Interrompus dans notre Tour de France par le 2ème confinement, nous avons choisi de nous installer à Kingersheim afin de prêter main forte à l'association les Sheds, un projet écologique et citoyen
Novembre 2020
4 semaines
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Jour 35 - Jeudi 12 novembre

Cela fait à peine plus d'un mois que nous avons quitté Grenoble pour commencer notre Tour de France, mais nous voici déjà à l'arrêt depuis dix jours.

La dernière fois, nous vous avions laissé.e.s à côté de Belfort chez Philippe et Yveline, chez qui nous avons pu recharger les batteries, reposer nos jambes et partir à la recherche de champignons.

Première sortie du confinement, objectif champignons avec Philippe 

Alors que nous devions pendant le mois de novembre parcourir la route des vins à vélo, en nous arrêtant dans plusieurs lieux alternatifs, c'est finalement en voiture, confinement oblige, que nous sommes arrivés dimanche dernier à Kingersheim (prononcer Kingerssaïm), dans le département du Haut-Rhin en Alsace. Nous avons été accueillis chez Yves et Laurence, deux Kingersheimois très investis dans la vie de la ville.

Pourquoi et comment avons-nous décidé de nous confiner à Kingersheim ?

Un passage dans cette ville était déjà prévu dans le cadre de notre Tour de France, mais pour un ou deux jours seulement. Dirigée pendant plus de 30 ans par Jo Siegel, il en a fait une ville pionnière en matière de démocratie participative avant de co-fonder le mouvement politique Place publique. Là bas, un lieu alternatif nous intéressait particulièrement : les Sheds, une association proposant une épicerie bio et en vrac, un restaurant bio et local, un marché paysan, des ateliers "fait maison" etc... Quand j'avais publié sur LinkedIn (le Facebook professionel) notre itinéraire, j'avais été contactée par Dominique Collin, le président et co-fondateur des Sheds, qui me proposait de venir à Kingersheim dont il est aussi le chargé de transition écologique et énergétique. Dans le même temps, Yves Herzog, qu'Antoine avait rencontré lors d'un congrès de Place Publique, l'a également contacté pour l'inviter à visiter les Sheds dont il venait de rejoindre le CA. Ces personnes paraissaient si accueillantes que lorsque nous avons dû réfléchir à un endroit pour nous confiner, Antoine a appelé Yves pour lui demander si nous pourrions nous rendre utiles à Kingersheim. Et bingo ! Pendant notre pique-nique de la dernière étape de la GTJ, nous avons reçu ce message de Yves : "on vous prend à Kingersheim, on a besoin de vous aux Sheds. Vous pourrez loger dans l'appartement de la mairie".

Nous étions vraiment ravis et soulagés : au lieu de mettre un frein brutal à notre Tour de France et de nous tourner les pouces pendant la période de confinement, nous allions pouvoir nous rendre utile et aider une association aux côtés de personnes engagées et inspirantes.

Dimanche dernier donc, nous sommes arrivés chez Yves et Laurence, tous deux membres du Conseil d'administration des Sheds. Laurence s'occupe aussi du potager partagé des Sheds, quant à Yves, il s'investit dans Place publique et dans la Cigogne, la monnaie locale. Pendant le premier confinement, il a aussi organisé une opération massive de confection de milliers de masques et de blouses en rassemblant plusieurs dizaines de bénévoles. Tout cela ne pouvait que donner une journée très enrichissante en leur compagnie.

Nous les avons quittés le lendemain matin pour prendre nos quartiers dans la résidence d'artistes que, faute d'artistes, la mairie a mis à notre disposition. Bien mieux qu'un appartement, c'est en fait une grande maison jaune située sur la place principale de la ville, en face des Sheds, parfaitement meublée et nous offrant tout le confort nécessaire, surtout après plusieurs semaines de bivouac.

Le nom "Sheds" fait référence à l'architecture du toît, typique des usines des première et seconde révolutions industrielles

Lundi soir, nous avons visité les Sheds en compagnie d'Yves et Laurence, de Dominique, et de Jeannine, une bénévole très fidèle et investie depuis les débuts des Sheds il y a 12 ans. Dans un bâtiment à l'architecture d'une usine, nous avons découvert un endroit accueillant, avec une grande salle pour la restauration, une épicerie attenante et une scène pour les soirées concert ou spectacles. Pendant le confinement bien sûr, l'activité est très réduite et les Sheds sont confrontés à un défi vital. L'épicerie reste ouverte trois jours par semaine et nous prêtons main forte à Sarah et Anne-Loïs pour réceptionner les livraisons, remplir le vrac, couper le fromage, s'assurer que les étagères ne manquent jamais de bons produits bio, locaux et bons pour le corps et la santé. En ce qui me concerne, je m'occupe surtout des commandes à emporter aux côtés d'Erika, et tous les collaborateurs des Sheds sont mobilisés pour mettre en place un service de livraison à domicile. Ainsi dès jeudi, Antoine et d'autres bénévoles seront aux manettes du vélo cargo pour livrer repas bio et produits de l'épicerie aux personnes vulnérables. Le mercredi soir, un marché paysan est également organisé pour permettre aux Kingersheimois.e.s de d'approvisionner en produits frais auprès des producteurs locaux.

Nous sommes donc bien installés pour ce(s) mois de confinement, il y a des champs dans un rayon de 1 km pour nos promenades, et nous profitons des délicieux petits plats végétariens et 100% bio de Grégory, le chef, de Jérôme, et d'Olga, qui fait des merveilles en pâtisserie en plus d'être une excellente danseuse de tango.

Merlu rôti au curry madras, gratin de pommes de terre, tarte aux mytilles

Tout va bien pour nous, et on espère que tout va bien également pour vous tou.te.s

On écrira forcément moins ce mois ci, mais on vous dit quand même à très vite ! 😊

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(Léa) Nous revoilà ! Plus d'un mois après le début de notre confinement à Kingersheim, on s'est dit qu'il était temps de vous donner des nouvelles. Je profite donc d'être Covidée (assymptomatique) et donc confinée "pour de vrai" pour rédiger ce nouvel article.

Sur le départ pour une livraison de repas bio 

A vrai dire, pas grand chose n'a changé depuis la dernière fois (c'est le principe du confinement, même s'il est clairement moins respecté qu'au printemps). On a bien pris nos marques aux Sheds et on rencontre pas mal de monde. Antoine assure les livraisons à vélo qu'il pleuve ou qu'il vente, de nuit, dans le froid, et a déjà fidélisé certains clients ravis de le voir débarquer avec de bons plats chauds, après l'avoir vu.. Dans le journal... Ou à la télé. Il y a quelques semaines, le hasard du calendrier a voulu que nous passions le même jour dans L'Alsace, Dernières Nouvelles d'Alsace, Mulhouse Mag et France 3 Alsace. De sacrées stars locales (blague), d'autant plus qu'on ne les a même pas sollicités, d'autres leur ont parlé de nous !

A la une du carnet local de L'Alsace ! 

Pas de panique, on n'a pas pris la grosse tête, et on peut vous dire qu'on n'est pas prêts de renouveler l'expérience JT, même si on s'attendait à ce qui allait se passer : un jeu d'acteur médiocre autour de la table de notre appart, en train d'avoir une conversation imaginaire sur l'organisation de notre parcours vélo jusqu'à Calais, des gros plans malaisants sur nos (mon) visage(s), des interviews qui nous (me) donnent envie de nous (me) boucher les oreilles... Bref, heureusement que le ridicule ne tue pas... On espère juste que ça aura fait un peu de pub pour les Sheds !

Il y a eu gros débat entre partager ou non cette vidéo... Antoine a gagné on dirait 🙈
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Le week-end dernier, Dominique, dont nous vous avons déjà parlé et qui est le président des Sheds, nous a invités avec son épouse Isabelle dans leur maison de campagne dans la Haute-Marne, à 2h30 de Kingersheim (oui... on sait). En fait, Dominique et ses deux frères viennent d'acheter cette ancienne ferme de 1500m2 habitables au sol, sur plusieurs hectares de terrain, pour la rénover et en faire un lieu de vie, de biodiversité, et éventuellement de "refuge" en cas "d'effondrement".

Nous nous y sommes rendus avec la mission de planter 84 arbres pour former une haie vive qui permettra aux oiseaux et autres insectes de repeupler les lieux. Nous avons donc passé le samedi et dimanche matin à bêcher, piocher, faire des trous espacés d'un mètre, mélanger la terre et le terreau, insérer les plants, puis planter les tuteurs, recouvrir le tout d'un grillage et pailler les sols. C'était très chouette et on a hâte de voir l'évolution des arbres au cours des prochaines années. On a passé le reste du temps à découvrir les lieux, écouter les anecdotes de la famille sur la région et ses habitants autour de bons repas, et déblayer les gravats (on se serait crus à la mine mais c'était un travail d'équipe bien amusant, efficace et satisfaisant).

On a aussi réfléchi à cette notion d'effondrement, que nous n'avions jamais vraiment envisagée, et que nous n'avons pas envie d'envisager. Et pourtant, en décembre 2019, qui aurait pu prévoir qu'un an plus tard, nous serions tous confinés pour la deuxième fois (qui utilisait le mot "confiné"? ), tous masqués, que la bise et la poignée de main auraient disparu de notre quotidien et que nous ne saurions pas s'il nous serait possible de passer Noël en famille ? Des fois on se dit que c'est bien mignon de faire notre Tour de France à pied, de manger bio et d'acheter nos pâtes en vrac, mais qu'au fond... A quoi ça sert vraiment ? Comme disait Yann Arthus Bertrand à la conférence Chilowé dont nous vous avions parlé en septembre "c'est super que les colibris fassent leur part, mais il faut que les colibris demandent à leurs copains les toucans de venir les aider à éteindre le feu, sinon ils n'y arriveront pas". Bref ce n'est pas pour plomber l'ambiance, mais des fois quans même on se demande à quoi ressemblera le futur, et si on aura une vie telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Malgré ces conversations pas toujours réjouissantes, Dominique et Isabelle sont des personnes hyper positives, avec des parcours de vie très complets et impressionnants. A 57 ans, Isabelle, qui détient déjà des dizaines de diplômes dans les domaines du bien-être et de la thérapie énergétique, entre autres, s'apprête à entamer une formation d'agricultrice pour mener à bien leur nouveau projet, après avoir consacré les douze dernières années de leur temps libre à créer et développer les Sheds. Au cours d'une conversation sur le sens de la vie, elle m'a assuré que je finirais par trouver ma voie et la place que je souhaitais occuper pour rendre le monde meilleur. Ça m'a bien reboostée. Un super week-end au vert donc ! Isabelle et Dominique, mille merci !

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Cette semaine, nous avons également fait une excursion à vélo à Ungersheim, un village en transition dont nous vous partagerons les innovations dans l'article suivant.

En cette période de fêtes, malgré l'absence de marchés et festivités de Noël, on s'est mis à la mode alsacienne en décorant comme on pouvait notre appart (à base de mousse et de branches de sapin) et en nous lançant dans une production effrénée de bredalas, des petits sablés traditionnels à la cannelle. Cette année, on a fait le choix de ne pas rentrer dans nos familles pour Noël, pour 3 raisons : un, ne pas couper notre tour de France plus qu'il ne l'est déjà. Deux, ne pas être obligés de prendre la voiture pour vadrouiller entre les fin fonds de l'Isère et de la Loire. Trois, ne pas se gaver (de nourriture, de cadeaux, de chaleur, de bonheur) pendant les fêtes avant de rejoindre la désolation des camps de migrants à Calais. Nous resterons donc à Kingersheim jusqu'au 26 décembre, mais on est bien entourés et tout le monde prend bien soin de nous (on remercie Laurence pour le sèche cheveux et les ustensiles de cuisine, Yves pour les vélos, Maxime et Martine pour les gâteaux de Noël et les livres, Erika et Patrick pour les chaussures et Marie pour les vêtements !!!).

Enfin, on travaille actuellement sur un événement solidaire à destination de jeunes migrants isolés qui logent dans un hôtel du coin. On vous en dit plus très vite.

Calendrier de l'avent personnalisé (merci Prune) et visite de Mulhouse post don du sang

En attendant, on espère que tout va bien pour vous et on vous souhaite une bonne fin de confinement ! 💪

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(Antoine) Étape prévue initialement sur notre route en Alsace avant de voir notre programme chamboulé par le confinement, nous avons finalement pu grâce au nouveau rayon de 20km nous rendre à Ungersheim en 1h de vélo.

Village devenu "célèbre" grâce au documentaire "Qu'est-ce qu'on attend ?", nous avons ainsi pu découvrir sur place l'ensemble des actions mises en place par la ville et son maire, Jean Claude Mensch, depuis 30 ans.

Anaïs, coordinatrice à l'Institut de la transition d'Ungersheim, était notre guide pendant notre visite. Première chose super positive et assez rare, une mairie met à disposition une salariée toute une journée pour présenter à deux voyageurs les actions en place sur le territoire !

 Les Vosges sous la neige

Anaïs nous a d'abord présenté le territoire et les piliers sur lesquels il s'appuie pour viser l'autonomie et la résilience : démocratie participative, indépendance énergétique, souveraineté alimentaire.

Démocratie participative : Ungersheim essaie d'impliquer au maximum les habitants dans la vie du village. Ils ont donc mis en place des conseils participatifs qui rassemblent des habitants volontaires pour débattre et proposer de nouvelles actions ou réglementations...

Le conseil des sages joue un peu le rôle du Sénat et discute et retravaille les propositions des conseils participatifs, avant que celles ci soient adoptées en conseil municipal.

Ce village de 2400 habitants a développé de nombreuses activités en régie municipale (maraîchage municipal bio en régie municipale agricole) ou en soutenant très fortement les associations. Les citoyen.ne.s sont d'ailleurs régulièrement sollicité.e.s pour réaliser des chantiers participatifs et la vie associative est très dynamique avec plus de 25 associations dans le village.

 Éco hameau, maraîchage municipal et parc pour enfants créé en chantier participatif

Indépendance énergétique : Ungersheim veut se détacher des énergies fossiles et s'emploie à garder une indépendance énergétique. Une centrale photovoltaïque a été construite il y a dix ans avec quarante mille mètres carré de capteurs solaires, la plus grande d'Alsace. De quoi produire en électricité l’équivalent de ce que consomment dix-mille habitants par an.

Souveraineté alimentaire : Le maraîchage municipal fournit les légumes à la cuisine centrale qui prépare chaque jour 550 repas bio, notamment pour l'école du village et celles aux alentours. Le repas bio à la cantine coûte 4,20€ (et le prix peut diminuer en fonction des revenus de la famille). Les légumes mal calibrés ou abîmés sont redirigés à la Potassine, la conserverie municipale gérée par une association du village qui transforme ces légumes en soupe, conserves... Une brasserie municipale est également en route... !

Légumes avant et après transformation, Brasserie récemment aménagée 

La commune a aussi adopté trois chevaux qui sont utilisés pour des travaux agricoles/espaces verts mais aussi pour le ramassage scolaire (oui oui les enfants vont un jour par semaine à l'école en calèche !). Cela réduit bien sûr l'impact des transports en évitant à chaque parent de prendre sa voiture mais permet aussi de donner aux enfants une autre relation au temps en se déplaçant de cette manière.

Nous avons eu la chance de visiter la plupart de ces lieux en compagnie d'Anaïs, hyper sympa et calée sur tous les sujets. Nous en sommes repartis la tête pleine d'idées pour notre futur village (pour quand Léa sera maire). Tant d'endroits pourraient suivre cet exemple.. Alors, qu'est ce qu'on attend ? :)

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Jour 76 - Jeudi 24 décembre

Ça y est, après bientôt deux mois passés aux côtés de l'Association des Sheds, notre séjour à Kingersheim s'achève.

On commençait à se sentir chez nous ici et ça nous fait tout drôle de reprendre la route ! On a d'ailleurs été bien gâtés cette semaine par des dîners (merci Dominique, Yves et Laurence), des biscuits maison (merci Jeannine et Martine), des manalas et du kouglof (merci Beck), un superbe panier garni (merci les Sheds), des tendeurs pour nos vélos (merci Anne-Loïs) et même une invitation à passer le réveillon de Noël ! (merci Marie et Dany!!).

Ho ho ho! C'est Noël avant l'heure ! 

De notre côté, c'est dans une action pour les migrants que nous nous sommes investis. En effet, une trentaine de mineurs isolés et une dizaine de familles de migrants sont logés par le département dans un hôtel de Kingersheim. En collaboration avec le Collectif migrants et les Sheds, nous avons donc organisé une collecte de boîtes de Noël comportant un vêtement chaud, un produit d'hygiène, une douceur, un loisir et un petit mot. Lundi matin, sous la direction d'Olga, la pâtissière de Sheds, nous avons mis la main à la pâte pour préparer un grand gâteau de Noël.

25 œufs, 1,6kg de farine, beaaaaucoup de beurre, des dizaines de pommes, poires, bananes, figues.. Sacrée immersion en cuisine !

Mardi soir, nous avons chargé une cinquantaine de boîtes dans la camionnette et nous sommes rendus à l'hôtel où nous avons préparé les cadeaux et de belles assiettes pour offrir un petit moment de réconfort aux migrants. Même si la plupart sont musulmans, ils comprennent quand même la signification des fêtes de fin d'année dans leur pays d'accueil. Le maire de Kingersheim, des élus, des représentants du département et de l'ASE étaient également présents, avec les bénévoles du collectif migrants. Situation sanitaire oblige, la distribution s'est faite très rapidement, les migrants étant invités à manger et boire leur verre de jus de pomme... dehors ! La plupart était en short et en tongs, et on espère vivement que les boîtes contenaient des vêtements chauds ...

Nous avons pu échanger avec la gérante de l'hôtel qui nous en a dit plus sur la situation de ces jeunes : tous sont en transit pour 6 à 18 mois, même si certains en profitent pour aller à l'école, apprendre le français ou effectuer un stage. Ils reçoivent trois repas par jour par le département ainsi que 30€ d'argent de poche par mois, qui servent essentiellement à payer leurs produits d'hygiène, prendre le bus ou appeler leurs familles en Guinée, au Mali ou en Afghanistan. A part la gérante, ils n'ont pas grand monde sur qui compter, surtout depuis les confinements: les cours de français qui leur étaient dispensés par des bénévoles du Collectif Migrants ont été interrompus, et ils ne reçoivent que rarement la visite d'une éducatrice. Leur situation reste toutefois bien meilleure que celle que nous allons bientôt voir à Calais...

En parlant de Calais, une fois n'est pas coutume, nos plans ont complètement changé. Si vous aviez bien suivi, on devait se rendre à Calais en stop pour rejoindre une association d'aide aux migrants et y être bénévoles pendant quelques semaines. Mais entre-temps, on est tombés sur un appel à projet pour devenir les Ambassadeurs de la Vélomaritime, une vélo route qui va de Dunkerque à Roscoff (Finistère). On vous en dira plus si notre candidature est retenue mais toujours est-il que le projet ne peut s'effectuer qu'à partir du mois d'avril. Et comme Calais est située au début de la Vélomaritime, on s'est dit qu'on pouvait décaler notre itinéraire pour n'y arriver qu'en mars.

Et comme en plus on n'avait pas envie de faire du stop et qu'on préférait se lancer un nouveau défi sportif, on a décidé sur un coup de tête de partir faire l'Eurovélo 6, direction Orléans ! L'Eurovélo 6 est l'une des grandes voies cyclables mises en place au niveau européen. Celle-ci relie l'Atlantique à la Mer noire en longeant les principaux fleuves européens : la Loire, le Rhin et le Danube. Cette année, on va se contenter de la partie française : après en avoir fait un petit bout cet été avec ma sœur, Lucie, et le frère d'Antoine, Simon (la plus belle partie, celle des châteaux de la Loire), on va en faire une plus méconnue, de Mulhouse à Orléans, en traversant la Bourgogne.

On a déjà fait le Jura à pied, maintenant on part pour l'Eurovélo 6 de Mulhouse (A) à Orléans (G) 

En 48h, Antoine a réglé la partie équipement, négocié une réduction chez Decathlon et en est revenu avec deux magnifiques vélos et tout l'attirail nécessaire : sacoches, cuissards, vêtements de pluie,... Du matériel nécessaire pour les 3500km de vélo au programme de notre Tour de France !

Pour cette première partie de 800km, qui devrait débuter sous la neige selon les prévisions météo (le Jura ne nous a pas servi de leçon, on cherche les ennuis ...), on emmène bien sûr la tente et les sacs de couchage zero degré, mais on va aussi et surtout tester Warmshowers : un réseau qui met en relation les cyclistes pour offrir ou bénéficier d'une douche chaude, et en général aussi d'une nuit au sec et d'un bon repas. On a déjà reçu plusieurs réponses positives et enthousiastes : des soirées chaleureuses et revigorantes en perspective !

Sur la route, on a également prévu des périodes de quelques jours en wwoofing dans des lieux que nous avions identifiés avant notre départ : on travaillera dans des fermes en échange du gîte et du couvert. On est super excités par cette nouvelle aventure, avec une seule appréhension : celle de se prendre la pluie et le froid sans aucun endroit où s'abriter (resto, bar, musée...) grâce à ce bon vieux Covid. Destination Orléans donc, où on conclura notre Eurovélo 6 chez Simon. Et pour la suite, on verra : la perspective d'un troisième confinement qui viendrait tout chambouler nous a découragés pour planifier février aussi bien que nous avions planifié notre périple alsacien en novembre !

Ce qu'on devait faire en novembre /décembre vs/ ce qu'on a fait en novembre /décembre 

Le week-end dernier, Margo et Simon, la sœur et le frère d'Antoine, nous ont rendu visite. On s'est fait une petite virée dans les "Plus Beaux Villages" alsaciens, un régal de voir ces endroits sans les foules habituelles des marchés de Noël annulés cette année ! On a passé une chouette après-midi à déambuler dans les rues, vin chaud à la main, chantonnant Vive le Vent sur la musique diffusée par les hauts parleurs. On était bien contents d'avoir de la famille pour deux jours et d'improviser un petit réveillon anticipé, et on en profite pour vous rappeler que vous êtes tou.te.s les bienvenu.e.s pour nous rejoindre sur une étape !

 Petite virée à Riquewir, l'un des Plus Beaux Villages de France, avec Simon et Margo

Ah oui, dernière anecdote : experience insolite pour Antoine, qui a été recruté comme figurant pour un film dirigé par Clovis Cornillac ! Il a joué le rôle d'un soldat allemand pendant la guerre, dans une scène avec Léa Drucker qui descendait du train. J'étais également censée faire partie du tournage, mais j'ai manqué les essayages à cause de mon test positif au Covid... Un mal pour un bien, car j'ai ainsi échappé à la coupe au carré façon années 30 qui m'aurait gâché la figure pendant un moment !

 Couleurs d'incendie, starring Antoine Chouvellon, à découvrir prochainement dans les salles (si elles réouvrent un jour) 

Sur ce, nous vous souhaitons un Joyeux Noël, en famille ou non, prenez soin de vous ! 🎄🤶🌟

 On fait tomber les masques sur la super équipe des Sheds... Sarah, Jeannine, Dominique, Émilie, Michael, Erika... Merci !!