Troya, Akcay, Burnahiye, Damlali, Bergama, Ismailli, Ortaköy, Menemem et Izmir. Environ 180 km de plus au compteur soit 1700 km et 95 jours de marche.
A la sortie de Troya, une longue bande côtière urbanisée est devant moi. Après une pause jus de mûrier noir, je reprends le bitume pour arriver à Kücükkuyu, lorsqu'une voiture s'arrête à ma hauteur et me demande : " you want a lift ? " dans un anglais teinté d'un accent. Une femme turque marié à un canadien me propose donc de me prendre en autostop. J'accepte et selon ses conseils me dépose à Akcay qui marque la fin de la côte bétonnée. Je viens de découvrir une autre façon de faire du stop 😋.
Mercredi 14 septembre : petite étape de 13 km, rien de significatif sinon que je longe une rivière malodorante et que je me laisse surprendre par 2 énormes chiens qui s'approche à 1,5 ml de moi ... très grosse frayeur 😱 heureusement les maîtres sont arrivés rapidement.
A partir de jeudi, en direction de Bergama, les collines sont là donc je sors les bâtons de marche et en avant pour 25 km et un D+ de 600 ml environ, très belle étape avec une belle vue sur la mer et un joli chemin sur les 6 derniers km où j'ai vu des écureuils et des aigles. Mon arrivée dans le village se fait par une place où des enfants jouent... La curiosité étant importante, ils m'accompagnent dans ma recherche d'un commerce, hôtel ou pension. Je m'aperçois rapidement que rien de tout cela n'existe. A côté de la mosquée, un camion citerne vend de l'essence, je m'adresse au type pour essayer de trouver une solution. Finalement il va chercher le Muktar (chef du village) qui me conseille la place pour installer ma tente. Je m'installe, accompagné de 4 ou 5 gamins qui ne me quitteront que lorsqu'ils entendront leur prénom crié par la maman. Bien évidemment pas d'internet sauf à 300 m du village sur une colline à un endroit très précis où le gamin le plus déluré me conduira avec bonheur. Une odeur de chèvre flotte dans l'air. A la tombée de la nuit je ferme ma tente et j'entends le bal des motos...les hommes rentrent du travail, le bal reprendra le lendemain matin dès 6 heures.
Réveillé par le muezzin à 5h45 et le départ des motos, je plie rapidement et part en direction de Yacaribey à travers des collines exploitées en carrière de granit. Dinevelé important +600 et -600 ml, les bâtons de marche sont utiles. Les forêts de pins sont agréables à traverser même si la profusion d'ateliers de fabrication de pavés me ramène à la réalité.
Heureusement une sculpture posée sur un rocher me diverti quelques instants. Mr Mustapha Kemal Atatürk trône au milieu de nulle part.
Juste avant d'arriver à Yucaribey, un camion sort d'une carrière et me fait signe d'approcher et me propose de faire un bout de chemin... La curiosité du chauffeur sera intéressante même si la communication est un peu difficile. La conduite d'un camion chargé de 26 tonnes de granit ne paraît pas simple. Je descends à Bergama et je ne visite pas les ruines de Pergamon qui sont au dessus de la ville. L'amphithéâtre est l'un des mieux préservé à nos jours. La basilique rouge qui se trouve en centre ville est assez surprenante.
En route vers Ismailli, le marché s'installe, les commerçants m'interpellent, m'accompagnent et m'offrent un "beurek". Des chemins de campagne, du maïs semence, un agriculteur content de parler de son travail et de sa bonne santé financière grâce aux semences me font ma matinée. Vers 13h je déjeune, des maçons et un Immam viennent taper la causette et partager du raisin et du thé, les gens de la campagne sont accueillants et ouverts. Après 29 km et D+ de 570 ml j'arrive dans ce village où Birgit, une pèlerine qui a quelques jours d'avance sur moi m'a conseillé de dormir... J'ai des doutes, c'est petit et aucun commerce mais l'hôtel est bien là. Des jeunes d'Istanbul viennent d'acheter ce lieu et le transforme en hôtel... Retour à la vie de campagne, bel accueil, dîner en "famille", super petit déjeuner. Je recommande et transmet aux pèlerins qui sont derrière moi. La solidarité pèlerine est en cours.
L'étape suivante vers Obasya, me réserve une agréable surprise, j'arrive dans un village hôtel de yourtes, c'est le luxe. Merci Birgit 😂
Obaysa La journée suivante est moins drôle 36 km en prévision, démarrage difficile, je ne suis pas attentif et j'ai du mal à trouver mon chemin, je me trompe bref au lieu de faire 10 km en 2 heures, je mets 3 heures, moral au plus bas. Je vois un sanglier passé à 20 ml de moi et j'entends des grmf que j'ai déjà entendu il y a quelques semaines. J'avance prudemment car Astérix ou Obélix ne sont pas là pour attraper la bête. Il faut avancer au moins jusqu'au prochain village pour prendre le traditionnel thé du matin.
Accueil un peu froid, j'essaye de parler, un type vient s'asseoir à côté de moi et me donne une adresse wifi et le mot de passe 😃, la conversation s'engage grâce à Google traduction. Je demande pour le dolmush, oui il y a un qui passe vers 16h 😱. Je veux payer mon thé, trop tard déjà fait par Mehmet (le gars du wifi) qui me montre sa moto qui me propose de m'emmener 12 km plus bas , dans la vallée et là je pourrai prendre le bus. Il n'y avait rien à faire dans ce village, on dépose le pain chez lui, sa femme pas souriante lui demande où il va, soupe à la grimace. Après un dernier thé, il m'accompagne à pied jusqu'au chemin qui doit me conduire à Menemem à travers des champs de figuiers.
Arrivée à Menemem, banlieue d'Izmir je décide de continuer jusqu'à la 3 -ème ville de Turquie en métro, arrêt chez Decathlon pour quelques objets de randonneurs et arrivée en fin d'après midi, bien fatigué.
Figuiers Izmir, ville portuaire à flanc de colline 4,5 millions d'habitants, présente sur ce site depuis des lustres, Alexandre le grand aurait chassé par là et après une sieste sous un arbre, aurait rêvé et ordonné la construction de la ville. Journée de repos consacrée à visiter la Tower clock, l'Agora, les différents marchés couverts, le front de mer et l'Asansör.
Donc environ 15 km pour se reposer 😋.
La tour d'horloge d'Izmir est la plus belle et la plus travaillée de celles que j'ai vu.
La tour d'horloge Les marchés couverts sont des endroits où j'adore me promener et me perdre.
Un des marchés d'Izmir
Le front de mer, je vous recommande de regarder une carte et de voir la position d'Izmir, vous verrez une immense baie donc une "promenade des anglais" très très longue.
Pour les vieilles pierres d'Izmir, je me suis contenté de l'Agora... Magnifique et magique.
L'Asansör : construit en 1907 par un philanthrope qui voulait éviter aux enfants, femmes enceintes et personnes âgées de monter les marches dans cette partie de la ville. Beau projet et vue magnifique sur la ville.
Nota: je suis monté en ascenseur et j'ai descendu les marches car je suis une personne âgée 😂.
L'Asansör Mercredi 21 septembre, je quitte Izmir comme je suis arrivé...en métro, pas envie de faire 25 km de ville, centre commercial et zone industrielle... J'en ferai que la moitié.
Direction Selçuk et Ephèse en fin de semaine avec j'espère la rencontre de Birgit et Mr Bellec qui vient passer un peu de temps en Turquie.
A bientôt pour la suite...