Carnet de voyage

Rendez-vous en terre Withee Tai

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Dernière étape postée il y a 1752 jours
Par Leilou
Leila, 24 ans, artiste en herbe, éduc spé et VOYAGEUSE ! J'ai décidé de me lancer dans une aventure durant 6 mois en tant que volontaire pour vivre au sein de la communauté autosuffisante Withee Tai.
Du 30 janvier au 31 juillet 2019
26 semaines
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Depuis ma tendre enfance, j'ai toujours rêvé de voyager. Je rêvais de découvrir des paysages, de nouvelles odeurs et de nouvelles saveurs. Je rêvais d'aller à la rencontre des gens, de leurs cultures et de pouvoir y apporter mon aide. J'ai toujours été une personne très curieuse et qui aime ce contact avec les gens. C'est pour moi quelque chose de vital : Apprendre par les échanges et le partage avec un grand P. Ce grand P dont on a tant besoin et qui s'éteint peu à peu avec la nouvelle technologie et la société d'hyper-consommation actuelle, et qui paradoxalement, la facilite grâce aux réseaux sociaux. Mais aujourd'hui, ce n'est plus ce même partage avec un grand P brut et authentique qui scintille, et dont, la présence du "Contact" que ce soit par le regard, les sourires, la main tendue va faire toute la différence.

Ayant terminé mes études en Juin 2018, j'avais besoin de faire une pause avec moi-même et j'avais envie de démarrer des projets qui me tiennent à cœur avant de bien démarrer dans la vie active. Je me suis dis que c'était le moment idéal pour pouvoir réaliser ce rêve. Curieuse de nature, j'étais intéressée de partir partout hors Europe et de travailler pour des missions d'ordre environnementale, protection des animaux ou social / humanitaire. Mes démarches furent longues et ce ne fût pas une décision facile à prendre car j'avais envie de réaliser beaucoup de choses importantes en même temps, dans ma Vie. Après plusieurs mois de recherches intenses, j'ai décidé de me lancer dans l'aventure avec DaLaa et la communauté Withee Tai.

L'attente et les préparatifs du départ furent longues et remplies d'émotions très mitigées : la peur de l'inconnu, l'excitation de la découverte, la peur de la solitude et de partir loin des miens. La peur de se retrouver face à soi-même. Je vois ce voyage un peu comme un Pèlerinage intérieur. Aller d'abord à la découverte de soi, pour pouvoir mieux aller à la découverte et à la rencontre des autres.

Puis, arriva le jour du grand départ remplies d'émotions très intenses autant les unes que les autres. Moi, qui adore prendre l'avion et voyager, j'avais une trouille bleue de partir. Mais les rencontres et les échanges dans l'avion ont vite fait redescendre cette pression.

Arrivée à la première et seule escale à Bangkok, me voilà immergée dans de nouvelles odeurs, une nouvelle langue, une nouvelle culture et de nouveaux repères. Passage à l'immigration obligée avant de rejoindre le vol pour Hat-Yai, dans lequel j'ai pu découvrir quelques notes épicées à travers un plat de riz et poulet.

Accueillie à bras ouvert par Alex, l'un des responsable de DaLaa à l'aéroport de Hat-Yai, me voilà sereine et entre de bonnes mains pour commencer mon périple...

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Publié le 9 février 2019
DaLaa 

Mercredi 30 janvier, 9h30 du matin en Thailande, 3h du matin en France, j'attéris à l'aéroport de Hat-Yai, la 3ème plus grande ville du pays où je suis accueillie par Alex. Dépaysement total en sortant de l'aéroport où la chaleur relativement lourde me fait rapidement enlevé ma doudoune. En voulant rentré dans le 4X4, je me dirige du côté droit pour m'asseoir du côté passager, Alex blague en me demandant : "Si c'est moi qui conduis ?" et je m'aperçois donc que c'est le côté conducteur. Les routes sont également inversées. Les motos où on montent à trois dessus sans casques, la végétation abondante et les petits kiosques de nourriture qui arborent les routes, me font me rendre compte que je suis dans un monde nouveau qu'il va falloir comprendre et appréhender.

L'arrivée à DaLaa est d'autant plus surprenante. C'est le retour à la vie simple et très primaire à laquelle il va falloir s'habituer. Petites huttes en bambous pour les volontaires avec moustiquaires, WC à la turc avec petite douchette pour se laver les fesses (car le papier toilette n'existe pas pour s'essuyer) et douche au bidon d'eau fraîche. Les repas se mangent par terre avec une cuillère ou avec la main droite, car la main gauche, c'est celle qui est utilisée pour se laver les fesses. Je me suis à la fois tellement préparé psychologiquement à cette aventure que je prends mes marques rapidement. Et en même temps, je me sens totalement perdue, déstabilisée par tous ces nouveaux repères à prendre. Le manque des proches et le Jet Lag se fait également ressentir. C'est tout un mélange d'émotions à accueillir et à apprivoiser. Les premiers couchers se font au rythme d'un mariage Thaï et du karaoké, où les quelques fausses notes se font entendre.

Le réveil matinal au son des coqs ; le petit déjeuner à base de riz et de poulet frit, de fruits exotiques, de "rôti" (petites crêpes / pancakes à la farine de riz ou autre), de sticky rice surprise emballé dans des feuilles et d'autres délices à base de farine de tapioca et de coco sont un émerveillement de saveurs pour les papilles. Premier cours sur la culture Thaï et sur la langue, me voilà totalement immerger (et presque bilingue ! 😉 ^^).

Les jours qui suivent fûrent riches en découvertes autant dans les plats et leurs saveurs, que l'environnement en lui même. Visite de Hat-Yai et de son marché remplies de stand collés les uns sur les autres, où tu peux tout trouver (vêtements, tentes, nourriture...). Visite du grand jardin de Leng Jen où la flore y est surprenante : plantation d'ananas, bananiers, cocotiers, rizière, plantation de caoutchouc (...) et le coucher de soleil splendide. Baignade dans des chutes d'eau où on peut aspirer à la sérénité du Buddha qui veille sur celles-ci et sur les personnes qui viennent faire le grand bain. En Thaïlande, en tout cas dans le Sud, tu dois te baigné en T-shirt et en short pour les femmes et en short pour les hommes. En terme de religion, il y a une partie musulmane et une partie bouddhiste. Première salade de papaye verte absolument délicieuse pour le lunch et premier rebondissement l'après-midi. Et oui, voyager, ce n'est pas drôle si on n'y ajoute pas un peu de piment, mais pour le coup celui-ci était un peu trop épicé. Comme on dit en Thai : "Pet maak kâ". Quatrième jour seulement et première fois aux urgences après une mauvaise chute : Le genou n'est pas cassé, mais la cheville est foulé et le ligament du genou touché... Me voilà donc avec des superbes béquilles en bambou confectionnées par Alex !

Affaire à suivre très prochainement...

Hat-Yai, Jardin de Leng Jen et les chutes d'eau 
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Publié le 13 février 2019
DaLaa Work Camp Volunteers 

DaLaa est une association qui accueille des volontaires depuis 15 ans sur 7 projets ayant tous des buts différents tels que : la préservation de l'environnement (mangrove, jardinage, forêt...), des projets d'accompagnement dans des écoles alternatives, volontariat dans un orphelinat, mais également, vivre au même rythme que des communautés autosuffisante en s'immergeant dans une nouvelle culture. L'association prônent 3 valeurs : Living, learning et working.

Dimanche 3 Février 2019, 17h : Les volontaires commencent à arriver des différents projets pour se réunir pour le work camp de 4 jours commençant lundi après-midi. 23 volontaires en tout, ainsi que 7 membres du staff de DaLaa qui encadrent cette session, tous réparties dans les cabanes en bambou ou dans des tentes pour la nuit. Dans ma cabane, nous sommes 6 et les rires sont au rendez-vous sous nos moustiquaires colorés. Des volontaires de tout âges, avec des parcours de vie différents, venant de pays très variés : Japon, Allemagne, Danemark, Portugal, Belgique, Moldavie, France, Roumanie, Espagne...

Ce fût 3 journées relativement dense alternant les cours de Thaï, la pratique de l'anglais, de développement personnel (travail sur les émotions, yoga...), d'échanges sur les différents projets (partages d'idées d'activités, mise en situation de conflit à gérer...) qui ont été rythmées par les rires, les moments de partage, de danse, de musique, de cuisine Thaï, de jeux ainsi que le doux son de la macarena ou de ma voix en tant que "time keeper" entre chaque activité. Depuis mon déambulateur, les autres volontaires ont été adorable et ont bien pris soin de moi. Tandis que tout le monde était assis par terre pour les activités ou pour les repas, je trônais seule sur ma chaise sur laquelle on me donnera le titre de "Queen" ou de "Grand-Ma" en guise de plaisanterie. Je ne pouvais bien-sûr pas passer à côté de la blague de "Star Wars" avec princesse Leila. Dès que je rentrais dans l'arène, nous chantions donc à tue-tête l'arrivée de Dark Vador sur son trône.

Le dernier après-midi, nous sommes allés à la plage de Songkhla où la mer était apparemment très chaude. Ne pouvant pas me baigner, j'ai eu quand même la chance de pouvoir la goûter grâce aux autres volontaires et déguster une délicieuse glace à la noix de coco. Pour y aller, une dizaine étaient à l'arrière du pick-up de Alex, puis d'autres, dont moi et mon déambulateur, étaient dans un bus Thaï. Le soir, direction le Night Market de Hat-Yai où on dévore des yeux la nourriture Thaï, tant par sa forme, de par ses couleurs et que ses odeurs. Pour moi, ce sera Pad-Thaï. Le retour à DaLaa se transforma en Karaoké géant avec les autres volontaires dans le bus.

La dernière soirée fût bien animée entre les bières Thaï, les rires, les chants et la danse. Je me revois encore en train de danser sur ma chaise. A minuit, les volontaires m'ont fait la fête et m'ont chanter de tout cœur un Joyeux Anniversaire... ça faisait CHAUD au CŒUR, surtout quand on est loin des gens qu'on aiment...

Le lendemain, tout le monde retourne sur ses projets sauf moi car j'avais besoin de retourner à l'hôpital faire des examens plus sérieux pour ma jambe. Withee Tai, le lieu de mon projet, est loin de l'hôpital et ce n'est pas très pratique en terme de logistique.

Ce sera donc pour moi le temps et le début d'un Pèlerinage Intérieur...

Les résultats de l'hôpital se sont avérés pas très positif, c'est l'heure et le moment de nouveaux challenges. En effet, me voilà avec deux ligaments cassés (un latéral et un croisé) dont un nécessite une opération, ainsi que des fissures aux ménisques... Pour tout ça, j'en ai pour 4 mois et demi d'immobilisation et de rééducation, et un possible rapatriement en France...

Il est temps de se lancer de nouveaux défis sur 3 pattes et de garder le smile, car après tout, la Thaïlande est le pays du Sourire...

Affaires à suivre... The Show Must Go On, comme dirait Queen ou la "Queen" de la semaine... 😉