Et bien... Que d'émotions ici (rien à voir avec Johnny Hallyday, petit ange..). Je vais mettre du temps à raconter tout ça mais en bref, ce sera avant tout le lieu de belles rencontres..
Et pourtant.. des Canaries et en arrivant ici, les premières personnes à nous parler du Cap-Vert ne nous en peignent pas un beau tableau: "c'est vraiment chaud", "prenez un garde sur le bateau", "méfiez-vous de tout le monde", "il y a eu des attaques au couteau deux jours avant qu'on arrive", "on nous a lancés des trucs sur le bateau pour partir", etc...
C'est assez bizarre en arrivant, puisque nous arrivons dans une marina où plusieurs pontons sont reliés à un seul menant vers une seule entrée. De là, un bar qui fait à manger et une capitainerie. Si l'on dépasse cette capitainerie on quitte la Principauté des blancs pour entrer au Cap-Vert (et oui, un vrai poste de frontière).
Dépaysement total, car à notre belle surprise on découvre une ville aux rues pleines de vie, pleines de couleurs. Ça y'est on vient enfin de quitter l'Europe.
On vient à Mindelo pour régler un problème de batterie, mais aussi parce qu'on est toujours pas sorti d'affaire avec notre bouteille de gaz (bah oui, ne réussissant pas à recharger notre bouteille d'origine aux Canaries, nous en avons acheté deux autres petites pensant avoir leur adaptateur. Et puis une fois sur l'eau on se rend compte que l'adaptateur s'adapte pas bref... Rebelote.
Et là incroyable dès le début tout se passe bien. Des types super sympas et une bouteille de gaz rechargée en une demi-journée !
Ainsi avec Max, on part se perdre un peu les deux premiers jours pour essayer d'en découvrir chaque recoin. Au final plus tard, on se rendra compte qu'on ne s'était pas suffisamment perdu et qu'on avait manqué certaines subtilités de la ville.
Un soir, on nous parle d'un petit bar nommé La bodeguita. Un type croisé dans la rue, Mario, un rabatteur nous indique le chemin. Mais voyant qu'on s'enfonce un peu trop dans les ruelles, on décide d'aller ailleurs. Ce n'est que le lendemain qu'on décidera d'aller seul dans ce fameux bar ! Et quel bar: tapas à gogo, accras de morue et j'en passe.. un délice.
Mais le plus improbable c'est ça : tout d'abord un grand type parlant très bien français se présente sous le nom de "Calou".. là on bloque.. "tu rigoles, comment tu sais que notre bateau s'appelle Calou ?" et là, au type d’halluciner : "comment ça votre bateau s'appelle Calou ?" ahah le début d'une fabuleuse histoire.. il était accompagné d'Ilidio alias l'idiot du village. On demande s'ils connaissent un électricien, Ilidio nous répond : "mais je suis électricien ", rdv est donné le lendemain matin à 9h.
On a rencontré un électricien capverdien, il est 2h du mat', on lui donne rdv à 9h du matin pour régler notre histoire de batterie.
2j que l'on attend un technicien de la marina qui ne venait jamais alors autant dire que c'est sans espoir qu'on s'était levé ce matin là pour attendre 2 types rencontrés au bar la veille.. et ben mauvaise langue, Calou et Ilidio étaient là outils en main pour nous aider à régler ce problème, et ce sera chose faite ! Cette matinée nous aura laissés le temps de découvrir deux hommes géniaux. Avec Calou, nous buvons déjà chacun de ces récits sur l'histoire et la vie de Santa Vicente et du Cap-Vert plus largement. Il s'est toujours passionné à la culture de son pays au point de vraiment tout connaître sur tout. Il nous a tellement captivé que nous décidons de visiter l'île avec lui demain. À quoi il nous répond "parfait c'est mon anniversaire demain". De coïncidence en coïncidence !
Tout ce que je vous dis là, je ne pensais pas pouvoir vous le raconter car dans l'aprèm, je suis parti courir et 5 km plus loin, voulant prendre une photo je vois le sac ouvert (je l'avais mal refermé) et plus mon téléphone dedans... L'histoire se répète. Dégoutté je tente quand même de le localiser, de l'appeler, jusqu'à ce qu'il s'éteigne rendant tous mes espoirs anéantis. Car oui j'y tiens à ce téléphone (un jour, je vous raconterai à quel point il est parfait et que c'est le meilleur téléphone du monde).
Bref.. j'essaie d'oublier ce mauvais moment à passer le soir avec des nouveaux arrivants de ponton français (ils s'arrêtent pour réparer leur génois), très cools ces voisins de pontons ! Ils repartiront jeudi en me laissant un contact qui pourrait me permettre d'accéder au continent plus tard.
Le lendemain, Calou nous attend et ce toujours à l'heure (et pourtant quel oiseau de nuit celui là.. mais bon c'est son anniv, normal!). Avec son pote taxi, c'est parti pour une formidable découverte de l'île sous tous ses angles. Avec Calou nous nous sentons vraiment privilégiés de pouvoir en apprendre autant sur ce beau pays car je ne peux pas croire que quelqu'un d'autre puisse en apprendre autant que lui. On est presque gêné d'entendre tous ses amis dans la rue lui souhaiter un joyeux anniversaire alors qu'il bosse, mais lui nous affirme qu'il est content que ça puisse se passer avec nous. D'ailleurs, il montrera à tout le monde la photo de lui avec notre bateau "Calou sur Calou" Je crois qu'il ne s'en remettra jamais d'avoir un bateau à son nom.
On fait aussi un très bon resto le midi dans un petit village de pêcheur à manger du thon et du poisson perroquet.
On rentrera tranquillement de cette belle journée faisant au revoir aux personnes qui auront enchantées notre escale au Cap-Vert.
Le soir, j'ai choppé un peu de wifi pour dire à papa maman de bloquer la carte sim du téléphone perdu avant de voir un message sur mon Facebook.. Catia Neves encore une arnaque mais bon on va lire son message quand même..: "Please pass at the marina Mindelo reception" oh putain!!!! Merde la marina est fermée je demande à un garde: "qui c'est cette Catia ?" il me dit: "regarde elle est au bar" -> je vais la voir, je lui montre le message elle me dit "oui, tu cherches un téléphone ?", mon cœur s'arrête. - j'attends, je reviens et là dingue le revoilà !!! Je renvoie un message aux parents "non ne le bloqué pas, je viens de le retrouver !!!!!!!!!".
Un type l'aurait trouvé dans la rue et lisant les messages en anglais écrits sur la coque, l'a ramené à la marina. Celle du port a lu le nom et prénom que j'avais marqué sur la coque et m'a contacté par Facebook.
Ici le salaire minimum est de 150 €/mois, le salaire moyen est de 300 € et pourtant, perdu en plein milieu de la ville, quelqu'un a quand même fait ce geste.
Je veux juste dire par là que les capverdiens ont vraiment le cœur sur la main . On en retiendra un beau souvenir et de belles rencontres (je n'ai même pas pu vous parler de tout le monde.. Jo, Antony, etc.. )
Aujourd'hui, 8 décembre, on fait une lessive, on fait le plein de gasoil, le plein de fruits et légumes et c'est parti pour la grande traversée ! Et on a trouvé des copains pour se tirer la bourre, ça promet !
On part pour 2 semaines alors si jamais vous avez le temps, n'importe quelles news ou quelles conneries à nous envoyer, ça pourra occuper nos journées à bord. Il n'y en aura jamais de trop ! Pour rappel, on est joignable par satellite sur https://messaging.iridium.com avec ce numéro : 881631674887, c'est toujours gratuit pour vous.
De mon côté, je vais vous faire relayer notre position GPS (chaque soir/jour) sur ce blog et sur facebook comme ça si vous voulez nous donner la météo (utiliser www.windy), ça nous dépannera bien !
À bientôt de l'autre côté !