Comme vous l’a dit Léa dans l'article précédent, pas de temps à perdre : elle travaille depuis trois semaines déjà ! Quant à moi, j'ai profité encore de ce bien si précieux - le temps - pour reprendre la plume et écrire ce dernier article.
Arrivés à Chamonix le 23 août, nous avons donc fait une courte étape de 24h à Chambéry, afin de (re)découvrir cette ville et confirmer que c’est bien là que nous souhaitions vivre nos prochaines années… Car notre idée aujourd’hui est d’inverser le mode de réfléchir que nous avions un peu avant : chercher un travail « à tout prix » et prendre la ville et la vie qui vont avec…
Nous avons choisi de vivre aux pieds des montagnes, dans une ville de petite taille, sans être trop loin de nos familles à Lyon et Grenoble. Nous avons donc décidé de nous installer en Savoie, à Chambéry d’abord, puis dans quelques années dans un petit village aux alentours… Et sur ce territoire, de chercher une activité professionnelle, car nous devons l’admettre : si nous pouvons vivre de peu, nous ne pouvons vivre de rien.
L’opération appartement a été réglée en 24 heures. Françoise, une amie de ma mère contactée par téléphone, nous a parlé d’un appartement qui se libérait début octobre. Nous avons donc profité de notre passage à Chambéry pour aller le visiter, et il nous a bien plu (on l'a presque trouvé trop grand après un an passé sous notre tente…). Le soir même, nous avons confirmé à Françoise notre intérêt pour l’appartement : l’affaire était pliée.
Pour Léa, l’opération emploi s’est révélée presque aussi efficace.
En flânant dans Chambéry pendant ces fameuses 24 heures, nous avons aperçu une annonce dans un magasin alimentaire bio qui cherchait un.e vendeur.se. Léa est entrée dans le magasin pour se renseigner. Une semaine après, elle était prise en CDI. Tout allait si vite ! Mais même si notre expérience en Alsace à l’épicerie associative bio des Sheds nous a plu, Léa n’était pas vraiment satisfaite de ce boulot, aux conditions pas terribles et à nouveau pour faire du chiffre - pour un magasin bio, certes, mais appartenant à un grand groupe français de la grande distribution. Une semaine après, elle a finalement décroché un autre emploi à l’Université Savoie Mont-Blanc. Au Service information et orientation des étudiants, elle a maintenant des horaires fixes, une ambiance de travail très sympa, dix semaines de congés et donc, surtout, du temps. Et du temps, elle en a besoin pour développer le projet qui lui trotte dans la tête depuis un certain temps. Un projet qui fait du sens, inspiré de notre année autour de la France. Auto entrepreneuse Léa ? On vous racontera ça !
De mon côté, plusieurs personnes se sont affrontées dans ma tête.
Il y avait « Antoine le Vagabond », qui voulait avoir un travail simple, en adéquation avec ses valeurs. D’ailleurs, celui-ci a passé la majorité de son temps libre à fabriquer des meubles en palettes pour notre futur logement, écumer les annonces Le Bon Coin et Emmaüs pour éviter d’acheter du neuf, donner son sang, aider à la Banque alimentaire ou au supermarché participatif et coopératif de Chambéry…
Mais « Antoine le Chef de projet » ne lâchait rien, et était d'ailleurs resté toute l’année en veille sur le marché du travail en Savoie… Celui-ci a passé pas mal de son temps après le retour sur LinkedIn, à rédiger de belles lettres de motivations et à préparer de bons entretien, en repassant ses plus belles chemises.
Un beau capharnaüm là-haut… Le premier jour, alors que nous prenions un verre dans un bar à Chambéry qui recrutait un nouveau collaborateur, Antoine le Vagabond s’écria :
« Mais quelle chance, à peine arrivé à Chambéry et ce super bar recrute un serveur, c’est un signe ! Va parler au patron ! »
Antoine le Chef de projet, reposant son verre de bière, lui répondit alors :
« Non mais n’importe quoi ! D’abord, tu vas te lasser, crois-tu vraiment que tu vas t’épanouir sur un job comme celui-ci ? Et puis, regarde, c’est payé au SMIC pour travailler tous les soirs… Tu vas vraiment gaspiller toutes tes expériences professionnelles en événementiel … ?»
Antoine le Vagabond, avalant une part de flammekueche, s’offusqua :
« On s’en fiche… Ils proposent des bières locales et font des flammekueches, c’est fait pour toi ! Il y a l’air d’avoir une super ambiance en plus, les serveurs sont cools ! Quand tu en avais marre à Paris, tu rêvais de faire ça ! »
Le verre terminé, je suis finalement allé parler au patron du bar afin d’en savoir plus. Sans finalement postuler.
Les jours suivants, j’ai poursuivi mes candidatures. Antoine le Vagabond n’était pas tellement habitué, et s’il arrivait à dénicher quelques offres intéressantes respectant ses valeurs, Antoine le Chef de projet trouvait bien plus facilement des offres en adéquation avec son profil et ses expériences. Si bien que je me suis retrouvé deux semaines plus tard à Grenoble, face à un directeur de magasin Decathlon pour un poste de responsable de rayon, puis à Annecy face un directeur d’agence pour travailler dans le marketing sportif. Des offres alléchantes, qui auraient parfaitement convenu à Antoine le Chef de projet, mais Antoine le Vagabond n’y trouvait pas son compte.
C’est là que notre bonne étoile a encore surgi : une candidature que j’avais faite au début de l’été, entre deux étapes de notre Tour de France, a finalement débouché sur un entretien. Et l’entretien sur un contrat. Un métier, croyez-le ou non, auquel Antoine le Chef de projet et Antoine le Vagabond n’ont rien trouvé à redire et grâce auquel ils sont même devenus copains !
Responsable des événements et des partenariats au département de la Savoie - Mettre à profit mes compétences au service des habitants du territoire !
Le 9 octobre 2020, nous nous lancions dans notre Tour de France, cette folle aventure, et débutions la Grande Traversée du Jura à pied.
Le 4 octobre 2021, nous avons emménagé dans notre nouvel appartement de 70m2 à Chambéry. Après un weekend au volant de notre camion (exceptionnellement) de déménagement pour récupérer toutes nos affaires éparpillées chez les uns et les autres. Et une dernière nuit passée sur les sièges avant du camion, sous un orage interminable au-dessus du lac de Bourget. Alter'Vagabonds un jour, Alter'Vagabonds toujours!
Léa ira en vélo travailler à l’Université, tandis que j’irai, à pied, au Château des Ducs, prendre mes nouvelles fonctions. Léa a rejoint l'harmonie municipale, et moi le club de basket. On a un nouveau QG pour boire et manger local, et un nouveau supermarché coopératif pour faire nos courses. Une nouvelle vie commence, plus posée, plus conventionnelle, mais l'aventure ne s'arrête pas là. Ce n'est que le début du reste de notre vie!
Merci d'en avoir suivi la dernière partie 🙂 et pour notre bilan, c'est par ici !