Venise

Je débute directement par une question pratique. Rejoindre Venise de l'aéroport Marco Polo est assez simple. Après avoir suivi les panneaux indiquant les transports maritimes, vous tomberez directement sur les guichets Alilaguna. Il y a des départs assez fréquemment.

Quand nous arrivons nous avons de la chance car tout s’enchaîne. Ni une ni deux, nous nous retrouvons dans le bateau en direction de la Sérénissime. C'est comme un bus, il y a plusieurs arrêts. Vous aurez le choix entre la ligne bleue ou rouge.

Notre bateau nous dépose directement sur la place Saint Marc. Comme notre auberge est située seulement à 200m de la place, nous la traversons avec nos deux petites valises. Nous sommes directement au cœur des monuments les plus connus de Venise.

Quartier Dorsoduro

Une fois les affaires déposées dans la chambre, nous nous empressons de débuter la découverte de cette ville. Il est environ 14h quand appareils photos autour du coup, carte à la main, nous nous dirigeons vers le quartier Dorsoduro. Pour y accéder, nous passons par Il ponte dell'Accademia. Il est en bois et très reconnaissable. La vue est magnifique sur le grand canal. Les bateaux à moteurs se mélangent avec les gondoles, la circulation est dense. Notre première impression est que certes il y a des touristes mais nous nous attendions à beaucoup plus. Nous ne trouvons pas de difficulté à nous accouder contre le pont pour observer la vue quelques minutes sans gêner personne.

Nous flânons tout simplement dans les ruelles de ce quartier jusqu'à la basilique. Nous nous retrouvons dans des ruelles complètement seuls.

Même si vous ne connaissez pas son nom, la basilique de Santa Maria della Salute est connue dans le paysage vénitien. Cet imposant chef d'oeuvre d'art baroque a été érigé afin d'honorer la promesse faite par le Sénat lors d'une épidémie de peste. L'entrée est gratuite. Cette fois-ci nous sommes de l'autre côté du grand canal et la vue est tout aussi belle.

Pour profiter de ce beau soleil de fin d'après-midi, rien de mieux que de poursuivre la ballade le long des Zattere. Cette grande parcelle permet d'avoir une vue sur le canal de la Giudecca. Le soleil est à son apogée et il commence vraiment à faire chaud. Certaines personnes sont même en tenue estivale.

Nous avons pu nous poser sur des marches au bord du canal à l'ombre sans personne. Le séjour débute plus que bien et je suis ravie de redécouvrir cette ville que j'ai pu voir étant plus jeune. Pour rejoindre le quartier de San Marco nous repassons par le fameux ponte dell'accademia. C'est seulement après un instant que nous nous rendons compte que nous sommes toujours entrain d'observer la vue de ce pont. En même temps, nous pouvons dire que le Grand Canal est la plus belle avenue du monde. Une centaine de palais aussi beaux les uns que les autres bordent ses rives et témoignent du passé glorieux de la république de Venise. Ce canal coupe la ville en deux par un "S" et est long de 3,8 km de long avec une profondeur de 5 m maximum.

La plus petite ruelle

Nous avions repéré la plus petite ruelle de Venise située dans le quartier de Cannaregio au Nord de Venise. Pour cela, nous passons par le pont du Rialto. C'est ici que nous retrouvons les touristes, une glace à la main sur les pontons. Nous nous y attardons pas trop puisque nous y retournerons un autre jour. La ruelle la plus étroite de Venise est la Calle Varisco. Elle mesure 53 cm de large. Vous comprendrez que si vous portez un sac encombrant, il sera plus difficile pour vous de vous y faufiler. Sa taille est effectivement intéressante mais cependant nous sommes un peu déçus. Elle débouche sur un cul de sac qui ressemble plus à une décharge qu'à un lieu romantique...

Le café Florian

La soif commence à se faire ressentir. Et voilà qu'arrive notre tout premier plaisir. Nous décidons de prendre l'apéritif au café Florian sur la place Saint Marc. En connaissance de cause bien entendu. Il fait partie des cafés d'époque qui fut inauguré en 1720. Les grands noms comme Rousseau, Wagner, Proust, Sand ou encore Balzac l'ont côtoyé.

La première surprise en nous installant et qu'il faut payer 6 euros par personne car un groupe de musicien classique anime le café. Le prix est aisé mais le moment passé en vaut la peine. Encore une fois, le soleil de fin de journée caresse nos visages. Baptiste, bière à la main, avance son mémoire de fin d'étude. Pour ma part, je commande mon premier Spritz et observe le spectacle que m'offre cette place tout en écoutant la douce musique. Oui, il n'y a pas de doutes, nous sommes à Venise.

Le soir venu nous la faisons simple. Nous avons conscience que le budget peut augmenter facilement. Nous dînons dans un petit restaurant proche de notre auberge "Ai due viscivi". Il est tôt car le midi nous avons à peine grignoté. Au menu, gnocchi et cannelloni. Pas de folies. Avant d'aller nous coucher nous souhaitons voir la place Saint Marc de nuit. Nous trouvons proche du Canal un restaurant gastronomique avec une merveilleuse vue. Nous réservons sans trop réfléchir pour la soirée du lendemain.

Le marché du Rialto

L'objectif de ce début de journée est le marché du Rialto. Alors sans attente, notre réveil sonne aussi tôt que la veille. Nous ne voulons en aucun cas être mélangés aux touristes et voir de plus près la vie vénitienne. Le pont du Rialto se trouve donc dans le quartier de Santa Croce. A l'heure de notre arrivée, il n'y a pas l'ombre d'un touriste. La vie du quartier est déjà animée par les vas et vient des employés. Bien évidement, toutes les boutiques situées sur le pont ne sont pas encore ouvertes.

Nous avançons tranquillement à la découverte des anciennes habitudes vénitiennes tout en suivant le chemin indiqué dans le Lonely planet. Nous passons les stands de fruits, flânons devant la vue sur le grand canal et là, apparaît sous nos yeux une multitude de poissons. Nous n'avons jamais vu des étalages aussi colorés, gourmands avec des poissons autant charnus.

Nous somme restés un long moment à regarder les poissonniers faire la découpe pour leur clientèle. Pourtant dans notre région le poisson est bien connu mais là c'était vraiment quelque chose. Les visiteurs de cette ville se réveillent à peine alors que nous prenons notre second café de la journée sur une place complètement vide.

Immersion dans différents quartiers

Alors que nous nous perdons dans les ruelles de San Polo, nous tombons sur un artisan fabriquant des masques de Venise. Nous nous y intéressons pas forcément de suite (certainement un attrape touriste) mais en observant de l'extérieur, on voit un homme vêtu d'un tablier entrain de peindre. Là ça devient intéressant. Au final nous discutons avec lui un long moment sur ses fabrications, le carnaval, la peste d'autrefois... Il ne reste que peu de vrais artisans créant les masques de Venise ainsi. Toutes les boutiques que vous trouverez aux alentours de la place saint Marc, c'est du Made in China en plastique. On observe les masques en papier mâché en attente d'être peints, les pots de peinture, les anciens moules imposants en plâtre. Ce n'était pas prévu mais s'il y a bien un endroit où il faut acheter un masque c'est ici. Je craque pour mon plus grand plaisir et repars avec mon super souvenir.

Après une petite pause pour faire le point sur la carte, nous poursuivons notre balade matinale en direction du quartier de Cannaregio où se trouve notamment le ghetto juif. Nous constatons un changement d'architecture. Les immeubles vénitiens sont beaucoup plus grands avec des fenêtres plus petites.

Ce quartier était imposé aux juifs qui étaient accueillis en tant que marchands. Ils ne pouvaient pas vivre dans Venise même. Le site était fermé chaque soir et les juifs étaient interdits de sortie la nuit. C'est seulement sous Bonaparte qu'ils ont pu commencer à vivre ailleurs dans la ville. Le quartier est donc reconnaissable à ses immeubles. Ceux sont les plus grands de Venise atteignant huit étages. Nous terminons la matinée sur la rive du canal de Cannaregio.

Après une petite pause entre midi et deux, nous débutons par la visite du petit palais Contarini Del Bovolo. Il est situé dans le quartier de San Marco et est connu pour ses escaliers un peu particulier en colimaçon présentant de nombreuses arches. D'ailleurs "Bovolo" veut simplement dire "escargot" en italien. La vue qu'il offre est vraiment jolie. Vous pourrez voir les toits de Venise. Au loin on aperçoit le campanile de la place Saint Marc. L'entrée n'est pas donnée au final. La montée se fait très rapidement. Donc profitez-en pour y rester un petit peu tout en admirant la vue.

Nous poursuivons avec la visite du Théâtre de la Fenice qui est situé non loin de ce petit palais. J'avoue que quand je feuilletais mon guide Lonely planet, ce théâtre ne m'attirait pas forcément. Et puis au final... C'est l'un de nos plus beaux souvenirs. Déjà parce que la visite en audioguide était très intéressante. Nous apprenons donc que "Fenice" signifie "Phoenix". Le théâtre construit initialement au 17ème siècle a brûlé plusieurs fois avec des reconstructions toujours plus belles. L'intérieur du théâtre est magnifique. Quand on y entre nous sommes obligés de dire "woooow".

Satisfaits de cette visite, nous décidons par simple curiosité de jeter un œil sur les prix pour les prochaines représentations. Le soir venu a lieu l'un des opéras les plus connus : La Traviata de Verdi. Même si vous n'êtes pas calés sur le sujet, vous en avez forcément entendu parlé. Et étonnamment, il reste quelques places dans les loges à 30 euros par tête. Ceux sont des loges de quatre personnes et nous serons derrière donc il y a des risques pour ne pas tout voir. Mais cela ne nous empêche pas de tenter l'expérience. Nous repartons tous contents avec nos deux billets pour le soir même.

Au retour, nous nous arrêtons prendre quelques photos de la place Saint Marc. Comme si on en avait pas assez fait...Nous savons qu'il est interdit de nourrir les pigeons. Certaines personnes essayent de mettre des graines dans les mains des touristes sans leur accord. Evidemment ils demandent de payer en retour. Depuis 2008, il est formellement interdit de les nourrir et ce peut être passible d'une amende allant jusque 500 euros. Il y a constamment des policiers parcourant la place pour faire respecter le règlement. Mais quand les touristes donnent volontairement un encas aux pigeons, ils ne disent rien. Pendant ce temps,Baptiste tente de faire une vidéo de plusieurs minutes sur le trépied donc nous nous asseyons par terre. Alors que les touristes nourrissent les volatiles, c'est vers nous que les policiers viennent et nous demandent de nous lever. Le déli nous paraissait pourtant moins inquiétant, on décide donc de nous aussi nourrir les pigeons. Enfin, nourrir est un grand mot, je prend une coquille de noix et tend la main. Ni une ni deux, les curieux visiteurs volent jusqu'à moi. Je l'avais fait il y a 15 ans de ça et pour le coup, j'en ris toujours autant.

Notre soirée au Théâtre de la Fenice

A 19h tapante l'opéra commence. Effectivement un couple est installé dans la même loge juste devant nous. Je ne verrais pas bien la première partie malheureusement. A l'entracte, Baptiste ose demander à un membre du personnel si une loge vide serait disponible.Et là, sans rien nous demander en retour, il nous ouvre avec sa clé magique une loge rien que pour nous. En plus d'être seuls, nous avons une meilleure vue sur ce magnifique théâtre. Nous pouvons voir autant les musiciens et le chef d'orchestre que toute la scène. C'est un moment fantastique, remplie d'émotions. Les trois parties de l'opéra passent un peu trop vite, les décors et les mises en scène sont magnifiques. Les chanteurs et musiciens n'en parlons même pas. L'un de nos plus beaux souvenirs.