Il applique la couleur sur le support par imprégnation, évitant le tracé du pinceau. La surface irrégulière et criblée de cavités sombres accentue l’intensité de la couleur. En 1958, Klein déclare : « Grâce aux éponges, matière sauvage vivante, j'allais pouvoir faire les portraits des lecteurs de mes monochromes qui, après avoir vu, après avoir voyagé dans le bleu de mes tableaux, en reviennent totalement imprégnés en sensibilité comme des éponges. » Outil du peintre, l’éponge devient matériau : « En travaillant à mes tableaux dans mon atelier, j’utilisais parfois des éponges. Elles devenaient bleues très vite, évidemment ! Un jour, je me suis aperçu de la beauté du bleu dans l’éponge ; cet instrument de travail est devenu matière première d’un seul coup pour moi. C’est cette extraordinaire faculté de l’éponge de s’imprégner de quoi que ce soit de fluidique qui m’a séduit. »
Yves Klein