 au moment de la tutelle française, il y avait plus de 80000 habitants. En 1872, il n'y avait plus que 6000 habitants, 4000 en 1911 et en 1930, il n'y avait plus que 2000 habitants.
C'est le pire ethnocide au monde. Les marquisiens ont failli disparaître.
La plupart ont été tués par les virus qui n'existaient pas sur leurs îles dont la grippe espagnole. La culture s'est perdue avec les individus.
Le christianisme n'a pas aidé non plus.
Il n'avait pas le droit de parler polynésien, de danser, de se faire tatouer, d'avoir leur croyance. Les tikis en bois étaient brûlés, ceux en pierre transportable était jeté à la mer.
Le tiki souriant a survécu car il a une base très longue et qui s'enfonce loin dans le sol. Les propriétaires du terrain ont essayé de le redresser car ils pensaient que des racines devaient le faire basculer et ils n'ont pas pu car ça descendait trop bas. De plus la végétation l'a caché, il était au milieu des racines d'un manguier. C'est Simone qui me l'a raconté car elle a plus ou moins vécu la découverte.
Deux sites sont au patrimoine de l'UNESCO sur Hiva Oa, Upeke que j'ai visité hier et Iipona qu'on verra cette après midi.
Les propriétaires du site du tiki souriant ne veulent pas car ils ont des parcs à animaux un peu partout sur le site et ils ne pourraient plus.
☐ On a croisé deux filles qui étaient en excursion avec Moe la veille, il les a amené jusqu'au début de la randonnée à Hanaiapa.
C'est super sympa de sa part mais j'y étais hier et je préférais faire ce pourquoi j'ai réservé. Il est déjà assez tard vu qu'il y a eu le problème de voiture.
On a eu quelques chansons au ukulele : Dassin(siffler sur la colline), Bourvil (salade de fruits) et Carlos (Rosalie).
☐ On est ensuite repartis en direction de Puamau.
Dans le village, Moe nous a cueilli des pommes rouges (ou jambosier). Je ne l'avais pas trouvé la veille cet arbre, c'est bien dommage. Celui que j'avais trouvé avait les fruits beaucoup trop haut alors que celui-là c'était à portée de main.
On est passé par le seul rond point de l'île. Contrairement à hier où je conduisais, j'ai pu le prendre en photo 😁.
On s'est arrêtés à un premier point de vue sur le mont temetiu, le plus haut sommet à 1276 et sur Tahuata.
Il fait plus frais on est à presque 700m d'altitude.
☐ Le point de vue suivant pour voir l'autre côté vers Mahoe nous y allons en marchant pour nous dégourdir les jambes.
Au loin, on voit Fatu uku, une île qui a la forme d'une baleine.
☐ On continue vers un autre point de vue sur la Vallée Motuua ou des O'Connor 🤣.
La femme de ce Monsieur a mis au monde une vingtaine d'enfants et une grande partie de la descendance vivent dans la vallée.
☐ On s'est arrêtés encore quelques fois à d'autres points de vue vers Puamau.
Le paysage est tout bonnement magnifique.
☐ On arrive au restaurant chez Marie Antoinette pour prendre nore repas.
On a mangé dela chèvre au lait de coco, du sanglichon (croisement "hybride" entre un sanglier et un cochon domestique), des frites de uru, du poe banane, du poisson cru au lait de coco, de la banane et du riz.
☐ Après ça, on est allés sur le site d'Iipona.
On y retrouve plusieurs statues de tiki, symboles de la culture polynésienne.
-Le “Takai”, du nom d'un chef guerrier qu'il représente, atteignant 2 mètres 53 de hauteur.
C'est le plus grand tiki des Marquises.
-ainsi que le «Makai Taua Pepe», déesse de la fertilité unique tiki représenté horizontalement pour représenter la femme dans les douleurs de l'accouchement.
Les femmes donnaient naissance dessus.
Les pierres sont rouges ou blanches.
Elles sont en tuf et celles qui sont blanches sont celles qui ont été protégées plus rapidement et traitées.
En 1991, le site a été restauré car Hiva Oa accueillait pour la première fois le festival des Marquises. Ils ont retrouvé les tikis aux endroits où ils sont mais ils étaient tous couchés lorsque les missionnaires ont voulu éradiquer la culture polynésienne. On a d'ailleurs cassé les sexes proéminents des statues.
-Au niveau de l'autel, il a été retrouvé plein d'ossements de tout âge.
Les historiens supposent que les bébés qui naissaient avec un handicap étaient éliminés à la naissance car dans les notes de différentes personnes de l'époque, il faisait mention de la taille des hommes (moyenne de plus de 2m) et tous sains et athlétiques.
Il y avait aussi des restes d'ossements liés au cannibalisme.
Trois frères vivaient à cet endroit. Ils avaient capturés le chef d'une tribu adverse, l'avaient tué et mangé pour s'approprier son mana, sa force. Parfois, la tribu qui avait perdu son chef se soumettait à celui qui l'avait mangé. Mais là, les coutumes commençaient à changer et la tribu du chef mangé et d'autres qui n'appréciaient plus ces pratiques ont attaqué la tribu des 3 frères et les ont banni. Certains se sont même retrouvés à l'île de Pâques. C'est pour ça qu'on retrouve des noms marquisiens là-bas.
- Il y avait aussi un espace pour les tatouages car il y a un trou dans la pierre pour y recevoir la couleur.
Pour la faire, il faut récupérer l'amande dans la noix du bancoulier. Il faut en mettre plusieurs sur un pique. Au-dessus de plusieurs piques, tu mets une demi noix de coco et tu brûles les piques. Il faut récupérer la suie qui est dans la coco et la mélanger à de l'eau de coco pour faire l'encre.
Ils utilisaient des arrêtes de poissons ou des os d'oiseaux avec un maillet.
Pour faire les bandes noires, ils utilisaient de la nacre ou des écailles de carapace de tortue pour former une sorte de peigne.
Karl von den steinen, un psychiatre allemand a écrit en 1925 le lexique des symboles qui est devenu la bible des tatoueurs. Il lui a fallu 28 ans pour le faire.
Quand il est arrivé en 1897, il ne restait plus beaucoup de gens. Il a écrit qu'il regrettait d'être arrivé 50 ans trop tard.
Pour pouvoir transcrire les significations, il a été obligé d'apprendre la langue.
-Les femmes pratiquaient la polyandrie, elle avait un mari et des amants. C'est Herman Melville qui a détaillé la vie dans les Marquises dans son livre Taïpi qu'il a écrit avant Moby dick.
-Il n'avait que des outils en pierre. Ils utilisaient cette pierre pour aiguiser les pierres et leur donner la forme qu'ils souhaitaient. Ils mettaient de la graisse ou de l' végétale dans les trous pour aider à former les pierres.
Toutes les pierres sur les différentes îles ont la même signature. Elles viennent toutes de la même carrière.
Un chercheur a retrouvé la carrière qui se trouve sur une île inhabitée des Marquises.
Ils ont aussi retrouvé des hameçons en nacre dans les décombres, matériau qui n'existe pas sur l'île. Comme quoi il y avait du commerce entre les différentes îles.
☐ Artisanat
On est passés voir Thierry un sculpteur de bois et de pierre qui vend ses œuvres en bord de route mais donne aussi des cours de sculpture sur bois pour faire son propre tiki de 30cm en bois de rose pour 5000 francs. Ce n'est même pas le prix d'un tiki de cette taille. Il faut rajouter 1500 pour le repas mais ça vaut vraiment le coup.
Si j'avais eu plus de temps, ça m'aurait bien plu.
☐ Nous avons fait un stop à la plage de Puamau ou Plage de l'artiste (Gauguin).
C'est celle qu'il représenta en rose sur ses tableaux.
Et l'église juste à côté qui est très fleurie et sent bon les fleurs de tiaré.
On est repartis vers Mahoe.
☐ En dernier stop, nous sommes passés chez un de ses amis qui produit et vend de la vanille.
Ce n'était vraiment pas cher mais il n'a pas de machine pour mettre sous vide. Je ne peux donc pas en prendre pour m'en envoyer. C'est vraiment dommage.
☐ Nous avons ensuite fait le chemin du retour en direction d'Atuona avec un soleil qui commençait à se coucher.
Ce soir, je suis seule à la pension. J'ai mangé avec Guy et Simone qui est revenue de Tahiti.
J'ai encore très bien mangé (j'ai eu de la glace au taro🤩) et j'ai passé une très agréable soirée.